[RISITAS] La prépa littéraire, ou comment se rendre compte que n'est pas Socrate qui veut.
SuppriméJe balance normalement les deux ou trois derniers chapitres dans la journée les clefs.
Le 13 juillet 2022 à 09:31:02 :
sweet mon bon clé, D'ailleurs pourquoi ce revirement pour la philosophie qui passe de ta matière préféré à celle que tu abandonnes ?
J'ai perdu la motivation. Je trouve que c'est une matière un peu traître, très chronophage dans la lecture et dans le travail personnel. En dehors de la prépa, j'aime toujours lire de la philosophie, mais beaucoup moins qu'avant. Je prends bien plus de plaisir à lire de la littérature, que je trouve tout autant philosophique que les textes "philosophiques" et j'arrive beaucoup mieux à en sortir la substantifique moelle.
Le 13 juillet 2022 à 10:38:27 :
Je balance normalement les deux ou trois derniers chapitres dans la journée les clefs.Le 13 juillet 2022 à 09:31:02 :
sweet mon bon clé, D'ailleurs pourquoi ce revirement pour la philosophie qui passe de ta matière préféré à celle que tu abandonnes ?J'ai perdu la motivation. Je trouve que c'est une matière un peu traître, très chronophage dans la lecture et dans le travail personnel. En dehors de la prépa, j'aime toujours lire de la philosophie, mais beaucoup moins qu'avant. Je prends bien plus de plaisir à lire de la littérature, que je trouve tout autant philosophique que les textes "philosophiques" et j'arrive beaucoup mieux à en sortir la substantifique moelle.
Derniers ?
Mince
Bah merci quand même l'op, et bravo pour la prépa, ça a l'air pas mal quand même
En tout cas, ce fut un plaisir de te lire, et bon courage, tu l'auras ton ENS
Chapitre 11. La Métamorphose.
Tu profites des premiers jours des vacances pour mettre tes objectifs au clair. En vérité, t’as jamais pris le temps d’y réfléchir sérieusement.
Tu prends le premier week-end pour te renseigner sur ce que tu peux faire après la khâgne.
Tu sais déjà que les ESC ne t’attirent pas
ni les écoles de traduction
Tu apprends l’existence de l’École des Chartes. En gros, c’est l’école qui prépare à devenir conservateur du patrimoine.
C’est une formation spé Hildegarde.
Pendant un moment, tu songes vraiment à en suivre la préparation en khâgne, mais tu renonces assez vite. Le monde carolingien, c'est pas ce que tu aimes le plus.
Tu n’es pas assez passionné par l’histoire pour cela, et tu ne te sens pas prêt à te rajouter une telle charge de travail.
Tu veux surtout éviter de passer 4 heures par semaine en tête-à-tête avec le fou qui te sert de prof d'histoire
Il se passe la même chose pour le reste des écoles que tu peux faire.
Tu comprends que ce que tu veux faire, c’est de l’enseignement.
À partir de là, ton parcours est tout tracé. Tu sais que l’ENS est la voie royale de l’enseignement.
Il ne t’en faut pas plus, tu te donneras tout entier pour l’intégrer.
Et si ça ne passe pas, tu iras à la fac pour tenter l’agrégation avec un master de lettres modernes.
Avant ça, tu ne savais même pas pourquoi tu voulais l’ENS. Tu le voulais simplement pour le prestige.
À présent, tu sais pourquoi tu travailles.
Même si ça ne paraît rien, ça te motive d’autant plus. Tu ne comprends pas pourquoi tu n'y as pas réfléchi depuis le début d’année.
T’as pataugé pendant presque un an avant de savoir pourquoi tu travaillais, forcément que t’étais pas motivé.
Maintenant, tout est différent.
Il te reste trois semaines pour réviser tes concours blancs, dont deux semaines de vacances.
Tu profites de ne rien faire la première semaine pour te faire un peu de mal. Tu t’imposes de travailler au moins 8 heures par jour en suivant les conseils de travail de ton livre.
Sans oublier de faire du sport tous les jours.
Et ça toute la première semaine.
Les deux dernières heures sauteront souvent, mais ça reste un rythme que tu t’infliges. Ça ne parait pas énorme, mais tu n'as jamais travaillé autant.
Tu te gaves littéralement de connaissances. Tu reprends tous tes cours depuis le début d’année, surtout le latin que t’avais délaissé.
Même en philosophie, tu reprends les putains de cours de Gru qui sont un bordel monstre.
Tu passes la deuxième semaine à Cannes dans l’appartement de Chloé.
