[PAVE ARGUMENTATIF] Pour en finir une bonne fois pour toute avec le débat d'avortement
bon alors avant de commencer, je tiens à dire que le pavé n'est pas de moi mais de
UnForum-Normal3 (paix à son pseudo)
et je le poste après avoir vu les différents avis entre ce topic à propos de l'avortement donc on va y FINIR une BONNE FOIS POUR TOUTE
Voici le pavé :
I. LES ARGUMENTS D'ORDRE BIOLOGIQUE
1. « Ce n’est qu’un amas de cellules »
Deux objections à répondre à cet argument.
Premièrement, ce n’est pas parce que l’embryon, au tout début de son développement, n’a pas encore une apparence humaine, que cela lui enlève son humanité intrinsèque et son caractère vivant pour autant. Vous et moi sommes nous-mêmes des amas de cellules à notre échelle également. C’est simplement la définition de tout être vivant. Cela ne signifie pas que nous ne sommes pas humains ou que nous ne sommes pas vivants.
Deuxièmement, quand bien même on se baserait sur le critère de l'apparence et de la taille pour légitimer si un embryon est un être humain ou non, la comparaison à un amas de cellules ne serait possible uniquement dans les toutes premières semaines de la grossesse. A partir de 7 semaines de grossesse, les bras et les jambes sont déjà formés, les orteils et les doigts sont bien définis, la tête s'arrondit progressivement et le cou se redresse. A 10 semaines, les principaux organes et tissus sont formés.
Source : https://naitreetgrandir.com/fr/grossesse/trimestre1/fiche.aspx?doc=grossesse-developpement-foetus-embryon
En supposant que le critère de la forme humaine soit valable pour légitimer l’avortement, il faudrait dans ce cas-là que les partisans de l’avortement revoient la limite légale et l'abaissent largement en-dessous des 12 semaines conventionnelles.
2. « Ses organes ne sont pas formés en totalité »
Le degré de formation des organes est autre argument souvent utilisé par les pro-choix mais qui repose sur une interprétation purement arbitraire encore une fois. Certains vont exiger un cœur qui bat, d’autres vont exiger des poumons qui respirent (à titre d’exemple) pour légitimer le fait que l’embryon soit vivant ou non, etc.
Répondons donc brièvement à ces deux cas de figure (cela aurait pu être n’importe quel autre organe mais ceux-là sont les plus cités quand il s’agit de définir la vie intra utero).
Premièrement, les premiers battements du cœur apparaissent à partir de la 4ème semaine de grossesse (même source que ci-dessus), ce qui supposerait d’abaisser la limite légale d’avortement de 12 semaines à 4 semaines dans le cas où l’on considère que l’on commence à vivre lors des premiers battements de notre cœur.
Deuxièmement, le foetus n’utilise pas ses poumons pendant la grossesse tout simplement car il n’en a pas besoin, jusqu’à la naissance son apport d’oxygène est garanti par le placenta (qui contient à la fois le sang maternel et le sang du fœtus).
Source : https://www.allodocteurs.fr/grossesse-enfant/grossesse/foetus/comment-le-foetus-respire-dans-le-ventre-de-sa-maman_2084.html
Pour finir : tous les organes d’un bébé ne sont pas constitués de manière définitive non plus, même après la naissance. C’est le cas notamment des organes génitaux et du cerveau, qui continuront de se développer durant plusieurs années (le cerveau continue de se développer même à l’âge adulte).
Sources : https://www.sciencesetavenir.fr/sante/a-l-age-adulte-une-partie-du-cerveau-continue-a-grandir_109495
http://sante.lefigaro.fr/article/comment-le-cerveau-grandit-avec-l-age/
Le niveau de développement des organes n’est donc certainement pas un argument pertinent ni objectif.
3. « L’embryon est comparable à un spermatozoïde »
Version plus vulgaire : "Et quand tu te branles, c’est un génocide peut-être ?"
Blague à part, l’embryon est un organisme à part entière, issu de la fécondation d’un gamète femelle (l’ovule) par un gamète mâle (le spermatozoïde), et qui forme un tout. Le spermatozoïde est une cellule faisant partie de ce tout, mais ne constitue pas un organisme complet à lui seul. Le spermatozoïde seul sera incapable de se développer et de se reproduire, y compris avec l’apport des bons nutriments, à l’inverse de l’embryon. Tuer un spermatozoïde n’est pas tuer un être humain, car le spermatozoïde seul ne constitue pas un organisme à part entière. Un spermatozoïde ne donnera jamais un nouveau-né après 9 mois de développement, contrairement à un embryon.
