Topic de --crazymarty-- :

[Officiel] Les Infirmiers/ères du 18-25

J'ai reçu les convocs pour les concours les 2 et 3 octobre, souhaitez moi bonne chances les kheys :peur:
Des conseils de dernière minute :peur: ?

Le 22 septembre 2018 à 19:50:16 Wochenende a écrit :
Des conseils de dernière minute :peur: ?

N'y va pas :hap:

Bonjour les infirmiers.

J'ai vu que c'était maintenant par parcoursup et non plus par concours. Vous conseillez de faire comment pour rentrer dans ces études à un type motivé mais avec un dossier pourri ? :(

Difficile de savoir quels profils seront privilégiés pour l'instant.
Peut-être faire du bénévolat, de l'associatif, pompier volontaire, enfin ça ne te garantira pas une place, même si c'est bien à mettre en avant. :hap:
On peut espérer que l'épreuve orale sera gardée pour que les profils "atypiques" soient moins désavantagés.
Je m'inscrirais surement en formation continue, tu penses qu'il serait moins regardant sur le dossier en formation continue ?

Le 23 septembre 2018 à 12:51:39 addi a écrit :

Le 22 septembre 2018 à 19:50:16 Wochenende a écrit :
Des conseils de dernière minute :peur: ?

N'y va pas :hap:

J'allais le dire :rire:

Le 23 septembre 2018 à 18:11:43 Kosnail a écrit :
Je m'inscrirais surement en formation continue, tu penses qu'il serait moins regardant sur le dossier en formation continue ?

Franchement khey, tente tous les ifsi, tu n'as rien à perdre . Tente les ifsi ou il y a plus de places (je pense à la Picardie notamment ).
Quand il y avait le concours, dans les promos, tu avais tous types de profils, ça allait des mecs qui venait d'avoir leurs bac (s, es, l, stg etc..), aux mecs qui était dans l'assurance ou caissier et bien d'autres... Donc franchement les formateurs sont habitués à avoir pleins de profils différents. Je ne pense pas que ça soit handicapant d'être issus d'un parcours atypiques.
Bien au contraire car avec l'âge et quand t'es en reconversion professionnelle, tu sais mieux ce que tu veux.

Le 23 septembre 2018 à 22:44:14 Madrededios a écrit :

Le 23 septembre 2018 à 12:51:39 addi a écrit :

Le 22 septembre 2018 à 19:50:16 Wochenende a écrit :
Des conseils de dernière minute :peur: ?

N'y va pas :hap:

J'allais le dire :rire:

:rire2:
J'aurais bien aimé qu'on me le dise à l'époque

Le 23 septembre 2018 à 22:51:54 addi a écrit :

Le 23 septembre 2018 à 22:44:14 Madrededios a écrit :

Le 23 septembre 2018 à 12:51:39 addi a écrit :

Le 22 septembre 2018 à 19:50:16 Wochenende a écrit :
Des conseils de dernière minute :peur: ?

N'y va pas :hap:

J'allais le dire :rire:

:rire2:
J'aurais bien aimé qu'on me le dise à l'époque

Les gens le disent mais on est pas capable d'entendre. :hap:
Et après c'est trop tard. :hap:

Bonne chance pour un metier qui n'a aucun débouché et un salaire de merde :)

Le 23 septembre 2018 à 23:40:17 ToTo0R a écrit :

Le 23 septembre 2018 à 22:51:54 addi a écrit :

Le 23 septembre 2018 à 22:44:14 Madrededios a écrit :

Le 23 septembre 2018 à 12:51:39 addi a écrit :

Le 22 septembre 2018 à 19:50:16 Wochenende a écrit :
Des conseils de dernière minute :peur: ?

N'y va pas :hap:

J'allais le dire :rire:

:rire2:
J'aurais bien aimé qu'on me le dise à l'époque

Les gens le disent mais on est pas capable d'entendre. :hap:
Et après c'est trop tard. :hap:

Mais pourquoi, bordel ? :peur:

Parce que c'est dur et que les conditions de travail se dégradent, rendant le métier encore plus dur.
Réfléchis bien.
Genre vraiment vraiment bien.

