RISITAS - Mon aventure GR20 avec mon pote !
CHAPITRE 77 LA DECISION
Pour cette nuit en dortoir, nous étions 5 dans la piaule :
-Le Belge François qui m'a offert un peu de pommade anti-inflammatoire
-L'autre Belge Benoît, le sauveteur secouriste spécialisé dans les inflammations musculaires
-Et une dame qui ne parlait pas notre langue et qui est venue au dernier moment. Sauf qu'elle était malade elle avait une toux sèche et elle a pas arrêter de tousser toute la nuit, mais fort, très fort...
Je me souviens qu'avant de m'endormir, j'avais recroisé le regard de la fille qu'on a vu sur le parcours qui ne parlait pas notre langue aussi ( ), elle m'a vu allongé et devait penser que c'était fini pour moi, ce qui est à mon avis le cas pour demain au réveil.
Je repensais aussi à François qui me disait que si je continuais, il continuera à me donner sa crème anti-inflammatoire à chaque refuge et que Benoît continuera à suivre la blessure si nous parvenons à tous continuer d'avancer, d'étape en étape. Mais vu le diagnostic de Benoît, y a peu de chance que je poursuive cette exceptionnelle aventure.
La nuit aurait du être reposante, porter conseil, mais le Dieu du GR20 en a décidé autrement : il ne voulait pas que je dorme parce qu'il ne voulait sans doute pas que je récupère. Donc il m'a envoyé cette femme malade au dernier moment pour tous nous empêcher de dormir et tousser toute la nuit :
-KEEEEEUF KFFFFF HHHHHH KRRRRRRRR
Y avait des petites pauses toutes les deux minutes mais rebolotte à chaque fois, IMPOSSIBLE de fermer l'oeil.
-KEEEEEUF KFFFFF HHHHHH KRRRRRRRR
Au milieu de la nuit, j'entends Léo s'énerver au dessus de moi, j'entends des coups de poings dans l'oreiller suivant d'un "PFFFF" "TSS"
Un des deux Belges s'est levé exprès pour tenter de la réveiller en tirant la chasse d'eau des chiottes... En vain.
-KEEEEEUF KFFFFF HHHHHH KRRRRRRRR
La nuit va être longue... très longue...
-KEEEEEUF KFFFFF HHHHHH KRRRRRRRR
Arrivé vers 4h / 4h30, je me réveille tout doucement. Je me dis que l'heure est proche, je n'ai que ma blessure en tête.
Mais une sensation étrange m'envahit, l'impression d'avoir déjà vécu cette scène, je retrouve exactement les mêmes pensées, les mêmes émotions et les mêmes questions que l'année dernière dans l'hôtel de Vizavonne.
Impossible de choisir quoi faire. La décision semble être encore plus difficile que l'année dernière. Parce que comme je vous ai dis, si abandon : il n'y aura PAS de troisième fois.
J'ai eu l'impression que c'était le Dieu du GR20 en personne qui m'avait réveillé. Comme si un dialogue s'était installé entre nous deux.
-Nous y sommes, le moment est venu.
-L'année dernière, tu as fait le choix de revenir ici. Tu as fait tout ce chemin pour arriver ici, à cet instant, à ce moment particulier, à ce choix.
-Je n'avais pas prévu de me blesser.
-Et tu penses que c'est du au hasard ? On dirait que tout les éléments sont réunis pour faire en sorte que ce choix t'es imposé.
-Oui c'est vrai on dirait trop ça...
-Donc nous y voici. C'est ton épreuve, le moment décisif est arrivé. Bonne journée Célestin.
-KEEEEEUF KFFFFF HHHHHH KRRRRRRRR
AAAAHHH Bon sang je ne sais pas quoi faire ! Le mieux c'est de laisser la blessure décider non ?
Que faire que faire que faire ?
Imaginez un peu aussi l'état de Léo dans le lit du dessus, il doit se demander si je continue ou s'il va se retrouver tout seul pour les dernières étapes... Il doit mal dormir et stresser un peu.
Tenter le coup ? Continuer à marcher en boîtant ? N'est-ce pas ridicule ? Y aller au mental ? Boîter tout le long ? Mission impossible ? Faire comme Nadal et supporter la douleur tout un match ?