Au bord de la croisette les cléyons.
Là, tu réduis le rythme de travail, mais tu continues à faire minimum 5 heures par jour. Tu tabasses la Critique de la raison pure.
Dans tes rêves, tu vois Napoléon ressurgir.
…
Le jour de la rentrée, t’es prêt.
La semaine avant les concours blancs, il te reste une khôlle d’histoire et une khôlle de philosophie
L’occasion de montrer à Gru que t’as changé.
En histoire, t’es confiant. Tu connais bien ton cours. Tu tombes sur un sujet que tu maîtrises assez bien. Tu obtiens la note de 16/20.
T'avais révisé en lisant Bainville.
Tu majores à égalité avec la première de classe.
En philosophie, tu veux montrer à Gru que t’as travaillé pendant les vacances.
Pendant la préparation, tu t’appliques surtout sur la forme de ta khôlle. Tu analyses bien ton sujet, tu le prends dans tous les sens, des conflits herméneutiques en voici en voilà.
Tu ponds une introduction correcte, même si ta khôlle est assez courte : 14 minutes.
À la fin de ta khôlle, Gru laisse planer le silence … puis te félicite pour ton exposé. Il te met la note de 12.
T’as progressé de 7 points par rapport à ta dernière khôlle.
Il te dit qu’il est très content, que ta khôlle n’a rien de comparable avec le torchon que tu lui as filé un mois plus tôt.
Toi, tu lui dis que tu t’es mis à bosser. Il est content pour toi.
Quand tu t’apprêtes à sortir, il te retient deux secondes. Là, il te dit …
- Souvenez-vous du début d’année Peluchet … on en a fait du progrès, n’est-ce pas ?
Tu te retiens pour ne pas rire, t’as l’impression que Gru s’est pris pour un héros de shōnen pendant un moment.
Autant dire que ça te met en confiance pour tes concours blancs.
Le 13 juillet 2022 à 12:17:43 :
En vrai kheyou ça a l'air génial la prépa comme ça
T'as vraiment bien fais d'y aller, tu me donnes envie de me reconvertir en lettre maintenant
C'est ça le problème des lettres, très sympa à l'étude, moins sympa à la sortie des études.
Chapitre 12. Fin de partie.
Le jour J, t’es prêt à donner le meilleur de toi-même. Tu y vas la tête reposée, tu as révisé, rien ne peut mal se passer.
Petite précision, les seconds concours blancs sont les examens les plus importants de l’hypokhâgne. C’est ce qui détermine le passage pour les élèves moyens.
Toi, t’as pas trop de stress vis-à-vis de ton passage.
T’es pas encore dans les premiers de ta classe, mais tu t’en sors suffisamment bien pour être hors de danger.
Pendant ce temps, tes potes se chient dessus comme il faut. Surtout Gabriel et Juliette qui galèrent pas mal depuis le début d’année.
Parce que si tu parles beaucoup de tes galères à toi, t’es quand même beaucoup moins dans la merde que certaines personnes de ta classe.
…
Tu arrives déterminé, sauf que c’est la canicule.
Philosophie. L’épreuve se déroule étrangement bien.
Pour la première fois de l’année, t’as rendu une copie qui tient un peu près la route sur la longueur.
T’as scrupuleusement respecté la méthode et tu sors de l’épreuve assez satisfait. T'espères que Gru sera ravi.
À un moment, tu enlèves tes chaussures à cause de la chaleur, l’odeur envahit tellement la classe que tu te fais incendier par tes collègues.
En sortant, t'apprends que les gens ont raté dans l’ensemble. Tu ressens un plaisir indescriptible à entendre la détresse des autres.
Anglais. Tu rends de la pure merde.
Pour ceux qui savent pas trop, l’épreuve dure 6 heures et se décompose en deux parties : commentaire et version d’un texte littéraire. Toi, t’avais pas foutu les pieds à un seul cours de littérature depuis avril. Le pire, c’est que ton commentaire est pas trop mal, contrairement à ta version. Quand tu relis ta traduction, tu comprends même pas ce que t’as écrit.
Bref, pas ta plus grande réussite, mais tu le savais d’avance. Tu en sors pas abattu pour autant.
Histoire. Bon les cléyons, qu’on soit clair. Depuis septembre, tu performes en histoire.
T’oscilles entre le deuxième et le troisième rang depuis septembre. Autant dire que tu prenais l’épreuve pour acquise.
