[FIC] Les SENTIERS de la DRAGUE
CHAPITRE 05 - NUIT BLANCHE
- Part 14 - Dans ses yeux (3/3)
La porte de la pièce grinçait alors. Tu pensais voir le médecin entrer mais ce fut un visage bien plus familier qui pointa le bout de son nez.
- On a tué quelqu'un dans cette pièce ou quoi !? Quel odeur..
- T'as vraiment le don pour te mettre dans des situations abracadabrantesques.
- Bon j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle je commence par laquelle ?
- Le médecin m’a dit qu’il a enlevé la bestiole qui avait fait de ton sexe son nid mais qu'il n'avait malheureusement pas sauvé ton entrejambe
- Hein !? Tu veux dire que c’est pour ça que je sens plus rien !?
- C’est…c’est pas possible ! Dis moi que c’est un cauchemar, dis-le moi ! Balbutiais-tu paniqué.
Jenny éclata alors de rire.
- Pourquoi tu te marres ? Arrête de rire ! l’invectivas-tu agacé
- Ton pénis va bien, ne t'inquiète pas juste qu'ils t'ont bourré d'anesthésiant durant tout ce temps. T'as vraiment cru qu’il t'avait coupé le sexe ? Je croyais pas que tu tomberais dans un panneau aussi gros comme quoi…
- La prochaine fois tu me diras à quel moment je dois rire. Comme si j'avais la tête à ça…
Elle s’asseyait sur le lit sans la moindre délicatesse, pire elle cogna même ton sac sur ton pansement.
- Pourquoi t'es là ? Où est Lola ?
- Le docteur Noctali a appelé ton père qui n'a pas répondu il s’est alors dirigé vers un certain Jimmy. Mais ce Jimmy avait la flemme de se déplacer donc il a téléphoné à Ronan. Mais Ronan peut pas sortir, j'ai pas tout compris mais il m’a parlé de télé sur sa tête, bref. Il m’a appelé moi. Et me voilà. Pour Lola, Elle avait des cernes plus grandes que le Péloponnèse, je lui ai conseillé de rentrer se reposer. Je t'ai apporté quelque chose.
C’était des pruneaux.
- Je sais mais c'est pour ton transit
- Mais de quoi tu me parles, j'ai pas de problème à ce niveau !... C'est pas vrai j'ai réussi à tout foirer. J’étais à ça, Jenny, à ça… C’était parfait on était dans l'eau avec Lola, on s'embrassait, on se caressait. Tout semblait naturel. On était à 2 doigts de le faire et puis cette poiscaille et entrer en moi.
- À défaut que tu entres en Lola.
- C’est fou comme je suis d’humeur taquine. Au moins ça te dégoûtera du cabillaud, vois le bon côté.
Devant ton regard noir, elle éclata de rire. Le genre de rire moqueur qui te rabaisse, qui t'humilie dans le plus profond de tes entrailles. Elle ne comprenait pas que la gravité de cette situation, pour elle, c’était seulement un incident de plus. Qu'elle parte.
- T'as mis ton intégrité en jeu pour simplement espérer baiser. Si j’étais méchante je dirais que c’est pitoyable mais je me contenterai de navrant. T'aurais pu perdre ton sexe quoi ! Lance-toi une vidéo pron y a moins de risque de finir à l'hosto.
- Qu'est-ce t'y connais toi ? Hein ?
- Je vois que monsieur s’énerve. Voyons les choses en face, t’as voulu jouer avec le feu et maintenant t'as perdu toutes tes chances avec Lola. Rien que de voir ton sexe tout infecté a du la repugner genre à vie ! Beurk j'en ai des frissons.
- Bon. Tu avais promis de conclure avec elle avant minuit. Il est… 4 heures du matin. Je crois que t’as perdu ! À moi la belle robe ! Avec ma paire d'escarpins je serai tellement une bombe, j'ai hâte !!
Dépité chaque nouveau mot que Jenny prononçait amplifiait un peu plus l’état de dévastation dans lequel tu te trouvais. Terriblement cruelle, tout ce qu’elle disait était malheureusement vraie. Tu regardais dans le vide, recherchant le moindre argument qui te réconforterait ne serait-ce qu'un peu. Rien.
- L’Alienware de Ronan va te coûter une blinde par contre
- Ça te fait rire hein. T’es heureuse que le loser de service ait encore raté.
- Oh, à vaincre sans gloire, je suis forcée d'avoir le triomphe modeste.
