[RISITAS] Un célestin à Istanbul
CHAPITRE 82 : Dans les ombres
Honnêtement, quand on avait organisé l’EVG d’Ali avec Furkan et les gars, j’avais un peu flippé d’avoir des problèmes avec la justice si jamais ça tournait mal, assez LEGIT vous allez me dire. Toutefois, là, je me sentais dans une autre situation, une situation bien plus difficile. Autant on peut faire confiance à un flic, éventuellement tenu par un code de loi, alors qu’un père en colère, personne et rien ne le tient en fait, Yağmur m’avait déjà parlé de sa famille, je crois qu’il fallait que j’en parle ici, alors on va faire un petit tour. Déjà, sa mère est apparemment très tranquille, assez « occidentalisée », elle a fait des études et tout, ça va pas trop mal, par contre son père est très conservateur, et il refusait rigoureusement que sa fille fréquente un non-turc et surtout un non-m*s*lman, ce qu’à la limite je pouvais comprendre hein mais apparemment il était un peu plus chaud que ça il y a quelques années, Yağmur m’avait dit, elle sortait avec un KURDE, ceux qui savent un petit peu la situation interne à la Turquie comprendront le problème ; les kurdes et les turcs ne s’entendent pas vraiment, les gars peuvent facilement s’étriper dans les villes où ils se croisent et vivent ensemble je ne sais pas si Yağmur m’avait dit ça pour rigoler ou pas –elle m’a raconté ça dans un moment de rire ensemble-, mais son père aurait réussi à attraper ce garçon et, sans l’avoir tabassé, m’a-t-elle certifié, il lui a fait suffisamment peur pour qu’il veuille briser sa relation avec elle –c’est ce qui explique qu’elle a toujours été précautionneuse avec les garçons-. Quand j’ai demandé plus d’infos, elle m’a dit que son père aurait attrapé le kurde par le col et l’aurait menacé, enfin bref, des carabistouilles parfaitement classiques
Alors j’ai commencé à réfléchir de mon côté ; j’étais tombé amoureux d’Yağmur. Je crois bien qu’elle aussi, et je me souviens qu’elle avait pas mal freiné quand j’ai commencé à la courtiser sérieusement, probablement consciente que ça pourrait engendrer des difficultés avec sa famille, ce que je ne peux que comprendre, et elle m’avait dit prévenu que ça pourrait être un GROS obstacle pour elle la situation était ambigue parce que je ne savais pas à quel degré de sérieux je devais prendre le caractère CHAUD de son père ; avait-elle exagéré pour pas que je la prenne pour une c*nne ? Disait-elle la vérité pure ? Furkan m’avait déjà parlé de darons turcs très chauds à ce sujet-là. Voulait-elle me mettre en garde ? Cela lui poserait-il problème ? Arriverait-elle à passer outre sa famille ? Pourquoi avoir quitté le gymnase précipitamment en m’évitant si la menace n’était pas sérieuse ? Toutes ces questions tournaient dans ma tête et j’essayais de dénouer le vrai du faux sans grand succès, couché sur mon lit à attendre une réponse de sa part, qui n’est venue que le lendemain.
-Coucou…
-Salut… ça va ?
-Oui… je suis désolée pour hier soir, j’ai dû partir en vitesse, j’avais quelque chose à faire chez moi et tout, enfin, voilà, j’aurais dû te prévenir
-J’ai parlé à l’une de tes coéquipières en sortant des vestiaires.
-Ah ? Et, euh, vous avez dit quoi ?
-Que ton père était là. Pile le jour où tu m’évites. Je ne crois pas au hasard.
-On peut se retrouver pour en parler à voix haute ?
-Sauf si tu as peur de me voir
-Ne dis pas de bêtises… tu vois la crique derrière la mosquée là-bas ?
