Topic de Aryabhata :

« Le Q.I. c'est de la merde »

On peut lire sur le forum un certain nombre de détracteurs du Q.I.

D'aucuns le qualifient de mesure bidon, qui ne veut rien dire, d'autres encore vont plus loin et prétendent carrément qu'il s'agit d'une escroquerie scientifique que les psy auraient inventée pour s'enrichir sur le dos de gens naïfs.

De manière plus générale, les critiques qui sont adressées aux tests de Q.I. sont nombreuses, si bien qu'on connaît tous plus ou moins par cœur les poncifs qui sont systématiquement répétés, encore et encore…

Voilà plusieurs années que je me renseigne sur l'intelligence humaine et sa mesure, et je suis fatigué de lire perpétuellement les mêmes conneries, ici comme ailleurs.

Je me propose donc de remettre quelques pendules à l'heure en répondant à certains mythes qui ont la vie particulièrement dure, littérature scientifique à l'appui. :oui:

Mythe n°1 : « Le Q.I. ne mesure pas l'intelligence mais la capacité à réussir un test de Q.I. »

:d) Pour savoir ce que mesurent les tests de Q.I., il est important de revenir aux bases : qu'est-ce que l'intelligence ?

En 1904, le psychologue Charles Spearman a constaté que les performances des enfants dans des matières scolaires apparemment sans rapport entre elles étaient positivement corrélées.

Partant de cette observation, il a postulé que toutes les « capacités » ou « fonctions » cognitives seraient sous-tendues par un seul et même facteur commun : le facteur g (ou facteur d'intelligence générale).

Autrement dit, lorsque quelqu'un est bon, par exemple, aux tests verbaux, il a tendance à être bon dans tous les autres tests (mémoire, raisonnement logique, représentation visuo-spatiale, vitesse de traitement…) et, plus généralement, dans toutes les tâches cognitives.

Ce constat a, depuis, été analysé, reproduit et confirmé un grand nombre de fois, chez les enfants comme chez les adultes, tant au niveau des matières scolaires que des tests d'intelligence eux-mêmes, si bien que l'existence statistique d'un facteur sous-tendant toutes les fonctions cognitives fait désormais l'objet d'un consensus particulièrement solide en psychométrie.

C'est donc ce facteur g, cette aptitude cognitive générale, que les tests de Q.I. cherchent à mesurer, et que l'on peut appeler « intelligence ».

Voici la définition de l'intelligence proposée, sur base du facteur g, par la psychologue Linda Gottfredson dans sa tribune Mainstream Science on Intelligence :

L'intelligence est une capacité mentale très générale qui, entre autres, implique la capacité de raisonner, de planifier, de résoudre des problèmes, penser de manière abstraite, comprendre des idées complexes, d'apprendre rapidement et de tirer des enseignements de l'expérience. Il ne s'agit pas simplement d'un apprentissage livresque, d'une compétence académique étroite ou d'une aptitude à passer des tests. Il s'agit plutôt d'une capacité plus large et plus profonde à comprendre ce qui nous entoure, à donner du sens aux choses.

:d) Le Q.I. a une valeur prédictive dans le monde réel.

À l'échelle individuelle, il est par exemple un meilleur prédicteur de réussite scolaire que le statut socio-économique parental - c'est-à-dire le niveau d'éducation, de revenus et la profession exercée par les parents - ou la motivation. D'autres exemples : il est corrélé aux résultats d'examens scolaires, particulièrement avec le S.A.T. aux États-Unis, au salaire, au statut socio-économique, à la compétence d'un individu dans son travail, il est négativement associé à la criminalité, aux comportements impulsifs et violents ainsi qu'aux accidents de voiture. Il existe même une association positive entre Q.I. et espérance de vie, même lorsque le niveau d'éducation et le statut socio-économique sont pris en compte !

Mesuré à l'adolescence, le Q.I. permet de prédire le niveau d'éducation, de profession et de revenus atteints plus de dix ans plus tard mieux que les performances académiques, le statut socio-économique parental et bon nombre d'autres variables sociales.

À une échelle plus globale, le Q.I. moyen d'un pays est, entre autres, fortement prédictif de son score P.I.S.A., de son niveau économique ainsi que de son indice de développement humain. La causalité semble d'ailleurs aller du Q.I. vers le niveau économique et l'indice de développement humain, et non l'inverse.

Bien sûr, ces corrélations ne sont pas absolues car d'autres facteurs entrent en jeu, mais il est indéniable que l'intelligence (et donc le Q.I., qui en est une mesure imparfaite) a son rôle à jouer.

Sources :

https://en.wikipedia.org/wiki/G_factor_(psychometrics)#Cognitive_ability_testing
https://en.wikipedia.org/wiki/G_factor_(psychometrics)#Practical_validity
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289607000931
https://www1.udel.edu/educ/gottfredson/reprints/1997mainstream.pdf
https://reasonwithoutrestraint.com/parental-ses-vs-cognitive-ability-as-predictors-of-academic-achievement
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1747938X18300691
https://journals.sagepub.com/doi/10.1111/j.0956-7976.2004.00687.x
https://psycnet.apa.org/record/2003-11198-011
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S016028961500077X
https://www.cambridge.org/core/journals/psychological-medicine/article/abs/association-between-intelligence-quotient-and-violence-perpetration-in-the-english-general-population/AF21CE0AEDE9FFB0BC44AA1D059CF735
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/000145759090013B
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/0001457582900574
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289606001127
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160289623000193
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160289616302367
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289617300181
https://academic.oup.com/ije/article/45/1/178/2363476
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289622000344
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S016028961630318X
https://docs.google.com/spreadsheets/d/1aKlldLIl4LCwc3mMRm496Bznrr-FUVt09nUrYJPPiY0
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S016028961300113X

Mythe n°2 : « Les scores de Q.I. ne sont pas fiables ; on peut s'entraîner pour améliorer son score »

:d) Par fiabilité, on entend reproductibilité de la mesure. Et c'est en partie vrai : les tests de Q.I. ne sont pas parfaitement fiables. En plus des erreurs de mesure, la performance d'un individu peut varier pour tout un tas de raisons (stress, fatigue, humeur…).

