[Risitas] Comment six mois au Japon m'ont changé
Le 07 octobre 2022 à 11:25:03 :
Sympa ton Risitas, félicitations, Saitama c'est mon coin, mon épouse est née à Urawa et une grande partie de ma belle famille maternelle habite à Omiya. Il y a pas mal de choses à faire et la proximité de Tokyo est forcément un plus. On dit que les filles de Saitama shi copient celles de Tokyo mais dans un style plus olé olé, si t'as l'occasion n'hésite pas à monter au Starbuck's d'Omiya station, il est au premier étage et t'as une vue plongeante sur le hall principal, spectacle garanti même si le temps humide qu'on a en ce moment les oblige à se couvrir un peu plus ;)
Merci pour le retour khey ! On oublie Saitama à cause de sa proximité avec Tokyo mais c'est une région qui a ses trésors pour quiconque aime la nature et la campagne, faut juste être curieux et savoir trouver les choses
Je connais très bien Omiya tellement j'y suis passé mais je ne me suis jamais arrêté dans le Starbucks
il domine tout le hall et est plutôt bien fréquenté, si tu veux faire des rencontres c'est l'endroit idéal, pour ma part je suis marié et père de famille donc pour moi c'est râpé mais il y a de quoi faire pour peu qu'on baragouine quelques mots de japonais
Le 08 octobre 2022 à 15:09:01 :
le Starbuck's est à l'étage, tu ne peux pas le manquer :D
il domine tout le hall et est plutôt bien fréquenté, si tu veux faire des rencontres c'est l'endroit idéal, pour ma part je suis marié et père de famille donc pour moi c'est râpé mais il y a de quoi faire pour peu qu'on baragouine quelques mots de japonais
Oui je vois très bien où il est mais je ne suis jamais rentré dedans. Par contre j'allais à celui de Minami Yono, juste parce que c'était sur le chemin de retour et qu'il avait moins de monde
J'aime pas cette enseigne en France mais je me suis surpris à y aller une fois par mois pour tester les produits saisonniers qui valent souvent le coup
Le 08 octobre 2022 à 23:52:47 :
Bon choix.
Je suis plutôt Komeda Coffee parce que l'ambiance me rappelle Twin Peaks.
Très bien Komeda's, je prends des carnets de tickets pour bénéficier d'une remise sur les petits déj le carnet était à 3300 et j'ai vu vendredi dernier qu'il y a maintenant une offre à 2600
T'as aussi Tully's si t'aimes les cafés originaux, ils ont pas mal de choix. Chez Royal Host ils donnent des jouets aux enfants, c'est donc le préféré de ma fille
Sinon comme indiqué ceux qui vont chez Starbuck's cherchent surtout à baratiner des donzelles court-vêtues et généralement peu farouches, le reste n'étant qu'accessoire
Partie I/Chapitre 9 : Un air de nostalgie 1/2
Quoi de plus agréable que se réveiller tôt le matin, sous les doux rayons du soleil, et sans réveil ? Je m’en fiche des levers matinaux si ces derniers ne sont pas durs….
Chaque matin est maintenant un plaisir. Je me complais à manger sereinement ce qui se trouve dans mon frigidaire.
Je dois retrouver Arisa vers 9h, devant la cafétaria que Yuzuki m’a montré hier.
Contrairement à Yuzuki, Arisa est très peu bavarde par message. Elle n’est pas réactive et peut prendre parfois plusieurs jours pour répondre. Au fond je suis content qu’elle n’a plus ce rôle de tutrice, au vu de son temps de réaction.
Je la retrouve enfin : « Ohayou gozaimasu.
-AH ! Ohayouu ! » avec un air à la fois enjoué et surpris. Nous commençons à marcher tout droit, je ne sais pas ou Arisa compte nous ramener, ce n’est sûrement pas loin.
« T’es super grand ! okii neeee.
-Oui, tout le monde est petit, tout est petit ici.
