[FEUILLETON] Faut que je vous raconte …

Le 20 juillet 2018 à 17:20:34 Garouste a écrit :
Sweet khey, je n’ai que 18 ans et je n’en suis qu’au balbutiements de ma vie sexuelle et amoureuse mais je me suis reconnu dans les erreurs du collège et du lycée.

Ce n'est que le début pour toi mon khey. Profite bien des années qui arrivent, ne laissent pas tes potes s'éloigner, choisis une orientation qui plait avant de penser débouchés et argent, et laisse parler ton cœur question fille. Ca passe trop vite pour faire de mauvais choix, mais si ça arrive n'ai pas peur rien n'est définitif.

Le 20 juillet 2018 à 18:47:40 astivalatsah a écrit :
Je viens de tout lire, c'est intéressant et bien écrit mais j'ai envie de te mettre des baffes avec ton comportement, tu fais un beau connard !

J'en suis conscient et je ne suis pas fier de tout.
Mais après le récit est un condensé donc on ne se rend pas bien compte des durées je pense. En réalité, et même si j'ai fais des conneries, je n'ai pas été si horrible que ça avec les filles je pense. Et puis j'ai laissé de côté énormément d'anecdotes pour ne pas trop m'éparpiller, mais j'aurai de quoi remplir des dizaines de chapitres avec les choses faites avec mes différentes copines, avec mes potes, des voyages etc. Je ferai peut-être d'autres récits ou des chapitres bonus plus tard pour tout ça.

--

Prochain chapitre tout de suite.

Chapitre #70 : La routourne continue de tourner

Après cette escapade dans le nord, me voilà de retour à la vie normale. Dans la semaine qui suit le week-end d’Halloween j’apprends d’Anne que j’ai bien fait de partir rapidement le dimanche. Son copain est arrivé quelques minutes après mon départ et les choses ont visiblement chauffées. Sous la pression de ses amis Anne a été contrainte d’avouer son infidélité à son mec. Je suis recherché dans ce coin de la France.

De mon côté, je reprends le cours de ma vie tranquillement. La semaine je passe de longues et nombreuses heures au boulot, rentrant le soir dans ma chambre d’hôtel. Et le week-end je passe mon temps avec Marie ou avec mes potes lorsque je rentre chez mes parents. Mon travail me demande beaucoup d’implication et j’en fais une priorité. J’ai besoin de lancer correctement ma carrière, et j’en délaisse un peu Marie à tel point qu’elle finit par me demander comment je considère vraiment notre relation.

Marie est parfois compliquée à suivre, malgré toutes ses qualités c’est aussi une fille impulsive, capricieuse et parfois immature. Avec l’éloignement et mon peu d’implication dans notre histoire, je ne vois pas le sang lui bouillir intérieurement et le 06 décembre 2014 une énième dispute éclate entre nous par messages interposés puis par téléphone. Et cette fois c’est d’un commun accord qu’on décide de ne plus continuer notre relation. Il faut dire qu’en plus de mon manque d’implication un autre obstacle vient perturber notre avenir commun : Marie a pour projet de partir vivre quelques temps en Amérique du Sud dès l’été prochain. J'ai du mal à me projeter dans une relation dans ces conditions.

A cette époque j’ai l’esprit embrumé, entre ma vie sentimentale tumultueuse et ma vie professionnelle sur le point de basculer une nouvelle fois j’ai du mal à voir très clair dans l’avenir. En effet au boulot les choses se passent très bien pour moi, tellement qu’une entreprise concurrente cherche à me recruter. Je ne suis pas en place depuis très longtemps, en faisant le cumul je n’ai pas une année complète d’expérience à mon poste. Mais un de mes supérieurs a quitté l’entreprise et souhaite me recruter dans la nouvelle structure qu’il intègre. A la mi-décembre j’ai donc le choix entre rester là où je suis et partir pour une nouvelle aventure dans la ville ou vie Marie.