Néanmoins, le Q.I. d'une personne reste plutôt stable tout au long de sa vie. Lorsque l'on fait passer un test de Q.I. à un échantillon de personnes à l'âge de 11 ans et qu'on leur refait passer un test de Q.I. près de 70 ans plus tard, on s'aperçoit que les scores sont très similaires. La corrélation trouvée est de +0,73, et est susceptible d'être encore plus élevée si l'écart de temps entre les deux tests est réduit.

Le Q.I. est donc imparfaitement fiable, mais fiable quand même.

:d) Quant aux gains causés par un entraînement, ceux-ci sont modestes (4 points gagnés en moyenne à la deuxième passation d'un test), éphémères et ne portent pas sur le facteur g, c'est-à-dire qu'ils sont spécifiques aux tests et ne se généralisent pas en dehors de ceux-ci. Concrètement, ces gains n'entraînent donc aucune conséquence pratique.

D'ailleurs, s'entraîner à un test de Q.I. n'est pas pertinent, puisque cela revient à détourner l'instrument de mesure de sa fonction et de ses conditions d'utilisation. L'intérêt d'un test de Q.I. est de mesurer ses aptitudes réelles, et non de gonfler artificiellement son score.

Cette dernière critique provient d'un manque de compréhension - ou de connaissance - de ce que mesurent les tests de Q.I. et de la finalité de cette mesure.

Sources :

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/14717632
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17371085
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289606000778

Mythe n°3 : « On ne peut pas réduire l'intelligence d'une personne à un seul nombre ; il y a plusieurs intelligences »

:d) Le Q.I.T. (quotient intellectuel total) a un intérêt, puisque comme vu précédemment, les résultats aux différents sous-tests ont tendance à être similaires. Si des tests visant des fonctions cognitives peu couvertes par les tests de Q.I. traditionnels (créativité, capacité de planification, d'inhibition…) étaient ajoutés, cela ne changerait rien fondamentalement ; on aurait seulement une estimation plus précise de ce que l'on mesure déjà : le facteur g.

Bien entendu, les exceptions existent et certaines personnes peuvent présenter des écarts notables. Dans ce cas, le Q.I.T. peut effectivement perdre de son intérêt. Heureusement, les résultats aux tests de Q.I. ne se résument jamais à un seul nombre.

Le Q.I.T. est calculé à partir des performances réalisées sur les différents sous-tests, classés en quatre indices : l'indice de compréhension verbale (I.C.V.), l'indice de raisonnement perceptif (I.R.P.), l'indice de mémoire de travail (I.M.T.) et l'indice de vitesse de traitement (I.V.T.).

Ces indices permettent d'identifier en détail les forces et les faiblesses chez les personnes présentant des écarts importants. Toutefois, même chez les profils hétérogènes, un individu avec un Q.I.T. de 70 reste très différent d'un individu avec un Q.I.T. de 130.

Le Q.I.T. est un indicateur robuste de l'intelligence telle que définie au début de mon topic, même s'il est en effet un peu réducteur dans certains cas. C'est là que les scores aux différentes parties du test sont utiles.

:d) L'affirmation selon laquelle il y aurait une multitude d'intelligences tire son origine de la théorie des intelligences multiples d'Howard Gardner. Cette théorie, décrite dans son livre Frames of Mind: The Theory of Multiple Intelligences, postule l'existence de huit types d'intelligences : linguistique, logico-mathématique, spatiale, intrapersonnelle, interpersonnelle, kinesthésique, musicale et naturaliste. Plus tard, il ajoutera un neuvième type : l'intelligence existentielle.

Je ne m'attarderai pas sur le détail de ces intelligences, mais Howard Gardner les considère comme « relativement autonomes » et rejette l'existence d'un facteur général.

  • Le premier problème de cette théorie est que… rien ne l'étaye.

Pour accréditer sa théorie, Howard Gardner puise dans les biographies d'artistes et de scientifiques célèbres et avance des cas d'autistes savants - lesquels possèdent une mémoire prodigieuse plutôt que des aptitudes cognitives élevées.

Bref, ce n'est pas scientifiquement rigoureux. Et surtout, comme il se base sur des personnes remarquables qui ont excellé dans des domaines différents, cela donne l'impression que ses « intelligences » sont totalement distinctes les unes des autres, ce qui n'est pas le cas.

Quand un protocole sérieux est mis en place, on retombe systématiquement sur le facteur g. Empiriquement, pas d'intelligences multiples, donc. Il serait en réalité plus pertinent de parler de capacités spécialisées, lesquelles sont sous-tendues par le facteur g.
https://image.noelshack.com/fichiers/2024/19/1/1714996095-chc.png

  • Le second problème est d'ordre théorique : la théorie des intelligences multiples est si vague qu'elle ne peut être testée scientifiquement, de l'aveu même de son auteur. De plus, elle ne permet pas de faire de prédictions. En d'autres termes, même si elle était empiriquement vérifiée, elle serait, en l'état, inutile.

