[Risitas] Comment six mois au Japon m'ont changé
Le 01 octobre 2022 à 20:09:52 :
Le 01 octobre 2022 à 19:52:21 :
Je lis attentivement le topic mon khey
J’étais sensé vivre la même chose que toi à la même période, avec notamment l’attente de l’ouverture des frontières pour les étudiants au début de l’année mais je me suis pris un coup de p. de l’univ qui devait m’accueillir (= j’ai pas pu obtenir mon COE)Je retente l’aventure début 2023, merci de faire rêver
Bon sang le COE t'as vraiment pas de bol
Ravi de t'avoir sur ce topic khey, ça va être GIGA long mais j'en aurais des choses à direTu devais partir où ?
Ah mais mec je me suis fais entuber comme jamais mais bon c’est passé maintenant
Je ne donne pas le lieu exact mais c’est pas loin d’Hiroshima. Et idem je retente la même pour début 2023
Il y a moyen que je vienne te MP ? J’ai qq questions à poser
Le 02 octobre 2022 à 09:37:07 :
Le 01 octobre 2022 à 20:09:52 :
Le 01 octobre 2022 à 19:52:21 :
Je lis attentivement le topic mon khey
J’étais sensé vivre la même chose que toi à la même période, avec notamment l’attente de l’ouverture des frontières pour les étudiants au début de l’année mais je me suis pris un coup de p. de l’univ qui devait m’accueillir (= j’ai pas pu obtenir mon COE)Je retente l’aventure début 2023, merci de faire rêver
Bon sang le COE t'as vraiment pas de bol
Ravi de t'avoir sur ce topic khey, ça va être GIGA long mais j'en aurais des choses à direTu devais partir où ?
Ah mais mec je me suis fais entuber comme jamais mais bon c’est passé maintenant
Je ne donne pas le lieu exact mais c’est pas loin d’Hiroshima. Et idem je retente la même pour début 2023Il y a moyen que je vienne te MP ? J’ai qq questions à poser
Je tease la suite du risitas mais si c'est proche d'Hiroshima je connais un peu le coin
Avec plaisir pour les questions
Le 02 octobre 2022 à 21:41:36 :
Sympa khey ! Par contre tu as l’air d’avoir bûché comme un dingue ton voyage et donc tu connais tout. J’espère que tu as eu des surprises quand même
Merci du message khey !
Alors je vais développer cette idée bien plus tard dans mon topic mais t'as eu une bonne intuition, en gros à ce stade du voyage je calculais énormément
et j'allais en "terrain connu" (comprendre que je connaissais au préalable et sur lequel je m'étais renseigné) ça va vite se voir dans les prochains chapitres
Et évidemment ça va changer progressivement cette façon de faire et de voyager
Partie I/Chapitre 7 : journée tranquille à Omiya
Me voilà debout à 7h, une nouvelle fois, et ce sans réveil. Nous sommes le 21 Mars et je n’ai rien prévu encore.
Parce que je suis trop flemmard pour descendre au konbini prendre un bout à manger, mon petit déjeuner sera un de ces curieux yaourts japonais. De ce que j’ai aperçu, les yaourts s’achètent sous des gros formats à l’unité, et non en pack. C’est un allié du matin pour pas mal de personnes ici. Dans les faits, ce que je mange n’est rien de plus qu’un basique yaourt à la fraise.
J’en profite pour boire un peu de jus acheté auparavant, c’est dégueulasse ! Je ne bois pas vraiment de jus en brique en temps normal, mais l’arôme infame de mon abomination industrielle est suffisante pour me garder à distance de tous les jus au Japon.
J’en profite pour manger un œuf dur que j’avais pris la veille au soir ; petite marinade au soja et cœur orangé, fondant, achèvent la fatigue restante.
Pour la matinée je décide de baliser le restant des alentours. A ce stade j’ai l’impression d’avoir faut de cet espace mon territoire. Je finis par connaitre tous les parcs, rivières, petits sanctuaires, et promenades. Je suis comme un poisson dans l’eau.
Cette sensation d’être le maitre des lieux est décuplée car l’université est absolument vide. Je ne crois presque personne si ce n’est ou deux agents d’entretien un peu perdu. Le peu de personnel qui y travaille est reclus dans quelques bureaux d’un bâtiment qui m’est lointain.
Le plus frappant est sans aucun doute le calme qui règne dans le dortoir. Il est composé de quatre bâtiments, j’ai eu la chance d’être dans le plus neuf et le plus récent.
