Khey et écrivain.
Le 08 février 2021 à 17:38:50 ink-ray a écrit :
De mon côté, rdv mercredi avec la giga maison pour définir les modalités d'un contrat
C'est laquelle ? Je suis perdu là
Le 08 février 2021 à 18:02:58 MaxouStirner1 a écrit :
Le 08 février 2021 à 17:38:50 ink-ray a écrit :
De mon côté, rdv mercredi avec la giga maison pour définir les modalités d'un contratC'est laquelle ? Je suis perdu là
Je préfère balancer le nom en MP parce que c'est effectivement pas la même que la première dont on a parlé.
Le 08 février 2021 à 18:13:06 ink-ray a écrit :
Le 08 février 2021 à 18:02:58 MaxouStirner1 a écrit :
Le 08 février 2021 à 17:38:50 ink-ray a écrit :
De mon côté, rdv mercredi avec la giga maison pour définir les modalités d'un contratC'est laquelle ? Je suis perdu là
Je préfère balancer le nom en MP parce que c'est effectivement pas la même que la première dont on a parlé.
Ok
Le 08 février 2021 à 17:38:50 ink-ray a écrit :
De mon côté, rdv mercredi avec la giga maison pour définir les modalités d'un contrat
GG
Bon bah j'ai eu ma première proposition de commande bien rémunérée, sur le long terme
Les modalités sont pas encore arrêtées mais je pense que ça se profile bien.
Si j'en avais au frigo je sortirais le champagne
Le 10 février 2021 à 16:16:21 ink-ray a écrit :
Bon bah j'ai eu ma première proposition de commande bien rémunérée, sur le long termeLes modalités sont pas encore arrêtées mais je pense que ça se profile bien.
Si j'en avais au frigo je sortirais le champagne
Raconte un peu les détails. Je ne connais pas du tout cette partie là du "métier".
Tu dois fournir quoi ? Dans quel délai ? Tu gagnes combien ?
Le 10 février 2021 à 16:19:19 MaxouStirner1 a écrit :
Le 10 février 2021 à 16:16:21 ink-ray a écrit :
Bon bah j'ai eu ma première proposition de commande bien rémunérée, sur le long termeLes modalités sont pas encore arrêtées mais je pense que ça se profile bien.
Si j'en avais au frigo je sortirais le champagne
Raconte un peu les détails. Je ne connais pas du tout cette partie là du "métier".
Tu dois fournir quoi ? Dans quel délai ? Tu gagnes combien ?
Dans un premier temps des synopsis pour qu'on valide définitivement le projet.
Ensuite, des bouquins (courts, 3k mots environ) : ils en envisagent un par trimestre environ. Je pense arriver à négocier une rémunération de 800-1000 euros par projet (peut être plus, on verra selon nos prochaines discussions). Donc c'est tout à fait viable de mon côté.
J'ai demandé à ce que les délais, vu mon emploi du temps, soient assez souples et ils ont eu l'air réceptifs à ça.
Mais c'est quel genre de bouquins qui peut faire 3k mots seulement ?
Le 10 février 2021 à 17:30:32 MaxouStirner1 a écrit :
Ah oui 1000€ pour 3k tu m'étonnes que ça vaut le coup.
Mais c'est quel genre de bouquins qui peut faire 3k mots seulement ?
Des bouquins jeunesse illustrés !
Le 10 février 2021 à 17:53:50 ink-ray a écrit :
Le 10 février 2021 à 17:30:32 MaxouStirner1 a écrit :
Ah oui 1000€ pour 3k tu m'étonnes que ça vaut le coup.
Mais c'est quel genre de bouquins qui peut faire 3k mots seulement ?Des bouquins jeunesse illustrés !
Ah oui c'est particulier là.
Le 10 février 2021 à 19:28:40 MaxouStirner1 a écrit :
Le 10 février 2021 à 17:53:50 ink-ray a écrit :
Le 10 février 2021 à 17:30:32 MaxouStirner1 a écrit :
Ah oui 1000€ pour 3k tu m'étonnes que ça vaut le coup.
Mais c'est quel genre de bouquins qui peut faire 3k mots seulement ?Des bouquins jeunesse illustrés !
Ah oui c'est particulier là.
