Chapitre 4 : L’espoir est permis
Lorsque la pause prit fin, monsieur Abdelkrim rappela les élèves.
Tout le monde repris sa place, certains garçons ont quand même essayé de capter l’attention de Juliette qui semblait occuper à écrire sur son agenda.
Célestin n’en pouvait plus, il voulait vraiment avoir encore une conversation avec Juliette, les quelques secondes échangées avec elle étaient du pur bonheur. Ses yeux noisettes éclairés par la faible lumière d’hiver ont littéralement retournés l’estomac du pauvre garçon.
Célestin avait du mal à la regarder dans les yeux, elle a le chic pour fixer intensément les gens quand elle leur parle.
Célestin hésitait, quelle question lui poser ? Il pensa aux dessins, pourquoi ne pas lui demander si elle dessinait, mais c’était trop bête comme question. Il n’avait pas envie de faire trop banal non plus …
Une demi-heure passa, pas d’échange entre Juliette et Célestin.
Soudain, Arnaud se retourna vers Juliette et lui dit :
« hey, ça va tu t’en sors ? » avec un sourire amical.
Une rangée à côté, Thomas chuchota dans sa barbe en souriant :
« ayaaa l’autre … il est parti … »
Juliette répondit à Arnaud :
« Oui ça va, pour l’instant, tu t’appelles comment ? »
« Arnaud, hésites pas si t’es perdue, j’ai tous mes cours sur moi… »
« Merci c’est super gentil Arnaud »
Il se retourna, content de lui.
Célestin bouillonnait de colère mais aussi de tristesse, la seconde heure de cours se passa sans aucuns échanges entre lui et la belle Juliette… Arnaud lui avait comme coupé l’herbe sous le pied, il se sentait désormais minable.
La sonnerie de la pause retentit, tout le monde se leva pour sortir dans la cour pour une pause de 20 minutes.
Juliette enfila sa parka, son bonnet, Célestin resta assis, il attendait qu’elle parte pour se lever à son tour, il était passé de la joie à la tristesse, sur le moment, il voulait aller pleurer dans les toilettes.
Mais Juliette sortit un petit porte-monnaie en cuir marron de son sac et lança à Célestin :
« Je te paye un café ? »
Un café ? se demanda Célestin, aucuns élèves dans ce lycée ne buvaient de café à sa connaissance, même pas sûr qu’il existe une machine.
Le fait qu’ils étaient seul dans la salle renforça le peu d’assurance qu’il avait :
« Oui avec plaisir, il faut juste trouver la machine … »
Juliette ria, ce qui fit sourire Célestin, un sourire détaché, qui le rendait alors sympathique.
Les deux jeunes gens se dirigèrent alors vers le hall du lycée, là où il était plausible qu’une machine à café s’y trouve. Les élèves dans la cour n’en revenaient pas de voir Célestin en compagnie d’une fille comme Juliette, il n’était plus invisible, en grande partie grâce à Juliette, qui est une fille solaire qui attire naturellement les regards, mais aussi car Célestin ne marcher plus la tête dans ses chaussures, pas non plus la tête haute, il marchait droit, il avait un but pour une fois, trouver la machine à café se son lycée.
Ils trouvèrent la machine :
« Qu’est-ce que je t’offre ? » demanda-t-elle ?
« bah euh… comme toi » répondit Célestin.
Pour patienter, elle le regarda avec un petit sourire, elle savait que ce n’était pas un garçon sûr de lui, mais ça n’a aucune importance pour une fille comme Juliette, tant que les gens avec qui elle est se sente bien.
Et Célestin semblait sur un nuage, il n’arrivait pas à regarder Juliette dans les yeux, ou alors quelques fractions de secondes. Il voulut faire preuve de politesse en attrapant le gobelet dans la machine mais il se cogna la tête dans cette dernière en se baissant, ce qui fait rire Juliette qui s’excusa très vite en posant sa main sur la tête de Célestin.
Célestin craignait les contacts physiques, il bafouilla en affirmant que ça aller, qu’il n’avait rien.
« On va se mettre dehors ? Il y a un peu de soleil… »
« Euh … d’accord. »
Ils s’assirent sur un banc, au loin, les élèves de la classe de Célestin fumaient leurs cigarettes, avec les yeux rivés sur Célestin et Juliette.
Célestin fixé son café, il n’en avait jamais bu, il n’aimait pas l’odeur, il fit quand même l’effort de le boire.
Au loin, Arnaud fit signe à Juliette de venir les rejoindre.
« Ça te dérange si rejoint les autres ? J’aimerai faire leur connaissance et me présenter à eux. » demande Juliette à Célestin.
« Euh… vas-y, je vais rester la moi » répondit aussitôt Célestin.
« Ok ça marche, à tout à l’heure alors » dit-elle en se levant avec un sourire.
Et elle se dirigea vers le groupe, Célestin la regarda partir avec tristesse, ils n’avaient pas vraiment eu le temps de parler, mais bon, ça ne faisait que deux heures que Juliette était arriver dans son lycée, il gardait espoir, ce qu’il craignait, c’était ses camarades de classe
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