Ou jouer la prudence, redescendre dans son confort, se reposer, reprendre des forces, revenir à la maison ?
Peu importe la décision, il va falloir souffrir d'une manière ou d'une autre : souffrir physiquement pour la première ou souffrir moralement pour la seconde.
Je peux aussi tenter de continuer une étape comme l'a dit Léo et prendre le bus pour sauter la suivante mais ce serait tricher.
Imaginez rentrer à la maison et dire à tout le monde : "non mais ici j'ai sauté une étape, j'ai pris le bus"
-KEEEEEUF KFFFFF HHHHHH KRRRRRRRR
J'ai vraiment l'impression que le Dieu du GR20 me regarde attentivement, on dirait qu'il me met au défi, c'est trop bizarre.
Par moment je souhaite repartir et d'autre, je me dis que c'est fini. L'indécision est totale.
J'envie de pisser en plus tain...
Bon en plus d'avoir l'occasion de réveiller la toussarde marcher jusqu'au chiotte va peut-être me permettre d'évaluer le seuil de douleur ce matin et voir si toutes les solutions de la veille (crème, cachet, strapping) ont fait effet.
Je me lève et me dirige vers le chiotte. Moment de vérité... Roulement de tambour...
La douleur est toujours là. Aucun signe d'amélioration, rien, nada.
Je retourne vers mon lit et Léo, qui n'arrive pas à dormir à cause de la malade qui tousse, m'observe.
-Alors toujours pareil, je suis dans la merde. Tu peux te rendormir.
Je pensais alors à vous mes chères kheys. Je me suis dit dans mon lit : voilà comme l'histoire va se terminer. Je savais que vous gueuleriez. Et que beaucoup allaient se foutre de ma gueule.
"Ayaaa le FAIBLE qui n'arrive pas à faire le GR20 en 5 jours "
"Moi-même je l'ai fait avec deux potes en 3 jours, c'était d'une facilité déconcertante, la semaine pro je fais l'Everest en 2h "
La fin est donc proche pour moi.
Puis allez savoir comment, pourquoi, une pensée divine est apparue dans mon cerveau et me fait changer d'avis. Comme si elle m'avait redonné l'énergie nécessaire, le mental nécessaire. Je me lève d'un pas déterminé.
-DEBOUT. On y va. Il est presque 6h30 maintenant.
-Quoi ma blessure ? La blessure elle va rien faire du tout d'accord ? La blessure elle va faire comme le sac à dos, elle va faire comme nos chaussures, comme nos pensées, comme nos émotions, comme mes bâtons, comme le saucifflard, comme le vent, comme la loi du GR20, comme nos coups de soleils, comme notre mental, elle va enfiler ses putains de chaussures, elle va arrêter de faire chier et elle va venir avec nous la blessure OK ? ALORS DEBOUT ET ON REPART POUR LA PUTAIN DE PROCHAINE ETAPE.
Musique d'ambiance https://www.youtube.com/watch?v=4QjZgdvzB-Q&ab_channel=TheHollywoodSymphonyOrchestra-Topic
A suivre.
CHAPITRE 77 LA DECISION
Pour cette nuit en dortoir, nous étions 5 dans la piaule :
-Le Belge François qui m'a offert un peu de pommade anti-inflammatoire
-L'autre Belge Benoît, le sauveteur secouriste spécialisé dans les inflammations musculaires
-Et une dame qui ne parlait pas notre langue et qui est venue au dernier moment. Sauf qu'elle était malade elle avait une toux sèche et elle a pas arrêter de tousser toute la nuit, mais fort, très fort...
Je me souviens qu'avant de m'endormir, j'avais recroisé le regard de la fille qu'on a vu sur le parcours qui ne parlait pas notre langue aussi ( ), elle m'a vu allongé et devait penser que c'était fini pour moi, ce qui est à mon avis le cas pour demain au réveil.
Je repensais aussi à François qui me disait que si je continuais, il continuera à me donner sa crème anti-inflammatoire à chaque refuge et que Benoît continuera à suivre la blessure si nous parvenons à tous continuer d'avancer, d'étape en étape. Mais vu le diagnostic de Benoît, y a peu de chance que je poursuive cette exceptionnelle aventure.
