[Risitas] Comment six mois au Japon m'ont changé
Je résume: désespéré affectif qui a rencontré une japonaise lambda et ça lui a redonné de l'énergie.
Récit de merde dont le changement de vie n'a rien avoir avec le voyage.
Le 14 septembre 2022 à 13:51:40 :
Je résume: désespéré affectif qui a rencontré une japonaise lambda et ça lui a redonné de l'énergie.Récit de merde dont le changement de vie n'a rien avoir avec le voyage.
Not ready
Le 14 septembre 2022 à 13:51:40 :
Je résume: désespéré affectif qui a rencontré une japonaise lambda et ça lui a redonné de l'énergie.Récit de merde dont le changement de vie n'a rien avoir avec le voyage.
Merci, j'avais vraiment la flemme et je sentais le traquenard arriver
Sans le savoir, j’ai rencontré les deux personnes qui vont complètement bouleverser mon voyage au Japon, et m’ouvrir un tel éventail d’opportunités que je n’aurais jamais cru possible avant mon départ. Mieux encore, je n’avais pas conscience que je les verrais enfin trois semaines après l’appel….
PROLOGUE FIN
Ce teasing !
Il est agréable de te lire, cela faisait longtemps qu'un Risitas ne m'avait interpellé. Souvent ceux traitants des voyages sont emplis de drôles de rencontres, l'angle sous lequel tu abordes ton voyage est intéressant hâte de voir la fin
J'écris la sweet de façon fractionné sur mes temps libre du jour, ça sera dispo ce soir
Le 15 septembre 2022 à 14:10:15 :
Up pour mon vrai khey Je lis ça dès que je peux mon frère
Le 15 septembre 2022 à 14:28:40 :
Sans le savoir, j’ai rencontré les deux personnes qui vont complètement bouleverser mon voyage au Japon, et m’ouvrir un tel éventail d’opportunités que je n’aurais jamais cru possible avant mon départ. Mieux encore, je n’avais pas conscience que je les verrais enfin trois semaines après l’appel….
PROLOGUE FIN
Ce teasing !
Il est agréable de te lire, cela faisait longtemps qu'un Risitas ne m'avait interpellé. Souvent ceux traitants des voyages sont emplis de drôles de rencontres, l'angle sous lequel tu abordes ton voyage est intéressant hâte de voir la fin
J'espère ne pas te décevoir pour la sweet tu as compris où je voulais aller
Partie I/Chapitre IV : le grand départ 1/3
Début Mars, je me réveille et je vois un mail de l’université.
« Chers étudiants internationaux,
Le gouvernement japonais va prendre dans la semaine qui arrive des mesures de relaxation aux frontières. D’après les quelques informations que nous avons pu avoir, nous pensons qu’une entrée serait possible pour vous pour fin Mars. C’est pourquoi nous vous invitons déjà à prendre un billet d’avion, si et seulement si vous pouvez l’annuler et le décaler sans frais supplémentaires, ou exorbitants. Si vous pouvez remplir ces conditions, nous vous invitons à prendre un billet avant le 31 Mars.
Toutefois pour les plus aguerris d’entre vous sur le suivi de l’actualité, vous avez pu remarquer que des exceptions pour des catégories très spécifiques se sont multipliées dans le temps. Nous avons pu récolter leurs conditions de confinement, ci-joint vous trouverez une liste de pays verts, jaunes et rouges. Prenez connaissances des modalités de confinement à l’arrivée du territoire japonais.
En espérant vous accueillir très vite dans notre université.
Cordialement »
C’est dans une montée d’adrénaline que je fonce sur le site d’AirFrance et que j’achète un billet pour Haneda, daté au 25 Mars.
Je ne prends pas de retour, car j’anticipe de rester après le semestre au Japon pour voyager. Le prix pique, mon maigre porte monnaie encaisse difficilement ce 1200€, mais mes économies et bourses laissées de côté m’aident à acheter ce billet.
