[RISITAS] GR20 en 6 jours, un périple cocasse...
Chapitre 4 partie 1: Albertacce - Sega : Quand la douleur s'invite à la fête
Je suis planté devant l'auberge le téléphone à la main. J'attends, je ne sais pas ce que j'attends mais j'attends
Je suis en train de me demander si je ne suis pas maudit. Tout cet effort dans l'espoir d'avoir un petit cocon tranquille pour ce soir et je me retrouve devant une porte close.
J'ai l'impression d'être un migrant recalé par un garde de côte après avoir traversé la Méditerranée
*Volet qui s'ouvre*
- Bonsoir monsieur, vous cherchez une chambre ?
- Oui exactement mais le numéro ne répondait pas
- Ah oui, il marche pas c'est normal ça. Écoutez passez par derrière je vous ouvre
Je suis soulagé, je me voyais mal poser ma tente en plein milieu du village sur le béton comme un rom
Je me baisse pour ramasser les bâtons et j'emprunte l'escalier qui mène à la porte de derrière. J'arrive à monter les deux premières marches mais passé celle ci, ma jambe droite se dérobe sous la douleur
Mon corps a eu le temps de refroidir, l'adrénaline a dû retomber et mon genou me fait souffrir le martyre. Je pénètre dans l'hôtel sur une jambe en m'aidant de mes bâtons devant les yeux ébahis de la patronne
- Oula mais qu'est ce qu'il vous arrive jeune homme ?? Vous avez l'air bien mal en point
- oui je fais le mare a mare, j'ai beaucoup beaucoup marché et j'ai dû trop forcer. Je veux juste une chambre pour dormir
- Aille aille aille, je sais pas comment votre mere peut vous laisser vadrouiller dans la montagne seul, moi je pourrais pas ! Vous avez l'air très jeune. Bref ne nous inquiétez pas, vous allez être bien ici
La dame est très gentille. Elle a un accent corse très prononcé et se montre presque maternelle à mon égard. Je ne le sais pas encore mais son rôle sera décisif pour la suite de mon aventure
- par contre, à l'heure qu'il est vous ne trouverez rien dans le village pour vous restaurer. Il reste que le proxy à Calacuccia. Prenez une douche et rdv ici dans 30 mins, je vous emmène en voiture
- Vraiment c'est trop gentil de votre part, merci beaucoup ! Par contre j'aimerais vous payer de suite si c'est possible, car demain je repars à 4h et je ne suis pas sûr de vous croiser
- ah oui à 4h c'est même sûr que vous me trouverez pas hihi. Aucun soucis pour le paiement, la chambre sera à 70€ et j'imagine que je ne vous propose pas le déjeuner à 10€
Ahii 70 €, le budget de 30€ par jour a complètement explosé . En plus elle me dit ça avec un grand sourire Elle est gentille mais elle perd pas le nord….
Sans rien laisser paraître, je sors ma CB pour alléger mon compte en banque Du coin de l'œil je repère un petit frigo avec à l'intérieur ce qui semble être le petit déjeuner proposé.
La chambre a tout le confort que je recherche : un lit, une douche et des prises de courant Je quitte mes affaires de gitans à l'odeur de transpiration avancée et je file prendre une douche glacée dans l'espoir de pouvoir récupérer un peu
Ptn le bac à douche était devenu tout noir avec tout le gange que j'avais expédié dans les canalisations
Le simple fait d'avoir enfilé une tenue à peu près propre me faisait déjà me sentir mieux. Comme prévu, la patronne m'attendait dans une petite Opel corsa devant l'auberge.
Je suis escorté au village voisin de Calacuccia où le proxy fait mon bonheur : taboulé à la corse et poulet rôti pour ce soir et un quatre quart pour demain matin
- pose ton sac dans le coffre, je vais te montrer quelque chose avant de te déposer à l'hôtel
La voiture enchaîne les virages et se rapproche du lac artificiel d'EDF. Même dans l'obscurité de la nuit qui s'installe, j'arrive à distinguer les nombreux tags "IFF"( i Francesi fora ), "gloria à te Yvan, statu Francese assassinu" ou encore "a Droga fora" qui décorent les murs du bas côté
Ça se trouve elle me ramène à une réunion secrète du flnc
- Voilà, regarde sur le panneau. Il y a les traces de ta marche qui reprennent ici. Si tu partais pas si tôt je t'aurais déposé ici demain matin.