La nuit aurait du être reposante, porter conseil, mais le Dieu du GR20 en a décidé autrement : il ne voulait pas que je dorme parce qu'il ne voulait sans doute pas que je récupère. Donc il m'a envoyé cette femme malade au dernier moment pour tous nous empêcher de dormir et tousser toute la nuit :
-KEEEEEUF KFFFFF HHHHHH KRRRRRRRR
Y avait des petites pauses toutes les deux minutes mais rebolotte à chaque fois, IMPOSSIBLE de fermer l'oeil.
-KEEEEEUF KFFFFF HHHHHH KRRRRRRRR
Au milieu de la nuit, j'entends Léo s'énerver au dessus de moi, j'entends des coups de poings dans l'oreiller suivant d'un "PFFFF" "TSS"
Un des deux Belges s'est levé exprès pour tenter de la réveiller en tirant la chasse d'eau des chiottes... En vain.
-KEEEEEUF KFFFFF HHHHHH KRRRRRRRR
La nuit va être longue... très longue...
-KEEEEEUF KFFFFF HHHHHH KRRRRRRRR
Arrivé vers 4h / 4h30, je me réveille tout doucement. Je me dis que l'heure est proche, je n'ai que ma blessure en tête.
Mais une sensation étrange m'envahit, l'impression d'avoir déjà vécu cette scène, je retrouve exactement les mêmes pensées, les mêmes émotions et les mêmes questions que l'année dernière dans l'hôtel de Vizavonne.
Impossible de choisir quoi faire. La décision semble être encore plus difficile que l'année dernière. Parce que comme je vous ai dis, si abandon : il n'y aura PAS de troisième fois.
J'ai eu l'impression que c'était le Dieu du GR20 en personne qui m'avait réveillé. Comme si un dialogue s'était installé entre nous deux.
-Nous y sommes, le moment est venu.
-L'année dernière, tu as fait le choix de revenir ici. Tu as fait tout ce chemin pour arriver ici, à cet instant, à ce moment particulier, à ce choix.
-Je n'avais pas prévu de me blesser.
-Et tu penses que c'est du au hasard ? On dirait que tout les éléments sont réunis pour faire en sorte que ce choix t'es imposé.
-Oui c'est vrai on dirait trop ça...
-Donc nous y voici. C'est ton épreuve, le moment décisif est arrivé. Bonne journée Célestin.
-KEEEEEUF KFFFFF HHHHHH KRRRRRRRR
AAAAHHH Bon sang je ne sais pas quoi faire ! Le mieux c'est de laisser la blessure décider non ?
Que faire que faire que faire ?
Imaginez un peu aussi l'état de Léo dans le lit du dessus, il doit se demander si je continue ou s'il va se retrouver tout seul pour les dernières étapes... Il doit mal dormir et stresser un peu.
Tenter le coup ? Continuer à marcher en boîtant ? N'est-ce pas ridicule ? Y aller au mental ? Boîter tout le long ? Mission impossible ? Faire comme Nadal et supporter la douleur tout un match ?
Ou jouer la prudence, redescendre dans son confort, se reposer, reprendre des forces, revenir à la maison ?
Peu importe la décision, il va falloir souffrir d'une manière ou d'une autre : souffrir physiquement pour la première ou souffrir moralement pour la seconde.
Je peux aussi tenter de continuer une étape comme l'a dit Léo et prendre le bus pour sauter la suivante mais ce serait tricher.
Imaginez rentrer à la maison et dire à tout le monde : "non mais ici j'ai sauté une étape, j'ai pris le bus"
-KEEEEEUF KFFFFF HHHHHH KRRRRRRRR
J'ai vraiment l'impression que le Dieu du GR20 me regarde attentivement, on dirait qu'il me met au défi, c'est trop bizarre.
Par moment je souhaite repartir et d'autre, je me dis que c'est fini. L'indécision est totale.
J'envie de pisser en plus tain...
Bon en plus d'avoir l'occasion de réveiller la toussarde marcher jusqu'au chiotte va peut-être me permettre d'évaluer le seuil de douleur ce matin et voir si toutes les solutions de la veille (crème, cachet, strapping) ont fait effet.