Le 24 septembre 2018 à 09:51:20 Wochenende a écrit :

Le 23 septembre 2018 à 23:40:17 ToTo0R a écrit :

Le 23 septembre 2018 à 22:51:54 addi a écrit :

Le 23 septembre 2018 à 22:44:14 Madrededios a écrit :

Le 23 septembre 2018 à 12:51:39 addi a écrit :

> Le 22 septembre 2018 à 19:50:16 Wochenende a écrit :

> Des conseils de dernière minute :peur: ?

N'y va pas :hap:

J'allais le dire :rire:

:rire2:
J'aurais bien aimé qu'on me le dise à l'époque

Les gens le disent mais on est pas capable d'entendre. :hap:
Et après c'est trop tard. :hap:

Mais pourquoi, bordel ? :peur:

Pourquoi tu as envie de faire ce métier?

Le 25 septembre 2018 à 18:41:42 addi a écrit :

Le 24 septembre 2018 à 09:51:20 Wochenende a écrit :

Le 23 septembre 2018 à 23:40:17 ToTo0R a écrit :

Le 23 septembre 2018 à 22:51:54 addi a écrit :

Le 23 septembre 2018 à 22:44:14 Madrededios a écrit :

> Le 23 septembre 2018 à 12:51:39 addi a écrit :

>> Le 22 septembre 2018 à 19:50:16 Wochenende a écrit :

> > Des conseils de dernière minute :peur: ?

>

> N'y va pas :hap:

J'allais le dire :rire:

:rire2:
J'aurais bien aimé qu'on me le dise à l'époque

Les gens le disent mais on est pas capable d'entendre. :hap:
Et après c'est trop tard. :hap:

Mais pourquoi, bordel ? :peur:

Pourquoi tu as envie de faire ce métier?

Bonne question, qu'importe tes motivations a faire ce métier, la direction et la politique actuel mettront des battons dans tes roues et tout ce qui fait que t'as envie de faire ce metier.

Jsuis IDE depuis 1 an et demi, on m'a dit pas de pas faire ce métier. Je l'ai fait parce qu'en stage j'aimais bien. Mais c'est quand t'es dans ton service que tu te rends compte de la merde que c'est. Quand t'es étudiant tu vois pas tout.

Les kheys j'ai changé de voie, je postais régulièrement ici avant, mais j'avais en partie menti.

Je vais vous expliquer pourquoi je ne souhaite plus être infirmier.

J'en avais fait un topic d'ailleurs : https://www.jeuxvideo.com/forums/42-51-57499006-1-0-1-0-fat-pavay-infirmier-bipolaire-ayant-bosse-en-psy-je-vous-parle-de-mon-experience.htm
Il a à moitié bidé, le seum car j'y ai passé littéralement une heure et demi.

J'en reposte le contenu Ci-dessous :
[Fat Pavay] Infirmier bipolaire ayant bossé en psy, je vous parle de mon expérience

Les kheys, je sais que parmi vous il y a beaucoup de bipolaires ou de schizophrènes, je suis moi-même bipolaire de je ne sais quel type (j'ai pas fait d'études de médecine hein ^^).

Je passe des phases maniaques à des phases dépressives.

En phase maniaque je me sens extrêmement bien mais fais preuve d'une extrême agressivité verbale et d'une libido me rendant repoussant.
En phase dépressive je me sens extrêmement mal, aucune estime de moi, insulte quand je me parle tout seul...

Regardez des reportages sur le sujet si ça vous intéresse, là n'est pas le propos.

J'ai obtenu mon bac STG CFE (qui n'existe même plus aujourd'hui) en 2011 avec mention bien.

L'été qui a suivi, c'était l'éclate totale : Bourrage de gueule, découverte des joies du sexe (parfois sans protection d'ailleurs), mais aussi cannabis, café, insomnies... Et épisode délirant aigu.

Je vais vous mentir sur mon nom et ma ville.

On va dire que je m'appelle Jérôme et que je suis de Paris.

