[CRAQUAGE] Pédocriminalité, j'ai besoin de parler
SuppriméLe 28 juin 2022 à 18:49:32 :
Le 28 juin 2022 à 18:13:57 :
Le 28 juin 2022 à 17:39:36 :
Le 28 juin 2022 à 16:06:17 :
Le 28 juin 2022 à 16:03:16 :
Le 28 juin 2022 à 14:44:45 :
Le 28 juin 2022 à 13:35:56 :
Le 28 juin 2022 à 10:24:14 :
Le 28 juin 2022 à 10:03:37 :
Le 27 juin 2022 à 23:27:45 :
Le 27 juin 2022 à 23:22:02 :
Le 26 juin 2022 à 22:39:29 :
Le 26 juin 2022 à 22:07:20 :
Le 26 juin 2022 à 22:06:24 :
Pas de question, on s'est déjà parlé auparavant et t'avais déjà parlé vite fait de ton passé sans rentrer dans les détails mais j'avais déjà plus-ou-moins compris, et j'ai pas de choses à te dire ou à te conseiller, si ce n'est que j'espère que ça ira mieux avec le temps.Nonobstant je viens de finir ma P1 et je pars en dentaire, j'espère être un dentiste stylé et j'espère que ça sera pas trop dur.
N'hésite pas si tu as des questions, selon ta fac je pourrai te filer des tuyaux ou te mettre en contact avec des étudiants
J'ai demandé à une P2 en dentaire et elle m'a dit qu'on passe notre apprentissage à Université Paris Cité
Apparemment l'université est pas ouf, mais ça sera toujours mieux que l'UPEC
En ce moment je passe mon stage de post-P1 : juste pour savoir, on est d'accord que le stage dépend de plein de choses nan ?
Parce que perso je suis dans un hôpital assez tranquille, je suis de l'aprèm (13H45-20H) en rééducation ostéo-articulaire et y'a pas grand chose à faireNonobstant je note, je te dirais si j'ai d'autres questions
Effectivement le stage dépend de plein de facteurs, et c'est un peu la roulette russe.
Alors désolé je connais très mal les facs parisiennes mais n'hésite pas si tu as d'autres questions !
Pas de problème, et puis en vrai le calme me va bien et je suis entouré de personnes sympas, donc je me plains pas trop.
(+ je peux dormir et pas me lever à 5H donc ça c'est cool )Plusieurs questions concernant le parcours :
- On commence les stages dès la première année ? (première année à partir de dentaire, du coup techniquement deuxième année mais t'as compris)
Stage infirmier, oui ! Nous on avait 2 mois de stage, perso j'étais en cardio.
Si tu parles de vacation hospitalière, elles n'arrivent qu'à l'externat donc en 4e année.
Si tu parles d'un stage libéral en cabinet, il n'est obligatoire qu'en sixième année et facultatif pour les précédentes, tu peux en faire un n'importe quand (chez nous en tout cas).
- C'est difficile comme études ?
Intellectuellement, non. D'un point de vue pression, charge de travail et stress relationnel quand tu n'y es pas naturellement doué, plutôt oui.
- Plus difficiles que la PASS ?
Je ne qualifierais pas ma P1 d'année la plus difficile. Ce n'est pas celle que j'ai le moins bien vécu en tout cas même si la charge de travail était importante.
- T'as du temps pour toi ou faut vraiment taffer beaucoup ?
Depuis la fin de ma cinquième année j'ai énormément de temps pour moi. L'emploi du temps est tendu en 3e et en 5e année, le reste est vraiment tranquille.
- La vie étudiante c'est une bonne idée ? Je suis un 0 tout célestin anxieux social mais j'arrive à faire le mec un peu ouvert en faisant l'acting (même si je me chie dessus IRL, genre littéralement en plus je suis obligé de prendre du lopéramide nofake. )
C'est comme tu le sens. Y a zéro obligation et de toute façon peut être que tu évolueras au fil des années à ce niveau. Perso ça m'a énormément aidé à dépasser mon anxiété.
- Faut acheter son propre matériel ? On s'entraîne sur des mannequins au début ?
Nous (mais ça varie selon la fac et les années) on avait 3k à mettre sur la table pour une mallette qui allait nous servir toute la préclinique. Autant te dire que c'est remboursé en un mois de remplacement.
Oui les premières années se font en travaillant sur des mannequins ou des dents extraites.- Et la pratique commence direct (genre on s'entraîne réellement dès la première année ou c'est full cours théoriques classiques ?
Y a des TPs dès l'entrée à la fac. Nous on en avait une quinzaine d'heures par semaine (moi encore plus puisque j'étais vraiment très mauvais manuellement parlant).
Je réponds avec plaisir t'inquiète.
Cimer khey
Le côté manuel je me posais la question justement
Tu dis que t'étais mauvais, mais c'est dur nan ?
C'était pas simple mais j'étais clairement l'un des moins bons de la promo. J'avais d'autres atouts mais manuellement j'étais à la rue.
J'avoue que j'appréhende un peu
J'admets m'être pris de gros coups de pression de la part des profs qui ont parfois eu tendance à m'humilier publiquement.
Je pense que je me débrouille pas mal avec mes mains, mais bon le stress de faire ça sur une personne vivante nan ? :sueur:
Oui j'étais très stressé au début.
Et pour les stages infirmiers c'est similaire à celui de la post-P1 ?
C'est ça que j'appelle le stage infirmier, c'est celui que tu fais en post P1.
+ Le stage libéral c'est rare que des personnes le fassent avant la sixième année nan ?
Quasiment tout le monde fait un stage d'observation avant la sixième année dans un cabinet. Moi j'en avais pas fait mais on devait être que deux ou trois dans ce cas.
Parce que faut un peu d'expérience et de connaissances avant de le faire nan ?
Pas pour observer ! En sixième année tu as un vrai rôle actif mais avant tu ne fais qu'observer (sauf accord avec ton praticien mais c'est borderline niveau de la loi).
Sinon cimer khey tu me chauffes
Hâte de faire des trucs avec mes mains, les cahiers commencent à me saouler
Tu vas voir c'est une forme d'intellect différente qui est sollicitée et c'est pas désagréable.
Cimer pour les réponses chef
Ah donc je vois, je suis en train de faire mon stage post-P1 là, y'en aura d'autre similaires plus tard ou ça sera de l'observation dans un cabinet libéral/ hôpital ?
Non, rien de similaire chez nous. Juste des vacations d'une demi journée dans des services d'urgence tête et cou ou aupres de patients handicapés / en état végétatif pour faire des soins dentaire.
Stylé de ouf.
Cimer chef
De rien.
A toi ensuite de trouver ce qui te fait vibrer dans la discipline.Perso -> projet éco+ mais j'ai un projet de casa + j'aimerais construire ou commander mon propre orgue à vent et apprendre cet instrument donc je pense taffer beaucoup pour pouvoir acheter la place puis après travailler un peu moins pour pouvoir me concentrer dessus.
Force à toi khey
C'est chouette khey. J'espère que ça se concrétisera.
Cimer
Amelo, je voulais dire par rapport à l'EMDR que tu "ne connais pas", en fait, que tu ne l'avais peut-être pas expérimenté... Et que c'est peut-être ça qui te faisait peur.
Oui, je comprends ta peur que tes souvenirs remontent ainsi, mais en fait, l'EMDR sert à changer la gestion des émotions. Donc tu auras ces souvenirs, toujours, mais ils se cicatriseront peu à peu. En principe, si ça marche...
En fait, tu sais sans doute tout ça mais tu as des doutes sur l'efficacité de l'EMDR pour toi, c'est ça? Et tu penses que ça te ferait encore plus souffrir pour un résultat nul?
