[SOCIO] Pourquoi la SOCIOLOGIE n’est pas une SCIENCE ?
Le 01 octobre 2020 à 00:23:41 Cramer-Rao3 a écrit :
Le 01 octobre 2020 à 00:22:12 CoutFixe a écrit :
Vous voulez pas renommer les sociologues "enquêteurs" à la place de "scientifiques" plutôt? Ça clorait le débat une bonne fois pour toutesla police scientifique c'est pas des enquêteurs ?
Ah merde
Le 01 octobre 2020 à 00:07:57 plaisantin- a écrit :
J'essaye de te répondre point par point. Je précise que je ne suis pas sociologue, mais que, dans ma recherche (de type économique), je dois parfois m'appuyer sur des études sociologiques.Le 30 septembre 2020 à 21:59:28 Dextre296 a écrit :
Pourquoi la sociologie n’est pas une science ?Il faut comprendre que la sociologie réfute, et même abhorre l’esprit critique, la raison et la logique, qui selon elle sont les fondements épistémologiques de la société actuelle.
Bon tout d'abord ca n'a pas de sens de parler de fondements épistémologiques de la société. Chaque science a ses propres fondements épistémologique (ceux de la physique et de la biologie ne sont pas les mêmes, par exemple). La société n'a aucun fondement épistémologique, la société est au mieux un objet d'étude pour diverses sciences (biologie, anthropologie, sociologie, psychologie sociale, etc.) mais n'a aucune épistémologie en elle-même, ca n'a aucun sens.
Je me réfère à Lordon notamment, qui explique que les fondements de la science sont les mêmes que ceux qui ont conduit à produire des rapports de domination dans le cadre d'une société capitaliste. Mon abus de langage se fonde sur la théorie selon laquelle cela constituerait une forme de pensée hégémonique, donc intrinsèque à la société.
Autrement dit, ces paradigmes renferment en eux les germes de la société de classes capitaliste et ses structures de domination, notamment à travers la technique.
Désolé pour moi cette phrase n'a aucun sens. Encore une fois la société n'a aucun paradigme. La société est un objet de connaissance que l'on construit, c'est un concept qui permet de désigner une chose (communauté des hommes dans un espace-temps donné, par exemple), mais ca n'existe pas en soi.
Comment ça, la société n'existe pas ? La société c'est justement l'objet d'étude de la sociologie, celui qu'elle cherche à décrire. C'est absurde d'affirmer qu'elle n'existe pas, sous prétexte que sous le même mot on peut regrouper différents concepts.
L'axiomatique sociologique, c’est-à-dire les présupposés à la base de la sociologie, est fondée sur l'idée que l'individu est un objet dépourvu de libre-arbitre et entièrement déterminé par la société, comme une particule dont la trajectoire serait régie par des équations compliquées ne dépendant que du champ social dans lequel la particule est plongée.
On ne peut absolument pas dire ça. D'une part il y a plusieurs courants sociologiques, dont des courants accès sur la pratique des acteurs, qui reconnaissent un processus de décision. Par ailleurs, effectivement on rencontre une sociologie qui estime qu'il n'y a pas de libre-arbitre (et démontrer le libre-arbitre, bon courage pour le faire, quelque sois le paradigme; il n'y a que l'économie classique qui le revendique, même l'économie actuelle ne le reconnait plus, et on s'interesse aujourd'hui à une étude comportementale des individus sans se soucier de savoir s'ils ont un libre-arbitre ou non); mais de toutes façon, le problème de la sociologie n'est pas de dire qu'il n'y a pas de libre-arbitre, mais d'établir une méthodologie visant à se passer du concept de libre-arbitre (comme en histoire, comme en psychologie comportementale, etc). C'est simplement opératoire, pas normatif.
Je n'ai pas eu vent de cette "sociologie qui reconnaît un libre-arbitre", simplement l'immense majorité de ce que j'ai lu en sociologie relève d'un déterminisme social total.
En fait les sociologues, et de manière générale les chercheurs en sciences sociales, assument complètement d'avoir une démarche en opposition à la démarche scientifique. En ce sens, ils remettent en cause la démarche scientifique dont les fondements rationnels sont ceux-là même qui ont conduit à l'avènement du capitalisme. De même, les sociologues revendiquent souvent un activisme dans leurs travaux, et plutôt que de connaître et de savoir, cherchent avant tout à changer le monde selon des idéaux marxistes.
