Topic de Mangeur3H :

Je suis "autiste"

Le 15 octobre 2024 à 12:56:36 Fedmahn_Kassad a écrit :

Le 15 octobre 2024 à 12:52:53 :

Le 15 octobre 2024 à 12:52:13 Fedmahn_Kassad a écrit :
Tu ne peux pas comparer le diagnostic d'une maladie physique de celui d'une pathologie mentale. Il y a beaucoup plus de comorbidités dans les pathologies mentales, mais aussi énormément d'erreurs de diagnostic, car la frontière entre les symptômes est extrêmement fine.

Oui, un malade du cancer non diagnostiqué aura les symptômes. Et oui, un autiste non diagnostiqué aura aussi des symptômes, mais n'étant pas physiques, on ne parle d'ailleurs pas de symptômes mais de caractéristiques, ou de "signes" (dans la dépression par exemple).

L'autisme est une différence physique du cerveau

Il y a de la génétique, comme la schizophrénie qui est "présente" chez certaines personnes et qui finit par se réveiller. Mais ce n'est pas quantifiable de la même façon qu'une maladie dont les symptômes sont, par exemple, du sang dans la toux, perte de poids, etc.

Bah évidemment c'est pas quantifiable de la même façon parce que le cerveau est autrement plus complexe que le reste du corps, et qu'on est complètement à la ramasse en neurologie. Mais tu as terriblement tort quand tu ne comprends pas que l'autisme est une affection PHYSIQUE. Et quand tu essayes de deviner plutôt que de demander et que tu te trompes complètement. Confondre déduction et extrapolation, il n'y a rien de pire pour un interlocuteur.

Puis la carence en sérotonine du cerveau, provoque pléthore de symptômes physiques et psychologiques. Ce n'est pas parce que tu n'es pas informé dessus que ça n'existe pas.

Oui j'ai souvent mal au bide à cause du stress.

Le 15 octobre 2024 à 12:59:28 AugureAgreste a écrit :
Beaucoup d'autistes ont des problèmes intestinaux, juste par curiosité c'est votre cas à vous aussi les autistes d'ici ?

Bien sûr, plus ou moins, et c'est normal. C'est la sérotonine qui régule ça. Moi c'est plutôt un problème avec l'appétit : je n'ai jamais faim.

Intéressant, mais j'avais vu un article qui disait que c'est plutôt l'intestin qui est à l'origine de l'autisme, c'est notre deuxième cerveau il ne faut pas l'oublier. Je connais aussi une fille autiste qui a la maladie de Crohn.

Le 15 octobre 2024 à 12:59:34 Fedmahn_Kassad a écrit :

Le 15 octobre 2024 à 12:57:23 :

Le 15 octobre 2024 à 12:55:53 PabloFatigue a écrit :
Ça m'arrive pourtant je t'assure. Mais souvent je mens quand même. Ça me rend triste mais ça me permet d'avoir souvent la paix.

Un exemple. Ton voisin veux t'inviter à l'apéro et toi tu veux être seul ? Moi j'ai appris à mentir.
Car quand tu dis la vérité souvent tu te fais harceler...

Ah ouais je sais pas moi je dis non et j'explique : je n'ai pas de dilemme, soit je veux, soit je ne veux pas. Et je vais pas me forcer quand je n'ai pas envie comme ça je dirais toujours immédiatement quand je le veux. C'est déstabilisant mais c'est rassurant aussi à terme pour les autres

Ca, ça ressemble déjà plus à un autiste. Il n'a pas ce truc de se dire "si j'accepte, je vais devoir me forcer, et si je refuse, peut-être qu'on me fera la gueule". L'autiste dit "non, je ne veux pas", car il voit sa vie de façon très rationnelle, "brute".

Après c'est clairement un parti pris de ma part car je trouve que faire autrement est contre productif, mais oui c'est une façon d'être pragmatique. On doit tous créer un équilibre différent en fonction de ce qu'on s'imagine le plus important

Le 15 octobre 2024 à 13:04:43 AugureAgreste a écrit :
Intéressant, mais j'avais vu un article qui disait que c'est plutôt l'intestin qui est à l'origine de l'autisme, c'est notre deuxième cerveau il ne faut pas l'oublier. Je connais aussi une fille autiste qui a la maladie de Crohn.