Je ne prends même pas la peine de mettre de sources pour une réponse aussi évidente, tout ce que je dis là est vérifiable dans n’importe quel livre de SVT d’un collégien.
4. « Tant qu’il n’est pas viable, il n’est pas une personne »
Le critère de la viabilité consiste à définir le fœtus comme une personne à part entière à partir du moment où il serait en mesure de survivre indépendamment de sa mère. Or il existe des failles évidentes dans cet argument, car il revient à considérer l’indépendance physique potentielle comme une condition nécessaire de la personne.
Premièrement, il existe des personnes déjà existantes et qui sont dépendantes physiquement d’autrui pour continuer à vivre. C’est le cas par exemple des personnes dont la survie dépend d’une transplantation d’organes (greffe de cœur ou de rein par exemple). C’est le cas également des personnes âgées en fin de vie, qui sont supervisées en permanence par des centres hospitaliers, par des auxiliaires de vie, par des équipements médicaux particuliers. Seriez-vous prêt à assumer que ces gens-là ne sont pas des personnes à part entière uniquement car ils dépendent physiquement d’autrui pour survivre ? Ceux qui soutiennent que la viabilité constitue la frontière décisive à l’une des extrémités de la vie, doivent nous expliquer pourquoi il n’en va pas de même à l’autre extrémité.
Deuxièmement, ce critère constitue une frontière beaucoup trop instable et arbitraire. L’OMS fixe le seuil de viabilité du fœtus à 22 semaines d’aménorrhée (ou bien lorsqu'il dépasse 500 grammes).
Source : https://www.insee.fr/fr/mr/metadonnees/definition/c1394
Or, certains nourrissons naissent plus tard sans être viables, tandis que d’autres parviennent à survivre malgré une naissance plus précoce. En raison des progrès de la médecine, la zone de survie potentielle ne cesse de reculer. Or il semble y avoir quelque chose d’arbitraire dans l’idée d’une frontière mouvante, car il nous faudrait alors déclarer : "L’année dernière, à ce même stade de développement, le fœtus n’aurait pas été une personne, mais puisque l’on a modernisé les équipements de l’unité de soins intensifs, il s’agit bien aujourd’hui d’une personne". Ceci n’est pas cohérent.
5. « Il ne devient une personne qu’à la naissance »
Selon ce critère, le passage du fœtus par le vagin lors de l’accouchement transformerait soudainement une « chose » contenue dans le corps de la mère, en un être humain complet détenteur de droits.
Supposons une expérience de pensée où le ventre de la mère enceinte serait transparent et où nous pourrions voir à travers celui-ci. Pourrions-nous continuer à dire qu’il ne s’agit que d’une chose ? Je ne pense pas, et encore moins lors des dernières étapes du développement.
Le problème d’une telle conception est donc qu’elle résulte dans le fait que le fœtus reste hors de notre vue, et non pas de l’avènement soudain d’une personne à l’instant précis de la naissance. Un tel point de vue est analogue à l’idée que la mort et la famine seraient moins graves quand elles ont lieu dans un pays éloigné et que nous en sommes moins conscients. On peut le penser, mais ça n'est pas objectivement acceptable.
Enfin, la similitude entre les fœtus en fin de grossesse et les bébés prématurés, met à mal l’argument selon lequel la naissance correspondrait au stade d’apparition de la personne. Certains bébés prématurés survivent à un accouchement après 6 ou 7 mois de grossesse. Pourquoi eux seraient des personnes, et pas les autres bébés dans le ventre de leur mère à 8 mois par exemple ?
6. « L’embryon est comparable à un parasite dépendant des ressources de sa mère ; elle a donc légitimement le droit de s’en débarrasser »
L’embryon est pourtant parfaitement différenciable d’un parasite, tout simplement car il appartient à l’espèce humaine. Or un parasite est, par définition, un organisme animal ou végétal qui se nourrit strictement aux dépens d’un organisme hôte d’une espèce différente, de façon permanente ou pendant une phase de son cycle vital.
Source : http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/parasite/58023
On voit bien que cette définition ne peut pas s’appliquer à l’embryon, car il n’est pas issu d’une espèce différente mais bel et bien de la même espèce que sa mère (en l’occurrence l’espèce humaine).