Par conséquent, même si cette théorie est très populaire et peut séduire par son aspect démagogique, elle n'a aucune validité scientifique.

Sources :

https://en.wikipedia.org/wiki/Wechsler_Adult_Intelligence_Scale#Index_scores_and_scales
https://en.wikipedia.org/wiki/Savant_syndrome#Signs_and_symptoms
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289607000931
https://en.wikipedia.org/wiki/Cattell%E2%80%93Horn%E2%80%93Carroll_theory#Carroll's_three-stratum_hierarchy
Gardner, H. (2011), Frames of Mind: The Theory of Multiple Intelligences, 4e édition, p. 13 : « Rather, as a species, we human beings are better described as having a set of relatively autonomous intelligences. » ; p. 33 : « The first generation of psychologists of intelligence […] sought to demonstrate that a group of scores on tests reflected a single underlying factor of “general intelligence.” It was probably inevitable that this contention would be challenged; and, over the years, [some] psychologists […] argued for the existence of a number of factors, or components, of intelligence. In the broadest sense, Frames of Mind is a contribution to this tradition […] » ; p. 21 : « […] I've never felt that MI [Multiple Intelligences] theory was one that could be subjected to an “up and down” kind of test, or even series of tests. »

Mythe n°4 : « Le Q.I. n'est pas génétique »

:d) Bien que le facteur g soit au départ une construction purement statistique, il apparaît qu'il a des bases biologiques et neurologiques. On le retrouve d'ailleurs chez d'autres mammifères, tels que le rat, le chien ou encore le chimpanzé.

Le Q.I. est par exemple associé à la vitesse de conduction des neurones, au pH cérébral, à l'épaisseur corticale… ce qui semble difficilement explicable s'il n'est pas au moins en partie génétique.

Les psychométriciens et les généticiens ont donc cherché à estimer cette part génétique de l'intelligence.

:d) Historiquement, la première méthode utilisée consiste à étudier la similarité des scores de Q.I. entre jumeaux monozygotes et jumeaux dizygotes, élevés ensemble ou séparément. Les études sur les jumeaux montrent que l'héritabilité du Q.I. est d'environ 80% à l'âge adulte.

Tout d'abord, qu'est-ce que l'héritabilité ?
C'est la part de variabilité d'un trait au sein d'une population donnée qui est due aux variations génétiques entre les individus. L'héritabilité doit donc être comprise à l'échelle collective. De plus, les conclusions de ces études ne s'appliquent qu'aux populations partageant un environnement relativement uniforme.

Ainsi, il n'est pas contradictoire de concilier haute héritabilité de l'intelligence et effets significatifs de l'environnement. Par exemple, une carence en iode fait perdre en moyenne 10 à 15 points de Q.I., mais comme ceux qui souffrent de carences nutritionnelles dans les pays développés sont plutôt rares, il ne reste que des effets environnementaux marginaux et la disparité génétique entre les individus pour expliquer la variabilité.

La méthode des jumeaux a fait l'objet de critiques, car les jumeaux monozygotes expérimenteraient un environnement plus similaire que les jumeaux dizygotes ou qu'elles surestimeraient l'héritabilité du Q.I. Pourtant, d'autres études confirment les résultats en trouvant une corrélation positive d'environ 0,75 entre les scores de Q.I. de jumeaux monozygotes élevés séparément. Rappelons que la corrélation entre les résultats d'une même personne sur deux tests passés à 70 ans d'intervalle est du même ordre.

:d) La proximité génétique et la similarité des résultats aux tests de Q.I. décroissent de concert :
- Jumeaux monozygotes élevés séparément : 0,75 ;
- Jumeaux dizygotes élevés ensemble : 0,60 ;
- Frères et sœurs élevés ensemble : 0,45 ;
- Parents biologiques et enfants : 0,40 ;
- Cousins : 0,15 ;
- Enfants génétiquement non reliés élevés ensemble : 0,13 ;
- Adultes génétiquement non reliés élevés ensemble : 0,04 ;
- Individus pris au hasard dans la population : 0,00.

Notons que la similarité des scores de Q.I. que montrent les enfants génétiquement non reliés élevés au sein d'une même famille disparaît une fois l'âge adulte atteint. J'y reviendrai plus bas.
Gardez seulement à l'esprit que, puisque certaines de ces estimations ont été réalisées sur base des scores de Q.I. d'enfants, la part que joue l'environnement peut être surévaluée.

:d) Plus récemment, des approches génomiques ont vu le jour pour estimer l'héritabilité du Q.I.
Le principe est de faire passer un test de Q.I. à un très large échantillon de personnes, puis de les génotyper pour analyser les relations entre similarités génétiques et similarité intellectuelle entre les individus.

Là où les études sur les jumeaux peuvent surestimer l'héritabilité du Q.I., les études génomiques la sous-estiment. En effet, comme le Q.I. est influencé par énormément de gènes, chacun contribuant de façon infinitésimale, des échantillons particulièrement grands sont requis pour découvrir ceux qui exercent une influence.

L'héritabilité estimée par cette approche se situe autour de 40 à 50%.