Mais quand on se retrouve la bouche ouverte face au dentiste qui fait la piqûre anesthésiante dans la gencive, on souffre beaucoup, peu de temps, pour après ne plus souffrir du tout, non? (c'est mon souvenir un peu lointain du dentiste - j'ai la chance de n'avoir eu quasiment plus jamais besoin d'y aller, depuis l'âge adulte...)
Sinon, aujourd'hui, tes patients adultes n'ont pas trop hurlé?
Bon, plus sérieusement : un soir comme ça, après n'avoir eu que des patients adultes, te sens-tu vraiment mieux qu'après une journée avec des patients enfants?
Et par exemple dans la rue ou ailleurs, quand tu entends un enfant qui hurle, est-ce-que ça te fait souffrir systématiquement, en faisant remonter ces souvenirs? Je ne parle pas de la douleur aux tympans...
https://www.ifemdr.fr/y-a-t-il-des-contre-indications-a-lemdr/
Le 28 juin 2022 à 23:40:40 :
Amelo, je voulais dire par rapport à l'EMDR que tu "ne connais pas", en fait, que tu ne l'avais peut-être pas expérimenté... Et que c'est peut-être ça qui te faisait peur.
Oui, je comprends ta peur que tes souvenirs remontent ainsi, mais en fait, l'EMDR sert à changer la gestion des émotions. Donc tu auras ces souvenirs, toujours, mais ils se cicatriseront peu à peu. En principe, si ça marche...
En fait, tu sais sans doute tout ça mais tu as des doutes sur l'efficacité de l'EMDR pour toi, c'est ça? Et tu penses que ça te ferait encore plus souffrir pour un résultat nul?
Mais quand on se retrouve la bouche ouverte face au dentiste qui fait la piqûre anesthésiante dans la gencive, on souffre beaucoup, peu de temps, pour après ne plus souffrir du tout, non? (c'est mon souvenir un peu lointain du dentiste - j'ai la chance de n'avoir eu quasiment plus jamais besoin d'y aller, depuis l'âge adulte...)Sinon, aujourd'hui, tes patients adultes n'ont pas trop hurlé?
Bon, plus sérieusement : un soir comme ça, après n'avoir eu que des patients adultes, te sens-tu vraiment mieux qu'après une journée avec des patients enfants?
Et par exemple dans la rue ou ailleurs, quand tu entends un enfant qui hurle, est-ce-que ça te fait souffrir systématiquement, en faisant remonter ces souvenirs? Je ne parle pas de la douleur aux tympans...
Mes patients adultes n'ont pas trop hurlé et même s'ils l'avaient fait je ne me sens pas aussi fragile face aux protestations des adultes car elles n'éveillent pas de souvenir en moi
Je ne me sens pas mieux après une journée avec des adultes car le travail en lui-même m'intéresse moins. Tout simplement.
Le 28 juin 2022 à 23:53:49 :
Sur les contre-indications à l'EMDR - tu as peut-être déjà lu ça :
https://www.ifemdr.fr/y-a-t-il-des-contre-indications-a-lemdr/
Merci beaucoup
Le 29 juin 2022 à 00:37:07 :
Le 28 juin 2022 à 23:53:49 :
Sur les contre-indications à l'EMDR - tu as peut-être déjà lu ça :
https://www.ifemdr.fr/y-a-t-il-des-contre-indications-a-lemdr/Merci beaucoup
Je t'en prie... J'ai trouvé ça en quelques secondes.
Le 24 avril 2022 à 20:50:39 :
Salut les gars,Je sais, c’est pas le moment idéal pour poster un topic de ce genre avec tous les esprits du forum mis en étuve par les élections. Mais je vais le faire quand même, on verra bien si ça mord.
J’ai été victime de pédocriminalité à l’âge de 8 ou 9 ans. J’ai souffert d’une grosse amnésie traumatique, si bien que certains détails sont flous, ouatés, comme censurés par mon cerveau qui ne voulait pas caner. J’ai eu la « chance » que ça ne m’arrive qu’une fois, mais c’était la fois de trop. Celle qui te bousille un gamin, déchire son sourire et ravage son innocence.
Je sais que je suis pas le seul dans cette situation. On est nombreux, et beaucoup ont vécu immensément pire que moi. Aujourd’hui, j’ai besoin de causer un peu. Je parle pas assez bien anglais pour m’épancher sur reddit (alors que r/adultsurvivors est aussi riche qu’il est glaçant en la matière) et j’ai pas forcément envie de me tourner sur des sites spécialisés francophones : l’ambiance me plaît pas trop. Donc je tente ici, on verra bien si ça marche.
Après l’abus, je suis passé par une énorme phase dépressive, bouffée par l’inquiétude et la sensation que je n’arriverai jamais à être autre chose qu’une proie, un jouet souillé à disposition du plaisir d’un autre. Je suis devenu un ado perclus d’angoisse qui n’avait pas la force de parler à qui que ce soit (et qui portera plus tard la culpabilité de n’avoir pas parlé assez tôt).
J’ai rencontré ma moitié, la personne qui partage encore ma vie, au lycée. Grâce à elle, j’ai pu en parler à mes parents, revivre un peu.
Après le bac, j’ai décroché ma PACES sans trop de galère, et j’ai terminé en dentaire parce que je me voyais pas du tout en médecine et que, faut l’avouer, je suis quand même un bon gros flemmard des familles. Initialement, ça ne partait pas d’un élan passionné, plus d’un compromis lucide.Après 5 ans d’études, pourtant, j’ai découvert ma vocation. J’ai décidé d’être dentiste pédiatrique. Parce que ça, ça me plaisait vraiment. Si le trauma m’a beaucoup arraché, il m’a aussi donné, dans une moindre mesure. Il m’a offert une sensibilité, une patience et une empathie à l’égard des enfants supérieures à la moyenne. Et je chéris ces qualités-là autant que je hais les séquelles laissées par l’abus.
Bref. Je termine mes études, et je me retrouve à soigner des gosses. J’aime profondément ce que je fais : je ne me suis jamais senti aussi utile. Je me sens compétent, à ma place, et c’est la première fois que je me sens doué, sans complexe.
Mais y a un truc qui coince, et je me hais pour ça. C’est ces foutus flash-back, ces foutus signaux d’alarmes que mon corps m’envoie quand quelque chose me replonge dans l’abus.Je suis dentiste pour enfants, alors forcément : mon job c’est d’avoir affaire à des gosses qui hurlent et d’autres qui ne se laissent pas faire. C’est aussi se trouver face à des petits qui ont mal à s’en rendre malade, et d’autres maltraités, qui portent sur leur tronche toute la violence que déchaînent contre eux leurs parents.
Je dois gérer des gamins qui beuglent ou qui sanglotent, des gamins qui supplient d’arrêter (même si je fais tous les efforts imaginables, au mépris de toute rentabilité, pour travailler sur mes patients SANS douleur), d’autres qui saignent, d’autres qui se débattent.
Et putain, ça me bute. Parce que ces cris et ces larmes me tirent en arrière comme un élastique trop tendu, et ça me replonge dans des souvenirs dégueulasses. Mon inconscient associe mon travail à une agression. J’en peux plus de voir la tête de mon agresseur quand un gamin phobique hurle avant même que j’aie fait quoi que ce soit. J’en peux plus de ces sensations que mon corps me renvoie comme s’il vivait la chose à nouveau.
Ça me rend DINGUE que ce taré de p*dophile ait bousillé jusqu’à ma vocation. Que SA déviance, que SA pulsion, me vole mon calme et ma logique alors que je demande qu’à bosser sereinement.
Devant mes petits patients, je reste de marbre et je soigne avec la rigueur et le professionnalisme que je leur dois. Mais au fond de moi, c’est comme si on allumait l’enfer tout entier.