Deuxième question à régler : celle du confinement. Je vais faire bref, mais en France, si on est triple dosed au pfizer ou moderna, on échappe au confinement. Sachant que le confinement était de 7 jours, l’hôtel à ma charge, ce serait une énorme économie de temps et d’argent. Je pouvais écourter le confinement de 3 jours au prix d’un test pcr de plus de 150€. Sans hésitation, ma part golémique décide de prendre sa troisième dose. En fait j’arriverais avant les cours, donc c’est comme si j’étais en vacances dans le pays que j’ai toujours voulu visiter. Le rendez-vous se prends rapidement, et en l’espace d’un instant je passe dans les entrailles cosmiques de la golémitude.
Je n’ai plus qu’à attendre une semaine, je n’ai pas cours et j’ai day one Elden Ring. J’y passe parfois jusqu’à 10h par jour ! Ce jeu est excellent et m’a fait voyager comme jamais.
Je me sens inspiré de voir ce monde inconnu, remplis de mystères, que j’explore en suivant ma curiosité. La découverte me motive à aller plus loin. Je n’avais pas réalisé à quel point ma plongée dans les fictions a influencé ma façon de voir le voyage, et sans en avoir conscience sur l’instant, beaucoup de ces œuvres vont inspirer ma façon de voyager.
Une semaine plus tard, le moment fatidique arrive « Le Japon a enfin ouvert ses frontières ! », c’est avec une joie immense, mais anticipée, que je reçois enfin la confirmation tant attendue.
Toutefois une information m’interpelle, dans le message de l’université, il était écrit que je pouvais accéder au dortoir dès le 16 Mars. Les cours commencent le 6 Avril, ce qui me fait plus de deux semaines complètement LIBRE. Je regarde pour changer mon vol, je peux décaler au 18 Mars, arrivée à Narita, en rajoutant 300€….Mais qu’est-ce que représente 300€, pour toutes les aventures qui m’attendent ?
J’écoute mon intuition, je sens l’appel à l’aventure, et un souffle de liberté qui me dit d’y aller. C’est une occasion unique, de m’approcher vers une liberté dont j’ai toujours rêvé. J’aurais un toit pour dormir, des bourses pour me subvenir, je serais complètement immergé dans une bulle coupée du reste du monde. Mais par-dessus tout, je n’aurais pas besoin de réfléchir. Je n’aurais pas cette échéance qui tourne dans ma tête, cet exposé à préparer, ce rendez-vous à assurer. C’est un peu ça la liberté finalement, être dans des conditions matérielles et mentales, qui me permettent de faire ce que je veux, sans me soucier du lendemain, sans anticiper la négativité intérieure ; une forme de paix intérieure qui me donne le pouvoir d’agir, dépourvu d’inquiétudes….
Je passe sur les détails techniques et administratifs que je dois régler, mais les kheys, vous n’avez pas idée de la pile de documents que j’ai dû remplir et faire sur un court laps de temps. Pendant un moment, j’ai regretté cette bureaucratie française que je déteste tant
J’ai informé Arisa et la famille de mon arrivée : « Heureuse pour toi, mais je travaille beaucoup en ce moment. Quand j’ai un temps libre je te le dirais. »
« Nous sommes soulagés d’apprendre que vous pouvez enfin venir au Japon ! Malheureusement nous ne pouvons pas vous accueillir à l’aéroport. Dès le lendemain, on pourra s’organiser pour se voir. On se tiendra au courant. »
Je demande à Yao de ses nouvelles, celle avec qui j’ai discuté presque quotidiennement ces dernières semaines. J’étais content à l’idée de rencontrer une camarade de classe qui vient de l’autre bout du monde : « Alors tu peux t’envoler au Japon ?
-C’est compliqué pour moi en ce moment….puis bon la Chine en ce moment, c’est trop dur pour se déplacer à l’extérieur. Je suis obligé de passer par Hong-Kong, et j’en ai marre de tous les papiers que je dois faire la. Tu pars quand ?
-Sérieux ?? Mais tu pars hyper tôt hein ! J’ai demandé à mes camarades de classe, tout le monde arrive début Avril juste avant la rentrée.