Quant critère de la dépendance, qui stipule qu’il ne survit uniquement grâce aux ressources de sa mère (qui est d'ailleurs déjà partiellement traité dans le point n°4), cela est autant vrai pour un embryon que pour un bébé après sa naissance. Tout bébé est en effet dépendant des ressources d’autrui. Est-ce que l’on va considérer le très jeune bébé comme un "parasite" et pouvoir se débarrasser de lui, simplement sous prétexte qu’il est incapable de survivre seul ?
Le fait de savoir que sa survie dépend de nous devrait au contraire nous pousser à le protéger, et non pas à le laisser mourir.
II. LES ARGUMENTS D'ORDRE PHILOSOPHIQUE
7. « Le fœtus n’est pas un être humain mais simplement un être vivant d’un rang inférieur ou égal à celui des animaux »
C'est le fameux argument anti-spéciste (souvent utilisé par les vegans, végétariens, etc.), qui en gros nous dit : "si tu refuses l'avortement, tu dois commencer par arrêter de tuer et de manger des animaux". Biologiquement, il est vrai que l’Homme appartient au règne animal.
Mais le paradoxe de cette argumentation vient de la comparaison entre le droit animal et celui de l’être humain. Les droits de l’homme sont relatifs à l’espèce humaine. On n’a pas encore vu des lions refuser de tuer des antilopes sous prétexte que les antilopes auraient le droit de vivre. On a pas encore non plus vu un lion défendre son droit à la vie. Un animal qui mange un autre animal n’agit pas de façon immorale. Il suit sa nature.
L’homme peut soit user de la violence pour survivre ; ou au contraire, l’homme peut échanger et commercer avec d’autres hommes et donc survivre en respectant la vie des autres êtres humains quelles que soient leur race, la couleur de leur peau ou de leur sexe. C’est la différence fondamentale entre les animaux et les êtres humains. Les premiers n’ont pas de libre-arbitre, les autres si. Les enfants en très bas âge ne défendront pas leur droit à la vie non plus, mais ce ne sont pas des animaux pour autant. Il sera dans la nature même de leurs corps de se comporter comme des êtres humains, s’ils le désirent. L’être humain a le choix de se comporter comme un animal (en mordant son supérieur par exemple), par contre le chien n’a pas le choix de se mettre à lui parler et de lui raconter ses états d’âme, tout simplement car ce n’est pas dans sa nature et qu’un chien ne s’exprimera jamais comme un être humain.
8. « Le fœtus n’est pas un être humain mais un être humain potentiel »
Je pense que cet argument constitue LE point central du débat autour de l’avortement. La plupart des pro-choix ou pro-IVG défendent l'idée que l'embryon ou le foetus n'est qu'un être humain potentiel et que donc il n'aurait pas un droit absolu à la vie pour cette raison.
Le problème, c'est que même en admettant que le fœtus serait un être humain potentiel, ça ne donne pas le droit de le tuer pour autant.
Je m'explique : un être humain (né ou pas) est toujours en potentialité lui-même. Il est tendu vers des fins et utilise des moyens pour les atteindre. Par exemple, lorsque quelqu’un investit dans un diplôme, il n’est pas diplômé à l’instant t mais réalisera son objectif et donc ses potentialités une fois réussi l’examen attribuant le diplôme. Mais tant qu'il n'a pas décroché le diplôme en question, il n'est toujours qu'un diplômé potentiel.
Autre exemple : on peut aussi dire que les enfants ne sont que des adultes potentiels. Or, légitimer l’avortement parce que l’embryon et le fœtus ne sont que des êtres humains potentiels, cela reviendrait à légitimer des crimes infanticides parce que des enfants ne sont que des adultes potentiels.
La notion de potentialité est en réalité inhérente à chaque individu, et elle ne peut pas constituer un motif de suppression de la vie.
Ensuite, si on se place du point de vue biologique, il n’y a pas de rupture dans le développement à partir de la fécondation. Tout ce qui fait de vous la personne que vous êtes aujourd’hui était déjà contenu dans l’embryon d’un millimètre. Cet organisme humain, avec son ADN unique, reste le même depuis l’embryon jusqu’à la mort. Tout ce qui fait de l’humain un humain est contenu dans l’embryon dès la fécondation. La seule chose qui change étant le stade de développement, développement qui n’est en réalité jamais rompu, même après la naissance.
