Topic de Duguesclin29 :

Journal d'un French Dreamer

Et moi, en attendant que la braise prenne, me voila assis sous mon cerisier en fleur, sur un transat en plastique vert délavé par les éléments, à observer ma progéniture qui joue à chat.

Le Frenchdreamer sur son trône.

C'est mieux que Game of Thrones :bave:

C'est si bien raconté que c'en est très prenant. Est tu heureux dans ta vie ?

Le 06 avril 2020 à 15:08:26 Gouudjaaa2 a écrit :
C'est si bien raconté que c'en est très prenant. Est tu heureux dans ta vie ?

Assez oui, je l'ai choisie.

On tombe pas dans le frenchdream par hasard.

La manière de raconter nous peint une histoire parfois triste mais également heureuse. Je trouve que c’est mega intéressant et ta manière de penser sur les enfants et l’éducation j’approuve totalement. On s’en rend pas bien compte mais le cocon familial est tellement important.

20eme jour de confinement,

Aujourd'hui, rien de bien notable, mais je me suis dit que j'allais aborder les différentes catégories d'hypocrites que j'ai pu croiser durant mes voyages.

J'ai bien craché mon fiel sur les blancos expats, pas de raison que les autres n'en prennent pas aussi pour leur grade.

Forte probabilité de glad0s, si jamais l'IA est pas contente, j'essaierais de me modérer, mais vu certains cas, ça va être difficile.

Je ferais ça tout à l'heure, pour le moment je vais au pain.

Force à toi kheyou costarmoricain, moi je suis confiné dans mon appart briochin, toi au moins Tu as un jardin pour les mômes

Le 07 avril 2020 à 09:37:17 EternelGhostfag a écrit :
Force à toi kheyou costarmoricain, moi je suis confiné dans mon appart briochin, toi au moins Tu as un jardin pour les mômes

Pauvre vieux, en plus st brieuc c'est pas la meilleure ville ou passer son confinement.

Force à toi.

Bon, me voilà revenu de la boulangerie, de la pharmacie et du bar tabac.

Pratiquement personne dans le bourg, rapport au temps.

En allant chercher mon pain, j'ai entendu les oisillons pépier dans les nids. Les oiseaux nichent dans les creux des toits, entre les cables et les poutres.

Drôle de spectacle de ces nids cote à cote, à quelques mètres de distance. On dirait un HLM pour oiseaux.

Au PMU du coin, Patrick, le patron, sert des coups à boire aux piliers du bistrot dans la plus grande illégalité. Je crois qu'il s'en fout et les bleus aussi.

Il me file mon carnet avec son accent à couper au couteau "Y rest' que des verts, ça colle?"

"Ouais ouais"

"A tantot"

Surréaliste.

Malgré tout, il va me manquer des trucs sur ma liste.

Faut que j'arrive à trouver au supermarché du coin une belle épaule d'agneau, pour fêter Paques.

Pas de raison de changer les habitudes.

Mais vu la sempiternelle file de caddies qui attendent leur tour, malgré le vent et la pluie, ça attendra l'heure de la sieste.

Bon, première catégorie d’hypocrite que j'ai croisé : les franco maghrébins au bled.

Ca va rager mais rien à foutre :

Jamais vu une catégorie de français plus méprisable : ça joue les vrais, ça porte le drapeau d'un pays étranger dans la bagnole, ça lache des petits mots en arabe pour faire genre le sang, mais une fois au pays, c'est plus la même.

Ca économise six mois de l'année pour se la péter comme jamais au bled.

Ca se comporte mal dans les rues, ça se la joue avec leurs vieilles lunettes du chémar et ça drague les filles dans la rue au mépris des traditions.

Ca passe deux jours avec sa famille et ça en a déjà marre : d'ailleurs ils dorment à l'hotel, bah ouais, y'a pas la clim chez tata.

Ils sortent qu'entre franco-trucs dans des bars/resto ou ils croiseront jamais aucun local, vu les prix prohibitifs. Et ça lache des petits "wallah" tous les deux mots en français au calme. Par contre ça couine comme quoi c'est sale et dégueulasse dans la ville, que les locaux respectent pas l'hygiène de base, etc.