Pourtant, tu te ramasses bien salement sur ton sujet. 6 heures bien sombres à passer devant ton cerveau vide.
Là, contrairement à l’anglais, ça te met un peu mal. La seule fois que tu bosses en histoire, tu te fais déglinguer par le sujet.
Mais bon, t’as pas le temps de te mordre les doigts, il te reste encore trois épreuves et t’as plus le droit à l’erreur si tu veux être dans les premiers.
Français. Tu arrives très confiant et t’as eu raison .
Tu ex-plo-ses le sujet vergogneless, tu prends même le luxe de compléter la citation du sujet et de partir 30 minutes avant la fin.
Tu penses avoir rendu la meilleure copie de ta vie. T’as littéralement donné ton âme pendant l’épreuve.
Latin. Tu réussis globalement mieux qu’à l’accoutumé.
Tu sens que faire du latin tous les jours t’as aidé, même si tu prends toujours autant de temps sur une pauvre phrase. Bon après, ça reste ta matière très faible.
Géographie. Tu commences à réviser la géographie après ton épreuve de latin de la veille.
En 3 heures, tu apprends deux/trois exemples à recracher dans ta copie, deux croquis et une introduction toute prête.
Ce que tu fais sans vergogne le jour J.
En revanche, pendant les 6 heures, tu sens toute la fatigue accumulée. Tu manques de t’endormir en coloriant ton schéma.
Finalement, tu ressens plus cette épreuve de géographie comme une épreuve d’endurance. Encore plus quand tu vois les lettres classiques et les hispanistes partir au bout de 4 heures seulement.
D’autant plus que tu ne veux même pas faire de géographie l’année prochaine. Tu fais du bénévolat en remplissant ta copie.
…
Ta copie rendue, tu sens un petit vide en toi. Tu viens de remplir ta dernière copie de l’année, et même s’il te reste ⅔ khôlles, tu peux considérer ton année comme étant terminée.
Tu utilises ce temps pour passer faire les coucourses chez Gibert pour l’année prochaine. 300 balles pour les livres du programme.
T’espères qu’Annie Ernaux te fera une dédicace après autant d’argent dépensé dans ses livres de merde.
Avec le retour des beaux jours, tu passes la majeure partie du temps dehors, tu en profites pour visiter Paris à nouveau.
De toute façon, tes professeurs font passer les oraux de l’ENS pour la plupart, donc t’as même plus cours.
En parlant des oraux de l’ENS, tu profites d’être en prépa parisienne pour y assister.
Vous voilà parti en petit groupe pour rentrer dans ce temple du savoir et assister aux oraux des petits génies khâgneux.
Et les cléyons, ça désacralise totalement l’image de l’ENS.
Les oraux sont pas si différents de ce que tu fais en khôlle, les convoqués sont aussi stressés que toi, font les mêmes erreurs (en revanche ils sont bien meilleurs).
T’es mitigé sur les locaux. Tu fais deux/trois expériences qui te laissent perplexe.
Tu croises une fille à moitié à poil dans les couloirs.
Pour le coup, j’ai rien contre les filles qui s’habillent légèrement, mais là, on voyait carrément ses tétons.
T’es choqué de voir ça dans un tel endroit, puis tu comprends petit à petit.
Tu vois des affiches NUPES dans les couloirs et dans la petite cour de l’ENS, tu découvres avec stupéfaction des poèmes en écriture inclusive accrochés aux arbres.
Toi qui croyais être au temple de la langue française.
L’ENS en prend un sacré coup dans ton imaginaire.
T’es un peu déçu de tout ça, mais tu restes focalisé sur tes objectifs.
…
Entre temps, tu reçois tes notes de concours blancs.
- 11/20 en philosophie. Tu es dans les dix premiers, une place qui te convient. Gru en profite pour te féliciter à nouveau et il t’invite à constater toi-même ta progression.
Chose que tu fais en comparant tes copies de septembre à ton devoir.
Tu t’es fait allumer en version, où tu obtiens la mirobolante note de 5/20, tandis que ton commentaire te vaut un joli 14. T’es un peu déçu, mais t’es pas dans les derniers pour autant, et c’est le classement qui importe plus que la note.
- 10 en histoire. T’es dans le ventre mou de la classe. Le prof souligne un échec conséquent et se dit déçu de toi. Il s’attendait à mieux. Toi aussi t’es un peu déçu, mais tu t’y attendais.
Tu majores et tu affirmes ton goût pour la matière. T’es vraiment fier de cette note. Vous êtes que 6 à avoir dépassé 10 pour ce DST.