Aujourd’hui encore, même étant adulte, votre développement n’est pas fini. La vie n’est rien d’autre qu’un processus permanent de développement, sans discontinuités ni interruptions, de l’embryon jusqu’à la mort
15. « Si on pénalise l’avortement, on reviendra aux effet néfastes des avortements illégaux, mettant en danger la vie de la mère »
Celui-là aussi est un des arguments qui revient en boucle de la part des partisans de l’avortement. Si on interdit l’avortement, alors on reviendrait à la tragédie des avortements clandestins d’antan (on nous rabâche souvent la même image des cintres où des aiguilles à tricoter en nous demandant, de manière à nous faire culpabiliser : « vous voulez revenir à ça ? »), et ce seul fait justifierait de maintenir l’avortement légal.
Premièrement : aujourd’hui, avortement illégal ne rime plus avec insécurité. Même pratiqués dans l’illégalité, bon nombre d’avortements clandestins sont désormais beaucoup plus sécuritaires qu’on pourrait le penser, notamment en raison des progrès de la médecine de ces dernières décennies.
Une publication de l’INED (l’Institut National d’Etudes Démographiques) rendue publique en 2014 l’affirme : « La proportion d’avortements non sécurisés, c’est-à-dire, selon l’OMS, "pratiqués par des personnes non qualifiées ou dans un environnement non conforme aux normes médicales minimales, ou les deux", n’a pas baissé et représente encore près de la moitié des avortements volontaires (49 %) dans le monde en 2008). De façon paradoxale, la mortalité liée à l’avortement a diminué de manière continue depuis deux décennies, passant de 60 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes en 1990 à 40 décès en 2008. La baisse a été particulièrement marquée en Amérique latine alors que l’avortement y reste pourtant fermement condamné. Cette évolution est liée en partie à la diffusion de l’avortement médicamenteux dans des pays où il reste illégal. »
La conclusion du rapport est la suivante : « Aujourd’hui, illégalité ne rime plus systématiquement avec insécurité. »
Il est également précisé dans cette publication, à titre d’exemple, que des avortements réalisés par la méthode du "curetage" dans un cadre légal ne sont pas plus sécuritaires que des avortements réalisés par méthode médicamenteuse dans un cadre illégal.
Source : https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/21391/population.societes.2014.513.avortement.monde.4.fr.pdf
Deuxièmement, quand bien même un retour aux avortements clandestins pourrait s’avérer néfaste, cet argument n’est pas recevable. Pour quelles raisons ? Car ce n’est pas un argument de fond qui porte sur l’avortement en soi (Celui-ci est-il bien ou mal ? Est-il moral ou immoral ? Doit-il être interdit ou autorisé ?). C’est une façon de détourner l’attention de l’objet réel de l’argumentation. L’argument selon lequel - si une interdiction a des effets pervers plus désastreux que les bienfaits qu’elle apporte, elle est une mauvaise loi - est hypocrite. Dans ce cas-là, on attend avec impatience l’abolition d’une série de lois comme l’interdiction du commerce des enfants, de la drogue, du travail clandestin, etc. En effet, toutes ces lois sont des interdictions qui empêchent des personnes d’offrir un service au prix qu’elles désirent et qui entraînent des effets pervers désastreux (le travail des enfants n’étant pas autorisé par la loi, cela n’empêchera pas certains très jeunes enfants qui n’ont pas le choix et sont contraints au travail pour nourrir leur famille, de continuer à travailler dans la clandestinité malgré la surexploitation et les conditions désastreuses de travail desquelles ils seront victimes). Or ces lois ne sont pas abolies. Justifier l’abolition d’une interdiction sous prétexte que la loi est inefficace, c’est confondre l’inefficacité de la répression avec l’inefficacité de la loi. Dans le cas de l’avortement, l’inefficacité de la répression résulte peut-être dans les difficultés à se plaindre des victimes (forcément, puisqu’elles sont tuées), ainsi que les difficultés à se plaindre des ayants droit des victimes (forcément, ils ne vont pas porter plainte s’ils sont les meurtriers).
Par comparaison, l’inefficacité de la lutte contre la drogue peut être justifiée comme provenant fondamentalement de la loi, parce qu’il s’agit de crime sans victime, au sens où la victime est consentante et où aucun dommage volontaire n’est causé à qui que ce soit. Ce n’est pas le cas de la loi sur l’avortement.