Effectivement, c'est bien le symbole orange du mare a mare qu'elle m'indique sur un poteau.
- c'est bizarre, en arrivant à albertacce j'ai aussi vu les traces oranges pour poursuivre. En tout cas c'est gentil de me proposer mais je préfère marcher.
- C'est normal, si j'etais votre mère je me ferais du soucis de vous savoir dans la montagne seul à cette heure. Aller je vous ramène.
19h30, j'expédie mon repas, entame le quatre quart par gourmandise ainsi que le baume du tigre pour d'autres raisons
La nuit fut courte même si j'ai plutôt bien dormi. 3h30, le réveil est dur je ne vous le cache pas
En sortant de la chambre, je m'approche du comptoir pour reposer la clé. Il fait noir à l'exception de la faible lueur du frigo que j'avais repéré la veille.
Sans vergogne, je planque une banane, un pot de yaourt et du jambon dans mon sac
- alors là brancaziu, ne t'étonne plus de te prendre des karmas.
J'estime qu'à 70€, le petit déjeuner est compris
3h50 et il fait déjà chaud quand je rejoins les traces. Celles-ci descendent dans une sorte de pré. La lumière de ma frontale illumine des yeux dans la nuit : des taureaux sont à quelques mètres de moi et me regardent passer
Ma progression est très aléatoire, les animaux ont tracé de nombreux sentiers naturels et je finis par me perdre sans pouvoir retrouver les traces. Je perds environ 20 mins à tourner en rond au milieu des bouses et je commence à fulminer intérieurement
Je repense aux traces de Calacuccia. C'est décidé, je rattraperai le chemin là bas.
Le chemin par la route est long et monotone. Malgré son caractère plat, le bitume commence à raviver la douleur de mon genou.
Au lever du jour, j'arrive au barrage. Les traces continuent dans la montagne et je flaire l'ascension sans fin
J'opte donc pour une courte pause le temps de déguster mon larcin et d'observer les premiers rayons du soleil se déposer sur l'eau bleutée
Ce sera le dernier moment de sérénité avant la fin de la journée. En effet, comme je l'avais deviné, les traces m'ont fait traverser une décharge aux abords du lac avant de me faire grimper la montagne à travers du maquis puis de la forêt.
Au bout de 10 minutes, mon cauchemar commence
Mon genou me lance aussi fort que la veille au soir et à chaque pas la douleur se fait sentir sur le côté. Le pire dans tout cela est que cette douleur m'empêche dorénavant de prendre des micro pauses dans la montée. Je m'explique : la montée étant très raide, il m'arrive de me fixer un objectif du type "à cet arbre je ferai 15s de pause pour boire". Or, cette fois ci, à chaque fois que je reprenais la marche après ces pauses, une violente douleur me traversait la jambe comme si mon genou avait eu le temps de se refroidir pendant l'arrêt.
Je me souviens très bien de cette étape, de ce jour tout entier même c'est à partir de ce jour que tout est devenu mental.
J'ai continué à avancer jusqu'au sommet en tirant comme un forcené sur mes bâtons. Devant la pancarte indiquant la bergerie de Bonifacce, je me jette à terre.
- enfin je peux me poser. C'est un cauchemar, comment je vais faire pour tenir, on est qu'au 3ème jour… attend c'est quoi cette odeur ??
Et merde, c'est le cas de le dire, en m'ecroulant mon sac vient d'écraser une bouse de vache semi sèche et les mouches se jettent sur moi avec une agressivité que j'ai rarement vu chez ces insectes
Pas le temps de m'apitoyer sur mon sort, j'avale un Doliprane et j'attaque la descente.
En temps normal la descente aurait été une vraie partie de plaisir car elle est parsemée de roches sur lesquelles on peut sauter comme une chèvre de montagne c'est comme ça que j'arrivais à gagner du temps sur les étapes mais aussi comme cela que j'en suis arrivé à ne plus pouvoir le faire pour le reste de l'aventure.