- 11/20 en latin. T’es dans la moyenne de classe.
- Et enfin 14/20 en géographie. Une note honorable pour le peu de travail fourni.
Au total, t’es 7ᵉ de ta classe pour les concours blancs, et 9ᵉ au semestre, honorable vu tes faibles moyennes en philosophie et en latin.
La vieille t’annonce qu’il te garde bien sûr, et qu’ils attendent de toi que tu travailles encore plus en khâgne. Ils ont confiance en tes capacités pour décrocher une admissibilité.
Néanmoins, la grand-mère prend bien le temps de t’expliquer qu’une prépa se fait souvent en trois ans, et que tu risques très probablement de khûber si tu veux l’ENS.
Honnêtement, t’es un peu déçu. Si t’avais décroché une meilleure note en histoire, t’aurais probablement gagné quelques places supplémentaires sur le classement.
Mais bon, la maturité t’a fait comprendre qu’il n’y a qu’un seul moyen d’y remédier … travailler plus et mieux.
Après tout, t’as rien fait pendant près de 6 mois, tu ne pouvais pas espérer décrocher une place dans le top 3, à côté de monstres qui, eux, travaillent sérieusement et régulièrement depuis septembre.
Maintenant, il te reste l’été pour travailler les programmes et rattraper le retard accumulé depuis septembre.
Le prochaine chapitre sera le dernier.
Je compte parler de mes objectifs pour l'année prochaine et de ce que je compte faire cet été.
Excusez-moi, j'essaye d'expédier tout ça au plus vite, écrire ce risitas m'a demandé un peu plus de temps que prévu.
Une fois terminé, je pourrai me consacrer sur mon travail d'été à 100%.
Merci d'avoir suivi jusque là !
Chapitre 13. Et maintenant ?
Je repasse à la première personne pour ce chapitre un peu spécial.
D’abord, je veux souligner l’importance de cette année dans ma vie. Je n’ai jamais rien vécu de tel, j’ai presque l’impression de ne pas avoir vécu avant l’hypokhâgne.
Je ne peux qu’encourager les gens qui se posent des questions à rejoindre le train de l’hypokhâgne.
J’ai vécu une année passionnante en hypokhâgne (même si parfois difficile) et je crois que je ne revivrai jamais ça, même en khâgne.
Intellectuellement parlant, c’est l’une des formations les plus riches, même si les débouchés sont tendancieux.
En plus de ça, je me suis fait de très bonnes relations. Même si certains de mes meilleurs amis se sont fait virer à la fin de cette année (RIP Juliette , même si j'ai pas énormément développé ici, je passais facilement 2/3 de mon temps avec elle ), je garde une bonne partie de mes potes proches l'année prochaine.
Bref, cette année ne m’a apportée que du positif.
…
Aujourd’hui, je sais ce que je veux. L’ENS.
C’est peut-être un objectif un peu trop ambitieux,
Surtout, j’ai (mine de rien) développé une bonne méthode de travail. J'arrive à abattre pas mal de taf en peu de temps.
Je profite de cet été pour me remettre à niveau dans les matières que j’ai délaissées, à savoir le latin et l’anglais en priorité.
Je me force à en faire une petite heure par jour au minimum.
À côté de ça, je potasse le programme à un rythme normal.
J’ai toujours des sérieux problèmes à me mettre au travail, en témoigne ce risitas qui me sert d’excuse pour ne pas travailler.
Maintenant qu’il est terminé, je compte m’y mettre sérieusement (promis les kheys).
J’en profite pour remercier tous les lecteurs (même les ghostfags) du risitas ! Je m’attendais à avoir des lecteurs ingrats, loin de là.
Si vous êtes en manque de lecture d’aventures de prépa, sachez que je suis un grand fan du risitas d’hipopotaupin.
En plus de m’être inspiré largement inspiré de son style d'écriture, son histoire m'a énormément motivé à travailler en cours d'année.
J’ai pas grand-chose à ajouter, encore merci à tout ceux qui ont suivi le risitas. Je suis toujours disponible si vous voulez des précisions sur ma fin d’année (j’ai conscience d’avoir été vite sur la fin) ou même des petites anecdotes sur ma prépa.
Magnifique fic l'op bon courage
Données du topic
- Auteur
- peluchet
- Date de création
- 8 juillet 2022 à 12:03:15
- Date de suppression
- 5 janvier 2023 à 12:47:00
- Supprimé par
- Auteur
- Nb. messages archivés
- 409
- Nb. messages JVC
- 392