- Oui. Autant se moquer du raté abonné à l’échec. Mais t'as bien raison, t'avais parié que j'y arriverai pas et t'as encore gagné, comme toujours. Félicitations ! Donnez-lui sa robe qu'elle puisse écumer les bars et se torcher avant de se faire péter !
- Ah j’ai pas le droit d’être moqueur moi aussi ? C'est réservé à ta grande personne ? C'est vrai moi je suis qu'un con loin du niveau de Jenny la magnifique ! Bah oui y a qu’un con pour jeter de la vodka dans les yeux d'un inconnu en pleine soirée, y a qu'un con pour se lancer dans une course de jet-ski sans avoir aucune notion de conduite, y'a qu'un con pour se jeter à corps perdu dans la Seine et arriver à se noyer. Tu penses que je suis un con, hein ?
- Pourtant si c’était à refaire je le referai mille fois encore, parce que, tout ça, je le fais pour quelqu’un qui en vaut la peine.
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- C’est qu’une fille, Silvain…
- C’est vrai. C'est qu’une fille. Elle se maquille comme toutes les autres filles pourtant, la moindre touche de crayon sur son visage épouse chacun de ses traits. Elle marche comme les autres filles pourtant, quand elle défile, aucune n'est aussi gracieuse qu'elle. Elle parle comme toutes les autres filles mais seuls ses mots transpercent autant les âmes par leur justesse. Elle rie comme les autres filles mais il n'y a pas plus charmant éclat que le sien. T'as parfaitement raison Jenny, Lola n'est qu'une fille alors comment fait-elle pour être bien plus que cela ?
Tu souris.
- Avant toute cette histoire, avant même de la voir pour la première fois. J’étais vide, une feuille morte. Tu sais ces feuilles qui se laissent porter par le tumulte de vent qu’il soit léger ou puissant. Je vivais pas, je laissais glisser. Rien n'avait de sens, rien n'avait de goût alors je me contentais de glisser. Emporté comme des millions d'autres par ce souffle horrible qui n'a ni cause ni but. As-tu déjà senti ça ?
Jenny resta silencieuse clignant lentement des yeux. Tu lâchas son regard et repris.
- Non. Toi tu sais pas ce que c'est hein. D’être vide de sens. C’est terrible au début, puis petit à petit, tu t'habitues. Tu te dis que c’est pas si terrible et qu'au moins tu n'as de compte à rendre à personne puisque personne ne fait attention à toi. Je me m’étais fait une raison. Puis, je L’ai rencontrée. Là, au centre de cet amphithéâtre bondée. On était des centaines, peut-être des milliers mais je ne voyais qu'elle. Non, j’avais l’impression que tous ces gens étaient là pour elle. Rayonnante, envoûtante, impressionnante, je ne pouvais me détacher d'elle même si des centaines de gens nous séparaient. Un sentiment étrange s’est alors emparu de moi, je ne saurais trop le décrire. Mais ce sentiment m'a fait sourire. J'avais sûrement l'air d'un imbécile.
- Les jours sont passés, je la revoyais de temps en temps et elle provoquait toujours ce même sentiment en moi alors que je ne lui avais même pas adressé la parole. Puis je me suis décidé à aller lui parler, à passer du temps avec elle et quelque chose de dingue est arrivé. En même temps que je comprenais ce qui la rendait exceptionnelle, je comprenais ce qu’elle provoquait en moi. Je ne pourrais te l'expliquer mais, dans ses yeux, je voyais le reflet de la personne que je voulais être. Depuis je me suis efforcé d’être cette vision qu'elle avait de moi et tout est devenu limpide. Alors qu’auparavant, je m'endormais sans avoir aucune idée de ce que je ferai demain, je me suis mis à me lever en sachant qui je voulais être aujourd’hui.
- Je savais pas qu’il suffisait de te provoquer un sourire pour être considéré comme une déesse.
- Si je dois être l’unique homme à la considérer comme telle alors je serai le plus heureux car c’est la seule personne qui me considère sur cette terre.
- Quoi « arrête un peu ». Où que je sois on me prend pour une merde. Partout, tout le temps. Même le peu de proche que j’ai ne me considère pas. Aux yeux de mon père je suis un incapable qui vit à son crochet, Jimmy se sert de moi pour payer son loyer ou pour se couvrir aux yeux de la loi dès qu'il fait une connerie, Ronan se défile à chaque fois que j'ai besoin de lui. Même Fajara me voit comme un sous-homme permissif. Tout le monde. Sauf elle.
