[RISITAS] Un célestin à Istanbul
CHAPITRE 31 : L’apéro du soleil
Parfaitement remonté par rapport à ce qui s’était passé avec Yağmur, j’en étais presque arrivé à oublier Tutku, grave erreur typiquement masculine incapable de jouer sur plusieurs tableaux à la fois quand la charge émotionnelle devenait trop forte depuis la dernière fois, nous n’avions pas dormi ensemble et je craignais quelque peu le moment où cela devrait arriver, car je savais au fond qu’elle ne me permettrait pas d’échapper à ma destinée : la troisième fois serait la dernière s’il ne se passait rien, fallait que je me décide et arrêter de me contenter de lui rouler des pelles à chaque fois qu’on se voyait
Le soleil devenait de plus en plus fréquent à Istanbul et les terrasses, plages et autres spots très agréables devenaient de plus en plus fréquentés. Suite à une balade sur les hauteurs de la ville, j’ai pu repérer un super bel endroit, où j’ai décidé d’organiser un petit apéro, en rassemblant mes plus proches camarades : Jo, Fritz et Furkan. Avec Fritz, on n’avait aucun doute que Furkan et Jo s’entendraient à merveille, et notre petite bande de quatre allait effectivement devenir bien soudée on s’est rejoints face au soleil couchant avec deux trois trucs à grignoter et quelques bouteilles pour profiter du temps et faire un peu le point : les vacances arrivaient, et il fallait savoir si on faisait notre deuxième DÎNER DE FEMMES avant ou après Furkan n’aimait pas trop le concept alors on s’est rapidement mis d’accord avec Fritz et Jo de le faire après les vacances (je rentrais en France et Fritz en Allemagne pendant une semaine).
-Et toi, Furkan, tu as quelqu’un dans ta vie ?
-Les gars, je suis marié, j’ai un enfant
-Hein ?!?!?!?
-Non, je rigole pour l’enfant, mais par contre j’ai été marié, je suis divorcé
Mais sérieusement ? en fait, Furkan nous a alors un peu raconté sa vie : il était bien originaire de Samsun, et il avait grandi dans un milieu très conservateur, très musulman, et il avait été plus ou moins forcé de se marier très tôt avec une fille (il avait 17 ans) et au final, lui et elle sont venus vivre à Istanbul en prétextant le travail… et ils ont divorcé à l’amiable tout en continuant de faire croire à leurs familles de Samsun qu’ils étaient mariés et ils étaient soutenus en cela par l’un des oncles de Furkan, un gars apparemment assez riche qui lui prêtait la villa le temps de son séjour ici bref, c’était l’une des histoires les plus abracadabrantesques que j’avais entendue depuis mon arrivée en Turquie mais Furkan la débitait avec un tel naturel que c’en était drôle et presque normal, on était évidemment étonnés mais lui nous disait qu’il venait d’une famille un peu particulière et qu’il ne fallait pas trop généraliser ou juger, et on a tout à coup compris pourquoi il était si discret sur sa vie privée, et on a aussi compris pourquoi il avait ancré en lui-même cette volonté de gagner et une certaine rectitude morale, qui lui venaient en fait de l’éducation patriarcale et bien virile qu’il avait reçue
bref, on avait beaucoup apprécié que Furkan nous accorde sa confiance pour son histoire ; vu qu’on était étrangers, il pensait sûrement qu’il pouvait se confier à nous plus librement, il a bien précisé que les autres membres (turcs) de l’équipe de basket, par exemple, n’était pas au courant, et qu’il fallait éviter de leur en parler, « on sait jamais », bref, soyons discrets
Je me souviens aussi de Jo, qui nous avait un peu parlé ce soir de sa relation avec Aminata, et on était vraiment aux anges pour lui, lui qui étais toujours un m’enfoutiste notoire doublé d’un flemmard nonchalant, il était revigoré et se sentait beaucoup mieux depuis qu’il avait trouvé une jolie femme à qui il plaisait il était amoureux, ça se voyait, ça lui était tombé dessus totalement par hasard, et ça nous réjouissait tous !
Quant à Fritz et moi, on a raconté aux deux autres les séances de discussion, puis de dragues STAKHANOVISTES qu’on avait eues dans le parc de Günahle, et nos anecdotes les ont beaucoup fait rire, surtout quand Jo a su que j’avais eu plus de chances que Fritz, ce dont je n’étais en effet pas peur fier le pauvre Fritz avait bien perdu de sa superbe avec les femmes depuis sa mésaventure de l’autre jour, dont Jo maintenait qu’il avait été ensorcelé
Ils m’ont évidemment pas mal questionné sur Yağmur, et je n’avais en fait pas grand-chose à leur dire si ce n’est qu’on parlait pas mal sur les réseaux, qu’on avait déjà nos private-jokes et qu’on avait prévu de se revoir très rapidement dès mon retour, et évidemment, j’ai pensé à elle pour le DÎNER DE FEMMES. Quant à Tutku, baaaah, voilà quoi, je ne savais plus trop où la mettre, même si elle savait très bien où elle voulait me mettre quant à Fritz, il avait promis de se mettre rapidement à trouver une solution pour le DÎNER.
Cet apéro au soleil était un vrai plaisir les kheys, c’était quelques jours après une grosse bouffée de confiance en moi, et là je me retrouvais avec à boire et à manger devant un magnifique couchée de soleil, avec une petite bande de pote qu’on venait de fonder, b*rdel le plaisir simple et doux, je crois que cet apéro a été l’un des moments les plus doux et les plus sereins de mon aventure
Le 28 juillet 2021 à 09:20:36 :
Il avait quel âge Furkan au moment où il s’est confié à vous ?
