[OFFICIEL] Le topic des kheys de droite libérale.
La faute à l'école française et aux cours d'éco que pour les ES donnés par les profs gauchistes.
J'ai vu des milliers de S voter pour les programmes simpliste par simple ingnorance. Tu leur dirais "augmenter le SMIC", ça serait universellement une bonne idée. Ça sonne bien. Le suffrage universel
Ceci, j'avais ses en seconde on nous apprenait la théorie du genre et on suçait le système économique français (le fameux système de solidarité économique que tout le monde nous envie mais que personne ne copie )
Parce que bizarrement c'est une idée qu'on retrouve autant à gauche qu'à droite, dans l'école autrichienne par exemple
Personnellement je suis hyper partagé, les rares expérimentations de RU ont l'air d'avoir eu l'effet escompté mais étaient menées à des échelles temporelles et humaines trop faibles pour en tirer quoi que ce soit de concluant.
Le 05 septembre 2019 à 00:21:57 LIoydBlankfein a écrit :
Les kheys libéraux vous pensez quoi du Revenu universel ?
Parce que bizarrement c'est une idée qu'on retrouve autant à gauche qu'à droite, dans l'école autrichienne par exemple
Personnellement je suis hyper partagé, les rares expérimentations de RU ont l'air d'avoir eu l'effet escompté mais étaient menées à des échelles temporelles et humaines trop faibles pour en tirer quoi que ce soit de concluant.
L'école de Chicago tu veux dire ?
Dans un idéal utopique, je suis pour, mais je sais que c'est irréalisable et qu'à long terme, on auras tout les effets pervers et la dérive communiste derrière. Un peu comme les monétaristes qui voulaient réguler les banques centrales dans le but de diminuer leur influence, ça a donné l'effet inverse, la politique monétaire est devenu le ressort hégémonique de toute politique économique et les banques centrales sont plus fortes que jamais.
Ce que les libéraux ont bien compris dans leur doctrine économique, c'est que la planification sous toutes ses formes donne toujours l'effet inverse que l'objectif qu'elle se fixe.
Le libéralisme est sain quand il est dans son domaine approprié.
Quand des individus seuls détiennent des monopoles, des centaines de milliards de dollars sans avoir apporté grand chose à l'humanité (exemple : Xavier Niel, Bernard Arnault) , ça pose question et ça ne sert nullement l'économie.
De plus, certains secteurs doivent être chasse gardée des monopoles étatiques car la concurrence n'y fait aucun sens : les télécoms, le réseau ferré et j'en oublie.
Et il ne faut pas oublier que la Silicon Valley vient à l'origine d'investissements militaires collosaux (et donc de l'Etat) et pas tant du libéralisme.
Et il est nécessaire d'avoir une recherche publique puissante à l'abri des intérêts privés (et sans trop de bureaucratie bien sur).
Si Niel et Arnault ne rapportaient rien, ils ne seraient pas aussi riches. Il faut voir ce que tu mets derrière "apporter quelque chose à l'humanité", dans le cas de Niel je dirais déjà des concepts novateurs en technologie et il a ouvert une école d'informatique où des tas de jeunes ont pu trouver leur voie.
Le libéralisme lutte contre les monopoles sous perfusion de l'Etat, le capitalisme de connivence.
Et il est nécessaire d'avoir une recherche publique puissante à l'abri des intérêts privés (et sans trop de bureaucratie bien sur).
Bah on voit ce que ça donne en France on est complètement à la ramasse.
Le 05 septembre 2019 à 00:54:03 Polyde a écrit :
Si Niel et Arnault ne rapportaient rien, ils ne seraient pas aussi riches. Il faut voir ce que tu mets derrière "apporter quelque chose à l'humanité", dans le cas de Niel je dirais déjà des concepts novateurs en technologie et il a ouvert une école d'informatique où des tas de jeunes ont pu trouver leur voie.Le libéralisme lutte contre les monopoles sous perfusion de l'Etat, le capitalisme de connivence.
Et il est nécessaire d'avoir une recherche publique puissante à l'abri des intérêts privés (et sans trop de bureaucratie bien sur).
Bah on voit ce que ça donne en France on est complètement à la ramasse.
Niel est une immonde ordure. Ni plus ni moins, et Free le cancer des télécoms. Ce type s'est avant tout enrichi grâce à la prostitution et au téléphone rose, il est nécessaire de le rappeler.
C'est un arriviste de la pire espèce qui suce à tout les râteliers du spectre politique.
Si j'étais au pouvoir, je le mettrai en prison et j'exproprierai tout ses avoirs.
La France dispose déjà d'excellentes écoles d'ingénieurs pour former des professionnels de l'informatique. Sans compter les formations en Fac, DUT ou même l'auto formation. 42 n'apporte rien d'intéressant.
Je suis un professionnel de ce secteur je sais de quoi je parle.
Arnault est un héritier qui a magouillé avec l'Etat pour obtenir un monopole dans le secteur du luxe, qui ne bénéficie qu'à une partie très réduite de la population.
Tout pays développé a une bonne recherche publique et la France en a une plutôt bonne honnêtement, même si on peut déplorer la fuite des cerveaux dans certains secteurs.
Mais c'est dû à des manques d'investissements.
Le 05 septembre 2019 à 00:59:09 AlainSouchonBG a écrit :
Le 05 septembre 2019 à 00:54:03 Polyde a écrit :
Si Niel et Arnault ne rapportaient rien, ils ne seraient pas aussi riches. Il faut voir ce que tu mets derrière "apporter quelque chose à l'humanité", dans le cas de Niel je dirais déjà des concepts novateurs en technologie et il a ouvert une école d'informatique où des tas de jeunes ont pu trouver leur voie.Le libéralisme lutte contre les monopoles sous perfusion de l'Etat, le capitalisme de connivence.
Et il est nécessaire d'avoir une recherche publique puissante à l'abri des intérêts privés (et sans trop de bureaucratie bien sur).
Bah on voit ce que ça donne en France on est complètement à la ramasse.