Tu attrapais rageusement le drap de ton lit pour calmer tes tremblements soudains, ce n’était pas de la tristesse juste de la colère mêlée d'un ressentiment que tu avais enfoui depuis trop longtemps. Serrant le poing devant l'inefficacité de ta précédente manœuvre, les deux mots qu'énonça alors la jeune fille résonna en toi tel une décharge traversant chaque parcelle de ton corps.
Tu ne tremblais plus. Tes muscles contractés à l’extrême se détendaient ensuite à mesure que tu repris tes esprits.
- Je sais pas Jenny… ce que je veux te dire c’est que les seuls moments où je me sens en vie c’est quand je suis avec Elle. Je pourrais t'en parler des heures et des heures de cette nana. Mais même comme ça tu ne comprendrais pas. Je me fous de ce que toi ou n'importe qui d'autre peut penser. Tout ce qui m'importe c’est de compter à ses yeux. C’est la seule façon de compter dans les miens.
Un long silence suivit. Tu n’étais pas habitué à te dévoiler autant, sûrement un effet indésirable de tous ces médocs ou peut-être de la pleine lune qui jouait. Tu sentais le regard de Jenny sur toi mais tu tentais de l’éviter. Ce n’était pas de la honte – tu ne regrettais pas tes propos – simplement une sorte de reserve qui suivait les aveux.
- Je savais pas que t'avais si peu de considération pour toi-même pour faire passer la vie d’une fille que tu connais depuis 2 mois avant la tienne. Ce que je savais depuis longtemps par contre c’est que t’étais quelqu’un d’ingrat, feignant et le plus gros narcissique victimaire que je connaisse passant son temps à croire qu’il a le monopole de la souffrance. Je me suis pas trompée.
T'oubliais que t’étais en train de parler à Jenny. Il fallait se lever de bonne heure pour avoir une once de compassion de sa part. Avec tout ce qui s’était passé, le lien semblait définitivement rompu entre vous deux. Vous restiez là, taiseux. Malgré l’immense pièce dans lequel vos regards se perdaient vos yeux se croisaient quelques fois avant de rapidement changer de direction. Jenny se leva finalement du lit.
- Bon, je vais chercher le fauteuil roulant et je te ramène chez toi ?
- On est dans quelle urgence déjà ?
- C'est loin de mon appart ça, je veux juste me reposer le plus vite possible.
- Bon bah on va chez moi alors. Mais tu dors pas sur le canapé en satin comme la dernière fois !
- Je vais le brûler ce canapé comme ça tout le monde sera content.
Jenny t’aida à te placer sur le fauteuil roulant. Elle était loin de la délicatesse de Lola dans sa façon de faire, préférant te cogner les chevilles contre les roues de l'engin ou écrasant ta main sous le dessous du siège. Elle balança même par la fenêtre le coussin que tu lui avais demandé de poser sur la chaise.
- « Je m’endormais sans avoir aucune idée de ce que je ferais demain ? » même pas manger ton fameux bol de Chocapic au réveil ?
- C’est tout ce que t’as retenu de ce que je viens de te dire ?
- Je veux pas en reparler... D'ailleurs il reste un paquet chez toi ?
FIN DU CHAPITRE 05
★ Quelques jours sont passés depuis l'incident du poisson, où veux-tu poppé ? ★
- Vote 1 (4 jours après la baignade à risque) : À la fac, c'est la semaine découverte où tu fais découvrir ton quotidien d’étudiant à un de tes proches, pour le meilleur et pour le pire...
- Vote 2 (3 jours après la baignade à risque) Chez Jenny, t’es resté plus longtemps que prévu chez elle.
Bon retour (encore) khey.
La 1).
★ PART 52 - COMME LES AUTRES (1/4) ★
★ RESUMÉ DES ÉPISODES PRÉCÉDENTS (ÉPISODE 52) ★
Toi, Silvain Mistit, un étudiant en langue Étrangère de 18 ans, t'es mis en tête de sortir avec la Belle fille de ta promo, celle qui occupe toutes tes pensées, Lola. Après un mois à flâner, tu as décidé de reprendre ton game en main mais tout ne va pas se passer comme prévu...
Une soirée, un enlèvement, une baignade quasi mortelle et un incident grave avait suffi pour que Lola ne soit à toi durant quelques instants. Même si tu n'avais pas marqué de ta chair ces instants, tu savais que plus rien ne serait pareil maintenant. Jusqu’à ce que la réalité ne brise tes illusions.