Je me lève et me dirige vers le chiotte. Moment de vérité... Roulement de tambour...
La douleur est toujours là. Aucun signe d'amélioration, rien, nada.
Je retourne vers mon lit et Léo, qui n'arrive pas à dormir à cause de la malade qui tousse, m'observe.
-Alors toujours pareil, je suis dans la merde. Tu peux te rendormir.
Je pensais alors à vous mes chères kheys. Je me suis dit dans mon lit : voilà comme l'histoire va se terminer. Je savais que vous gueuleriez. Et que beaucoup allaient se foutre de ma gueule.
"Ayaaa le FAIBLE qui n'arrive pas à faire le GR20 en 5 jours "
"Moi-même je l'ai fait avec deux potes en 3 jours, c'était d'une facilité déconcertante, la semaine pro je fais l'Everest en 2h "
La fin est donc proche pour moi.
Puis allez savoir comment, pourquoi, une pensée divine est apparue dans mon cerveau et me fait changer d'avis. Comme si elle m'avait redonné l'énergie nécessaire, le mental nécessaire. Je me lève d'un pas déterminé.
-DEBOUT. On y va. Il est presque 6h30 maintenant.
-Quoi ma blessure ? La blessure elle va rien faire du tout d'accord ? La blessure elle va faire comme le sac à dos, elle va faire comme nos chaussures, comme nos pensées, comme nos émotions, comme mes bâtons, comme le saucifflard, comme le vent, comme la loi du GR20, comme nos coups de soleils, comme notre mental, elle va enfiler ses putains de chaussures, elle va arrêter de faire chier et elle va venir avec nous la blessure OK ? ALORS DEBOUT ET ON REPART POUR LA PUTAIN DE PROCHAINE ETAPE.
Musique d'ambiance https://www.youtube.com/watch?v=4QjZgdvzB-Q&ab_channel=TheHollywoodSymphonyOrchestra-Topic
A suivre.
Bordel ce build up à la fin !!!
gébandé !
Incroyable !
Sweet
CHAPITRE 78 UNE RENCONTRE DIVINE.
Maintenant déterminé à repartir, je force Léo à se lever. Qu'il se dépêche avant que je change d'avis.
-Attends attends. Je veux être sûr comprendre là. Si j'ai bien compris, tu veux repartir ?
-Dépêche toi de bouger ton gros cul de ce lit, le petit déjeuner nous attend au self. On a une mission à accomplir aujourd'hui.
-Excellent. Je t'attends dehors, 10 minutes max ( )
Arrivé au self dans les premiers, je bourrine le passage.
-Mais Célestin, je ne te reconnais plus.
-Mais est-ce que tu as au moins retiré le strapping pour voir si ça a dégonflé ?
-Non, on a pas le temps pour ça, le strapping va partir avec nous aussi. On a pas de temps à perdre.
-Tiens, c'est vous ? Déjà réveillé ? ça veut dire que vous repartez ? ça va mieux ?
-A priori oui, Célestin a l'air de se sentir mieux, on va donc tenter le coup.
-Oui, nous sommes prêts. On va forcer le passage, la blessure ne fera pas un pli.
-Mais... C'est génial !!! Super génial même ! Bravo Célestin ! C'est vraiment cool que vous repartiez ! Très bonne nouvelle !
-Merci. Bon ce petit déj est terminé, on ne se reverra sûrement pas avant ce soir alors hasta la vista et à ce soir !
[...]
-Bordel j'arrive pas à croire ce qui se passe, on est entrain de repartir tous les deux, j'y croyais plus du tout.
-Et donc ? Qu'est-ce que tu attends pour avancer ?
-Oui oui on y va. Déjà faut que je retrouve l'entrée du parcours, il me semble qu'elle est en haut de la route...
-Oh ! Regarde Célestin, un âne sur la route !
-Et donc ? Qu'est ce que ça peut bien me foutre ?
-Bah c'est génial ! On va pouvoir lui donner nos pommes ! Vu qu'on les mange jamais, ça va alléger nos sacs. Tiens petit âne... Mange
- Regarde comme il se régale... Oh... c'est trop mignon
-On doit bien être les deux seuls cons du GR20 à donner notre bouffe aux bêtes...
