[Risitas] Comment six mois au Japon m'ont changé

Le 18 septembre 2022 à 10:29:45 :

Le 18 septembre 2022 à 05:10:19 :
Vu que ça parle de Lamp, faudrait que je lise. Mais je vais attendre qu'il y ait + de parties.

D'ailleurs je suis pas spécialement fan de Lamp, mais prochaine fois que je vais au Japon faut que j'achète Koibito he.

Repasse dans quelques mois

J'ai ratissé les disquaires à Tokyo et j'ai jamais trouvé Lamp. Par contre je suis reparti avec des vinyles mais je vais pas spoil

Je repasserai.

Je connais quelques endroits, j'ai pas mal de contacts, je pourrais demander, donc je suis assez confiant. Lamp c'est pas le groupe dont j'ai le plus peur de ne pas trouver les albums.

Enfin c'est quand même pour ça que je veux me dépêcher d'acheter certains albums, avant qu'ils disparaissent totalement de la circulation.

Partie I/Chapitre 5 : la première journée 1/4

« Hmmmm…. »

Le soleil me frappe le visage alors que j’ai pris soin de bien fermer les rideaux de la fenêtre.
J’allume mon téléphone, il est 5h45……je me suis donc réellement endormi de 17h à 5h45, et ce sans m’en rendre compte !

Je n’ai pas réalisé toute la fatigue et le stress que j’ai accumulé, et ce moment salvateur ou je me suis allongé m’a envoyé dans les abîmes du sommeil. J’ai dormi plus de 13h ! Je sais que je suis un gros dormeur, mais quand même. Je peux monter facilement jusqu’à 11h parfois, mais aussi longtemps c’était une première….Je ne pourrais pas dire quand est-ce que je me suis réveillé aussi frais pour la dernière fois !

Ma première réflexion : mais qu’est-ce que je vais faire à 5h45, alors que je suis dans un campus universitaire absolument mort, avec pour seule compagnie le vide…. ? En ouvrant google maps je vois un Family Mart à 100m seulement. C’est l’une des branches de konbini, les épiceries 24/7, les plus populaires du Japon. Si l’appartement est très bien meublé, je dois acheter quelques trucs quand même. C’est parti pour faire mes courses aux coups de 6 heures du matin.

Vous le savez, on nomme le Japon « pays du soleil levant ». J’ai compris cette réputation dès mon réel premier jour. 6h du matin, on aurait dit le soleil à 11h en France ! Ce constat sera le même tout le long de ce séjour, ce qui m’aura motivé plusieurs fois pour des départs matinaux.

Je n’ai pas pour habitude de manger le matin, sauf si je me fais servir. Une bonne boisson, chaude ou fraiche, est suffisante pour me sortir des torpeurs. Chanceux, je me dirige vers le distributeur au pied de mon dortoir. Hormis le Coca Cola et le royal milk tea dont j’ai fais expérience hier, tout est nouveau pour moi. Face à ces choix, je me contente d’un café au lait froid. Le goût est très agréable mais trop sucré mon pour mon palais, accoutumé aux saveurs amères.

En une minute me voici déjà devant le Family Mart. Il est 6h et quelques, et je suis entrain de faire des courses, drôle de situation en y pensant. Je saisis un panier et je démarre une minutieuse balade dans tous les recoins du magasin.

Le premier rayon qui s’offre à moi est une étagère rempli de magazines en tout genre : manga, cuisine, journaux, des trucs généralistes bidons, et du « gravure idol », des magazines de mannequins qui posent en maillot. A droite se trouve une étagère rempli des dernières sorties manga, dont un tas de titres au mieux réservé à un public initié, au pire inconnu en France, et pourtant très populaire au Japon ! Je constate de mes yeux l’amour des japonais pour les mangas de cuisine.

Au bout du rayon se trouve une imprimante multiusage avec des prix qui défient la concurrence.
En face des étagères type libraire, se trouve tout un étalage fourre tout qui combine des produits d’hygiène, des objets de cuisine et de maintenance. J’en profite pour prendre quelques nettoyants, une fourchette, un couteau, une cuillère et une paire de baguette. J’ajoute une poêle et une petite casserole.