★ PERSONNAGES PRINCIPAUX ★
- Lola Béatrice Moore : Étudiante en LEA et vice-vice-présidente de l'association étudiante de Paris Diderot. Infirmière à ses heures perdues. Belle, intelligente, maligne, touchante, bref, c'est La fille qui occupe toutes tes pensées.
- Ronan : Étudiant en LEA à Paris Diderot, ton pote de fac. Il passe la plupart de ses journées sur son PC à créer des trucs quand il n'est pas à la Fac. Il est ce qu’on appelle plus communément un geek
- Jimmy : ton colocataire. Dragueur dans l’âme, il empile les filles comme on empile des vêtements sales. Il garde tout de même un certain romantisme dans sa manière de voir le monde
- Fajara Étudiante en LEA. Une bonne pote de fac. Spirituelle et spontanée, malgré les règles qu'elle applique à sa vie, elle n'hésite pas à les transgresser dès qu'elle le pense nécessaire.
- Victor : Étudiant en LEA à Paris Diderot. C’est le Beauf de la fac. Il pourrait te soutenir sans sourciller qu'il est meilleur en natation que Florent Manaudou.
- Milan : Étudiant en langue, littérature à Paris Diderot. Il a une grande confiance en lui et dégage une certaine aura. C'est le BG désabusé par excellence. Il te déteste depuis que tu traînes avec Lola.
- Loreline : """Une connaissance"""" Aussi raffinée que condescendante. Elle ne passera pas par quatre chemins pour dire ce qu'elle pense de toi.
- Kamille : Étudiante en LEA à Paris Diderot. Meilleure amie de Lola. Ne vous faites pas avoir par le côté taiseux de cette femme. Chacune de ses phrases de cette reine des glaces sonnent comme une terrible sentence.
- Jean-Sebastien : Étudiant en LEA à Paris Diderot. On dit souvent que l'habit ne fait pas le moine et bah avec JS, c'est tout le contraire. Son look de frêle BCBG renvoit exactement à sa personnalité de premier de la classe un peu coincé. Sauf qu'il n'est pas vraiment premier et qu'il n'est pas vraiment coincé.
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- Installez-vous, jeunes gens. Allez, plus vite que ça !
Madame Klatenburg était déjà sur les nerfs alors que la journée n'avait pas commencé. Il suffisait d'un rien pour qu’elle ne s'énerve contre un de ces élèves. Vous vous contentiez de gagner vos places rapidement même si l'envie de la pousser à bout dès le matin en démangeait plus d'un.
- T’as réussi à enlever cette télé de ta tête finalement.
- 17 heures !? Comment t'as fait pour tenir ! Tu me laisses une heure dans l’ascenseur, je finis en HP…
- Pour tenir le coup je me suis demandé ce que ferait Steve Wozniak à ma place.
Ronan était un grand fan de ce célèbre informaticien. Célèbre pour avoir cofondé avec un autre Steve, mille fois plus célèbre que lui, la encore plus célèbre marque à la pomme. La vie de ce type était très intéressante mais personne de censé ne lancerait Ronan sur ce sujet. Parler de son Steve préféré, ou pire de l'autre, provoquait toujours le même sentiment d'ennui profond qui te ferait presque préférer la mort. Malheureusement, c’était déjà trop tard pour faire marche arrière ; le mur de l'ennui fonçait droit devant toi…
- Et qu'est-ce qu’il aurait fait à ta place ?
…Sauf cette fois.
- S'il vous plaît jeunes gens silence ! SILENCE OU VOUS SORTEZ DU COURS !
- Aujourd'hui est une journée un peu spéciale. Comme vous le savez, c'est le début de la semaine découverte. Vous allez en effet ouvrir les portes de votre quotidien d'étudiant à l'un de vos proches tout en lui faisait découvrir cette merveilleuse fac qu'est l'Université Paris Diderot.
- Si merveilleuse que la moitié des salles sont fermées parce que délabrées... Même en Ouganda ils seraient choqués, hein Silvain ?
Tu lui lanças un regard noir.
- Rien que dans cette salle, Esteban n'a que 2 pieds à sa table et Olga s'est fait mordre par un rat la semaine dernière.
- Pourtant il avait des moustaches
- Taisez-vous ! Il n'y a pas de rat, d'oiseaux ni d'oposum dans notre établissement ! De toute façon ce n'est pas le moment de parler ça. Vos proches vont bientôt arriver alors quand ils seront là je veux que vous montriez le plus beau et la plus étincelant visage de votre campus et vous-même !