-T'inquiète pas que le Dieu du GR20 va nous le rendre.
En avançant sur la route, la blessure fait atrocement mal. C'est encore froid, c'est normal, mais on est sur le même seuil de douleur que la veille. Donc on avance doucement, mais sûrement. Lorsque l'on entre dans la forêt, on ne fait que discuter avec Léo.
On fait la technique de parler pour oublier les problèmes, comme je vous le disais il faut éviter d'être dans sa bulle, il faut parler parler parler. Sans arrêt. Et donc c'est ce qu'on fait.
On croise un trio d'hommes dans le sens inverse :
-Je vous conseille d'accélérer parce que y a deux nanas devant vous dans le même sens que le vôtre qui sont incroyablement belles, je vous conseille d'accélérer le pas
Plus loin, Léo se pose des questions.
-Tu crois que c'était vrai ? Ou que c'était ironique de sa part ?
-Le Dieu du GR20 ne devait pas nous récompenser pour avoir fait une offrande à l'âne ?
-Ayaaao c'est vrai ! Et j.. OH REGARDE SUR LE CHEMIN !
-Un lapin ! Mais c'est incroyable, c'est la première fois que je croise un lapin sur le GR20 !
-Pourquoi il a pas peur de nous ? C'est aussi la première fois que je vois un lapin qui s'enfuit pas.
Le lapin se met à courir vers nous.
Libre à vous de me croire, mais figurez-vous que le lapin est venu jusqu'à nos pieds, OUI, nos PIEDS, et il a levé la tête vers nous. Il nous a regardé quelques secondes et il est reparti dans les buissons.
-Je crois qu'on a le signe qu'on attendait. Le Dieu du GR20 vient de nous envoyer un messager, c'est une rencontre divine, je peux te l'assurer.
- Ce lapin n'est pas comme les autres. Et tu verras que tout ira bien maintenant, il est venu nous l'annoncer. Je te jure que ça va aller j'en suis sûr, j'ai un instinct, je sens que tout ira bien à partir de maintenant.
Et croyez-moi si vous voulez mais depuis la rencontre avec le lapin, ma blessure a presque disparu. Je ne sens presque plus rien, mais tout à fait soudainement c'est à la limite du miracle.
Musique d'ambiance https://youtu.be/WYeDsa4Tw0c?t=96
A suivre.
CHAPITRE 78 UNE RENCONTRE DIVINE.
Maintenant déterminé à repartir, je force Léo à se lever. Qu'il se dépêche avant que je change d'avis.
-Attends attends. Je veux être sûr comprendre là. Si j'ai bien compris, tu veux repartir ?
-Dépêche toi de bouger tes grosses fesses de ce lit, le petit déjeuner nous attend au self. On a une mission à accomplir aujourd'hui.
-Excellent. Je t'attends dehors, 10 minutes max ( )
Arrivé au self dans les premiers, je bourrine le passage.
-Mais Célestin, je ne te reconnais plus.
-Mais est-ce que tu as au moins retiré le strapping pour voir si ça a dégonflé ?
-Non, on a pas le temps pour ça, le strapping va partir avec nous aussi. On a pas de temps à perdre.
-Tiens, c'est vous ? Déjà réveillé ? ça veut dire que vous repartez ? ça va mieux ?
-A priori oui, Célestin a l'air de se sentir mieux, on va donc tenter le coup.
-Oui, nous sommes prêts. On va forcer le passage, la blessure ne fera pas un pli.
-Mais... C'est génial !!! Super génial même ! Bravo Célestin ! C'est vraiment cool que vous repartiez ! Très bonne nouvelle !
-Merci. Bon ce petit déj est terminé, on ne se reverra sûrement pas avant ce soir alors hasta la vista et à ce soir !
[...]
-B*rdel j'arrive pas à croire ce qui se passe, on est entrain de repartir tous les deux, j'y croyais plus du tout.
-Et donc ? Qu'est-ce que tu attends pour avancer ?
-Oui oui on y va. Déjà faut que je retrouve l'entrée du parcours, il me semble qu'elle est en haut de la route...
-Oh ! Regarde Célestin, un âne sur la route !