À présent, je descendais sans m'arrêter mais avec un rythme lent, en choisissant chaque pierre qui me paraissait la plus stable pour éviter de forcer sur mon genou
Malheureusement le choix s'avérait bien inutile car si la montée était douloureuse, la descente fut un enfer
Ajouté à cela, ces saloperies de mouches continuaient leurs assauts. J'avais l'impression d'être Walter white pour ceux qui auront la référence
Sur les coups de 7h15 j'arrive au refuge de Sega. Ce refuge me fait penser à un de ceux que je fréquentais sur le gr20. La cabane en bois est au milieu de la forêt et dispose d'une grande terrasse tandis que des tentes et une cuisine sont disposées autour.
Aucune des tentes n'était encore ouverte et j'ai pu me mettre à mon aise sur la terrasse, la jambe droite allongée sur le banc
Chapitre 4 partie 2 : Albertacce - Sega : Quand la douleur s'invite à la fête
J'aperçois le gardien du gîte à travers la porte fenêtre. Il est jeune, quelques années de plus que moi je dirais
- Bonjour, y a possibilité de prendre le déjeuner ?
- oui bien-sûr, c'est 8€. Je finis mon ménage avant par contre
Je le laisse donc à ses occupations et j'ai le temps d'envoyer quelques nouvelles à mon père. J'évite de lui parler de mon genou car je le connais, il voudrait me déconseiller d'aller plus loin. Pour rappel, celui-ci doit me rejoindre dans 5 jours.
- et voilà pour toi. La confiture est faite maison ainsi que les canistrelli. Tu veux un café ?
- ah oui c'est pas de refus. Merci beaucoup chef ! Vous auriez aussi quelques glaçons par hasard.
- je dois avoir ça.
*Me voit sortir ma CB*
par contre je prend pas la CB zitellu
Je farfouille dans ma ceinture, il me semble qu'il me reste pile le bon montant
Et merde, j'avais oublié mon achat des pâtes au spar d'evisa…
- il me reste que 5€ chef
- …
- vous pouvez remporter le plateau, c'est pas grave. J'ai déjà mangé un peu ce matin
- mais non t'inquiètes pas, donne moi 5€ ça va très bien !
Pour la première fois, je prends une pause d'une heure afin de glacer puis frictionner mon genou.
J'étais sur le point de repartir quand j'ai eu une envie assez pressante qui nécessitait des toilettes
Fait exprès je ne trouvais pas les lieux en question. Mon regard parcourait le terrain lorsque je remarquai des tente ouvertes dont une avec un randonneur prenant son café
- hé, bonjour, vous savez où sont les toilettes svp ?
- no french sorry.
toilets please, where are they ?
I don't know man sorry.
Ptn mais il a pas chié de la soirée celui là !
Ptn, ni une ni deux je décroche mon sac et je cours comme je peux derrière un rocher pour faire mon affaire
Je retourne récupérer mon sac tout en croisant le regard du randonneur. Il me sourit, amusé
8h20. À la sortie du "camp" la pancarte indique Corte en 4h. Mon genou est un peu moins douloureux mais je sens que la journée est loin d'être terminée et je suis loin de me douter que mon genou sera bientôt le cadet de mes soucis
Comme tu avais quadruplé, tu avais un peu d’avance, tu pouvais peut-être y aller un peu plus tranquillement au niveau du rythme histoire de reposer ton genoux ?
Sinon GG khey
Après la journée de quadruplage, c'était vraiment de la douleur pure. Crois moi, je courais plus du tout même marcher c'était un calvaire. Heureusement j'ai pu trouver une solution en fin de journée vous verrez.
Merci pour ton commentaire en tout cas kheyou
Bon jsuis à jour des kheys de folie, 777 j'imagine pas tout soulagement à l'arrivée dans l'hôtel pour tes pieds
Putain le quadruplage d'étape le fou 😂 j'espère que la situation va s'améliorer pour toi ( même si vu tes commentaires j'en doute)
Topic de qualité
Toujours un plaisir de tout lire. Un pincement au coeur la mama (et au compte bancaire).
Attendons la suite.
Le 23 août 2022 à 14:03:29 :
OK khey on attend ça avec impatience alors
Je la rédige ce soir si tout se passe bien les clés
Le 23 août 2022 à 14:34:00 :
Toujours un plaisir de tout lire. Un pincement au coeur la mama (et au compte bancaire).Attendons la suite.