Tout d'abord dire "rejet de la démarche scientifique" n'a aucun sens. Tout simplement déjà parce que "la science" n'existe pas. Là je renvoie directement à Kant qui en parle le mieux. Il y a des sciences constitués, qui, selon leurs problèmes, développent des pragmatiques pour établir des méthodologies. Il n'existe pas de "méthode scientifique", mais des méthodes. Par exemple, on pense souvent que la science c'est l'expérimentale, mais ce n'est pas applicable dans de nombreuses dimensions des mathématiques, de la biologie, ou même de la physique quantique par exemple. Donc ce qui compte, c'est que selon chaque objet de connaissance, on développe une méthode critique pour le connaître. La sociologie a juste d'autres objets que la physique par exemple, et développe ses propres méthodes pour les analyser.
Il y a une méthode moderne, actuelle, généralisée et utilisée en sciences, fondée sur la réfutabilité, qui a fait ses preuves. On a évolué depuis Hume et Bacon, fort heureusement, c'est ce qui donne des médicaments et des fusées. Cependant, ce qui préside à l'étude des phénomènes sociaux chez ceux qui la pratiquent aujourd'hui, c'est avant tout des motivations idéologiques, qui n'ont rien à voir, et qui expliquent que la méthode soit différente.
Par exemple, dès le début du XXe siècle, le sociologue Max Weber explique très bien dans son introduction de L'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme, que l'essence même de la civilisation occidentale, ce qui la distingue des autres civilisations, c'est justement son rationalisme. C'est la rationalisation de la religion qui a mené à la théologie, celle de l'expérience qui a mené à la science, celle du calcul qui a mené aux mathématiques, et notamment celle du commerce qui a mené au capitalisme.
C'est très grossièrement résumé (on trouve de la rationalité ailleurs qu'en occident, aujourd'hui c'est très largement démontré par des travaux d'historiens); d'autant que le processus de rationalisation est présent depuis l'Antiquité en Occident et qu'il a conduit à des approches très diverses des différents domaines de la connaissance. Il n'y a pas un mouvement continu dans le progrès rationnel, c'est une idée qu'on a complètement abandonné depuis l'effondrement du positivisme au XIXe siècle. Quant à la rationalisation du commerce, elle a mené sur différentes voies que le capitalisme, et la "rationnalité" de l'économie, notamment dans la construction des ses concepts opératoires (empruntés, très souvent, à la sociologie justement) est largement contesté, notamment par les mathématiciens.
La plupart des grands économistes sont également de grands mathématiciens, c'est culotté d'affirmer que l'usage des mathématiques est contesté notamment par les mathématiciens alors que la critique vient bien davantage du côté des sciences sociales.
C'est pour ça qu'il est vain d'essayer de montrer, comme l'ont essayé Sokal et Bricmont dans leurs Impostures intellectuelles, que la sociologie est irrationnelle, parce qu'elle le revendique de toute façon. Ils se moquent bien de l'expérience et des statistiques, parce que ce n'est pas là ce qui leur importe.
Sokal et Bricmont n'attaque pas la sociologie, mais son courant postmoderne. Donc déjà il faut largement limité la portée de leur critique. Quant à la sociologie, il y a un courant quantitativiste, et des courants inspirés des méthodes de médecines (double aveugle par exemple) qui rigolent de l'absence "d'expérience" ou de "statistiques".
Le courant postmoderne représente une grande partie de ce qu'on lit aujourd'hui en sociologie.
La sociologie découle d'une épistémologie complètement à part de la science, pour laquelle il faut remonter jusqu'à Auguste Comte et son positivisme, et qui n'a rien à voir avec les principes poppériens de réfutabilité : aucune expérience ne peut infirmer la théorie marxiste, puisqu’elle est d’abord et avant tout une certaine interprétation de l’histoire.
Le principe de Popper est ridicule et largement contesté aujourd'hui, y compris en histoire des sciences. Il n'y a que des youtubeurs zététiciens pour lui accorder quelconque importance. Quand on fait de l'histoire des sciences, on sait que les sciences peuvent se constituer comme un "cercle", mais que celui-ci peut servir méthodologiquement. Ce sont surtout les effets pragmatiques de la connaissance que l'on recherche, pas une "réfutabilité" illusoire. Quant au marxisme, ce n'est absolument pas le seul cadre théorique employé en sociologie, et il l'est d'ailleurs de moins en moins.
Je ne suis pas du tout un zététicien, ni même un fervent défenseur de la science. Seulement, c'est le paradigme actuel, moderne, tandis que la sociologie reproduit des méthodes complètement dépassées, ce qui me conduit à les exclure des sciences.
Un autre point important est que les sociologues utilisent un lexique inutilement complexe et emprunté à des disciplines qui n'ont rien à voir ("champ", "morphisme"...) afin de se bâtir une légitimité, vis-à-vis d'autres disciplines comme l'économie ou les sciences dites "dures", comme le revendique fièrement le sociologue Frédéric Lordon dans l’introduction de La Société des affects.