Fin décembre, je prends finalement la décision d’accepter la proposition d’embauche de mon ancien supérieur et la veille de partir en congés de Noël je dépose ma démission sur le bureau de mon patron. Il est surpris et déçu, mais je n’ai aucun remord sachant qu’eux-mêmes m’avaient virés en juillet dernier pour me reprendre en octobre. Mon préavis de départ est de 15 jours que je passerai en congés. La pilule est difficile à avaler du côté de mon entreprise, mais l’agence est fermée à cette période et mes congés ont étés validées.

C’est donc le cœur léger et fier de mon coup que je quitte ma chambre d’hôtel pour un retour chez mes parents avant un nouveau déménagement à la rentrée de janvier. Les vacances débutent ainsi.

Chapitre #71 : Un vrai casse-tête

« Cher Père-Noël, cette année je n’ai pas été très sage mais je fais de mon mieux pour m’améliorer. Et puis tu sais, la tête embrumée par l’alcool ce n’est pas facile de rester sérieux et gentil face à la multitude de petits culs qui pullulent ici. Je ne sais pas comment ça se passe en Laponie, mais j’imagine que tu dois bien déraper de temps en temps également … Enfin bref, un peu de stabilité dans ma vie, ça serait pas mal comme cadeau. Bisous Père-Noël. »

Comme chaque année, je fête Noël avec mes parents et mon frère, habituellement Léa se joignait à nous mais cette année sa présence aurait été étrange. Un bon repas, du bon vin, l’ouverture des cadeaux à minuit … Ces moments sont sympas, c’est rare qu’on se retrouve vraiment comme une vraie famille. Depuis que je suis adolescent j’ai toujours privilégié le temps à passer avec mes potes plutôt qu’avec ma famille, j’ai même tendance à fuir certains membres plus éloignés des miens. Mes deux parents sont issus de fratries nombreuses, ce qui fait que j’ai des dizaines de cousins. Mais j’ai honte de partager du sang avec certains d’entre eux, et le temps m’a éloigné de la plupart des autres. Si bien que les moments avec ma famille proche demeurent rares mais important. Et ce repas du 24 décembre fait partie des traditions dont je suis friand.

Toutefois depuis quelques années une autre tradition est venue se greffer à cette période de l’année, c’est la soirée du 25 décembre avec les potes. Cette fois nous nous rassemblons dans l’appartement d’un ami, pas très loin de chez mes parents ni de chez mes autres potes. On boit un peu de vins, un peu de bières, puis beaucoup de vins et beaucoup de bières. Si bien qu’après avoir terminé les sujets de discussions habituels sur les dernières soirées, les filles et les cadeaux de Noël reçus on décide de partir pour une aventure nocturne. On s’équipe de pistolets de détresses et on s’engage pour aller tirer quelques fusées dans la campagne.

Sur le chemin je disparais dans un trou, m’ouvrant le crâne sur des pierres. Après être passé par les cases pompier, urgence et points de suture je parviens à m’échapper, littéralement, de l’hôpital et à rentrer jusque chez mes parents. C’est avec cinq fils dans le crâne, un bandage gros comme une feuille A5 et des fringues pleines de sang que j’apprends mes péripéties nocturnes à mes parents.
Merci Père-Noël pour ce magnifique cadeau.

Moins d’une semaine après cet évènement, la tête toujours cousue, démarre un réveillon de nouvel an chez Samuel. En plus de ce dernier, les présents seront Mathieu, Damien, Jérôme et Gwendal. Ces deux derniers étant deux très bons amis avec qui nous partageons énormément de soirées depuis quelques années. Ce soir-là Jérôme a également proposé à sa copine de venir, et celle-ci vient avec sa meilleure amie. C’est ainsi que le me retrouve à fêter le nouvel an 2015 avec Léa, mon ex.

Chapitre #72 : T’as mal choisit ton lit Damien !