Les trois autres rayons sont dédiés uniquement à l’alimentaire, le magasin partage ses étalages entre denrées non périssables et frais, je commence par la bouffe de placard. Le choix est énorme, et mon dévolu se porte sur quelques nouilles à cuire, d’autres instantanées, et des paquets de riz à réchauffer au micro-ondes.

La moitié du rayon frais est consacré aux boissons ! Je suis agréablement surpris de voir à quel point le Japon a su développer une gamme très variée, avec un tas de saveurs et marques que je n’avais jamais vu auparavant. Si je déplore la présence de ce Coca Cola, je suis ravi de voir qu’un tas de nouvelles boissons ne demandent qu’à être testé. Même le Fanta a des saveurs uniques, genre melon. Je repars avec une brique de jus.

J’explore un peu plus le rayon frais et j’achète des œufs durs….eh oui, chaque konbini vends des œufs durs directement à l’achat, dont le niveau de cuisson varie. On peut même acheter une variante, des œufs marinés dans la sauce soja ! Je ne me souviens plus du prix exact mais ce n’est pas cher, à la mémoire je dirais que pour 1€ on peut en avoir deux, mais ce chiffre n’est pas fiable.

J’achète également une magnifique pièce de saumon pour 3€ ! Au préalable j’avais examiné ma cuisinière, la grande majorité au Japon ont un petit grill dédié pour le poisson.

Je me dirige vers la caisse et procède au paiement. Mes descriptions sont brèves, mais j’ai souvenir d’avoir passé au grand minimum une trentaine de minutes, alors que le magasin était petit. Il est bientôt 7h, malgré cela, le konbini voit quelques clients. Tous viennent chercher leur café à la machine.

Je paie et je me retrouve avec un tas de sacs en plastique. Leur usage est encore très fréquent.
Je rentre à ma maison pour me décharger. Je reviens dans ma chambre et je prends une longue heure à passer des coups de fil pour donner des nouvelles en France. On me prends pour un fou quand j’explique que je suis parti faire les courses à 6h du matin.

8h approchait et je n’étais pas venu aussi loin pour rester dans la chambre toute la journée. Je sors et reprends la direction du konbini. Dans le même temps je prends mes deux compagnons les plus fidèles avec moi : mon sac à dos et mon appareil photo.

Je décide de revenir près du Family Mart car je suis curieux de savoir ce qui se trouve au bout de cette longue route qui ne demande qu’à être longée. Les minutes se suivent et une longue rivière se déroule mes yeux, son courant est du côté de ma direction initiale. Je le suis, frappé de voir un changement d’ambiance aussi soudainement.

Le bruit des voitures est inexistant. Je suis plongé dans un cadre très calme, ou le bleu marin du ciel se confonds avec la couleur azur de l’eau. Une série de vieilles maisonnettes se déroule devant moi, et je suis un chemin peu marqué qui m’embarque pour presque 1km. A vrai dire, je peux continuer longtemps sur cette lancée, je n’ai pas idée de la longueur du courant bleu. Je ne saurais dire pourquoi cette déambulation solitaire dégage un sentiment de familiarité, comme un de ces fameux déjà-vu. Occasionnellement, des poules d’eau interrompait le silence, ou les « ohayou gozaimasu » sortant de la bouche des vieux résidents, tous surpris de voir un étranger se balader en ces lieux, dans ces temps.

Je tourne dans les petites rues et rentre en contact pour la première fois avec les quartiers résidentiels japonais. Le calme est encore plus prégnant, et je ne peux m’empêcher de ressentir cet effet vitrine ; avec ces résidents, placés tels des figurants d’un film, sortir en vélo, à pieds, ou plus rarement en voiture. Chaque maison à un côté géométrique remarquable et une couleur grise chatoyante. Si des formes aussi ordonnées ne sont pas toujours de mon goût, je dois avouer qu’au contraire, chacune des maisons du voisinage a sa propre personnalité. Toutes plus ou moins décorées, je suis stupéfait par la présence de vert. Je dis bien toutes les maisons ont dans leur petits jardins, des fleurs et bonsaï. Une touche de plantes rends toujours le tout plus agréable !