Je me demande si ça finira pas par me détruire et putain, les kheys, ça me fait trop mal. C'est le seul métier dans lequel je me projette et je me vois pas heureux autrement
Merci d’avoir lu, n’hésitez pas à partager vos expériences si vous en avez sur ces sujets difficiles.
J'ai aucune solution mais bonne chance khey, ça doit vraiment pas être évident à vivre au quotidien
Le 29 juin 2022 à 07:22:14 :
Le 24 avril 2022 à 20:50:39 :
Salut les gars,Je sais, c’est pas le moment idéal pour poster un topic de ce genre avec tous les esprits du forum mis en étuve par les élections. Mais je vais le faire quand même, on verra bien si ça mord.
J’ai été victime de pédocriminalité à l’âge de 8 ou 9 ans. J’ai souffert d’une grosse amnésie traumatique, si bien que certains détails sont flous, ouatés, comme censurés par mon cerveau qui ne voulait pas caner. J’ai eu la « chance » que ça ne m’arrive qu’une fois, mais c’était la fois de trop. Celle qui te bousille un gamin, déchire son sourire et ravage son innocence.
Je sais que je suis pas le seul dans cette situation. On est nombreux, et beaucoup ont vécu immensément pire que moi. Aujourd’hui, j’ai besoin de causer un peu. Je parle pas assez bien anglais pour m’épancher sur reddit (alors que r/adultsurvivors est aussi riche qu’il est glaçant en la matière) et j’ai pas forcément envie de me tourner sur des sites spécialisés francophones : l’ambiance me plaît pas trop. Donc je tente ici, on verra bien si ça marche.
Après l’abus, je suis passé par une énorme phase dépressive, bouffée par l’inquiétude et la sensation que je n’arriverai jamais à être autre chose qu’une proie, un jouet souillé à disposition du plaisir d’un autre. Je suis devenu un ado perclus d’angoisse qui n’avait pas la force de parler à qui que ce soit (et qui portera plus tard la culpabilité de n’avoir pas parlé assez tôt).
J’ai rencontré ma moitié, la personne qui partage encore ma vie, au lycée. Grâce à elle, j’ai pu en parler à mes parents, revivre un peu.
Après le bac, j’ai décroché ma PACES sans trop de galère, et j’ai terminé en dentaire parce que je me voyais pas du tout en médecine et que, faut l’avouer, je suis quand même un bon gros flemmard des familles. Initialement, ça ne partait pas d’un élan passionné, plus d’un compromis lucide.Après 5 ans d’études, pourtant, j’ai découvert ma vocation. J’ai décidé d’être dentiste pédiatrique. Parce que ça, ça me plaisait vraiment. Si le trauma m’a beaucoup arraché, il m’a aussi donné, dans une moindre mesure. Il m’a offert une sensibilité, une patience et une empathie à l’égard des enfants supérieures à la moyenne. Et je chéris ces qualités-là autant que je hais les séquelles laissées par l’abus.
Bref. Je termine mes études, et je me retrouve à soigner des gosses. J’aime profondément ce que je fais : je ne me suis jamais senti aussi utile. Je me sens compétent, à ma place, et c’est la première fois que je me sens doué, sans complexe.
Mais y a un truc qui coince, et je me hais pour ça. C’est ces foutus flash-back, ces foutus signaux d’alarmes que mon corps m’envoie quand quelque chose me replonge dans l’abus.Je suis dentiste pour enfants, alors forcément : mon job c’est d’avoir affaire à des gosses qui hurlent et d’autres qui ne se laissent pas faire. C’est aussi se trouver face à des petits qui ont mal à s’en rendre malade, et d’autres maltraités, qui portent sur leur tronche toute la violence que déchaînent contre eux leurs parents.
Je dois gérer des gamins qui beuglent ou qui sanglotent, des gamins qui supplient d’arrêter (même si je fais tous les efforts imaginables, au mépris de toute rentabilité, pour travailler sur mes patients SANS douleur), d’autres qui saignent, d’autres qui se débattent.
Et putain, ça me bute. Parce que ces cris et ces larmes me tirent en arrière comme un élastique trop tendu, et ça me replonge dans des souvenirs dégueulasses. Mon inconscient associe mon travail à une agression. J’en peux plus de voir la tête de mon agresseur quand un gamin phobique hurle avant même que j’aie fait quoi que ce soit. J’en peux plus de ces sensations que mon corps me renvoie comme s’il vivait la chose à nouveau.
Ça me rend DINGUE que ce taré de p*dophile ait bousillé jusqu’à ma vocation. Que SA déviance, que SA pulsion, me vole mon calme et ma logique alors que je demande qu’à bosser sereinement.
Devant mes petits patients, je reste de marbre et je soigne avec la rigueur et le professionnalisme que je leur dois. Mais au fond de moi, c’est comme si on allumait l’enfer tout entier.
Je me demande si ça finira pas par me détruire et putain, les kheys, ça me fait trop mal. C'est le seul métier dans lequel je me projette et je me vois pas heureux autrement
Merci d’avoir lu, n’hésitez pas à partager vos expériences si vous en avez sur ces sujets difficiles.
J'ai aucune solution mais bonne chance khey, ça doit vraiment pas être évident à vivre au quotidien
J'espère que ça va aller. Coup de mou aujourd'hui vis à vis de ça.
Le 28 juin 2022 à 10:27:59 :
Ce qui m'inquiète de plus en plus récemment, c'est l'insouciances des gosses et ados sur le net.
C'était déjà pas top à l'époque, mais maintenant j'ai l'impression qu'ils ne se rendent pas comptes du danger et dévoile de plus en plus leurs vies sur le net, les mettant dans la vue des prédateurs.
Quand j'ai commencer le net il y a environ 15-14 ans, ma mère me disait très bien de faire très attention. J'ai l'impression que les parents maintenant ne font plus ça...
+1000
En plus, les enfants sont exposés de plus en plus tôt aux écrans et à l'internet. Je n'ai eu mon ordinateur personnel qu'en seconde, et c'était le cas de beaucoup d'ados à l'école. Avant ça, on devait rester 2h/jour grand max sur l'ordinateur principal dans le salon, à la vue de nos parents.
Là, j'ai l'impression de voir de plus en plus de parents coller une tablette/iphone à leur môme "pour l'occuper", "pour avoir la paix".
Non seulement, ça les rend plus exposés à des prédateurs, mais en plus, ça peut créer des addictions (au net, à des jeux en ligne...), tout en réduisant les contacts plus "humains" (avoir le nez sur son écran au lieu de discuter à table, etc...).
Le 29 juin 2022 à 18:00:53 :
Le 29 juin 2022 à 07:22:14 :
Le 24 avril 2022 à 20:50:39 :
Salut les gars,Je sais, c’est pas le moment idéal pour poster un topic de ce genre avec tous les esprits du forum mis en étuve par les élections. Mais je vais le faire quand même, on verra bien si ça mord.
J’ai été victime de pédocriminalité à l’âge de 8 ou 9 ans. J’ai souffert d’une grosse amnésie traumatique, si bien que certains détails sont flous, ouatés, comme censurés par mon cerveau qui ne voulait pas caner. J’ai eu la « chance » que ça ne m’arrive qu’une fois, mais c’était la fois de trop. Celle qui te bousille un gamin, déchire son sourire et ravage son innocence.
Je sais que je suis pas le seul dans cette situation. On est nombreux, et beaucoup ont vécu immensément pire que moi. Aujourd’hui, j’ai besoin de causer un peu. Je parle pas assez bien anglais pour m’épancher sur reddit (alors que r/adultsurvivors est aussi riche qu’il est glaçant en la matière) et j’ai pas forcément envie de me tourner sur des sites spécialisés francophones : l’ambiance me plaît pas trop. Donc je tente ici, on verra bien si ça marche.