-Oui oui, j’y vais souvent avec Fritz
-Retrouve-moi là-bas
Mais b*rdel qu’est-ce qu’elle est en train de me faire, c’est quoi ce plan de « on se retrouve dans un endroit sombre et caché où personne ne nous verra » ; en situation Roméo et Juliette c’est super excitant mais là c’est carrément flippant, on doit maintenant trouver un endroit où ne surtout pas se faire attraper par sa famille ? bon, ne sachant pas trop quoi faire d’autre, j’ai décidé d’y aller, quand même, afin de pouvoir discuter de cela avec elle. Je ne connaissais pas l’influence qu’exerçait sur elle sa famille, son père, son frère, ses cousins, et j’avais peur que ça dégénère, alors je ne voulais pas la brusquer et faire une bêtise irrémédiable. Alors on se met en route, et nofake les kheys, j’ai pris un couteau avec moi juste au cas où la petite crique un peu à l’écart d’Istanbul dans laquelle on devait se retrouver était plutôt jolie et comme dit, j’aimais y aller avec Fritz quand on voulait se plaindre de la vie et des femmes, mais là, j’y allais pour une toute autre raison, apparemment… pendant un temps, j’ai hésité à demander à Fritz ou Furkan de m’accompagner en scred mais je n’ai pas poussé la parano jusque là
En arrivant, Yağmur était déjà là, je l’ai reconnue de loin : lunettes de soleil, pull (alors qu’il faisait super chaud) et pantalon assez large, c’était un style qu’elle ne mettait pas souvent, généralement le style que les filles portent quand elles dépriment ou ont leurs r*gles, pas besoin d’être un expert pour remarquer que quelque chose n’allait pas, ses lèvres ont à peine effleuré les miennes quand je l’ai embrassée
-Raconte-moi, Yağmur, que se passe-t-il ?
-Je pense que tu as compris, non ?
-C’est ton père ?
-Il a de gros doutes, il ne sait pas que je suis en couple avec un français non-m*sulm*n mais il se doute que je vois quelqu’un, et comme je ne veux pas lui dire qui, il se doute que c’est quelqu’un qu’il désapprouverait
-C’est pour ça qu’il est venu voir ton match de basket ?
-Oui… enfin non, il aime le basket, mais c’est bizarre qu’il débarque sans prévenir, il s’attendait à me voir avec un gars
-On n’est pas passés loin…
-Oui mais je crois qu’il a bien compris, regarde comment je suis habillée… c’est lui qui m’a forcée à m’habiller comme ça, comme un sac, pffff, Turkissou, ça me pèse
-Est-ce qu’il existe une solution ?
-Que tu te convertisses à ma rel*g*on et que tu ailles me demander en mariage en parlant un turc parfait, oui.
-Je ne veux pas l’un et ne peux pas l’autre
-Moi non plus, mais alors la situation va devenir très compliquée, je suis sûre qu’il va demander à mon frère ou mes cousins de me suivre de temps en temps
-On risque gros ?
-Assez, oui, il va m’attacher dans ma chambre s’il découvre qu’on est ensemble, et s’il apprend qu’on a co*ché ensemble, alors là il t’exécute
-Yagmur, moi je ne veux pas te perdre
-Moi non plus… Mais on va devoir être très très discret le temps que la situation se calme et que mon père s’y fasse
-Il va s’y faire un jour ?
-…
Il y a des moments, les kheys, où on est anxieux, agacé et énervé face à ce que l’une ou l’autre femme de ce monde peut nous faire subir, mais là, c’était de la tristesse, et uniquement de la tristesse lorsque je l’ai embrassée sur le front pour plaquer ensuite sa tête sur mon torse, ptn sur le coup les kheys, je faisais franchement pas le malin… et je crois même avoir vu Yağmur pleurer, c’était triste mais ça m’a fait immédiatement comprendre que le sujet était très sérieux mais je ne voulais pas que ça parte en cacahuètes, je ne voulais pas que ça devienne n’importe quoi, je voulais continuer avec Yağmur, je ne voulais pas la lâcher, j’étais à deux doigts de tout lâcher et de la supplier de venir faire ses études en France avec moi dès le semestre prochain, mais ma gorge était trop nouée… nous nous sommes quittés un long moment plus tard en se promettant de se revoir à notre cours de danse, où on avait prévu de travailler la danse du mariage
En rentrant, j’étais triste. Déprimé. Agaçé. Je voulais parler, juste parler à quelqu’un qui m’écouterait, et je n’ai pas trouvé mieux.
