[Risitas X] Eve & Célestin
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Sweet
Cela faisait des années que tu n'y étais pas retourné. Qu'est-ce que vous y avez passé du temps dans cette cabane. La cabane des apprentis sorciers comme vous l'appeliez. Tu l'avais découvert un après-midi de janvier quand tu habitais encore dans les parages et que ton esprit aventureux ne s'était pas encore éteint avec le poids des années. Malgré son insalubrité des plus totales, vous aviez tenté de remettre un coup de neuf avec vos mains d'enfant. Avec Eve, vous aviez cloué aux fenêtres des planches de bois et rafistoler le toit le rendant moins permissif aux intempéries. Une fois ces réparations faites, cet endroit peu accommodant constituait pourtant un véritable paradis, un lieu d'infini où tout était possible sur ces 2 étages prêts à s'écrouler pour 2 bambins à l'imagination débordante. Vous en aviez battu des immondices dans cette cabane et concocter de ces potions aux pouvoirs inimaginables. Dans ce lieu rien qu'à vous, vous étiez les rois. Et quiconque qui y rentrerait sans votre permission se risquait à un sort terrible !
Il se rapprochait, ton havre de paix visible à l'horizon. Une émotion nouvelle saisit tes entrailles, cette appréhension étrange qui précède toujours les retrouvailles avec une chose, un lieu, une personne après un moment assez long pour qu'on doute de retrouver ce qu'on avait toujours connu. L'excitation de redécouvrir comme la première fois se mêle alors à l'appréhension le contraste d'une réalité brutale et bien trop éloigné des souvenirs forcément galvaudés d'un passé qu'on avait réécrit autant de fois qu'il fallait pour en faire, sans le vouloir, un artefact surnaturel et illusoire.
Au dehors, la végétation avait repris ses droits. Les lianes grimpaient jusqu'aux fenêtres du deuxième étage alors que la mousse recouvrait la quasi totalité des murs.
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- Génial, j'ai marché dans de la boue... C'est même rentré dans mes bottes. T'en as d'autres des plans foireux de ce genre Valentin ?
- C'est un peu de terre mouillée tu vas chialer encore longtemps ?
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Valentin rentra en premier dans la maison. Le système anti effraction que vous aviez créé n'avait pas tenu avec toutes ces années. Les autres, Eve puis toi lui emboîtèrent le pas.
Même si la maison avait changé de l'extérieur, une fois la porte franchi chaque objet était à l'exact place où tu l'avais laissé dans tes souvenirs. Il y'avait encore cette raquette de ping-pong que tu avais laissé au sol le temps d'aller chercher quelque chose dehors. Et te voilà enfin revenu des années après prêt à enfin finir cette partie. Ce trop plein d'euphorie devait être partagée avec quelqu'un. Tu te penchais vers ta cousine.
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- Tu te rappelles quand on montait dans la mezzanine pour faire peur aux parents ?
- Ta mère avait failli faire une crise cardiaque la première fois. Tu lui avais sorti quoi déjà ?
- "Je suis le mangeur de cœur bienvenu dans mon antre. Vous êtes à moi désormais."
- Comment elle a pu être terrorisé en entendant un truc aussi nul.
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Se remémorait Eve amusée.
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- À partir de maintenant, on doit être le plus précautionneux possible. Une seule erreur pourrait causer notre perte.
- Attendez une seconde... Pourquoi êtes-vous venus ici ? C'est une simple maison abandonnée comme il y'en a des tonnes dans la région.
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Valentin exagéra l'expression de choc que tu provoquais tes mots cherchant vraisemblablement le bel effet.
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- Une simple maison abandonnée tu dis ?? Je t'en prie ne parle pas de ce que tu connais.
- C'est pas la première fois que je viens ici. Y'a rien de bien intéressant ici à part des vieux couvertures de journaux, des métiers à tisser, des chutes en bois et un vaste espace étant un terrain de jeu parfait pour des enfants mais c'est tout.
- Eh mec est-ce que tu connais Winston Cramer ?
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Tu répondis par la négative.