Je ne sais plus quel âge exactement, mais cette histoire de mariage-divorce n'avait pas l'air très ancienne, il devait avoir notre âge
Le 28 juillet 2021 à 02:37:26 :
[00:43:43] <Turkissou9>
Le 28 juillet 2021 à 00:22:29 :
Elle vient d'interpalsent
Surtout que tu t'arrêtes en si bon chemin, t'aurais pu la ken
[10:22:17] <Turkissou9>
Le 28 juillet 2021 à 09:20:36 :
Il avait quel âge Furkan au moment où il s’est confié à vous ?Je ne sais plus quel âge exactement, mais cette histoire de mariage-divorce n'avait pas l'air très ancienne, il devait avoir notre âge
Le 28 juillet 2021 à 02:37:26 :
[00:43:43] <Turkissou9>
Le 28 juillet 2021 à 00:22:29 :
Elle vient d'interpalsent
Surtout que tu t'arrêtes en si bon chemin, t'aurais pu la ken
CHAPITRE 32 : Vacances en France [1/2]
Je devais revenir en France pour passer une petite semaine de vacances. Même si ma vie en Turquie me plaisait plutôt bien, j’avais plaisir à revenir voir ma famille pour leur montrer des photos et leur expliquer un petit peu tout ce que je faisais et tout ce que j’avais appris (exception faite des filles, sujet que je n’abordais évidemment JAMAIS en famille )
-Oh, tu es encore vivant, quel plaisir, j’ai entendu qu’il y avait eu des bombardements en Syrie
-Euh ouais, c’est à plus de 1000 kilomètres de là où je suis
-Eh, tu vas prendre une douche après ?
-Sûrement oui, pourquoi ?
-Vérifier que tu n’es pas circoncis
-Hahaha très drôle ça dis donc
-Bon aller, montre nous les photos
-Tu parles comme les arabes, maintenant ?
-Papa, ils parlent turc là-bas, pitié
La petite séance photo dans le salon était plutôt sympathique, jusqu’à ce que ça dérape… j’avais créé un dossier où je mettais absolument toutes mes photos pour les réseaux sociaux, et je triais ensuite celles que je publiais ou pas, mais dans l’ensemble, ce dossier était un vrai fourre-tout où je mettais un peu tout ce que je prenais, et je montrais tout à mes parents en leur expliquant bien tout ce qu’ils voyaient… jusqu’à ce qu’apparaisse en gros plan, sur la télé du salon, la photo de MOI en train d’enlacer Tutku dans la boîte de nuit
-Ah, euh…
-ATTENDS !
-ATTENDS !
-MONTRE ! C’EST QUI ?
-Elle est habillée comme une pouf, tu n’es pas allé dans une maison close, quand même ?
-Maman, stp, c’est une boîte de nuit, les filles y sont habillées bien pire que ça, c’est une fille que j’ai rencontré là-bas, à la fac hein, et voilà
Bien que je n’avais pas rencontré Tutku à la fac et que ma voix tremblante était ridiculement pleine de faussetés, mes parents m’avaient bel et bien grillés et avaient immédiatement compris qu’il y avait autre chose entre moi et celle que ma mère appellerait « la pouf de la discothèque » au moins, si j’avais songé à un avenir sérieux avec Tutku, la question était réglée j’ai rapidement réfléchi pour savoir s’il y avait d’autres photos compromettantes, mais apparemment il n’y en n’avait pas et j’ai réussi à détourner leur attention en montrant des photos de Fritz, Jo, Furkan, mon match de basket, les plages où j’allais etc. Vous savez, les parents s’inquiètent souvent à raison quand leurs enfants vont à l’étranger comme ça, et les miens aussi, forcément, je ne pouvais pas leur en vouloir, mais en tout cas, ils avaient l’air rassuré parce que je leur montrais je me suis alors rendu compte qu’il n’y avait presque aucune femme voilée sur les photos prises au hasard dans les rues ou ailleurs, ce qui avait bien plu à mon père.
Un soir des vacances, celui-ci est venu me voir dans ma chambre, et je sentais la grosse conversation bien relou
-Dis-voir, fils, la fille de l’autre jour là, dans la discothèque, c’est ta gonzesse ? (les vieux et leur manie d’utiliser des mots de « djeuns » complètement périmés )
-Non
-Un peu quand même non ? Enfin, tu n’avais pas l’air de l’enlacer comme on enlace une inconnue
-Mais papa, c’est les boîtes de nuit, c’est comme ça
-Ok admettons, alors pourquoi tu n’as pas essayé, espèce de trouillard ? Ta mère a beau dire que c’est une pouf, elle est canon, je n’ai pas élevé un lâche, mets-toi au boulot
Et il est sorti je n’ai pas pu m’empêcher d’envoyer un petit message à Tutku pour lui raconter ce qui venait de se passer, et mon cœur a quand même fait un petit bond quand elle m’a envoyé une photo d’elle tout sourire à lire cette histoire
C’est alors que je me suis souvenu que j’avais autre chose à faire pendant ces vacances, quelque chose auquel je m’étais engagé, avec une certaine appréhension, mais que je me sentais le devoir de faire, d’une certaine manière.
-Hello, je suis rentré, on se capte ?
-Coucou ! Oui, avec plaisir, demain ?
Données du topic
- Auteur
- Turkissou9
- Date de création
- 11 juillet 2021 à 20:23:23
- Nb. messages archivés
- 2585
- Nb. messages JVC
- 2519