Je reviendrais dans quelques chapitres sur les bonsaï, en détails, j’ai développé une fascination pour cet art.

Je m’avance dans les rues qui deviennent de plus en plus étroites et au bout de ces dernières, je me retrouve face à un petit parc vide. Un très grand arbre à l’entrée du premier torii, une sorte d’arche qui indique l’entrée d’un lieu sacré au Japon. On dit le torii sépare le monde sacré du notre. C’est mon premier contact avec le spiritualisme japonais, et je suis déjà fan de l’ambiance qui règne dans ce genre de lieu.

Je continue sur ma route et je passe à côté d’un 7/11, une des trois plus grosses branches de konbini. Curieux de connaitre les différences avec FamilyMart, je passe 20 minutes à tout scruter. Les changements sont minimes. Toutefois un détail pratique crucial pour mon séjour : ma carte ne fonctionne pas sur les distributeurs du FamilyMart, contrairement à ceux du 7/11 qui en plus n’ajoutent pas de frais supplémentaires. Au Japon, le cash est le moyen de paiement majoritaire. Je sais où retirer maintenant ! Et je me trimballe toujours avec des sommes exorbitantes. Le yen est très faible, le simple fait d’utiliser des euros à la base me donne un sacré bénéfice.

Je trace mon chemin et je termine sur la grande route principale. N’ayant pas envie de revenir vers l’université, je sillonne cette longue avenue qui prends de la hauteur. Je tiens à cœur de m’approprier l’espace dans lequel je vais évoluer les mois à venir. Ma mémoire spatiale est excellente et j’ai bon sens de l’orientation. Je continue de baliser le périmètre autour de moi.

J’arrive au sommet de la route et….ce qui se déroule m’est inexplicable sur l’instant.

Je me retrouve figé dans le temps. Je ne suis plus de ce monde, je vis l’onirisme de tout mon être. Face à moi le ciel est clair et les nuages épars. Dans cet infini de clarté apparait une montagne géante dont la moitié supérieure est complètement enneigée. Pour la première fois dans ma vie, je remets en question ce que je vois. Mirage, rêve ? Mais la montagne est figée devant moi. Plus rien n’existe autour, je n’entends plus les voitures, et les vélos qui passent deviennent invisibles. Mon appareil photo m’appelle, il me hurle d’immortaliser ce moment. Oui, même l’image de cette montagne se dessine sur mon écran. Serait-ce le mont Fuji ? Je deviens obnubilé, comme si ce pic volcanique glacial a de longs bras invisibles, m’invitant à son sommeil. Je sens l’appel de la montagne à travers le son du vent auquel je suis bien plus sensible. Elle murmure à mon oreille « viens observer le monde avec moi, je m’ennuie jeune humain. Reviens me voir demain à la même heure, au même endroit, mon message t’attendra, c’est un chat sans moustaches. ». J’ai une quête à accomplir, je dois atteindre ce mont. La montagne n’a pas tenu sa promesse. Le lendemain elle a complètement disparu. Les jours qui suivent, les semaines et mois s’enchainent, et il ne reste qu’un vide froid. Lorsque j’en parle autour de moi personne n’est capable de me répondre, ni de la nommer. Je suis le seul à l’avoir vu. Ce que j’ai vécu est réel. C’est un signe que mon avenir se trouve vers la montagne….

Partie I/Chapitre 5 : la première journée 2/4

Bon il est 11h et j’ai faim.

« Salut Yuzuki, tu connais un endroit pas cher et bon pour manger à proximité de l’université ?

-Va à marugame seimen ! C’est ma recommandation. »

C’est à 600m très bien. Je descends la route. Sur mon chemin je rencontre un mcdo « je ne suis pas ici pour ça…. »

J’arrive au fameux restaurant. Tout est en japonais ! Au moins j’aurais une expérience authentique. Je commence à faire la queue et je suis surpris de voir comment elle se vide aussi vite. Mon tour arrive et je n’ai aucune idée de ce que je suis censé dire.