Niel est une immonde ordure. Ni plus ni moins, et Free le cancer des télécoms. Ce type s'est avant tout enrichi grâce à la prostitution et au téléphone rose, il est nécessaire de le rappeler.
C'est un arriviste de la pire espèce qui suce à tout les râteliers du spectre politique.
Si j'étais au pouvoir, je le mettrai en prison et j'exproprierai tout ses avoirs.La France dispose déjà d'excellentes écoles d'ingénieurs pour former des professionnels de l'informatique. Sans compter les formations en Fac, DUT ou même l'auto formation. 42 n'apporte rien d'intéressant.
Je suis un professionnel de ce secteur je sais de quoi je parle.Arnault est un héritier qui a magouillé avec l'Etat pour obtenir un monopole dans le secteur du luxe, qui ne bénéficie qu'à une partie très réduite de la population.
Ce que j'essaie de te faire comprendre, c'est que ta richesse n'est pas éternelle et qu'elle se maintient justement parce que tu rapportes quelque chose. Il y a pas de pouvoir magique en économie, et si des gens se maintiennent par connivence avec l'Etat, ce n'est pas la faute au libéralisme, tout le contraire.
Tout pays développé a une bonne recherche publique et la France en a une plutôt bonne honnêtement, même si on peut déplorer la fuite des cerveaux dans certains secteurs.
Mais c'est dû à des manques d'investissements.
Gestion déplorable de l'Etat.
Le 05 septembre 2019 à 01:15:06 LCZ a écrit :
Et Free est peut-être à chier, mais au moins on paye beaucoup moins cher les abonnements grâce à eux. Y'a 10 ans c'était 30€ pour 200Mo de 3G+, aujourd'hui pour 5€ t'as 50 Go de 4G
Niel est un proxénète qui fournit le pire service de France et investit dans tout ce qui est nocif.
Tu ne fais que reprendre la propagande de Free.
Ce mec, sa laideur morale est inscrite sur son physique immonde.
Le 05 septembre 2019 à 01:13:58 LCZ a écrit :
Comment être pour le revenu universel vu le gouffre financier que c'est ? Les impôts seront + élevés que le RU pour a majorité des gens
Le RU ne peut fonctionner que dans une société dont les membres ne dépendent plus du travail par la robotisation complète. Autrement je ne vois pas comment ça serai tenable.
Pas mal l'article.
L'autre stratégie anti-libérale : la capture du mot "libéralisme"
Grand spécialiste de la pensée libérale, le philosophe Alain Laurent garde un œil acéré sur la production intellectuelle contemporaine qu’il aime confronter aux classiques. L’Opinion publie un extrait d’un article consacré aux «dérives progressistes» du libéralisme publié dans le n°5 du Journal des libertés (une publication de l’Association pour la liberté économique et le progrès social et de l’Institut de recherches économiques et fiscales.) L’éditeur des Belles lettres revient sur l’origine de l’acception du mot «libéral» en américain.
« Dans le cadre de l’extension du domaine de la lutte contre l’intox de fake news ayant réussi à envahir et parasiter l’histoire des idées en faisant passer un faux libéralisme pour le vrai, il faut rétablir les faits, redonner droit de cité à l’impératif de cohérence et tenir affabulations et falsifications pour ce qu’elles sont.
Que des penseurs convoqués pour incarner l’émergence d’un « nouveau libéralisme », puis la substitution de celui-ci au libéralisme historique sous le nom de « libéralisme moderne » ou « social » soient tous anglo-saxons (un Britannique et deux Américains) suggère la piste à remonter pour établir l’origine et la réalité de la tromperie sur marchandise suite à l’imposition d’un label usurpé. Quand, dans les années 1925-1930, Dewey et Keynes publient leurs ouvrages respectifs où ils défendent la thèse d’un « nouveau libéralisme » étatisé et socialisé, le contenu du terme liberalism a depuis longtemps déjà subi une forte inflexion en ce sens au Royaume-Uni. [...] Lorsqu’en 1925 Keynes répond affirmativement à son interrogation Am I a Liberal ?, c’est dans cette acception radicalement revue et corrigée qu’il faut le comprendre, il n’a fait que prendre en marche un train lancé il y a alors presque un demi-siècle. Et quand le promoteur historique du Welfare State au Royaume-Uni, Lord Beveridge, publie en 1945 Why I Am a Liberal, c’est bien naturellement aussi dans cette version social-étatiste qu’il convient d’interpréter sa profession de foi. Le cas de Dewey est un peu différent. Outre-Atlantique, cette version social-étatiste du liberalism venait tout juste de commencer à se diffuser par capillarité avec les cousins britanniques de même orientation idéologique. Mais c’est assurément Dewey qui, en la reprenant à son compte dans son libelle de 1935, va lui donner un large écho et l’imprimer dans un contexte américain où il n’avait auparavant pratiquement jamais été question de libéralisme.
Détournement lexical. Le plus étonnant mais aussi désastreux de l’histoire, c’est bien que cette altération du vocable « libéralisme » dans un sens gauchisé en totale contravention avec le legs de l’histoire des idées mais aussi la simple logique des concepts a été repérée, critiquée et souvent dénoncée par un nombre impressionnant et varié de lanceurs d’alerte et non des moindres comme on va pouvoir en juger – mais que face à son importation en France, pratiquement personne chez les chroniqueurs, commentateurs et autres auteurs traitant du libéralisme n’en tient compte, sans doute pas par hasard. C’est donc avant tout à leur usage que l’on va rigoureusement documenter ces « signalements » d’imposture intellectuelle.
En Europe, c’est ni plus ni moins que Ludwig von Mises qui, le premier en date, sonne le tocsin. Dès 1922, dans son Sozialismus, il avait décelé la supercherie en observant que « les “libéraux” anglais d’aujourd’hui sont plus ou moins des socialistes modérés ». Une clairvoyante caractérisation réitérée peu après en 1927 dans Liberalismus où il note d’emblée qu’« en Angleterre, il y a certainement encore des “libéraux”, mais la plupart d’entre eux ne le sont que de nom. En fait, ce sont plutôt des socialistes modérés. ». Et dans l’Annexe II de l’ouvrage intitulée A propos du terme libéralisme, il se fait plus explicite et mordant : « Presque tous ceux qui se prétendent de nos jours “libéraux” refusent de se prononcer en faveur de la propriété privée des moyens de production et défendent des mesures en partie socialistes et interventionnistes… » Il s’écoulera ensuite un certain temps avant que, sur le vieux continent, des voix s’élèvent pour pointer le dévoiement de sens infligé au terme « libéralisme » et incriminer le brouillage conceptuel tout sauf innocent qui en résultait.