Malgré notre séparation, nous n’avons jamais été véritablement en froid moi et Léa. Les choses ont étés provoquées par elle, mais c’est presque d’un commun accord que nous avions rompus tant notre relation était devenue plus amicale qu’amoureuse. Il n’y a donc pas d’animosité entre nous lorsque nous nous retrouvons à cette même soirée du nouvel an. Jérôme et sa copine se sont d’ailleurs plus ou moins rencontrés par notre biais.

La soirée se passe donc bien pour tout le monde, Samuel nous a préparé un très bon repas, l’alcool coule une nouvelle fois à flot. Après les embrassades de minuit on décide de rejoindre un bar juste sous l’appartement ou une soirée est organisée. On s’y éparpille, je reste avec Léa.

On discute des derniers mois, on se raconte nos dernières péripéties. J’évite d’évoquer Anne et encore plus Marie. Pendant notre relation elle a plusieurs fois émis la peur de me voir retourner vers cette dernière, il serait mal vu de ma part de lui dire que c’est exactement ce que j’ai fait après notre rupture.

Au milieu de la nuit, l’alcool aidant, nous finissons par nous rapprocher inévitablement. Nous nous embrassons dans le bar avant de reprendre le chemin de l’appartement. Les autres rentrent peu avant ou peu après nous, seul Gwendal reste introuvable. La soirée se termine comme elle a commencée, dans une bonne ambiance générale.

L’appartement de Samuel n’est pas très grand, il n’a qu’une chambre avec un lit deux places qu’il occupera seul. Nous autres, les invités, sommes priés de nous répartir le salon. Jérôme et sa copine installent leur matelas gonflable au fond de la pièce, Mathieu met le sien derrière le canapé, et Damien, Léa et moi nous installons sur le convertible. L’intimité est loin d’être optimale, mais dans mon état ce n’est pas loin d’être le dernier de mes problèmes. Il faudra que Damien hurle pour que j’arrête de faire remuer le canapé en tentant de pénétrer mon ancienne ex-copine. :rire :

C’est ainsi, au moment où je m’attends à plonger dans un nouveau futur que je me rattrape une énième fois à une partie de mon passée.

Chapitre #73 : Le cul au milieu d’une partie de chaises musicales

Au début de l’année 2015, je démarre un quatrième emploi dans une troisième entreprise, seulement un an et demie après la fin de mes études. Je dois bien avouer que je ne voyais pas ma carrière débutée ainsi. La vie professionnelle est assez loin de l’image que l’on peut s’en faire durant les études.

Je débarque donc dans une nouvelle ville. Enfin pas si nouvelle que ça puisque j’y ai déjà passé deux ans durant mon IUT et quelques mois durant mon dernier stage de master. C’est aussi là que je rejoignais Marie le week-end il y a encore quelques semaines. Les premières semaines sont compliquées. Après avoir passé trois mois à vivre dans un hôtel je veux absolument trouver un appartement agréable, et sa recherche me prend beaucoup de temps. Je passe les nuits chez mes parents d’où je pars très tôt afin de parcourir les 150 km qui me séparent de mon bureau, je travaille toute la journée et le soir je procède à des visites d’appartements avant de prendre la route du retour. Les journées sont longues et épuisantes, mon travail demande beaucoup d’implication puisque une grande partie de l’activité repose sur mes épaules. Et le week-end je passe un peu de temps avec Léa. Cette situation va durer plusieurs semaines, et fin janvier je mets finalement la main sur un appartement.

Sentimentalement, cette période est encore plus trouble. Depuis le nouvel an je revois Léa mais nous ne pouvons pas dire que nous sommes de nouveau un couple. On est plutôt dans l’expectative, dans l’attente de voir comment les choses évoluent entre nous. A côté de ça j’ai de nouveaux quelques échanges avec Marie, elle a repris contact avec moi pour être certaine que nous ne repartions pas fâcher l’un et l’autre. On en vient à la conclusion que le timing de nos retrouvailles n’était pas le bon, elle est encore dans ses projets de voyages et moi je peine à démarrer convenablement ma vie professionnelle. En dehors de ces deux contacts encore très présents avec mon passé amoureux, je me suis également inscris sur Tinder qui vient de ringardiser Badoo, Adopetunmec et tous les autres sites de rencontres. Je suis sur cette application depuis mi-décembre en réalité, mais à part un rendez-vous décevant juste avant les congés de Noël j’ai l’impression d’être victime d’un bug étrange.