-meccha okii ne ! T’es grand ! » Je me souviens de son insistance, c’est la première fois qu’on m’a fait ce numéro avec autant de répétitions.
Nous marchons deux minutes lorsque nous arrivons enfin devant un de ces nombreux bâtiment, devant lequel je passe et dont j’ignore le contenu. Lorsque nous entrons, nous arrivons sur un petit vestibule, surplombé par le reste du bâtiment. Tout autour se trouve des casiers à chaussures. Point de choc culturel pour le kj que je suis, mais la surprise demeure et se lit au mouvement de mes sourcils. Arisa enlève ses chaussures, sort du vestibule et saisi une paire de chaussons.
Arisa se retourne face à moi, presque pressée par le temps : « Enlève tes chaussures et prends une paire de chaussons s’il se plait. » Je m’exécute.
D’ailleurs pour l’anecdote, chaussons en japonais ça se dit « suripa » en référence à « slippers » en anglais.
Nous montons trois étages dans un bâtiment, vieux mais propre. Après cette petite marche nous sommes devant une imposante porte coulissante en fer, qu’Arisa ouvre avec un trousseau de clé tout droit sorti de son sac. Une fois ouverte, elle donne de nouveau sur un vestibule. Cette fois-ci, nous devons enlever nos suripa, mais point de nouvelle paire à prendre. Nous marchons en chaussettes dans au sein de la pièce.
Tout est d’un bois très luisant. Arisa allume la lumière, qui révèle sous mes yeux ébahis une chambre typiquement japonaise. Tout est très spacieux, et à l’exception d’une armoire discrètement posée sur le côté, aucun meuble n’occupe l’espace de la pièce. Le sol est fait de tatami : « Assied toi et attends moi. »
J’attends une bonne minute qui parait éternelle. Je me sens transporté dans un ailleurs, dans lequel je revis certaines scènes anodines des meilleurs films de l’ère Showa. Tout a un côté très rétro.
Arisa revient avec une sorte de long rectangle aux côtés arrondis, emballé dans une couverture bleue. Elle le pose sur le tatami devant moi, sous mes regards curieux elle y sort un koto.
Pour les kheys qui ne savent pas, je vais laisser professeur Yao vous expliquer
« Alors le koto est un instrument à cordes pincées, d’origine chinoise avant tout ! Il a été importé au Japon vers le VIIIème siècle, c’est vieux hein ! Instrument en bois, il mesure jusqu’à 1m80 et possède 13 cordes. Son usage était limité à la cour impériale et au théâtre japonais. Depuis c’est un instrument de musique comme un autre. »
Arisa était surprise par message de voir que j’étais familier avec le koto. Lorsque j’étais à Venise, j’ai croisé une joueuse de koto très remarquable. La scène m’a marqué, l’image de la joueuse de koto s’est gravée dans ma tête.
Arisa déballe son attirail et installe les cordes sur son instrument. Elle pose ensuite un accordeur et teste ses notes. L’ensemble finit par tendre vers l’harmonie….
Arisa s’équipe avec des sortes d’ongles sur ses doigts pour jouer du koto, car les cordes sont difficiles à pincer sans : « Tu connais Hauru ?
-Ah oui ! En France il n’a pas le même titre ». Film qui a bercé mon enfance en plus, je ne compte plus le nombre de fois ou je l’ai vu, lui et d’autres films du studio ! La musique m’a particulièrement marqué, je suis un grand fan de Joe Hisaishi.
Et la, dès qu’Arisa joue les premières notes, je reconnais instantanément le thème principal du film….Elle le joue drôlement bien, assez pour transporter mon esprit dans un autre univers….
Je regarde ses doigts frapper doucement chacune des cordes, mais mes yeux se perdent, je suis trop happé par la musique. Le thème du film se joue dans ma tête et vient se superposer à la performance auquel j’ai le droit. J’aime tant cette mélodie si distincte, ses sons clairs comme une rivière, et son rythme, agréable tel une brise de printemps digne des Landes. Ma tête valse d’avant en arrière, j’en suis presque ému : « Tu joues hyper bien, bravo, avec un petit applaudissement.