Franchement, c'est reposant et pas prise de tête. En plus, quand t'es en salon, c'est bien d'avoir de quoi vendre à tous les âges pour pas te trouver dans la situation où t'as rien à proposer à ceux qui viennent te voir
Ecrire pour la jeunesse c'est aussi (paradoxalement) un exercice plus difficile que d'écrire pour des adultes. Dans le sens où se contenter de phrases simples/simplistes ne suffit pas : il faut justement trouver les formulations les plus percutantes, le vocabulaire le plus efficace... c'est un exercice de choix quand on veut apprendre à épurer sa plume. Les enfants sont loin d'être des idiots et ils peuvent comprendre à peu près n'importe quelle tournure pourvu qu'elle soit habilement présentée.
C'est un jeu d'humilité, aussi, parce que c'est pas par ses envolées lyriques que va briller l'auteur mais grâce à sa capacité à se mettre en retrait puisque le style sera moins esthétique qu'efficace et sobre
Le 11 février 2021 à 09:46:31 ink-ray a écrit :
Ecrire pour la jeunesse c'est aussi (paradoxalement) un exercice plus difficile que d'écrire pour des adultes. Dans le sens où se contenter de phrases simples/simplistes ne suffit pas : il faut justement trouver les formulations les plus percutantes, le vocabulaire le plus efficace... c'est un exercice de choix quand on veut apprendre à épurer sa plume. Les enfants sont loin d'être des idiots et ils peuvent comprendre à peu près n'importe quelle tournure pourvu qu'elle soit habilement présentée.C'est un jeu d'humilité, aussi, parce que c'est pas par ses envolées lyriques que va briller l'auteur mais grâce à sa capacité à se mettre en retrait puisque le style sera moins esthétique qu'efficace et sobre
Bravo à toi pour tout ce chemin parcouru !
Même si bon, cette phrase est assez dur à avaler : "Ecrire pour la jeunesse c'est aussi (paradoxalement) un exercice plus difficile que d'écrire pour des adultes." enfin, ça dépend ce qu'on entend par écrire pour des adultes, si c'est YA, ou écrire au fil de la plume, comme on pense soi-même, alors oui. Mais je doute autrement que ce soit un exercice plus simple que d'écrire pour les enfants, même si ça pousse à écrire différemment, à faire preuve d'humilité.
Les romans "pour adulte" ce ne sont pas que des envolées lyriques ou de la poudre aux yeux, on parle de complexité d'intrigue, de thèmes abordés, de style élaborés ou uniques.
Après je comprends bien ce que tu voulais dire, qu'on a tendance à croire qu'il est beaucoup plus simple d'écrire pour les enfants, et que ça demande quand même du travail. Ça je n'en doute pas.
Le 11 février 2021 à 13:42:46 Kick-Bat a écrit :
Le 11 février 2021 à 09:46:31 ink-ray a écrit :
Ecrire pour la jeunesse c'est aussi (paradoxalement) un exercice plus difficile que d'écrire pour des adultes. Dans le sens où se contenter de phrases simples/simplistes ne suffit pas : il faut justement trouver les formulations les plus percutantes, le vocabulaire le plus efficace... c'est un exercice de choix quand on veut apprendre à épurer sa plume. Les enfants sont loin d'être des idiots et ils peuvent comprendre à peu près n'importe quelle tournure pourvu qu'elle soit habilement présentée.C'est un jeu d'humilité, aussi, parce que c'est pas par ses envolées lyriques que va briller l'auteur mais grâce à sa capacité à se mettre en retrait puisque le style sera moins esthétique qu'efficace et sobre
Bravo à toi pour tout ce chemin parcouru !
Même si bon, cette phrase est assez dur à avaler : "Ecrire pour la jeunesse c'est aussi (paradoxalement) un exercice plus difficile que d'écrire pour des adultes." enfin, ça dépend ce qu'on entend par écrire pour des adultes, si c'est YA, ou écrire au fil de la plume, comme on pense soi-même, alors oui. Mais je doute autrement que ce soit un exercice plus simple que d'écrire pour les enfants, même si ça pousse à écrire différemment, à faire preuve d'humilité.
Les romans "pour adulte" ce ne sont pas que des envolées lyriques ou de la poudre aux yeux, on parle de complexité d'intrigue, de thèmes abordés, de style élaborés ou uniques.
Après je comprends bien ce que tu voulais dire, qu'on a tendance à croire qu'il est beaucoup plus simple d'écrire pour les enfants, et que ça demande quand même du travail. Ça je n'en doute pas.
A quantité de mots équivalente, il est à mon sens bien plus dur d'écrire pour la jeunesse que d'écrire pour adultes (et je ne relèverai pas la pique sur le YA, quand bien même de nombreux bouquins de YA sont mieux écrits en termes de style et de puissance narrative que beaucoup de best-sellers "adultes" ).