J'ai été admis à Sainte-Anne le 17 août 2011 vers les coups de 6-7h du matin. Je délirais complètement, avais des propos totalement incohérents, des voix dans ma tête et absolument aucune conscience de ce que je faisais. Cela faisait trois nuits de suite que je ne dormais PAS DU TOUT (pas juste une heure par ci par là, vraiment pas du tout).

J'ai été examiné par un psychiatre qui m'a dit que je présentais de forts signes de déshydratation, et des propos incohérents.

Je n'avais plus une seule cigarette, et il y avait un fumoir dans l'unité fermée où j'étais.

J'ai réussi à en obtenir une d'un héroïnomane violent qui m'a bien fait comprendre que je lui en devrais deux.
Persuadé de rêver (je délirais hein), je me suis brûlé l'avant-bras gauche avec la fraise de la cigarette et là trou noir, je ne me rappelle de RIEN DU TOUT jusqu'au 19 août tôt le matin.

Les soignants me disaient que j'avais fait preuve d'une extrême agressivité verbale, qu'ils avaient même envisagés des mesures de contention (on va y revenir plus tard) mais qu'ils s'étaient contentés de la chambre d'isolement avec la famosa couverture en fibre de maïs avec laquelle il n'est pas possible de s'étouffer.
Arrivé au dîner (soit vers 18h30), l'héroïnomane violent me menace de mort si je lui rends pas ses cigarettes. Ni une ni deux je l'assomme avec mon plateau et retourne en isolement, mais cette fois avec les mesures de contention (attaché au lit...) pendant plusieurs heures, la pire nuit de ma vie encore maintenant.
Après 24 heures d'isolement je ressors mais uniquement dans l'enceinte de l'unité fermée, sans téléphone ni même de ceinture ou de lacets aux chaussures...
L'héroïnomane me dit qu'il a pas peur de moi, qu'il vient de l'UMD (on va y revenir), je lui ai dit qu'il ferait mieux de fermer sa gueule parce que je peux une fois encore le frapper.

Bref on va écourter, j'ai vu le juge, programme de soins, unité libre, sortie de l'hôpital... Juste à temps pour ma rentrée fin septembre en prépa infirmier pour la rentrée à l'IFSI (Institut de formation en soins infirmiers). Je remporte le concours malgré de grosses lacunes, je fais mes trois ans d'étude avec 6 stage dont deux en Psy où j'ai été exemplaire (motivé d'ailleurs), diplôme en poche en 2015 je prends un court congé pour partir en Italie avec des potes et postule dans tous les HP de Paris et alentours.
Bizarrement, en moins de 24h je reçois un mail de la cadre de l'UMD de Villejuif (pas vraiment celle de Villejuif hein, mais j'ai le droit de protéger mon identité) me disant que mon profil est intéressant, entretien le lendemain à 10h.

J'y viens, déjà je visais 10h précises, je ne m'attendais tout simplement pas à un tel cirque pour entrer.
UMD veut dire "Unité pour malades difficiles", je le savais mais je n'en avais pas vraiment conscience.

Et putain j'étais pas au bout de mes peines. On m'indique où aller, quel étage, quel bureau...
L'entretien se passe bien, je lui avoue même que je suis motivé par la psy à cause de mon trouble bipolaire, elle sourit, je fais l'essai sans trop de problèmes mais on a monté plusieurs crans en terme d'échelle de violence.
Pas de salle à manger, que des plateaux servis dans les chambres, des hurlements de partout, des bagarres, une odeur de cannabis omniprésente, des seringues... J'étais affecté, en IDE (Infirmier diplômé d’État) débutant dans la pire unité du pire hôpital que j'ai jamais vu.

Les collègues étaient débordés. J'imagine qu'à Villejuif c'est moins le cas, mais là où j'étais on était en total sous-nombre (une dizaine de patients par soignant...). Le psychiatre voyait à peine les patients et faisait plus office de dealer que de réel médecin...
Valium, Xanax, Imovane, Stilnox, Zyprexa, Tercian, Largactil, Subutex... Je ne les compte même plus.
Et moi j'étais obligé de les shooter, mais sur l'immense majorité ça ne marchait pas (les benzos pour calmer si, mais les antipsychotiques juste... NON !). Et je continuais à droguer mes patients, à leur faire tous une prise de sang chaque semaine pour voir s'ils ne prenaient pas de drogue... SCOOP : Je ne sais pas comment mais ils y arrivaient. Cannabis, Cocaïne, Alcool, Héroïne, Amphétamines...