-Je veux juste arriver le plus tôt possible histoire d’être tranquille. J’ai des mauvais souvenirs de ces ouvertures transformées en fermetures précipitées. Puis moi je suis la pour le voyage après tout, les études c’était seulement un prétexte pour avoir un logement et des bourses sur place qui vont faciliter ma vie.
-T’es riche toi pour venir aussi tôt hein ?
-Non je profite juste des aides de l’Etat français.
-Y’a pas ça en Chine, je pensais que c’est moi qui vivait sous un état communiste, mais j’ai bien l’impression que la France l’est beaucoup plus hahaha ! On se tient au courant moi j’ai des trucs à finir, prends soin de toi. »
J’avais bien envie de faire plaisir à ce beau petit monde que je rencontrerais sur place. Quoi de mieux que de ramener des cadeaux bien français ? J’admets que mes choix peuvent être contestable, mais du coup j’ai ramené du chocolat, des caramels, de la confiture de chataigne, des tagada et des Chamonix à l’orange.
Deux jours avant mon départ, je n’avais toujours pas de valise. Je décide d’aller au gros Cora du coin, dans la boutique d’un chinois qui vendait des grosses valises pour pas chère ! Ce que je peux vous dire, c’est qu’elle a été un excellent choix, malgré l’accueil froid du magasin.
Si je prends le temps de m’arrêter sur ce jour-ci, c’est parce qu’il est marqué par l’arrivée d’un personnage qui va profondément influencer le Risitas à sa manière.
Il faut savoir que dans les multiples mails que j’ai échangé avec l’université ces derniers jours, l’université m’a demandé si je voulais un tuteur ! Normalement Arisa avait ce rôle mais pour la nouvelle année scolaire (ça commence en Avril la-bas), l’université m’a proposé directement un tuteur avec qui je pourrais prendre contact. C’est deux jours avant mon départ, quand je suis à Cora, que je reçois un mail d’un certain Yuzuki
« Bonjour,
Je m’appelle Yuzuki, j’ai 20 ans et je suis étudiant d’économie en seconde année. J’ai été chargé d’être ton tuteur pour cette année, ça veut dire que je vais être la pour t’accompagner dans toutes les démarches administratives à l’arrivée sur le territoire japonais, notamment l’assurance et trop de trucs. Sachant que tout est en japonais et que je me débrouille en anglais, je serais une sorte d’interprète pour que tu puisses remplir tous ces papiers. Contacte moi quand tu connais ton arrivée, et une fois sur place on pourra aller au bureau.
Au plaisir de te voir,
Yuzuki ».
Un long mail que j’ai écourté, et par lequel je réponds « Bonjour, ravi de te rencontrer. Ajoute moi sur LINE et on discutera. »
Du coup à Cora je reçois un message de Yuzuki : « Salut ! J’aurais jamais cru que tu possèdes LINE, c’est trop bien ! Y’a que les japonais qui l’utilisent.
-C’est bien parce que seuls les japonais l’utilisent que j’ai décidé de l’installer….
-En même temps que l’autre étudiant thai que je tutore ! On pourra peut être se voir, mais on se redira. »
Il a l’air gentil. Alors que je me prenais un fuzetea j’ai eu l’idée d’amener du chocolat et de la confiture de lait à Yuzuki.
Le lendemain, veille du départ, je passe la journée sur Elden Ring comme si de rien n’était. J’ai au moins accompli l’un de mes objectifs, finir le jeu avant le départ !
Je prépare la valise le soir même, c’est une habitude avant les voyages. Je ne réalise toujours pas que je vais passer d’un extrême à un autre, notamment en termes de rythme de vie, d’hygiène de vie. Je me sens calme, comme si le lendemain était le même qu’hier. Il m’est encore aujourd’hui difficile d’expliquer ce ressenti. J’ai comme l’impression que deux émotions contraires intenses se sont neutralisés dans ma tête, avec d’un côté l’excitation, qui était si grande, mais de l’autre ma tête froide, préparée mentalement et légèrement pessimiste.
