[RISITAS] Le bièrevirus, une histoire de dépression et de mariage (saupoudrée de pistaches)

Partie 50 - La pression des poires

- Jax, Claire ! Prêts pour la Turquie ?

Émilie venait de nous rejoindre dans la file d'attente pour l'enregistrement de nos bagages. Contrairement aux deux années précédentes, l'aéroport commençait à reprendre vie.

- Plus que jamais !
- Bonjour Émilie, contente de te revoir.
- Moi aussi, puis je sais pas pourquoi, mais je les sens bien, ces petites vacances en Turquie. Alors ça me fait d'autant plus plaisir.

Nous patientions quelques minutes, puis procédions à nos enregistrements respectifs avant de nous avancer jusqu'à la porte d'embarquement.
Nous profitions de notre relative avance pour nous prendre un petit déjeuner avant nos longues heures de vol.
Ma mère s'absentait quelques instants pour aller aux toilettes.

- Alors ? Excité d'enfin pouvoir retrouver Luna et passer du temps avec elle ?
- Oui, mais je me fais pas trop d'illusion sur le temps qu'on sera capables de passer juste tous les deux.
- Ah bon ? Pourquoi ça ?
- Bah tu sais, quand on est chez ses parents, elle peut pas être aussi démonstrative que quand on est sans eux. Alors sachant qu'on a qu'une semaine ensemble et qu'on va tout le temps être en famille... Je pense qu'on ira pas beaucoup plus loin que se tenir la main.
- Ah merde...
- Je te le fais pas dire.
- Et pour le couchage, ça se passe comment, au final ?
- Si j'ai bien tout compris, ma mère sera dans la chambre de Luna, Luna et sa meilleure amie seront dans le salon, et nous deux on dormira dans la chambre d'amis.
- Ça dérange pas Luna qu'on soit tous les deux dans la même chambre ?
- Je crois qu'entre mettre leur fille ou toi dans la même chambre que moi, ses parents ont fait un choix assez compréhensible.
- Effectivement, vu sous cet angle.

Ma mère revenait et nous embarquions quelques minutes plus tard. Nous nous retrouvions séparés les uns des autres et en prime, nous avions le plaisir de nous trouver en compagnie d'un enfant... Comment dire ? Si les parents n'étaient pas en train de l'égorger sur le moment, alors ils auraient peut-être dû y penser, vu les cris horribles que le pauvre gosse produisait.

Nous décollions enfin. Je plaçais la paire d'écouteurs à mes oreilles et commençait à regarder Jojo Rabbit (très chouette film, que je vous recommande vivement, les clés) sur le système média mis à disposition.

- Excusez-moi, vous savez comment est-ce qu'il faut faire pour se connecter au WiFi de l'avion ?

Ma voisine de siège essayait depuis bien 10 minutes de se connecter dans succès au système, mais sans succès.

- Honnêtement, aucune idée, donc à part vous refaire lire le tuto de connexion que vous avez déjà dû lire, je vois pas trop en quoi je vais pouvoir vous aider. M'enfin, on peut faire un essai ensemble, des fois que vous ayez loupé un truc dans la manip'.
- Oh, merci beaucoup !
- Pas de soucis, c'est pas comme si j'avais mieux à faire. J'ai déjà vu ce film et le gamin en cours de sacrifice me gâche l'ambiance.
- Hihihi, c'est clair qu'il n'a pas l'air d'apprécier son voyage.

Nous tentions, sans succès, de connecter son ordinateur portable au Wifi. Après plusieurs tentatives infructueuses, nous nous résignions et commencions à discuter. J'apprenais qu'elle retournait voir sa famille en Afrique (me demandez pas quel pays, je n'en ai absolument plus la moindre certitude, mais Afrique subsaharienne) et qu'elle devait passer par la Turquie après qu'un aéroport d'Angleterre ait annulé ses correspondances vers sa destination, paie ton détour !

Nous embrayions assez rapidement sur la politique en France, le premier tour des élections présidentielles se déroulant pendant le séjour pour les fiançailles. Elle était abasourdie par les débats sur l'identité française.

- C'est ahurissant, en Afrique on serait les premiers à s'offusquer qu'on tente de nous imposer des populations immigrées sans notre accord, et votre gouvernement fait la sourde oreille alors que vous accueillez toujours plus sans que votre économie ne puisse le supporter.
- Bienvenue chez nous !
- Mais ça vous désole pas, la situation de votre pays ?
- Joli choix de mot, mais c'est un euphémisme.
- J'avais choisi de venir en France parce que professionnellement et économiquement ça avait plus de sens pour moi, qui travaille dans le milieu médical, mais quand je vois la tournure que prennent les événements dans votre pays...
- C'est con à dire, mais je me suis expatrié à la première occasion, alors je sais pas si je suis si bien placé pour faire des reproches sur le sujet.

Ça m'avait paru fou. Les étrangers qui venaient jusqu'à nous étaient plus attachés à nos racines que nos propres autochtones. Nos derniers gouvernements avaient pris soin d'enterrer notre culture et notre histoire, années après années, sous le poids des pressions sociales et économiques, et il fallait que la lucidité vienne d'ailleurs.