S’il fallait abolir toutes les lois sous prétexte que la répression est inefficace, les lois interdisant le vol, l’escroquerie, les cambriolages, etc. (tous les actes où il y a des victimes) devraient être abolies. On n’autorise pas le meurtre d’adultes au prétexte que, malgré la loi, des meurtres sont toujours perpétrés.
16. « Si on l’interdit en France, les femmes iront avorter dans d’autres pays »
C’est un peu la même problématique que pour l’argument juste au-dessus. Cet argument n’est pas un argument de fond qui porte sur l’avortement en lui-même, mais qui porte sur des répercussions externes et permet donc de déplacer le centre du débat.
Cependant, même si on prend la peine d’y répondre, on peut très facilement le contrer. Faudrait-il, par exemple, légaliser la prostitution infantile, parce que de toute façon ceux qui veulent vraiment se taper des gamines vont en Thaïlande (où cela se passe dans des conditions terribles) ?
Au-delà de ce parallèle un brin violent (c’est volontaire), une réalité : ce n’est pas parce qu’on peut faire quelque chose ailleurs qu’on doit pour autant l’autoriser chez nous. Prenons l’exemple, plus soft, de parents qui interdisent à leur enfant de se droguer. Sous prétexte que le gamin pourra très bien aller se piquer chez des amis, doivent-ils l’autoriser à le faire chez eux, et lui fournir en plus les seringues, la drogue, et le transport à l’hôpital à chaque overdose ?
Quand on pense que quelque chose est mauvais, peu importe que ça puisse être fait ailleurs : on se doit de l’interdire à ceux qui dépendent de nous. C’est ce que doivent faire (et font déjà) certains parents. C’est ce que devraient faire des politiques.
IV. LES ARGUMENTS D'ORDRE UTILITARISTE
17. « C’est le corps de la femme, sa propriété ; elle peut en disposer librement comme elle veut »
Déjà, rappelons que « disposer librement de son corps » est tout relatif. Par exemple, la prostitution, la vente d’organes, la consommation de drogues dures, sont autant de façon de "disposer librement de son corps", mais cela ne veut pas dire pour autant que cela est moral.
Et encore, l’expression "disposer librement de son corps" se discute car le corps n’est pas un objet de propriété.
Article 16-1 du Code Civil : « Le corps humain est inviolable. Le corps humain, ses éléments et ses produits ne peuvent faire l’objet d’un droit patrimonial. »
Source : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006419293&cidTexte=LEGITEXT000006070721
Si c’était le cas, la vente d’organes serait autorisée depuis longtemps. Mais mettons cet aspect juridique de côté, car comme je l’ai déjà évoqué dans ma réponse à l’argument n°12, on ne peut pas se cacher uniquement derrière le droit et les aspects juridiques pour défendre des convictions.
Dans l’hypothèse où le droit de propriété sur son corps existerait quand même, il est moralement critiquable d’accorder tant de poids à celui-ci dans un contexte où sont en jeu des vies humaines. Mais passons, et analysons quand même cet argument plus en détail.
Premièrement, le problème de cet argument est qu’il part d’une pétition de principe selon laquelle les droits de la femme sur son propre corps seraient supérieurs aux droits du fœtus sur le sien, en oubliant que le fœtus - bien que présent temporairement dans le corps de sa mère - possède lui aussi son propre corps. Si on part du principe que la mère est propriétaire de son corps, alors il n’y a aucune raison objective de penser qu’il n’en va pas de même pour le fœtus. Refuser cela, c’est accepter l’esclavage, système où l’être humain peut devenir propriétaire d’un autre.
Deuxièmement, le fœtus, c’est une évidence biologique, n’a strictement rien à voir avec un bras ou un rein. Il s’agit d’un être bien distinct du corps de sa mère, qui ne fait qu’utiliser celui-ci pour se développer, mais qu’on ne peut certainement pas confondre avec le corps de la mère ou bien avec un organe de celle-ci. Il se développe dans le corps de la mère, mais il n’est pas celui-ci. Il est appelé à sortir tôt ou tard du corps de sa mère, que cela soit comme cadavre assassiné par un avortement ou bien comme bébé vivant. S’il n’était qu’une partie du corps de la mère ou bien un de ses organes, pourquoi chercherait-on à l’éjecter à tout prix ?