Ce sera chose faite peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, et pas par n’importe qui. C’est d’abord Raymond Aron qui s’en charge, en relevant dans son célébrissime et si salutaire Opium des intellectuels (1955) que « ce libéralisme [celui du « New Deal » de Roosevelt] ressemblait à celui de la gauche européenne plus qu’à aucune autre époque, puisqu’il comportait des éléments, atténués et américanisés, du socialisme (du travaillisme plutôt que du socialisme autoritaire) ». Deux ans plus tard, dans Espoir et peur du siècle (1957), il se montre plus incisif en indiquant à propos des libéraux américains que « ce mot n’a pas aux États-Unis le sens qu’il a en France. Le mot ne désigne ni les défenseurs des institutions représentatives ou des libertés personnelles, ni les économistes partisans des mécanismes du marché. Les libéraux américains constituent l’équivalent de la gauche française, ils souhaitent des réformes économiques dans un sens favorable aux masses. Je mettrai en italiques le mot libéral quand je l’emploierai dans le sens américain. » [...]
De l’autre côté de l’Atlantique, la réaction à l’« usurpation » et au gauchissement a été presque immédiate mais aussi plus vigoureuse. Dès 1928, le pré-libertarien Albert Jay Nock tempête : « De tous les hommes que je connais, les “liberals” sont ceux qui ont la plus grande horreur de la liberté, la plus grande crainte d’envisager une humanité vivant dans une libre association volontaire » (On Doing the Right Thing). Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, deux penseurs et économistes de grand renom prennent part à la contre-offensive. Fondateur historique de l’Ecole de Chicago, Frank Knight signale dans The Sickness of the Liberal Society (1946) que « le nouvel usage du mot “libéralisme” pour signifier un supposé étatisme démocratique – socialisme ou planification économique – nous oblige maintenant à explicitement restreindre le terme à la conception qui apparut sous ce nom dans la théorie de la philosophie sociale au XIXe siècle » – à savoir le seul « vrai » libéralisme.
Hayek: « Dans son usage courant aux Etats-Unis, le libéralisme signifie souvent essentiellement l’opposé de celui-ci. Cela fait partie du camouflage des mouvements de gauche dans ce pays que “libéralisme” en soit venu à vouloir dire: être l’avocat de la plupart des formes de contrôle gouvernemental »
Et Joseph Schumpeter (qu’on aura bien du mal à faire passer pour un horrible « ultra-libéral ») constate le plus objectivement du monde dans le chapitre II de la IIIe partie de son Histoire de l’analyse économique (1954) : « Le terme [libéralisme] a acquis un sens différent – en fait opposé – depuis 1900 et surtout 1930 : comme un suprême mais non-intentionnel compliment, les ennemis du système de l’entreprise privée ont jugé sage de s’en approprier le label. » Hayek pouvait-il demeurer en reste ? Que non pas, puisque dans la préface à la réédition américaine en poche (1956) de The Road of Serfdom, il juge nécessaire de préciser : « J’utilise le terme “libéral” dans son sens originel du XIXe siècle qui est toujours courant en Grande-Bretagne. Dans son usage courant aux Etats-Unis, il signifie souvent essentiellement l’opposé de celui-ci. Cela fait partie du camouflage des mouvements de gauche dans ce pays que “libéralisme” en soit venu à vouloir dire : être l’avocat de la plupart des formes de contrôle gouvernemental. »
Libéralisme collectiviste. On pourrait encore, toujours dans le contexte américain de l’époque, mentionner l’appréciation du « libertarian conservative » Frank Meyer (1909-1972) qui, dans In Defense of Freedom (1962), déplorant que « le terme “libéralisme” a été depuis longtemps capturé par les partisans d’un Etat tout-puissant et d’une économie contrôlée – et corrompu en l’opposé de son vrai sens », qualifie le « libéralisme » à l’américaine de… « collectivist liberalism ». Ou celle d’Ayn Rand, pour qui « les “libéraux” ont peur d’identifier leur programme par son vrai nom, ils justifient chaque nouveau pas ou chaque nouvelle mesure de ce qui est en fait de l’étatisme en les dissimulant par des euphémismes tels que “Welfare State”, “New Deal”, “New Frontier”… » (Conférence à Princeton le 7 novembre 1960). Mais le forfait étant dûment maintenant établi, il est temps de conclure en revenant en Europe et plus particulièrement en France en donnant sur ce point la parole finale à Jean-François Revel : « “Libéraux” désigne, on le sait, aux États-Unis, une sorte d’extrême gauche du parti démocrate. Sans être organisé politiquement, ce “libéralisme” exerce une influence diffuse mais souveraine grâce aux place-fortes qu’il commande dans la presse, l’édition et les universités. C’est évidemment le contraire du libéralisme au sens classique, lequel, d’ailleurs, en Amérique, répond à la dénomination de classical liberalism, pour éviter la confusion. »
Je suis convaincu qu’une France libérale s’en sortirait beaucoup mieux
Le 22 août 2019 à 22:21:36 AppliedPhysicsE a écrit :
c'est vrai que y'a plus aucun libéral dans le paysage politiqueje suis très pessimiste quant à l'avenir de notre pays
C’est très compliqué pour un candidat libéral de percer en France, trop de gens dépendent des aides de l’Etat.
D’ailleurs c’est un moyen pour l’Etat de maintenir toute une frange de la population qui vivent des aides sociales sous sa coupe.