- C'est vous le plus beau visage du campus, madame !
Le plus beau visage de la fac n'était en fait toujours pas arrivé. Tu n'avais pas revu Lola depuis le bain de minuit qui t'avait valu un court séjour aux urgences et une belle frayeur. Tu redoutais de la revoir mais tout paraissait bien fade quand elle n'était pas là.
- Tu vas m'acheter mon Alienware alors ?
- Vu que t'as pas réussi à conclure avec elle.
- je t'achete rien ni à toi ni à Jenny. C'est pas comme si j'étais déjà dans le rouge sans toutes ces histoires.
- Donc dès que t'auras les moyens alors ?
- Ni maintenant, ni jamais ! Si tu veux te péter les yeux avec ta merde c'est ton problème.
- Bordel, ça me fait penser que j'ai toujours pas appeler mon père…
Ton père, après t'avoir harcelé de coups de fil durant près d'un mois (t'aurais pu en faire un hashtag et le dénoncer tellement il abusait mais les vrais problèmes communs à l’ensemble de l’espèce humaine intéressaient moins les casses-burnes aux cheveux bleus), il avait cessé de t'opportuner. Au lieu de te soulager, ce silence radio soudain te foutait une pression supplémentaire. Avec lui, il n'y avait jamais demi mesure et ce calme inattendu dessinait les traits d'un ras-de-marée qui serait des plus violents. Tu avais encore un peu de répit avant de voir les premières vagues s'abattre sur toi mais pour combien de temps encore. Vos proches étaient arrivés.
Tu avais décidé d'inviter Jimmy, lui qui rêvait de passer quelques jours à la fac. Tu lui avais pourtant expliqué à maintes et maintes reprises qu'il pouvait quand il veut s'inscruster dans une de tes classes mais ça n'avait pas l'air d’intégrer dans sa cervelle. Cette volonté d'entrer dans ton campus n'avait sans doute rien de désintéressé et - comme tout avec Jimmy -avait sûrement rapport avec les filles de ta faculté...
Tu le cherchais dans la masse de personnes réunis aux abords de l’entrée. Aucune trace de lui jusqu'à que tu ne vis sa fameuse casquette noyé dans tous ces gens. Il avait la tête baissée pendant que ses bras ballants se balançaient le long de leur axe. Ses chevilles, aussi flasques que du chewing-gums déjà mâchés, grelotaient. Elles donnaient l’impression de rompre au moindre coup de vent trop puissant. On pouvait voir le peu de soin qu'il avait pris à s'habiller à travers sa chemise brodée mal retroussée ou le choix de chaussures dépareillées. Jimmy n'allait pas bien.
Il tanguait jusqu'à toi comme un spectre rachitique. Ses yeux feintaient de se fermer. Il était ailleurs.
- Ouais impec, juste une petite.... Une petite... Une petite grippe.
- Déjà que hier tu pétais pas la forme, j'ai l'impression que ça a empiré…
Il ferma les yeux
- Ouais impec juste une petite.... Une petite... Une petite grippe
★ PART 52 - COMME LES AUTRES (2/4) ★
Chaque étudiant avait invité au moins un de ses proches en classe. On les voyait tourner la tête partout à chaque fois qu'un carillon sonnait ou qu'un objet suspendu brillait. On avait prit soin de les accueillir avec une grande banderole où l'on pouvait lire : « Bienvenue chez vous ». La lettre « e » y avait été ajoutée à la va-vite après qu’on s'eut aperçu de la coquille. Jimmy, lui, continuait de voguer dans les couloirs s’éloignant à mesure de toi. Tu étais obligé de le ramener régulièrement à tes côtés. En temps normal il aurait déjà entamée une approche avec l’une de tes camarades de classe mais se dévoiler dans un tel état semblait aussi impossible pour le commun des mortels que pour lui.
- Tu devrais vraiment rentrer à l'appart..
- Qu'est-ce que tu me dis. Je me suis jamais senti aussi bien. Et pour te prouver que je suis en pleine forme, je vais aller pécho cette petite brune.
- Elle est pas brune. Et c’est pas une fille
Il sortit d’une des poches de sa chemise – la seule vide de mouchoir – un rouleau de papier qu'il dévoila sur ta table. Le rouleau était tellement long qu'il dépassait de ton bureau et frôlait le parquet de la salle de classe.
- Vieux frère, ça c'est la porte pour le paradis. Durant cette semaine, je dois réaliser l'un des plus grands défis de ma vie. Devine.