Dans ma tête j’étais le seul, je pensais que tous les autres internationaux arriveraient à la dernière minute, pile avant les cours, pour des raisons techniques ou budgétaires. Ce biais est renforcé par le fait que je ne croise personne dans les environs. Yuzuki avait bien évoqué un étudiant thai, je n’ai vu personne dans mon bâtiment. De même, le secrétariat du dortoir veut organiser une réunion zoom dans les jours qui suivent, avec deux autres personnes, que je n’avais pas vu.
Mon idée des lieux était plus confortable : c’était mon territoire avec personne pour me déranger. J’aimerais que ce vide dure pour l’entièreté du séjour.
Dans les faits, et je n’en avais pas conscience à ce moment : il y’avait énormément de monde. Et encore aujourd’hui je ne comprends pas comment j’ai pu croire que les dortoirs étaient aussi vides. Or plus tard, j’apprendrais que mes camarades de dortoir les plus chers sont arrivés bien avant moi ou en même temps !
La matinée s’écoule alors que je vagabonde dans une petite forêt proche. J’y aperçois beaucoup de vieux prendre en photo les nombreux petits oiseaux qui peuplent les lieux.
L’heure tourne et vers la fin de matinée j’ai l’envie d’explorer un coin plus urbain. Deux choix s’offrent à moi :
-la préfecture de Saitama se trouve à la bordure ouest de Tokyo. Il est très simple de se rendre dans la mégalopole, en seulement 30 min de train, environ 330 yens, ce qui fait de façon très arrondie, 3€ l’aller.
-aller à Omiya, la petite Shinjuku comme certains aiment dire. C’est un peu le cœur urbain de la ville de Saitama, qui aussi le même nom que la préfecture. Même si c’était plus proche, le fait de devoir passer par le bus puis le train revient presqu’au même prix que Tokyo.
Puisque j’étais un peu dans cette logique de couvrir sous forme de cercles mon territoire proche, Omiya est de fait ma prochaine destination.
Tokyo m’impressionnait un peu et je me disais autant y dédier un jour complet, au lieu d’un midi et d’une après-midi.
Après un peu moins d’une demie heure de trajet, j’arrive à Omiya. Si la gare ne possède que deux sorties, elle est très grande. Une vingtaine de stations s’y trouvent dont plusieurs donnant accès au famoso Shinkansen, le TGV japonais. Énormément de pâtisseries peuplent les lieux, la douce odeur sucrée, et les jolies vendeuses qui hurlent « Bienvenue » avec un grand sourire, suffisent pour mettre la puce à l’oreille. Ce n’est pas encore l’heure de manger….
Après avoir emprunté la sortie la plus proche, je me trouve nez à nez avec un taito station de 4 étages, 4 étages de jeux d’arcade dans ma tête !
Évidemment j’y passe l’heure, partagée entre un battle royale Jojo et un simulateur Gundam
Je sors du taito au coup de midi et je réfléchis à ma prochaine destination. En cherchant rapidement sur Maps et Internet je vois qu’Omiya possède un grand parc. Avec un peu de chance je peux voir des cerisiers en fleurs….
Étant toujours intimidé par le fait d’aller seul dans un restaurant intégralement en japonais, je me jette sur un konbini. Pour la modique somme de 3€ j’obtiens une barquette de riz au curry. Lorsque je passe à la caisse, le vendeur me pose une question en japonais. Je réponds mécaniquement par l’affirmatif, en fait c’était pour passer le riz au micro-onde.
Après un peu de marche à l’extérieur, je trouve enfin un banc. Affamé, je dévore mon plat à l’aide de ma cuillère en plastique, malgré un goût très bizarre, presque rebutant. Au moins mon palais aura beaucoup voyagé depuis son arrivée !
Je passe enfin dans un grand torii, et j’arrive dans un nouveau monde. Je ne vous l’ai pas dit encore, mais dans ces endroits on trouve toujours des fontaines pour se purifier les mains avec un peu d’eau. Celle devant moi est particulièrement belle avec le beau dragon qui l’arbore.
Mon dévolu se porte d’abord sur une forêt de bambous indiquée par une grossière flèche qui déteint du reste. J’y découvre un petit cours d’eau très clair aux bruitages apaisants. Coupé du reste du parc, je peux y rester longuement, tant je tire satisfaction à écouter ce doux son. Un mot résonne en moi, zen.
Je trace un demi-tour rassuré pour explorer le cœur du parc. Je me retrouve devant un grand lac, avec des branches d’arbres si grandes qu’elles tombent dans l’eau. Dans cette forêt de vert, un petit pont rouge jaillit au loin, sa couleur éclatante absorberait le regard de n’importe qui. J’ai cette représentation cliché du jardin japonais dans ma tête, je l’a vis sous mes yeux. Le petit pont rouge de la sorte est un grand classique du jardin zen, mais je ne peux m’empêcher de ressentir une émotion, purement esthétique, à sa vue.