Après l’abus, je suis passé par une énorme phase dépressive, bouffée par l’inquiétude et la sensation que je n’arriverai jamais à être autre chose qu’une proie, un jouet souillé à disposition du plaisir d’un autre. Je suis devenu un ado perclus d’angoisse qui n’avait pas la force de parler à qui que ce soit (et qui portera plus tard la culpabilité de n’avoir pas parlé assez tôt).
J’ai rencontré ma moitié, la personne qui partage encore ma vie, au lycée. Grâce à elle, j’ai pu en parler à mes parents, revivre un peu.
Après le bac, j’ai décroché ma PACES sans trop de galère, et j’ai terminé en dentaire parce que je me voyais pas du tout en médecine et que, faut l’avouer, je suis quand même un bon gros flemmard des familles. Initialement, ça ne partait pas d’un élan passionné, plus d’un compromis lucide.Après 5 ans d’études, pourtant, j’ai découvert ma vocation. J’ai décidé d’être dentiste pédiatrique. Parce que ça, ça me plaisait vraiment. Si le trauma m’a beaucoup arraché, il m’a aussi donné, dans une moindre mesure. Il m’a offert une sensibilité, une patience et une empathie à l’égard des enfants supérieures à la moyenne. Et je chéris ces qualités-là autant que je hais les séquelles laissées par l’abus.
Bref. Je termine mes études, et je me retrouve à soigner des gosses. J’aime profondément ce que je fais : je ne me suis jamais senti aussi utile. Je me sens compétent, à ma place, et c’est la première fois que je me sens doué, sans complexe.
Mais y a un truc qui coince, et je me hais pour ça. C’est ces foutus flash-back, ces foutus signaux d’alarmes que mon corps m’envoie quand quelque chose me replonge dans l’abus.Je suis dentiste pour enfants, alors forcément : mon job c’est d’avoir affaire à des gosses qui hurlent et d’autres qui ne se laissent pas faire. C’est aussi se trouver face à des petits qui ont mal à s’en rendre malade, et d’autres maltraités, qui portent sur leur tronche toute la violence que déchaînent contre eux leurs parents.
Je dois gérer des gamins qui beuglent ou qui sanglotent, des gamins qui supplient d’arrêter (même si je fais tous les efforts imaginables, au mépris de toute rentabilité, pour travailler sur mes patients SANS douleur), d’autres qui saignent, d’autres qui se débattent.
Et putain, ça me bute. Parce que ces cris et ces larmes me tirent en arrière comme un élastique trop tendu, et ça me replonge dans des souvenirs dégueulasses. Mon inconscient associe mon travail à une agression. J’en peux plus de voir la tête de mon agresseur quand un gamin phobique hurle avant même que j’aie fait quoi que ce soit. J’en peux plus de ces sensations que mon corps me renvoie comme s’il vivait la chose à nouveau.
Ça me rend DINGUE que ce taré de p*dophile ait bousillé jusqu’à ma vocation. Que SA déviance, que SA pulsion, me vole mon calme et ma logique alors que je demande qu’à bosser sereinement.
Devant mes petits patients, je reste de marbre et je soigne avec la rigueur et le professionnalisme que je leur dois. Mais au fond de moi, c’est comme si on allumait l’enfer tout entier.
Je me demande si ça finira pas par me détruire et putain, les kheys, ça me fait trop mal. C'est le seul métier dans lequel je me projette et je me vois pas heureux autrement
Merci d’avoir lu, n’hésitez pas à partager vos expériences si vous en avez sur ces sujets difficiles.
J'ai aucune solution mais bonne chance khey, ça doit vraiment pas être évident à vivre au quotidien
J'espère que ça va aller. Coup de mou aujourd'hui vis à vis de ça.
Tu as eu de nouveaux flashbacks, kheyou?
Le 29 juin 2022 à 23:14:29 :
Le 29 juin 2022 à 18:00:53 :
Le 29 juin 2022 à 07:22:14 :
Le 24 avril 2022 à 20:50:39 :
Salut les gars,Je sais, c’est pas le moment idéal pour poster un topic de ce genre avec tous les esprits du forum mis en étuve par les élections. Mais je vais le faire quand même, on verra bien si ça mord.
J’ai été victime de pédocriminalité à l’âge de 8 ou 9 ans. J’ai souffert d’une grosse amnésie traumatique, si bien que certains détails sont flous, ouatés, comme censurés par mon cerveau qui ne voulait pas caner. J’ai eu la « chance » que ça ne m’arrive qu’une fois, mais c’était la fois de trop. Celle qui te bousille un gamin, déchire son sourire et ravage son innocence.
Je sais que je suis pas le seul dans cette situation. On est nombreux, et beaucoup ont vécu immensément pire que moi. Aujourd’hui, j’ai besoin de causer un peu. Je parle pas assez bien anglais pour m’épancher sur reddit (alors que r/adultsurvivors est aussi riche qu’il est glaçant en la matière) et j’ai pas forcément envie de me tourner sur des sites spécialisés francophones : l’ambiance me plaît pas trop. Donc je tente ici, on verra bien si ça marche.
Après l’abus, je suis passé par une énorme phase dépressive, bouffée par l’inquiétude et la sensation que je n’arriverai jamais à être autre chose qu’une proie, un jouet souillé à disposition du plaisir d’un autre. Je suis devenu un ado perclus d’angoisse qui n’avait pas la force de parler à qui que ce soit (et qui portera plus tard la culpabilité de n’avoir pas parlé assez tôt).
J’ai rencontré ma moitié, la personne qui partage encore ma vie, au lycée. Grâce à elle, j’ai pu en parler à mes parents, revivre un peu.
Après le bac, j’ai décroché ma PACES sans trop de galère, et j’ai terminé en dentaire parce que je me voyais pas du tout en médecine et que, faut l’avouer, je suis quand même un bon gros flemmard des familles. Initialement, ça ne partait pas d’un élan passionné, plus d’un compromis lucide.Après 5 ans d’études, pourtant, j’ai découvert ma vocation. J’ai décidé d’être dentiste pédiatrique. Parce que ça, ça me plaisait vraiment. Si le trauma m’a beaucoup arraché, il m’a aussi donné, dans une moindre mesure. Il m’a offert une sensibilité, une patience et une empathie à l’égard des enfants supérieures à la moyenne. Et je chéris ces qualités-là autant que je hais les séquelles laissées par l’abus.
Bref. Je termine mes études, et je me retrouve à soigner des gosses. J’aime profondément ce que je fais : je ne me suis jamais senti aussi utile. Je me sens compétent, à ma place, et c’est la première fois que je me sens doué, sans complexe.
Mais y a un truc qui coince, et je me hais pour ça. C’est ces foutus flash-back, ces foutus signaux d’alarmes que mon corps m’envoie quand quelque chose me replonge dans l’abus.Je suis dentiste pour enfants, alors forcément : mon job c’est d’avoir affaire à des gosses qui hurlent et d’autres qui ne se laissent pas faire. C’est aussi se trouver face à des petits qui ont mal à s’en rendre malade, et d’autres maltraités, qui portent sur leur tronche toute la violence que déchaînent contre eux leurs parents.
Je dois gérer des gamins qui beuglent ou qui sanglotent, des gamins qui supplient d’arrêter (même si je fais tous les efforts imaginables, au mépris de toute rentabilité, pour travailler sur mes patients SANS douleur), d’autres qui saignent, d’autres qui se débattent.
Et putain, ça me bute. Parce que ces cris et ces larmes me tirent en arrière comme un élastique trop tendu, et ça me replonge dans des souvenirs dégueulasses. Mon inconscient associe mon travail à une agression. J’en peux plus de voir la tête de mon agresseur quand un gamin phobique hurle avant même que j’aie fait quoi que ce soit. J’en peux plus de ces sensations que mon corps me renvoie comme s’il vivait la chose à nouveau.
