RISITAS - Mon aventure GR20 avec mon pote !
Le 03 octobre 2023 à 05:12:01 :
L'op qui nous a tous feinté avec son retour
Non non je suis bien de retour, disons que je vais revenir dans les prochains jours, cette semaine avec un peu de chance ou début de semaine prochaine. Vraiment désolé, c'est la course avec le boulot, on est dans une période très intense.
(Faut bien des esclaves pour financer les migrants )
SWEEET
Désolé les kheys, le travail a continué de s'accumuler. Malheureusement ça va encore empirer en novembre, mais je vais essayer de vous faire plusieurs sweets dans le mois quand même.
La sweet est très importante, je ne veux pas la gâcher, je prends mon temps pour en faire une belle. Mais elle va venir dans quelques jours.
Bon on m'a banni avec le pseudo MessiAnkara.
J'écris la Sweet
CHAPITRE 86 LE MUR.
Avant de démarrer ce chapitre, je tiens à m'excuser pour cette sweet très tardive. Beaucoup de travail en ce moment, beaucoup de déplacement professionnel qui me laisse moins de temps pour écrire les sweets. Il est donc conseillé de relire le chapitre 85 pour se remettre dans le bain si vous le souhaitez.
La soirée au refuge de Ballonne se termine. Espérons que nous ayons pris des forces parce que demain, c'est le Mur.
Demain, c'est l'étape la plus difficile de notre GR20. Et comme je l'avais annoncé dans le précédent chapitre, cela va véritablement swinguer.
Un mur verticale de 1200 m à gravir
Et une descente verticale de 1200 m à descendre.
Nous dormons et nous nous levons comme prévu à 5h30 environ. Une grosse journée nous attend, plus de 8h30 de marche, sans compter les pauses donc il va falloir prendre très au sérieux ce qui s'annonce aujourd'hui.
Il fait nuit, on prend notre lampe frontale pour aller déjeuner dehors dans le froid absolu, malgré nos doudounes.
Alors qu'on s'installe pour manger, le groupe d'Olivier est déjà sur le départ.
Eh ben ils ne perdent pas de temps ! (Ils ont raison vu ce qui s'annonce... )
Une fois que le petit déj se termine, on revient à la tente, nos deux voisins ( ) sont déjà partis depuis longtemps.
On dirait qu'on part en dernier alors qu'il est à peine 5h30
De toute façon avec Léo on est tellement bon cette année qu'on va, comme d'habitude, doubler tout le monde.
Eh bien c'est parti ! Nos sacs sont bouclés, je vois un Léo très concentré, et surtout très impatient d'aller à la rencontre du Dieu du GR20, sur le toit de la Corse, au Monte Cintu.
Dans ma tête, j'hésite énormément à y aller aussi, tout dépendra de l'état de forme au moment venu et de ma blessure. Parce qu'il reste encore quelques jours de marche quand même. Il faut songer aussi à s'optimiser, et ça passe par ce genre de décisions. Donc on verra une fois qu'on aura l'occasion de bifurquer vers le Monte Cintu.
Déjà le point positif : je continue l'aventure. Souvenez-vous, je m'étais blessé à la cheville et par miracle, j'ai guéri en marchant. Et également, j'avais la possibilité de redescendre dans un village plus bas pour prendre un bus et m'emmener directement à Asco aujourd'hui. Je ne voulais surtout pas faire ça, car c'est tricher, moi je garde mon objectif : terminer à Calenzana. Donc bonne nouvelle, je pars avec Léo et ne prend pas le bus !
On va surement souffrir aujourd'hui, mais on va recroiser certainement le petit groupe d'Olivier, ou nos petits amis Belges, et espérons surtout ne pas croiser les deux vieilles biques.
En tout cas on s'engage et la montée arrive vite. Voilà le Mur.
-Célestin, nous y voici. Tu vois le passage là-haut ? La petite brêche ?
-Oui je vois oui, c'est là qu'on va ?
-Haha... Bon et ben... On va faire comme d'habitude, y aller à notre rythme et pas à pas... Sans regarder l'objectif. Au bout d'un moment on arrivera bien en haut. Dans quel état je l'ignore mais nous y serons.
D'en bas, tout paraît calme. C'est le silence, l'énergie est encore à son max, les poumons sont au repos. Mais on a l'habitude maintenant et on sait ce qui nous attend : un enfer au milieu de la beauté de ce Mur.
On voit des gens déjà engagé, ils sont au premier tiers... et ça n'a pas l'air de bien avancé vite... Beaucoup de randonneurs font des pauses.
Bon sang, ça a l'air d'être sévèrement hard
Le départ est plutôt tranquille, la pente est normale mais au bout de 100 mètres de distance, ça commence à grimper, ça devient de l'escalade sur de grandes dalles de rochers.
C'est un avantage parce qu'on change de muscle, c'est agréable, mais au bout d'un certain temps, on fatigue plus vite que la marche.
Et puis alors le soleil a du mal à se lever, on est dans l'ombre, il fait assez froid malgré les efforts physiques.