Je vais pas parler de Lordon parce que j'ai rien à dire sur lui. Mais l'utilisation de concepts pseudo-scientifiques, c'est surtout le cas en postmodernisme. Par ailleurs, les concepts sont nécessairement polysémiques selon leurs cadres pragmatiques d'utilisation (là je renvoie à Wittgenstein), donc un concept dans une discipline de connaissance n'a pas le même sens dans un autre; ce genre de critique n'est valable que du point de vue de la science situé.
Sauf que tu nies là toute intention de légitimer une discipline par l'emprunt d'un vocable externe qui, pour le coup, n'était pas polysémique et était rattaché à des concepts très précis. Rien n'empêche les sociologues de construire des néologismes, plutôt que de reprendre à leur compte des termes inutilement complexes. Soit dit en passant, ce n'est absolument pas l'apanage des courants postmodernistes, on retrouve déjà ces termes chez Bourdieu.
En fait toute la frange marxiste de la sociologie, c'est-à-dire 95% des sociologues, est animée par un activisme égalitariste, autrement dit, par la volonté de rendre la société plus égalitaire en mettant en évidence certaines inégalités, en donnant un crédit intellectuel à la lutte contre les oppressions, et en cherchant des moyens d'action dans la lutte contre la classe dominante.
Dire que c'est 95% ça, tu ne peux le démontrer que si tu fais... une enquête sociologique. Sinon ce que tu dis n'a aucune valeur.
Je la fais façon sociologue, je garde la méthodo et les données pour moi.
Ainsi, les sociologues Pinçon-Charlot déclarent par exemple : « Le travail accumulé constitue aujourd'hui un corpus où le militant pourra trouver de l'aide, des analyses transposables, de quoi alimenter son combat. Nous souhaitons aux jeunes sociologues de pouvoir ainsi trouver dans leurs recherches une telle symbiose avec les luttes sociales […] Les privilèges du travailleur intellectuel qu'est le sociologue, payé pour comprendre le monde où il vit, valent bien de vaincre les difficultés pour restituer au plus grand nombre les résultats de la recherche qui ne saurait être apolitique dans un monde de contradictions et d'inégalités. Décidément, la sociologie est bien un sport de combat. »
Je commenterais pas ça, Pinçon mérite bien son nom de Charlot. Ce qui explique pourquoi on nous interdit de citer le couple dans tout travail de recherche.
Rien à redire, on est d'accord.
Ce qui est triste, c'est que c'est une vraie trahison envers leur propre nation, parce que la plupart des sociologues sont issus de ce même peuple qu'ils combattent et qu'ils cherchent à abaisser au profit d'autres communautés.
Là tu parles avec des valeurs mais absolument pas en "scientifique". La science ne dit jamais qu'il faut être fidèle à sa propre nation, c'est une notion politique ou religieuse, mais absolument pas rigoureuse.
Je fais de la morale, comme les sociologues qui dénoncent les inégalités qui deviennent des injustices.
Le 01 octobre 2020 à 00:26:33 Daladier a écrit :
Le 30 septembre 2020 à 22:05:11 Dextre296 a écrit :
Si ce topic atteint 10 pages je quitte définitivement le forum.J’allais répondre sérieusement mais du coup je post juste pour les 10 pages
Le 01 octobre 2020 à 00:26:53 Benzematuidi a écrit :
Le 30 septembre 2020 à 22:05:11 Dextre296 a écrit :
Si ce topic atteint 10 pages je quitte définitivement le forum.Allez, barre toi Dextre.
Je termine de répondre et je me casse.
Le 30 septembre 2020 à 22:07:54 Cramer-Rao3 a écrit :
tu penses vraiment qu'on va lire ce pavé à 22 h00 du soir l'auteur ?
Le 01 octobre 2020 à 00:08:20 lurboreen a écrit :
Excellent post; le seul reproche à faire, c'est que pour le saisir dans son entièreté, il faut avoir une certaine éducation qui amène fatalement à la conclusion que tu fais.
Là où j'abhorre la sociologie en discipline pure, je l'aime comme subsidiaire, en études pluridisciplinaires; jointe au droit, par exemple : on sort facilement de l'analyse marxiste, mais malheureusement la sociologie est par essence socialiste. C'est un vrai casse-tête.
Merci pour ton avis positif.