Enfin, si un fœtus demeure bien dans la propriété de sa mère (son ventre), cela ne donne pas à cette dernière un droit absolu de vie ou de mort sur le bébé pour autant. Cette circonstance justifierait l’avortement durant toute la période de la grossesse, voire même plus tard, dans la mesure où la maison de la mère est également sa propriété. Par exemple, une mère ne peut pas tuer le nourrisson qui réside dans sa maison après la naissance sous prétexte qu’il réside dans sa propriété.
Pour résumer, je conclurai avec une phrase de Marry Anne WARREN (dans l’ouvrage On the moral and legal status of abortion, 1973) qui résume très bien ma pensée : « Le simple fait d’être propriétaire ne me donne pas le droit de tuer un innocent sur ma propriété, sachant que je sais pertinemment qu’il mourra si j’agis de la sorte ».
18. « L’enfant non-désiré est condamné à une vie malheureuse, il ne vaut mieux pour lui qu’il ne naisse jamais »
Cet argument est aussi l’un des plus utilisés par les partisans de l’avortement. Le problème est qu’il se base sur une position purement utilitariste et complètement arbitraire. Il est d’autant plus gênant que les gens qui l’utilisent sont persuadés d’agir en bien en décidant de supprimer une vie humaine sur la base de leurs seuls critères parfaitement subjectifs et arbitraires. Ils pensent pouvoir juger à eux seuls si une vie est digne d’être vécue ou non, et donc que cela leur donne la légitimité de pouvoir interrompre cette vie comme bon leur semble en fonction de leurs hypothèses et de leur prédictions concernant cette vie future.
Outre le caractère complètement arbitraire d’un tel concept (il n’existe pas de consensus unanime sur la définition du bonheur ni sur la notion de « vie digne d’être vécue »), cette idée implique une comparaison possible entre le fait d’être en vie et le fait d’être mort. Or, si vous tuez le fœtus dans le ventre de sa mère sans lui avoir laissé la chance de naître et de grandir, comment pouvez-vous savoir à l’avance que sa vie ne valait pas la peine d’être vécue ? La mort n’est pas un événement de la vie, la mort ne peut pas être vécue.
La réalité est qu’il n'existe donc aucun critère fiable et objectif qui permet de prévoir la vie future d’un enfant. A partir de quel degré de bonheur a-t-on le droit de continuer à vivre ? Sommes-nous tous si sûrs d’être heureux ?
Personne n’a le droit de préjuger du bonheur d’autrui. Supprimer la vie de quelqu’un car on préjuge qu’elle sera malheureuse, c’est nier la propre liberté de l’Homme d’exister et d’être acteur de sa vie, peu importe les circonstances.
Il existe des enfants non-désirés qui sont heureux et à l'inverse, il existe des enfants désirés qui sont malheureux. Personne ne peut prévoir à l’avance quel sera le bonheur d’un enfant, qu’il ait été désiré ou non. Tout comme il n’existe aucun algorithme fiable et permettant de calculer à coup sûr le taux de bonheur que vivra cet enfant ou le taux d’amour qu’il recevra de la part de son entourage.
Si pour vous, il est légitime de tuer un être humain parce qu’il risque d’être malheureux, alors il est tout autant légitime de tuer ceux qui sont d’ores et déjà malheureux aujourd'hui (comme par exemple les SDF, les malnutris, les personnes victimes de la guerre, etc.) Si le critère du bonheur est à vos yeux le seul critère permettant à un être humain d’avoir le droit de vivre, autant pousser au suicide et euthanasier toutes les personnes qui sont déjà nées et malheureuses à l'heure actuelle.
D’ailleurs, heureusement pour nous que nos ancêtres n’ont pas raisonné avec ce genre d’argument, sinon nous ne serions jamais nés. Pourtant, à l’époque, les conditions de vie étaient beaucoup plus dures qu’aujourd’hui (guerres, épidémies, famine, absence de soins médicaux efficaces, espérance de vie très faible, etc.). Ils avaient bien plus de raisons que nous de penser que leurs enfants auraient une vie malheureuse.