Le jardin se prolonge d’îlots en îlots, d’étangs en étangs. Ce qui me frappe c’est le son ambiant. Malgré le petit boucan provoqué par la foule, je ne quitte jamais le son du courant d’eau.
Bientôt je perds de vue l’eau et j’arrive devant un grand hôtel ou un groupe de fidèles prient. Un prêtre habillé en bleu se trouve devant eux, avec son grand bâton aux papiers blancs à son bout, il frappait de droite à gauche pour donner le rythme de la prière. Tout le monde suit d’une synchronicité frappante. Je regarde d’un œil curieux et intéressé le spectacle au loin.
A l’entrée du sanctuaire se trouve une curieuse présentation. Le grand vide devant moi est comblé par la présence, au sol, de parapluies roses et bleus. Bon, original. La relative transparence des parapluies et les rayons du soleil donnent au par terre gris des couleurs surprenantes.
En continuant mon chemin j’arrive finalement dans la partie qui me fait le plus dire « bon je suis dans un parc ». Un grand chemin tourne en cercle autour d’une grande étendue d’herbe et d’arbres. Plus tôt dans la journée je me suis demandé si je serais chanceux pour voir des cerisiers. Eh bien….je n’ai à présent que des cerisiers sous mes yeux. Certes ils ne sont pas tous éclos, mais il y’en a assez pour me donner l’impression que je ne suis plus dans un monde vert, mais rose.
Partout sur la pelouse se trouve des familles heureuses, couples amoureux, enfants joueurs, lecteurs solitaires et amies gourmandes. Serait-ce un hobby national de sortir pour passer du temps sous les cerisiers ?
A mon tour de faire pareil. J’ai longtemps voulu manger des « dango » j’ai enfin l’occasion.
Ce sont des petites boules blanches, ou colorées, faites à partir de farine de riz gluant. Leur goût est très doux et peu prononcé, il sert plutôt de « support » pour relever une saveur. J’en commande au miso. J’ai donc des petites boules grillées au feu avec une sauce miso par-dessus. Puisqu’on ne mange pas de sauce directement tel quel, surtout lorsque son goût est fort, le dango vient lui donner une texture, un mâchant, un goût moins prononcé.
Après ce festin je continue à tourner en rond et je tombe sur un petit zoo gratuit, assez minable. Je ne me souviens même plus des animaux que j’ai vu, j’ai néanmoins encore la sensation qu’ils évoluaient dans des conditions assez déplorables, raison pour laquelle je suis sûrement passé vite.
L’après-midi se termine doucement et je continue de randonner, tel un poète romantique, autour du dernier grand lac du parc d’Omiya. Quand je me pose sur le banc, pour boire un thé vert bien amer, et observer les poules d’eau, j’ai une puissante sensation de délivrance. Ma meilleure vie débute….
Il est bientôt 21h, je suis dans ma chambre et je lutte pour ne pas m’endormir.
Je réfléchis à ma journée de demain et je me dis qu’il serait temps de visiter Tokyo. Le quartier le plus proche depuis mon dortoir est Ikebukuro, je peux y aller avec un train direct de 30 minutes environ c’est parfait ! Je note quelques endroits à voir pour être sûr de rentabiliser mon temps.
Avant de dormir, je reçois un message sur LINE :
« Salut, désolé de t’envoyer un message le soir, mais t’es dispo demain matin ?
-Euh oui ?
-Parfait. On va en profiter, vu qu’on est en période creuse et qu’il y’a pas d’autres étudiants, demain on va aller au bureau pour faire tes papiers.
-Super, ça va être long ? la nouvelle ne me réjouit guère, devoir courir dans les administrations et perdre ma matinée qui était prévue à l’exploration de Tokyo….
-Aucune idée. Si on a de la chance c’est court. Sinon non. On verra bien demain.
-….
-Tu peux venir au Lawson vers 8h30 ? c’est vrai qu’on a un konbini dans l’université me dis-je.
-Bien sûr. On est loin du bureau ?
-Dix minutes à pieds et c’est parce que je marche lentement. C’est à côté de l’université. Vraiment ici on est hyper bien placé.
-Parfait, bonne nuit et à demain.
-Bonne nuit !
Sans le savoir, demain, j’allais rencontrer un de mes meilleurs gars du Japon, Yuzuki le bro ultime.
Pour le prochain chapitre, vous préférez avoir un bloc (le matin avec Yuzuki et l'aprem à Tokyo) ou je sors en deux fois ?
La première option ça vous fait un long chapitre, donc plus de lecture d'un coup. L'autre ça fait moins de temps à attendre et du coup une lecture plus courte sur l'instant.