Je lis le seul texte déchiffrable à mes yeux devant moi « Udon s’il vous plait

-froid ou chaud ?

-chaud, oh et je voudrais ajouter un œuf avec s’il vous plait

-quel type ?

-onsen »

Merci à la personne devant moi pour l’œuf ! J’avais déjà vu dans des vidéos ce fameux œuf au style onsen, l’occasion de l’essayer.

Je passe au comptoir suivant, ou plusieurs fritures préparées devant les yeux du client sont à disposition, on y paie à l’unité. Au Japon ce type de plat est nommé « tempura ». J’en prends deux à la crevette.
Viens le moment de payer, j’en ai pour 740 yens....deux longues crevettes frites et un bol de nouilles bien garni pour 5€ environ ! Jamais j’aurais ça en France.

Le dernier comptoir propose de l’oignon vert, de la chapelure et du gingembre à disposition. Je me sers des deux premiers.
Je m’assois sur les longues tables à ras du sol. Bah oui il faut bien une nouvelle expérience à la japonaise, manger en étant assis sur un tatamis….Au même moment je vois un message de Yuzuki que je n’avais pas lu : « Tu demandes bukake udon, atatakai, nami de et les tempura tu prends ce que tu veux

-C’est bon regarde, en envoyant la photo de mon plat à Yuzuki

-Ah mais t’as réussi à commander tout seul, t’as fais comment ???

-Disons que je me suis débrouillé avec le peu de japonais que je connais et un peu d’observation.

-Par contre t’as pris un kake udon, ça veut dire que tu dois rajouter la soupe par toi-même. Lève toi et quand tu verras ce signe, vers le bouillon.

-Merci. On peut se voir quand ?

-J’aide encore le thai aujourd’hui, il s’achète un vélo et ouvre un compte en banque. Tu veux que je vienne t’aider pour l’un des deux ?

-Non j’ai déjà un compte d’une banque en ligne et je compte pas acheter de vélo.

-OK. Tu veux qu’on aille faire les démarches pour une carte SIM ?

-Non j’ai déjà.https://image.noelshack.com/fichiers/2019/39/5/1569536178-joe-10.png

-Une carte de transport ? C’est très facile ça par contre je peux t’expliquer par message.

-Je l’ai acheté à l’aéroport.

-J’aurais pas cru que tu puisses t’adapter aussi vite ! Bon on doit se voir pour faire les démarches au bureau, par rapport à ton adresse japonaise, la sécurité sociale etc. Par contre le bureau est fermé en ce moment et il faut attendre quelques jours de mon côté pour que je sois libre. Ce n’est pas urgent, il faut juste plier ça avant la rentrée, et encore….On a du temps, profite et va explorer ! On se redira. »

C’est sur ces mots que j’achève mon repas, qui je trouve est délicieux. Vu la proximité et le prix attractif je remettrais ça de nouveau. Avant que j’oublie l’udon est une nouille très épaisse.

L’après-midi s’ouvre. Je continue de suivre au hasard les routes qui s’offrent à moi. Sur mon chemin je tombe nez-à-nez avec de jolies forêts de bambous avec ses statues de Bouddha au bonnet rouge, parsemées sur le chemin.

La route m’amène dans des rizières ! Je comprends difficilement comment je passe du résidentiel, presque industriel par moment, à la « nature ». Un simple regard autour de moi et je comprends que les rizières sont au milieu de la ville.

Une petite colline se trouve plus loin. Après avoir emprunté les escaliers je tombe dans une sorte de long sentier de randonnée, promenade, vélo, balade, c’est un peu tout à la fois vu la population qui y vit. Je me rends compte que si je continue sur la gauche, je reviens de l’endroit où j’ai aperçu le mont Fuji. Si je prends la droite, je m’enfonce au centre ville.

L’heure tourne un peu et j’avais envie de tester quelque chose de typiquement japonais : les fameuses salles d’arcade, ou game center, en étant particulièrement fan de JV et de bornes. Je cherche sur Google le Round 1 le plus proche, à 5km d’où je suis. Il me faudra marcher 1km avant de rejoindre la station de train qui pourra m’avancer.

