[Risitas] Un marlou en quête d'existence en Asie du Sud-Est
J'ai crû lire que tu avais aussi vécu un temps en Chine ? C'était où exactement ? Quels sentiments/souvenirs en as-tu gardé ? Comment tu comparerais la Chine aux autres pays d'Asie du Sud-Est que tu connais ?
Je viens de lire ton Risitas d'une traite et c'est plutôt bien écrit, j'attends la suite avec impatience. 
Le 14 décembre 2022 à 12:03:19 :
J'ai crû lire que tu avais aussi vécu un temps en Chine ? C'était où exactement ? Quels sentiments/souvenirs en as-tu gardé ? Comment tu comparerais la Chine aux autres pays d'Asie du Sud-Est que tu connais ?Je viens de lire ton Risitas d'une traite et c'est plutôt bien écrit, j'attends la suite avec impatience.
Yes plusieurs mois en échange, à Ningbo, proche de Shanghaï.
Pays hyper clean, très sécurisé (caméra partout), population plutôt sympa mais très peu d'anglais et si tu vas dans des coins réculés c'est le néant. Mais globalement si t'es étranger tu peux rendre ton séjour vraiment cool, entrée en boîte gratuite avec des consos gratuites (souvent de l'alcool frelaté donc ne surtout pas en abusé), une vraie côte auprès des femmes (mais beaucoup de filles prudes, vierges), des paysages incroyables à visiter (Zhangjiajie, Zhangie, muraille de Chine), un coût transport qui peut être très faible car il existe différent type de train et le low cost est vraiment donné, ça avance à rien mais j'ai pu aller jusqu'à Zhangie (en gros plus de distance qu'un Paris Moscou) pour même pas 20 balles dans mes souvenirs. Moyen de se mettre des très grosses cartouches pour pas cher avec le Baijiu que tu peux acheter dans les distillerie pour des clopinettes et qui tape les 60 degrés.
Côté négatif : éviter voir carrément prohiber les discussions politiques et ne surtout pas consommer de narcotiques, tu ne finiras certainement pas en taule pour ça mais c'est un aller simple pour GAV + dégager du pays ad vitam eternam.
En terme de comparaison, pays bien plus développé que ses voisins du sud mais avec des moeurs bien plus importantes et où la discussion est sclérosé, de plus je trouve les philippins et viet plus sympa et ouvert mais ça reste subjectif dans la mesure où les rencontres que l'on fait sont dû au hasard.
Désolé pour l'attente j'envoi le chapitre 2 dans la foulée de ce message.
Chapitre 2.
Première matinée pour moi à Siargao, je m’éveille doucement. Sort et observe le lieu qui n’était que pénombre pour moi hier, personne n’est là si ce n’est le personnel de l’hôtel, un bref bonjour et je me décide à aller arpenter les lieux qui s’offrent à moi. Après quelques kilomètres à marcher pour rejoindre General Luna, je comprends vite que cette île ne me sera agréable que si je loue un scooter, malheureusement pour moi, je n’en ai jamais conduis de ma vie, il va me falloir apprendre.
Je passerais le reste de ma journée à me balader sans aucune logique, si ce n’est celle d’acheter des tongues, je passe vraiment pour un touriste avec ma paire de New Balance. 
Le soir, je rentre à l’hôtel, il est dans les alentours de 18 heures, je me décide à aller manger au CFC. Sur le chemin du retour, je passe devant l’échoppe d’hier, un type d’une vingtaine d’années est en train d’enquiller les bières, je me décide à le rejoindre après avoir pris une bière.
J’apprends qu’il s’appelle Klay, je détecte rapidement qu’il est australien. L’accent est là mais il est moins puissant que le précédent. Après quelques bières, il m’apprend qu’un de ses potes va rendre son scooter demain et m’indique le lieu où je pourrais le récupérer. Je souhaite poursuivre la discussion mais mon interlocuteur doit aller bouffer et j’ai une énorme envie d’aller uriner.