Tu peux mettre en place une démarche scientifique avec des règles à respecter sans qu'elle soit pour autant fiable méthodologiquement.
la méthodologie est bonne, il n'y a pas de critiques à élucider :
Il n'y a donc pas de valeur d'universalité selon Popper, on est d'accord
Mais une démarche scientifique bien établie :
1) définition précise de l'objet d'étude
2) obligation de réaliser des études empiriques (statistiques descriptives, analyse factorielle, analyse en composante principal, analyse factorielle des correspondances, analyse de données etc..)
3) soumettre les théories aux pairs
la conclusion d'une étude, ce sont des modèles heuristiques et donc une forte propension à expliquer des phénomènes sociaux mais limités bien entendu dans le temps et dans l'espace car elles ils dépendent du contexte de l'étude.
Par contre, je ne comprends pas pourquoi les zététiciens de Twitter, pourtant à fond sur la philosophie de Popper (et ses critères de scientificité), ne condamnent pas la sociologie
Si tu condamnes l'homéopathie et toutes les pseudo sciences, pourquoi tu fais pas pareil pour la sociologie ?
Le 01 octobre 2020 à 00:32:57 Cramer-Rao3 a écrit :
Tu peux mettre en place une démarche scientifique avec des règles à respecter sans qu'elle soit pour autant fiable méthodologiquement.
la méthodologie est bonne, il n'y a pas de critiques à élucider :
Il n'y a donc pas de valeur d'universalité selon Popper, on est d'accord
Mais une démarche scientifique bien établie :1) définition précise de l'objet d'étude
2) obligation de réaliser des études empiriques (statistiques descriptives, analyse factorielle, analyse en composante principal, analyse factorielle des correspondances, analyse de données etc..)
3) soumettre les théories aux pairsla conclusion d'une étude, ce sont des modèles heuristiques et donc une forte propension à expliquer des phénomènes sociaux mais limités bien entendu dans le temps et dans l'espace car elles ils dépendent du contexte de l'étude.
La vraie question c'est : est-ce que tu accepterais de prendre un médicament conçu selon la méthode sociologique ?
Le 01 octobre 2020 à 00:32:57 Cramer-Rao3 a écrit :
Tu peux mettre en place une démarche scientifique avec des règles à respecter sans qu'elle soit pour autant fiable méthodologiquement.
la méthodologie est bonne, il n'y a pas de critiques à élucider :
Il n'y a donc pas de valeur d'universalité selon Popper, on est d'accord
Mais une démarche scientifique bien établie :1) définition précise de l'objet d'étude
2) obligation de réaliser des études empiriques (statistiques descriptives, analyse factorielle, analyse en composante principal, analyse factorielle des correspondances, analyse de données etc..)
3) soumettre les théories aux pairsla conclusion d'une étude, ce sont des modèles heuristiques et donc une forte propension à expliquer des phénomènes sociaux mais limités bien entendu dans le temps et dans l'espace car elles ils dépendent du contexte de l'étude.
ce n'est donc pas de la science, la science c'est justement la recherche de verite independante de l'espace et du temps.
Le 30 septembre 2020 à 22:03:05 Dextre296 a écrit :
Le 30 septembre 2020 à 22:02:16 [BAN]NeoEsclave a écrit :
Et bah t'as été traumatisé par le type sur France Inter ?J’étais tout fier de mon pavé et j’estimais d’utilité publique qu’il soit diffusé à une audience plus large.
On se sentirait investi d’un rôle civilisateur auprès des foules ?
Le 01 octobre 2020 à 00:35:11 Dextre296 a écrit :
Le 01 octobre 2020 à 00:32:57 Cramer-Rao3 a écrit :
Tu peux mettre en place une démarche scientifique avec des règles à respecter sans qu'elle soit pour autant fiable méthodologiquement.
la méthodologie est bonne, il n'y a pas de critiques à élucider :
Il n'y a donc pas de valeur d'universalité selon Popper, on est d'accord
Mais une démarche scientifique bien établie :1) définition précise de l'objet d'étude
2) obligation de réaliser des études empiriques (statistiques descriptives, analyse factorielle, analyse en composante principal, analyse factorielle des correspondances, analyse de données etc..)
3) soumettre les théories aux pairsla conclusion d'une étude, ce sont des modèles heuristiques et donc une forte propension à expliquer des phénomènes sociaux mais limités bien entendu dans le temps et dans l'espace car elles ils dépendent du contexte de l'étude.
La vraie question c'est : est-ce que tu accepterais de prendre un médicament conçu selon la méthode sociologique ?
je le répète il s'agit d'une science sociale. Pas une science exacte et des protocoles de science dure que l'on retrouvent dans les sciences de la nature où le critère d'universalité est de mise. Mais mes propos sont pourtant clairs
Le 01 octobre 2020 à 00:37:26 BachDeter a écrit :
Le 30 septembre 2020 à 22:03:05 Dextre296 a écrit :
Le 30 septembre 2020 à 22:02:16 [BAN]NeoEsclave a écrit :
Et bah t'as été traumatisé par le type sur France Inter ?J’étais tout fier de mon pavé et j’estimais d’utilité publique qu’il soit diffusé à une audience plus large.