Dites moi ce que vous préférez
Le 03 octobre 2022 à 19:04:47 :
Le chapitre complet khey, on peut attendre.
Je préfère ça aussi je me suis attaché au rythme un chapitre = une journée.
Partie I/Chapitre 8 : Le bro et Tokyo 1/3
Comme les jours précédents, je me réveille facilement à la même heure. Qu’il est drôle de me voir prendre un rythme aussi matinal et sain lorsque je compare avec les semaines précédentes…Il faut dire que j’ai bien géré le décalage horaire.
J’attends un message de Yuzuki avant de me décider à sortir au Lawson, le konbini dans lequel nous avons rendez-vous.
« Le train a été décalé à cause de la pluie. Je vais arriver dans 30 minutes.
-C’est pas grave, je peux t’attendre.
-Merci. Si tu connais la localisation du lawson dans l’université, j’aimerais bien que tu me retrouves la-bas. Je te dirais quand je saurais pour mon heure d’arrivée.
-Je connais sa position et je te trouverais la bas, merci !
Je mange un petit déjeuner avec ce que j’ai dans mon frigo et je joue à Brawl Stars pour tuer le temps. Je ne suis qu’avec des joueurs sud est asiatique et ils sont plus mauvais que les gens des serveurs européens !
« Maintenant je suis dans le bus. Je dois aller au bureau des affaires internationales pour récupérer quelques documents, donc je vais arriver vers 9h20.
-OK, tu veux toujours maintenir la date initiale d’heure de rendez-vous ? On doit aller au bureau ensemble ? Et je n’ai pas besoin d’ouvrir un compte bancaire japonais j’ai déjà une banque en ligne.
-On se rencontre plus tôt c’est mieux. Tu n’as pas besoin de venir au bureau avec moi, mais sois sûr d’amener ta carte de résidence et ton passeport.
-Je pensais que je devais prendre ma carte d’étudiant avec toi.
-Je te dirais quand je serais passé au bureau, mais j’ai entendu que la carte étudiante n’a pas encore été complétée.
-Oh et avant que j’oublie j’ai des cadeaux pour toi, j’espère que tu as un sac ou quelque chose avec de l’espace.
-Vraiment ? C’est ok. Je suis vraiment content de l’entendre. »
Le temps passe et avant de sortir de ma chambre : « tu me reconnaitras car j’ai des lunettes, un masque blanc et un gros manteau noir.
-OK. Je suis au Lawson. Je pense que c’est facile de me reconnaitre car j’ai les cheveux rouges.
-OK, je sors de ma chambre et je te retrouve dans cinq minutes. »
J’ai oublié la passion pour le capillaire que peuvent avoir les japonais.
« Je ne suis pas loin, mais j’ai pris la mauvaise direction….
-Si c’est trop dur dis moi, je viendrais vers toi. »
J’arrive enfin dans le Lawson et je ne vois qu’une personne devant moi, un jeune homme qui m’a fait penser exactement à Serizawa dans le film Crows Zero, notamment pour sa taille et sa coupe de cheveux, c’est pourquoi je lui dédie ce sticker.
On va essayer de faire bonne impression « Hajimemashite, Juriku desu, yoroshiku oneigaishimasu. Furansu kara kimashita. Ima ha ryugakusei desu !
-Eeeeeeh nihongo shabereru ? Jouzu desu-nee !
-iie, nihongo wo benkyoshimasu.
Les kheys je vous promets c’est du japonais extrêmement basique. La première phrase, c’est que j’ai appris dans mon premier cours. Je me suis juste présenté en disant que je venais de France, que je suis étudiant et que je suis « ravi de faire connaissance ». Comme c’est quelque chose que j’ai complètement intériorisé et que je connais par cœur, je n’ai aucun mal à dire des phrases aussi simple avec facilité. Il faut savoir que les japonais ont le syndrome du « nihongo jouzu desune », car ils n’ont pas l’habitude de voir des étrangers parler leur langue. Ainsi une simple présentation fluide, aussi simple soit-elle, flattera votre interlocuteur qui à son tour, vous fera part de sa joie à entendre quelque mots de sa langue.
J’ai vite été honnête en disant que j’étudie le japonais, nous sommes donc passé en anglais comme sur nos messages.
« Viens on va faire tes papiers. »
Nous sortons du lawson. Quelque chose me frappe avec le recul, c’est qu’à partir de ce moment, notre discussion n’a eu aucun blanc. Ma mémoire me fait un peu défaut toutefois.
« T’as besoin de visiter l’université ?
-Si tu as fais le tour, ça veut dire que tu connais la différence entre les cafétaria. Tu saurais me montrer où est la numéro deux ?
-Bon. Tu peux me guider s’il te plait….