Après quelques heures, nous arrivions à Istanbul.

- Tu crois qu'on t'a pas vu, pendant le trajet ?
- Attention, hein ! Sinon on raconte tout à Luna !
- Qu'est-ce que c'est encore que vos conneries ? J'ai loupé un épisode ?
- Ouais, ouais, ben elle avait l'air de bien t'apprécier, ta voisine de siège.
- Ah ! Mais alors là, vous y êtes pas du tout ! On a parlé boulot et politique pendant deux heures.
- Ahahah ! Ben on espère bien, sinon on cafte !

Bordel, les femmes, j'vous jure...

Le 17 janvier 2023 à 00:58:39 :
Merci des sweets :-d photo de mariage j'espère :-d
(quoi j'en demande trop...)

Salut msieurduss ! Ça sera peut-être une belle façon de conclure tout ça.

Partie 51 - Fiançailles ou retour en Picardie ? (1/2)

Luna et sa famille étaient venus nous accueillir à la sortie de l'aéroport après notre correspondance d'Istanbul. Nous faisions les présentations et embarquions dans les véhicules des ses parents. Émilie et ma mère montaient avec son père, Luna et moi avec sa mère et sa meilleure amie, qui était arrivée en même-temps que nous d'Istanbul.

Nous discutions un peu durant le voyage et je faisais la connaissance de Salma.

Une fois arrivés chez les parents de Luna, nous faisions rapidement un point sur le déroulé de la journée du lendemain.

- Demain matin, on le prend un peu tranquille, petit déjeuner tous ensemble, puis on ira ensemble acheter le bouquet pour les fiançailles.
- Il y a une tradition à respecter, pour le choix des fleurs du bouquet ?
- Non, pas vraiment, tu peux choisir ce que tu veux. Cela dit, plus tu mets de fleurs, mieux c'est vis-à-vis de la famille de la fiancée. Ça montre ta générosité et le sérieux de ton engagement.
- Reçu 5 sur 5. Quelle est la suite du programme ?
- En milieu d'après-midi, mon cousin et mon beau-frère viendront te chercher pour que tu ailles chez le coiffeur et le barbier. De mon côté j'irai aussi chez le coiffeur et une fois de retour nous nous préparerons pour la soirée. Ah oui, et il y aura aussi l'entreprise de décoration qui viendra installer le décor dans le salon, pendant qu'on sera dans les préparatifs.
- Et bien, heureusement qu'on commence tranquille, alors.
- Et il faudra aussi que tu ailles avec mes parents acheter les chocolats et les baklavas. Tu seras suffisamment en forme pour demain, tu penses ?
- Entre le voyage d'aujourd'hui et les préparatifs prévus pour demain, je garantis pas d'être au summum de ma fraîcheur, mais je ferai de mon mieux.
- Ne tarde pas trop à aller au lit, alors.
- Promis, je vais quand-même passer un peu de temps sur le balcon. Pas que j'aime pas rester assis toute la journée, mais j'ai besoin d'un peu d'air frais. Tu m'accompagnes ?
- Quelques minutes, alors, je suis déjà un peu fatiguée et la journée de demain va être, comme tu l'as entendu, assez chargée.

Nous sortions et passions quelques instants sur le balcon. Je passais derrière Luna et l'enlaçais avant de l'embrasser dans le cou.

- Tu m'as manqué.
- Toi aussi.

Ces fugaces instants, à l'abri des regards... Ça avait comme un petit goût de bravades d'interdits.

Le lendemain matin, après un délicieux petit déjeuner, Émilie, Salma, Luna et moi partions en direction de chez le fleuriste.

- alors, tu sais déjà ce que tu vas lui prendre ?
- Pas encore, je vais voir en fonction de ce qui est disponible chez le fleuriste et de mon inspiration du moment.
- Tant que le bouquet est joli, je pense que ce n'est pas très important.
- Et j'imagine qu'on a aucune experte en langage des fleurs, parmi nous ?
- Pas de mon côté, en tous cas.
- Non plus.
- Au feeling, alors !

Nous arrivions à la boutique et commencions à regarder ce que proposait l'échoppe. Après quelques minutes à discuter avec la vendeuse, j'optais pour un bouquet composé de 13 roses blanches et 13 roses rouges, le tout protégé par un tissu en lin brut.

- Ça fait vraiment un gros bouquet, tu es sûr de toi ?
- Vu le prix des fleurs ici, autant se faire plaisir, non ?
- Ah oui, j'avais oublié ça, l'espace d'un instant. Mais pourquoi en prendre autant ?
- Les couleurs de ton drapeau, et ton âge pour la quantité.
- Ouaaaah, c'est trop chou, j'avais pas fait le rapprochement !
- Et il est magnifique ! Tu penses que tu arriveras à le faire sécher correctement pour le conserver.
- Je pense oui, ma mère m'a dit qu'avec de la laque en bombe, ça devrait faire l'affaire. C'est comme ça que ma sœur avait fait pour le sien.