:d) De manière contre-intuitive, l'héritabilité du Q.I. augmente avec l'âge. Les scores de Q.I. des enfants sont plus malléables par l'environnement que ceux des adultes. Les gains de Q.I. grâce à l'environnement ou à l'éducation durant l'enfance ont tendance à s'estomper, voire disparaître, à l'âge adulte. Par exemple, à l'âge de 7 ans, le Q.I. est héritable à 40%, contre 80% chez les adultes.

Ce phénomène porte le nom d'« effet Wilson » et s'expliquerait (au moins partiellement), selon le psychologue et généticien Robert Plomin, par le fait qu'au fur et à mesure que les individus grandissent, ils obtiennent une plus grande liberté d'adapter leur environnement et leurs habitudes à leurs préférences personnelles et, par ce fait, amplifieraient sans le vouloir leurs différences génétiques, lesquelles impactent l'intelligence.

:d) Pour résumer simplement, on peut dire que les gènes dictent le potentiel d'un individu, et l'environnement détermine à quel point il se rapprochera de ce potentiel. À l'échelle individuelle, le score de Q.I. d'un adulte moyen est majoritairement dû à ses gènes si et seulement s'il a pu bénéficier d'un environnement « normal ».

:d) Enfin, j'aimerais répondre rapidement à un argument que j'ai pu rencontrer çà et là : non, l'effet Flynn (l'augmentation des scores de Q.I. au cours du XXe siècle) ne prouve pas que l'intelligence est majoritairement environnementale, puisque les gains constatés ne portent pas sur le facteur g. La généralisation de la pensée abstraite, l'amélioration de la médecine, de la nutrition et de l'éducation à cette période sont de bons candidats pour expliquer ce phénomène.

Sources :

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/0470870850.ch5
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S016028961630023X
https://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(14)00677-0
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/016028969290010O
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/8805839
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2678742
https://link.springer.com/article/10.1007/BF01067188
https://www.science.org/doi/10.1126/science.7195071
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15734706
https://www.science.org/doi/10.1126/science.2218526
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/14717632
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/1036363
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9549239
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3182557
https://www.cambridge.org/core/journals/twin-research-and-human-genetics/article/wilson-effect-the-increase-in-heritability-of-iq-with-age/FF406CC4CF286D78AF72C9E7EF9B5E3F
https://www.nature.com/articles/mp2014105
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289613000226

Mythe n°5 : « Les surdoués sont en échec scolaire ; être trop intelligent est un fardeau »

On entend ça partout, et pourtant c'est totalement faux.

:d) Le mythe du surdoué en échec scolaire, beaucoup relayé dans la presse, se base sur un échantillon non représentatif des hauts Q.I. ; en l'occurrence, ceux qui ont un ou plusieurs problèmes psychologiques au préalable et qui vont donc consulter des psychologues, qui les orientent vers un test de Q.I. dans un but diagnostique.

:d) Globalement, avoir un haut Q.I. est associé aux choses souhaitables dans une vie et semble moins associé aux maladies, aux troubles mentaux et à l'isolation sociale.
Exceptions notables : la myopie et les allergies sont surreprésentées.

:d) D'après les données disponibles, la relation entre Q.I. et réussite scolaire, professionnelle, statut socio-économique et accomplissements intellectuels reste linéaire même au-delà de 145 de Q.I.

Sources :

https://www.cambridge.org/core/journals/european-psychiatry/article/high-intelligence-is-not-associated-with-a-greater-propensity-for-mental-health-disorders/E101AE4EDBC8FBAEE5170F6C0679021C
https://psycnet.apa.org/record/2009-08448-002
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289613001268

Mythe n°6 : « Beaucoup de science ramène à Dieu »

Lorsqu'un débat sur la religion ou sur l'existence de Dieu prend place sur le forum, certains croyants s'empressent de citer volontiers Blaise Pascal, Gottfried Leibniz, Isaac Newton, Leonardo da Vinci… et d'autres figures historiques de la science et/ou de la philosophie comme caution intellectuelle à leurs croyances.

Je ne souhaite pas rentrer dans le débat sur le bien-fondé de la croyance en une quelconque religion. Ce que croient les individus les plus intelligents n'a pas valeur de preuve, ni pour les religieux, ni pour les athées.

Les figures fréquemment mises en avant ont vécu, en moyenne, au XVIIe siècle, dans un contexte bien différent du nôtre, où penser le monde sans Dieu était peu commun et où la liberté de croyance était moindre.

:d) Qu'en est-il de la relation entre intelligence et croyance religieuse à notre époque ?

D'après une méta-analyse de 63 études publiée en 2013, la relation est négative ; c'est-à-dire qu'en moyenne, plus on a un Q.I. élevé, moins on est religieux. La corrélation est faible mais significative (-0,20) et a été répliquée dans une nouvelle méta-analyse datant de 2019.

Les auteurs suggèrent que cet écart est probablement dû à une différence d'approche cognitive : les personnes plus intelligentes ont tendance à adopter une approche plus analytique, tandis que les personnes moins intelligentes ont tendance à adopter une approche plus intuitive. Les croyances religieuses n'étant pas fondées sur des bases scientifiques ou rationnelles, il est logique que les personnes les plus intelligentes, et donc les plus analytiques, aient tendance à s'en détourner.

:d) Parmi les scientifiques, la croyance en Dieu est bien plus rare que dans la population générale.