Ça me rend DINGUE que ce taré de p*dophile ait bousillé jusqu’à ma vocation. Que SA déviance, que SA pulsion, me vole mon calme et ma logique alors que je demande qu’à bosser sereinement.
Devant mes petits patients, je reste de marbre et je soigne avec la rigueur et le professionnalisme que je leur dois. Mais au fond de moi, c’est comme si on allumait l’enfer tout entier.
Je me demande si ça finira pas par me détruire et putain, les kheys, ça me fait trop mal. C'est le seul métier dans lequel je me projette et je me vois pas heureux autrement
Merci d’avoir lu, n’hésitez pas à partager vos expériences si vous en avez sur ces sujets difficiles.
J'ai aucune solution mais bonne chance khey, ça doit vraiment pas être évident à vivre au quotidien
J'espère que ça va aller. Coup de mou aujourd'hui vis à vis de ça.
Tu as eu de nouveaux flashbacks, kheyou?
Non, mais j'ai vu dans mon planning un patient avec le même prénom que mon agresseur (relativement commun) et je redoute clairement d'avoir à le soigner. Parce que je me vois mal murmurer son prénom pour lui dire que ça va aller lors d'un soin, surtout qu'il est apparemment très anxieux.
J'y avais pas songé avant mais ça fait chier.
Le 29 juin 2022 à 23:12:26 :
Le 28 juin 2022 à 10:27:59 :
Ce qui m'inquiète de plus en plus récemment, c'est l'insouciances des gosses et ados sur le net.
C'était déjà pas top à l'époque, mais maintenant j'ai l'impression qu'ils ne se rendent pas comptes du danger et dévoile de plus en plus leurs vies sur le net, les mettant dans la vue des prédateurs.
Quand j'ai commencer le net il y a environ 15-14 ans, ma mère me disait très bien de faire très attention. J'ai l'impression que les parents maintenant ne font plus ça...+1000
En plus, les enfants sont exposés de plus en plus tôt aux écrans et à l'internet. Je n'ai eu mon ordinateur personnel qu'en seconde, et c'était le cas de beaucoup d'ados à l'école. Avant ça, on devait rester 2h/jour grand max sur l'ordinateur principal dans le salon, à la vue de nos parents.Là, j'ai l'impression de voir de plus en plus de parents coller une tablette/iphone à leur môme "pour l'occuper", "pour avoir la paix".
Non seulement, ça les rend plus exposés à des prédateurs, mais en plus, ça peut créer des addictions (au net, à des jeux en ligne...), tout en réduisant les contacts plus "humains" (avoir le nez sur son écran au lieu de discuter à table, etc...).
Tout à fait d'accord. Mais c'est un débat extrêmement complexe parce que faire de la prévention là-dessus, quand les adultes sont aussi accros (et je m'inclus dedans) aux écrans, c'est galère.
Le 29 juin 2022 à 23:42:22 :
Le 29 juin 2022 à 23:14:29 :
Le 29 juin 2022 à 18:00:53 :
Le 29 juin 2022 à 07:22:14 :
Le 24 avril 2022 à 20:50:39 :
Salut les gars,Je sais, c’est pas le moment idéal pour poster un topic de ce genre avec tous les esprits du forum mis en étuve par les élections. Mais je vais le faire quand même, on verra bien si ça mord.
J’ai été victime de pédocriminalité à l’âge de 8 ou 9 ans. J’ai souffert d’une grosse amnésie traumatique, si bien que certains détails sont flous, ouatés, comme censurés par mon cerveau qui ne voulait pas caner. J’ai eu la « chance » que ça ne m’arrive qu’une fois, mais c’était la fois de trop. Celle qui te bousille un gamin, déchire son sourire et ravage son innocence.
Je sais que je suis pas le seul dans cette situation. On est nombreux, et beaucoup ont vécu immensément pire que moi. Aujourd’hui, j’ai besoin de causer un peu. Je parle pas assez bien anglais pour m’épancher sur reddit (alors que r/adultsurvivors est aussi riche qu’il est glaçant en la matière) et j’ai pas forcément envie de me tourner sur des sites spécialisés francophones : l’ambiance me plaît pas trop. Donc je tente ici, on verra bien si ça marche.
Après l’abus, je suis passé par une énorme phase dépressive, bouffée par l’inquiétude et la sensation que je n’arriverai jamais à être autre chose qu’une proie, un jouet souillé à disposition du plaisir d’un autre. Je suis devenu un ado perclus d’angoisse qui n’avait pas la force de parler à qui que ce soit (et qui portera plus tard la culpabilité de n’avoir pas parlé assez tôt).
J’ai rencontré ma moitié, la personne qui partage encore ma vie, au lycée. Grâce à elle, j’ai pu en parler à mes parents, revivre un peu.
Après le bac, j’ai décroché ma PACES sans trop de galère, et j’ai terminé en dentaire parce que je me voyais pas du tout en médecine et que, faut l’avouer, je suis quand même un bon gros flemmard des familles. Initialement, ça ne partait pas d’un élan passionné, plus d’un compromis lucide.Après 5 ans d’études, pourtant, j’ai découvert ma vocation. J’ai décidé d’être dentiste pédiatrique. Parce que ça, ça me plaisait vraiment. Si le trauma m’a beaucoup arraché, il m’a aussi donné, dans une moindre mesure. Il m’a offert une sensibilité, une patience et une empathie à l’égard des enfants supérieures à la moyenne. Et je chéris ces qualités-là autant que je hais les séquelles laissées par l’abus.
Bref. Je termine mes études, et je me retrouve à soigner des gosses. J’aime profondément ce que je fais : je ne me suis jamais senti aussi utile. Je me sens compétent, à ma place, et c’est la première fois que je me sens doué, sans complexe.
Mais y a un truc qui coince, et je me hais pour ça. C’est ces foutus flash-back, ces foutus signaux d’alarmes que mon corps m’envoie quand quelque chose me replonge dans l’abus.Je suis dentiste pour enfants, alors forcément : mon job c’est d’avoir affaire à des gosses qui hurlent et d’autres qui ne se laissent pas faire. C’est aussi se trouver face à des petits qui ont mal à s’en rendre malade, et d’autres maltraités, qui portent sur leur tronche toute la violence que déchaînent contre eux leurs parents.
Je dois gérer des gamins qui beuglent ou qui sanglotent, des gamins qui supplient d’arrêter (même si je fais tous les efforts imaginables, au mépris de toute rentabilité, pour travailler sur mes patients SANS douleur), d’autres qui saignent, d’autres qui se débattent.
Et putain, ça me bute. Parce que ces cris et ces larmes me tirent en arrière comme un élastique trop tendu, et ça me replonge dans des souvenirs dégueulasses. Mon inconscient associe mon travail à une agression. J’en peux plus de voir la tête de mon agresseur quand un gamin phobique hurle avant même que j’aie fait quoi que ce soit. J’en peux plus de ces sensations que mon corps me renvoie comme s’il vivait la chose à nouveau.
Ça me rend DINGUE que ce taré de p*dophile ait bousillé jusqu’à ma vocation. Que SA déviance, que SA pulsion, me vole mon calme et ma logique alors que je demande qu’à bosser sereinement.
Devant mes petits patients, je reste de marbre et je soigne avec la rigueur et le professionnalisme que je leur dois. Mais au fond de moi, c’est comme si on allumait l’enfer tout entier.
Je me demande si ça finira pas par me détruire et putain, les kheys, ça me fait trop mal. C'est le seul métier dans lequel je me projette et je me vois pas heureux autrement
Merci d’avoir lu, n’hésitez pas à partager vos expériences si vous en avez sur ces sujets difficiles.