-Et donc ? Qu'est ce que ça peut bien me fo*tre ?
-Bah c'est génial ! On va pouvoir lui donner nos pommes ! Vu qu'on les mange jamais, ça va alléger nos sacs. Tiens petit âne... Mange
- Regarde comme il se régale... Oh... c'est trop mignon
-On doit bien être les deux seuls c*ns du GR20 à donner notre bouffe aux bêtes...
-T'inquiète pas que le Dieu du GR20 va nous le rendre.
En avançant sur la route, la blessure fait atrocement mal. C'est encore froid, c'est normal, mais on est sur le même seuil de douleur que la veille. Donc on avance doucement, mais sûrement. Lorsque l'on entre dans la forêt, on ne fait que discuter avec Léo.
On fait la technique de parler pour oublier les problèmes, comme je vous le disais il faut éviter d'être dans sa bulle, il faut parler parler parler. Sans arrêt. Et donc c'est ce qu'on fait.
On croise un trio d'hommes dans le sens inverse :
-Je vous conseille d'accélérer parce que y a deux nanas devant vous dans le même sens que le vôtre qui sont incroyablement belles, je vous conseille d'accélérer le pas
Plus loin, Léo se pose des questions.
-Tu crois que c'était vrai ? Ou que c'était ironique de sa part ?
-Le Dieu du GR20 ne devait pas nous récompenser pour avoir fait une offrande à l'âne ?
-Ayaaao c'est vrai ! Et j.. OH REGARDE SUR LE CHEMIN !
-Un lapin ! Mais c'est incroyable, c'est la première fois que je croise un lapin sur le GR20 !
-Pourquoi il a pas peur de nous ? C'est aussi la première fois que je vois un lapin qui s'enfuit pas.
Le lapin se met à courir vers nous.
Libre à vous de me croire, mais figurez-vous que le lapin est venu jusqu'à nos pieds, OUI, nos PIEDS, et il a levé la tête vers nous. Il nous a regardé quelques secondes et il est reparti dans les buissons.
-Je crois qu'on a le signe qu'on attendait. Le Dieu du GR20 vient de nous envoyer un messager, c'est une rencontre divine, je peux te l'assurer.
- Ce lapin n'est pas comme les autres. Et tu verras que tout ira bien maintenant, il est venu nous l'annoncer. Je te jure que ça va aller j'en suis sûr, j'ai un instinct, je sens que tout ira bien à partir de maintenant.
Et croyez-moi si vous voulez mais depuis la rencontre avec le lapin, ma blessure a presque disparu. Je ne sens presque plus rien, mais tout à fait soudainement c'est à la limite du miracle.
Musique d'ambiance https://youtu.be/WYeDsa4Tw0c?t=96
A suivre.
Aya, j'ai eu pareil l'année dernière en faisant compostelle
Je m'étais flingué le flechisseur de hanche et je boitais à bloc vers 900km, j'étais resté 3j sur place
Le lendemain je décide de reprendre, tant pis si je me blesse.
A un moment je traverse un parc et ya un écureuil qui vient vers moi, sûrement pour voir si j'ai pas de la bouffe à lui donner. J'ai rien mais je tend la main quand même.
Il m'a littéralement serré la main, enfin un doigt avec ses petites papates et ses griffes. Il est resté pendant 5s et il s'est barré.
J'ai fini mon étape, difficilement quand même. Le lendemain j'allais beaucoup mieux.
Bordel
Le 28 août 2023 à 21:41:53 :
Aya, j'ai eu pareil l'année dernière en faisant compostelleJe m'étais flingué le flechisseur de hanche et je boitais à bloc vers 900km, j'étais resté 3j sur place
Le lendemain je décide de reprendre, tant pis si je me blesse.
A un moment je traverse un parc et ya un écureuil qui vient vers moi, sûrement pour voir si j'ai pas de la bouffe à lui donner. J'ai rien mais je tend la main quand même.
Il m'a littéralement serré la main, enfin un doigt avec ses petites papates et ses griffes. Il est resté pendant 5s et il s'est barré.
J'ai fini mon étape, difficilement quand même. Le lendemain j'allais beaucoup mieux.Bordel
CHAPITRE 78 UNE RENCONTRE DIVINE.