De ce que j'ai lu, il y a 95% de la sérotonine qui est produite par le système digestif, et 5% qui est produite par le cerveau. Il semblerait que la sérotonine du cerveau soit basse chez les autistes, ce qui causerait les différences que l'on regroupe sous le terme d'autisme.

Pareillement, chez les autistes, il est fréquent d'être épileptique. Le type le plus fréquent d'épilepsie est l'épilepsie du lobe temporal, dans l'épilepsie du lobe temporal, si on a un taux de sérotonine du cerveau assez haut, il n'y a plus de décharges épileptiques. La sérotonine du cerveau empêche la communication par bouffée des neurones qui est responsable des décharges épileptiques.

Un taux de sérotonine du cerveau trop bas peut aussi donner des migraines, l'envie trop fréquente d'uriner, et bien sûr, si ce taux est trop bas alors il n'y a plus de système de récompense pour les interactions sociales : la compagnie nous indiffère et il n'y a alors plus que les idées qui comptent et ont de la valeur.

Par contre je maîtrise mal mes émotions oui. Je peux péter des câbles et faire des choses disproportionnées.
MAIS le coup du mensonge c'est faux pour l'autisme du coup. Car on ment tous parfois par omission.
Apparemment dans un groupe d'élèves on reconnaît l'autiste car il finit par craquer et dire la vérité ou ses grimaces le trahissent. Il Ça veut pas dire qu'il met pas. Quand je choppe ma fille en flagrant délit de mensonge elle me fait des grimaces en bégayant et me fout un coup de poing. Elle ment, mais mal.

Le 15 octobre 2024 à 13:02:12 PabloFatigue a écrit :
Oui j'ai souvent mal au bide à cause du stress.

C'est incroyable comme certains agonistes des récepteurs 5htp peuvent entièrement dissiper les symptômes, dans ma propre expérience en tout cas.

Le 15 octobre 2024 à 13:09:22 PabloFatigue a écrit :
Par contre je maîtrise mal mes émotions oui. Je peux péter des câbles et faire des choses disproportionnées.
MAIS le coup du mensonge c'est faux pour l'autisme du coup. Car on ment tous parfois par omission.
Apparemment dans un groupe d'élèves on reconnaît l'autiste car il finit par craquer et dire la vérité ou ses grimaces le trahissent. Il Ça veut pas dire qu'il met pas. Quand je choppe ma fille en flagrant délit de mensonge elle me fait des grimaces en bégayant et me fout un coup de poing. Elle ment, mais mal.

C'est sans doute une bonne observation alors. Possible de mentir, pas la meilleure stratégie. Moi j'ai plutôt recours au mutisme si je n'ai pas envie de m'exprimer, ou aux blagues si on essaie d'établir qui je suis pour tirer avantage de moi. Ça permet de dire des choses fausses sans mentir, ce qui joue sans doute dans l'équilibre d'un dialogue

Sûr du diagnostic ? perso j’ai beaucoup de tendance là-dessus mais pour l’instant on m’a jamais posé de diagnostic définitif. C’est toujours évoqué sur troubles possibles du spectre autistiques

J’ai du mal à être mis dans cette ( case )

J’ai pas envie qu’on me dise ouais, tu fais comme tous les autres à être HPI etc etc parce que c’est la mode etc.

Même si ça c’est encore choses

Alors certes je suis spécial pour certains trucs, mais je me dis que la société aussi spécial pour certains trucs qui ne marche pas forcément dans le bon sens

D'autant plus que le taux de sérotonine est génétique est héréditaire, ce qui est cohérent avec comment se transmet cette différence que l'on appelle l'autisme.