Le 23 août 2021 à 22:54:59 :
J'ai dégusté ce topax, posé dans ma chambre d'hôtel à Antalya
Hâte de lire la suite
enjoy!
Le 17 septembre 2021 à 19:32:04 :
Fin de la Yağmurance par décret du paternel.L'auteur, en position latérale de sécurité, pleure en se faisant réconforter par Tutku et ses aptitudes avancées dans le domaine bucco-génital.
Mon scénario de plus en plus probable
Le 19 septembre 2021 à 16:31:15 :
Tous les kheys qui rêvent en secret d'avoir une tuktu dans leur vie
Tout les khey qui rêvent de ses pipes magiques.
CHAPITRE 83 : Dans les bras de la succube
Tous les kheys bien au courant de ce risitas sont conscients de l’ambiguité profonde de la relation que j’entretiens avec la brave Tutku… elle a d’abord été ma première connaissance à Istanbul, me faisant découvrir et visiter la ville, après quoi elle m’a fait visité son c*l, puis on s’est séparés (sic) pour au final devenir de simples s*xfri*nds et après quoi je l’ai mise de côté pour Yağmur avec la volonté de la garder malgré tout sous la main car c’est la turquette qui me connaît le mieux et qui s’est toujours montrée de bons conseils et d’une grande aide à mon égard… est-ce que c’était la meilleure des solutions d’aller la voir pour un problème amoureux, considérant notre passif ? Je n’en sais que trop rien, mais j’ai ma petite idée enfin bref, sans l’ombre du moindre doute, je l’ai attendu chez moi et elle s’est pointée assez rapidement, belle à son habitude, et nous avons longuement parlé de ma situation… et tant qu’à faire, je lui ai en fait raconté de A à Z toute la relation avec Yağmur, tout ce qui s’était passé, depuis notre rencontre au bord de la fontaine jusqu’à notre discussion par rapport à sa famille la veille, sous prétexte de m’entraîner à « parler turc » enfin bref, ce qui était assez plaisant, c’est que Tutku semblait très intéressée par la situation et qu’elle m’écoutait avidement, comme si elle se disait que ça pouvait lui arriver, quoique sa famille était bien plus relax que celle d’Yağmur –ce qui n’était pas un exploit en soi…-, mais plusieurs points de l’histoire l’ont bien intriguée.
-QUOI ?!?!? Yağmur et Aminata, sérieusement ?
-Bizarre, hein ?
-Pour Aminata, je savais, mais pas pour Yağmur, ça m’étonne quand même !
-Comment ça, « tu savais » pour Aminata ?
-Bah, Turkissou, elle pêche des deux côtés du fleuve, tu ne savais pas ?
-Mais non, je savais pas !!! Je pensais que c’était juste un délire en soirée entre deux filles un peu alcoolisées
-Pour Yagmur oui, sûrement, la pauvre a besoin de faire des trucs interdits par sa famille pour se sentir un peu exister, mais Aminata est bi, tu l’as jamais remarqué ?
-Elle était avec Jo !
-Oui bah elle préfère un peu les gars, mais même moi elle m’a déjà dragouillée ! Sans succès, mais ça se voit à fond !