Rien à voir mais c'est qui sur ta PP, Thuram ? Ahi c'est marrant que tu parles de compte en banque. Tu verras dans le prochain chapitre justement !
Vraiment désolé
Le 23 août 2022 à 17:09:20 brancaziu a écrit :
Le 23 août 2022 à 14:34:00 :
Toujours un plaisir de tout lire. Un pincement au coeur la mama (et au compte bancaire).Attendons la suite.
Rien à voir mais c'est qui sur ta PP, Thuram ? Ahi c'est marrant que tu parles de compte en banque. Tu verras dans le prochain chapitre justement !
Justement j'ai revu un match de l'EDF contre les anglois de 2004, je me suis dit ah mais c'est lui ; un regard charmant.
Chapitre 5 : Sega - Corte partie 1 : il faut sauver le soldat brancaziu ?
Les branches de la forêt m'abritent du soleil qui est maintenant bien haut dans le ciel. Le chemin jusqu'à Corte sera ma dernière étape de la journée avec un peu plus de 12 km. Le topo guide m'indique environ 1000m de d- et à peine 400m de d+. J'ai un pic au cœur en voyant cette information ça sent pas bon pour mon genou encore…
Cependant, la pause d'une heure semble avoir été bénéfique car malgré une marche tout en déséquilibre, la douleur semble s'être stabilisée
Cette étape sera mentale, c'est sûr. Alors que je continue mon périple le long de la rivière, mon téléphone se met à vibrer, étonnant que le réseau puisse passer en pleine forêt : ma mère est au bout du fil pour savoir si tout va bien.
On a beau dire, l'instinct maternel est quand même puissant
Ce n'est pas dans mes habitudes mais je vais rester une heure au téléphone avec ma mère à discuter de banalités, à l'instar de ces auditeurs qui passent à la radio pour raconter leur vie
Ça ne fait que 3 jours que je marche mais à ce moment-là je commence à ressentir la solitude, surtout quand la souffrance est de la partie
Tout en parlant, j'avale les premiers kilomètres et je ne pense presque pas à mon genou. Mais les choses ne sont jamais aussi simples malheureusement. La connexion a fini très logiquement par se couper et la douleur à recommencé à se faire vive après ces quelques km de sursis
La descente est là, moins spectaculaire que celle de l'étape précédente mais tout aussi caillouteuse
Les kilomètres s'enchainent, je rencontre beaucoup de randonneurs dans le sens inverse. Ils sont pour la plupart rougis et mouillés par leur ascension
Je me souviens bien de cette jeune allemande ou néerlandaise rencontrée en milieu de parcours. Par pour sa beauté ni son rythme certes mais pour sa grande résistance.
- *respiration saccadée*
- bonjour madame, vous savez si Corte est encore loin ? Vous êtes parti à quelle heure du refuge ?
- *d'un fort accent* Attendez, doucement, je ne comprends pas sinon
- Vous...êtes…parti…depuis…longtemps ??
Je prend un malin plaisir à accentuer le ralentissement de ma phrase
- Oula oui… je suis parti à 6h. Mais je prend mon temps
Je jette un coup d'œil à son sac qui est presque plus gros qu'elle. Pas étonnant qu'elle mette si longtemps. J'en connais un qui a abandonné pour moins lourd
Je décide donc de ne pas lui rajouter une charge mentale supplémentaire en évitant de parler des nombreux km qui l'attendent encore. Je me contente de lui souhaiter bon courage
Il est environ 10h30 quand je quitte la forêt pour longer les flancs de la montagne. Corte est maintenant en vue même si la ville semble encore lointaine
Cette ville fait partie des grands centres touristiques de corse et elle attire donc pas mal de personnes venant se mesurer à ses montagnes. Les profils sont très variés
Avant de vous les détailler, je vous précise que j'avais remis ma musique en marche afin de me motiver et ne pas penser à la douleur
Cette fois-ci, je ne prends plus la peine de baisser le volume à leur approche.