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- 1973. Alors qu'il a amassé une fortune dans le commerce de tissu à bas prix, Winston Cramer veut enfin réaliser ce qu'il a toujours rêver de faire.
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Valentin prit un ton grave et faussement incarné. Il marqua une longue pause dans son récit pour s'allumer la cigarette roulée qu'il avait déjà préparé - comme s'il savait qu'il devrait raconter cette fable - par trois fois. Quand enfin il réussit, il se posa près de la fenêtre où pas une lumière passait par les planches de bois cloué et regardait faussement au loin pour décupler - il le croyait - la puissance de ses mots.
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- Dans son enfance de pauvreté et de privation, il se jura d'un jour emménager dans une grande maison et d'y vivre avec sa famille dans le bonheur et la profusion. C'était chose faite quand il revendit son affaire pour 1 millions de francs et acheta un grand terrain dans une région paisible bien loin du tumulte parisien.
- Qui quitterait Paris pour ce trou à rat sérieux ?
- Mais grave, dès que j'ai 18 ans. Vous me verrez plus dans le coin les filles.
- Arrêtez de parler, je vais oublier où j'en étais... Et voilà je vais devoir tout recommencer.
- Ah voilà ça me revient. Le terrain vague acheté, il put enfin construire la maison dont il avait toujours rêvé. Mais il eut quelques... incidents lors des travaux. Météo France a enregistré que c'est la période où il y'a eu le plus de précipitations depuis l'enregistrement des données météorologiques. Rien de bien grave me direz vous. En effet si ce n'était que ça. Accidents du travail, blessures graves, surcharge de travail, insurrection des ouvriers, des documents font même état de cannibalisme. La rumeur commençait à courir que ce terrain n'était pas un terrain comme les autres. Il aurait servi de cimetière indien.
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Valentin tira longuement sur sa cigarette tout en plongeant intensément ses yeux dans ceux de Mélodie déjà terrifié.
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- Nous y arrivons ma belle. Après quelques temps, et le démarchage de nouveaux ouvriers, Winston eu enfin sa maison.
- Mais une fois installé des choses étranges ont commencé à ce passé dans la maison comme dans tous les mauvais films d'horreur c'est ça ?
- Ah non, non il était très heureux avec ses 2 filles, ses 2 garçons et sa femme. Il était tellement apprécié du voisinage qu'il se disait qu'il serait bientôt Maire. Hélas, le 15 Février 1975, lui et sa famille disparurent sans laisser de trace. Pas de mots, rien. Ils étaient comme volatilisés. À leur arrivée sur le lieu, les enquêteurs furent pris de court par une chose dont il n'avait pas l'habitude dans ce genre d'affaire. La table était mise, le four encore préchauffé. Aucune trace de départ précipitée ou d'un incident domestique. Tout laissait croire que les Cramer se préparaient à prendre leur dîner mais... ce repas... Ils ne le prendront jamais.
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Valentin écrasa la cigarette au sol rendant audible un dernier frémissement due à l'incandescence. Ces effets éculés de mauvais comédien marchaient du feu de dieu sur ses amis.
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- On ne retrouva jamais Winston Cramer, de ses 4 enfants ou de sa femme.
- Certains disent qu'il s'était un espion anglais et qu'il s'est barré avant que sa couverture soit découvert.
- Ou qu'il s'est barré baiser des p*tes brésiliennes !
- Ils se sont fait aspiré par l'âme de Jack L'éventreur.
- Me crois pas si tu veux mais ça colle parfaitement avec le témoignage de certains habitants du Minnesota où il s'est passé le même genre de disparition. Il y'a une secte là bas qui voue un culte à Jack L'éventreur et qui cherche à le ressusciter ou au moins à invoquer son esprit et ils ont réussi...
- Qu'importe. On est ici pour ça. Résoudre le mystère de la disparition des Cramer.
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[02:55:07] <skient38>
Faut vraiment avoir l'esprit malade pour écrire ce genre de choses
Et t'as encore rien vu
Jamais tu n'avais entendu l'histoire de Winston Cramer, ça te paraissait tellement invraisemblable que de telles choses ce soit passé ici. Dans la cabane de ton enfance. Les recherches commencèrent, la joyeuse bande se dirigeait vers le sellier.