19. « Si les parents n’ont pas les ressources psychologiques financières et nécessaires, il est normal d’avorter plutôt que de faire naître un enfant qui vivra dans la misère affective et matérielle »
C’est un argument à ne pas prendre à la légère. Il fait d’ailleurs écho à l’argument n°18. Certaines familles peuvent éprouver des difficultés d’ordre psychologique ou financier à l’approche d’un événement aussi important que l’arrivée d’un enfant. Mais tuer l’enfant n’est certainement pas une solution juste et légitime pour remédier au problème. Plutôt que de promouvoir une solution aussi radicale et immorale que l’avortement, l’Etat devrait plutôt penser à proposer de réelles alternatives aux femmes ou familles en difficulté, via des politiques familiales renforcées, et devrait également subventionner des organismes qui pourraient conseiller la famille et lui proposer des alternatives crédibles pour un accompagnement post-natal par exemple. L’avortement dans ce genre de situations, pour faire une comparaison, est un peu comme la poussière qu’on cache sous le tapis, ou comme la mauvaise herbe qu’on se contente de couper à la surface et non à la racine (sachant qu’elle va repousser). C’est la solution extrême et le refus de combattre les problèmes de fond.
Enfin, il est important de rappeler que dans les cas extrêmes où l’enfant n’aurait réellement pas la moindre chance de pouvoir se développer dans un cadre matériel et affectif sain pour lui, même avec toutes les aides extérieures possibles, il est toujours préférable d’accoucher sous X et de le confier à des structures d’accueil de type orphelinat. Personne ne nie l’épreuve psychologique que cela peut représenter pour les parents, d’abandonner leur enfant à la naissance, en sachant qu’ils ne le verront jamais grandir. Mais cette considération est toute relative si on sait que le droit à la vie de l’enfant a été respecté, et en cela l’acte des parents est encore plus beau. Par ailleurs, une famille désireuse d’adopter et ayant des moyens pour l’accueillir sera sans doute ravie de pouvoir s’occuper de lui et lui donner tout l’amour et l’affection dont il a besoin.
Premièrement, ce n’est pas parce que l’embryon, au tout début de son développement, n’a pas encore une apparence humaine, que cela lui enlève son humanité intrinsèque et son caractère vivant pour autant.
Tu le retire de la mère = il meurt c'est simple
Topic clos
Le 03 mars 2019 à 13:06:16 Research4096 a écrit :
Oh putain ce pavé
Un classique.
Le 03 mars 2019 à 13:07:19 Research4096 a écrit :
Premièrement, ce n’est pas parce que l’embryon, au tout début de son développement, n’a pas encore une apparence humaine, que cela lui enlève son humanité intrinsèque et son caractère vivant pour autant.
Tu le retire de la mère = il meurt c'est simple
Topic clos
Le fait qu’il ne soit pas viable en dehors du corps de sa mère n’en fait pas moins un être humain pour autant.
Le 03 mars 2019 à 13:07:19 Research4096 a écrit :
Premièrement, ce n’est pas parce que l’embryon, au tout début de son développement, n’a pas encore une apparence humaine, que cela lui enlève son humanité intrinsèque et son caractère vivant pour autant.
Tu le retire de la mère = il meurt c'est simple
Topic clos
Il a BESOIN de la mère, si tu débranche les machines d'un hopital, évidemment que des gens vont mourir et ce sont quand meme des etres vivants
Le 03 mars 2019 à 13:08:36 Ryach_Seldon a écrit :
Les pro-vie, vous qui tenez autant a la vie j'imagine que vous voulez qu'on sauve les migrants qui prennent des barques pour traverser la Méditerranée ?
Les sauver oui, mais on ne peut pas accueillir tout le monde pour autant et on peut les rapatrier dans les ports du Maghreb souvent plus proches (ce que ne font pas les ONG qui vont directement les chercher sur les côtes libyennes pour les ramener en Europe et jouent donc le rôle de passeurs).
Le 03 mars 2019 à 13:08:36 Ryach_Seldon a écrit :
Les pro-vie, vous qui tenez autant a la vie j'imagine que vous voulez qu'on sauve les migrants qui prennent des barques pour traverser la Méditerranée ?
La différence est qu'il s'y sont engagés en connaissant les dangers, alors qu'un embryon ne peut rien face à un aspirateur.
Le 03 mars 2019 à 13:08:24 ewok10 a écrit :
as tu seulement lu tout ça toi même
Oui ça a pris du temps mais lu de A à Z (mais il y a quelques années, quand le topic a été crée
Gpalu, mais abaissons la date d'avortement à moins de 10 semaines de grossesse alors
Le 03 mars 2019 à 13:12:42 VeryNewFag2 a écrit :
Pavay césar
Gpalu, mais abaissons la date d'avortement à moins de 1p semaines de grossesse alors
même à 10 secondes, la cellule oeuf a son propre ADN
Données du topic
- Auteur
- Colonel_Bidon
- Date de création
- 3 mars 2019 à 13:04:31
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