Aux États-Unis, les croyants - religieux ou non - représentent plus de 90% de la population générale, contre 40% chez les scientifiques et 7% au sein de l'élite scientifique, tous domaines confondus. Les mathématiciens sont les scientifiques les plus enclins à croire en Dieu et les biologistes sont les moins enclins, avec respectivement 15% et 5% de croyants chez les plus éminents scientifiques des deux domaines. Les conclusions sont similaires au Royaume-Uni : finalement, beaucoup de science semble plutôt éloigner de Dieu.

Sources :

https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/1088868313497266
https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0146167219879122
https://www.nature.com/articles/386435a0
https://www.nature.com/articles/28478
https://evolution-outreach.biomedcentral.com/articles/10.1186/1936-6434-6-33

Bordel le QI à deux chiffres de l'op

Les mathématiciens sont les scientifiques les plus enclins à croire en Dieu et les biologistes sont les moins enclins, avec respectivement 15% et 5% de croyants chez les plus éminents scientifiques des deux domaines.

Étonnant.

Mythe n°7 : « Les différences de Q.I. entre les populations sont 100% environnementales » https://image.noelshack.com/fichiers/2017/45/4/1510259103-erreur410.png
(oui, on peut lire ça même ici)

Celui-ci se fera en quatre parties, parce qu'il est très long à traiter.

Je précise à toutes fins utiles que je ne suis pas raciste et que je ne traite pas les individus comme des membres de groupes particuliers, mais comme des individus. J'encourage à faire de même, bien que nous, humains, ayons naturellement tendance à généraliser, parfois peut-être un peu trop. On peut trouver, dans toutes les populations, des individus à tous niveaux de Q.I., certes pas dans les mêmes proportions, mais cela n'autorise pas à essentialiser tout le monde sur base de moyennes. Néanmoins, la réalité mérite d'être rétablie à ce sujet.

:d) Les différences de Q.I. moyens entre les populations humaines sont connues et admises depuis longtemps. Je me limiterai ici à la comparaison entre Européens et Subsahariens, car c'est de loin la paire la plus étudiée concernant les différences de Q.I. Les conclusions que l'on peut en tirer ne s'appliquent donc pas nécessairement à toutes les autres populations. Le débat porte plutôt sur la cause majeure de ces différences.

Les Asiatiques de l'Est obtiennent généralement un Q.I. moyen légèrement plus élevé que celui des Européens, qui à leur tour obtiennent un Q.I. moyen plus élevé que celui des Subsahariens. Fait notable : les Ashkénazes ont le Q.I. moyen le plus élevé de toutes les populations humaines.

Pour les raisons que l'on peut imaginer, cette question est évidemment l'une des plus controversées dans le domaine de la psychologie, et de nombreux biais idéologiques viennent entacher la recherche. Bon nombre de scientifiques, de philosophes et même de profanes estiment qu'il ne faut pas mener de recherches susceptibles de remettre en cause la doctrine selon laquelle toutes les différences entre populations seraient uniquement d'origine environnementale. D'éminents chercheurs qui soutiennent qu'une part des différences intellectuelles entre les populations peut être attribuée aux gènes ont été moralement condamnés, catégorisés comme des racistes, accusés de verser dans la pseudo-science, licenciés, voire menacés physiquement à cause de leurs positions ou de leurs recherches.

Pour cette question épineuse, je procéderai en trois parties, étant donné la longueur des explications.

:d) En préambule, j'aimerais préciser ce qui est entendu par « populations humaines ».

Une population humaine est un groupe d'individus qui partagent une ascendance commune provenant de la même région du monde. En raison de cette ascendance commune, les membres d'un même groupe sont plus étroitement liés les uns aux autres qu'aux individus extérieurs à leur groupe ; c'est pour cela que deux Africains se ressemblent plus physiquement qu'un Africain et un Européen, par exemple.

Pour éviter toute polémique sémantique, j'emploie ici le terme de « populations », bien qu'il puisse laisser penser que ces groupes ne sont que socialement construits, comme on peut parfois l'entendre. Nous allons voir que ce n'est pas le cas et que les populations humaines se différencient génétiquement les unes des autres.

Dans cette discussion, le même argument est très souvent objecté par ceux qui excluent les différences génétiques entre populations de l'équation : « il y a plus de variabilité génétique au sein des différentes populations qu'entre elles ». Techniquement, c'est vrai. Lorsqu'on examine chaque gène séparément, on trouve effectivement qu'environ 85% de la variabilité réside entre les individus, et le reste entre les groupes. Sans rentrer dans les détails techniques, cet argument souffre toutefois d'au moins deux failles :

  • Premièrement, la faible proportion de variabilité entre les groupes n'informe pas sur l'ampleur qualitative des variations. Autrement dit, un petit nombre de différences génétiques peut résulter en un changement considérable du phénotype, suivant quels gènes sont affectés. Cet argument ne permet donc pas de minorer les différences qualitatives dues aux gènes entre les populations humaines, ni de conclure logiquement que les « catégorisations raciales » sont injustifiées ou dénuées de sens.
  • Deuxièmement, lorsque l'on réplique les analyses en prenant un grand nombre de gènes en compte simultanément - leur effet cumulatif permettant de mieux distinguer les groupes -, on peut tout à fait classer les individus dans des groupes d'ascendance, qui correspondent à 99,86% à leur « groupe racial » auto-déclaré. C'est de cette manière que les tests génétiques type 23AndMe sont capables d'indiquer de manière fiable les origines géographiques d'une personne, ce qui ne serait pas possible s'il n'y avait aucune distinction génétique entre les différentes populations humaines.