Maintenant déterminé à repartir, je force Léo à se lever. Qu'il se dépêche avant que je change d'avis.
-Attends attends. Je veux être sûr comprendre là. Si j'ai bien compris, tu veux repartir ?
-Dépêche toi de bouger tes grosses fesses de ce lit, le petit déjeuner nous attend au self. On a une mission à accomplir aujourd'hui.
-Excellent. Je t'attends dehors, 10 minutes max ( )
Arrivé au self dans les premiers, je bourrine le passage.
-Mais Célestin, je ne te reconnais plus.
-Mais est-ce que tu as au moins retiré le strapping pour voir si ça a dégonflé ?
-Non, on a pas le temps pour ça, le strapping va partir avec nous aussi. On a pas de temps à perdre.
-Tiens, c'est vous ? Déjà réveillé ? ça veut dire que vous repartez ? ça va mieux ?
-A priori oui, Célestin a l'air de se sentir mieux, on va donc tenter le coup.
-Oui, nous sommes prêts. On va forcer le passage, la blessure ne fera pas un pli.
-Mais... C'est génial !!! Super génial même ! Bravo Célestin ! C'est vraiment cool que vous repartiez ! Très bonne nouvelle !
-Merci. Bon ce petit déj est terminé, on ne se reverra sûrement pas avant ce soir alors hasta la vista et à ce soir !
[...]
-B*rdel j'arrive pas à croire ce qui se passe, on est entrain de repartir tous les deux, j'y croyais plus du tout.
-Et donc ? Qu'est-ce que tu attends pour avancer ?
-Oui oui on y va. Déjà faut que je retrouve l'entrée du parcours, il me semble qu'elle est en haut de la route...
-Oh ! Regarde Célestin, un âne sur la route !
-Et donc ? Qu'est ce que ça peut bien me fo*tre ?
-Bah c'est génial ! On va pouvoir lui donner nos pommes ! Vu qu'on les mange jamais, ça va alléger nos sacs. Tiens petit âne... Mange
- Regarde comme il se régale... Oh... c'est trop mignon
-On doit bien être les deux seuls c*ns du GR20 à donner notre bouffe aux bêtes...
-T'inquiète pas que le Dieu du GR20 va nous le rendre.
En avançant sur la route, la blessure fait atrocement mal. C'est encore froid, c'est normal, mais on est sur le même seuil de douleur que la veille. Donc on avance doucement, mais sûrement. Lorsque l'on entre dans la forêt, on ne fait que discuter avec Léo.
On fait la technique de parler pour oublier les problèmes, comme je vous le disais il faut éviter d'être dans sa bulle, il faut parler parler parler. Sans arrêt. Et donc c'est ce qu'on fait.
On croise un trio d'hommes dans le sens inverse :
-Je vous conseille d'accélérer parce que y a deux nanas devant vous dans le même sens que le vôtre qui sont incroyablement belles, je vous conseille d'accélérer le pas
Plus loin, Léo se pose des questions.
-Tu crois que c'était vrai ? Ou que c'était ironique de sa part ?
-Le Dieu du GR20 ne devait pas nous récompenser pour avoir fait une offrande à l'âne ?
-Ayaaao c'est vrai ! Et j.. OH REGARDE SUR LE CHEMIN !
-Un lapin ! Mais c'est incroyable, c'est la première fois que je croise un lapin sur le GR20 !
-Pourquoi il a pas peur de nous ? C'est aussi la première fois que je vois un lapin qui s'enfuit pas.
Le lapin se met à courir vers nous.
Libre à vous de me croire, mais figurez-vous que le lapin est venu jusqu'à nos pieds, OUI, nos PIEDS, et il a levé la tête vers nous. Il nous a regardé quelques secondes et il est reparti dans les buissons.
-Je crois qu'on a le signe qu'on attendait. Le Dieu du GR20 vient de nous envoyer un messager, c'est une rencontre divine, je peux te l'assurer.
- Ce lapin n'est pas comme les autres. Et tu verras que tout ira bien maintenant, il est venu nous l'annoncer. Je te jure que ça va aller j'en suis sûr, j'ai un instinct, je sens que tout ira bien à partir de maintenant.