-Viens, c’est de ce côté-ci. C’est sur notre chemin en plus. Tiens c’est ici, c’est la cafet la plus utilisée notamment par les étudiants en économie.
-Je passe devant ce bâtiment quand je rentre dès fois je ne savais pas… »
Nous continuons notre chemin : « tu as des questions sur la vie au Japon ?
-Non, tout me plait ici, et je n’ai pas rencontré de difficultés jusqu’à présent.
-Tu as une SUICA ?
-Je parle juste un peu, disons que c’est assez pour survivre. J’ai remarqué que les japonais sont vraiment mauvais en anglais, toi tu parles très bien.
-Ah non non non merci, mais je trouve que mon anglais est mauvais. Je dois encore travailler dessus si je veux travailler à l’international.
-Tu veux partir à l’étranger ?
-Ouais, normalement je devrais faire comme toi et aller en Indonésie.
-L’indonésie ? C’est un pays qui m’intéresse beaucoup depuis que je suis tombé fan d’une chanteuse, Vira Talisa. Mais pourquoi la-bas ?
-C’est parce que j’ai l’habitude d’aller en vacances en Indonésie avec mes parents. Je dois avoir fait une dizaine de voyages la-bas avec eux.
-Incroyable. Tu parles la langue ?
-Non. Avec un peu d’anglais et beaucoup de japonais on peut se débrouiller en Indonésie. Ce pays est génial mais dès que j’y vais la nourriture japonaise me manque, surtout les sushis. Du coup quand j’y vais-je passe mon temps dans les restaurants japonais.
-J’adore la nourriture japonaise pour l’instant je ne fais que des bonnes découvertes. Le udon tempura la….
-Oh oui…Tu veux travailler en Indonésie ?
-Je sais pas, j’aimerais bien travailler à l’international, si c’est l’Indonésie ça le sera. Mais pour ça il faut parler anglais, et je n’aime pas parler une autre langue que la mienne.
-Donc ça te dérange qu’on parle anglais la ?
-Oui mais on n’a pas le choix.
-Eh bien quand j’aurais fait des progrès d’ici la fin de mon séjour on se parlera dans ta langue. Je te le promets !
-Haha j’ai hâte de voir ça. Mais tu sais moi je suis un peu obligé car j’ai envie de voyager et travailler ailleurs qu’au Japon. Beaucoup de jeunes japonais, parce qu’ils n’aiment pas parler l’anglais, parlent uniquement le japonais. On n’est pas ouvert sur les autres pays, ici on est très bien en fait. Mais bon moi j’aime le voyage.
-Je ne saurais pas dire si en France c’est pareil. Généralement les français sont très mauvais en anglais, et certains d’entre nous se refusent de remplacer des mots de notre langue par des mots d’anglais. Quand je compare la maitrise de l’anglais de nos deux pays, j’ai un ressenti similaire. Par contre est-ce que les japonais sont pires, je me le demande sincèrement.
Voyant que Yuzuki m’écoute attentivement, je décide de développer plus
-Tu vois je suis passé par les cours en ligne, l’un d’entre eux était une introduction au business. La classe était mélangé, principalement des étudiants japonais, mais une minorité non négligeable d’internationaux. La classe se validait par des travaux en groupe.
-Attends c’est le cours avec le prof coréen ?
-Oui, **** ****, tu le connais ?
-C’est un de mes profs ! Il est très gentil et surtout c’est trop facile d’avoir une bonne note avec lui.
-Oui. Du coup j’étais dans un groupe avec 5 autres japonais. Pas un seul parlait anglais. Dis-toi que le prof a dû s’intégrer à mon groupe pour servir d’interprète, car autrement, la communication était impossible.
-Sérieux ?? J’avais fait son cours une fois, à chaque fois il y’avait quand même un japonais qui parlait bien l’anglais. Du coup j’ai une autre question, pourquoi tu as pris le Japon ?
-J’avais envie de partir dans un pays à l’autre bout du monde en solo et voir de quoi j’étais capable. Ça tombe bien car à 10 000km de chez moi se trouve un pays dont je m’abreuve de son histoire, de sa production culturelle, mais surtout dans lequel je voulais voyager. Ce séjour est officiellement pour les études, je m’en sers comme un prétexte pour voyager surtout.
-T’aimes bien les anime, les mangas ?
-J’ai pas vu. Je suis pas très manga moi. Pokémon t’aimes bien ?
-J’ai grandi avec, à un certain âge ça m’a passionné fort longtemps. Je me suis arrêté à noir 2.
-Moi aussi ! Mon préféré c’était explorateur du temps.