Nous quittions la petit boutique et rentrions chez les parents de Luna, où le déjeuner nous attendait.

Partie 52 - Fiançailles ou retour en Picardie ? (2/2)

Après avoir dévoré notre repas, les parents de Luna m'emmenaient à la pâtisserie où ils avaient réservé les chocolats et les baklavas traditionnellement offerts à la famille de la future fiancée. Le lieu était chaleureux, des dizaines de gâteaux aux couleurs chatoyantes étaient disposés derrière les vitrines afin d'attirer le regard du chaland.

La mère de Luna interpelait le vendeur et commençait à discuter avec lui. Son père écouta quelques instants puis alla s'asseoir à une table avant de me faire signe de le rejoindre. Nous fûmes rapidement rejoints par madame. Beau-papa sortit son téléphone et commença à pianoter sur l'écran. Cela signifiait généralement que nous allions avoir une discussion par Google Translate interposés.

Il me montrait l'écran, sur lequel s'affichait ces deux questions :

- Es-tu toujours sûr de vouloir épouser Luna ? Pas d'hésitations ?

Effectivement, comme le slogan de l'Olympique de Marseille, droit au but.

J'écrivais ma réponse sur mon téléphone et lui montrais à mon tour :

- Toujours décidé. Pourquoi devrais-je changer d'avis ?
- C'est notre deuxième fille, et à vrai dire, nous ne sommes pas spécialement dans l'urgence de la marier. Tu peux nous garantir que ça se passera bien ?
- Je ne peux rien garantir, ce n'est malheureusement pas comme si nous avions eu une expérience prolongée de la vie à deux. Tout ce que je peux vous dire, c'est que le mariage ça se fait à deux. Tant que nous serons ensemble et que notre volonté commune sera que ce mariage tienne, alors il tiendra.
- Et tu la laisserais venir nous voir, ou bien nous accueilleras si nous voulons vous rendre visite ?
- C'est un mariage, pas une sentence de prison. Bien évidemment qu'elle sera libre de venir vous voir, et je me ferai une joie de me joindre à elle si mon emploi du temps le permet. Vous m'avez toujours bien traité, alors la moindre des choses est de vous rendre la pareil et de vous offrir l'accueil que vous méritez si vous décidez de venir en Allemagne ou ailleurs.
- Dans ce cas-là, ça me va.

Je me doutais un peu de la raison de cette conversation. Le beau-frère de Luna avait plus ou moins coupé sa sœur du reste de la famille pendant le temps fort de la pandémie (ce qui avait expliqué que je n'avais pas pu la rencontrer en 2021, souvenez-vous des saloperies qu'il avait sorti sur notre projet de mariage à la pauvre Luna). Seulement, depuis la naissance de leur enfant, il semblait s'être quelque peu adoucis et renouait doucement avec la famille. Le père de Luna avait donc des craintes qu'une situation similaire ne se reproduise avec la cadette.

Nous finissions d'attendre que notre commande soit préparée, je réglais la note et nous rentrions chez eux. Le beau-frère et le cousin de Luna m'y attendaient déjà.

- Alors Jax, comment ça va depuis l'an dernier ?
- Plutôt bien et toi ? Seray m'a dit que tu avais fait la rencontre d'une charmante demoiselle, récemment ?
- Ahahah, oui. Je te raconterai en route.

Le cousin de Luna et moi avions à peu près le même âge. C'était vraiment un bon gars, toujours le sourire. Il avait vécu pendant trois ans en Italie et était rentré en Turquie après qu'il se soit séparé de son ex. Diplômé universitaire dans la musique, le bougre se payait le luxe d'avoir une bonne gueule ET d'être bon à la guitare et en chant. Devait pas y avoir que les marshmallows qui avaient chauds, lors des soirées feu de camp.

Le beau-frère s'approchait de moi et me fit la bise, puis me prit dans ses bras. Bordel, l'accueil était plus chaleureux que ce que j'avais anticipé.

Nous prenions la voiture du beau-frère et nous dirigions vers le coiffeur/barbier. Arrivés sur place, le coiffeur nous fit signe d'attendre le temps qu'il termine son client précédent.

Le cousin et moi discutions un peu pendant que le beau-frère passait un coup de fil.

- Alors, pas trop stressé ? Ça commence à devenir sérieux, là.
- Toujours pas, non. C'est vraiment la question qu'on me pose le plus, ces derniers temps. Qu'est-ce que ça va être le jour du mariage, si vous vous en faites tous plus que moi.
- Ahahah, on s'inquiète un peu, j'imagine. Luna est la première qui se marie avec quelqu'un qui ne vit pas en Turquie.
- Oui, j'imagine. Ça travaille pas mal ton oncle, à mon avis.
- Ça serait pas étonnant, il est très papa-poule, avec mes cousines.
- Pas de doute là-dessus, on a eu une bonne conversation sur le sujet avant que vous ne veniez me chercher pour venir chez le coiffeur.
- D'ailleurs, Luna t'en a parlé ?
- Parlé... De quoi ?
- Elle t'a dit que mon oncle et ma tante sont cousins ?
- Pardon ? Cousins comme... Cousins au premier degré ?
- Cousins germains, oui.