Partie I/Chapitre IV : le grand départ 2/3
Le lendemain, la route jusqu’à l’aéroport se passe sans encombres et les contrôles sont fluides, comme à mon habitude j’arrive avec beaucoup d’avance. Je ne me souviens plus si je pars de Roissy ou Orly, mais j’atterris à Narita. En cas de mauvaises surprises, j’ai pris le soin de faire une capture d’écran et c/c le mail de l’université qui m’indique toute la démarche à prendre pour me rendre au dortoir. Au programme des trains et un taxi.
A 11h je suis dans l’avion, mais ce dernier prends au moins 20 minutes de retard….
C’est la première fois que je vais faire un vol long courrier, avec la guerre en Ukraine et les détours que l’avion doit prendre, le vol va durer 12h30….
Dans ma tête je m’attendais à être soit dans un avion vide, un avion rempli d’étudiants et/ou de travailleurs, un avion rempli de japonais, ou un mélange de ces catégories.
Devinez quoi ?
….
Ce ne sont QUE des boomers !
Pourquoi j’ai une armée de boomers dans un vol pour Tokyo ?
J’entends souvent cette idée comme quoi les aéroports sont des hubs internationaux, ou l’on a l’impression de voyager avec un simple regard sur la population qui traverse ces longs couloirs blancs et impersonnels. De même, j’avais un peu cette idée comme quoi l’intérieur de l’avion donnerait déjà l’impression d’être arrivé dans le pays de destination. Je ne pouvais être dans une situation plus franchouillarde !
J’ai souvenir d’un couple japonais isolé avec un bébé. L’équipe de bord de l’avion, quand à elle, comprenait deux femmes japonaises.
J’ignore les annonces, et à peine installé je cherche déjà à me poser avec la tablette de mon siège. En me retournant, je suis content d’avoir ajouté la place pour mes jambes, les gens derrière moi ont l’air d’être complètement écrasé sur le siège d’en face. Moi j’étais au milieu de la rangée, situé du côté droit près d’une sortie de secours.
Un gros boomer s’assoit près de la fenêtre, avec une odeur légèrement âcre de sueur : « Bonjour.
Pas plus d’échanges que cela, j’espère quand même que personne ne viendra sur ma gauche, comme ça je laisserais une place au milieu, entre nous deux.
Au même instant : « Bonjour. Normalement je dois me faire surclasser mais j’attends de voir si c’est possible. Un truc à merder pendant la réservation je sais pas quoi, donc je suis la pour l’instant. »
Voilà qu’un vieux con aigri vient se poser à ma gauche. Je me retrouve presque écrasé entre deux types alors que je voulais être tranquille !
« Oui le surclassement, pour ce vol c’était trop tard quand j’ai réservé, mais quand je vais à Nouméa, je prends AU MINIMUM la place de secours. Mes jambes je peux plus.
-Oui moi c’est pareil hein. Les longs vols courrier si j’ai pas ma place c’est pas la peine.
-On est à côté des toilettes en plus, parce que mes vessies pour les vols…. »
« Attendez je vais voir si je peux me faire bouger avant le décollage. »
Quelques minutes passent et j’espère que le vieux ne reviendra pas.
« Bon je vais passer le vol avec vous ! Enchanté….
L’avion part enfin, aux coups de 11h40, et mes deux compagnons de voyage se révèlent plus amicaux qu’aux apparences. J’apprends qu’ils vont en Nouvelle-Calédonie pour voir leur famille.
Le vieux ronflait déjà, donc je discutais avec le type à ma droite : « ça vous embête pas que votre fille soit aussi loin ?
-Forcément mais avant elle habitait juste à l’autre bout de la France, et j’avais toujours une journée dédiée juste au voyage. Ici c’est mieux, y’a l’exotisme au moins. »
Il s’arrête quelques instants et continue : « c’est surtout mes petits enfants. Ma fille, elle est grande maintenant, elle n’a plus besoin de moi. Mais j’aimerais que ses enfants ait le meilleur papy possible et qu’on soit proche ! Idéalement je me déplace à chaque vacance ; mais avec ce covid j’essaie parfois de passer en télétravail pour leur rendre visite. Par contre le décalage horaire…. et vous alors, ?
-Je vais au Japon pour étudier.