À l'échelle mondiale, en rassemblant de nombreux génomes humains en fonction de leur proximité génétique et en les classifiant en 5 groupes, on retrouve peu ou prou les anciennes grandes « races » continentales traditionnelles de l'anthropologie du XIXe siècle.
Comparez vous-mêmes : https://image.noelshack.com/fichiers/2024/19/1/1714996607-rosenberg.png ; https://image.noelshack.com/fichiers/2024/19/1/1714996140-blumenbach.jpg

Bien sûr, les populations humaines ne sont pas génétiquement séparées par des barrières nettes ; il s'agit d'un continuum. Le consensus scientifique rejette le concept de « races humaines » au sens biologique, définies en tant que groupes génétiquement distincts. Notons tout de même que cette définition était déjà obsolète au XIXe siècle. L'anthropologue Johann Friedrich Blumenbach, considéré comme le fondateur des classifications raciales, écrivait en 1795 :

Toutes les différences nationales dans la forme et la couleur du corps humain […] s'étendent si insensiblement, par tant de nuances et de transitions les unes dans les autres, qu'il est impossible de les séparer autrement que par des limites très arbitraires.

:d) Maintenant que les bases sont posées, intéressons-nous d'abord à la fameuse carte des Q.I. : https://image.noelshack.com/fichiers/2024/19/1/1714996169-la-carte.png

Compte tenu des différences massives d'environnement et de culture qui existent entre les pays, et même en admettant que toutes les données utilisées soient fiables, ce qui a fait l'objet de nombreuses critiques, il semble difficile de conclure que cette carte est uniquement le reflet direct d'une inégalité génétique.
Cependant, les moins bonnes conditions de vie des pays affichant un faible Q.I. moyen pourraient être la conséquence d'une moindre intelligence, et non la cause première de celle-ci. D'après le rasoir d'Ockham, cette explication est rationnellement plus satisfaisante, car elle permet de se passer d'hypothèses ad hoc pour expliquer la différenciation spontanée entre pays riches et pays pauvres si tous les peuples sont égaux en intelligence. En revanche, le rasoir d'Ockham n'a jamais permis de démontrer quoi que ce soit à lui seul. Il faut donc aller plus loin.

La carte des Q.I. à elle seule ne peut pas être considérée comme un argument sérieux en faveur d'une explication génétique des différences observées. Néanmoins, cette carte montre un schéma global pertinent, qui se retrouve à bien d'autres échelles et au-delà même des scores de Q.I.

:d) Intéressons-nous plutôt aux différences trouvées entre Européens et Subsahariens au sein d'un même pays.

La comparaison entre deux populations au sein d'un même pays permet d'atténuer, voire d'éliminer, certains biais dus à la langue ou aux différences culturelles et environnementales.

Aux États-Unis, les Euro-Américains obtiennent en moyenne un Q.I. de 100. Les Afro-Américains obtiennent quant à eux un Q.I. moyen de 85. Le schéma est le même que sur la carte des Q.I., bien que les scores des Afro-Américains soient significativement plus élevés que ceux de leurs homologues d'Afrique subsaharienne, du fait, notamment, de meilleures conditions de vie. Pour autant, cela n'implique pas que l'écart restant soit aussi entièrement d'origine environnementale.

Pour pouvoir déterminer si les gènes jouent un rôle, il faut en premier lieu s'assurer que les résultats des Afro-Américains et des Euro-Américains aux tests de Q.I. soient comparables ; qu'un même test de Q.I. fonctionne de la même manière et mesure bien la même chose (le facteur g) chez les deux populations.

:d) Mythe dans le mythe n°1 : « Les tests de Q.I. sont biaisés en défaveur des Afro-Américains »

C'est justement ce qu'un test d'invariance de mesure permet de vérifier. Je ne rentrerai pas dans les détails de la procédure ici, car c'est vraiment trop technique, mais si ça vous intéresse, vous trouverez de quoi faire dans les sources.

Des tests d'invariance de mesure effectués sur plusieurs batteries de tests confirment : il n'y a pas de différence notable entre ce qui est mesuré chez les Euro-Américains et ce qui est mesuré chez les Afro-Américains ; leurs résultats sont donc comparables. Ce n'est pas étonnant, puisque les tests de Q.I. sont systématiquement contrôlés pour éviter les biais statistiques à l'égard de certains groupes. Autrement, ils seraient difficilement commercialisables.

À cela vient s'ajouter le fait, connu depuis longtemps, que la valeur prédictive du Q.I. est identique chez les Euro-Américains et chez les Afro-Américains.

Les différences constatées entre Euro-Américains et Afro-Américains ne peuvent donc pas être expliquées par des tests de Q.I. biaisés. Plus généralement, les tests de Q.I. ne présentent pas de biais à l'égard des groupes dont les individus, dans le cas présent, sont nés aux États-Unis et parlent couramment l'anglais.

Ensuite, il faut vérifier si les explications environnementales fréquemment avancées tiennent la route.

:d) Mythe dans le mythe n°2 : « Le plus faible Q.I. moyen des Afro-Américains est expliqué par un environnement défavorisé »

Non. À statut socio-économique égal, l'écart de Q.I. persiste. Certaines études trouvent même qu'il est plus grand chez les familles les plus riches et les plus éduquées que chez les familles les plus pauvres, ce qui conduit les Afro-Américains les plus riches à avoir un Q.I. moyen similaire à celui des Euro-Américains les plus pauvres.

L'écart de Q.I. n'est pas non plus expliqué par la moins bonne qualité de la scolarité des Afro-Américains, puisqu'il apparaît avant même l'âge d'un an et se creuse au fur et à mesure que l'héritabilité du Q.I. augmente.