Et croyez-moi si vous voulez mais depuis la rencontre avec le lapin, ma blessure a presque disparu. Je ne sens presque plus rien, mais tout à fait soudainement c'est à la limite du miracle.
Musique d'ambiance https://youtu.be/WYeDsa4Tw0c?t=96
A suivre.
Tu te fais signaler constamment ?
Le 29 août 2023 à 16:19:44 :
Comment ça se fait que tes posts disparaissent comme ça ?
Tu te fais signaler constamment ?
Aucune idée
Je reçois pas de signalement pourtant
CHAPITRE 79 OBJECTIF BALLONE
On continue notre marche et miraculeusement, je me sens mieux. La blessure est toujours là mais d'un coup, la douleur a quasi disparu. Je marche sans y penser du coup.
Je ne marche pas "normalement" mais le rythme est retrouvé, nous avançons à la même allure qu'avant, on peut même se permettre de redoubler les gens.
En sortant de la forêt, on se retrouve sur un site magnifique, proche d'une cascade. On contourne par le dessus une espèce de refuge minuscule où on peut apparemment se ravitailler, mais nous on perd pas de temps on passe puisqu'on se sent magnifiquement bien.
Dans le contournement, on recroise deux petites vieilles connaissances, qu'on ne manquera pas de doubler, encore et encore.
On leur met une véritable avance. L'année dernière j'étais à leur place, larouetourne tourne
On recroise de magnifiques petites cascades d'eau. Le début de cette étape rappelle fortement le départ du Nord, dans la montée des Anglais. Le moral repart donc à la hausse. Rien à voir avec hier !!!
On finit par arriver à une passerelle. On sent qu'il va faire très très chaud aujourd'hui, alors on se dit qu'heureusement qu'on est parti tôt, parce qu'on s'apprête à faire une montée interminable, la première vallée est à l'ombre à cette heure-ci. On va monter dans une montagne, ensuite on va changer de vallée en tournant à droite, il y aura une très grosse montée longue mais pas très pentue, puis une montée très raide et très dure sur la troisième vallée.
Heureusement que je me sens un peu mieux parce que faire ça en boîtant comme hier... je serai reparti en arrière je crois.
Mais procédons d'abord par étape : d'abord la première vallée, grande montagne à l'ombre pour l'instant. Le décor est fantastique : il y a pleins de fleurs, de toutes les couleurs, des bonnes odeurs, et à la fois une ambiance très mortuaire à cause de précédents incendies, d'orages qui ont fait cramer les arbres. On longe un petit cours d'eau avec des cascades.
Il y a pas mal de trous d'eau pour se baigner mais à l'ombre et à cette heure-ci ça donne pas trop envie.
Ici, on voit le bout de la première vallée, faut qu'on aille tout au bout, puis après tout à droite pour attaquer la seconde vallée :
Ambiance un peu à la Avatar avec les arbres grands et plats avec les branches.
Une fois en haut, on fait une petite pause graine de 10 minutes. On est vraiment content d'être là, toujours en course, on se sent bien, pourvu que ça dure le plus longtemps possible.
Mais la joie sera de courte durée.
En effet, on aperçoit deux femmes derrière nous qui nous font des signes.
- Bon sang, les deux vieilles biques
[...]
-Bah alors ??? Vous allez bien ?
-Bah oui comme vous pouvez le voir
-Comment ça se fait qu'on vous a pas vu ces deux derniers jours ?
-Bah... Peut-être parce qu'on était pas dans les mêmes refuges...
-Bah oui, ils étaient à Vaccaghia et nous à Manganu avant-hier et hier soir on a réservé la chambre d'hôtel et eux sûrement le dortoir.
-Non non allez-y passez devant, on fait une ptite pause nous.
-Ok bon bah vous nous rattraperez !
[...]
-Normalement elles avancent bien, à bon rythme, logiquement on devrait pouvoir marcher sans avoir à les rattraper, on les a laissé pas mal d'avance là. Espérons qu'on ait la paix toute l'étape.
-Prions. Ces deux biques m'énervent.
A SUIVRE
Données du topic
- Auteur
- Phowa
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- 20 juin 2022 à 22:17:10
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