Sur le chemin se trouve un grand sanctuaire que je décide de visiter, c’est la première fois que j’en pénètre un. Il est vide. Je me demande si j’ai l’autorisation d’entrée, vu les quelques panneaux et barrières qui jonchent le terrain. Après un long déchiffrage ou j’alterne entre Google lens, Jisho, Deepl et mon maigre savoir, il s’agit seulement de deux couloirs, un pour entrer et un pour sortir, parce que COVID et distanciation sociale.

Le sanctuaire est magnifique ! Le rouge est ma deuxième couleur préférée, je suis content de voir un tel bâtiment. Le jardin et les arbres méticuleusement taillés forment une joyeuse harmonie. Lorsque je sors du sanctuaire, je vois derrière deux vitres deux statues de démons, l’un bleu, l’autre rouge. Qu’est-ce qu’ils sont grands, à la limite d’être effrayants….

Je sors et je prends la direction du train. Lorsque je suis dedans je reçois un message : « Bonjour, c’est nous. On voudrait manger des sushis ensemble ce soir avant 18h. On se retrouve où ?

-Je suis proche de la gare centrale actuellement. Je vais au Round One.

-On viendra là-bas directement en voiture. »

Excellente nouvelle.

Partie I/Chapitre 5 : la première journée 3/4

L’esprit divaguant je me dirige vers ce petit Round One. Quand j’y rentre, je vois tout un tas de bornes qui ne demandent qu’à être utilisé ! C’est en grand majorité des jeux de rythme, sinon du gacha, du mahjong et des bagnoles. Le niveau de finition est fou, et le Japon est bien avancé dans le domaine, personne ne paie avec ses pièces, tout le monde utilise une carte qui permet de charger son profil et sauvegarder progression et score sur le jeu. Je ne vais pas m’étendre dessus mais c’était si fun. Je me suis trouvé un goût pour le jeu Sound Voltex.

Au moins une heure plus tard je reçois un message : « on est devant, j’attends au RDC.

-J’arrive tout de suite ! Désolé je finissais une partie. Je me retourne et je vois Oto. Je me présente en japonais

-Bonjour ! C’est Juriku, enchanté de faire connaissance.

-Merci merci, enchanté. Je suis content de vous voir en vrai. Dsqdkqhdqjdq ?

-Pardon ? Pouvez-vous répétez s’il vous plait

-Vous attendiez depuis longtemps ? dit-il dans un anglais à la fois certain et hésitant.

-Depuis une heure mais je n’ai pas vu le temps passer.

-Dépêchons nous il pleut et la voiture va bloquer la circulation. Il m’invite à monter dans une voiture cubique toute jaune

-Juriku-kun enfin ! Je suis contente de te voir pour de vrai. Tout se passe bien ?

-A merveille, j’ai l’impression de m’être déjà adapté.

-Vous aimez les jeux-vidéo ?

-J’adore. En France il y’a très peu de bornes d’arcade, et quand il y’en a, elles sont chères et le choix n’est pas varié.

-Nani ? Oto explique ensuite en japonais ce que je viens de dire.

-It is good that you can have fun here, dit-elle avec un anglais hésitant.

-Vous aimez bien les sushis ?

-J’adore ça.

-On en a pour 5 minutes de voiture. »

Parole tenue, nous arrivons vite au sushi. Une fois sorti de la voiture, nous nous dépêchons pour ne pas prendre le déluge sous nos têtes.

Une fois rentré je suis assez impressionné. Le restaurant est gigantesque et les sièges sont bien alignés. Oto fait des manipulations sur une tablette, de laquelle il ressort un ticket, dont le numéro indique notre table. La serveuse nous accompagne malgré tout.

Une fois à table, yoyo est la première à parler « tu veux du thé ?

-Oui merci.

-C’est de la poudre matcha c’est bon ?