Vous oubliez que la plupart des autistes sont conditionnés a vivre comme les autres hein, tout nous pousse a agir comme tout le monde :)

Déjà petit mes parents me disaient, faut pas crier, faut pas parler trop longtemps, joue pas avec ton stylo comme ca c'est pas sérieux, puis a l'école on me traite de psychopathe car je souris jamais et quand je souris on se moque de moi, on m'harcèle et on me traite de triso car je fais pas comme tout le monde :)

Donc au final on se retrouve a l'âge adulte sans savoir qui on est, évidemment qu'on cherche de la reconnaissance on arrive jamais au niveau des autres si on essaye de vivre comme eux ... et c'est ça le problème en fait, en tout cas chez moi, c'est juste ce décalage qui me rend anxieux et me fait faire des burnout

La solution c'est juste de se détacher de tout ces trucs sociaux et juste écouter ses besoins :hap:

Il n'a pas ce truc de se dire "si j'accepte, je vais devoir me forcer, et si je refuse, peut-être qu'on me fera la gueule"

Ce genre de trucs je me le dit et je dois réapprendre a pas le penser, c'est a force d'avoir voulu être "normal" que j'ai pensé comme ca

Et aussi quand je suis fatigué, anxieux, que j'écoute pas mes besoins etc.. bah j'ai des dizaine de symptômes hein le système immunitaire est en PLS dans cet état :(

Le 15 octobre 2024 à 13:12:55 Tsukino-Mito a écrit :
Sûr du diagnostic ? perso j’ai beaucoup de tendance là-dessus mais pour l’instant on m’a jamais posé de diagnostic définitif. C’est toujours évoqué sur troubles possibles du spectre autistiques

Oui, mes frères et mon père sont autistes. J'ai plusieurs comorbidités, tout comme eux, bien que je sois celui de la famille qui en ait le plus. Ce qui fait de nous des gens foncièrement différents, soit dans l'excellence, soit dans le particulier, soit dans la souffrance.

J’ai du mal à être mis dans cette ( case )

Qui veut avoir pour identité le mystère ? C'est que l'on nous définisse par quelque chose qui n'est pas compris qui est insupportable. Mais la différence est trop importante : les neurotypiques sont drogués par le cerveau à la sérotonine. Il y a la même différence d'aise sociale entre un autiste et un neurotypique, qu'entre un neurotypique et un mec qui a pris de la MDMA.

Tes douleurs abdominales sont bloquées dans leur expression clinique ? Tu ne les ressens pas ?

Enfin j'espère ne pas être trop expensif sur l'autisme. Mais ça m'est déjà arrivé de pas rendre un jeu à un gars du collège en lui disant que je l'avais pas fini ou un manga ce qui était vrai. Mais une part inconsciente de moi voulait garder ces objets j'en suis sûr.

Donc tu vois l'histoire du mensonge

Le 15 octobre 2024 à 13:13:28 modoPETOU a écrit :
Vous oubliez que la plupart des autistes sont conditionnés a vivre comme les autres hein, tout nous pousse a agir comme tout le monde :)

Déjà petit mes parents me disaient, faut pas crier, faut pas parler trop longtemps, joue pas avec ton stylo comme ca c'est pas sérieux, puis a l'école on me traite de psychopathe car je souris jamais et quand je souris on se moque de moi, on m'harcèle et on me traite de triso car je fais pas comme tout le monde :)

Donc au final on se retrouve a l'âge adulte sans savoir qui on est, évidemment qu'on cherche de la reconnaissance on arrive jamais au niveau des autres si on essaye de vivre comme eux ... et c'est ça le problème en fait, en tout cas chez moi, c'est juste ce décalage qui me rend anxieux et me fait faire des burnout

La solution c'est juste de se détacher de tout ces trucs sociaux et juste écouter ses besoins :hap:

Moi je le vis extrêmement bien, mais c'est grâce à la philosophie. Et parce que mon père est un génie qui m'a énormément apporté sans qui je ne serais rien.