Dans ces grandes dalles de rocher que nous escaladons, nous rencontrons notre premier randonneur de la journée, qui est dans le même sens que nous et que nous avons rattrapé.
C'est un jeune de notre âge qui a l'air assez sportif, il est quasi à la même vitesse que nous, mais nous le dépassons quand même. On s'arrête tous les trois pour reprendre notre souffle.
-Ouai merci et vous les gars ?
-ça va oui, on grimpe cette jolie montagne doucement mais surement
-Ouai, c'est bien la sortie entre les deux montagnes la haut qu'il faut viser n'est ce pas ?
-Oui c'est ça. Allez Célestin, on y retourne, on va aller faire une pause graine un peu plus haut.
-Ok, bonne journée et bon courage !
Lui aussi monte et il nous suit de près, il a de la réserve le gars. Les distances se tiennent et on a l'impression que ça devient une compétition entre lui et Léo.
Léo a pris goût à la compétition, et je le vois dans son regard. Il aime être devant, il n'aime pas être derrière. Quand il rentre dans le mode "compétition", il lance énormément de regard derrière lui pour voir si son concurrent le suit de près ou non. Il faisait déjà ça en entraînement à Fontainebleau dans les 25 bosses. Et quand il rentre dans ce mode compétition, il devient imbattable le bougre.
Arrivé un moment, on prend un virage et on retrouve le groupe d'Olivier assis, en faisant la pause. On les as déjà rattrapé
Oh la la qu'on est bon. On est très fort.
Les meufs du groupe nous regardent avec dépit (les hommes aussi d'ailleurs), presque vexé qu'on les ait rattrapé.
-Oui on va s'arrêter là quelques minutes pour reprendre des forces, on a quelques graines avec nous.
Le suiveur derrière nous passe devant et prend de l'avance sur nous.
-Reposez-vous bien, nous on repart on s'est suffisamment reposé. Allez les gars ! On se retrouve en haut ok ?
Mine de rien, c'est assez incroyable, la montée paraît jusque là assez normale mais j'ai déjà épuisé mes deux litres d'eau.
Plus aucune goutte d'eau sans le saint Camel bag
Signe tout de même que l'étape commence fort. Parce qu'habituellement j'use 1 à 1,5 L d'eau par jour de marche.
Miraculeusement, une rivière sauvage apparaît derrière un rocher. Pas le choix, je prend l'eau et rempli mon Camel Bag.
-On est assez haut déjà, y a surement pas d'animaux qui traîne en haut de la montagne pour chier dans l'eau.
-Je pense aussi, ça doit être suffisamment potable. Enfin j'espère...
On repart après cette petite pause. Le plus facile est derrière nous. Place à la monstruosité maintenant.
SWEET ?
SWEET
Un peu courte mais on prend on prend !
CHAPITRE 87 LA POINTE DES EBOULIS PARTIE 1
Après cette petite pause graine au premier tiers voire premier quart du Wall (Mur en anglais ), nous reprenons notre montée.
On sent qu'on commence à monter en altitude, quand on regarde derrière soi, une drôle de petite sensation nous parcoure le corps. Mini sensation de vertige, et pourtant, Léo et moi on est pas trop sensible vis-à-vis du vertige. Certains pourraient se retrouver bloqués au milieu de la montée je pense.
Il fait de plus en plus frais vu qu'on monte en altitude, y a même du vent qui commence à apparaître.
Mon nez coule, je n'arrête pas de me moucher à cause du froid et de la marche. Je déteste ça.
Au bout d'un moment, on rattrape rapidement le groupe d'Olivier.
-Allez-y passez devant si vous voulez hein...
-Oh non, on va faire un bout de marche avec vous tiens. On a le temps.
-Oui, vous inquiétez pas, on vous suit. Avancez normalement.
-Ok les gars, n'hésitez pas à nous dire si vous voulez passer devant et on vous fait la place.
-ça marche ! Mais tranquille, on passera devant plus tard peut-être.
On marche quelques minutes comme ça. Sauf qu'en réalité, c'était beaucoup plus lent que ce qu'on pensait.
On commence par sentir que les deux derniers du groupe avaient la pression de nous avoir derrière eux, parce qu'ils sentaient que nous marchions plus vite Léo et moi. Quelqu'un derrière toi qui te suis à la trace, je peux comprendre que ça te fout la pression, tu te sens comme une merde qui n'a pas de force et qui n'a pas le choix de laisser la place.
Tu sens la respiration de celui derrière toi et ça te gave rapidement, surtout dans une montée telle que le Wall.
Léo pense comme moi et ralentit et me fait signe de m'arrêter.
-Attends attends Célestin, arrête toi deux minutes.
-On va les laisser prendre un peu d'avance parce qu'ils n'avancent vraiment pas vite là.
-J'avoue, je pensais pas qu'on irait aussi lentement là.
-Ou alors on les double ? Qu'est ce qu'on fait ?
-Faisons ça alors parce que là ça me coupe dans mon rythme finalement et j'aime pas ça du tout, ça me fatigue presque. Par contre ça va pas être simple de les doubler parce que le passage devient technique là.