On se sentirait investi d’un rôle civilisateur auprès des foules ?
Oui, c'est mon côté (Jules) Ferry.
Le 01 octobre 2020 à 00:37:04 TriRepetae a écrit :
Le 01 octobre 2020 à 00:32:57 Cramer-Rao3 a écrit :
Tu peux mettre en place une démarche scientifique avec des règles à respecter sans qu'elle soit pour autant fiable méthodologiquement.
la méthodologie est bonne, il n'y a pas de critiques à élucider :
Il n'y a donc pas de valeur d'universalité selon Popper, on est d'accord
Mais une démarche scientifique bien établie :1) définition précise de l'objet d'étude
2) obligation de réaliser des études empiriques (statistiques descriptives, analyse factorielle, analyse en composante principal, analyse factorielle des correspondances, analyse de données etc..)
3) soumettre les théories aux pairsla conclusion d'une étude, ce sont des modèles heuristiques et donc une forte propension à expliquer des phénomènes sociaux mais limités bien entendu dans le temps et dans l'espace car elles ils dépendent du contexte de l'étude.
ce n'est donc pas de la science, la science c'est justement la recherche de verite independante de l'espace et du temps.
il s'agit d'une science sociale !
Le 01 octobre 2020 à 00:32:57 Cramer-Rao3 a écrit :
Tu peux mettre en place une démarche scientifique avec des règles à respecter sans qu'elle soit pour autant fiable méthodologiquement.
la méthodologie est bonne, il n'y a pas de critiques à élucider :
Il n'y a donc pas de valeur d'universalité selon Popper, on est d'accord
Mais une démarche scientifique bien établie :1) définition précise de l'objet d'étude
2) obligation de réaliser des études empiriques (statistiques descriptives, analyse factorielle, analyse en composante principal, analyse factorielle des correspondances, analyse de données etc..)
3) soumettre les théories aux pairsla conclusion d'une étude, ce sont des modèles heuristiques et donc une forte propension à expliquer des phénomènes sociaux mais limités bien entendu dans le temps et dans l'espace car elles ils dépendent du contexte de l'étude.
C'est car ces phénomènes sociaux dépendent du contexte de l'étude que les conclusions données en sociologie deviennent non réfutables.
Si c'est non réfutable, c'est de la pseudo-science.
Je me réfère à Lordon notamment, qui explique que les fondements de la science sont les mêmes que ceux qui ont conduit à produire des rapports de domination dans le cadre d'une société capitaliste. Mon abus de langage se fonde sur la théorie selon laquelle cela constituerait une forme de pensée hégémonique, donc intrinsèque à la société.
Lordon c'est lordon, et lordon n'a justement pas compris la pluralité constitutive de chaque discipline scientifique. Par ailleurs, il pense que science et capitalisme sont liés intrinsèquement. Il est évident que la science apporte de la technicité à l'économie capitaliste, mais ce sont justement deux champs (disons la "science", même si je récuse ce terme, et l'étude économique) qui n'ont pas les mêmes objets ni méthodologie, pour des raisons pragmatiques. Donc il se plante.
Autrement dit, ces paradigmes renferment en eux les germes de la société de classes capitaliste et ses structures de domination, notamment à travers la technique.
Désolé pour moi cette phrase n'a aucun sens. Encore une fois la société n'a aucun paradigme. La société est un objet de connaissance que l'on construit, c'est un concept qui permet de désigner une chose (communauté des hommes dans un espace-temps donné, par exemple), mais ca n'existe pas en soi.
Comment ça, la société n'existe pas ? La société c'est justement l'objet d'étude de la sociologie, celui qu'elle cherche à décrire. C'est absurde d'affirmer qu'elle n'existe pas, sous prétexte que sous le même mot on peut regrouper différents concepts.
La société existe, mais en tant que concept. C'est une construction méthodologique. C'est ce que j'ai dis avant. Mais je pense que toute science, précisément, construit ses objets, en réunissant le divers réel sous des catégories, ou des concepts, qui sont ensuite opératoires pour développer des raisonnements. Justement la sociologie travail sur d'autres constructions que la physique, par exemple. La physique établit méthodologiquement un objet, par exemple l'atome, qu'elle construit en distinguant dans le divers réel des objets "macro", en les réduisant à un contenu fondamental, l'atome, et en établissant une unité du réel dans ce découpage précis, et distinct d'autres objets conceptuels (et, bien sûr, avant que les jean-physique me tombent dessus, on peut distinguer des objets plus fondamentaux que l'atome).