Le plus gros rire nerveux de ma vie. Il semblait finalement que la carte géographique qui légendait les zones selon leur taux de consanguinité au sein des populations n'était pas tant dans la déconne que ça.

Le 20 janvier 2023 à 10:38:16 :
Ayaa j'imagine qu'après ça tu as dévisagés un peu plus la descendance pour voir si il y avait pas un gêne déficient quelque part.

Disons que la révélation m'a un peu laissé sur le cul, d'autant que je m'en serai jamais douté, sans ça.

"Cousins genre, cousins au premier degré ?"

Il a été bien pris le rire nerveux au fait ?

Le 20 janvier 2023 à 18:17:07 :
"Cousins genre, cousins au premier degré ?"

Il a été bien pris le rire nerveux au fait ?

Je suis toujours vivant à l'heure actuelle, donc je pense que c'est passé (sans doute que l'effet de surprise, compréhensible, a dû jouer).

Le 25 janvier 2023 à 13:30:23 :
j'ai tout lu et attend la suite
le delire consanguin fut un gros fou-rire

Merci clé, la sweet arrive dans les prochains jours.

Ah ben c'est sûr que ça surprend un peu quand on apprend ça de but en blanc sans qu'aucun indice n'ait mis sur la voie auparavant.

ca t'arrive qu'elle te prenne en flag entrain d'ecrire pour le forum , et que tu ais a lui dire "oh yeah dont mind me im writing for the forum , the elite of the nation it's nothing "

- "but why is there images of spanish men ? ... "

- "ugh"

Le 25 janvier 2023 à 15:39:55 :
ca t'arrive qu'elle te prenne en flag entrain d'ecrire pour le forum , et que tu ais a lui dire "oh yeah dont mind me im writing for the forum , the elite of the nation it's nothing "

- "but why is there images of spanish men ? ... "

- "ugh"

Non, elle n'est pas au courant que j'écris nos aventures sur le forum, mais je lui montrerai quand ça sera terminé, histoire que ça lui rappelle quelques souvenirs.

Après, je lui ai déjà partagé une vidéo de l'Œil de l'Élite pour qu'elle essaie de comprendre un peu l'ambiance du forum. Je l'ai également introduite (sans mauvais jeu de mot ) au alonzykoi et au défunt El Risitas .

Partie 53 - À pieds joints, sinon rien !

Je digérais l'information durant une bonne partie du reste de l'après-midi. Des questions affluaient dans ma tête, mais j'essayais de ne pas m'en inquiéter outre-mesure.

Nous rentrions chez les parents de Luna et j'attendais son retour.

- Ah, enfin de retour ! Plus qu'à t'habiller, à ce que je vois ?
- Ouais, y a plus qu'à.
- Oula, ça va ? Tu tires une drôle de tête.

J'expliquais les dernières révélations à Émilie...

- Ah oui, sacrée surprise. Et tu le prends comment ?
- Drôlement. Honnêtement, je sais pas trop quoi en penser. Elle m'en avait jamais parlé et c'est pas comme si ça changeait grand chose à ce que j'éprouve pour elle. Je veux dire, c'est pas comme si elle s'était retrouvée avec un chromosome en trop.
- C'est clair, elle est super jolie, et elle en a dans la tronche. T'as pas prévu de reculer, au moins ?
- Non, du tout. J'ai retourné le truc dans tous les sens, le seul point que je trouve bizarre, c'est qu'elle m'en ait jamais parlé d'elle-même et que j'ai dû apprendre ça de son cousin aujourd'hui.
- Oui, ça doit faire cogiter.
- Exactement. M'enfin, allez, c'est reparti pour les préparatifs.
- En tous cas, j'espère que t'es prêt, parce que j'ai vu sa robe pour ce soir, et tu vas être agréablement surpris.
- Moins que cet après-midi, à mon avis.

Luna rentrait de son rendez-vous un peu plus tard. Le soleil commençait doucement à rejoindre l'horizon et mon stress augmentait à mesure qu'il s'en rapprochait. J'allais prendre un peu l'air sur le balcon. La question de l'ascendance était surmontée, mais il restait cette première étape "officielle". C'est fou, j'avais passé des concours de recrutement de l'administration publique, et là, le fait de me fiancer me mettait dans un état similaire alors que le jugement maximal que j'aurais à subir serait Luna qui me préfère avec les cheveux un peu plus longs que ce que j’arborais après mon passage chez le coiffeur.

J'étais rejoins par mon futur beau-frère.

- Tu présentes bien, prêt pour les fiançailles à ce que je vois ?
- T'étais dans le même état de stress, pour les tiennes ?
- Et tu verras, c'est pire au mariage.

Putain, ce troll.

- Tout va bien se passer, t'en fais pas. Ses parents t'apprécient déjà beaucoup.
- Merci du soutien, j'espère que ça sera le cas.

Il s'absentait et j'étais rejoint par Salma et Émilie, qui venaient de finir de se préparer. Nous papotions et faisions quelques photos ensemble pour commémorer le moment, puis sortions de l'appartement, accompagnés par ma mère, afin de de procéder à l'entrée traditionnelle.