J'ai aucune solution mais bonne chance khey, ça doit vraiment pas être évident à vivre au quotidien
J'espère que ça va aller. Coup de mou aujourd'hui vis à vis de ça.
Tu as eu de nouveaux flashbacks, kheyou?
Non, mais j'ai vu dans mon planning un patient avec le même prénom que mon agresseur (relativement commun) et je redoute clairement d'avoir à le soigner. Parce que je me vois mal murmurer son prénom pour lui dire que ça va aller lors d'un soin, surtout qu'il est apparemment très anxieux.
J'y avais pas songé avant mais ça fait chier.
Quand l'angoisse monte (ou quand t'as des crises) inspire bien lentement et profondément par le ventre et les poumons, en les remplissant bien, puis expire tout, d'un coup par la bouche. Relâche tout. Fais comme si tu inspirais de la fraîcheur et que tu expirais toutes les tensions et la négativité en toi. A faire avec le dos bien droit, assis ou allongé, de préférence les yeux fermés.
Quand je suis harcelé de pensées négatives, qui nuisent parfois à ma pratique de la méditation, je respire comme ça 2-3 fois et bon sang, ça fait un bien fou! C'est comme si on m'enlevait un poids.
Tu pourrais même le faire avec ton patient s'il est trop anxieux.
Le 30 juin 2022 à 00:14:09 :
Le 29 juin 2022 à 23:42:22 :
Le 29 juin 2022 à 23:14:29 :
Le 29 juin 2022 à 18:00:53 :
Le 29 juin 2022 à 07:22:14 :
Le 24 avril 2022 à 20:50:39 :
Salut les gars,Je sais, c’est pas le moment idéal pour poster un topic de ce genre avec tous les esprits du forum mis en étuve par les élections. Mais je vais le faire quand même, on verra bien si ça mord.
J’ai été victime de pédocriminalité à l’âge de 8 ou 9 ans. J’ai souffert d’une grosse amnésie traumatique, si bien que certains détails sont flous, ouatés, comme censurés par mon cerveau qui ne voulait pas caner. J’ai eu la « chance » que ça ne m’arrive qu’une fois, mais c’était la fois de trop. Celle qui te bousille un gamin, déchire son sourire et ravage son innocence.
Je sais que je suis pas le seul dans cette situation. On est nombreux, et beaucoup ont vécu immensément pire que moi. Aujourd’hui, j’ai besoin de causer un peu. Je parle pas assez bien anglais pour m’épancher sur reddit (alors que r/adultsurvivors est aussi riche qu’il est glaçant en la matière) et j’ai pas forcément envie de me tourner sur des sites spécialisés francophones : l’ambiance me plaît pas trop. Donc je tente ici, on verra bien si ça marche.
Après l’abus, je suis passé par une énorme phase dépressive, bouffée par l’inquiétude et la sensation que je n’arriverai jamais à être autre chose qu’une proie, un jouet souillé à disposition du plaisir d’un autre. Je suis devenu un ado perclus d’angoisse qui n’avait pas la force de parler à qui que ce soit (et qui portera plus tard la culpabilité de n’avoir pas parlé assez tôt).
J’ai rencontré ma moitié, la personne qui partage encore ma vie, au lycée. Grâce à elle, j’ai pu en parler à mes parents, revivre un peu.
Après le bac, j’ai décroché ma PACES sans trop de galère, et j’ai terminé en dentaire parce que je me voyais pas du tout en médecine et que, faut l’avouer, je suis quand même un bon gros flemmard des familles. Initialement, ça ne partait pas d’un élan passionné, plus d’un compromis lucide.Après 5 ans d’études, pourtant, j’ai découvert ma vocation. J’ai décidé d’être dentiste pédiatrique. Parce que ça, ça me plaisait vraiment. Si le trauma m’a beaucoup arraché, il m’a aussi donné, dans une moindre mesure. Il m’a offert une sensibilité, une patience et une empathie à l’égard des enfants supérieures à la moyenne. Et je chéris ces qualités-là autant que je hais les séquelles laissées par l’abus.
Bref. Je termine mes études, et je me retrouve à soigner des gosses. J’aime profondément ce que je fais : je ne me suis jamais senti aussi utile. Je me sens compétent, à ma place, et c’est la première fois que je me sens doué, sans complexe.
Mais y a un truc qui coince, et je me hais pour ça. C’est ces foutus flash-back, ces foutus signaux d’alarmes que mon corps m’envoie quand quelque chose me replonge dans l’abus.Je suis dentiste pour enfants, alors forcément : mon job c’est d’avoir affaire à des gosses qui hurlent et d’autres qui ne se laissent pas faire. C’est aussi se trouver face à des petits qui ont mal à s’en rendre malade, et d’autres maltraités, qui portent sur leur tronche toute la violence que déchaînent contre eux leurs parents.
Je dois gérer des gamins qui beuglent ou qui sanglotent, des gamins qui supplient d’arrêter (même si je fais tous les efforts imaginables, au mépris de toute rentabilité, pour travailler sur mes patients SANS douleur), d’autres qui saignent, d’autres qui se débattent.
Et putain, ça me bute. Parce que ces cris et ces larmes me tirent en arrière comme un élastique trop tendu, et ça me replonge dans des souvenirs dégueulasses. Mon inconscient associe mon travail à une agression. J’en peux plus de voir la tête de mon agresseur quand un gamin phobique hurle avant même que j’aie fait quoi que ce soit. J’en peux plus de ces sensations que mon corps me renvoie comme s’il vivait la chose à nouveau.
Ça me rend DINGUE que ce taré de p*dophile ait bousillé jusqu’à ma vocation. Que SA déviance, que SA pulsion, me vole mon calme et ma logique alors que je demande qu’à bosser sereinement.
Devant mes petits patients, je reste de marbre et je soigne avec la rigueur et le professionnalisme que je leur dois. Mais au fond de moi, c’est comme si on allumait l’enfer tout entier.
Je me demande si ça finira pas par me détruire et putain, les kheys, ça me fait trop mal. C'est le seul métier dans lequel je me projette et je me vois pas heureux autrement
Merci d’avoir lu, n’hésitez pas à partager vos expériences si vous en avez sur ces sujets difficiles.
J'ai aucune solution mais bonne chance khey, ça doit vraiment pas être évident à vivre au quotidien
J'espère que ça va aller. Coup de mou aujourd'hui vis à vis de ça.
Tu as eu de nouveaux flashbacks, kheyou?
Non, mais j'ai vu dans mon planning un patient avec le même prénom que mon agresseur (relativement commun) et je redoute clairement d'avoir à le soigner. Parce que je me vois mal murmurer son prénom pour lui dire que ça va aller lors d'un soin, surtout qu'il est apparemment très anxieux.
J'y avais pas songé avant mais ça fait chier.
Quand l'angoisse monte (ou quand t'as des crises) inspire bien lentement et profondément par le ventre et les poumons, en les remplissant bien, puis expire tout, d'un coup par la bouche. Relâche tout. Fais comme si tu inspirais de la fraîcheur et que tu expirais toutes les tensions et la négativité en toi. A faire avec le dos bien droit, assis ou allongé, de préférence les yeux fermés.
Quand je suis harcelé de pensées négatives, qui nuisent parfois à ma pratique de la méditation, je respire comme ça 2-3 fois et bon sang, ça fait un bien fou! C'est comme si on m'enlevait un poids.
Tu pourrais même le faire avec ton patient s'il est trop anxieux.
Je le fais déjà avec mes patients
Compliqué de trouver le temps et le moyen de le faire pour soi quand on travaille avec un phobique qui hurle, mais je vais essayer.