-iie, iie, je fais encore beaucoup d’erreurs. Je dois m’entrainer.
-Je ne les vois pas alors que je connais la musique par cœur.
-Oh oui je l’aime énormément ce film aussi. »
Suite à mes mots Arisa change les accords sur son koto et joue un nouveau morceau. Il n’y a pas à dire, je décèle une différence. Son jeu parait…moins hésitant ? Plus fluide ? Je redécouvre avec magie une musique que j’aime beaucoup, d’un film que j’adore, d’un réalisateur que j’admire.
-Je ne sais pas jouer la musique.
-Ce n’est pas grave. Tu peux juste tester les sensations de l’instrument. »
Arisa passe sur ma gauche et je me retrouve à sa droite, devant la bonne place pour jouer de son instrument. Elle me demande de prendre une petite boîte à côté, je l’ouvre et m’équipe des protections pour doigts. Un peu trop petites pour moi.
Hésitant, je me décide enfin à pincer des cordes au hasard, Arisa cache un léger rire face à ce résultat quelque peu chaotique. De son sac la jeune japonaise saisit un livret de partitions. Le koto utilise un système presque identique à la guitare. Je sais lire les tablatures de guitare, j’en ai une chez moi, tel un fou je voulais jouer de la bossa nova avec mais j’ai vite abandonné, ne sachant même pas jouer des notes basiques, qui paraissaient hors de portée pour moi !
Arisa me fait une démonstration, je n’ai aucun mal à imiter ses gestes. Plus facile que la guitare ! Je prends mes aises et je m’amuse sur son koto. Toute souriante, elle m’observe faire : « Tu as l’air d’aimer le koto, je suis contente. Désolée je dois réviser, je vais reprendre le koto si ça ne te dérange pas. »
Nous échangeons nos places et Arisa commence ses révisions. Pour le coup elle ne maîtrise pas les nouveaux morceaux qu’elle doit apprendre ! Je reste 30 minutes à attendre, sans ressentir d’émotions particulières.
Avant de ranger son koto, Arisa m’adresse la parole une nouvelle fois : « Tu veux manger quoi ?
-Qu’est-ce que tu me proposes ?
-Hmmm….udon, soba, ramen, hambagu (une sorte de réappropriation du steak style Hamburg), sushi !
J’aide Arisa à ranger son instrument massif et nous faisons demi-tour.
Nous sortons du bâtiment, puis de l’université. Il ne reste plus qu’à suivre la route le temps de 600m : « Désolée de te faire marcher c’est un peu long.
-Attention décale toi…..Sumimasen ! un vélo vient de tracer sur ma gauche
-Je l’ai pas vu….vous adorez les vélos ici je ne vois que ça. Même s’il y’a des pistes cyclables beaucoup de monde roule sur le trottoir.
-Oui, normalement c’est interdit mais la police s’en fiche.
-Oui, je l’utilise souvent dans ma ville. Tout le monde en as un, ça n’existe pas une maison sans vélo ici. Et toi ?
-Non je n’en ai pas, je n’ai pas utilisé de vélo depuis petit… »
Nous continuons d’avoir des discussions sans intérêt que ma mémoire ne peut vous restituer.
Partie I/Chapitre 9 : un air de nostalgie 2/2
Le restaurant se présente enfin à nous. J’ai un sentiment très nostalgique en le voyant, la façade de ce lieu provient d’un autre temps. Une nouvelle fois, je ne peux pas m’empêcher de repenser aux films japonais des années 50-60 en le voyant.
Une fois entré, Arisa écrit son nom sur un registre, nous allons nous assoir le temps qu’une des vieilles serveuses se décide à l’appeler : « Tu as ta carte étudiante ?
-Non, elle n’est toujours pas prête.
-Mince, les étudiants de notre université ont le droit à un menu à 500 yens. Je vais présenter la mienne et expliquer ton cas. »
Lorsqu’Arisa est appelée, elle explique dans un japonais trop rapide pour mon oreille profane, ma situation. Au vu de sa réaction, tout a l’air bon.