Nous attendions dans l'entrée, le temps d'avoir le signal qui nous indiquerait qu'il était temps de frapper à la porte. Salma recevait le SMS de Luna pour dire que tout était prêt.

- On peut y aller.

Je toquais et la porte s'entre-ouvrait pour laisser apparaître le visage de Luna.

- Oui ?
- Bonjour mademoiselle, me feriez-vous l'honneur de me laisser pénétrer votre demeure afin que je puisse vous fiancer ?
- Avez-vous apporté les offrandes nécessaires à vos intentions ?

Je lui tendais le bouquet et la boîte de baklavas.

- Cela suffira-t-il ?
- Vous pouvez entrer.

Elle ouvrait la porte en grand et je découvrais sa tenue. Elle était vêtue d'une courte robe rose pâle aux reflets de velours et avait attaché ses cheveux en une longue queue de cheval. Elle était resplendissante.

Nous étions emmenés au salon. Je saluais tous les invités : les oncles, les tantes, les grands-parents, les cousins et cousines, et j'allais m'asseoir au fond de la pièce, sous l'arche décorée qui avait été installée pour l'occasion. Luna vint m'y rejoindre quelques instants plus tard.

L'oncle de Luna posait les questions d'usage à ma mère.

- Alors, que fait votre fils dans la vie ? Il a une bonne situation ?

Et là...

- Acceptez-vous que mon fils se fiance avec votre fille et...

Bordel à ! Elle avait rien compris aux questions et commençait à déclamer le texte qu'elle devait dire aux parents de Luna !

Partie 54 - Rattrapage

- Acceptez-vous que mon fils se fiance avec votre fille et...
- Euh... Maman, il t'a juste demandé ce que je faisais dans la vie, c'est pas encore le moment...

- Ah oui, pardon, le stress, etc.
- Respire un coup, ça va aller.

Elle parvenait à reprendre un peu ses esprits et répondait aux questions que la famille de Luna lui posait.
Les événements suivaient leur cours et nous arrivions enfin au moment tant redouté.

- C'est bon, c'est le bon moment.
- Acceptez-vous que mon fils se fiance avec votre fille et mon fils se fiancent, puis se marient ?

La mère de Luna fut la première à répondre.

- J'y consens avec plaisir, pour nous, Jax fait déjà partie de la famille et je serais heureuse que ma fille l'épouse.

Elle continuait un peu et exprimait le plaisir qu'elle avait de nous accueillir chez. L'hospitalité à la turque, ce délice.

Vint le tour de son père.

- Vous savez, j'ai longuement hésité. Je n'estime pas être dans une urgence de marier ma dernière fille. Elle est encore jeune, brillante, et ses études ne pourraient pas mieux se passer. Seulement, depuis que Jax est entré dans sa vie, je vois qu'elle est plus heureuse et si elle n'avait pas autant insisté, je ne sais pas si ces fiançailles auraient été approuvées.

- Bienvenue dans la famille, Jax.

Nous nous passions nos bagues de fiançailles respectives au doigt et partagions un baklava, comme le veut la tradition (c'est un peu comme le partage de la coupe de Champagne, mais le goût est meilleur, et fatal pour les diabétiques, ce qui permet de garder une lignée exempte de cette tare).

Les convives venaient chacun leur tour nous féliciter, prendre la pose à nos côtés et nous gratifier d'un petit présent afin de marquer l'occasion.

Peu après, nous allions en cuisine pour préparer les petites assiettes composées de loukoums et baklava. Luna et moi servions les portions aux convives et nous installions de nouveau à notre place. Nous mangions nos pâtisseries respectives et je m'excuser afin d'aller quelques minutes au balcon.

Je profitais d'un petit moment de calme, loin des regards de la future belle-famille. Je sentais des bras se glisser autour de moi.

- Ça ne va pas ?
- J'avais juste besoin d'un peu d'air frais, ne t'en fais pas.
- Toujours un peu de mal avec les grosses assemblées ?
- Désolé. Avoir une trentaine de personnes qui m'observent, c'est pas ce que j'apprécie le plus. Même si pris individuellement, j'apprécie leur compagnie, mais là... Il me fallait une pause.
- T'en fais pas, prends ton temps et rejoins-nous quand ça ira un peu mieux.

Une perle, les clés.

Émilie arrivait quelques minutes plus tard.

- Et bien alors, t'as pas envie de participer à tes propres fiançailles ?
- Non, rien à voir, t'en fais pas.
- En tous cas, c'était un très beau moment. J'espère que ça m'arrivera un jour aussi.
- La vraie question : pourquoi tu restes encore avec le schlag qui te sert de copain ? Entre les problèmes d'alcool et de fidélité, tu crois pas qu'il serait temps de te faire une raison et de trouver quelqu'un avec qui tu serais capable d'avoir ces étapes que tu désires ?
- Oui, je sais que t'as raison, mais c'est compliqué...
- Compliqué de lui dire que t'en as assez de perdre ton temps ?
- Mais je me suis beaucoup attachée à ses enfants, aussi.
- Mais tu couches avec lui, ou ses enfants ? Y a un truc qui m'échappe.
- Me je sais que t'as raison, c'est ça le pire, mais j'y arrive pas.
- Bah tant pis, alors. Qu'est-ce que tu veux que je te dise d'autre ? Allez, viens. On va se refaire une tournée de baklava, ça te mettra un peu de baume au cœur.
- Ah oui, ça c'est trop bon ! T'es un salaud, n'empêche. T'aurais pu me prévenir que la nourriture était si bonne et que j'allais repartir avec 5 kilos de hanche en plus !
- Mais je t'avais prévenu !