-Un de mes favoris également. »
Nous traversons une grande route et arrivons face à un grand bâtiment : « on est arrivé, suis-moi. »
Partie I/Chapitre 8 : Le bro et Tokyo 2/3
Nous entrons dans un bâtiment avec plusieurs rangées de bancs couleur verte. A chaque côté se trouve des guichets.
Yuzuki me guide devant un bureau devant nous. Personne ne s’y trouve. Il saisit un stylo, une feuille vierge et m’invite à remplir avec lui ce papier administratif, intégralement écrit dans un japonais qui m’est inaccessible.
Il faut dire que tout était écrit dans un japonais utilisant le maximum de kanji possible. Aucune indication n’est en anglais. D’après ce que m’a dit Yuzuki, il faut faire ces démarches assez rapidement après l’arrivée sur le sol japonais, lorsqu’on a le statut de résident. Je comprends pourquoi l’université attribue un tuteur à tous les étudiants internationaux, ça a l’air de demander un sacré niveau de japonais.
Nous prenons ensuite un ticket avec un numéro, maintenant il s’agit d’attendre notre tour. On se pose sur le banc et nous continuons nos discussions, qui disons-le, partent dans tous les sens.
-Tu me conseilles quoi comme endroit à visiter au Japon ?
-Hmmm, à côté de Tochigi il y’a une ville qui s’appelle Nikko. La nature est magnifique et historiquement c’est très intéressant. Tu m’as dis que tu aimes bien l’histoire non ? Il y’a un sanctuaire très célèbre la-bas.
Pendant qu’il me cite le nom, je regarde sur mon téléphone et prends note.(spoiler : je n’irais jamais) Je rétorque « ah mais y’a Tokugawa la-bas, je l’ai étudié en cours.
-Décidément tu en connais sur l’histoire japonaise.
-Et toi tu connais l’histoire française ?
-Tu connais des choses à propos de la France ?
-Oui, le foot. PSG, Marseille et Lille !
-Sérieusement ? C’est très bizarre pour moi d’entendre un japonais me parler de Marseille.
-Je connais cette équipe parce que les supporters sont bruyants et mauvais joueur.
-Oh toi tu connais les bons délires, lui répondis-je en explosant de rire.
-Au Japon tous nos supporters sont comme ça.
-Nan, tout le monde est fan de baseball ici, on est rare à mettre le foot en avant, et surtout, aimer le foot local. Moi j’aime tout mais je suis très attentif à la J-League, tout le monde à les yeux rivés sur les équipes internationales et les clubs européens. Les gens sont en mode Mbappe, Messi, Neymar si tu vois.
-Non c’est un club qui existe qu’en achetant des joueurs chers.
-J’essaie de regarder la ligue 1 mais avec le décalage horaire c’est souvent trop dur, du coup je regarde des highlights sur youtube. Faut le dire nos joueurs au Japon sont beaucoup moins bons, c’est pour ça que tout le monde se tourne vers le football européen. Tout le monde adore Arsenal par contre ! »
Nous sommes interrompu lorsqu’un des guichet appelle notre numéro. Une vieille plutôt amicale nous accueille. Elle et Yuzuki discutent en japonais, et occasionnellement la discussion se rompt lorsque Yuzuki repasse en anglais pour me demander de lui passer un de mes papiers. Ensuite je dois remplir un nouveau dossier en tout point identique au précédent. A quoi bon accumuler des papiers de la sorte….
D’ailleurs l’ensemble dans lequel je me trouve dégage une ambiance rétro assez forte. Très peu d’ordinateurs et des piles de papiers d’absolument partout. L’administration utilise même des FAX….
Une fois terminé, nous retournons nous assoir : « On a pas terminé encore, ils doivent nous rappeler une nouvelle fois.
-Je sais pas. Y’a pas beaucoup de monde aujourd’hui t’es vraiment chanceux. »
Je me dis alors que c’est le moment idéal pour offrir les cadeaux. Je pose mon sac, je l’ouvre et je lui tends le petit paquet que j’ai préparé en France : « tiens, c’est pour toi.
-Eeeeeeh, vraiment ? Fallait pas hein mais merci beaucoup ! »
Yuzuki a des étoiles dans les yeux et regarde attentivement chacun des cadeaux. Il m’a l’air très joyeux « C’est du chocolat, il est excellent ! La c’est de la confiture de lait, disons que ça a un goût de caramel, tu pourras la manger avec du pain, j’adore et je suis ravi de partager un de mes aliment préféré.
-Franchement merci pour tous les cadeaux t’as pas idée à quel point ça me fait plaisir. »
Nous sommes maintenant en face du dernier guichet, d’après les termes de Yuzuki. Un type peu agréable nous y accueille, et c’est la même rengaine qu’avant. A la fin on me donne une carte et une pile de papier (qui se révèle inutile), cette carte dont j’ai oublié la fonctionnalité au moment de l’écriture. Yuzuki me dit qu’il faudra qu’on retourne au bureau après avoir réglé quelques détails directement avec l’université.