Pourtant au cours du mois de janvier je match avec une jeune fille de ma nouvelle ville. Elle s’appelle Chloé, elle n’a qu’une seule photo sur le site. Sur cette dernière elle a de longs cheveux bruns et des yeux couleur noisette très légèrement bridés. Il est difficile de se faire une idée précise de son physique avec une seule image, mais le courant passe très bien dès l’entame de la conversation. Elle vient de s’inscrire, n’a fait qu’une seule rencontre pour le moment. C’est le seul moment intéressant pour rencontrer une fille sur ce type d’application, après elles prennent trop de confiance et d’expérience, elles deviennent méfiantes ou hautaines, parfois les deux à la fois.

Alors que je continue d’échanger occasionnellement avec Marie et que j'essaye de remettre quelque chose sur pied avec Léa, j’organise un premier rendez-vous avec Chloé. C’est ce qu’on appelle avoir le cul au milieu d’une partie de chaises musicales.

Le 23 juillet 2018 à 17:14:10 Oxseagen a écrit :
Tu as un sérieux problème avec tes ex khey

C'est pas vrai ?

Le 23 juillet 2018 à 20:18:23 Blacked_mirror a écrit :
Bientôt le dénouement
Depuis le temps qu'on attend

Deux mois à peine.
Bon après on va arriver sur 80 chapitres en deux mois, je ne me suis pas foutu de votre gueule.

Le 24 juillet 2018 à 14:21:43 SymphoniaTales a écrit :
On va se retrouver avec le choix cornélien de Léa ou Marie ?

Un peu de patience, encore un peu de patience.

Le 24 juillet 2018 à 15:04:58 Neurofun[k] a écrit :
Symphonia gâche pas le suspens !
Salut l'auteur je te lis depuis début juin et va savoir pourquoi ton histoire me plaît et m'intéresse. Je me reconnais un peu en toi (bon sauf niveau infidélités je suis irréprochable) et j'attends la suite avec impatience. Dis toi que j'étais en mode ghostfag depuis 3 ans et que j'ai recréé un compte juste pour ton topic !
Bref vivement le dénouement et bonne chance à toi, je guette ton topic tout les jours pour pouvoir te conseiller une fois que tu nous auras exposé ton dilemme. Je suis de bon conseil de façon générale et j'espère t'aider. Vivement la suite !

Ravie d'avoir pu ranimer l'enthousiasme de khey tel que toi.
Mais ne t'embêtes pas à regarder le topic tous les jours, abonne-toi tu vas gagner du temps et tu connaitras la petite palpitation du "1" à côté de la cloche.
Comme je le disais dans un message un peu plus haut ou page précédente, mes infidélités ressortent beaucoup dans le récit mais en réalité c'est quand même très lissé sur du long terme, avec une seule infidélité sexuelle en de longues années de couples. Je ne suis pas un ange, mais je ne pense pas être un connard finit non plus.
Je compte sur toi (et sur tous le monde) pour les conseils à venir alors.

Le 24 juillet 2018 à 16:56:47 CoriolisStorm a écrit :

Le 23 juillet 2018 à 17:14:10 Oxseagen a écrit :
Tu as un sérieux problème avec tes ex khey

C'est pas vrai ?

Le 23 juillet 2018 à 20:18:23 Blacked_mirror a écrit :
Bientôt le dénouement
Depuis le temps qu'on attend

Deux mois à peine.
Bon après on va arriver sur 80 chapitres en deux mois, je ne me suis pas foutu de votre gueule.

Le 24 juillet 2018 à 14:21:43 SymphoniaTales a écrit :
On va se retrouver avec le choix cornélien de Léa ou Marie ?

Un peu de patience, encore un peu de patience.