Nous rentrions et prenions quelques délicieux cubes de ces délicieux feuilletés. Les invités commençaient peu à peu à rentrer chez eux, le gros de la fête étant à présent passé. Nous discutions un peu avec les convives restants jusqu'à leurs départs, puis nous préparions à aller nous coucher, la journée ayant été forte en émotion.

Au retour de mon passage à la salle de bain, je croisais Luna dans le couloir et l'attrapais par la taille.

- Qu'est-ce que tu fais ? Pas au milieu du couloir, imagine si mes parents nous voyaient !

Je l'embrassais sur les lèvres et lui disait en souriant :

- On est fiancés !

Et là, ce fut elle qui me retourna mon baiser.

- Je t'aime.

Partie 55 - Trente-et-un pour l'une, question existentielle pour l'autre

Les jours suivants, nous étions partagés entre temps en famille et petites découvertes de la culture Turque. Nos deux mères s'étaient drôlement rapprochées et passaient souvent du temps ensemble à s'échanger des messages via Google Trad'.

Vint rapidement le jour des ajustements pour la robe de mariage de Luna (qu'elle avait déjà choisi et essayé en amont), mais aussi de celle pour la nuit de l'henné, une cérémonie traditionnelle précédent le mariage, qui est lui beaucoup plus occidentalisé.

- Je pense qu'on en aura pour une à deux heures, tu veux te joindre à nous ?
- C'est pas gênant ? Je préférerais ne pas voir ta robe avant le jour du mariage.
- Ne t'en fais, on commence par la robe pour la nuit de l'henné, donc tu pourras rester jusqu'à ce qu'on passe à la robe de mariage.
- Allez, j'en suis.
- Et comme ça, tu pourras m'aider à choisir, j'hésite encore un peu sur le choix de cette robe, à vrai dire.

Nous partions donc à pied jusqu'à la boutique, qui n'était qu'à quelques minutes de marche du domicile de Luna. Nous étions accompagnés par nos mères respectives, sa sœur, son neveu, Émilie et Salma.

Arrivés aux abords de celle-ci, j'apercevais les robes en vitrine, et ma foi... Je dois bien dire que j'imaginais très bien Luna dans l'une d'elles.

Les robes de la nuit de l'henné sont généralement très clinquante et visuellement chargées, arborant de nombreuses perles et fils aux couleurs dorées. La silhouette de Luna était magnifique et les robes lui allaient toutes à merveille. Je comprenais qu'elle ait eu des difficultés à choisir et autant dire que j'en avais pris plein les mirettes durant les essayages.

Luna arrêtait finalement son choix sur la robe ci-dessous. Et comme vous pourrez le constater, le bustier était assez chargé (je pense que le poids en perles de celui-ci devait être équivalent au poids en tissu du reste de la robe). Je m'imaginais déjà avoir un moment d'absence le jour de la cérémonie, si déjà sans efforts particuliers de coiffure ou de maquillage, elle parvenait déjà à me faire tant d'effet.

- Je pense qu'il est temps que tu ailles faire un tour, on va passer à la robe du mariage.
- Oui madame.

Je descendais jusqu'au rez-de-chaussée et commençais à jouer un peu sur mon téléphone. Une demie-heure passait et je commençais à m'ennuyer un peu et décidais donc d'aller un peu marcher dans le quartier. Émilie, qui avait dû me voir sortir par la vitre de l'étage, me rejoignait après quelques mètres.

- Bah alors, tu t'ennuies ?
- Disons qu'attendre dans une boutique de robes c'est pas mon activité favorite, donc autant marcher un peu, ça me dégourdit un peu les pattes, au moins.
- Oui, j'imagine aisément que c'est pas la partie la plus intéressante.
- Tiens, vu que t'es là, tu veux un café turc ? Je t'invite.
- Allez, tu connais une bonne adresse dans le coin ?
- Pas vraiment, mais j'ai vu qu'il y avait un café à l'air prometteur en contre-bas, ça te dit d'essayer ?
- Allez, c'est parti.

Nous nous installions à la terrasse abritée et commandions nos cafés accompagnés de quelques loukoums.

- Et toi alors, tu sais déjà ce que tu voudrais pour ton costume ?
- Pas pour le moment, je pense que je vais y aller au feeling. Je m'étais pas spécialement projeté tant que ça dans mon "mariage de rêve", alors autant pas se prendre la tête outre-mesure.
- En tous cas, je peux te garantir que Luna va être à tomber.
- Je me fais pas de soucis là-dessus. Rien que de la voir dans sa robe pour la nuit de l'henné m'a demandé une sacrée volonté pour pas me jeter dessus en public.
- T'es vraiment pas prêt pour la robe de mariée, alors.