Non pas qu'écrire pour adulte soit de la poudre aux yeux... mais quand tu écris pour adultes, en étant toi-même un adulte, tu t'appuies sur des références communes. Des codes maîtrisés des deux côtés. Des images dont tu sais qu'elles évoquent des choses claires : la mort, la religion, la peur ou les angoisses, la haine. Tu joues sur le même genre de terrain que ton lecteur et, peu importe ton style, tu ne seras pas en train de te poser la question de si ton lecteur prendra la mesure de ce que tu écris.
Alors oui, quand tu écris pour des "grands", tu vas aussi te poser la question de si ton sous-entendu passera, de si telle ou telle action sera bien comprise, de si les implications politiques de ton paragraphe risquent pas d'être mal perçues... mais c'est différent. Parce que dans le pire des cas une référence, un sous-entendu ou un détail sera loupé par ton lecteur. Ou mal compris.
Quand tu écris en jeunesse, tu es dans le perpétuel exercice de funambule du : "Est-ce que je serai compris ?", est-ce que je prends pas trop l'enfant pour un abruti ? Est-ce que je propose pas du contenu hors de sa compréhension ou de son intérêt ? Chaque phrase, chaque mot, chaque tournure dans un dialogue est pesée, répétée, remâchée avec cette obsession d'être compris. Pour avoir écrit en adulte et être d'un naturel tatillon quand j'écris, je n'ai jamais eu la tête aussi bouffie de doutes qu'en écrivant pour des mômes
Parler de mort, de religion ou d'intolérance est infiniment plus délicat quand tu t'adresses à des enfants. D'ailleurs, les gamins sont le public le plus intransigeant qui soit et te sortent parfois des remarques ultra crues qui renverraient les critiques littéraires les plus acerbes dans leur chambre avec la larme à l'oeil
C'est pas une pique faite à la littérature adulte (qui a déjà bien assez de clowns en tête d'affiche pour s'humilier toute seule ) que de dire que l'exercice est moins ardu. C'est simplement le ressenti que j'ai eu quand je suis passé d'un univers à l'autre.
1k mots en littérature adulte, je l'écris en deux heures maximum. 1k mots en littérature jeunesse, je peux facilement prendre dix ou vingt heures parce que c'est un travail de chirugien pour utiliser les bons mots aux exacts endroits
Un écrivain un peu ronflant, à l'écriture trop ampoulée et/ou qui n'arrive pas à écrire sans avoir en tête d'être remarqué ou admiré... sera en général un piètre auteur jeunesse.
Le 11 février 2021 à 13:55:38 ink-ray a écrit :
Le 11 février 2021 à 13:42:46 Kick-Bat a écrit :
Le 11 février 2021 à 09:46:31 ink-ray a écrit :
Ecrire pour la jeunesse c'est aussi (paradoxalement) un exercice plus difficile que d'écrire pour des adultes. Dans le sens où se contenter de phrases simples/simplistes ne suffit pas : il faut justement trouver les formulations les plus percutantes, le vocabulaire le plus efficace... c'est un exercice de choix quand on veut apprendre à épurer sa plume. Les enfants sont loin d'être des idiots et ils peuvent comprendre à peu près n'importe quelle tournure pourvu qu'elle soit habilement présentée.C'est un jeu d'humilité, aussi, parce que c'est pas par ses envolées lyriques que va briller l'auteur mais grâce à sa capacité à se mettre en retrait puisque le style sera moins esthétique qu'efficace et sobre
Bravo à toi pour tout ce chemin parcouru !
Même si bon, cette phrase est assez dur à avaler : "Ecrire pour la jeunesse c'est aussi (paradoxalement) un exercice plus difficile que d'écrire pour des adultes." enfin, ça dépend ce qu'on entend par écrire pour des adultes, si c'est YA, ou écrire au fil de la plume, comme on pense soi-même, alors oui. Mais je doute autrement que ce soit un exercice plus simple que d'écrire pour les enfants, même si ça pousse à écrire différemment, à faire preuve d'humilité.
Les romans "pour adulte" ce ne sont pas que des envolées lyriques ou de la poudre aux yeux, on parle de complexité d'intrigue, de thèmes abordés, de style élaborés ou uniques.
Après je comprends bien ce que tu voulais dire, qu'on a tendance à croire qu'il est beaucoup plus simple d'écrire pour les enfants, et que ça demande quand même du travail. Ça je n'en doute pas.