Ça n'a pas l'air de déranger les quelques trailers que je vois passer en flèche
Par contre, les quelques retraités me lancent des regards noirs
En approchant de la ville, je salue également une famille qui monte en claquettes sans sac ni bouteille d'eau
Je mettrais presque ma main à couper que le Renault Scenic avec le coffre de toit les attend sur le parking
11h40, je débarque en boitant sur le parking de la citadelle. J'éteins ma musique et compose le numéro du gîte d'étape. La dame qui me répond m'informe que l'étape suivante reprend vers la gare qui se situe à la sortie de la ville en contrebas et que je ferai mieux de profiter des hôtels du centre
Me revoilà donc en train de dévaler les escaliers de la vieille ville, mes bâtons ayant définitivement pris la fonction de béquilles
Tout en rejoignant le cours Paoli, je rumine mes pensées.
- bon brancaziu, on fait quoi ? Va bien falloir trouver une solution, tu peux pas faire encore 8 jours comme ça !
Ma petite voix a raison…
- ok Google, trouve une pharmacie à proximité
- ok, c'est parti
La pharmacie est à 50m. 3 personnes sont déjà à l'intérieur : une jeune employée le pharmacien et un vieil homme venu acheter ses médicaments
- bonjour, je vais vous prendre de la crème anti inflammatoire et du Doliprane svp
- doucement ya pas le feu. Je m'occupe des médicaments de ce monsieur d'abord. Ma collègue va s'occuper de vous.
- il vous faut tout tout de suite maintenant à vous les jeunes. Avant j'étais comme vous, la randonnée ça me connaissait, on passait des jours entiers dans les bergeries et on avait pas tout votre matos.
- oui, impressionnant.
- je vous met du 1000 ou du 500 pour le Doliprane ?
- même du 2000 si ça existe, j'arrive à peine à marcher avec mon genou et malheureusement le voyage n'est pas fini.
- *s'approche et me touche le genou* c'est vrai qu'il est bien gonflé ce genou. Ghjulia ! Prends lui son tour de cuisse, on va lui filer une genouillère
La pharmacienne me fait asseoir et se met à l'ouvrage. Elle disparaît un instant dans l'arrière boutique puis revient avec mon nouveau genou bionique qu'elle m'aide à enfiler
- bah dis, t'en as de la chance. j'aimerai bien qu'une jolie fille s'occupe de moi comme ça
- oh fanfan, t'es bête ! allez y monsieur marchez pour voir. Si ça ne vous serre pas assez, vous pouvez aussi utiliser la sangle
J'effectue quelques pas … incroyable ! Mon genou se plie à peine et je peux marcher sans douleur ! Quelle est cette sorcellerie ??
Je n'en ai pas la moindre idée, toujours est il que le pharmacien me la facturera 50€
Ma démarche étant maintenant facilitée et moins douloureuse, je pars en quête d'un restaurant pour remplir mon estomac d'une excellente pizza figues, miel et brousse (je rappelle qu'il n'y pas de brocciu en été)
L'hôtel maintenant. Et puis non, je décide d'aller prendre le soleil sur la place devant la statue de Pascale Paoli
En chemin je m'arrête dans une boulangerie pour acheter des migliacci et une part de fiadone
Mon estomac est plus que plein mais j'ai un capital sommeil à rattraper
Une fois de plus, Google m'indique l'hôtel le plus proche : l'hôtel du nord, 100m.
En un clin d'œil je me retrouve devant la réception avec tout mon barda. J'appuie par pure gaminerie sur la petite sonnette pour invoquer la réceptionniste
D'une trentaine d'années, elle a un accent des pays de l'est.
Je suis fatigué, je la joue franc jeu
- écoutez, c'est trop haut pour mon budget. Je vais aller voir du côté du gîte, merci !
- attendez, on peut arranger ça. Nous louons aussi des petits studios à 50€ la nuit. Par contre, il faut payer en espèces. Venez je vais vous montrer
Le studio est très bien aménagé. Je l'informe que j'ai besoin d'aller retirer et elle me propose de laisser mes affaires ici. La bonne affaire
Je descends au distributeur du coin de la rue, j'indique le montant de 50€. Un message s'affiche à l'écran "capacité de retrait insuffisant"
- bon ça arrive, la machine doit bugger. Je vais aller à celle d'en face.
J'obtiens le même message
J'ouvre l'appli de mon compte en banque. C'est bizarre, j'ai encore un solde de 150 €.
Me voilà encore bien loti. Je remonte à l'hôtel.
Données du topic
- Auteur
- brancaziu
- Date de création
- 1 août 2020 à 17:18:28
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