Bagarres, isolement, mesures de contention, barreaux aux fenêtres, téléphone et visites une fois par semaine, drogue, violence, isolement social... Je me sentais plus gardien de prison.

Au bout de plusieurs mois j'ai donné ma démission, je n'avais même pas l'impression de soigner ces pauvres gens. On m'a remercié de la conscience professionnelle donc on m'a fait un licenciement à l'amiable avec lettre de recommandation. Pour l'anecdote c'est ce même jour que l'héroïnomane violent de plus de trois ans en arrière est revenu dans son UMD. Autrement dit j'ai eu de la chance. Il n'aurait pas hésité à m'agresser j'en suis certain.

J'ai passé deux semaines dans la maison familiale, on va dire en Provence.

Rentré à Paris j'ai envoyé mon CV partout, dans des services autres que PSY (je voulais bosser en hémato ou endocrino), sans la moindre réponse, ni positive ni négative, juste le néant.

J'en ai parlé à ma retraitée mère médecin pédiatre. Elle m'a dit que, par expérience, en général les infirmier en psy restent en psy parce que c'est une spécialité qui demande des qualités dont il y a moins besoin ailleurs. Notamment, ça vous le comprendrez aisément, il faut être prêt à faire des manquements à l'éthique et à réaliser que beaucoup de patients sont aussi des repris de justice bénéficiant du statut d'irresponsabilité pénale. Mais ce ne sont pas des privilégiés hein. Quand tu entres en prison, tu sais quand tu en sors. Pas en UMD.

J'ai voulu diversifier mon CV au sein même de la psychiatrie. J'ai donc cherché un poste en renutrition. J'ai été pris à Garche dans le 92 (mytho hein, mais il y a un service de renutrition là-bas) dans le service réservé aux mineures.

Là l'entretien d'embauche s'est moins bien passé. On m'en avait vaguement parlé pendant mes études mais rien ne vaut le vécu.

Si je vous parle de contrat d'éloignement, vous pensez à quoi ?

Chez les anorexiques mineures (il y a bien quelques hommes anorexiques, mais c'est très rare comparé aux femmes), dans les cas les plus extrême (carences en pratiquement tout, maigreur extrême et faisant froid dans le dos), les parents peuvent être amenés à signer un contrat d'isolement. Cela signifie que si leur fille pèse, admettons 25 kilos pour 1m75 (c'est horrible mais ça existe), elle n'a droit à RIEN DU TOUT avant un certain poids. Quand je dis rien c'est rien de le dire : Pas de sortie de la chambre, de doudou, de téléphone, de visites, de lecture, de télé... Là l'hôpital devient pire qu'une prison, et je suis désolé, leur TCA (trouble du comportement alimentaire) ne fait pas d'elles des criminelles...

Il y en a une, on va l'appeler Clémence. Elle avait 14 ans quand elle est entrée (moi je ne travaillais pas encore là), elle n'a eu droit à RIEN pendant deux ans. Vous ne rêvez pas : Elle a passé deux ans sans sortir de sa chambre, sans lire, sans parler à quiconque...

Moi je lui foutais la sonde gastrique et les perfusions, pendant les entretiens elle était méprisante avec tout les soignants, et je ne peux juste pas lui en vouloir.

Finalement elle est sortie "définitivement" à l'âge de 17 ans avant de revenir et elle s'est... Suicidée pendant une permission. Pendue. Atroce. J'ai encore démissionné, cette fois sans lettre de recommandation, sans licenciement à l'amiable, le préavis était ignobles. Je n'étais pas soignant mais tortionnaire. Sans-doute dû au syndrome de Stockolm, il y en a une, on va dire qu'elle s'appelait Jeanne, qui m'aimait bien et se confiait à moi.