-J’adore ça

-Super ! Je suis assez impressionné car c’est souvent trop amer pour les étrangers. Parfois même les japonais n’aiment pas. »

Sur le coin de la table se trouve un robinet. Au dessus des verres. Elle saisit trois verres, et appuie sur le bouton qui verse de l’eau fumante. Yoyo rajoute la poudre et tourne avec une petite cuillère prise au préalable.

« Délicieux….

-On est au kaiten sushi. C’est un restaurant ou on commande et on se fait livrer à table ».

A ma droite se trouvait un double rail. Celui du bas tournait en boucle, il était possible de se servir du sushi de son choix. Celui du haut s’active seulement sur commande.
Yoyo continue : « On est à Sushiro, c’est le meilleur de tous. On aime bien ouvrir le repas avec des tempuras, tu en veux ? C’est au poulpe.

-Avec plaisir merci.

-dhqsdkshqdqdjql ?
-Pouvez-vous répéter s’il vous plait….

-Qu’est-ce que vous étudiez ?

-La politique et l’histoire. Je suis venu en tant qu’étudiant comme vous le savez.

-Oui tu n’es pas le seul, tu sais on a reçu tellement d’étudiants internationaux par le passé. C’est un peu un de nos rituels de venir ici, c’est une expérience typique. Beaucoup d’entre vous ne veulent pas manger de sashimi(poisson cru), dans ce genre de restaurant on peut prendre des ramens, des frites, des takoyaki, de la friture, vous aimez ça généralement, dit-elle avec son anglais maladroit. Les tempura arrivent.

-Tiens. Ajoutez le jus de citron par-dessus c’est meilleur.

-Oishii….je voulais quand même parler quelques mots de japonais.

-Pour les sushis vous mangez tout ?

-Euh oui

-Montre à Juriku tout ce qu’il y’a. »

Oto me file la tablette et le choix est énorme ! Il y’a facilement une cinquantaines de sushis avec des choix délirants, certains trucs font très américains, genre les sushi à base de viande et de sauce ! Moi qui m’imaginait que ce genre d’inepties n’avait pas atteint le Japon, je vois que la déviance provient de la maison-mère. Il y’a une dizaine de poissons différents avec une infini de déclinaisons. Je termine en rendant la tablette : « Tout me semble bon, faites-moi découvrir s’il vous plait. »

J’entends le couple discuter dans un japonais qui m’est inatteignable. Les doigts d’Oto frappent la tablette avec frénésie, il commande vite et bien.

La famille commence à me poser des questions un peu plus personnelles. Au gré des discussions je sens que Yoyo et Oto sont moins hésitants, moins timide presque, plus engageant. Nous avions instaurés une sorte de pudeur dans nos interactions, qui se dissipent très légèrement.

Ma mémoire me fait un peu défaut sur le contenu des discussions, ainsi donc je préfère vous retranscrire mon ressenti qu’inventer des répliques.
Nos discussions sont interrompues quand une dizaines d’assiette de sushi parviennent à nous. Il y’en a deux par assiettes, à 80centime par plat ! On ne m’a pas menti quand on disait que c’était bon prix.

Oto me donne des assiettes et en gardes quelques-unes pour lui et sa femme. Quelques fois, il partageait et me rajoutait un sushi. Il dit « on va très souvent dans ce genre de restaurant ensemble et à chaque fois qu’on commande, on partage toujours les assiettes en deux, un chacun. Ne soyez pas gêné, mangez. »

C’est toutefois un peu gêné que je continue de manger. Tout est succulent et je goûte un tas de sushis complètement nouveau pour moi. Oto et Yoyo continuent de discuter en japonais dans leur coin. Je vois les deux continuer à commander. Lorsque les nouvelles assiettes arrivent, elles sont pour moi.
« Mange Juriku-kun, nous en avons eu assez. Regarde celui-ci c’est notre préféré. »

Devant moi se trouve de la seiche crue, sur une petite feuille et du riz. Le goût est excellent, il allie une fraicheur similaire à la menthe et des saveurs nouvelles assez douces. C’est la première fois que je mange du sashimi de seiche et la texture est nouvelle. Elle donne l’impression de mâcher un chewing-gum, qui serait plutôt long et élastique.