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Valentin s'accroupit, toucha la tâche et renifla, comme transcendé, ses mains.
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- la tâche est récente. Le sol est encore mouillé.
- Quelqu'un était ici juste avant nous. Il y'a peut être une heure ou 2 heures.
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Un silence pesait les saisit sauf Mélodie qui cria de peur.
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- Il est peut-être encore dans la maison à l'heure où on parle.
- Ok donc personne ne pense que la tâche est due au fait que la maison fuite de partout et qu'il a plu des trompes d'eau toute la semaine dernière ?
- Qu'est-ce que t'en sais Monsieur je sais tout !?
- Toujours à la ramener celui-là. Pourquoi tu l'as ramené Eve !?
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Matthieu malgré la vindicte tenta de les calmer.
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- Sébastien a peut être raison.
- Ça peut très bien être le toit qui fuit... Ou c'est peut être ce que l'esprit maléfique présent en ces lieux veut nous faire croire. C'est l'occasion de le savoir.
- Prenez vos lampes torche. La mission va être difficile.
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Blasé par tant de conneries, tu levais les yeux au ciel alors qu'ils s'eloignaient.
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Remarquait Eve.
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- Je pensais avoir connu la quintessence de la bêtise humaine au lycée mais ils viennent de rafler la palme.
- C'est de mes amis dont tu parles...
- Ils savent même pas tenir un raisonnement logique plus de 2 minutes "tes amis". T'as pas trouvé mieux ?
- On a le droit de s'amuser... Toi tu te penses plus intelligent que tout le monde à rester tout seul dans ton coin chaque jour de ta vie ?
- J'ai pas la science infuse mais avec eux c'est vrai que je me sens vraiment mais alors vraiment très intelligent... Mais genre vraiment vraiment !
- Non mais sérieux. Et l'autre là qui se croit dans Columbo, il crapote en plus. S'il veut faire le malin qu'il le fasse bien ! Winston Cramer, je suis sûr qu'il a jamais existé ce mec. Je sais même pas comment tout ça va finir avec de tels ânes...
- Si l'affaire n'est pas résolu, on a prévu de détruire cet endroit. Pour éviter que l'esprit ne revienne tu vois...
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Eve ne riait pas.
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- Je ne comprends pas, si l'esprit est bien dans la maison, c'est pas en détruisant la maison qu'il va disparaitre... Mais pourquoi je cherche une logique à tout ça moi ! Eve, c'est la cabane des apprentis sorciers et tu vas les laisser détruire ça ! Si tu leur dis que c'est notre cabane d'enfance, ils n'y toucheront peut-être pas.
- C'est moi qui leur ai donné l'idée.
- Ça fait des années qu'on n'y a pas remis les pieds. Je pensais que tu me soutiendrais...
- Comment tu veux que je te soutienne dans une opération aussi grotesque. Cette maison c'est tout un pan de notre passé ! À tous les deux. Ça te fait rien de savoir qu'ils vont effacer notre passé !?
- C'est qu'une maison délabrée !
- Pourquoi tu prends ça autant à coeur ?
- Et toi pourquoi ça te fait rien ?
- On n'a plus 10 ans Célestin. Au cas où tu l'aurais pas remarqué. C'est peut-être pour ça que t'as autant de mal à avancer.
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Lâchait Eve comme si ça lui démangeait depuis trop le temps de le garder pour elle.
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- Finalement t'es peut-être encore plus c*nne que tes potes.
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Tu t'éloignas, dégouté par l'indifférence de ta cousine vis à vis du monument sacré qu'était ce lieu. Elle ne cherchait même pas à te rattraper aveuglé par cette obsession de destruction, le délitement de ses repères et un idiot esprit de révolte. Si son intention était de balayer d'un revers de main tout ce que tu avais vécu ici, tu ne la laisserais pas faire.
Données du topic
- Auteur
- Le_Succes
- Date de création
- 13 juin 2022 à 21:26:10
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