Je rentre donc à mon hôtel où s’affable une dizaine de personnes autour d’une des deux tables. Et alors que je fais semblant de ne connaître personne, Saï m’interloque :
Hey mec ! Ramène toi ! 
Je le check.
Bro, faut que j’aille pisser là, j’en peux plus, je reviens dans deux minutes ! 
Je reviens deux petites minutes après, comme promis. Saï me présente alors à la bande attablée, ils sont 7 ou 8, pour être honnête je ne me souviens pas de grand monde. Il y avait trois anglais, lourd et bruyant qui se feront viré de l’hôtel le lendemain, Beth, une local qui squatte régulièrement l’hôtel, mon camarade Saï, un allemand dont je ne souviens plus du nom et Eric, un américain qui va prendre une place importante dans la première partie de mon aventure ; un chad et surtout une personne en or. 
Je discute un peu avec tout le monde mais plus avec mon nouveau camarade Eric. Californien et ayant son port d’attache à San Francisco, il est un ancien soldat de l’armée américaine, il a été en OPEX en Afghanistan, il a 24 ans et s’est fait réformé suite à une blessure aux côtes survenu en sautant d’un pont (ou un truc du genre je m’en souviens plus trop), absolument pas dans le cadre de son service mais dans sa vie privée. Il reçoit une rente de l’armée et a donc décidé de partir voyager autour du monde et de découvrir autre chose que la lourdeur de l’armée. Eric a été un gros consommateur de stupéfiants divers et variés. Issu du mariage entre un alcoolique/drogué et d’une accroc au crack, sa mère l’abandonnera assez rapidement lui et son père. Après avoir fait moult bêtise, il s’engage dans l’armée y voyant ici la seule forme de salut possible à son avenir. 
A l’attente, surgisse alors Saï et Eric sur un scooter, il me demande de grimper. Trois sur un scooter, avec un conducteur éclaté, sans casque ni aucune protection, que pourrait-il bien m’arriver de mal ? Je grimpe.
Nous voilà en route pour General Luna ! Nous ne cessons de gueuler et de faire des signes aux véhicules que nous doublons, principalement des scooters et des tricycles. Après une dizaine de minutes de trajet, nous voilà arrivé à bon port, nous avons perdu tous nos autres camarades mais peu m’importe, je suis avec Saï le pirate et Eric le soldat américain, mieux vaut avoir une petite équipe d’élite qu’une armée de pleutre et de consanguins.
Nous arrivons à un bar qui se prénomme le Sibol, je ne le sais pas encore mais il deviendra mon lieu de villégiature nocturne préféré. Un concert live d’une sorte de groupe rock des îles à lieu, ils font divers reprises des fugees et de Bob Marley, je suis complètement fan. Nous commandons trois red horse et Eric me lance un défi, pierre papier ciseau, celui qui perd paye une tournée de tequila. Nous voilà parti :
L’américain lance la pierre, je lui envoi le papier, les USA sont en PLS et payent la tournée. Saï la refuse, il est déjà complètement éclaté, néanmoins je comprends vite qu’il est ici une petite légende. Celui qui se prénomme le pirate est bras dessus dessous avec des membres du groupe, un des serveurs lui sert un verre d’eau et tous s’occupe de lui alors qu’il est dans un autre monde.
Saï est un phénomène à mes yeux, très bon surfeur, doué aux échecs, dopé aux champignons et au cannabis, doué en musique (guitare et rap), un véritable petit taureau d’un mètre 75, hyper sociable et à l’aise avec tout le monde. Issu du mariage entre une philippine et un australien, toute sa famille vie à Brisbane mais il a décidé de s’établir à Siargao. Physiquement, en plus d’être un petit taureau, Saï ne ressemble absolument pas au stéréotype du philippin, les mexicains asiatiques, lui ressemble plus à un indien très foncé. Néanmoins, en ce soir il nous fera défaillance une petite demi-heure après notre arrivé sur les lieux du Sibol. Le pirate a besoin de repos.