De leur côté, Yoyo et Oto sont ravi de voir que je passe ma meilleure vie dans ce resto. L’ambiance est particulièrement sereine et j’ai l’impression d’être immergé dans ma bulle. Je n’interrompt pas le couple dans leur discussion, mais je suis heureux que ces deux personnes m’ont offert leur temps et un repas, par plaisir de partager ce qu’ils aiment. Malgré la distance entre nous, lorsque je les regardais, en face de moi, je me demandais si ce n’était pas comme ma famille japonaise.

Les assiettes s’empilent et mon ventre se rempli, or la famille continue de commander. Moi qui a tendance à mangers vers 19h30, je me pète le bide depuis 17h50. Yoyo continue : « tiens c’est de la soupe miso, mais celle-ci a plein d’algues, c’est bon pour la santé, healthy healthy ».

Hélas c’était la goutte d’eau faisant déborder le vase. Je n’ai pas pu finir, je ne peux plus rien avaler. Dans un moment d’hésitation, je dis à la famille que je n’ai plus faim.

Je les vois entrain de rigoler et doucement sourire. Oto appuie ensuite sur un bouton pour appeler une serveuse, qui procède au calcul de l’addition en fonction des assiettes sur les tables. Je veux payer mais ce brave Oto refuse, limite vexé, et paie pour moi.

Partie I/Chapitre 5 : la première journée 4/4

Nous revenons dans la voiture et me voici à l’arrière penseur sur le repas que je viens de prendre. Lorsqu’on démarre, Oto m’interrompt dans mes réflexions et souhaite régler juste quelques détails techniques à propos de la route prise, pour être sûr de me déposer au bon endroit. La famille veut me ramener directement en voiture, à l’entrée du dortoir !

Lorsqu’Oto et Yoyo reviennent à leur discussion, j’ai un petit temps d’introspection pour moi. Fatigué de ma journée, extrêmement riche à mon échelle, le dîner monopolise mes pensées. Je viens de me rendre compte, mais c’est la première fois que je faisais expérience d’une telle invitation. J’y pense, mais avant cette rencontre, nous n’avions passé qu’une heure ensemble sur un appel visio. Aucun protocole ne les forçait à m’inviter, l’université japonaise n’a plus rien à voir avec cela. Non, j’ai juste fait expérience d’un acte d’hospitalité, généreux et sincère, de la part de personnes qui veulent faire découvrir une culture qu’ils aiment. Pour moi, nous étions encore inconnu, et il me parait inconcevable que des inconnus fassent preuve d’une belle charité. Je veux dire, même le chemin est assuré par leur soin….Leur générosité me donne le vertige.

Nous finissons par arriver au dortoir. Avant de descendre : « excusez-moi, vous pouvez attendre deux minutes ? Je n’ai pas pensé qu’on se verrait aujourd’hui, du coup j’aimerais vous donner vos souvenirs maintenant.

-Des souvenirs ? Il ne fallait pas Juriku-kun.

-Merci beaucoup, on attends la. »

Je remonte les cinq étages d’escaliers en vitesse et je trouve sans difficulté les cadeaux, que j’ai posé sur un espace dédié.

Je remonte dans la voiture et je procède à la distribution. Il est temps à mon tour de partager, c’est dans le meilleur des japonais que je procède : « Alors alors….hmm ça c’est de la confiture style français, c’est très très très bon !

« Eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeh arigatou !

-Chocolat.

- Eeeeeh trop bien, arigatou !

-Des gâteaux français.

-Arigatou, arigatoune !

-Encore du chocolat.

-Arigatouneeee !

-Ah ça c’est du savon. J’avais oublié de vous dire à la dernière minute j’ai pris un savon de Marseille.

-Trop bien arigatou !

-Hmm ah la, Tour Eiffel ! Je n’avais pas précisé aussi, mais quand je suis parti faire du change à Paris j’en ai profité pour acheter des portes clés Tour Eiffel avec un petit chat noir dessus, et des magnet. Et des bonbons. »

Yoyo et Oto répètent encore leur sentiment. L’on me dira que c’est très forcé et protocolaire raconté comme je l’ai fait, mais non. En fait, le couple était extrêmement surpris, et ne s’attendait pas à voir autant de cadeaux défiler sous leurs yeux éveillés. Sous le choc de la surprise, ils étaient heureux et presque émus. Presque déstabilisé, ils n’ont pas eu d’autre choix que de me répéter merci en boucle. C’est en écrivant que je réalise leur bonheur sur cet instant.