C’est ça qui était amusant avec Tutku ; j’ai essayé de reproduire là une conversation à peu près fidèle à celle que nous avons effectivement eue. D’un côté, elle balance une petite pique à Yagmur (« elle doit bien se sentir exister »), et de l’autre elle dévie légèrement la conversation sur un sujet dont elle sait très bien que ça va m’intéresser… b*rdel avec le recul, en écrivant cela, je me dis que cette fille est vraiment le di*ble incarné toutefois, il est vrai que lorsqu’elle me parlait de Yağmur, elle n’avait aucune pitié mais savait mesurer ses propos ; d’un côté elle me disait qu’elle était sincèrement amoureuse de moi vu ce que nous avions vécu, mais de l’autre qu’elle était trop faible et lâche pour sortir de son carcan familial et que ça pouvait finir par nous amener à nous éloigner, voire pire, à nous séparer. Toutefois, elle n’a jamais rien affirmé mais seulement sous-entendu… maligne jusqu’au bout
-Bon, je peux te parler franchement ?
-Oui, vas-y !
-Il y a beaucoup de filles turques qui voudront bien quitter le pays pour te suivre, tu en trouveras plein, facilement, vraiment
-Je sens le « mais… » arriver
-Mais celles qui sont encore trop attachées à leurs familles te feront plus de mal qu’autre chose, crois-moi elles sont nombreuses, et même si leur cœur est sincère, il y aura toujours un blocage qui les empêchera de franchir le pas. Je ne te dis pas ce que tu dois faire ou ne pas faire, mais il y a une chose que je te demande vraiment de garder à l’esprit : ne te fais pas de mal à t’accrocher à un bonheur qui ne te suivra jamais
La claque. je ne pouvais pas nier que Tutku connaissait parfaitement les esprits et mentalités des gens de son peuple, mais là, j’étais scié par sa phrase que je n’ai jamais oubliée, je me demande si ce n’était pas un proverbe turc ou un truc comme ça, mais « ne t’accroche pas à un bonheur qui ne te suivra jamais » est la meilleure traduction que j’ai pu faire… et sur le coup, ça m’a frappé cette fille que je connaissais intimement, profondément, dont j’avais tâté tous les endroits du corps et du cœur, si je puis me permettre, venait d’étaler l’un de ses côtés qui m’avait séduit lorsque je l’avais rencontrée par la première fois ; une grande intelligence, une perspicacité et un pragmatisme qui venait de me gifler, parce que j’étais obligé de me rendre à l’évidence : le carcan familial d’Yağmur était puissant, et je devais mesurer la puissance de notre amour. Yağmur avait l’opportunité de venir étudier en France, je le savais, on en avait parlé, mais c’était la SEULE possibilité de continuer à vivre notre amour. Si cette possibilité-là s’effondrait, alors il ne restait plus rien
Tutku s’en est allée, fière de son œuvre, après m’avoir longuement pris dans ses bras et déposé quelques délicats baisers sur ma joue et sous mon oreille –la coquine savait que j’aimais ça-. Elle n’a rien tenté, elle savait que j’avais besoin de me mettre face à ma problématique et de régler mes questions tout seul après mûre réflexion
Alors, les kheys, j’ai réfléchi, et j’ai décidé de continuer.
De continuer avec Yagmur et de ne pas lâcher cette histoire que je voulais voir se concrétiser ; j’avais une séance de danse avec elle prochainement, j’allais m’y rendre et je l’ai immédiatement messagée pour lui dire que je voulais prendre un verre avec elle après, chez moi ou ailleurs. J’avais l’intention de lui demander clairement de venir en France poursuivre ses études et advienne que pourra. Toutefois, je n’avais absolument pas envisagé ce qu’on ferait… si elle répondait « non ».
Honnêtement, elle parle durement mais elle a plutôt raison en soi, même si je dirais pas que c'est de la lâcheté.
Le coup de l'Amour envers et contre tous c'est bien beau, mais en soi vaut mieux rester fidèle à sa famille.
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- Auteur
- Turkissou9
- Date de création
- 11 juillet 2021 à 20:23:23
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