Tuto pour voyager des mois gratuitement
Le 18 avril 2017 à 06:52:38 magyar a écrit :
Beau récit encore une fois.C'est marrant, qu'on voyage à pieds, en stop, en velo ou n'importe comment on se reconnaître dans ton histoire : Les réveils froids et humides qu'on connaît tous, se paumer, s'énerver, se calmer puis s'énerver de nouveau, l'effort après le réconfort, les signes du destin... C'est beau.
Pour les moments de galères comme ton histoire de portable qui n'a plus de batterie, quasiment plus d'eau etc tu verras qu'au bout d'un moment ça ne t'énervera même plus et te fera juste sourire. Y'a toujours des solutions à tout
Du coup tu n'as pas pu encore tester ton anglais vu que tu étais avec un Belge (francophone j'imagine), va falloir rectifier le tir.
Qu'importe le but ou le moyen de destination, c'est la même galère pour tous
Pour l'anglais, je l'ai testé pendant tout le voyage
"Islande est un grand pays"
?
Le 19 avril 2017 à 17:33:17 HaroldFinch a écrit :
Super ton récit Hwasa continue .
Mais par contre t'es complètement inconscient d'être allé sur l'autoroute à vélo
Oui j'ai eu chaud
Jour 3 :
Je suis réveillé par mon hôte à 8h30, puisqu'il travaille deux heures plus tard. J'ai bien envie de trainer, mais la politesse et la gentillesse de mon hôte dont je ne veux pas abuser me force à sortir du lit.
J'ai un mélange de bonheur et de nostalgie à la sortie du lit : dans quelques heures, je serai de nouveau seul. Je profite donc des derniers instants en sa compagnie, mais je commence à avoir le cœur gros.
Un bon petit-déjeuner. Comme à son habitude, mon hôte à été généreux.
Je m'installe donc, le sourire aux lèvres, content d'être à ses côtés, comme son propre fils.
Il me propose du thé que j'accepte. Je me prépare quelques tartines que déguste lentement, histoire de faire durer le plaisir. On parle un peu de tout et de rien, la radio est allumé et diffuse une émission de radio française.
Les bonnes choses ne durent pas éternellement et le repas se termine. Je sens que j'ai un peu abusé et file donc m'habiller et préparer mon vélo. J'aide également à débarrasser le repas.
J'ai des vêtements propres, mes batteries, que ce soit les miennes ou des appareils électroniques sont rechargées. Mais j'ai le cœur de plus en plus gros. Je fais mine de rien, mais je commence à défaillir. Si je ne pars pas rapidement...
Je suis prêt à quitter les lieux et lui aussi. C'est l'heure des adieux et c'est ce que je déteste. Je souris, je remercie chaleureusement mon hôte. Bref, j'essaie de faire bonne figure.
Nous faisons une centaine de mètres ensemble chacun dans nos véhicules respectifs. Il est hors de vue. Je peux enfin pleurer.
Avant de partir, je m'étais posé la question de savoir comment j'allais réagir dans telle ou telle situation, comment allait se passer la rencontre avec les hôtes et si j'allais pleurer.
Et bien oui, j'ai pleuré et comme un bébé. J'ai eu l'air bien stupide sur mon vélo, à pleurer, mais je pouvais pas faire autrement.
J'avais les jambes en compote, mes lunettes salies par les larmes et de la morve au nez. Pour ne rien arranger, son chien m'a suivi sur près de 500 mètres, rajoutant de la tristesse à un tableau déjà bien mélancolique. Je me retourne, il me regarde. Je le salue et lui dit au revoir, entre deux sanglots. De la stupidité ou de la faiblesse, je ne sais toujours pas ce qui m'a poussé à faire ça, mais tant pis, ça m'apaise un peu et me fait pleurer encore plus, drôle de paradoxe.
Je reprends la route, le vent sèche mes larmes, les souvenirs de la soirée de la veille me mette du baume au cœur. Des soirées comme-là, elles valent bien plus que tout l'or du monde !
Surtout que la route qui m'attends est atrocement difficile. Une des plus difficile de mon voyage sans doute.
La route ne fait quasiment que monter, je suis en direction d'Odemira.