La soirée se termine sous de bons auspices. C’est seulement le premier jour, et pourtant, il était d’une richesse. Mais c’est la rencontre avec la famille qui m’a marqué au fil rouge, et encore aujourd’hui j’en garde un souvenir ému et nostalgique.

Voilà ma première expérience avec l’hospitalité. Et bon Dieu je ne suis pas ready à ce stade de mon séjour. Je n’avais aucune idée du nombre de rencontres que j’allais faire avec la famille, et à quel point ces expériences allaient joncher mon séjour tout le long.

C'est tout pour ce chapitre, je pense avoir atteint un type de forme qui convient parfaitement pour décrire une certaine journée "type" que je peux avoir sur ce séjour. Je compte sur vos retours pour savoir ce que vous aimez/détestez (bon le mot est fort) car je risque d'écrire une bonne partie des chapitres, d'exploration, de voyages et d'errances dans ce format, sachant que ça a occupé une énorme partie de mon séjour

Dans la soirée je lâche des photos ! J'ai longuement hésité à les mettre dans le texte mais ça casserait l'immersion un peu, en mode vous faites un effort d'imagination et j'écris d'une certaine façon, puis la photo est juste la....au moins vous pouvez lire en étant immergé ET vous avez des photos ensuite, c'est le meilleur compromis.

Bon les kheys toutes les photos sont trop lourdes mais j'ai celle du Mont Fuji et c'est celle que je voulais le plus montrer


C'est vraiment apparu de nul part et c'était hallucinant à voir cette grande montagne qui sort de nul part.

La bouffe est passée aussi

Le 18 septembre 2022 à 21:27:00 :
Continue comme ça pour l'instant khey, tu décris bien ce côté "aficionado qui découvre une culture étrangère", dans les risitas de voyages ce qui plait le plus en général c'est le côté relation humaine + découverte et pour l'instant ces éléments sont présents dans le tien (bon les histoires de gonzesses aussi forcément mais tu as dit qu'il n'y'en aurait pas beaucoup).

Merci khey c'est motivant !
Pour le côté relation humaine c'est de loin les meilleurs souvenirs de mon voyage et j'ai bougé un peu partout. Seulement comme les chapitre sont longs, qu'ils prennent du temps à s'écrire, que j'ai moi même pas le temps d'écrire, et qu'on est au tout début du séjour faudra attendre un peu avant des véritables rencontres éphémères

Le 19 septembre 2022 à 02:26:21 :
Toujours aussi passionnant

Merci khey c'est super motivant ! Sachant qu'on est au tout début et c'est justement le moins intéressant pour l'instant

Le 19 septembre 2022 à 11:20:29 :
Merci khey tu viens d'occuper un moment d'ennui entre deux de mes cours
Tu t'améliores sur l'écriture je trouve ça de plus en plus plaisant à lire

Au plaisir kheyou, ça m'est déjà arrivé d'écrire un paragraphe ou deux sur ces temps morts parfois

Le 19 septembre 2022 à 16:20:28 :
suite ce soir ou ddb

DDB la prochaine suite arrivera pas avant quelques jours

Le 19 septembre 2022 à 18:03:03 :

Le 19 septembre 2022 à 16:20:28 :
suite ce soir ou ddb

DDB la prochaine suite arrivera pas avant quelques jours

by boosting

Le 20 septembre 2022 à 23:19:15 :
Salut mon kheyou ! Merci pour la dédicace ça fait plaisir Je viens de finir le chap 4, continue d'écrire comme ça je suis cela attentivement

Merci khey t'imagines pas comment ça me fait plaisir de te voir lecteur ici ! Y'a le chapitre 5 juste en haut

Pour l'instant on va dire vendredi pour le 6