- J'ai pas le temps pour tes conneries, alors balance-moi ton idée pourrave que je passe à autre chose..
- Écoute bien. Je compte remplir une nana dans chaque salle de ta fac. Sur ce papier tu trouveras mon programme de la semaine, ainsi que les bonus que je tenterai de réaliser et divers objectifs quotidiens. Aujourd'hui, je dois « Coucher avec une fille dans l'infirmerie », «effectuer une levrette à l'animalerie », « tenter un blow job dans la cafétéria » et realiser 2,3 actions supplémentaires en lien avec de la patte à fixe, des encyclopédies et des noeuds coulants... Je te passe les détails.
Le rouleau qu'il te présenta était incroyablement bien structuré. Il semblait avoir tout prévu pour venir à bout de ce projet fou, de l’étude de fréquentation des salles, jusqu’aux habitudes alimentaires des étudiantes selon l’horaire de la journée. On retrouvait même un plan du campus aussi détaillé qu'une cartographie maritime sur le bas du rouleau.
- Attends mais comment t'as fait pour avoir le plan de l’Université ?
Il somnolait.
- Aha euh oui pardon. Disons que j’ai passé quelques nuits à préparer tout ça… avec une architecte… dans les tuyauteries de la fac…
- Mais quand ? Comment ? Pourquoi ? Merde Jimmy qu'est-ce que t'as foutu encore !?
Il te raconta qu'il avait, avec l'aide d'une amie, confectionné du plus grand des soins les plans de ton campus. Ce qui lui avait valu d'avoir certes connaissance de l’agencement des bâtiments mais d'également chopper une saloperie de maladie.
- T'as pas pu t’empêcher de coucher avec elle malgré son hygiène douteuse, c’est ça ?
- Tu me prends pour une bite sur patte ou quoi, ahah ?
- Bon t'as raison mais ça n’explique en rien ma grippe. Ça ne m’empêchera pas de faire ce que je dois faire.
- Nan mais c'est impossible que t'arrives à copuler dans toutes les salles de la fac en si peu de temps. Il doit y en avoir une centaine en restant petit joueur. Vu ton état, tu devrais te contenter d'ici et des chiottes pour aujourd’hui. Repondis-tu ironiquement
Il monta alors sur la table devant les yeux circonspects des autres élèves et de leurs proches. Il prit un de tes quatre couleurs qu'il fit frapper sur le flanc de ta trousse pour attirer l'attention des derniers quelques perturbateurs du fond de la classe.
- Moi, Jimmy est heureux de vous annoncer que je mettrais tout en œuvre pour ne pas décevoir mon Vieux frère ici présent !
- Je tiens à dire que je ne lui ai rien demandé…
- Et vous tous, aussi nombreux que vous soyez, êtes témoins. Je vais repousser une nouvelle fois les limites du possible en réalisant le plus grand défi de ma vie ! Et oui mon pote, bien au dessus de la fois où je me suis infiltré à un défilé Victoria’s Secret ! Certains d'entre vous auront même l'honneur de m'aider dans cette merveilleuse quête, dont toi, toi et toi aussi indiquait-il en pointant du doigt ses cibles
Il lui fit un clin d'oeil des plus charmeurs.
Après une petite présentation de votre cursus et des objectifs de votre année universitaire, Madame Klatenburg commença son cours. Jamais elle n’avait pris autant de soin à être clair et pédagogique durant l'heure hebdomadaire de son enseignement. Tu avais l'impression de voir une autre personne. Pour autant, tu ne trouvais pas son cours intéressant ni même digne d’être écouté. Tu gribouillais quelques graffitis sur un coin de table. Ils prenaient la forme d'un monstre à trois têtes portant un enfant sur l'un de ses crânes. C'est en tout cas ce que tu imaginais dans ta tête, il ne fallait pas compter sur tes qualités en dessin pour créer quelque chose d'identifiable. Ça t'apprendra à avoir sauté les cours d'arts plastiques au collège. Jimmy, lui, grelotait. Il n'arrêtait de frétiller pendant que sa couleur blémissait à vue d'œil. Ses cernes se creusaient d'un teint particulièrement étrange qui contrastait avec le reste de son visage. Il faisait peine à voir.
Lui faire part de ton inquiétude à son sujet ne suffit à le persuader de rentrer à la maison. Tu te contentais donc de le voir décrépir à mesure que le temps s'égrainait.