Tout le monde les méprise, sauf les petits cousins qui chourent leur téléphone pour jouer à fortnite. Surtout les chibani, les vieux, qui les trouvent vulgaires et impolis. Incapable de parler la langue de leurs ancêtre en plus de ça.

Un mois plus tard, après avoir épuisé leur thune et la patience des locaux, ils rentrent en France faire les esclaves et gloser sur "le bled c'est le sang" sur leurs réseaux.

Je déteste ces gens

Quand j'ai bossé au Maroc et un peu en Algérie, j'en ai croisé pléthore de ces gars là. A chaque fois de grands moments de rigolades.

Les premiers à beugler que c'est pas normal de choper la chiasse en bouffant un fruit, que merde, les locaux pourraient faire gaffe, c'est pas comme ça en France.

Ca tient à son petit confort, c'est fragile ces petiots là.

Quand je bossais là bas, j'ai toujours fait gaffe à pas faire de conneries : A Rome, fais comme les romains.

Je suis le premier à gueuler sur les mecs qui respectent pas les coutumes en France, c'est pas pour faire pareil à l'étranger.

Autant j'en ai vu des blancos irrespectueux, comme une touriste du sud qui voulait se baigner en maillot deux pièces à Rabat, mais les pires, ce sont les franco-etc.

Parce qu'ils ont des origines, ils pensent avoir la légitimité de faire n'importe quoi, comme si tout leur était dû, genre ils ont le totem d'immunité dans Koh Lanta.

En même temps quand t'es un petit con dans ton tierquar, il est rare que tu sois autrement au bled.

Mal élevés en plus : ils respectent ni les femmes, ni les vieux. Le pire des deux mondes : la fierté maghrébine avec la morgue occidentale.

L'hospitalité c'est la base au Maghreb : c'est autant un devoir qu'un honneur, pour l'hôte et l'invité.

L'Hôte montre sa situation sociale en mettant les petits plats dans les grands et en sortant le grand jeu devant la famille qui passe aux différents moments du repas.

L'invité se doit d'être poli et courtois, de complimenter son hôte sur sa réussite, sa maison, sa famille et sa nourriture, et se prêter au jeu des questions des membres de la famille.

Et évidemment reprendre deux fois des boulettes parce que c'est quand même très bon, sous les yeux attentifs de la grand-mère qui surveille ton appétit.

C'est codifié, réglé, un échange de bon procédé et de civilités.

Mais pour les franco-trucs, c'est surtout long, chiant et pénible de devoir rester 5 heures assis à dire bonjour à tous les cousins tout en mangeant gras.

Bah ouais, c'est long et pénible, mais dit toi qu'une fois l'an, tu peux peut être te comporter correctement pour faire plaisir à ta grande tante qui te voit jamais.

Mais même ça c'est trop pour eux.

Ca me dérangerait pas s'ils assumaient de rejeter leur héritage, de préférer leur petit confort individualiste, mais même pas, c'est tout l'inverse !

J'adore ce topic et surtout la description que t'as fait de la Bretagne et ce que c'est d'être breton

Je ressens un peu la même, sauf que j'ai grandi entre 2 cultures et malgré mes origines plus que noble, je ne me sens qu'à moitié corse

Mère française anti clericale, républicaine amoureuse du travail et père absent à cause du boulot avant de faire un burn out

Il est très attaché à la Corse, mais aussi un cliché du Corse niveau sentiment, tu ne parles pas de ra vie, tu ne parles pas de ce que tu sais et tu restes très évasif sur tout. Du coup vu qu'il n'était pas là quand j'étais gosse, j'ai jamais pu apprendre ma langue...

Du coup je suis sans repère, entre une mère qui n'est pas vraiment française à cause de sa vie en Corse mais pas Corse à cause de son amour de la France, et un père trop secret

J'en souffre pas mal, et j'ai du mal 1 savoir ce que je suis, surtout que famille Corse était connu à l'époque de mon grand père, et considéré comme Corse malgré le fait qu'elle viennent du continent à la base, chaque fois que je croise un vieux, on me décrit mon grand père comme étant un grand homme, pas de chance, il est mort à mes 5 ans

Le 07 avril 2020 à 13:35:40 Aterfamulus a écrit :
J'adore ce topic et surtout la description que t'as fait de la Bretagne et ce que c'est d'être breton

Je ressens un peu la même, sauf que j'ai grandi entre 2 cultures et malgré mes origines plus que noble, je ne me sens qu'à moitié corse

Mère française anti clericale, républicaine amoureuse du travail et père absent à cause du boulot avant de faire un burn out

Il est très attaché à la Corse, mais aussi un cliché du Corse niveau sentiment, tu ne parles pas de ra vie, tu ne parles pas de ce que tu sais et tu restes très évasif sur tout. Du coup vu qu'il n'était pas là quand j'étais gosse, j'ai jamais pu apprendre ma langue...