L'anorexie n'est pas juste une maladie, c'est une addiction. Pendant mon préavis j'avais des entretiens juste avec elle parce qu'elle le demandait. Une addiction, évidemment qu'on m'en avait parlé pendant mes études, mais je n'en avais juste pas conscience.

Pour ces femmes, TOUTE LEUR VIE tourne autour de l'anorexie. Elles veulent être belles donc mangent moins, puis plus du tout, puis elles se trouvent grosses donc elles continuent, puis elles ont faim et utilisent des amphétamines, et dans les pires des cas... Forte carence en potassium = arrêt cardiaque. Forte carence en vitamine K = Impossible de coaguler, une simple coupure peut être mortelle.

J'insiste sur un point : Ces femmes ne sont pas idiotes, c'est même exactement le contraire. Dans l'immense majorité des cas elles ont un QI au dessus de la moyenne.

J'ai quitté cet hôpital avec un profond dégoût pour la société, une horreur à peine imaginable sur ce que m'évoquaient ces soins inefficaces.

Alors même avec rentes, j'ai voulu changer totalement de registre.

Je suis parti quatre mois au Togo (j'avais dit un an à l'époque sur un vieux topic) avec médecins du monde, c'était bien de la merde mais j'y ai rencontré ma copine infirmière française dans le même hôpital.

Une fois rentré en France j'ai bossé dans un hôpital psychiatrique de jour et là... Les soignants étaient gentils, mais je me sentais tout simplement inutile à la société. Il paraîtrait que les activités type cuisine, couture, lecture, aiderait à se stabiliser psychiquement.

J'ai rapidement été licencié à l'amiable, et j'ai repris les études depuis quelques jours. Je vais essayer d'être professeur d'espagnol dans le secondaire ou guide touristique pour touristes hispanophones.

La psychiatrie en France c'est de la daube. On y drogue les gens. On les y maltraite. Ils ont peur de nous. J'ai honte d'avoir fait tourner ce système ignoble et suis très heureux de ne plus jamais y travailler de nouveau.

Après si je trouve une proposition pour bosser dans un autre service je dis pourquoi pas, mais la psy c'est fini.

Désolé pour le fat pavay mais il fallait que ça sorte.

Des questions :question:

J'avais vu ton topic, beau parcours. :hap: Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant?

Mon prochain stage est aux urgences de nuit, c'est la merde ou c'est cool les gens? :peur:

Le 27 septembre 2018 à 18:01:27 Abdel_Murrap a écrit :
Les kheys j'ai changé de voie, je postais régulièrement ici avant, mais j'avais en partie menti.

Je vais vous expliquer pourquoi je ne souhaite plus être infirmier.

J'en avais fait un topic d'ailleurs : https://www.jeuxvideo.com/forums/42-51-57499006-1-0-1-0-fat-pavay-infirmier-bipolaire-ayant-bosse-en-psy-je-vous-parle-de-mon-experience.htm
Il a à moitié bidé, le seum car j'y ai passé littéralement une heure et demi.

J'en reposte le contenu Ci-dessous :
[Fat Pavay] Infirmier bipolaire ayant bossé en psy, je vous parle de mon expérience

Les kheys, je sais que parmi vous il y a beaucoup de bipolaires ou de schizophrènes, je suis moi-même bipolaire de je ne sais quel type (j'ai pas fait d'études de médecine hein ^^).

Je passe des phases maniaques à des phases dépressives.

En phase maniaque je me sens extrêmement bien mais fais preuve d'une extrême agressivité verbale et d'une libido me rendant repoussant.
En phase dépressive je me sens extrêmement mal, aucune estime de moi, insulte quand je me parle tout seul...

Regardez des reportages sur le sujet si ça vous intéresse, là n'est pas le propos.

J'ai obtenu mon bac STG CFE (qui n'existe même plus aujourd'hui) en 2011 avec mention bien.

L'été qui a suivi, c'était l'éclate totale : Bourrage de gueule, découverte des joies du sexe (parfois sans protection d'ailleurs), mais aussi cannabis, café, insomnies... Et épisode délirant aigu.

Je vais vous mentir sur mon nom et ma ville.

On va dire que je m'appelle Jérôme et que je suis de Paris.