:d) Mythe dans le mythe n°3 : « Le racisme subi par les Afro-Américains explique les disparités »

Il y a au moins trois gros problèmes avec cette assertion :

  • Lorsqu'Afro-Américains et Euro-Américains sont appariés par Q.I., les désavantages sociaux des Afro-Américains disparaissent. Ils gagnent, en moyenne, un salaire équivalent voire plus élevé, ont des résultats scolaires identiques et une situation professionnelle comparable ou meilleure que celle des Euro-Américains ;
  • Le mal-être psychologique dû à un éventuel racisme ambiant n'est pas non plus un argument valable : les Afro-Américains présentent une plus grande estime d'eux-mêmes et ne montrent pas de différences par rapport aux Euro-Américains sur des questionnaires diagnostiques pour la dépression ;
  • Aucun mécanisme proposé n'explique clairement comment le racisme pourrait faire baisser le Q.I. des Afro-Américains sans affecter d'autres variables psychologiques. Le racisme n'a pas d'impact causal démontré sur le Q.I.

Le « racisme » (systémique ou non) invoqué par certains - pas sur le forum, je documente simplement la réfutation de ce mythe - semble bien fantomatique…

Pour finir, puisque l'invariance de mesure est respectée pour les tests de Q.I., il est improbable, pour ne pas dire impossible, qu'un quelconque autre facteur de ce type contribue à baisser systématiquement le Q.I. de certaines populations ; cela résulterait en un échec de l'invariance de mesure, ou bien en des biais mesurables par d'autres procédés habituels de contrôle. L'invariance de mesure suggère que les différences de Q.I. entre les populations ont les mêmes causes que les différences de Q.I. entre les individus.

:d) Avec tous ces éléments posés sur la table, abordons maintenant le cœur du sujet : l'écart de Q.I. entre Afro-Américains et Euro-Américains est-il entièrement environnemental ?

L'héritabilité du Q.I. des Euro-Américains et des Afro-Américains étant identique, et puisque les différences de Q.I. entre les Euro-Américains sont majoritairement le fruit des gènes, le rasoir d'Ockham nous amène à présupposer que les différences entre Afro-Américains et Euro-Américains devraient également être majoritairement le fruit des gènes, jusqu'à preuve du contraire.

L'hypothèse « héréditariste » prévaut donc rationnellement sur l'hypothèse « environnementaliste », qui doit invoquer des explications ad hoc - dont beaucoup ont déjà réfutées - pour se justifier. Néanmoins, une haute héritabilité à l'intérieur des groupes n'implique pas nécessairement que l'héritabilité entre les groupes soit supérieure à 0 ; c'est juste rationnellement plus probable, en l'absence d'éléments qui viennent falsifier l'hypothèse. En outre, l'hypothèse héréditariste semble mieux se conformer aux données, étant donné ce qui a été établi précédemment.

Passons maintenant à une expérience pour laquelle les deux hypothèses prédisent des résultats différents…

:d) Les études sur les mélanges ancestraux

Aux États-Unis, les Afro-Américains ont en moyenne 20% à 25% de « gènes européens », du fait d'un métissage dû à l'esclavage et à l'histoire du pays. Un moyen assez direct de départager les deux hypothèses consiste à vérifier si, comme le prédit l'hypothèse héréditariste, une plus grande proportion d'ascendance européenne chez les Afro-Américains est associée à un plus haut Q.I.

D'après l'hypothèse environnementaliste, en revanche, à environnement égal, aucune relation entre le Q.I. et le degré d'ascendance européenne ne devrait être trouvée, à moins d'invoquer une énième hypothèse ad hoc : « les Afro-Américains avec le moins d'ascendance européenne sont plus discriminés que les autres, à cause de leur apparence qui se rapproche le plus des Subsahariens non métissés », ce qui ferait baisser leur Q.I. par l'opération du Saint-Esprit, comme nous l'avons vu précédemment.

Les premières études à avoir mis en place ce protocole datent des années 70. Le degré d'ascendance européenne était mesuré via le groupe sanguin, la couleur de peau ou l'ascendance multiraciale auto-déclarée de chaque participant. Ces méthodes ne permettent pas d'estimer correctement la proportion d'ascendance européenne et ont, depuis, été largement surpassées par l'étude de l'A.D.N. des individus. Curieusement, bien que ces études soient fortement obsolètes, certains environnementalistes les citent encore, parce que les résultats ne montrent pas de relation et vont ainsi dans leur sens, affirmant que cela démontre que la part génétique dans l'écart de Q.I. entre Afro-Américains et Euro-Américains est nulle. Ils semblent donc approuver, de fait, ce protocole.

Plus récemment, au moins quatre études utilisant des méthodes modernes d'identification de la proportion d'ascendance européenne par l'A.D.N. ont été publiées. Ces études prennent en compte le statut socio-économique et plusieurs paramètres de l'apparence, comme la couleur de peau, des yeux et des cheveux des participants. Deux de ces études testent et confirment l'invariance de mesure au sein des jeux de données analysés.