-Pas grave. Fonçons dans le tas et doublons les !
Avec Léo, on accélère le pas, presque trop vite même, on les rattrape à toute allure.
Sans prévenir nous coupons carrément le pas à la fille de derrière qui grimpe, comme on couperait la parole à quelqu'un.
Surpris de nous voir une nouvelle fois les rattraper (3ème fois depuis le départ ce matin), ils continuent à marcher en collant la droite, comme on serre à droite sur une autoroute pour laisser les Ferrari sur la gauche doubler.
On sent une admiration dans leur regard. Ils sont essouflés comme des sauvages, on dirait qu'ils sont à bout de leur force mais ils voient deux gars les doublés à toute allure, comme deux fusées d'artifice qui ne demandent qu'à exploser vers les cieux.
Léo avance super vite, j'ai presque du mal à le suivre dans ce passage technique. On ne marche pas forcément plus vite là, on doit "grimper" plus vite, faire des grandes enjambées en montant sur des rochers pour doubler.
Moi je fais comme si je souffrais pas pour m'humilier en dépassant les autres et m'écrouler en crachant mes poumons comme une merde, donc je fais ce style de visage : alors qu'au fond de moi, c'est plutôt ça :
Allez, encore deux ou trois personnes à doubler et je pourrais reprendre mon souffle à l'abri des regards.
- Allez-y les gars passez devant
-C'est bon on est tranquille maintenant, on va pouvoir avancer à notre rythme.
Jusque là on a du faire les deux tiers de la montée. Au loin, loin devant nous, on retrouve le jeune homme que nous avions vu vers le premier tiers :
Ce regard de Léo veut tout dire :
"Il est là. Il ne m'échappera pas".
On arrive quasiment vers la brêche et on constate qu'en réalité, bah ce n'est pas la fin de la montée, NON ! Il y a encore une bonne grosse montée jusqu'à une autre brêche direction Nord-Ouest.
Bordel. Comment prendre un coup sur la tête. Tu crois que tes efforts sont finis, tu découvres que tu dois encore pousser, encore et encore pendant un petit moment.
Dans cette nouvelle montée, Léo commence sérieusement à me distancer. Je suis sûr que ce taré s'est mis dans la tête d'arriver en haut du Wall avant le gars. Il s'est mis en mode course. Il est tellement loin que je ne peux même pas lui demander de m'attendre.
Ma foi c'est pas grave, il faut laisser les gens à leur rythme c'est le seul moyen de bien gérer les efforts. J'ai toujours dit à Léo de ne pas m'attendre s'il va plus vite, on finira de toute manière par se rejoindre.
Le vent devient de plus en plus violent. Il fait aussi sacrément froid. La température est même glaciale.
Je ne m'arrête pas. Je continue parce que si je stoppe, je crois que je vais finir en glaçon. On se rend pas compte là mais on est entrain de geler. Il fait vraiment vraiment froid d'un coup. L'effet de l'altitude.
Je sens qu'il ne faut pas que je m'arrête. Comme un instinct de survie. Alors je continue. Léo est déjà arrivé à la brêche il fait un regard rapide derrière et il trace.
-Bordel mais il commence déjà la descente sans m'attendre ce fou ?
Je fatigue, le souffle m'épuise. Heureusement que j'arrive au bout. Je me reposerai sur la brêche, là il faut que je continue encore quelques mètres.
Je finis par arriver enfin à la brêche. Et là stupeur : énorme montée qui nous attend encore.
-AYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA C'EST PAS ENCORE FINI !
Je comprends alors pourquoi Léo avait tracé, je le vois maintenant dans la montagne qui cachait la montagne cachée et il est cote à cote avec le gars.
Les deux hommes ont l'air d'avoir leur égo, chacun veut dépasser l'autre, ça se voit, ils veulent être les premiers arrivés en haut, comme le premier homme arriver sur la lune.
Bref, moi, je continue ma route. Sur la brêche, je me rends compte que les conditions vont encore être bien plus difficile.
En effet, un vent monstrueux digne de la tempête Ciaran va nous pousser à contre-sens dans la montée.
C'est le Dieu du GR20 qui est là. Enfin.
Son souffle nous met à l'épreuve, comme les dernières difficultés de la montée. Le boss finale.
Avec ce vent, le froid est multipliée par quatre.
La morve qui coule de mon nez est instantanément congelée.
Toujours sur la brêche avant d'entamé la montée, je me retourne pour voir où en est le groupe.
Je vois Olivier qui a distancé son groupe, il les retrouvera surement ici, où je suis. Olivier est proche de moi, il m'a rattrapé un peu, on voit l'expérience du guide.
Bref, y a encore une sacrée montagne à gravir, direction la brêche Nord-Est maintenant, l'ascension n'est pas encore terminée.
Il va falloir être fort, très fort, alors que Léo, lui est déjà proche du sommet de ce troisième col.
SWEET ?
Données du topic
- Auteur
- Phowa
- Date de création
- 20 juin 2022 à 22:17:10
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