[FIC] CELESTIN, DE PUCEAU A HEROS DE GUERRE
- Célestin, remonte dans ta chambre immédiatement ! Je veux plus te voir !
- Fiche le camp ! Tu n'es qu'un bon à rien, tu m'entends ? Remonte dans ta chambre ou je vais faire un malheur !
- Célestin, tu fais honte à ta famille ! On fait ça pour ta bien ! Tu me déçois !
Vous retournez dans votre chambre, les larmes aux bord des yeux. Vous êtes tenté de refermer brutalement la porte derrière vous, mais vous évitez de multiplier vos soucis et vous vous laissez tomber sur votre lit, la tête dans votre oreiller bien aimé que vous serrez fort dans vos bras de 0 tout.
- J'en ai marre de ma vie de m*rde... ma famille, mes amis - quand j'en avais encore - , même mes voisins me rejettent
- Je veux mettre un terme à tout ça...
Vous ouvrez Google sur votre portable.
Comment se suicider rapidement sans douleur ?
192929223729 résultats trouvés en 0.1111 secondes.
- Et puis m*rde ! J'ai même pas le courage de me foutre en l'air ! Ma décision est faite, je vais fuguer ! Vous m'entendez, je vais fuguer !!!
- Heureusement qu'on m'entend pas
Vous préparez tout ce qui est indispensable à vos yeux (nourriture, eau, vêtements de rechange, corde, pistolet à eau, nunchaku, lampe de poche et un livre de survie que vous n'avez pas ouvert une seule fois depuis que vous l'avez acheté il y a 3 ans de cela), et vous rangez tout cela dans un sac à dos.
- Qu'est ce qui se passe, Célestin ?
- Il se passe qu'on se barre d'ici...
Vous sortez de votre tiroir un petit papier sur lequel vous avez rédigé quelques mots adressés à vos terribles parents. Vous avez conservé ce message au fond du tiroir en vue d'une potentielle fugue que vous vous apprêtez désormais à réaliser, déterminé.
- Voilà, je laisse ça sur mon lit, j'espère qu'ils auront au moins la gentillesse de lire au lieu de le déchirer et de le foutre dans la corbeille !
Vous ouvrez la fenêtre tout doucement pour minimiser les bruits, vous respirez un bon coup de cet air frais qui s'infiltre dans vos narines, et vous vous décidez sans plus attendre à quitter cette maison de malheur, où vous ne remettrez plus jamais les pieds.
- Adieu, papa... maman... tout le monde ! Vous me reverrez plus jamais
CELESTIN : DE PUCEAU A HÉROS DE GUERRE
La société voulait le détruire.
Il en a décidé autrement.
PIN PIN PIN !
(générique) :
Le combat d'un puceau
Exclu de la société
La lourdeur d'un fardeau
Le poids de la réalité.
Un jour il a décidé,
Que les choses devaient changer,
Un soir il a fugué
Il était temps pour lui de se venger.
Aucune place pour les remords,
Aucune place pour les regrets
La liberté ou la mort,
Telle était sa destinée.
Crédits :
Moi
CHAPITRE 1 : LE GRAND DÉPART
La petite commune de Saint-Sauveur-En-Pétale-Fleuri, dans le Nord, était plongée dans une douce soirée d'hiver. Dans les rues peu animées, un jeune homme, l'air paumé et ridicule, se démenait tant bien que mal pour manœuvrer son vélo tout en suivant la bonne direction.
- Bordel, j'ai perdu l'habitude de pédaler et manier ce guidon de mes deux, ça fait au moins 3 ans que j'ai pas fait de vélo !
- Essaye de nous garder en vie !
Vous manquez à plusieurs reprises de perdre l'équilibre et finir votre course dans un arbre, sur une voiture, ou sur le trottoir.