J'ai été admis à Sainte-Anne le 17 août 2011 vers les coups de 6-7h du matin. Je délirais complètement, avais des propos totalement incohérents, des voix dans ma tête et absolument aucune conscience de ce que je faisais. Cela faisait trois nuits de suite que je ne dormais PAS DU TOUT (pas juste une heure par ci par là, vraiment pas du tout).

J'ai été examiné par un psychiatre qui m'a dit que je présentais de forts signes de déshydratation, et des propos incohérents.

Je n'avais plus une seule cigarette, et il y avait un fumoir dans l'unité fermée où j'étais.

J'ai réussi à en obtenir une d'un héroïnomane violent qui m'a bien fait comprendre que je lui en devrais deux.
Persuadé de rêver (je délirais hein), je me suis brûlé l'avant-bras gauche avec la fraise de la cigarette et là trou noir, je ne me rappelle de RIEN DU TOUT jusqu'au 19 août tôt le matin.

Les soignants me disaient que j'avais fait preuve d'une extrême agressivité verbale, qu'ils avaient même envisagés des mesures de contention (on va y revenir plus tard) mais qu'ils s'étaient contentés de la chambre d'isolement avec la famosa couverture en fibre de maïs avec laquelle il n'est pas possible de s'étouffer.
Arrivé au dîner (soit vers 18h30), l'héroïnomane violent me menace de mort si je lui rends pas ses cigarettes. Ni une ni deux je l'assomme avec mon plateau et retourne en isolement, mais cette fois avec les mesures de contention (attaché au lit...) pendant plusieurs heures, la pire nuit de ma vie encore maintenant.
Après 24 heures d'isolement je ressors mais uniquement dans l'enceinte de l'unité fermée, sans téléphone ni même de ceinture ou de lacets aux chaussures...
L'héroïnomane me dit qu'il a pas peur de moi, qu'il vient de l'UMD (on va y revenir), je lui ai dit qu'il ferait mieux de fermer sa gueule parce que je peux une fois encore le frapper.

Bref on va écourter, j'ai vu le juge, programme de soins, unité libre, sortie de l'hôpital... Juste à temps pour ma rentrée fin septembre en prépa infirmier pour la rentrée à l'IFSI (Institut de formation en soins infirmiers). Je remporte le concours malgré de grosses lacunes, je fais mes trois ans d'étude avec 6 stage dont deux en Psy où j'ai été exemplaire (motivé d'ailleurs), diplôme en poche en 2015 je prends un court congé pour partir en Italie avec des potes et postule dans tous les HP de Paris et alentours.
Bizarrement, en moins de 24h je reçois un mail de la cadre de l'UMD de Villejuif (pas vraiment celle de Villejuif hein, mais j'ai le droit de protéger mon identité) me disant que mon profil est intéressant, entretien le lendemain à 10h.

J'y viens, déjà je visais 10h précises, je ne m'attendais tout simplement pas à un tel cirque pour entrer.
UMD veut dire "Unité pour malades difficiles", je le savais mais je n'en avais pas vraiment conscience.

Et putain j'étais pas au bout de mes peines. On m'indique où aller, quel étage, quel bureau...
L'entretien se passe bien, je lui avoue même que je suis motivé par la psy à cause de mon trouble bipolaire, elle sourit, je fais l'essai sans trop de problèmes mais on a monté plusieurs crans en terme d'échelle de violence.
Pas de salle à manger, que des plateaux servis dans les chambres, des hurlements de partout, des bagarres, une odeur de cannabis omniprésente, des seringues... J'étais affecté, en IDE (Infirmier diplômé d’État) débutant dans la pire unité du pire hôpital que j'ai jamais vu.