Du coup je suis sans repère, entre une mère qui n'est pas vraiment française à cause de sa vie en Corse mais pas Corse à cause de son amour de la France, et un père trop secret

J'en souffre pas mal, et j'ai du mal 1 savoir ce que je suis, surtout que famille Corse était connu à l'époque de mon grand père, et considéré comme Corse malgré le fait qu'elle viennent du continent à la base, chaque fois que je croise un vieux, on me décrit mon grand père comme étant un grand homme, pas de chance, il est mort à mes 5 ans

Je comprend, j'ai la même du coté de ma famille.

La bretonnité, c'était un truc de plouc, littéralement. Beaucoup de boomers l'ont laissé tomber comme un vieux manteau démodé.

Et puis les vieux en avait honte, la France jacobine ayant tout fait pour rendre le breton indésirable : entre bécassine, la réputation d'alcoolisme et j'en passe.

J'ai eu le même père : secret, taiseux et sans affect. Mais j'ai eu des grands parents qui m'ont appris les secrets des choses et de la bretonnité, si l'on peut dire.

Mais ils ne m'ont pas tout dit. J'ai dû faire mon propre chemin, creuser pour redécouvrir à la fois mes racines familiales et bretonnes. J'ai fait des recherches généalogiques, j'ai écouté les vieux, mais surtout j'ai visité le pays de mes pères.

Si j'avais qu'un seul conseil, ce serait de parcourir ton pays, avant de commencer à faire tes recherches ou lire des livres.

Ressens le, imprègne toi de son essence.

Et après, apprend la langue : les chansons sont assez efficaces pour assimiler la prononciation.

Pour terminer, je te citerais la phrase de Morvan Lebesque, Breton rabique et fondateur du canard enchainé :

"A chacun est laissé le choix à l'âge d'homme : la découverte ou l'ignorance".

Il parlait de sa bretonnité, je pense que ça s'applique à tous les peuples.

Force à toi camarade, ne désespère jamais de toi.

A quelle page est-ce qu'il met un ptit coup à sa femme?

vingt et unième jour.

J'ai fais un rêve chelou. Je rentrerais pas dans les détails, Glados a censuré le premier message.

Ce matin, opération nettoyage : je range mon bureau, fait du tri, je m'occupe.

Aujourd'hui, mon frère est passé nous rendre visite, au mépris du confinement, mais en même temps, vu les petites routes qu'il prend, peu de chance de tomber sur les bleus.

Pendant qu'il jouait avec son neveu et ses nièces, on a parlé du passé, de l'enfance, surtout avec notre grand mère.

Mon père étant tout le temps à bosser et ma mère occupée à gérer l'administratif, on a été élevé par nos grands parents maternels, qui habitaient à deux pas.

Ma grand mère qui faisait la cuisine sur son vieux four à gaz hors d'age.

Qui mangeait la même chose tous les soirs,

Qui achetait d'énormes "pains de deux" qu'elle enveloppait dans un torchon pour éviter qu'il sèche.

Ma famille maternelle en a chié, gravement.

Mon arrière grand père, rescapé de la guerre de 14 était surnommé le rouge : Ar ruz, rapport à sa tignasse de rouquin.

Bourrin aussi large que haut, connu dans tout le village pour ses hauts faits, au nombre desquels on trouve :

- Se battre avec n'importe qui sous les éclairages du village

- Être rentré saoul comme un polonais dans l'église, jugé sur son cheval de trait en insultant le curé "de mots pas racontab""

- Avoir éclaté la gueule d'un teuton pendant l'entre deux guerre en visite sur la côte.

Il est mort jeune, laissant sa famille dans la merde et c'est ma grand mère qui a tout géré.

Les femmes chez nous sont des héroines.

Données du topic

Auteur
Duguesclin29
Date de création
18 mars 2020 à 12:08:20
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