Le 06 septembre 2019 à 15:51:14 Polyde a écrit :
Pas mal l'article.L'autre stratégie anti-libérale : la capture du mot "libéralisme"
Grand spécialiste de la pensée libérale, le philosophe Alain Laurent garde un œil acéré sur la production intellectuelle contemporaine qu’il aime confronter aux classiques. L’Opinion publie un extrait d’un article consacré aux «dérives progressistes» du libéralisme publié dans le n°5 du Journal des libertés (une publication de l’Association pour la liberté économique et le progrès social et de l’Institut de recherches économiques et fiscales.) L’éditeur des Belles lettres revient sur l’origine de l’acception du mot «libéral» en américain.
« Dans le cadre de l’extension du domaine de la lutte contre l’intox de fake news ayant réussi à envahir et parasiter l’histoire des idées en faisant passer un faux libéralisme pour le vrai, il faut rétablir les faits, redonner droit de cité à l’impératif de cohérence et tenir affabulations et falsifications pour ce qu’elles sont.
Que des penseurs convoqués pour incarner l’émergence d’un « nouveau libéralisme », puis la substitution de celui-ci au libéralisme historique sous le nom de « libéralisme moderne » ou « social » soient tous anglo-saxons (un Britannique et deux Américains) suggère la piste à remonter pour établir l’origine et la réalité de la tromperie sur marchandise suite à l’imposition d’un label usurpé. Quand, dans les années 1925-1930, Dewey et Keynes publient leurs ouvrages respectifs où ils défendent la thèse d’un « nouveau libéralisme » étatisé et socialisé, le contenu du terme liberalism a depuis longtemps déjà subi une forte inflexion en ce sens au Royaume-Uni. [...] Lorsqu’en 1925 Keynes répond affirmativement à son interrogation Am I a Liberal ?, c’est dans cette acception radicalement revue et corrigée qu’il faut le comprendre, il n’a fait que prendre en marche un train lancé il y a alors presque un demi-siècle. Et quand le promoteur historique du Welfare State au Royaume-Uni, Lord Beveridge, publie en 1945 Why I Am a Liberal, c’est bien naturellement aussi dans cette version social-étatiste qu’il convient d’interpréter sa profession de foi. Le cas de Dewey est un peu différent. Outre-Atlantique, cette version social-étatiste du liberalism venait tout juste de commencer à se diffuser par capillarité avec les cousins britanniques de même orientation idéologique. Mais c’est assurément Dewey qui, en la reprenant à son compte dans son libelle de 1935, va lui donner un large écho et l’imprimer dans un contexte américain où il n’avait auparavant pratiquement jamais été question de libéralisme.Détournement lexical. Le plus étonnant mais aussi désastreux de l’histoire, c’est bien que cette altération du vocable « libéralisme » dans un sens gauchisé en totale contravention avec le legs de l’histoire des idées mais aussi la simple logique des concepts a été repérée, critiquée et souvent dénoncée par un nombre impressionnant et varié de lanceurs d’alerte et non des moindres comme on va pouvoir en juger – mais que face à son importation en France, pratiquement personne chez les chroniqueurs, commentateurs et autres auteurs traitant du libéralisme n’en tient compte, sans doute pas par hasard. C’est donc avant tout à leur usage que l’on va rigoureusement documenter ces « signalements » d’imposture intellectuelle.
En Europe, c’est ni plus ni moins que Ludwig von Mises qui, le premier en date, sonne le tocsin. Dès 1922, dans son Sozialismus, il avait décelé la supercherie en observant que « les “libéraux” anglais d’aujourd’hui sont plus ou moins des socialistes modérés ». Une clairvoyante caractérisation réitérée peu après en 1927 dans Liberalismus où il note d’emblée qu’« en Angleterre, il y a certainement encore des “libéraux”, mais la plupart d’entre eux ne le sont que de nom. En fait, ce sont plutôt des socialistes modérés. ». Et dans l’Annexe II de l’ouvrage intitulée A propos du terme libéralisme, il se fait plus explicite et mordant : « Presque tous ceux qui se prétendent de nos jours “libéraux” refusent de se prononcer en faveur de la propriété privée des moyens de production et défendent des mesures en partie socialistes et interventionnistes… » Il s’écoulera ensuite un certain temps avant que, sur le vieux continent, des voix s’élèvent pour pointer le dévoiement de sens infligé au terme « libéralisme » et incriminer le brouillage conceptuel tout sauf innocent qui en résultait.
Ce sera chose faite peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, et pas par n’importe qui. C’est d’abord Raymond Aron qui s’en charge, en relevant dans son célébrissime et si salutaire Opium des intellectuels (1955) que « ce libéralisme [celui du « New Deal » de Roosevelt] ressemblait à celui de la gauche européenne plus qu’à aucune autre époque, puisqu’il comportait des éléments, atténués et américanisés, du socialisme (du travaillisme plutôt que du socialisme autoritaire) ». Deux ans plus tard, dans Espoir et peur du siècle (1957), il se montre plus incisif en indiquant à propos des libéraux américains que « ce mot n’a pas aux États-Unis le sens qu’il a en France. Le mot ne désigne ni les défenseurs des institutions représentatives ou des libertés personnelles, ni les économistes partisans des mécanismes du marché. Les libéraux américains constituent l’équivalent de la gauche française, ils souhaitent des réformes économiques dans un sens favorable aux masses. Je mettrai en italiques le mot libéral quand je l’emploierai dans le sens américain. » [...]
De l’autre côté de l’Atlantique, la réaction à l’« usurpation » et au gauchissement a été presque immédiate mais aussi plus vigoureuse. Dès 1928, le pré-libertarien Albert Jay Nock tempête : « De tous les hommes que je connais, les “liberals” sont ceux qui ont la plus grande horreur de la liberté, la plus grande crainte d’envisager une humanité vivant dans une libre association volontaire » (On Doing the Right Thing). Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, deux penseurs et économistes de grand renom prennent part à la contre-offensive. Fondateur historique de l’Ecole de Chicago, Frank Knight signale dans The Sickness of the Liberal Society (1946) que « le nouvel usage du mot “libéralisme” pour signifier un supposé étatisme démocratique – socialisme ou planification économique – nous oblige maintenant à explicitement restreindre le terme à la conception qui apparut sous ce nom dans la théorie de la philosophie sociale au XIXe siècle » – à savoir le seul « vrai » libéralisme.