Bordel, ce teasing !

- Et sinon, t'as déjà commencé à réfléchir à ce que tu voulais porter ?
- J'ai quelques idées, mais rien de sûr pour le moment. Et je crois qu'Yvan ( ) voulait qu'on se voit pour essayer de prendre quelque chose d'assorti.
- T'es sûre que c'est une bonne idée ?
- Pour une fois qu'il veut se bouger pour quelque chose d'un peu important, c'est pas moi qui vais l'en empêcher.
- Ouais, 'fin s'il commence à te poser des lapins ou à déconner, te laisse pas bouffer et mets-lui un stop direct.
- Merci du conseil, mais je pense que ça va le faire.
- Tu pourras pas dire que je t'avais pas prévenu.

Nous savourions nos cafés.

- Et sinon, à propos de ce dont on discutait l'autre soir, t'es sûre que ça va, en ce moment ?
- Par rapport à mon copain ?
- Ouais, t'avais pas l'air des plus enthousiaste et je trouvais que t'essayais de trouver des excuses pour rester avec.
- Je comprends que ça puisse donner cette impression, mais on a décidé de se donner une dernière chance.
- C'est pas la première fois que j'entends ça, tu sais ?
- Excuse-moi, c'est juste que c'est pas évident pour moi de mettre fin à une relation.
- C'est pas à moi que tu devrais t'excuser, moi je suis juste là à constater que tu te fais du mal à rester avec quelqu'un qui ne te respecte pas alors que c'est pas comme si t'avais pas le choix.
- On approche tous les deux de nos trente ans, et je me vois pas tout recommencer avec quelqu'un d'autre.
- Horloge biologique ?
- Ouais, on pourrait dire ça comme ça. Je ne sais pas trop comment l'expliquer, je comprends bien que la situation actuelle est loin d'être idéale, mais je sais pas si j'aurais la force de me jeter dans l'inconnu et risquer...
- Risquer quoi ? De trouver quelqu'un qui aura le décence de te traiter convenablement et voudra bien fonder une famille avec toi ?
- C'est à peu près ça.
- Alors arrête de te prendre la tête et écoute-moi bien : t'es une nana adorable et même si t'as des défauts, faut juste que t'arrêtes les mecs à problèmes. Tu sais, il y aura Théo ( ), au mariage.
- Celui avec lequel t'es venu à mon anniversaire le mois dernier ?
- Exactement.
- Ah oui ! Il avait été adorable, en plus, et il s'était super bien occupé de toi.

Longue histoire, mais Émilie m'avait invité à son anniversaire et m'avait proposé de ramener Théo, chez qui j'allais passer le week-end. Les aléas du direct avaient fait que j'étais arrivé sur Paris avec 2 heures de sommeil, plus de 8 heures de trajet et qu'une fois au bar j'avais enquillé comme un sagouin, ce qui m'avait valu de finir complètement cuité à raconter à tous les invités que Théo était mon plan cul, et à finir avec du vomi un peu partout.

- Bah il est célibataire.
- Ahahah ! Commence pas à jouer les entremetteurs ! Mais j'y réfléchirai.

J'apercevais les filles qui sortaient de la boutique, je réglais rapidement la note pour les cafés et nous les rattrapions.

- Alors, satisfaite par la robe ?
- Je n'en dirai pas trop, mais je pense que tu vas aimer.
- Elle va être magnifique, tu n'es pas prêt.
- La plus belle des mariées.

Bon, ça faisait l'unanimité. Restait plus à espérer que l'afflux sanguin serait contrôlable le jour J.

Merci pour la suite. C'est toujours long et bien écrit, très différent des risitas habituels

Je note la bande noire sur la photo, bordel, on doit se contenter d'une description textuelle

Le 30 janvier 2023 à 20:21:06 :

Merci pour la suite. C'est toujours long et bien écrit, très différent des risitas habituels

Je note la bande noire sur la photo, bordel, on doit se contenter d'une description textuelle

Ça fait plaisir de voir que t'es toujours à la lecture, msieurduss, je sais pas si vous êtes encore très nombreux à suivre, mais bon, j'ai prévu d'aller jusqu'au bout, perte d'intérêt pour le topic ou pas.

Ah ben désolé, clé. J'essaie de préserver un peu d'anonymat. 😱

Le 30 janvier 2023 à 21:52:04 :
toujours la a lire ce risitas de qualite premium parfum-loukoum, l'auteur a beaucoup de chance d'avoir luna

Merci du commentaire, clé.

Après, n'oubliez pas, c'est peut-être juste mon tour.

Faudra que je passe de temps en temps aux dates clés pour donner une petite mise à jour (du genre "est-ce que l'amour dure trois ans ?" ou ce genre de carabistouilles).

Partie 56 - Hey, Ted! Suit up!