L'axiomatique sociologique, c’est-à-dire les présupposés à la base de la sociologie, est fondée sur l'idée que l'individu est un objet dépourvu de libre-arbitre et entièrement déterminé par la société, comme une particule dont la trajectoire serait régie par des équations compliquées ne dépendant que du champ social dans lequel la particule est plongée.
On ne peut absolument pas dire ça. D'une part il y a plusieurs courants sociologiques, dont des courants accès sur la pratique des acteurs, qui reconnaissent un processus de décision. Par ailleurs, effectivement on rencontre une sociologie qui estime qu'il n'y a pas de libre-arbitre (et démontrer le libre-arbitre, bon courage pour le faire, quelque sois le paradigme; il n'y a que l'économie classique qui le revendique, même l'économie actuelle ne le reconnait plus, et on s'interesse aujourd'hui à une étude comportementale des individus sans se soucier de savoir s'ils ont un libre-arbitre ou non); mais de toutes façon, le problème de la sociologie n'est pas de dire qu'il n'y a pas de libre-arbitre, mais d'établir une méthodologie visant à se passer du concept de libre-arbitre (comme en histoire, comme en psychologie comportementale, etc). C'est simplement opératoire, pas normatif.
Je n'ai pas eu vent de cette "sociologie qui reconnaît un libre-arbitre", simplement l'immense majorité de ce que j'ai lu en sociologie relève d'un déterminisme social total.
C'est normal : methodologiquement, quand on s'intéresse a une dynamique sociale, on étudie des comportements non individuels; donc l'objet qui est étudié, ce n'est pas le comportement de l'acteur. C'est comme en biologie finalement : on peut étudier la fonction précise d'un globule, ou observer le fonctionnement entier d'un organisme. Les deux formes appellent deux méthodologies différentes qui s'excluent mutuellement (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de liens possibles à faire). La sociologie porte surtout sur le comportement collectif, ce qui nécessite de mettre de côté l'individuel, mais il y a aussi une sociologie du comportement de l'individu. Aujourd'hui il est largement admis que l'acteur à sa place : par exemple, pour expliquer les mutations culturelles, on est obligé de penser que des individus-sujets font dévier les représentations collectives pour leur donner un nouveau sens.
En fait les sociologues, et de manière générale les chercheurs en sciences sociales, assument complètement d'avoir une démarche en opposition à la démarche scientifique. En ce sens, ils remettent en cause la démarche scientifique dont les fondements rationnels sont ceux-là même qui ont conduit à l'avènement du capitalisme. De même, les sociologues revendiquent souvent un activisme dans leurs travaux, et plutôt que de connaître et de savoir, cherchent avant tout à changer le monde selon des idéaux marxistes.
Tout d'abord dire "rejet de la démarche scientifique" n'a aucun sens. Tout simplement déjà parce que "la science" n'existe pas. Là je renvoie directement à Kant qui en parle le mieux. Il y a des sciences constitués, qui, selon leurs problèmes, développent des pragmatiques pour établir des méthodologies. Il n'existe pas de "méthode scientifique", mais des méthodes. Par exemple, on pense souvent que la science c'est l'expérimentale, mais ce n'est pas applicable dans de nombreuses dimensions des mathématiques, de la biologie, ou même de la physique quantique par exemple. Donc ce qui compte, c'est que selon chaque objet de connaissance, on développe une méthode critique pour le connaître. La sociologie a juste d'autres objets que la physique par exemple, et développe ses propres méthodes pour les analyser.
Il y a une méthode moderne, actuelle, généralisée et utilisée en sciences, fondée sur la réfutabilité, qui a fait ses preuves. On a évolué depuis Hume et Bacon, fort heureusement, c'est ce qui donne des médicaments et des fusées. Cependant, ce qui préside à l'étude des phénomènes sociaux chez ceux qui la pratiquent aujourd'hui, c'est avant tout des motivations idéologiques, qui n'ont rien à voir, et qui expliquent que la méthode soit différente.