Hayek: « Dans son usage courant aux Etats-Unis, le libéralisme signifie souvent essentiellement l’opposé de celui-ci. Cela fait partie du camouflage des mouvements de gauche dans ce pays que “libéralisme” en soit venu à vouloir dire: être l’avocat de la plupart des formes de contrôle gouvernemental »
Et Joseph Schumpeter (qu’on aura bien du mal à faire passer pour un horrible « ultra-libéral ») constate le plus objectivement du monde dans le chapitre II de la IIIe partie de son Histoire de l’analyse économique (1954) : « Le terme [libéralisme] a acquis un sens différent – en fait opposé – depuis 1900 et surtout 1930 : comme un suprême mais non-intentionnel compliment, les ennemis du système de l’entreprise privée ont jugé sage de s’en approprier le label. » Hayek pouvait-il demeurer en reste ? Que non pas, puisque dans la préface à la réédition américaine en poche (1956) de The Road of Serfdom, il juge nécessaire de préciser : « J’utilise le terme “libéral” dans son sens originel du XIXe siècle qui est toujours courant en Grande-Bretagne. Dans son usage courant aux Etats-Unis, il signifie souvent essentiellement l’opposé de celui-ci. Cela fait partie du camouflage des mouvements de gauche dans ce pays que “libéralisme” en soit venu à vouloir dire : être l’avocat de la plupart des formes de contrôle gouvernemental. »
Libéralisme collectiviste. On pourrait encore, toujours dans le contexte américain de l’époque, mentionner l’appréciation du « libertarian conservative » Frank Meyer (1909-1972) qui, dans In Defense of Freedom (1962), déplorant que « le terme “libéralisme” a été depuis longtemps capturé par les partisans d’un Etat tout-puissant et d’une économie contrôlée – et corrompu en l’opposé de son vrai sens », qualifie le « libéralisme » à l’américaine de… « collectivist liberalism ». Ou celle d’Ayn Rand, pour qui « les “libéraux” ont peur d’identifier leur programme par son vrai nom, ils justifient chaque nouveau pas ou chaque nouvelle mesure de ce qui est en fait de l’étatisme en les dissimulant par des euphémismes tels que “Welfare State”, “New Deal”, “New Frontier”… » (Conférence à Princeton le 7 novembre 1960). Mais le forfait étant dûment maintenant établi, il est temps de conclure en revenant en Europe et plus particulièrement en France en donnant sur ce point la parole finale à Jean-François Revel : « “Libéraux” désigne, on le sait, aux États-Unis, une sorte d’extrême gauche du parti démocrate. Sans être organisé politiquement, ce “libéralisme” exerce une influence diffuse mais souveraine grâce aux place-fortes qu’il commande dans la presse, l’édition et les universités. C’est évidemment le contraire du libéralisme au sens classique, lequel, d’ailleurs, en Amérique, répond à la dénomination de classical liberalism, pour éviter la confusion. »
La confusion à chaque fois que j'évoquais le libéralisme en oral d'anglais
La kholleuse qui me regardait comme ça :
Le 07 septembre 2019 à 21:19:40 LIoydBlankfein a écrit :
Le 06 septembre 2019 à 15:51:14 Polyde a écrit :
Pas mal l'article.L'autre stratégie anti-libérale : la capture du mot "libéralisme"
Grand spécialiste de la pensée libérale, le philosophe Alain Laurent garde un œil acéré sur la production intellectuelle contemporaine qu’il aime confronter aux classiques. L’Opinion publie un extrait d’un article consacré aux «dérives progressistes» du libéralisme publié dans le n°5 du Journal des libertés (une publication de l’Association pour la liberté économique et le progrès social et de l’Institut de recherches économiques et fiscales.) L’éditeur des Belles lettres revient sur l’origine de l’acception du mot «libéral» en américain.
« Dans le cadre de l’extension du domaine de la lutte contre l’intox de fake news ayant réussi à envahir et parasiter l’histoire des idées en faisant passer un faux libéralisme pour le vrai, il faut rétablir les faits, redonner droit de cité à l’impératif de cohérence et tenir affabulations et falsifications pour ce qu’elles sont.
Que des penseurs convoqués pour incarner l’émergence d’un « nouveau libéralisme », puis la substitution de celui-ci au libéralisme historique sous le nom de « libéralisme moderne » ou « social » soient tous anglo-saxons (un Britannique et deux Américains) suggère la piste à remonter pour établir l’origine et la réalité de la tromperie sur marchandise suite à l’imposition d’un label usurpé. Quand, dans les années 1925-1930, Dewey et Keynes publient leurs ouvrages respectifs où ils défendent la thèse d’un « nouveau libéralisme » étatisé et socialisé, le contenu du terme liberalism a depuis longtemps déjà subi une forte inflexion en ce sens au Royaume-Uni. [...] Lorsqu’en 1925 Keynes répond affirmativement à son interrogation Am I a Liberal ?, c’est dans cette acception radicalement revue et corrigée qu’il faut le comprendre, il n’a fait que prendre en marche un train lancé il y a alors presque un demi-siècle. Et quand le promoteur historique du Welfare State au Royaume-Uni, Lord Beveridge, publie en 1945 Why I Am a Liberal, c’est bien naturellement aussi dans cette version social-étatiste qu’il convient d’interpréter sa profession de foi. Le cas de Dewey est un peu différent. Outre-Atlantique, cette version social-étatiste du liberalism venait tout juste de commencer à se diffuser par capillarité avec les cousins britanniques de même orientation idéologique. Mais c’est assurément Dewey qui, en la reprenant à son compte dans son libelle de 1935, va lui donner un large écho et l’imprimer dans un contexte américain où il n’avait auparavant pratiquement jamais été question de libéralisme.Détournement lexical. Le plus étonnant mais aussi désastreux de l’histoire, c’est bien que cette altération du vocable « libéralisme » dans un sens gauchisé en totale contravention avec le legs de l’histoire des idées mais aussi la simple logique des concepts a été repérée, critiquée et souvent dénoncée par un nombre impressionnant et varié de lanceurs d’alerte et non des moindres comme on va pouvoir en juger – mais que face à son importation en France, pratiquement personne chez les chroniqueurs, commentateurs et autres auteurs traitant du libéralisme n’en tient compte, sans doute pas par hasard. C’est donc avant tout à leur usage que l’on va rigoureusement documenter ces « signalements » d’imposture intellectuelle.