C'est une nationale qui monte en lacets sur près de 3km. Il fait 25°, je porte près de 30 kg. La tâche qui m'attends est atroce et je peine déjà, dès la matinée.
J'enchaine les pauses, à la recherche de rares zones d'ombres, parce que j'ai soif et j'ai également du mal à digérer le petit-déjeuner sans doute trop copieux. J'ai des crampes d'estomac et des nausées. Je commence à craindre le pire. Je perd beaucoup de temps, mais je tiens à arriver chez mon prochain hôte en un seul morceau. Et puis, le destin récompense forcément les efforts. Mon corps n'est suffisamment musclé, du coup j'ai mal aux quadriceps. Tant pis, je sers les dents.
Le reste de la journée se passe avec de bons et moments plus difficiles, sans réel évènements.
15h15, le soleil amorce sa descente et cherche un coin pour passer la nuit, je suis à 15km d'Odemira. Bonne pioche, je trouve un endroit parfait pour dormir, à une centaine de mètres de la route des habitations. Je vais discrètement y jeter un œil, c'est une ferme.
Quoi qu'il en soit, je suis bien trop fatigué et si je me fais prendre, tant pis.
Première surprise, en déployant ma tente, un énorme scolopendre m'a sauté au visage. Je ne sais toujours pas comment il est arrivé là, tant pis, je suis trop fatigué pour réfléchir.
Je monte ma tente, y fourre mes affaires, ayant retenu la leçon. Et également compris mes écouteurs, un livre d'Antoine de Maximy (que je conseille !), des bonbons et gâteaux, qui feront office de repas.
Je m'allonge, épuisé après une nouvelle journée. Je commence à prendre le rythme et m'aperçoit avec plaisir que ce n'est pas si difficile que ça et que le voyage à vélo est simplement un nouveau rythme de vie à appréhender.
C'est ici que j'ai expérimenté le bonheur et la plénitude la plus TOTALE pour la première fois.
Je me suis empressé de rentrer dans ma tente, afin de me reposer. J'ai donc décidé un peu de musique, et c'est là que j'ai compris que le bonheur le plus simple dans la vie était simplement de profiter de l'instant présent. Malgré les efforts, je suis entré dans une phase de plénitude la plus totale.
Je ne vais pas m'attarder dessus, j'en ai déjà parlé.
Un jeune homme bien étrange s'approche de ma tente, semblant chercher quelque chose par terre. J'ai peur qu'il me demande de quitter les lieux. Il m'aperçoit et me lance un "Olà" que je rend avec mon plus beau sourire. Il ne dit rien et repart dans son coin. Je suis soulagé et constate une fois de plus que les portugais sont d'une gentillesse rare.
Je profite des derniers rayons de soleil manger, mais à vrai dire, je n'ai même pas faim et me contente de grignoter, bien trop pressé de m'endormir. Demain un grosse journée m'attend.
Ca fait 20 fois qu'on répond à la question aussi
Faut voir avec la personne chez laquelle tu part. Soit il vient te chercher, soit tu te débrouilles.
Le 19 avril 2017 à 18:50:06 Deutschlandlied a écrit :
Autre question :Comment ça se passe pour aller chez eux ?
Dans mon cas, pour l'Angleterre, il y en a qui habite pas très loin de Londres / Southampton ou d'un grande ville avec un aéroport donc j'imagine qu'ils pourraient venir me chercher mais d'autres qui habitent un peu à la campagne. Il faudrait donc que je prenne le train / bus en plus.. ? Une idée des prix ?
ça tu verras avec tes hôtes mais si ils habitent dans un endroit vraiment pas desservi ils feront l'effort de venir te chercher à la gare/arrêt de bus le plus proche je pense !
en ce qui concerne les prix pour l'Angleterre, j'ai payé 100€ l'A/R en avion pour Londres et après les trajets en train internes ne sont pas très chers (13£ pour 1h15 de trajet), mais encore une fois tout dépend de la période à laquelle tu pars, quand tu réserves tes billets etc.
Continue à raconter, même si on poste pas on doit être plusieurs à lire
Merci de vos messages, ça fait super plaisir
A celui qui a posté et qui a voyagé à vélo, j'aimerai aussi ton témoignage
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- 28 janvier 2017 à 06:25:12
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