Le 24 juillet 2018 à 15:04:58 Neurofun[k] a écrit :
Symphonia gâche pas le suspens !
Salut l'auteur je te lis depuis début juin et va savoir pourquoi ton histoire me plaît et m'intéresse. Je me reconnais un peu en toi (bon sauf niveau infidélités je suis irréprochable) et j'attends la suite avec impatience. Dis toi que j'étais en mode ghostfag depuis 3 ans et que j'ai recréé un compte juste pour ton topic !
Bref vivement le dénouement et bonne chance à toi, je guette ton topic tout les jours pour pouvoir te conseiller une fois que tu nous auras exposé ton dilemme. Je suis de bon conseil de façon générale et j'espère t'aider. Vivement la suite !

Ravie d'avoir pu ranimer l'enthousiasme de khey tel que toi.
Mais ne t'embêtes pas à regarder le topic tous les jours, abonne-toi tu vas gagner du temps et tu connaitras la petite palpitation du "1" à côté de la cloche.
Comme je le disais dans un message un peu plus haut ou page précédente, mes infidélités ressortent beaucoup dans le récit mais en réalité c'est quand même très lissé sur du long terme, avec une seule infidélité sexuelle en de longues années de couples. Je ne suis pas un ange, mais je ne pense pas être un connard finit non plus.
Je compte sur toi (et sur tous le monde) pour les conseils à venir alors.

Oui après je sens que tu n'es pas un salaud et ne t'inquiète pas on fait tous des erreurs ! Évidement comme c'est un sujet un peu tabou ça ressort toujours dans une discussion ou un récit
Mais dans ce que j'ai l'impression de comprendre de toi (évidemment c'est pas pareil IRL qu'avec une chronique écrite sur un site ) j'ai l'impression qu'on se ressemble à plusieurs niveaux hormis les bêtises
Quoique... J'en ai eu ma part également sur des sujets aussi sensibles alors ne t'inquiète pas je ne te jugerai pas.

Chapitre #74 : La belle mort

Ce samedi j’étais chez Léa pour une soirée avec toute ma bande d’amis. C’est comme si je reprenais ma vie ou je l’avais laissé six mois plus tôt, avant toutes mes dernières aventures. Et pourtant moins d’une semaine plus tard j’ai rendez-vous avec Chloé, une fille rencontrée sur internet. Décidément je continue de jouer à un drôle de jeu.

Mercredi 11 février, après le travail, je fonce au centre-ville rejoindre mon inconnue. Sur le chemin je réfléchis, à part une seule photo et une description de sa tenue du jour je n’ai pas vraiment d’idée sur la personne que je m’apprête à rencontrer. Je ne sais pas si je suis encore en train de faire une connerie ou bien si au contraire c’est une bonne chose de m’extraire de mes relations passées par une nouvelle expérience. Je me rends également compte du chemin parcouru depuis toutes ces années. Il est loin le temps ou mon problème était de savoir dans quel sens tourner ma langue ou s’il fallait garder les yeux ouverts lors d’un baiser. J’ai gagné de l’expérience, j’en ai passé des étapes. Et pourtant à 25 ans je reste presque aussi perdu, quoique différemment, qu’à 15 ans. Je reste un foutu gosse.

J’en suis là de mon soliloque intérieur lorsque je sors de la bouche de métro. En un coup d’œil rapide j’aperçois la veste grenat que m’a décrite Chloé et je marche la rejoindre. A dix mètres d’elle je ne vois plus que sa bouche - d’un rouge écarlate - qui me sourit. Après un rapide bonjour nous prenons la direction d’un bar situé sur la place même ou nous venons de nous rejoindre. Je commande une bière et elle un soda, elle m’apprend ainsi qu’elle ne boit pas d’alcool, qu’elle n’en a d’ailleurs jamais bu. C’est un détail, mais aussi une sorte d’espèce rare dans notre génération. La soirée est agréable, bien que la discussion ne soit pas toujours fluide. J’en suis en partie responsable, je me retrouve à plusieurs reprises sans sujets à évoquer.