Leurs conclusions : il existe une association, faible mais significative, entre la proportion d'ascendance européenne et le Q.I. chez les Afro-Américains, même après contrôle du statut socio-économique, et l'apparence physique des participants n'a pas d'incidence sur leur Q.I. indépendamment de leur ascendance. Ces études convergent donc toutes vers une contribution non nulle des gènes dans les différences de Q.I. entre Afro-Américains et Euro-Américains.
https://image.noelshack.com/fichiers/2024/19/1/1714996194-admixture1.jpg ; https://image.noelshack.com/fichiers/2024/19/1/1714996196-admixture2.png ; https://image.noelshack.com/fichiers/2024/19/1/1714996198-admixture3.png

Pour des traits moins controversés, comme les différences de taille ou de prévalence de certaines maladies entre populations, de tels résultats obtenus par ce protocole sont généralement interprétés comme étant la preuve d'une causalité génétique.

De nouvelles études seraient cependant les bienvenues, notamment afin de s'assurer de la réplicabilité de ces conclusions et pour vérifier si elles s'appliquent aux autres populations, par exemple aux Asiatiques de l'Est - où une plus grande proportion d'ascendance asiatique serait associée à un plus haut Q.I. chez les Européens.

Si d'autres arguments en faveur de l'hypothèse héréditariste vous intéressent, je vous renvoie vers le tout dernier lien que j'ai mis dans les sources. J'ai choisi de ne présenter ici que l'argument le plus direct et le plus convaincant, selon moi, pour départager les deux hypothèses, et sans trop rentrer dans les détails techniques. L'état actuel des connaissances ne permet pas de donner une estimation de la contribution génétique aux différences de Q.I. entre les populations humaines, si ce n'est qu'elle est très probablement supérieure à zéro.

Si toutefois l'hypothèse environnementaliste vous séduit malgré tout, lisez James R. Flynn. C'était un des rares à défendre sa position sérieusement, sans user de tous les poncifs mille fois réfutés que j'ai - de façon non exhaustive - abordés ici.

Sources :

https://www1.udel.edu/educ/gottfredson/reprints/1997mainstream.pdf
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S016028960600033X
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289619301795
https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/09515089.2019.1697803
https://journals.sagepub.com/doi/10.1111/j.1467-9280.2006.01802.x
https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-1-4684-9063-3_14
https://www.cell.com/ajhg/fulltext/S0002-9297(07)62578-6
https://www.science.org/doi/10.1126/science.1078311
Blumenbach, J. F. (1795), De generis humani varietate nativa
https://bioanth.org/about/position-statements/aapa-statement-race-and-racism-2019
https://www.uni-goettingen.de/en/blumenbach+and+the+concept+of+race/650077.html
https://en.wikipedia.org/wiki/IQ_and_the_Wealth_of_Nations#Criticism_of_data_sets
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S016028961300113X
https://osf.io/gfbrc
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289603000515
https://psycnet.apa.org/record/2000-02413-012
https://reasonwithoutrestraint.com/poor-environmental-explanations-of-the-gap/#Predictive_validity
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289608000305
Jensen, A. (1980), Bias in Mental Testing
https://reasonwithoutrestraint.com/poor-environmental-explanations-of-the-gap/#The_Socioeconomic_Hypothesis
Jensen, A. (1998), The g Factor: The Science of Mental Ability, p. 358
https://reasonwithoutrestraint.com/the-early-emergence-of-black-white-disparities/#Early_Childhood_Longitudinal_Study_data
https://www.jstor.org/stable/2096392
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S016028961500166X
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289600000428
https://psycnet.apa.org/record/2002-02633-001
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12428771
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0160289619301904
https://www.cell.com/ajhg/fulltext/S0002-9297(14)00476-5
https://psycnet.apa.org/record/1974-04436-001
https://link.springer.com/article/10.1007/BF00273154
https://psycnet.apa.org/record/1997-02239-020
https://www.mdpi.com/2624-8611/1/1/34
https://www.mdpi.com/2624-8611/1/1/1
https://www.dropbox.com/s/zgrocak0uhipca0/7.pdf?e=1&dl=0
https://www.researchgate.net/publication/354010004_Genetic_Ancestry_and_General_Cognitive_Ability_in_a_Sample_of_American_Youths
https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0032840
https://journals.plos.org/plosgenetics/article?id=10.1371/journal.pgen.1002641
https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.1402875111
https://gwern.net/doc/iq/2021-warne-2.pdf

J'ai fait 125 au test de QI mensa et pourtant je suis un débile mental

Voilà. C'est tout pour le moment. :hap:

Je remercie ceux de vous qui auront eu la patience de me lire jusqu'au bout (et le Q.I. nécessaire pour avoir compris :rire2:). Je vous encourage à répandre la bonne parole lorsque vous croiserez des pourfendeurs du Q.I., qui n'ont de cesse de ressasser perpétuellement les mêmes idioties réfutées depuis des décennies…

Le 23 juin 2024 à 21:48:15 :
J'ai fait 125 au test de QI mensa et pourtant je suis un débile mental

Tu parles d'un test en ligne ou d'un véritable test ? :(

Je pense que ceux qui sont assez intelligents n'ont pas pris la peine de lire ton pavé

Le 23 juin 2024 à 21:55:07 :
Je pense que ceux qui sont assez intelligents n'ont pas pris la peine de lire ton pavé

Je m'adresse aux égarés. :ok:

C’est ta thèse de doctorat en psychologie ? :rire:

Le 23 juin 2024 à 21:52:27 :

Le 23 juin 2024 à 21:48:15 :
J'ai fait 125 au test de QI mensa et pourtant je suis un débile mental

Tu parles d'un test en ligne ou d'un véritable test ? :(

https://www.mensa.org/mensa-iq-challenge/

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Aryabhata
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