En Europe, c’est ni plus ni moins que Ludwig von Mises qui, le premier en date, sonne le tocsin. Dès 1922, dans son Sozialismus, il avait décelé la supercherie en observant que « les “libéraux” anglais d’aujourd’hui sont plus ou moins des socialistes modérés ». Une clairvoyante caractérisation réitérée peu après en 1927 dans Liberalismus où il note d’emblée qu’« en Angleterre, il y a certainement encore des “libéraux”, mais la plupart d’entre eux ne le sont que de nom. En fait, ce sont plutôt des socialistes modérés. ». Et dans l’Annexe II de l’ouvrage intitulée A propos du terme libéralisme, il se fait plus explicite et mordant : « Presque tous ceux qui se prétendent de nos jours “libéraux” refusent de se prononcer en faveur de la propriété privée des moyens de production et défendent des mesures en partie socialistes et interventionnistes… » Il s’écoulera ensuite un certain temps avant que, sur le vieux continent, des voix s’élèvent pour pointer le dévoiement de sens infligé au terme « libéralisme » et incriminer le brouillage conceptuel tout sauf innocent qui en résultait.
Ce sera chose faite peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, et pas par n’importe qui. C’est d’abord Raymond Aron qui s’en charge, en relevant dans son célébrissime et si salutaire Opium des intellectuels (1955) que « ce libéralisme [celui du « New Deal » de Roosevelt] ressemblait à celui de la gauche européenne plus qu’à aucune autre époque, puisqu’il comportait des éléments, atténués et américanisés, du socialisme (du travaillisme plutôt que du socialisme autoritaire) ». Deux ans plus tard, dans Espoir et peur du siècle (1957), il se montre plus incisif en indiquant à propos des libéraux américains que « ce mot n’a pas aux États-Unis le sens qu’il a en France. Le mot ne désigne ni les défenseurs des institutions représentatives ou des libertés personnelles, ni les économistes partisans des mécanismes du marché. Les libéraux américains constituent l’équivalent de la gauche française, ils souhaitent des réformes économiques dans un sens favorable aux masses. Je mettrai en italiques le mot libéral quand je l’emploierai dans le sens américain. » [...]
De l’autre côté de l’Atlantique, la réaction à l’« usurpation » et au gauchissement a été presque immédiate mais aussi plus vigoureuse. Dès 1928, le pré-libertarien Albert Jay Nock tempête : « De tous les hommes que je connais, les “liberals” sont ceux qui ont la plus grande horreur de la liberté, la plus grande crainte d’envisager une humanité vivant dans une libre association volontaire » (On Doing the Right Thing). Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, deux penseurs et économistes de grand renom prennent part à la contre-offensive. Fondateur historique de l’Ecole de Chicago, Frank Knight signale dans The Sickness of the Liberal Society (1946) que « le nouvel usage du mot “libéralisme” pour signifier un supposé étatisme démocratique – socialisme ou planification économique – nous oblige maintenant à explicitement restreindre le terme à la conception qui apparut sous ce nom dans la théorie de la philosophie sociale au XIXe siècle » – à savoir le seul « vrai » libéralisme.
Hayek: « Dans son usage courant aux Etats-Unis, le libéralisme signifie souvent essentiellement l’opposé de celui-ci. Cela fait partie du camouflage des mouvements de gauche dans ce pays que “libéralisme” en soit venu à vouloir dire: être l’avocat de la plupart des formes de contrôle gouvernemental »
Et Joseph Schumpeter (qu’on aura bien du mal à faire passer pour un horrible « ultra-libéral ») constate le plus objectivement du monde dans le chapitre II de la IIIe partie de son Histoire de l’analyse économique (1954) : « Le terme [libéralisme] a acquis un sens différent – en fait opposé – depuis 1900 et surtout 1930 : comme un suprême mais non-intentionnel compliment, les ennemis du système de l’entreprise privée ont jugé sage de s’en approprier le label. » Hayek pouvait-il demeurer en reste ? Que non pas, puisque dans la préface à la réédition américaine en poche (1956) de The Road of Serfdom, il juge nécessaire de préciser : « J’utilise le terme “libéral” dans son sens originel du XIXe siècle qui est toujours courant en Grande-Bretagne. Dans son usage courant aux Etats-Unis, il signifie souvent essentiellement l’opposé de celui-ci. Cela fait partie du camouflage des mouvements de gauche dans ce pays que “libéralisme” en soit venu à vouloir dire : être l’avocat de la plupart des formes de contrôle gouvernemental. »
Libéralisme collectiviste. On pourrait encore, toujours dans le contexte américain de l’époque, mentionner l’appréciation du « libertarian conservative » Frank Meyer (1909-1972) qui, dans In Defense of Freedom (1962), déplorant que « le terme “libéralisme” a été depuis longtemps capturé par les partisans d’un Etat tout-puissant et d’une économie contrôlée – et corrompu en l’opposé de son vrai sens », qualifie le « libéralisme » à l’américaine de… « collectivist liberalism ». Ou celle d’Ayn Rand, pour qui « les “libéraux” ont peur d’identifier leur programme par son vrai nom, ils justifient chaque nouveau pas ou chaque nouvelle mesure de ce qui est en fait de l’étatisme en les dissimulant par des euphémismes tels que “Welfare State”, “New Deal”, “New Frontier”… » (Conférence à Princeton le 7 novembre 1960). Mais le forfait étant dûment maintenant établi, il est temps de conclure en revenant en Europe et plus particulièrement en France en donnant sur ce point la parole finale à Jean-François Revel : « “Libéraux” désigne, on le sait, aux États-Unis, une sorte d’extrême gauche du parti démocrate. Sans être organisé politiquement, ce “libéralisme” exerce une influence diffuse mais souveraine grâce aux place-fortes qu’il commande dans la presse, l’édition et les universités. C’est évidemment le contraire du libéralisme au sens classique, lequel, d’ailleurs, en Amérique, répond à la dénomination de classical liberalism, pour éviter la confusion. »
La confusion à chaque fois que j'évoquais le libéralisme en oral d'anglais
La kholleuse qui me regardait comme ça :
Sérieux même en prépa les professeurs sont incultes ?