Madame Klatenburg s’arrêta. La porte s'ouvrit. Cette chevelure parfaitement soignée et les reflets dorés qui florissaient de sa frange ondulée ne te trompaient pas. Lola venait d'entrer. Elle avait opté pour un sweet noir ample complété d'un legging couleur charbon. Cette simplicité nonchalante, assez rare pour être souligné, se complétait d'un maquillage léger de far à paupières mettant en valeur son regard vert émeraude d'une vivacité détonnante. Elle t’adressa un léger sourire avant de s'installer au fond de la classe. Sa grande sœur Mathilde lui emboîtait le pas de son habituelle rigueur de marche. Madame Klatenburg prit soin de ne pas lui faire remarquer son retard. Il valait mieux passer pour une professeur New age que pour une préceptrice de la vieille école.
Le restant du cours, Jimmy trouvait la force de gratter quelques phrases sur le coin d'une feuille quand il n’était pas occupé à vider ses conduits nasaux de leur morve.
- Eh bien, merci à tous d'avoir assisté à ce cours d'anglais médiéval. J'espère qu’il vous aura donné une idée de ce que vos frères, sœurs, copains ou que sais-je encore apprennent ici.
Jimmy se rua devant les élèves avant même que madame Klatenburg n'ait fini son intervention.
- Mais qu'est-ce que vous faites !?
- Bonjour à tous, je voulais déjà vous dire à quel point je suis heureux d’être ici. Je rêvais de découvrir le monde universitaire de mon vieux frère et je ne suis pas déçu…
- Vous avez de la chance de recevoir un enseignement de qualité réalisé par une talentueuse et non moins sublime jeune femme.
- C'est gentil de votre part mais je ne suis pas si jeune que ça. Répondit la professeur le teint rougi
- Les langues vous offrent un savoir essentiel pour caresser les cultures de nos voisins continentaux. C'est vous, le pont entre chaque civilisation. Vous êtes le ciment du Monde de demain, celui de l’ouverture et de l’Union. Votre responsabilité est grande mais j'ai l'intime conviction que vous allez tout déchirer. Et rien que pour ça vous pouvez vous applaudir.
- (C'est pas vrai, il va nous sortir les violons…)
Il tapait dans ses mains. On le regardait éberlué. La mayonnaise ne prenait pas malgré les applaudissements de plus en plus prononcés qu'il enchaînait jusqu’à ce qu'un, puis 2 puis l'ensemble des étudiants suivirent le mouvement vous enmportant dans un élan de standing ovation à en faire pâlir les plus grandes Popstars de ta génération.
- Bordel c’est beau ce qu'il dit !
- Oh ferme-la, Silvinho, comment un mec aussi cool que lui peut être pote avec quelqu’un comme toi. BRAVO ! BRAVO !
Victor le regardait émerveillé. Lui qui manipulait d'avantage les masses qu’il ne tombait la tête la première dans ce style de discours venait de se faire avoir. Même une sirupeuse allocution sur fond d'idéologie progressiste passait auprès des plus réfractaires lorsqu'il était assez polissé pour convenir à la majeure partie de la population.
- Alors c'est lui le fameux Jimmy.
- Et encore il est qu’à 20%. S'il était en forme, il finirait avec une mélodie de synthé… Attends mais c'est ce qu'il va faire ce con !
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Ton copain avait sorti de nulle part un clavier électronique de quelques décimètres de long. Complété d'une petite sphère de fuseaux lumineux, ton colloc venait de transformer cette banale salle de classe en lieu branché d'influence rétro. Il posa le reste de ses instruments sur le bureau du professeure charmée par la qualité du spectacle offert et par son pianiste. Elle enchaînait même les vocalises plus ou moins synchronisée avec les temps joués au clavier. Qui aurait imaginé que ce diable, maître du boogie, se décomposait sur sa chaise il y a encore cinq minutes. Il avait mis toute la salle dans sa poche.
Elle s'asseyait sur ta table avant de se pencher de visu sur ton ventre.
- Ton entrejambe a repris une taille acceptable à ce que je vois. Demanda-t-elle malicieuse.
Elle souriait du coin des lèvres en remettant une mèche de cheveux derrière le pavillon de son oreille.
- T'as prévu de faire quelque chose après le cours ?
- Tu veux dire aujourd’hui ou général ? Si c'est aujourd’hui, pas grand chose
- Je te dis ça parce que je comptais me rendre à l'exposition sur l'art du Pastel au grand Palais. C’est vraiment intéressant, ça parle de toute son évolution allant du sec, au gras, en passant par le tendre. On pourra voir du Degas, du Redon même du Picasso. Pourquoi tu souris ?