A quantité de mots équivalente, il est à mon sens bien plus dur d'écrire pour la jeunesse que d'écrire pour adultes (et je ne relèverai pas la pique sur le YA, quand bien même de nombreux bouquins de YA sont mieux écrits en termes de style et de puissance narrative que beaucoup de best-sellers "adultes" ).
A quantité de mots équivalent, c'est possible en effet. Mais on parle de 3'000 mots contre au moins 50'000.
Non pas qu'écrire pour adulte soit de la poudre aux yeux... mais quand tu écris pour adultes, en étant toi-même un adulte, tu t'appuies sur des références communes. Des codes maîtrisés des deux côtés. Des images dont tu sais qu'elles évoquent des choses claires : la mort, la religion, la peur ou les angoisses, la haine. Tu joues sur le même genre de terrain que ton lecteur et, peu importe ton style, tu ne seras pas en train de te poser la question de si ton lecteur prendra la mesure de ce que tu écris.
Il y a quand même un effort à faire pour être compris, même d'un adulte, puisqu'on aura tendance justement à écrire sans filtre.
Alors oui, quand tu écris pour des "grands", tu vas aussi te poser la question de si ton sous-entendu passera, de si telle ou telle action sera bien comprise, de si les implications politiques de ton paragraphe risquent pas d'être mal perçues... mais c'est différent. Parce que dans le pire des cas une référence, un sous-entendu ou un détail sera loupé par ton lecteur. Ou mal compris.
Là je te rejoins.
Quand tu écris en jeunesse, tu es dans le perpétuel exercice de funambule du : "Est-ce que je serai compris ?", est-ce que je prends pas trop l'enfant pour un abruti ? Est-ce que je propose pas du contenu hors de sa compréhension ou de son intérêt ? Chaque phrase, chaque mot, chaque tournure dans un dialogue est pesée, répétée, remâchée avec cette obsession d'être compris. Pour avoir écrit en adulte et être d'un naturel tatillon quand j'écris, je n'ai jamais eu la tête aussi bouffie de doutes qu'en écrivant pour des mômes
Le doute c'est une chose, mais tu ne réponds pas à mon argument de la complexité de la structure-même de l'histoire. Des sous-entendus, des thématiques imbriquées, etc. Pour un livre pour enfants, tu as une structure simple, sur laquelle s'ajoute la question de la compréhension. Pour un roman, c'est l'organisation de ces idées qui est l'enjeu de la compréhension, pas juste leur présentation.
Quant à la question du formalisme, elle existe surtout dans les romans, donc je doute que la moindre virgule dans ton cas fasse l'objet d'une réflexion poussée, du moins pour une question de style, là où ça peut être le cas dans un roman.
Parler de mort, de religion ou d'intolérance est infiniment plus délicat quand tu t'adresses à des enfants. D'ailleurs, les gamins sont le public le plus intransigeant qui soit et te sortent parfois des remarques ultra crues qui renverraient les critiques littéraires les plus acerbes dans leur chambre avec la larme à l'oeil
Parler de choses complexes à des enfants, c'est difficile, mais parler de chose simples à des adultes tout autant. Car si je prends par exemple l'expression ou la description des sentiments / émotions. Pour les enfants, le bonheur, la tristesse, la jalousie, seront décrits comme l'essence de ces sentiments, sans nuance. Alors que dans un roman, ce sera entremêlé, nécessairement semblable à la complexité de l'esprit humain. (pas nécessairement, mais dans ce que je considère être des romans pour adultes)
C'est pas une pique faite à la littérature adulte (qui a déjà bien assez de clowns en tête d'affiche pour s'humilier toute seule ) que de dire que l'exercice est moins ardu. C'est simplement le ressenti que j'ai eu quand je suis passé d'un univers à l'autre.
C'est pour cela qu'on distingue température ressentie et réelle.
1k mots en littérature adulte, je l'écris en deux heures maximum. 1k mots en littérature jeunesse, je peux facilement prendre dix ou vingt heures parce que c'est un travail de chirugien pour utiliser les bons mots aux exacts endroits
Un écrivain un peu ronflant, à l'écriture trop ampoulée et/ou qui n'arrive pas à écrire sans avoir en tête d'être remarqué ou admiré... sera en général un piètre auteur jeunesse.
un piètre écrivain tout court.
On va pas se mentir c'est beaucoup plus difficile d'écrire un Guerre et Paix que Tchoupi va à la plage.
Mais si ça paye tant mieux. De toute façon c'est ton but de vivre des mots.