Le 07 septembre 2019 à 21:22:02 Polyde a écrit :
Le 07 septembre 2019 à 21:19:40 LIoydBlankfein a écrit :
Le 06 septembre 2019 à 15:51:14 Polyde a écrit :
Pas mal l'article.L'autre stratégie anti-libérale : la capture du mot "libéralisme"
Grand spécialiste de la pensée libérale, le philosophe Alain Laurent garde un œil acéré sur la production intellectuelle contemporaine qu’il aime confronter aux classiques. L’Opinion publie un extrait d’un article consacré aux «dérives progressistes» du libéralisme publié dans le n°5 du Journal des libertés (une publication de l’Association pour la liberté économique et le progrès social et de l’Institut de recherches économiques et fiscales.) L’éditeur des Belles lettres revient sur l’origine de l’acception du mot «libéral» en américain.
« Dans le cadre de l’extension du domaine de la lutte contre l’intox de fake news ayant réussi à envahir et parasiter l’histoire des idées en faisant passer un faux libéralisme pour le vrai, il faut rétablir les faits, redonner droit de cité à l’impératif de cohérence et tenir affabulations et falsifications pour ce qu’elles sont.
Que des penseurs convoqués pour incarner l’émergence d’un « nouveau libéralisme », puis la substitution de celui-ci au libéralisme historique sous le nom de « libéralisme moderne » ou « social » soient tous anglo-saxons (un Britannique et deux Américains) suggère la piste à remonter pour établir l’origine et la réalité de la tromperie sur marchandise suite à l’imposition d’un label usurpé. Quand, dans les années 1925-1930, Dewey et Keynes publient leurs ouvrages respectifs où ils défendent la thèse d’un « nouveau libéralisme » étatisé et socialisé, le contenu du terme liberalism a depuis longtemps déjà subi une forte inflexion en ce sens au Royaume-Uni. [...] Lorsqu’en 1925 Keynes répond affirmativement à son interrogation Am I a Liberal ?, c’est dans cette acception radicalement revue et corrigée qu’il faut le comprendre, il n’a fait que prendre en marche un train lancé il y a alors presque un demi-siècle. Et quand le promoteur historique du Welfare State au Royaume-Uni, Lord Beveridge, publie en 1945 Why I Am a Liberal, c’est bien naturellement aussi dans cette version social-étatiste qu’il convient d’interpréter sa profession de foi. Le cas de Dewey est un peu différent. Outre-Atlantique, cette version social-étatiste du liberalism venait tout juste de commencer à se diffuser par capillarité avec les cousins britanniques de même orientation idéologique. Mais c’est assurément Dewey qui, en la reprenant à son compte dans son libelle de 1935, va lui donner un large écho et l’imprimer dans un contexte américain où il n’avait auparavant pratiquement jamais été question de libéralisme.Détournement lexical. Le plus étonnant mais aussi désastreux de l’histoire, c’est bien que cette altération du vocable « libéralisme » dans un sens gauchisé en totale contravention avec le legs de l’histoire des idées mais aussi la simple logique des concepts a été repérée, critiquée et souvent dénoncée par un nombre impressionnant et varié de lanceurs d’alerte et non des moindres comme on va pouvoir en juger – mais que face à son importation en France, pratiquement personne chez les chroniqueurs, commentateurs et autres auteurs traitant du libéralisme n’en tient compte, sans doute pas par hasard. C’est donc avant tout à leur usage que l’on va rigoureusement documenter ces « signalements » d’imposture intellectuelle.
En Europe, c’est ni plus ni moins que Ludwig von Mises qui, le premier en date, sonne le tocsin. Dès 1922, dans son Sozialismus, il avait décelé la supercherie en observant que « les “libéraux” anglais d’aujourd’hui sont plus ou moins des socialistes modérés ». Une clairvoyante caractérisation réitérée peu après en 1927 dans Liberalismus où il note d’emblée qu’« en Angleterre, il y a certainement encore des “libéraux”, mais la plupart d’entre eux ne le sont que de nom. En fait, ce sont plutôt des socialistes modérés. ». Et dans l’Annexe II de l’ouvrage intitulée A propos du terme libéralisme, il se fait plus explicite et mordant : « Presque tous ceux qui se prétendent de nos jours “libéraux” refusent de se prononcer en faveur de la propriété privée des moyens de production et défendent des mesures en partie socialistes et interventionnistes… » Il s’écoulera ensuite un certain temps avant que, sur le vieux continent, des voix s’élèvent pour pointer le dévoiement de sens infligé au terme « libéralisme » et incriminer le brouillage conceptuel tout sauf innocent qui en résultait.
Ce sera chose faite peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, et pas par n’importe qui. C’est d’abord Raymond Aron qui s’en charge, en relevant dans son célébrissime et si salutaire Opium des intellectuels (1955) que « ce libéralisme [celui du « New Deal » de Roosevelt] ressemblait à celui de la gauche européenne plus qu’à aucune autre époque, puisqu’il comportait des éléments, atténués et américanisés, du socialisme (du travaillisme plutôt que du socialisme autoritaire) ». Deux ans plus tard, dans Espoir et peur du siècle (1957), il se montre plus incisif en indiquant à propos des libéraux américains que « ce mot n’a pas aux États-Unis le sens qu’il a en France. Le mot ne désigne ni les défenseurs des institutions représentatives ou des libertés personnelles, ni les économistes partisans des mécanismes du marché. Les libéraux américains constituent l’équivalent de la gauche française, ils souhaitent des réformes économiques dans un sens favorable aux masses. Je mettrai en italiques le mot libéral quand je l’emploierai dans le sens américain. » [...]