Me voilà moi et Eric laissé à l’abandon, je ne me souviens plus de grand-chose pour être honnête si ce n’est que la fontaine à alcool à couler à flot. Notre périple m’est flou et il ne m’est malheureusement plus possible de vous le raconter. Je me souviens avoir rencontré Pizzaman, un néerlandais établi sur place depuis trois mois, qui nous amènera à une cantine où nous boufferons et continuerons de boire des bières, tout m’apparaît comme un brouillard si ce n’est le chemin du retour, nous opterons pour un tricycle n’ayant plus de conducteurs et nous ne cesserons sur le chemin de beugler le seul mot que nous connaissons en plus de salamat po (merci), notre chauffeur ne sachant si nous sommes fous ou complètement abrutis :
Putang ina mo
PUTANG INA MO
Je vous laisse taper ce mot pour en trouver la signification sur google. Retour à l’hôtel, fin du second round à Siargao.
Ma troisième journée débute avec un certain mal de crâne, il est onze heures, je sors de ma chambre, personne comme le jour précédent si ce n’est le staff de l’hôtel. Peu m’importe, il est temps pour moi de devenir autonome et de trouver un scooter. Je me rends à l’adresse que m’a indiqué l’australien hier, malheureusement pour moi, plus aucun véhicule à deux roues n’est disponible.
J’arpente alors les rues de General Luna, me prenant râteau sur râteau à la recherche du divin scooter. Finalement je fini devant l’échoppe de Didin qui m’affirme pouvoir me trouver le saint-graal. On enfourche sa motocyclette direction un petit garage : personne. Il appelle un de ses amis, un véhicule se libère dans les cinq minutes qui viennent, rendez-vous sur la place centrale. Arrivé là, un bonhomme avec des lunettes de soleil m’accueille, il s’appelle René et il me fait remplir un contrat de location, je prends le scooter jusqu’au 31 octobre, soit une petite quinzaine de jours et règle la somme de 4100 PHP, soit 350 PHP la journée (environ 6 euros).
Je dépose mes affaires dans le coffre du scooter situé sous le siège puis part acheter une bouteille d’eau. A mon retour, René est à côté du scooter, il me fait signe que j’avais oublié les clés sur le contact, quel abruti je suis. Je me poste sur le siège et commence à galérer en tournant le contact, le scooter ne démarre pas. René qui était parti revient à la charge :
T’as déjà conduit un scooter ?
Non jamais.
Ah, d’accord. Pour allumer faut que tu maintiennes le frein avant et que tu cliques sur ce bouton.
Oh…je comprends mieux.
J’allume la bête, mets les gaz, un peu trop et je manque de percuter un gosse tout en entendant René beugler, peu importe je suis enfin sur la route !
Je roule plutôt lentement au démarrage, ma seule expérience avec un tel engin remonte à l’Australie et lorsque j’étais un esclave au service d’Uber Eat au volant d’un vélo électrique qui tapait jusqu’au 50 km heure. J’erre dans l’île sans aucun objectif si ce n’est de m’habituer à la conduite, peu à peu je prends la confiance et cherche à pousser la bête dans ses retranchements, la limite sera de 90 km heures, je prends mon pied, une véritable sensation de liberté. Les paysages sont à couper le souffle, une foret de palmiers sans fin, des routes sans personnes, des villages composés de maisons en taules, des plages sublimes, je ne peux plus bouder mon plaisir et je le comprends : je suis au paradis.
Allons y camarade
T’es capable de conduire ?
Bordel, non. C’est mon premier jour en scooter, je vais pas conduire bourré !
Ok moi je m’en fiche, viens avec moi.
Nous abandonnons nos camarades et nous voilà parti pour une nouvelle aventure !
Données du topic
- Auteur
- Ridahdream
- Date de création
- 15 novembre 2022 à 19:16:32
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