Alors par exemple les principes de Popper ne s'appliquent pas à certaines parties des maths fondamentales, ou à la logique. Donc ca ne marche pas. C'est un critère de l'expérience, mais l'expérience n'est pas un des seuls paradigmes scientifiques. Ce qui constitue fondamentale une science, c'est l'objet qu'elle étudie. En l'occurrence, la sociologie à ses propres objets, qui ne sont pas ceux des autres "sciences". Elle développe ses propres méthodologies pour l'étudier. La sociologie, comme les sciences humaines, étudie les productions de l'homme, qui sont dynamiques (puisque l'homme, précisément, n'est pas... déterminé. Donc pas de déterminisme social absolu possible). Donc ces objets dynamiques et changeants font appels à d'autres méthodologies que celles des sciences dites "dures", qui portent sur des objets qui répondent à des lois déterminés (une exception cependant, la biologie).
Par exemple, dès le début du XXe siècle, le sociologue Max Weber explique très bien dans son introduction de L'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme, que l'essence même de la civilisation occidentale, ce qui la distingue des autres civilisations, c'est justement son rationalisme. C'est la rationalisation de la religion qui a mené à la théologie, celle de l'expérience qui a mené à la science, celle du calcul qui a mené aux mathématiques, et notamment celle du commerce qui a mené au capitalisme.
C'est très grossièrement résumé (on trouve de la rationalité ailleurs qu'en occident, aujourd'hui c'est très largement démontré par des travaux d'historiens); d'autant que le processus de rationalisation est présent depuis l'Antiquité en Occident et qu'il a conduit à des approches très diverses des différents domaines de la connaissance. Il n'y a pas un mouvement continu dans le progrès rationnel, c'est une idée qu'on a complètement abandonné depuis l'effondrement du positivisme au XIXe siècle. Quant à la rationalisation du commerce, elle a mené sur différentes voies que le capitalisme, et la "rationnalité" de l'économie, notamment dans la construction des ses concepts opératoires (empruntés, très souvent, à la sociologie justement) est largement contesté, notamment par les mathématiciens.
La plupart des grands économistes sont également de grands mathématiciens, c'est culotté d'affirmer que l'usage des mathématiques est contesté notamment par les mathématiciens alors que la critique vient bien davantage du côté des sciences sociales.
Ce n'est absolument pas nouveau la critique de la scientificité de l'économie. D'autant plus que les sciences dites "dures", si prompt à rejeter facilement les sciences humaines, rejetent souvent tout aussi facilement l'économie, qui n'est justement qu'une science des interactions marchandes humaines, donc dépendantes des humains (et c'est d'autant plus problématique si comme toi, tu crois au libre-arbitre : ce qui prouve qu'on ne peut pas dire que le comportement humain est toujours "rationnel")
C'est pour ça qu'il est vain d'essayer de montrer, comme l'ont essayé Sokal et Bricmont dans leurs Impostures intellectuelles, que la sociologie est irrationnelle, parce qu'elle le revendique de toute façon. Ils se moquent bien de l'expérience et des statistiques, parce que ce n'est pas là ce qui leur importe.
Sokal et Bricmont n'attaque pas la sociologie, mais son courant postmoderne. Donc déjà il faut largement limité la portée de leur critique. Quant à la sociologie, il y a un courant quantitativiste, et des courants inspirés des méthodes de médecines (double aveugle par exemple) qui rigolent de l'absence "d'expérience" ou de "statistiques".
Le courant postmoderne représente une grande partie de ce qu'on lit aujourd'hui en sociologie.
Oui et non : dans tout le courant hyper-médiatique des "studies" (gender, postcolonial, etc), oui évidemment, mais la réalité de la recherche est tout autre. En réalité, en France notamment (moins le cas aux USA, qui sont contaminés), la postmodernité est plutôt rejeté.
La sociologie découle d'une épistémologie complètement à part de la science, pour laquelle il faut remonter jusqu'à Auguste Comte et son positivisme, et qui n'a rien à voir avec les principes poppériens de réfutabilité : aucune expérience ne peut infirmer la théorie marxiste, puisqu’elle est d’abord et avant tout une certaine interprétation de l’histoire.
Le principe de Popper est ridicule et largement contesté aujourd'hui, y compris en histoire des sciences. Il n'y a que des youtubeurs zététiciens pour lui accorder quelconque importance. Quand on fait de l'histoire des sciences, on sait que les sciences peuvent se constituer comme un "cercle", mais que celui-ci peut servir méthodologiquement. Ce sont surtout les effets pragmatiques de la connaissance que l'on recherche, pas une "réfutabilité" illusoire. Quant au marxisme, ce n'est absolument pas le seul cadre théorique employé en sociologie, et il l'est d'ailleurs de moins en moins.
Je ne suis pas du tout un zététicien, ni même un fervent défenseur de la science. Seulement, c'est le paradigme actuel, moderne, tandis que la sociologie reproduit des méthodes complètement dépassées, ce qui me conduit à les exclure des sciences.