- Je ne retournerai plus jamais dans cette ville ! Je ne veux plus de cette vie de m*rde ! Mes parents, ma sœur, mes profs, mes camarades, et Carol, cette meuf qui m'a humilié comme pas possible du collège au lycée ! Sans parler de Brandon, son conn*rd de mec qui me traite comme une m-
Un chat passe juste devant vous, vous virez brusquement à gauche pour l'éviter.
- Regarde où tu roules, conn*ard
- Ouf ! Je l'ai échappé belle ! Heureusement, je gère l'aff-
Soudain, un vieux type en fauteuil roulant passe devant vous !
BLANG !
Vous avez atterri dans un tas de cartons et de détritus, vous vous êtes cogné la tête sur une benne à ordure.
- Bah alors mon p'tit gars, regarde où tu mets les pieds, tes parents ne t'ont jamais appris ça ?
- Parle autrement, garçon, j'ai fait l'Afghanistan quand j'étais plus jeune, c'est pas parce q-
La benne à ordure s'ouvre, un individu inquiétant en émerge, en faisant tomber un carton de pizza à côté.
- Qui ose s'attaquer à mon habitat ?
- C'est lui m'sieur ! Allez j'ai d'autres chats à fouetter, ciao les copains !!!
Le taré sur quatre roues s'en va, tandis que le clodo sort un canif de son survêtement
- D-d-désolé p-pour le d-dérang-gement
- Écoute moi bien mon p'tit poulet, j'aime pas qu'un imbécile comme toi interrompt mon sommeil pour x raison, mais on peut négocier
- Tu me donnes ton vélo et je te laisse tranquille, tu restes en vie. Tu refuses, je te plante comme une côte de porc, c'est clair comme ça ?
A. Accepter et donner son vélo à Jean-Karim.
B. Refuser et essayer de prendre la fuite.
C. Refuser et frapper Jean-Karim.
D. Trouver une autre solution, intelligemment.
C. Refuser et frapper Jean-Karim.
Sur un ton dépourvu de confiance mais renforcé par votre prise de courage, vous répondez :
Vous balancez votre vélo sur la racaille, qui se mange la roue avant dans la tronche. Profitant de ce coup réussi, vous assenez un formidable coup de pied dans les parties intimes du voyou, qui lâche un petit cri avant de se tenir les boules après cette attaque fatale.
- BORDEL DE SA MÈRE LA CHIENNE !!! ARRGHHHRHH !!!
Vous regrettez un peu d'avoir visé cet endroit, ressentant une certaine compassion masculine pour le voyou. Mais peut-être celui-ci vous aurait-il porté un coup mortel avec son arme, et vous pensez que vous avez agi en toute légitime défense.
- Tu... t'en remettras... bouffon !
- J'en profite pour ramasser ça
Vous ramassez le canif.
Nouvelle arme débloquée : canif de Jean-Karim
Vous redressez votre vélo, qui vous a peut-être bien sauvé la vie. Une fois remonté dessus, vous vous en allez précipitamment, redoutant des ennuis à cause de ce geste et de la réaction tonitruante du délinquant qui risque de réveiller tout le quartier.
- Vite ! Vite ! Vite ! Tonnerre éclair !
Vous ne le remarquez pas tout de suite, mais vous manœuvrez désormais parfaitement votre monture sur deux roues, dans la hâte qui vous oblige à pédaler sans plus tenir compte de vos maladresses.
Vous poursuivez votre course à travers la petite commune où vous avez toujours vécu, jusqu'ici. Alors que vous n'êtes plus très loin de sa sortie, quelques gouttes commencent à tomber.
- Je crois bien qu'il va pleuvoir
Au bout de 5 minutes, d'importantes averses s'abattent sur Saint-Sauveur-En-Pétale-Fleuri. Vous devez trouver un abri où passer la nuit.
- Ok, j'avoue que ça devient rapidement embêtant, cette pluie nocturne... Je ferais mieux de ralentir un peu, au cas-où...