Nous sommes amenés sur une table en coin. Plus que jamais, notamment avec la musique, j’ai l’impression de voyager dans le passé. D’ailleurs la veille de mon voyage j’ai revu un de mes films favoris, « nuages épars » de Naruse, sorti en 1967. Beaucoup de scènes se déroulent dans un café qui dégage la même énergie que le restaurant dans lequel nous nous trouvons actuellement.
C’est quelque chose que je réaliserais en explorant le Japon. Parfois j’ai l’impression qu’à certains endroits, le temps a arrêté sa marche.
La carte est à moitié incompréhensible, le néophyte que je suis ne comprends pas les kanji. Arisa sort son Iphone et utilise Deepl, le meilleur traducteur pour le japonais, et déroule le menu. Ce sera un bol de riz avec des tempura de crevettes, elle décide de prendre un bol de riz avec des tempura de poulpe, ou de pieuvre, je ne sais plus.
Après avoir appuyé sur le bouton bleu au fond de table, une vieille se pointe. Arisa commande pour nous deux.
Une fois la serveuse repartie, Arisa sort un sachet noir de son sac : « tiens, c’est tes omiyage ! Je suis parti à Kamakura et j’ai pensé à te ramener ça. Je te conseille c’est un bel endroit.
-Merci beaucoup ! Ca me fait très plaisir. »
J’aurais l’occasion de revenir sur le concept d’omiyage bien plus tard. En gros ce sont des souvenirs.
Arisa m’a offert un bel éventail noir : « Il est beau cet uchiwa pas vrai ?
-Magnifique merci vraiment…..»
Sur le tas j’ai appris un nouveau mot. Dans ma tête uchiwa désigne autre chose, de beaucoup plus sombre….
Je ne l’ai pas dis encore mais on utilise un mix d’anglais et de japonais.
Au fond du sachet se trouve l’autre cadeau, un petit sac avec plein de têtes de bouddha dessus. Un terme japonais désigne spécifiquement ce type, mais j’ai oublié le nom.
Je la remercie une nouvelle fois. A mon tour je lui offre ses cadeaux, une sélection très similaire à celle de Yuzuki et la famille.
« Merci…. »
Gênée, contente et curieuse, Arisa me remercie plusieurs fois et semble reconnaissante pour les cadeaux que je lui ai fait.
Nous nous faisons enfin servir nos plateaux. J’ai mon bol de riz, de la soupe miso, des crudités, une sorte de petit yaourt, des nouilles soba (elles sont préparées avec de la farine de sarrasin) froides à tremper dans de la sauce. Le prix ? 3,5€ pour ce festin que l’on peine à finir !
Pendant le repas elle n’arrête pas de rire car j’ai des difficultés à manger le riz avec les baguettes. Je termine mon repas bien après Arisa à cause de cela….
Satisfaits par le repas, nous retournons à l’université. Sur la route, Arisa me demande si ça ne me dérange pas de marcher plus vite, histoire qu’elle ne rate pas son bus. Au final, je marche plus vite….
Une fois devant le bus, Arisa me dit au revoir : « Désolée de te laisser aussi vite, j’ai mon job qui va commencer, je ne veux pas être en retard. Merci pour ce moment et les cadeaux ! Je suis très contente. A très vite. »
Arisa court et rattrape le bus qui s’apprête à partir. De mon côté, je dois attendre le prochain bus. Ma nouvelle destination ? Shinjuku, un des quartiers les plus importants de Tokyo.
J'adore le risitas, ta façon d'écrire, ces découvertes que l'on fait avec toi, très sympa
Je suis moi même fan de Twin Peaks et aimerais passer un semestre au Japon dans le cadre d'un échange universitaire, donc ton risitas me motive encore plus
Données du topic
- Auteur
- Jhruken
- Date de création
- 11 septembre 2022 à 17:38:36
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