Nous reprenons la route vers le dortoir, sans interrompre nos discussions sur la route. Yuzui a toujours autant d’entrain, et je me rends compte que discuter autant est fatiguant.
Il est 11h passé quand nous retournons devant le dortoir « eh Yuzuki !
-Ah salut. Tiens c’est lui l’autre étudiant que je tutore.
-Salut mec, tu peux m’appeler Navapon.
-Hein ? dit-il en rigolant, presque gêné
-Ah c’est le R que tu n’arrives pas à dire.
-Jwuken oui oui. Tu viens d’où ?
-Moi de Thaïlande, enchanté. »
Navapon, jeune homme assez grande de taille, à des cheveux bruns et une boucle d’oreille droite. Il a toujours dans sa main son téléphone avec une coque blackpink. Son teint clair et son côté presque effeminé m’en ont vite donné une image d’idol de kpop. Il discute avec Yuzuki et on se laisse.
« Merci pour tout. J’apprécie les cadeaux ! J’ai été surpris de voir à quel point tu t’es adapté vite à la vie au Japon. Si tu as des questions n’hésite pas. »
Partie I/Chapitre 8 : Le bro et Tokyo 3/3
Je rentre dans mon appartement et je me fais griller un saumon maitre course que j’ai acheté au konbini, oui on peut même acheter du poisson cru. Comme j’ai dit plus tôt les cuisinières japonaises sont équipées d’un petit compartiment pour griller les poissons.
Je suis choqué de voir à quel point un poisson acheter à deux euros est meilleur que des trucs à vingt euros en France.
Je m’embarque dans les transports et j’en ai pour une quarantaine de minutes. Je tue le temps sur Brawl Stars.
J’arrive enfin à Ikebukuro, le quartier de Tokyo le plus proche de Saitama. Première chose qui me frappe, la grandeur de la gare. Je me sens comme dans SMT IV a arpenté des longs souterrains pour trouver la bonne sortie.
Quand je sors de la gare il se mets à pleuvoir et le ciel devient extrêmement gris. Malgré tout je vois une horde de japonais dehors, tous sans exception avec leur parapluie.
Mon premier contact avec Tokyo est quelque peu impressionnant, c’est la première fois que je me retrouve dans une telle démesure urbaine. Tout est fait de béton, les tours s’empilent et grattent toutes le ciel. On aime bien dire aux weeb que le Japon est différent de leur anime, mais le Tokyo qui me fait face correspond plus ou moins aux représentations clichées que je m’en fais.
Il ne me faudra pas beaucoup de temps avant de tomber dans une salle d’arcade géante dans laquelle je vais encore tuer une heure.
Ikebukuro est connue pour sa « Sunshine City », c’est un centre commercial absolument géant, aux nombreux étages, qui mélange restaurant, boutiques plus ou moins spécifiques et lieux de loisirs. J’avais prévu d’y aller même si je ne suis pas friand de ce genre d’endroits.
Trouver la bonne entrée est tâche difficile, mais après avoir suivi les lieux avec le plus de foule je me retrouve enfin dans l’enseigne.
Que dire, je me suis souvenu pourquoi je n’allais jamais dans les centres commerciaux. Les mêmes boutiques, les mêmes produits hors de prix, tout ce monde de partout, ça dégage un arôme artificiel très fort qui m’ennuie profondément.
Je m’arrête néanmoins dans la boutique Pokémon qui est très célèbre, elle fait la renommée de ces lieux. On y vends principalement des peluches, qui je dois l’avouer sont propres et surprenamment détaillées.
Obsédé par la hauteur, je cherche une façon d’arriver au plus haut de la tour, car j’ai cru comprendre qu’il y’avait une sorte d’observatoire, parc de loisirs. Les premiers ascenseurs que je trouve m’amènent vers les étages 40. Lorsque j’y arrive je me perds dans un dédale de bureau gris ou tout le monde semble occupé. L’ambiance est très américaine.
Perdu, je décide de repartir de zéro et revenir de la où j’étais. En effet, à mon point de départ se trouve un grand plan sur la tour qui m’indique la marche à suivre pour atteindre l’étage 60 ! Je suis donc une longue flèche noire, qui s’achève devant un ascenseur caché mais imposant. Il me faut une minute pour atteindre le dernier étage, l’ascenseur doit taper une accélération, plutôt grisante en termes de sensations.