Vint, quelques jours plus tard, mon tour d'aller choisir de quoi me vêtir pour le futur mariage. Autant vous dire que mon niveau de motivation était fortement mitigé. Je passe en moyenne 2 heures par an, en cumulé, à choisir comment m'habiller et acheter des vêtements.

Nous partions tous en direction d'Adana pour aller dans un énorme centre commercial où plusieurs marques de prêt-à-porter orientées mariages et grandes occasions, avant de raccompagner Salma à l'aéroport en fin de journée.

Le père de Luna garait la voiture au parking souterrain du centre commercial et nous montions jusqu'à l'étage dédié aux vêtements. Nous entrions dans la première boutique pendant que Luna partait faire un tour.
Et ce fut là que je le vis... Le costume élu ! Au premier coup d’œil, je savais que ce serait lui qui m'accompagnerait jusqu'à Luna et sa robe de mariée.

Mon cœur était déjà conquis, mais j'acceptais de suivre les parents de Luna "au cas où je trouverais mieux dans une boutique concurrente". Résultat des courses ? Deux à trois heures à faire des magasins à la chaîne et essayer des queues de pie, et autres ringardises "au cas où". Cela dit, cela nous permis de trouver quelques accessoires pour agrémenter le costume (ceinture, chaussures et montre).

Le temps avait passé, et il était temps pour nous de raccompagner Salma.

Nous arrivions à l'aéroport. Je sortais la valise de Salma pendant qu'elle disait au-revoir aux parents de Luna, à Émilie et ma mère, et alors que je posais la valise au sol, je commençais à entendre les larmes monter dans sa voix.

- Vous savez, j'ai vraiment passé de merveilleux moments à vos côtés.

Elle prenait Émilie dans ses bras.

- T'en fais pas, on garde le contact et on se revoit dans quelques mois de toute façon.
- C'est vrai.

Elle venait à présent vers moi.

- Je suis heureuse qu'on ait enfin pu se rencontrer. Luna est une de mes plus anciennes amies et ma meilleure amie. Elle m'avait beaucoup parlé de toi, mais te voir m'a fait me rendre compte à quel point tu l'aimes. Prends soin d'elle, d'accord ?

Je la serrais dans mes bras et lui frottait un peu le dos pour la réconforter.

- Ne t'en fais pas, je ne prévoyais pas de faire autrement.

Les deux amies se tombaient dans les bras. Je ne peux malheureusement pas vous retranscrire leurs échanges, mais je comprenais que c'était chargé en émotion.

Nous attendions qu'elle passe les portiques de sécurité et levions l'ancre pour le centre.

- Elle me manque déjà...
- Comme Émilie lui disait, vous vous reverrez bientôt, ne sois pas trop triste.
- Je la vois si rarement, c'est difficile de ne pas être triste de la voir s'en aller. Et dans quelques jours, ce sera à vous trois de partir.

J'attrapais sa main et y déposais un baiser.

- N'y songe pas trop pour le moment, d'accord ?

Nous retournions au centre commercial pour avoir un rendez-vous chez un bijoutier sur les tarifs pour deux alliances. Luna et moi avions déjà vu une boutique Allemande dans la ville où je résidais lors de sa visite au début de l'année 2022. Et... Comment dire ? Les prix étaient prohibitifs : 1.400€ pour deux alliances de facture simple, en 18K. Les mecs se mouchaient pas avec le dos de la cuillère.

Luna me demandait le budget pour les alliances. Vu le prix annoncé en Allemagne, je lui disais de demander ce à quoi nous pouvions prétendre pour 1.000€. Autant vous dire que ce n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde et la vendeuse avait de suite sorti une bague avec des diamants en pagaille qui faisait pile-poil le budget annoncé.

Je calmais l'enthousiasme de Luna en lui expliquant que 1.000€ serait pour la paire, et qu'il était hors de question que je lui paie une bague aussi onéreuse pour notre mariage, d'autant que les diamants... C'est surcoté de fou. Si ces margoulins d'Anglois n'étaient pas tombés sur des mines à plus savoir quoi en foutre lors de leurs expéditions coloniales en Afrique, on aurait jamais eu à subir ces cailloux d'une fadeur grandiloquente (rubis maître course , et le rouge va tellement bien à Luna, mais je m'égare).

Elle avalait difficilement la nouvelle, après s'être faite mettre des étoiles plein les yeux par cette vendeuse un peu trop professionnelle.

Nous demandions un devis pour une paire d'alliances en or. Le budget redescendait d'un coup à 500€.

Nous leur demandions les délais de production et quelques détails avant de quitter les lieux. Le bijoutier était validé.

J'essayais d'expliquer à Luna que ma situation financière était, pour le moment, encore un peu précaire (le déménagement en Allemagne avait fait mal, et mes 6 premiers mois n'étaient pas très bien rémunérés), et que je ne pouvais pas m'endetter sur 15 générations pour un mariage, préférant mettre de l'argent dans notre future demeure, quitte à choisir un poste de dépense à prioriser. Une soirée dans le faste ou une vie et un toit pour nos potentiels futurs enfants. L'argument avait fait mouche.