De l’autre côté de l’Atlantique, la réaction à l’« usurpation » et au gauchissement a été presque immédiate mais aussi plus vigoureuse. Dès 1928, le pré-libertarien Albert Jay Nock tempête : « De tous les hommes que je connais, les “liberals” sont ceux qui ont la plus grande horreur de la liberté, la plus grande crainte d’envisager une humanité vivant dans une libre association volontaire » (On Doing the Right Thing). Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, deux penseurs et économistes de grand renom prennent part à la contre-offensive. Fondateur historique de l’Ecole de Chicago, Frank Knight signale dans The Sickness of the Liberal Society (1946) que « le nouvel usage du mot “libéralisme” pour signifier un supposé étatisme démocratique – socialisme ou planification économique – nous oblige maintenant à explicitement restreindre le terme à la conception qui apparut sous ce nom dans la théorie de la philosophie sociale au XIXe siècle » – à savoir le seul « vrai » libéralisme.
Hayek: « Dans son usage courant aux Etats-Unis, le libéralisme signifie souvent essentiellement l’opposé de celui-ci. Cela fait partie du camouflage des mouvements de gauche dans ce pays que “libéralisme” en soit venu à vouloir dire: être l’avocat de la plupart des formes de contrôle gouvernemental »
Et Joseph Schumpeter (qu’on aura bien du mal à faire passer pour un horrible « ultra-libéral ») constate le plus objectivement du monde dans le chapitre II de la IIIe partie de son Histoire de l’analyse économique (1954) : « Le terme [libéralisme] a acquis un sens différent – en fait opposé – depuis 1900 et surtout 1930 : comme un suprême mais non-intentionnel compliment, les ennemis du système de l’entreprise privée ont jugé sage de s’en approprier le label. » Hayek pouvait-il demeurer en reste ? Que non pas, puisque dans la préface à la réédition américaine en poche (1956) de The Road of Serfdom, il juge nécessaire de préciser : « J’utilise le terme “libéral” dans son sens originel du XIXe siècle qui est toujours courant en Grande-Bretagne. Dans son usage courant aux Etats-Unis, il signifie souvent essentiellement l’opposé de celui-ci. Cela fait partie du camouflage des mouvements de gauche dans ce pays que “libéralisme” en soit venu à vouloir dire : être l’avocat de la plupart des formes de contrôle gouvernemental. »
Libéralisme collectiviste. On pourrait encore, toujours dans le contexte américain de l’époque, mentionner l’appréciation du « libertarian conservative » Frank Meyer (1909-1972) qui, dans In Defense of Freedom (1962), déplorant que « le terme “libéralisme” a été depuis longtemps capturé par les partisans d’un Etat tout-puissant et d’une économie contrôlée – et corrompu en l’opposé de son vrai sens », qualifie le « libéralisme » à l’américaine de… « collectivist liberalism ». Ou celle d’Ayn Rand, pour qui « les “libéraux” ont peur d’identifier leur programme par son vrai nom, ils justifient chaque nouveau pas ou chaque nouvelle mesure de ce qui est en fait de l’étatisme en les dissimulant par des euphémismes tels que “Welfare State”, “New Deal”, “New Frontier”… » (Conférence à Princeton le 7 novembre 1960). Mais le forfait étant dûment maintenant établi, il est temps de conclure en revenant en Europe et plus particulièrement en France en donnant sur ce point la parole finale à Jean-François Revel : « “Libéraux” désigne, on le sait, aux États-Unis, une sorte d’extrême gauche du parti démocrate. Sans être organisé politiquement, ce “libéralisme” exerce une influence diffuse mais souveraine grâce aux place-fortes qu’il commande dans la presse, l’édition et les universités. C’est évidemment le contraire du libéralisme au sens classique, lequel, d’ailleurs, en Amérique, répond à la dénomination de classical liberalism, pour éviter la confusion. »
La confusion à chaque fois que j'évoquais le libéralisme en oral d'anglais
La kholleuse qui me regardait comme ça :Sérieux même en prépa les professeurs sont incultes ?
Je te jure bordel
A l'époque je n'étais pas au courant de la confusion, je connaissais que le libéralisme classique et ces cons m'avaient complètement embrouillé
L'immonde bolchévique Piketty : https://www.valeursactuelles.com/economie/thomas-piketty-ou-le-bolchevisme-visage-humain-110746
Quand le fantasme d'une expropriation de masse persiste chez des chercheurs en économie, en dépit des résultats empiriques sur l'anéantissement de la création de richesses (assimilées à tort aux revenus) que ces mesures induisent toujours, je mets désormais ça sur le compte des mauvaises intentions animées par la jalousie primaire. Le débat est impossible devant tant de haine et d'irrationnalité, fut-elle qualifiée de social-démocrate ou de socialiste (on rappelera que le principal intéressé préfère le second qualificatif dans ses interventions). https://www.youtube.com/watch?v=3VUSPKko8Do
J'ai vu ce qu'a dit Zemmour, c'est pas mal dans l'exagération et une politique de la peur quand même
Obertone j'ai pas vu je sais pas ce qu'il a dit
Laurent Alexandre est beaucoup dans l'ideologisme, notamment au niveau du QI, on sent ses côtés libertarien et transhumaniste qui ressortent.
Par contre sa critique de Thunberg est bonne surtout qu'il l'utilise pour frapper les décroissants.
Il profiterait à rentrer plus dans l'idéologie je pense
Mais le gros problème de ce que j'ai vu de la convention de la droite, c'est qu'on est dans une lutte contre la modernité (avec une vision plus réactionnaire que conservatrice) et l'immigration. En se basant là dessus on ne peut pas être libéral car il est impossible d'être réactionnaire et libéral (tout comme il est impossible d'être égalitariste et libéral).
Données du topic
- Auteur
- AppliedPhysics2
- Date de création
- 10 décembre 2018 à 22:11:35
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