Le 30 juin 2022 à 10:32:28 :
Le 30 juin 2022 à 00:14:09 :
Le 29 juin 2022 à 23:42:22 :
Le 29 juin 2022 à 23:14:29 :
Le 29 juin 2022 à 18:00:53 :
Le 29 juin 2022 à 07:22:14 :
Le 24 avril 2022 à 20:50:39 :
Salut les gars,Je sais, c’est pas le moment idéal pour poster un topic de ce genre avec tous les esprits du forum mis en étuve par les élections. Mais je vais le faire quand même, on verra bien si ça mord.
J’ai été victime de pédocriminalité à l’âge de 8 ou 9 ans. J’ai souffert d’une grosse amnésie traumatique, si bien que certains détails sont flous, ouatés, comme censurés par mon cerveau qui ne voulait pas caner. J’ai eu la « chance » que ça ne m’arrive qu’une fois, mais c’était la fois de trop. Celle qui te bousille un gamin, déchire son sourire et ravage son innocence.
Je sais que je suis pas le seul dans cette situation. On est nombreux, et beaucoup ont vécu immensément pire que moi. Aujourd’hui, j’ai besoin de causer un peu. Je parle pas assez bien anglais pour m’épancher sur reddit (alors que r/adultsurvivors est aussi riche qu’il est glaçant en la matière) et j’ai pas forcément envie de me tourner sur des sites spécialisés francophones : l’ambiance me plaît pas trop. Donc je tente ici, on verra bien si ça marche.
Après l’abus, je suis passé par une énorme phase dépressive, bouffée par l’inquiétude et la sensation que je n’arriverai jamais à être autre chose qu’une proie, un jouet souillé à disposition du plaisir d’un autre. Je suis devenu un ado perclus d’angoisse qui n’avait pas la force de parler à qui que ce soit (et qui portera plus tard la culpabilité de n’avoir pas parlé assez tôt).
J’ai rencontré ma moitié, la personne qui partage encore ma vie, au lycée. Grâce à elle, j’ai pu en parler à mes parents, revivre un peu.
Après le bac, j’ai décroché ma PACES sans trop de galère, et j’ai terminé en dentaire parce que je me voyais pas du tout en médecine et que, faut l’avouer, je suis quand même un bon gros flemmard des familles. Initialement, ça ne partait pas d’un élan passionné, plus d’un compromis lucide.Après 5 ans d’études, pourtant, j’ai découvert ma vocation. J’ai décidé d’être dentiste pédiatrique. Parce que ça, ça me plaisait vraiment. Si le trauma m’a beaucoup arraché, il m’a aussi donné, dans une moindre mesure. Il m’a offert une sensibilité, une patience et une empathie à l’égard des enfants supérieures à la moyenne. Et je chéris ces qualités-là autant que je hais les séquelles laissées par l’abus.
Bref. Je termine mes études, et je me retrouve à soigner des gosses. J’aime profondément ce que je fais : je ne me suis jamais senti aussi utile. Je me sens compétent, à ma place, et c’est la première fois que je me sens doué, sans complexe.
Mais y a un truc qui coince, et je me hais pour ça. C’est ces foutus flash-back, ces foutus signaux d’alarmes que mon corps m’envoie quand quelque chose me replonge dans l’abus.Je suis dentiste pour enfants, alors forcément : mon job c’est d’avoir affaire à des gosses qui hurlent et d’autres qui ne se laissent pas faire. C’est aussi se trouver face à des petits qui ont mal à s’en rendre malade, et d’autres maltraités, qui portent sur leur tronche toute la violence que déchaînent contre eux leurs parents.
Je dois gérer des gamins qui beuglent ou qui sanglotent, des gamins qui supplient d’arrêter (même si je fais tous les efforts imaginables, au mépris de toute rentabilité, pour travailler sur mes patients SANS douleur), d’autres qui saignent, d’autres qui se débattent.
Et putain, ça me bute. Parce que ces cris et ces larmes me tirent en arrière comme un élastique trop tendu, et ça me replonge dans des souvenirs dégueulasses. Mon inconscient associe mon travail à une agression. J’en peux plus de voir la tête de mon agresseur quand un gamin phobique hurle avant même que j’aie fait quoi que ce soit. J’en peux plus de ces sensations que mon corps me renvoie comme s’il vivait la chose à nouveau.
Ça me rend DINGUE que ce taré de p*dophile ait bousillé jusqu’à ma vocation. Que SA déviance, que SA pulsion, me vole mon calme et ma logique alors que je demande qu’à bosser sereinement.
Devant mes petits patients, je reste de marbre et je soigne avec la rigueur et le professionnalisme que je leur dois. Mais au fond de moi, c’est comme si on allumait l’enfer tout entier.
Je me demande si ça finira pas par me détruire et putain, les kheys, ça me fait trop mal. C'est le seul métier dans lequel je me projette et je me vois pas heureux autrement
Merci d’avoir lu, n’hésitez pas à partager vos expériences si vous en avez sur ces sujets difficiles.
J'ai aucune solution mais bonne chance khey, ça doit vraiment pas être évident à vivre au quotidien
J'espère que ça va aller. Coup de mou aujourd'hui vis à vis de ça.
Tu as eu de nouveaux flashbacks, kheyou?
Non, mais j'ai vu dans mon planning un patient avec le même prénom que mon agresseur (relativement commun) et je redoute clairement d'avoir à le soigner. Parce que je me vois mal murmurer son prénom pour lui dire que ça va aller lors d'un soin, surtout qu'il est apparemment très anxieux.
J'y avais pas songé avant mais ça fait chier.
Quand l'angoisse monte (ou quand t'as des crises) inspire bien lentement et profondément par le ventre et les poumons, en les remplissant bien, puis expire tout, d'un coup par la bouche. Relâche tout. Fais comme si tu inspirais de la fraîcheur et que tu expirais toutes les tensions et la négativité en toi. A faire avec le dos bien droit, assis ou allongé, de préférence les yeux fermés.
Quand je suis harcelé de pensées négatives, qui nuisent parfois à ma pratique de la méditation, je respire comme ça 2-3 fois et bon sang, ça fait un bien fou! C'est comme si on m'enlevait un poids.
Tu pourrais même le faire avec ton patient s'il est trop anxieux.
Je le fais déjà avec mes patients
Compliqué de trouver le temps et le moyen de le faire pour soi quand on travaille avec un phobique qui hurle, mais je vais essayer.
Concernant ton patient avec le même prénom que ton agresseur, tu dis que c'est un prénom assez commun, ce qui veut dire que tu en croiseras certainement d'autres dans ta vie. C'est problématique. Peut-être devrais-tu t'entraîner à répéter ce prénom dès maintenant, de temps en temps, pour t'y faire.
Aussi, puisque ce prénom est plutôt commun, peut-être connais-tu d'autres personnes s'appelant ainsi, et que tu les apprécies? Pas forcément des gens que tu connais personnellement, mais peut-être des gens connus, des artistes ou des personnages de fiction, qui ont ce prénom et que tu aimes bien. Si c'est le cas, pense plutôt à eux (même si c'est plus facile à dire qu'à faire), essaie d'associer ce prénom à ces personnes-là plutôt qu'à lui.
Le 30 juin 2022 à 16:20:06 :
Le 30 juin 2022 à 10:32:28 :
Le 30 juin 2022 à 00:14:09 :
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Le 24 avril 2022 à 20:50:39 :
Salut les gars,Je sais, c’est pas le moment idéal pour poster un topic de ce genre avec tous les esprits du forum mis en étuve par les élections. Mais je vais le faire quand même, on verra bien si ça mord.
