[RISITAS] Ma vie, ce drame.
Episode II : On ne change pas une équipe qui perd
(Je suis vraiment désolé, j'essaye de faire mon maximum, mais j'ai un peu de mal à gérer en ce moment. Je vais vraiment essayer de faire au mieux pour les prochaines fois. Je vais me prendre un bon coup de motivation.)
_ Alors, qui va nous résoudre cette fonction ? Célestin, venez au tableau.
_ M-moi ? V-v-vous êtes sûre ?
La sueur perlait de mon dos jusqu’aux fesses. J’étais incapable de comprendre le moindre truc en maths et cette matière me rebutait depuis toujours.
_ J-j-je ne sais pas. V-vous pouvez m-m-aider un peu ?
_ Faites un effort Célestin, vous n’avez plus trois ans.
_ Vous êtes pitoyable Célestin, une vraie tête de cochon. Allez-vous asseoir.
_ Psssst Célestin ! Gros naze.
_ Alors, qui va nous résoudre cet exercice de niveau sixième ?
Elle avait le sourire, Madame Courge, cette dégénérée. Elle prenait toujours plaisir à nous torturer psychologiquement, mais avec le sourire.
Simon, toujours plus gros et costaud que moi recommençait à m’emmerder à tous les moments. Il n’avait pas digéré de s’être pris une trempe par son père l’année précédente et a décidé de m’en faire baver. Ainsi, avec ses amis, ils avaient le plaisir de m’humilier en permanence. A chaque fois que je répondais faux, à chaque fois que j’ouvrais la bouche, à chaque fois que je faisais du sport.
C'était toujours la même rengaine. J'avais l'habitude.
Désormais, je ne parlais plus et je n’avais plus envie de m’investir. En allemand, j’étais au niveau 0 de la médiocrité, en maths pareil et en physique, je tournais à 2 de moyenne mais j’avais Marcellin pour me sauver en TD.
Il faisait tout, ce bon esclave.
Heureusement, le cours d’histoire rattrapait tous les autres. Notre prof’ était vraiment sympathique, passionné et passionnant, le genre à raconter des anecdotes marrantes à chaque cours. En fin d'année, il nota les classeurs et si tu n'avais pas une fiche, celle du "moine bernard" dont tout le monde se foutait et qu'il avait distribué au tout premier cours, tu n'avais pas la moyenne. Ce master troll avant l'heure.
Je devenais haineux et j’ai commencé à m’intéresser aux politiques extrémistes. Dans une école catholique, il y a majoritairement des familles de droite. Moi, il m’en fallait plus. J’ai vraiment commencé à déraper à cette période et je détestais tout le monde.
Cette année-là, j’ai commencé à développer une passion pour le chant. Je me désintéressais peu à peu du piano et de la clarinette. Je continuais bien sûr, mais seulement pour faire plaisir à mes parents. En réalité, j’aimais surtout écrire et j’ai commencé à travailler sur des chansons qui parlaient de mon quotidien et à gratouiller sur l’ancienne guitare sèche de mon frère qui traînait dans sa chambre. C’était une guitare classique Yamaha que j’ai toujours et avec laquelle je m’amuse de temps en temps, même si aujourd’hui je joue sur une très belle guitare Alhambra.
Cela devint vite obsessionnel et le soir en rentrant, lorsque je quittai le PC des yeux, je jouais de la guitare et j’écrivais. J’ai chanté mes premiers textes à Sarah, mon amie de Dofus. Je m’enregistrais avec le micro de ma webcam et je lui envoyais. Cela devenait un jeu et un nouvel exutoire.
Mes parents m’offrirent une petite table de mixage et j’ai pu commencer à avoir de la qualité assez propre. C’était une très belle époque musicale pour moi. Même si je chantais faux, je découvris les joies de la composition et je pouvais sortir des sentiers de la musique classique traditionnelle.
En piano, j’avais fait le tour des compositeurs. Je pouvais jouer du Mozart, du Chopin, du Beethoven. En Clarinette, c’était la musique juive, le klezmer qui me plaisait le plus.
La composition, c’était autre chose. J’aimais la liberté que cela procurait, le soulagement du quotidien qui transparaissait par ma voix lorsque je chantais. J’avais vraiment besoin de ça, de pouvoir évacuer et c’était une solution miracle à tous mes maux.
J’arrivais le matin, je chantais afin d’oublier le lycée, le soir, je chantais en partant afin de me redonner courage. J'aimais vraiment ça.
Si cela vous intéresse, je vous ferai écouter à l’occasion quelques unes de mes compositions.
Et puis un jour, un des amis de Simon m’attrapa par le col et me plaqua contre le mur.
_ Allez, chante Célestin. Je t’ai entendu chanter.
_ P-p-pourquoi ? Je n-n-ne veux pas.
_ Je veux encore t’entendre chanter.
Je n’avais pas voulu me rabaisser à lui obéir. J’avais peut-être grandi et pris du poids mais je restais un fragile malgré tout. Au fond, j’avais une âme d’artiste et je restais quelqu’un de sensible. La moindre remarque de travers me faisait du mal, profondément. C’est pour cela que j’ai voulu me bâtir une carapace si lourde que personne ne pourrait jamais transpercer...
Je n’avais plus le cœur à me défendre alors j’endurais. J’avais entendu dire toute ma vie que le Christ tendait l’autre joue, qu’il avait pardonné les pêchés de tous les pêcheurs, dont ceux qui l’ont fait crucifier.
Moi aussi dans un sens, je tendais l’autre joue. Par contre, je n’ai jamais pu pardonner à ceux qui m’ont fait du mal. Jamais.
Après cette histoire, j’ai abandonné le chant pendant un très long moment…
Je continuais ainsi ma routine quotidienne. Les remarques venant de mes camarades, qu’ils soient dans ma classe ou non. De temps en temps, un croche-pied ou une poussette dans les couloirs, le calvaire du sport et de la physique.
Un beau matin, j’ai décidé que j’en avais marre. Je suis allé le matin au lycée et l’après-midi, j’ai décidé de ne pas aller en cours. J’ai tout laissé tomber.
Mais le problème c'est qu'il manque plein de chapitre dans le topic, ils ont sûrement été 410
Faudrait que tu les réupload parce que du coup j'ai pu lire qu'un chapitre sur deux presque
Données du topic
- Auteur
- HojackBorseman
- Date de création
- 9 janvier 2018 à 11:58:24
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