Le 11 février 2021 à 14:40:37 MaxouStirner1 a écrit :
Je lis beaucoup de littérature jeunesse pour mes gosses, c'est pas non plus fou fou.
On va pas se mentir c'est beaucoup plus difficile d'écrire un Guerre et Paix que Tchoupi va à la plage.
Mais si ça paye tant mieux. De toute façon c'est ton but de vivre des mots.
Mais plus dur d'écrire un "Louis le Galoup" qu'un "Si c'était à refaire"
Le 11 février 2021 à 14:29:57 Kick-Bat a écrit :
Le 11 février 2021 à 13:55:38 ink-ray a écrit :
Le 11 février 2021 à 13:42:46 Kick-Bat a écrit :
Le 11 février 2021 à 09:46:31 ink-ray a écrit :
Ecrire pour la jeunesse c'est aussi (paradoxalement) un exercice plus difficile que d'écrire pour des adultes. Dans le sens où se contenter de phrases simples/simplistes ne suffit pas : il faut justement trouver les formulations les plus percutantes, le vocabulaire le plus efficace... c'est un exercice de choix quand on veut apprendre à épurer sa plume. Les enfants sont loin d'être des idiots et ils peuvent comprendre à peu près n'importe quelle tournure pourvu qu'elle soit habilement présentée.C'est un jeu d'humilité, aussi, parce que c'est pas par ses envolées lyriques que va briller l'auteur mais grâce à sa capacité à se mettre en retrait puisque le style sera moins esthétique qu'efficace et sobre
Bravo à toi pour tout ce chemin parcouru !
Même si bon, cette phrase est assez dur à avaler : "Ecrire pour la jeunesse c'est aussi (paradoxalement) un exercice plus difficile que d'écrire pour des adultes." enfin, ça dépend ce qu'on entend par écrire pour des adultes, si c'est YA, ou écrire au fil de la plume, comme on pense soi-même, alors oui. Mais je doute autrement que ce soit un exercice plus simple que d'écrire pour les enfants, même si ça pousse à écrire différemment, à faire preuve d'humilité.
Les romans "pour adulte" ce ne sont pas que des envolées lyriques ou de la poudre aux yeux, on parle de complexité d'intrigue, de thèmes abordés, de style élaborés ou uniques.
Après je comprends bien ce que tu voulais dire, qu'on a tendance à croire qu'il est beaucoup plus simple d'écrire pour les enfants, et que ça demande quand même du travail. Ça je n'en doute pas.
A quantité de mots équivalente, il est à mon sens bien plus dur d'écrire pour la jeunesse que d'écrire pour adultes (et je ne relèverai pas la pique sur le YA, quand bien même de nombreux bouquins de YA sont mieux écrits en termes de style et de puissance narrative que beaucoup de best-sellers "adultes" ).
A quantité de mots équivalent, c'est possible en effet. Mais on parle de 3'000 mots contre au moins 50'000.
La question du format n'est pas la question : perso je me positionne à nombre de mot égal
Parce que ça n'a aucun sens de comparer deux formats qui passent du simple au décuple ou au centuple
Non pas qu'écrire pour adulte soit de la poudre aux yeux... mais quand tu écris pour adultes, en étant toi-même un adulte, tu t'appuies sur des références communes. Des codes maîtrisés des deux côtés. Des images dont tu sais qu'elles évoquent des choses claires : la mort, la religion, la peur ou les angoisses, la haine. Tu joues sur le même genre de terrain que ton lecteur et, peu importe ton style, tu ne seras pas en train de te poser la question de si ton lecteur prendra la mesure de ce que tu écris.
Il y a quand même un effort à faire pour être compris, même d'un adulte, puisqu'on aura tendance justement à écrire sans filtre.
On est pas du tout sur le même genre de barrière. Quelque part, quand tu écris un enfant, tu cherches à susciter un émerveillement que tu as toi-même perdu la capacité à ressentir au fil des années. La relation lecteur/auteur est donc fatalement bien moins symétrique.
Perso, je me souviens encore de ce que je ressentais avec une force extrême quand je lisais des bouquins jeunesse que je connais encore par coeur... C'est une plongée différente, conditionnée par une innocence que l'adulte n'a plus.
Et ça, je pense qu'on ne le ressent pas tant qu'on n'a pas tenté d'écrire de la jeunesse
Alors oui, quand tu écris pour des "grands", tu vas aussi te poser la question de si ton sous-entendu passera, de si telle ou telle action sera bien comprise, de si les implications politiques de ton paragraphe risquent pas d'être mal perçues... mais c'est différent. Parce que dans le pire des cas une référence, un sous-entendu ou un détail sera loupé par ton lecteur. Ou mal compris.