-Ah c'est génial le Japon. Je ne suis jamais parti plus loin que Tokyo mais j'avais pour habitude de faire des escales de plusieurs jours avant le COVID. C'est vraiment un pays différent. Alors moi le truc qui m'a le plus frappé c'est les poteaux électriques de partout, mais vraiment PARTOUT. Quand on y pense ils sont dans tous les anime pourtant !
Nous sommes interrompu par l’annonce de bord à propos des repas qui vont être distribués imminemment. Au bout de quelques minutes, les repas sont sur nos plateaux. Je demande alors, ayant horreur des repas qualité self : « ils sont comment les repas en général sur les vols AirFrance ?
-Ah c’est parmi les meilleurs repas de compagnie aérienne ! On dirait un repas d’hôpital mais je vous assure que ce n’est pas mauvais.
-On est pas à plaindre chez AirFrance ».
C’est sur ces mots que je commence à manger, un repas pas apetissant et plutôt bon.
Lorsqu’on mangeait, une des hôtesses de l’air japonaise passait dans notre rang pour proposer des boissons. Dans un français absolument impeccable
« Jus, café, vin, eau, ou thé japonais Monsieur ?
-Le thé bien sûr, s’il vous plait
-Le vin, bien rouge j’espère ohoh »
C’est en profitant de l’amertume du thé que je sors mon ordinateur, aucun film ne m’intéressant sur la tablette.
Pendant un long moment, les deux boomer ont discuté du livre, La fille de Napoléon, car l’un était entrain de le lire, et l’autre avait vu l’auteur en conférence. J’ignorais, plongé dans ma lecture de Jojolion.
Le vol avance et mes deux comparses sont silencieux. Désormais je traverse les fuseaux horaires.
Bien que la France était plongée dans les chaleurs de l’après-midi, la vue nulle par la fenêtre et les lumières éteintes de l’avion donnent la sensation d’être plongée dans la nuit. Voilà comment se résume mon vol :
-lecture de Jojolion pendant une trentaine de minutes
-visionnage d’un épisode de l’ancien anime Batman
-je me lève et je tape dans un des snacks à disposition
Sans le sentir la fatigue s’installe, je n’arrive pas à dormir. Je veux, mais ma volonté n’est pas assez forte pour me plonger dans le sommeil.
Le petit déjeuner est distribué et l’avion s’approche du Japon. Pendant que je mange je commence à me sentir affreusement mal. Les instants qui suivent cette collation vont être marquants pour moi. Je vois mon corps pris subitement de fourmillements sur tous mes bras, mes dents et mes jambes. Je commence à être victime de tremblements, de spasmes que je ne peux contrôler.
« DEMANDEZ DE L’AIDE S’IL VOUS PLAIT »
Le boomer à ma droite se lève aussi tôt et ramène le chef de l’équipe de bord.
« Monsieur, venez on va vous allonger et le médecin de bord va tout de suite vous voir. »
Des hôtesses m’aident à me déplacer vers un espace libre de l’avion. On m’y allonge et une femme se présente à moi
« Je suis médecin de bord, décrivez moi vos symptômes.
-Parasthésie subite des membres inférieurs et supérieurs. Des spasmes incontrôlés. »
Elle commence une osculation classique comme aurez fait n’importe quel médecin. Pendant ce temps, le chef de bord passe dans les rangs en passant le message suivant « si des médecins peuvent se mobiliser pour aider un jeune homme, nous seront très reconnaissants.
-nous sommes un couple de médecin, guidez nous s’il vous plait. »
Un jeune couple mixte se présente à moi.
« Bonjour Monsieur, nous sommes médecin, que pouvons-nous faire pour nous aider ? »
Je décris une nouvelle fois mes symptômes, et les deux jeunes docteurs procèdent à mon diagnostic.
« Bon tout semble indiquer à une carence en calcium. »
Sa femme vérifie mon pouls une dernière fois « Oui aucun doute possible.
-Bougez pas je ramène du lait et un yaourt.
-Lorsque vous manquez de calcium et que vous êtes placé dans une situation vécue comme fatigante, stressante, votre corps réponds de cette façon. C’est la première fois que ça vous arrive ?