Les collègues étaient débordés. J'imagine qu'à Villejuif c'est moins le cas, mais là où j'étais on était en total sous-nombre (une dizaine de patients par soignant...). Le psychiatre voyait à peine les patients et faisait plus office de dealer que de réel médecin...
Valium, Xanax, Imovane, Stilnox, Zyprexa, Tercian, Largactil, Subutex... Je ne les compte même plus.
Et moi j'étais obligé de les shooter, mais sur l'immense majorité ça ne marchait pas (les benzos pour calmer si, mais les antipsychotiques juste... NON !). Et je continuais à droguer mes patients, à leur faire tous une prise de sang chaque semaine pour voir s'ils ne prenaient pas de drogue... SCOOP : Je ne sais pas comment mais ils y arrivaient. Cannabis, Cocaïne, Alcool, Héroïne, Amphétamines...

Bagarres, isolement, mesures de contention, barreaux aux fenêtres, téléphone et visites une fois par semaine, drogue, violence, isolement social... Je me sentais plus gardien de prison.

Au bout de plusieurs mois j'ai donné ma démission, je n'avais même pas l'impression de soigner ces pauvres gens. On m'a remercié de la conscience professionnelle donc on m'a fait un licenciement à l'amiable avec lettre de recommandation. Pour l'anecdote c'est ce même jour que l'héroïnomane violent de plus de trois ans en arrière est revenu dans son UMD. Autrement dit j'ai eu de la chance. Il n'aurait pas hésité à m'agresser j'en suis certain.

J'ai passé deux semaines dans la maison familiale, on va dire en Provence.

Rentré à Paris j'ai envoyé mon CV partout, dans des services autres que PSY (je voulais bosser en hémato ou endocrino), sans la moindre réponse, ni positive ni négative, juste le néant.

J'en ai parlé à ma retraitée mère médecin pédiatre. Elle m'a dit que, par expérience, en général les infirmier en psy restent en psy parce que c'est une spécialité qui demande des qualités dont il y a moins besoin ailleurs. Notamment, ça vous le comprendrez aisément, il faut être prêt à faire des manquements à l'éthique et à réaliser que beaucoup de patients sont aussi des repris de justice bénéficiant du statut d'irresponsabilité pénale. Mais ce ne sont pas des privilégiés hein. Quand tu entres en prison, tu sais quand tu en sors. Pas en UMD.

J'ai voulu diversifier mon CV au sein même de la psychiatrie. J'ai donc cherché un poste en renutrition. J'ai été pris à Garche dans le 92 (mytho hein, mais il y a un service de renutrition là-bas) dans le service réservé aux mineures.

Là l'entretien d'embauche s'est moins bien passé. On m'en avait vaguement parlé pendant mes études mais rien ne vaut le vécu.

Si je vous parle de contrat d'éloignement, vous pensez à quoi ?

Chez les anorexiques mineures (il y a bien quelques hommes anorexiques, mais c'est très rare comparé aux femmes), dans les cas les plus extrême (carences en pratiquement tout, maigreur extrême et faisant froid dans le dos), les parents peuvent être amenés à signer un contrat d'isolement. Cela signifie que si leur fille pèse, admettons 25 kilos pour 1m75 (c'est horrible mais ça existe), elle n'a droit à RIEN DU TOUT avant un certain poids. Quand je dis rien c'est rien de le dire : Pas de sortie de la chambre, de doudou, de téléphone, de visites, de lecture, de télé... Là l'hôpital devient pire qu'une prison, et je suis désolé, leur TCA (trouble du comportement alimentaire) ne fait pas d'elles des criminelles...

Il y en a une, on va l'appeler Clémence. Elle avait 14 ans quand elle est entrée (moi je ne travaillais pas encore là), elle n'a eu droit à RIEN pendant deux ans. Vous ne rêvez pas : Elle a passé deux ans sans sortir de sa chambre, sans lire, sans parler à quiconque...

Moi je lui foutais la sonde gastrique et les perfusions, pendant les entretiens elle était méprisante avec tout les soignants, et je ne peux juste pas lui en vouloir.

Finalement elle est sortie "définitivement" à l'âge de 17 ans avant de revenir et elle s'est... Suicidée pendant une permission. Pendue. Atroce. J'ai encore démissionné, cette fois sans lettre de recommandation, sans licenciement à l'amiable, le préavis était ignobles. Je n'étais pas soignant mais tortionnaire. Sans-doute dû au syndrome de Stockolm, il y en a une, on va dire qu'elle s'appelait Jeanne, qui m'aimait bien et se confiait à moi.