J’ai été victime de pédocriminalité à l’âge de 8 ou 9 ans. J’ai souffert d’une grosse amnésie traumatique, si bien que certains détails sont flous, ouatés, comme censurés par mon cerveau qui ne voulait pas caner. J’ai eu la « chance » que ça ne m’arrive qu’une fois, mais c’était la fois de trop. Celle qui te bousille un gamin, déchire son sourire et ravage son innocence.
Je sais que je suis pas le seul dans cette situation. On est nombreux, et beaucoup ont vécu immensément pire que moi. Aujourd’hui, j’ai besoin de causer un peu. Je parle pas assez bien anglais pour m’épancher sur reddit (alors que r/adultsurvivors est aussi riche qu’il est glaçant en la matière) et j’ai pas forcément envie de me tourner sur des sites spécialisés francophones : l’ambiance me plaît pas trop. Donc je tente ici, on verra bien si ça marche.
Après l’abus, je suis passé par une énorme phase dépressive, bouffée par l’inquiétude et la sensation que je n’arriverai jamais à être autre chose qu’une proie, un jouet souillé à disposition du plaisir d’un autre. Je suis devenu un ado perclus d’angoisse qui n’avait pas la force de parler à qui que ce soit (et qui portera plus tard la culpabilité de n’avoir pas parlé assez tôt).
J’ai rencontré ma moitié, la personne qui partage encore ma vie, au lycée. Grâce à elle, j’ai pu en parler à mes parents, revivre un peu.
Après le bac, j’ai décroché ma PACES sans trop de galère, et j’ai terminé en dentaire parce que je me voyais pas du tout en médecine et que, faut l’avouer, je suis quand même un bon gros flemmard des familles. Initialement, ça ne partait pas d’un élan passionné, plus d’un compromis lucide.Après 5 ans d’études, pourtant, j’ai découvert ma vocation. J’ai décidé d’être dentiste pédiatrique. Parce que ça, ça me plaisait vraiment. Si le trauma m’a beaucoup arraché, il m’a aussi donné, dans une moindre mesure. Il m’a offert une sensibilité, une patience et une empathie à l’égard des enfants supérieures à la moyenne. Et je chéris ces qualités-là autant que je hais les séquelles laissées par l’abus.
Bref. Je termine mes études, et je me retrouve à soigner des gosses. J’aime profondément ce que je fais : je ne me suis jamais senti aussi utile. Je me sens compétent, à ma place, et c’est la première fois que je me sens doué, sans complexe.
Mais y a un truc qui coince, et je me hais pour ça. C’est ces foutus flash-back, ces foutus signaux d’alarmes que mon corps m’envoie quand quelque chose me replonge dans l’abus.Je suis dentiste pour enfants, alors forcément : mon job c’est d’avoir affaire à des gosses qui hurlent et d’autres qui ne se laissent pas faire. C’est aussi se trouver face à des petits qui ont mal à s’en rendre malade, et d’autres maltraités, qui portent sur leur tronche toute la violence que déchaînent contre eux leurs parents.
Je dois gérer des gamins qui beuglent ou qui sanglotent, des gamins qui supplient d’arrêter (même si je fais tous les efforts imaginables, au mépris de toute rentabilité, pour travailler sur mes patients SANS douleur), d’autres qui saignent, d’autres qui se débattent.
Et putain, ça me bute. Parce que ces cris et ces larmes me tirent en arrière comme un élastique trop tendu, et ça me replonge dans des souvenirs dégueulasses. Mon inconscient associe mon travail à une agression. J’en peux plus de voir la tête de mon agresseur quand un gamin phobique hurle avant même que j’aie fait quoi que ce soit. J’en peux plus de ces sensations que mon corps me renvoie comme s’il vivait la chose à nouveau.
Ça me rend DINGUE que ce taré de p*dophile ait bousillé jusqu’à ma vocation. Que SA déviance, que SA pulsion, me vole mon calme et ma logique alors que je demande qu’à bosser sereinement.
Devant mes petits patients, je reste de marbre et je soigne avec la rigueur et le professionnalisme que je leur dois. Mais au fond de moi, c’est comme si on allumait l’enfer tout entier.
Je me demande si ça finira pas par me détruire et putain, les kheys, ça me fait trop mal. C'est le seul métier dans lequel je me projette et je me vois pas heureux autrement
Merci d’avoir lu, n’hésitez pas à partager vos expériences si vous en avez sur ces sujets difficiles.
J'ai aucune solution mais bonne chance khey, ça doit vraiment pas être évident à vivre au quotidien
J'espère que ça va aller. Coup de mou aujourd'hui vis à vis de ça.
Tu as eu de nouveaux flashbacks, kheyou?
Non, mais j'ai vu dans mon planning un patient avec le même prénom que mon agresseur (relativement commun) et je redoute clairement d'avoir à le soigner. Parce que je me vois mal murmurer son prénom pour lui dire que ça va aller lors d'un soin, surtout qu'il est apparemment très anxieux.
J'y avais pas songé avant mais ça fait chier.
Quand l'angoisse monte (ou quand t'as des crises) inspire bien lentement et profondément par le ventre et les poumons, en les remplissant bien, puis expire tout, d'un coup par la bouche. Relâche tout. Fais comme si tu inspirais de la fraîcheur et que tu expirais toutes les tensions et la négativité en toi. A faire avec le dos bien droit, assis ou allongé, de préférence les yeux fermés.
Quand je suis harcelé de pensées négatives, qui nuisent parfois à ma pratique de la méditation, je respire comme ça 2-3 fois et bon sang, ça fait un bien fou! C'est comme si on m'enlevait un poids.
Tu pourrais même le faire avec ton patient s'il est trop anxieux.
Je le fais déjà avec mes patients
Compliqué de trouver le temps et le moyen de le faire pour soi quand on travaille avec un phobique qui hurle, mais je vais essayer.
Concernant ton patient avec le même prénom que ton agresseur, tu dis que c'est un prénom assez commun, ce qui veut dire que tu en croiseras certainement d'autres dans ta vie. C'est problématique. Peut-être devrais-tu t'entraîner à répéter ce prénom dès maintenant, de temps en temps, pour t'y faire.
Aussi, puisque ce prénom est plutôt commun, peut-être connais-tu d'autres personnes s'appelant ainsi, et que tu les apprécies? Pas forcément des gens que tu connais personnellement, mais peut-être des gens connus, des artistes ou des personnages de fiction, qui ont ce prénom et que tu aimes bien. Si c'est le cas, pense plutôt à eux (même si c'est plus facile à dire qu'à faire), essaie d'associer ce prénom à ces personnes-là plutôt qu'à lui.
Je n'ai jamais eu d'ami ou de connaissance portant ce nom.
Je n'aurai pas de souci à prononcer son nom ou à soigner un enfant qui l'a. Mais je ne pourrai pas rassurer cet enfant, je ne pourrai pas lui dire que ça va aller comme je fais d'habitude et surtout je ne pourrai pas mener les soins à bien si ça se passe mal.
Ce n'est pas l'enfant que je jugerais : simplement je serai incapable de l'appeler par son prénom s'il venait à mal vivre les soins.
Le 02 juillet 2022 à 16:31:38 :
Ayaaa le cours pour apprendre à faire une contention pour les patients non-compliants. Pas demain la veille que je serai prêt.
C'est une habitude à prendre non ? On fait bien ça en psy.
Le 02 juillet 2022 à 16:31:38 :
Ayaaa le cours pour apprendre à faire une contention pour les patients non-compliants. Pas demain la veille que je serai prêt.
T'avais pas déjà fait ça pourtant, il y a quelques temps, au bloc opératoire? C'était écrit je sais plus où
En tout cas j'espère que ce congrès t'aidera, d'une façon ou d'une autre, kheyou
Données du topic
- Auteur
- Ameloblaste
- Date de création
- 24 avril 2022 à 20:50:39
- Date de suppression
- 9 septembre 2022 à 23:43:00
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