Les passants sont peu nombreux à cette heure-ci. Les rues sont baignées dans l'obscurité, les seules sources de lumières qui puissent vous éclairer sont les quelques lampadaires en marche, la Lune, et votre vélo.
- J'ai pas envie de faire une nouvelle mauvaise rencontre bordel
- ... -vile et proche !
Vous vous arrêtez et vous apercevez le vieillard qui crie dans la rue. Il se promenait seul, vêtu d'une sorte de robe blanche. Sa barbe blanche volumineuse se dressait dans la pénombre. Le type proférait des propos absolument absurdes.
- La guerre civile est proche ! La guerre civile est proche ! Nostradamus l'avait prédit ! La guerre civile est proche !
Le monsieur en question vous adresse à un regard.
- Vous ! Ne restez pas ici, pauvre idiot ! N'entendez-vous donc pas mes révélations ?
- La guerre civile est proche ! L'événement qui la déclenchera est prévu pour demain matin, et d'ici là, je vous recommande de déguerpir le plus loin possible de ce pays ! Vous m'entendez ?
- Vous êtes prévenu, jeune inconscient ! La guerre civile est p-
Vous faites comme si vous n'avez rien vu, rien entendu, et vous continuez votre chemin.
- Encore un tarax au bout du rouleau, ça m'étonnerait pas que ça soit un khey
Une dizaine de minutes plus tard, vous vous retrouvez à l'extérieur de la ville, sur des petites routes serpentant à travers la campagne. Vous connaissez plutôt bien le chemin, et malgré la visibilité réduite et le temps foireux, vous prenez les bons chemins.
- ... hhh... hhh... je me débrouille... pas si mal, en fin de compte !
Dans votre tête, les souvenirs douloureux de votre passé, entre vie de famille, scolarité, place dans la société, et les paroles du vieux fou en robe blanche qui se répètent dans votre esprit, le moral est difficile.
- ... Et si... et si tout ça était inutile ? Ai-je bien fait de quitter à tout jamais mon lieu de vie ? Là où j'ai été élevé, là où j'ai passé la plupart des rares moments de joie qui me reviennent en mémoire ? Et si j'aggravais mon cas ?
- ... De toute façon, c'est trop tard pour faire demi-tour. Mes parents ont dû s'apercevoir de ma disparition... et puis, je crois que j'ai pas grand chose à perdre...
- Il n'est jamais trop tard, Célestin !
La pluie qui vous tombe dessus accentue ce sentiment presque dépressif. Mélancolie et désarroi vous chamboulent l'esprit. Sans trop réfléchir, vous vous arrêtez au niveau d'un pont surplombant une petite rivière, que vous rejoignez en empruntant la pente prudemment. Vous vous abritez sous la construction, suggérant que c'est peut-être tout ce que vous avez de mieux pour vous servir de toit durant cette première nuit de fugue.
- Qu'est ce que je vais devenir...
- Qu'est ce que je vais devenir...
Vous êtes tellement déprimé que votre estomac ne manifeste pas même une once de besoin en alimentation. Vous avez apporté quelques provisions, que vous jugez préférable d'économiser le plus possible. Vous ne savez même pas où aller, mieux vaut préserver la nourriture, en vue d'une fugue plus longue que prévue.
- Je pourrais en finir avec tout ça en me noyant dans la rivière...
"Reprends-toi, Célestin."
- Putain, je suis ridicule ! RIDICULE ! J'ai même pas le COURAGE de me tuer ! Qu'est ce que JE m'imagine, à la FIN ?!
Abattu par la dureté de vos sentiments, votre regard se perd dans le ciel noir, et les quelques nuages à peine perceptibles qui s'y rencontrent. S'écoulent une dizaine, voire une quinzaine de minutes, avant que le sommeil ne l'emporte sur les émotions.
Données du topic
- Auteur
- Ducon79
- Date de création
- 28 décembre 2023 à 01:22:21
- Nb. messages archivés
- 509
- Nb. messages JVC
- 490