Après deux verres et une heure de partagée nous nous séparons et rentrons chacun chez nous. En rentrant dans mon appartement j’ai peur d’avoir vraiment raté quelque chose. Nos échanges virtuels étaient pourtant encourageants depuis plusieurs semaines. Ils m’avaient même accaparés à tel point que depuis quelques jours je n’échangeais plus de messages avec Marie. Mais entre le virtuel et la réalité il existe une frontière parfois compliquée à franchir.

Mes doutes seront très vites effacés par de nouveaux messages de Chloé. Elle a été ravie de me rencontrer, et elle a hâte que nous remettions ça.

Dans les jours qui suivent et tandis que quelque chose est en train de naitre entre Chloé et moi, autre chose est en train de faner avec Léa. C’est comme si la connexion qui avait pu exister et nous lier se mourrait, comme si nous avions eu besoin de ces retrouvailles de quelques semaines pour se rendre compte que le deuil de notre relation avait déjà été fait, que plus rien ne nous retenait l’un à l’autre. Et c’est ainsi que naturellement nous nous sommes éloignés puis séparés. Dans le calme une histoire de six ans c’est éteinte de sa belle mort.

Chapitre #75 : Prémices d’une belle histoire

Le dimanche 22 février, après un week-end passé chez mes parents, je dois rentrer à mon appartement pour la nouvelle semaine qui démarre. Je propose à Chloé, dont les parents habitent non loin des miens et qui passe également le week-end dans ce secteur, de covoiturer pour le trajet. Nous passons ainsi un second rendez-vous sans en avoir l’air, ce qui permet de discuter de façon plus décontractée pendant près de deux heures. Arrivé à destination nous nous arrêtons dans un fast-food afin de prolonger un petit peu l’instant. Finalement je dépose Chloé à son appartement avant de rejoindre le mien et de continuer à échanger avec elle par messages. Nous programmons un nouveau rendez-vous dès le lendemain soir.

Lundi soir nous passons donc une nouvelle soirée ensemble, nous allons au cinéma voir le blockbuster du moment et le lendemain nous allons diner dans un restaurant du centre-ville. En somme nous ne nous quittons plus mais pour le moment aucun rapprochement n’a débuté. Ce n’est pas que l’envie m’en manque, ou que je ne trouve pas le courage de me lancer, mais pour une fois j’ai envie de prendre mon temps, de faire les choses correctement et de profiter de ces instants.

Les premiers jours d’une rencontre sont souvent les plus beaux rétrospectivement. Tous les moments où l’on commence à connaitre la fille que l’on a en face de soi. Tous les instants ou le jeu de séduction est engagé mais où l’issue en reste floue. Ce sont des moments que j’apprécie, que je recherche et dont je veux profiter au maximum cette fois. Pourtant toutes les bonnes choses ont une fin …

Le lendemain soir, je propose à Chloé de venir passer la soirée à mon appartement afin de dîner ensemble et de regarder un film sans payer dix euros la place de cinéma. Vers 22h00 on s’installe sur mon canapé et on lance la séance. Après une dizaine de minutes, je passe mon bras par-dessus son épaule, elle en profite pour se caler confortablement contre moi. Je laisse encore passer quelques minutes avant de me tourner vers elle pour que nous échangions notre premier baiser.

« Eh bah … t’en as mis du temps. »

Apparemment mademoiselle commençait à s’impatienter. Avec du recul j’imagine qu’elle a pris ma façon de faire durer le plaisir de la séduction par de l’hésitation et douter de mon attirance pour elle.

Arès notre petite séance de bisous, et optionnellement la fin du film, je propose à Chloé de rester dormir avec moi. Cette fois c’est dans son regard à elle que je peux lire une brève hésitation, et même une légère peur dans sa manière d’hésiter. Elle finit tout de même par accepter et nous passons le reste de la soirée à nous câliner bien sagement sur mon lit. J’ai passé une étape ce soir, mais je n’oublie pas ma volonté de ne pas précipiter les choses et de profiter de ces moments.