- C'est marrant comme t'essaies de donner de la contenance à quelque chose alors qui n'en a pas.
Elle souffla du nez quelque peu exaspéré par tes remarques à tendance cyniques. Tu devais la jouer avec plus de délicatesse si tu ne voulais pas l'agacer d'avantage. L'art - et tout ce qui s'en rapportait - ne t'intéressait pas le moins du monde à l'exception près qu'il ne concerne l'enfant de Minneapolis, celui qui t'avait fait découvrir la musique dans ce qu'elle avait de plus génialement jouissante. Pastel, gouache, crayon fuseau, constituait une même mélasse d'instruments d'art graphique dans ton esprit. La peinture ne représentait rien pour toi. Ça représentait un plaisir nécessaire pour elle...
...Alors tu viendrais.
- Attends t'as un truc en bas de la tempe.
Elle n’avait rien. Tu mourrais seulement d'envie de caresser du revers de tes doigts sa joue. Ton pouce glissait alors sur son visage gagnée d'une confondante douceur. Ses pommettes se gonflèrent jusqu’à rougir la partie charnue de ces joues. Elle fuyait alors, gênée. On aurait dit une enfant.
Tu t’enfonçais dans ta chaise béat d'elle. Vous alliez une nouvelle fois sortir ensemble. L’échec de votre baignade nocturne semblait déjà bien loin. Tu ne savais ce qui t’arrivait mais tu te sentais confiant, comme si toutes les cartes étaient entre tes mains. Cette sensation, ça ressemblait presque à du bonheur.
Le 03 janvier 2019 à 23:57:15 PetitVeIo a écrit :
Le 03 janvier 2019 à 22:35:04 -PARADISTA a écrit :
Le 02 janvier 2019 à 23:03:46 PetitVeIo a écrit :
Référence au FF avec le "bienvenu"?J'évite de faire référence aux trucs que j'aime pas en général
Sinon pas trop déçu du début de saison de l'OM ?
Bah c'est pas si catastrophique ils sont a 5 points du podium, ça peut aller très vite. Surtout si le pharaon se réveille
Le 04 janvier 2019 à 23:01:26 -PARADISTA a écrit :
Le 03 janvier 2019 à 23:57:15 PetitVeIo a écrit :
Le 03 janvier 2019 à 22:35:04 -PARADISTA a écrit :
Le 02 janvier 2019 à 23:03:46 PetitVeIo a écrit :
Référence au FF avec le "bienvenu"?J'évite de faire référence aux trucs que j'aime pas en général
Sinon pas trop déçu du début de saison de l'OM ?Bah c'est pas si catastrophique ils sont a 5 points du podium, ça peut aller très vite. Surtout si le pharaon se réveille
Le 04 janvier 2019 à 23:02:23 PetitVeIo a écrit :
Le 04 janvier 2019 à 23:01:26 -PARADISTA a écrit :
Le 03 janvier 2019 à 23:57:15 PetitVeIo a écrit :
Le 03 janvier 2019 à 22:35:04 -PARADISTA a écrit :
Le 02 janvier 2019 à 23:03:46 PetitVeIo a écrit :
Référence au FF avec le "bienvenu"?J'évite de faire référence aux trucs que j'aime pas en général
Sinon pas trop déçu du début de saison de l'OM ?Bah c'est pas si catastrophique ils sont a 5 points du podium, ça peut aller très vite. Surtout si le pharaon se réveille
Quel grantakan va le remplacer ?
Le 04 janvier 2019 à 23:07:57 -PARADISTA a écrit :
Le 04 janvier 2019 à 23:02:23 PetitVeIo a écrit :
Le 04 janvier 2019 à 23:01:26 -PARADISTA a écrit :
Le 03 janvier 2019 à 23:57:15 PetitVeIo a écrit :
Le 03 janvier 2019 à 22:35:04 -PARADISTA a écrit :
> Le 02 janvier 2019 à 23:03:46 PetitVeIo a écrit :
>Référence au FF avec le "bienvenu"?
J'évite de faire référence aux trucs que j'aime pas en général
Sinon pas trop déçu du début de saison de l'OM ?Bah c'est pas si catastrophique ils sont a 5 points du podium, ça peut aller très vite. Surtout si le pharaon se réveille
Quel grantakan va le remplacer ?
Données du topic
- Auteur
- -PARADISTA-
- Date de création
- 18 novembre 2017 à 13:22:05
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