L'anorexie n'est pas juste une maladie, c'est une addiction. Pendant mon préavis j'avais des entretiens juste avec elle parce qu'elle le demandait. Une addiction, évidemment qu'on m'en avait parlé pendant mes études, mais je n'en avais juste pas conscience.

Pour ces femmes, TOUTE LEUR VIE tourne autour de l'anorexie. Elles veulent être belles donc mangent moins, puis plus du tout, puis elles se trouvent grosses donc elles continuent, puis elles ont faim et utilisent des amphétamines, et dans les pires des cas... Forte carence en potassium = arrêt cardiaque. Forte carence en vitamine K = Impossible de coaguler, une simple coupure peut être mortelle.

J'insiste sur un point : Ces femmes ne sont pas idiotes, c'est même exactement le contraire. Dans l'immense majorité des cas elles ont un QI au dessus de la moyenne.

J'ai quitté cet hôpital avec un profond dégoût pour la société, une horreur à peine imaginable sur ce que m'évoquaient ces soins inefficaces.

Alors même avec rentes, j'ai voulu changer totalement de registre.

Je suis parti quatre mois au Togo (j'avais dit un an à l'époque sur un vieux topic) avec médecins du monde, c'était bien de la merde mais j'y ai rencontré ma copine infirmière française dans le même hôpital.

Une fois rentré en France j'ai bossé dans un hôpital psychiatrique de jour et là... Les soignants étaient gentils, mais je me sentais tout simplement inutile à la société. Il paraîtrait que les activités type cuisine, couture, lecture, aiderait à se stabiliser psychiquement.

J'ai rapidement été licencié à l'amiable, et j'ai repris les études depuis quelques jours. Je vais essayer d'être professeur d'espagnol dans le secondaire ou guide touristique pour touristes hispanophones.

La psychiatrie en France c'est de la daube. On y drogue les gens. On les y maltraite. Ils ont peur de nous. J'ai honte d'avoir fait tourner ce système ignoble et suis très heureux de ne plus jamais y travailler de nouveau.

Après si je trouve une proposition pour bosser dans un autre service je dis pourquoi pas, mais la psy c'est fini.

Désolé pour le fat pavay mais il fallait que ça sorte.

Des questions :question:

On parle de la psy quand tu veux.J'y bosse depuis 8 ans et je suis aussi passé del'autre côté de la barrière pendant les études... Et ce que tu décris n'est ni mon quotidien aujourd'hui, ni ce que j'ai vécu.

Bref. Je suis pas d'accord avec ton propos.

Je te souhaite vraiment bonne chance dans ton projet futur. Même si être infirmier n'est pas ton ultime diplôme, dis toi que ça t'a apporté pleins de choses qui te seront utiles plus tard.

Hello les collègues,
J’avais posté ici il y a qqs temps, 5 ans d’EHPAD et rupture conventionnelle obtenue car ras-le-bol, je ne fous plus rien depuis début août :content: et ben c’était le pied ce bon gros repos !
Depuis 10 jours environ j’essaye de me remettre en selle, je cherche uniquement des remplas, CDD, je ne veux plus me faire chier avec un CDI dans ce boulot pour l’instant.
L’objectif étant de me faire financer par pôle emploi une formation d’IDEC ou de cadre l’année prochaine voir d’IPA.
Et bien forcé de constater qu’il n’y a pas grand chose en cette période, normal car à l’inverse des médecins, nos gouvernements nous forment en trop grand nombre afin de saturer le marché du travail et nous obliger à accepter des salaires et conditions pourries... :hap:
J’ai eu un entretien en psy pour un CDD rempla d’un mois, on me propose tenez vous bien 1450 net de base :rire: ce qui monte à 1800 avec les 20% de preca/CP week-end et ancienneté.
Bon avec l’essence à dépenser pour m’y rendre je gagne presque plus au chômage donc tant pis ! Je vais continuer à grossir les chiffres de pole emploi.
Hors de question de faire ce boulot pour des salaires pareilles.

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--crazymarty--
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14 juin 2013 à 16:07:57
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