J’arrive enfin en haut et je dois payer pour accéder à l’observatoire. Je n’ai pas hélas pas accès au tarif étudiant car je n’ai toujours pas ma carte.
Les deux euros supplémentaires ne vont pas se payer seul.
Je me trouve enfin dans l’observatoire….le soleil commence à se coucher et je dois avouer que c’est magnifique. J’ai l’impression d’être dans les nuages. Plus tôt je vous ai dis que le temps est gris, mais je suis assez haut pour voir une ligne se dessiner, entre le ciel et la terre, entre la brume et la ville, entre le brouillard et le ciment.
Tout est encore assez illuminé, ce qui me laisse entrevoir des gens se la couler sur certains toits. Par contre je suis trop haut pour apercevoir les tokyoïtes sur le trottoir, les voitures sont petites comme des souris.
En venant à Tokyo, je cherchais la démesure. Si l’effet est d’abord impressionnant, il s’est presque aussitôt effacé. C’est en montant au sommet de la tour sombre que je me rends compte à quel point Tokyo est une immense jungle de béton, dont la quantité de ciment relève de la folie.
Je réalise également à quel point, humains que nous sommes, paraissons minuscules devant nos propres constructions.
J’en profite pour prendre mes photos. Au fur et à mesure que les minutes passent, la nuit tombe.
Devant la fenêtre se trouve la parfaite représentation du Tokyo de Ghost in the Shell. Toutes les lumières sont maintenant allumées, et forment une parfaite harmonie avec les contours de chaque bâtiment. La brume se dissipe légèrement, comme si le ciel remonte, comme si la nuit fait grandir la ville, et inverse le rapport de force du jour.
Je me pose sur un banc, je reste là, seul, à admirer l’immensité nocturne, les ténèbres sur une ville joliment éclairée.
Je quitte Sunshine City vers 19h30 et je me rends dans un restaurant que j’avais noté au préalable. Je vais manger des lanzhou ramen, une spécialité du nord-ouest de la chine.
J’atterris dans un restaurant tenu par des ouï/gh/ours, pas très bien éclairé, au bord d’une rue. L’ambiance me rappelle les films de Wong Kar Wai.
L’équipe qui y travaille est très chaleureuse. Deux femmes servent les clients avec entrain, tandis que des chinois barbus, portant une sorte de fez, préparent des nouilles de blé en les tirant à la main. Je commande donc un de ces fameux ramen de bœuf et des brochettes d’agneau dignes des meilleures viandes turques.
J’en profite pour envoyer une photo à Yao : « t’en penses quoi ?
-Lanzhou ramen j’adore ça ! C’est de la cuisine du Xianjiang, une région habitée par les ouï/gh/ours. Elle fusionne des aliments et concepts de la culture chinoise, l’huile, les épices et la cuisson de viande des pays plus orientaux. Bon appétit. »
Merci professeur Yao pour cette explication
J’adore cette cuisine ! A la fois exotique et réconfortante, elle mélange tout ce que j’aime.
Sur le chemin du retour de la gare, Ikebukuro me montre un nouveau monde. 21h n’a absolument pas la même ambiance que 17h. Je suis entré dans un monde fait de vices, de charme, d’argent et de luxure. Tous les 50m je peux voir des japonaises dans des tenues se*ys que je vous laisse le soin d’imaginer. Directement sur le trottoir elles vous interpellent avec leurs belles voies et des grandes pancartes. Certaines sont mêmes derrière des vitrines, exposées dans des tenues provocatrices.
Je ressens un peu de malaise à me faire aborder mais elles ne sont jamais insistantes.
Me voilà de retour en gare. Pour le coup cet endroit n’a pas changé, coincé dans une boucle temporelle, les mêmes trains, la même population.
« Bonsoir, désolée de te déranger aussi tard….mais….t’aimes bien la musique traditionnelle japonaise ?
-Bon…demain matin je vais jouer du koto…si tu veux tu peux venir ! On pourra manger ensemble après.
SOMMAIRE :
PROLOGUE
Prologue/Chapitre I : qui suis-je ? https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1185392870
Prologue/Chapitre II : un quotidien d'enfer https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1185399766
Prologue/Chapitre III : la lumière au bout du tunnel https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1185427638
PARTIE I
Partie I/Chapitre IV : le grand départ https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1185994670
Partie I/Chapitre 5 : la première journée https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1186405782
Partie I/Chapitre 6 : Kawagoe la belle https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1188122038
Partie I / Chapitre 7 : Journée tranquille à Omiya https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1188288158
Partie I / Chapitre 8 : Le bro et Tokyo https://www.jeuxvideo.com/forums/message/1188926886
Données du topic
- Auteur
- Jhruken
- Date de création
- 11 septembre 2022 à 17:38:36
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