-Oui.
-La première fois, non pas que ce genre d’épisode est voué à se répéter, mais les symptomes sont très impressionants. Face à cet inconnu dont on a tendance à surexagérer la gravité, l’état s’aggrave. Vous vous sentez comment la ?
-Mieux, beaucoup mieux maintenant, dis-je en terminant ce lait délivreur.
-On vous a rassuré c’est pour ça. Je vais rester à vos côtés jusqu’à la fin du voyage pour surveiller votre état de santé.
-Merci, répondis-je avec un léger sourire.
-Non je descends pour le Japon.
-Comment ça se fait ??? très étonné de ma réponse.
-Eh bien le Japon a enfin réouvert ses frontières pour les étudiants, donc je vais passer six mois en échange là-bas.
-C’est super ça, j’ai voyagé plein de fois avec ma femme la-bas avant d’avoir notre enfant, je pense que c’est ma destination touristique préférée. Mais du coup si vous descendiez à Nouméa je vous aurais accompagné pour faire des examens médicaux. Par conscience je vais faire une ordonnance et les médecins à Narita pourront vous examiner. »
Il retourne voir le chef de bord, et revient avec une tablette à mes côtés ou il prends des notes. Entretemps, sa femme m’a laissé pour retourner auprès de leur bébé. J’ai également pu entendre que le couple aurait une grosse réduction pour m’avoir aidé. Le médecin de bord a complètement disparu, quel charlatan !
Je ne vais pas m’étendre plus sur les discussions que j’ai eu ensuite avec ce valeureux médecin, mais je peux affirmer une chose : j’étais complètement guéri. Le simple fait de m’avoir rassuré et ensuite avoir bu beaucoup de lait a dissipé mes symptômes.
L’atterrissage arrive et le chef de bord revient près de moi « Monsieur, je vais vous installer devant, il est obligé d’être ceinturé pour l’atterrissage. J’en ai profité pour ramener une autre brique de lait.
-On ne se reverra plus mais finalement j’étais content de vous rencontrer. Passez une excellente année, elle sera merveilleuse, vous avez fait le meilleur choix possible.
Partie I/Chapitre IV : le grand départ 3/3
Le chef de bord m’installe à une place au devant de l’avion « on vous fera sortir avant tout le monde et Narita s’occupe de vous. C’était un plaisir de vous avoir sur ce vol, bon courage pour l’année qui vous attends. »
Je me sentais un peu escroc, on me voyait encore malade mais j’étais beaucoup mieux ! J’étais assis à côté d’un japonais très bronzé, en tong. Ma première remarque intérieure « oh lui est d’Okinawa ».
L’avion entame ses premières manœuvres, je m’imaginais voir le Mont Fuji mais j’ai vision seulement sur des champs verts à perte de vue, petite déception !
En sortant, je salue l’équipage qui a tenue sa promesse : me voilà sorti en premier ! Passé par les mailles du filet, j’évite le très long moment qui consiste à faire débarquer tout le monde.
Pour rappel on est dans une situation avec masque obligatoire, distanciation et ces mesures bien COVID, donc tout est fortement ralenti. Un groupe de japonaises contrôle mes papiers, et l’une d’entre d’elle me fait passer par un tas de couloir, avec un contrôle qui m’attends à la fin de chacun d’entre eux.
Je vais vous dire, j’ai vécu les douzes travaux d’Astérix. Sans abus de ma part, j’obtiens un papier, à un bureau, qui me le signe. Au comptoir suivant, on signe une nouvelle fois ma feuille, on m’en donne une autre qui est signée. Je répète l’opération plusieurs fois et je fini avec une pile de papier énorme.
J’arrive au moment fatidique : le test salivaire. Il devrait l’être, mais si négatif : à moi la LIBERTÉ dans tout le Japon.
Je procède au test et j’attends, j’attends 5 minutes, 10 minutes, 20 minutes, 30 minutes, 40 minutes, quand enfin on m’annonce libre !
Maintenant je dois sortir de l’aéroport, et je passe par tout un dédale de couloirs vides, une petite excursion dans les backrooms imprévue qui ravit le fan d’espace liminal que je suis.