Encore une fois il n'y a pas de paradigme général. Il n'y a que des logiques diverses de sciences. On ne trouve pas du tout les mêmes paradigmes en biologie et physique par exemple. Donc il n'existe pas de "paradigme" actuel. En réalité, cette notion de paradigme général, ce n'est pas un discours "scientifique", mais... sociologique. Ce sont des types comme Koyré, Kuhn ou Foucault (episteme) qui parlent de paradigme général de la connaissance. Au contraire, depuis Kant, on a compris que la particularité des sciences, c'est qu'elles forment leurs objets dans la pratique, et que ces pratiques conduisent à des méthodologies scientifiques extrêmement variées et dynamique, ce qui veut dire qu'il est impossible de les fixer définitivement dans un terme généraliste. C'est justement le travail de sociologues ou d'anthropologues, voir d'historien des sciences de montrer que ces différentes méthodologies peuvent prendre une direction epistémologique commune.
Un autre point important est que les sociologues utilisent un lexique inutilement complexe et emprunté à des disciplines qui n'ont rien à voir ("champ", "morphisme"...) afin de se bâtir une légitimité, vis-à-vis d'autres disciplines comme l'économie ou les sciences dites "dures", comme le revendique fièrement le sociologue Frédéric Lordon dans l’introduction de La Société des affects.
Je vais pas parler de Lordon parce que j'ai rien à dire sur lui. Mais l'utilisation de concepts pseudo-scientifiques, c'est surtout le cas en postmodernisme. Par ailleurs, les concepts sont nécessairement polysémiques selon leurs cadres pragmatiques d'utilisation (là je renvoie à Wittgenstein), donc un concept dans une discipline de connaissance n'a pas le même sens dans un autre; ce genre de critique n'est valable que du point de vue de la science situé.
Sauf que tu nies là toute intention de légitimer une discipline par l'emprunt d'un vocable externe qui, pour le coup, n'était pas polysémique et était rattaché à des concepts très précis. Rien n'empêche les sociologues de construire des néologismes, plutôt que de reprendre à leur compte des termes inutilement complexes. Soit dit en passant, ce n'est absolument pas l'apanage des courants postmodernistes, on retrouve déjà ces termes chez Bourdieu.
Ca c'est un autre problème, très présent chez les postmodernes justement (sur lesquels tapent par exemple Sokal et Bricmont). Le "vol" de concepts pour se donner une impression de scientificité, oui c'est un énorme problème. La démarche doit toujours être la suivante : construire et expliciter ses concepts. Il peut être pertinent d'en emprunter à un autre champ, mais encore faut-il expliciter en quoi cette importation permet une nouvelle interprétation (ce que, je suis le premier à reconnaître, de nombreux sociologues ne font pas. Mais c'est justement un moyen facile de voir si un sociologue est sérieux, ou pas).
En fait toute la frange marxiste de la sociologie, c'est-à-dire 95% des sociologues, est animée par un activisme égalitariste, autrement dit, par la volonté de rendre la société plus égalitaire en mettant en évidence certaines inégalités, en donnant un crédit intellectuel à la lutte contre les oppressions, et en cherchant des moyens d'action dans la lutte contre la classe dominante.
Dire que c'est 95% ça, tu ne peux le démontrer que si tu fais... une enquête sociologique. Sinon ce que tu dis n'a aucune valeur.
Je la fais façon sociologue, je garde la méthodo et les données pour moi.
Le 01 octobre 2020 à 00:41:59 Plasticoman13 a écrit :
Le 01 octobre 2020 à 00:32:57 Cramer-Rao3 a écrit :
Tu peux mettre en place une démarche scientifique avec des règles à respecter sans qu'elle soit pour autant fiable méthodologiquement.
la méthodologie est bonne, il n'y a pas de critiques à élucider :
Il n'y a donc pas de valeur d'universalité selon Popper, on est d'accord
Mais une démarche scientifique bien établie :1) définition précise de l'objet d'étude
2) obligation de réaliser des études empiriques (statistiques descriptives, analyse factorielle, analyse en composante principal, analyse factorielle des correspondances, analyse de données etc..)
3) soumettre les théories aux pairsla conclusion d'une étude, ce sont des modèles heuristiques et donc une forte propension à expliquer des phénomènes sociaux mais limités bien entendu dans le temps et dans l'espace car elles ils dépendent du contexte de l'étude.
C'est car ces phénomènes sociaux dépendent du contexte de l'étude que les conclusions données en sociologie deviennent non réfutables.
Si c'est non réfutable, c'est de la pseudo-science.
bah ce n'est pas une pseudo-science car l'étude peut être réfutable c'est possible.
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- 30 septembre 2020 à 21:59:28
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