Mais oui, on est assez raisonnés pour avoir raison de se faire confiance ! Et c'est sans doute le plus dur pour un autiste, de se faire confiance. Mais c'est ce qui donne autant de valeur au fait d'y arriver

Le 15 octobre 2024 à 13:14:46 modoPETOU a écrit :
Et aussi quand je suis fatigué, anxieux, que j'écoute pas mes besoins etc.. bah j'ai des dizaine de symptômes hein le système immunitaire est en PLS dans cet état :(

Oui, c'est le système nerveux central qui peine à fonctionner dans ce cas. Ce sont des symptômes souvent similaires à ceux d'une dépression

MODOPETOU on a eu le même parcours je crois.
MAIS je vis en ermite complet depuis 15 ans maintenant je n'ai jamais ressenti l'envie d'appartenir à un groupe mais je m'y suis forcé et j'ai fini par moments par avoir ce sentiment grégaire où il faut à tout pris s'intégrer, en suivant ça j'ai fini par traîner avec des alcoolos et des marginaux. Ce fut horrible.

Le 15 octobre 2024 à 13:18:15 PabloFatigue a écrit :
Tes douleurs abdominales sont bloquées dans leur expression clinique ? Tu ne les ressens pas ?

Enfin j'espère ne pas être trop expensif sur l'autisme. Mais ça m'est déjà arrivé de pas rendre un jeu à un gars du collège en lui disant que je l'avais pas fini ou un manga ce qui était vrai. Mais une part inconsciente de moi voulait garder ces objets j'en suis sûr.

Donc tu vois l'histoire du mensonge

Peut-être en est on capable, mais que c'est non-significatif car c'est toujours à son propre détriment. On a besoin avant tout de cohérence pour être heureux

Le 15 octobre 2024 à 13:18:42 :

Le 15 octobre 2024 à 13:13:28 modoPETOU a écrit :
Vous oubliez que la plupart des autistes sont conditionnés a vivre comme les autres hein, tout nous pousse a agir comme tout le monde :)

Déjà petit mes parents me disaient, faut pas crier, faut pas parler trop longtemps, joue pas avec ton stylo comme ca c'est pas sérieux, puis a l'école on me traite de psychopathe car je souris jamais et quand je souris on se moque de moi, on m'harcèle et on me traite de triso car je fais pas comme tout le monde :)

Donc au final on se retrouve a l'âge adulte sans savoir qui on est, évidemment qu'on cherche de la reconnaissance on arrive jamais au niveau des autres si on essaye de vivre comme eux ... et c'est ça le problème en fait, en tout cas chez moi, c'est juste ce décalage qui me rend anxieux et me fait faire des burnout

La solution c'est juste de se détacher de tout ces trucs sociaux et juste écouter ses besoins :hap:

Moi je le vis extrêmement bien, mais c'est grâce à la philosophie. Et parce que mon père est un génie qui m'a énormément apporté sans qui je ne serais rien.

Mais oui, on est assez raisonnés pour avoir raison de se faire confiance ! Et c'est sans doute le plus dur pour un autiste, de se faire confiance. Mais c'est ce qui donne autant de valeur au fait d'y arriver

En fait grâce a tout ca j'ai compris qu'on peut vivre l'autisme plus ou moins bien selon son passé.. a cause du harcelement j'ai été très vite contraint a faire comme tout le monde ce qui me fatiguait énormément, en plus on m'a empêché d'aller sur l'ordi quand j'avais 13/14 ans jusqu'à 18 ans ce qui était littéralement mon seul interêt spécifique, par exemple :hap:

Bref tout ca pour dire que jusqu'à 30 ans j'ai essayé de faire comme tout le monde et c'est que maintenant que j'accepte être autiste et commence a respecter mes besoins .. car j'ai fait 2 burnout de plus de 6 mois ou je suis capable de rien

Et aussi je me sentais nul par rapport aux autres car j'arrivais pas au même niveau, mais ca se comprends en fait, comment faire les mêmes efforts que les autres alors que je suis h24 en train d'essayer de me fondre dans la masse, pour les autres ca nécessite aucun effort :(

Données du topic

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Mangeur3H
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15 octobre 2024 à 11:59:02
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