Je récupère ma carte SIM et je descends dans les sous-sol de l’aéroport pour rejoindre la gare. Les instructions de l’université sont tellement détaillées que je n’ai aucun mal à trouver le bon quai. Attendant le train, je décide de tester un de ces fameux distributeur. Mon choix se porte sur un « royal milk tea », je goûte et……je ne sais pas quoi dire ? C’est une saveur que je ne connais absolument pas. Déconcerté, je me force un peu à finir.
Je monte dans le train qui traverse les grandes étendues vertes pendant une quarantaine de minutes la campagne japonaise. J’écoute mon groupe préféré, Lamp, en profitant du retour d’internet sur mon téléphone. Je cherche encore le dépaysement car ces grandes étendues vertes et les quelques maisons perdues m’évoquent la campagne française.
J’arrive enfin dans la ville et je prends mon deuxième train. Cette fois-ci il y’a beaucoup plus de monde, mais je me fonds dans la masse, j’étais déjà au courant de tous les comportements qu’il faut adopter dans le train ici. Je cherche encore cette claque, et ce dépaysement, car même si je suis entrain de réaliser progressivement que je me trouve à l’autre bout de la terre, je ne ressens aucun choc culturel : en fait rien ne me surprends.
Puisqu’il commence à tarder et que mon ventre grouille, je décide d’acheter des onigiri(boulette de riz fourrée) au premier konbini que je vois, ces fameuses superettes 24/7.
Descendu du train, je dois faire les 4 derniers km. L’université a préconisé l’usage d’un taxi mais je me refuse à payer aussi cher pour une destination si proche. Je cherche sur google maps, super il y’a un bus pour y aller, qui a comme terminus l’université, aucun risque de se planter.
Seulement je n’avais aucune idée de quelle station prendre. Prenant mon courage à deux mains, je demande à un homme lambda qui n’a pas l’air occupé : « Daigaku basu no eki doko he ikimasuka ? », bref j’ai demandé où était le bus de façon approximative, l’homme sourit et m’y ramène.
Je monte dans le bus. Ici on monte à l’arrière et on paie à la fin en fonction du nombre de stations parcourues. Je commence à sérieusement fatiguer. Puis je réfléchis, la façon dont on prends le bus, l’attitude en train et à la gare, les poteaux électrique, les voitures carrées, les distributeurs, les konbini, ma carte de transport déjà prête….tout ça, plus que me surprendre, m’évoquait une sorte de familiarité. J’étais finalement trop préparé. Aujourd’hui je pense m’être gâché le plaisir de la découverte, mais pour un pays aussi distinct que le Japon, je préférais être venu après m’être gavé de témoignages et articles pour préparer son discours.
J’arrive finalement à l’université et je dois marcher encore 400m avec ma valise pour obtenir mes clés. Je ne l’avais pas chargé, elle était grosse mais assez vide sur l’instant, j’avais déjà anticipé tout ce que je pourrais ramener.
Une fois sur place, une vieille m’accueille et me donne enfin mes clés, sous forme d’une carte avec trous. J’arrive dans ma chambre, un grand t2 très neuf et hyper bien équipé. Il faut savoir que c’est une colocation à trois mais mes deux colocataires ne seront pas présents avant une dizaine de jours. Je suis satisfait d’avoir un appartement aussi confortable, équipé et neuf.
Je m’installe dans ma chambre, il ne me faudra que 10 minutes pour tout ranger. Je me pose sur mon bureaux et mange mes 4 onigiri. C’est plutôt bon ! L’un est au thon mayo, l’autre au saumon grillé, celui-ci est meilleur, je préfère son goût plus salé. L’amertume de l’algue est contrebalancée par le goût neutre du riz.
Je m’assois sur mon lit et je me dis « je vais me poser cinq minutes pour récupérer, après c’est parti pour explorer les environs. » Il est 17h et je m’allonge,
sans m’en rendre compte me voilà plongé dans le monde des rêves.
Données du topic
- Auteur
- Jhruken
- Date de création
- 11 septembre 2022 à 17:38:36
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