Là je te rejoins.
Quand tu écris en jeunesse, tu es dans le perpétuel exercice de funambule du : "Est-ce que je serai compris ?", est-ce que je prends pas trop l'enfant pour un abruti ? Est-ce que je propose pas du contenu hors de sa compréhension ou de son intérêt ? Chaque phrase, chaque mot, chaque tournure dans un dialogue est pesée, répétée, remâchée avec cette obsession d'être compris. Pour avoir écrit en adulte et être d'un naturel tatillon quand j'écris, je n'ai jamais eu la tête aussi bouffie de doutes qu'en écrivant pour des mômes
Le doute c'est une chose, mais tu ne réponds pas à mon argument de la complexité de la structure-même de l'histoire. Des sous-entendus, des thématiques imbriquées, etc. Pour un livre pour enfants, tu as une structure simple, sur laquelle s'ajoute la question de la compréhension. Pour un roman, c'est l'organisation de ces idées qui est l'enjeu de la compréhension, pas juste leur présentation.
Encore une fois, question de taille.
Quant à la question du formalisme, elle existe surtout dans les romans, donc je doute que la moindre virgule dans ton cas fasse l'objet d'une réflexion poussée, du moins pour une question de style, là où ça peut être le cas dans un roman.
Comme je te l'ai dit, de formation je suis romancier. Je connais donc le souci de la virgule, peu importe le public auquel je m'adresse
Et non, le souci en jeunesse ne va pas se situer dans le détail de la ponctuation mais sur la cohérence du plan d'ensemble. La difficulté n'est pas comparable en termes qualitatifs car... tu ne sueras pas pour les mêmes raisons pour ces publics aussi différents
Parler de mort, de religion ou d'intolérance est infiniment plus délicat quand tu t'adresses à des enfants. D'ailleurs, les gamins sont le public le plus intransigeant qui soit et te sortent parfois des remarques ultra crues qui renverraient les critiques littéraires les plus acerbes dans leur chambre avec la larme à l'oeil
Parler de choses complexes à des enfants, c'est difficile, mais parler de chose simples à des adultes tout autant. Car si je prends par exemple l'expression ou la description des sentiments / émotions. Pour les enfants, le bonheur, la tristesse, la jalousie, seront décrits comme l'essence de ces sentiments, sans nuance. Alors que dans un roman, ce sera entremêlé, nécessairement semblable à la complexité de l'esprit humain. (pas nécessairement, mais dans ce que je considère être des romans pour adultes)
Je n'ai jamais dit (ou si je l'ai dit, je m'en excuse ) que c'était moins "complexe". J'ai dit que c'était moins ardu, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Ecrire de l'adulte va nécessiter de regarder une très large toile avec des intrigues tricotées les unes aux autres. Mais c'est moins une difficulté en soi qu'un travail à part. Un travail qui prend du temps et du recul, mais pas quelque chose qui est en substance difficile.
Trouver les bons mots pour parler à des gosses, ne pas se contenter de faire simple... c'est difficile en soi.
C'est pas une pique faite à la littérature adulte (qui a déjà bien assez de clowns en tête d'affiche pour s'humilier toute seule ) que de dire que l'exercice est moins ardu. C'est simplement le ressenti que j'ai eu quand je suis passé d'un univers à l'autre.
C'est pour cela qu'on distingue température ressentie et réelle.
En général, quand tu ressens un jour A une température de 31°C et le jour B une température de 6°C, y a assez peu de chances pour qu'en température réelle, il ait fait plus chaud le jour B que le jour A
1k mots en littérature adulte, je l'écris en deux heures maximum. 1k mots en littérature jeunesse, je peux facilement prendre dix ou vingt heures parce que c'est un travail de chirugien pour utiliser les bons mots aux exacts endroits
Un écrivain un peu ronflant, à l'écriture trop ampoulée et/ou qui n'arrive pas à écrire sans avoir en tête d'être remarqué ou admiré... sera en général un piètre auteur jeunesse.
un piètre écrivain tout court.
Mais qui arrive parfois à séduire un public. En jeunesse, ce genre de roman ampoulé intéresse très peu le public qui n'hésitera pas à te dire en face que ça le fait chier de manière plus... unanime, disons.
Données du topic
- Auteur
- --crazymarty--
- Date de création
- 2 octobre 2020 à 17:12:51
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