[CRAQUAGE] Pédocriminalité, j'ai besoin de parler
SuppriméLe 23 juin 2022 à 10:41:40 :
je pose une question qui pourra paraître déplacée ,voir choquante ,j'en suis désolé à l'avance si c'est le cas
Mais dans ton cas, de cet acte ultra violent , n'est il pas nait une motivation hors norme qui a consistée à te surpasser pour atteindre ce choix de vie qui consiste à 'aider' de jeunes enfants
Ce métier est il l'ultime défense ou une réponse inconsciente à ce que tu aurais voulu avoir aprés cet agression ,
une personne attentionnée qui puisse te guider ,te comprendre et t'aimer 'lumineusement" sans te juger
C'est possible.
De toute façon qu'on soit bien clairs, personne ne subit un abus sexuel pendant l'enfance et s'en sort indemne. Les cicatrices peuvent prendre des formes différentes et parfois, elles suintent en permanence un mal-être qui bousille la vie des victimes. Parfois, elles ont la correction de se montrer plus discrètes.
Je pense que c'est une lubie de vouloir ou d'espérer que l'abus ne fasse pas partie de toi. Tu grandis sur cet abus, tu te construis d'après cette peur et cette détresse.
Je pense - et c'est une conviction qui peut paraître plus choquante encore que ta question - qu'on est tous dans une mesure plus ou moins grande ce que l'agresseur a fait de nous. J'ai désespérément envie de faire du venin en moi un feu positif, qui me permette de m'arracher à ma condition de victime polluée par quelqu'un d'autre.
Alors oui, ma sensibilité pour la détresse des enfants vient sûrement de l'abus. C'en est peut-être une facette, mais je ne vois pas pourquoi je n'aurais pas le droit d'aimer cette facette (je ne dis pas que c'est ce que tu prétends). Elle est aussi réelle que d'autres aspects de ma personnalité, issus de mon terrain génétique ou d'autres morceaux de ma vie qui n'ont rien à voir avec l'abus.
Je pense sincèrement qu'il est vain de refuser les conséquences de l'abus ou de tenter de les oublier. Je crois en revanche qu'on peut faire de ces conséquences quelque chose de positif, même si c'est galère.
J'aime mon travail, j'aime le sourire de mes patients et j'aime les petites victoires qui se jouent dans mon cabinet. Pour moi, c'est l'essentiel. J'aimerais réussir à me concentrer sur ça, sur la façon dont l'abus me rend plus capable de créer ces victoires. Avec des patients handicapés, en fin de vie, en détresse sociale ou des petits gamins lambdas simplement transis de peur à l'idée d'aller chez le dentiste. Je les adore quasiment tous, ces loupiots.
Que ce soit un mécanisme de défense ou non, c'est sûrement ce que l'abus a fait de moi. Et je suis fier autant que soulagé que ça ait fait de moi un soignant lucide plutôt qu'une carcasse bouffée par sa rancoeur. J'ai été chanceux d'avoir été suffisamment peu abîmé pour trouver du sens là-dedans.
Le 23 juin 2022 à 10:39:29 :
Ah ! Courage et force à toi, j'espère que tu arriveras à surmonter tout ça
Ça va le faire, merci.
cela est vrai aussi
dans tous les cas ,je suis bluffé par ta capacité de 'luminosité' que je soulignais dans ma question peut être maladroitement
ton témoignage et ton courage sensibilise bien au delà des mots
Bravo
Le 23 juin 2022 à 10:59:21 :
"J'ai été chanceux d'avoir été suffisamment peu abîmé pour trouver du sens là-dedans."
cela est vrai aussi
dans tous les cas ,je suis bluffé par ta capacité de 'luminosité' que je soulignais dans ma question peut être maladroitement
ton témoignage et ton courage sensibilise bien au delà des mots
Bravo
Honnêtement, c'est gentil mais je mérite pas de félicitations. J'ai rien choisi dans ce qui s'est passé, ni l'agression elle-même, ni les armes que j'avais à l'époque pour y répondre.
Si je suis pas sous un pont ou en train de bouffer les pissenlits par la racine, c'est juste que j'ai eu l'incroyable veine d'avoir une famille aimante, et un agresseur qui a fait le choix de ne pas me ravager davantage.
Le 23 juin 2022 à 10:30:16 :
Le 23 juin 2022 à 10:25:57 :
Un topic qui, paradoxalement, fait du bien à lire. Non seulement du fait de la plume de l'auteur qui écrit de manière très agréable (c'est plutôt rare ici), mais aussi car il est porteur d'espoir. J'admire la résilience dont a fait preuve l'auteur, il a réussi à se reconstruire malgré le traumatisme et bien qu'il souffre de ptsd.J'espère que ton topic t'auras permis de te soulager et d'avancer davantage dans ta reconstruction !
Quant aux cris des enfants, il faudrait que tu arrives à te convaincre qu'il est absolument normal qu'un enfant soit apeuré et/ou ait mal lors d'une op dentaire. Et bien qu'il faille absolument tout faire pour atténuer les craintes de l'enfant et ses douleurs, tout ça n'a pas la même dimension symbolique à ses yeux. Les gestes que tu effectues sur l'enfant vont évidemment lui servir à aller mieux, à avoir une meilleure dentition ou autre. Tu ne leur laisseras évidemment pas un mauvais souvenir ou un traumatisme, tu n'es pas leur agresseur bien au contraire et il y a fort à parier que 10 minutes après leur sorti du cabinet tout est déjà oublié. Il faut que tu rationalises la réaction de l'enfant, elle est toute à fait normale, convaincs toi en !
Peut-être qu'une des solutions serait de dialoguer avec tes patients. Prendre 5 minutes pour leur expliquer que c'est pas si douloureux que ça, que c'est normal d'avoir un peu mal et d'avoir peur mais que c'est pour qu'il ait un beau sourire (je grossis les traits).
Enfin c'est bien sûr plus facile à dire qu'à faire, j'ai aussi un ptsd et je sais à quel point c'est difficile à combattre. Alors courage l'OP et j'espère que tu trouveras les réponses à tes questions
C'est très chouette, merci !
En général je prends toujours le temps d'expliquer aux parents et à l'enfant ce que je vais faire (sauf situation de handicap, d'incompréhension liée à un âge trop jeune ou d'urgence réelle) justement avec cette idée de créer un cadre qui soit un minimum serein.
On a eu pas mal de pages pour en parler, et c'est vrai que la piste de la rationalisation est l'une des principales. La difficulté étant que lorsque j'ai un "épisode" (je sais vraiment pas comment décrire ça) de retour en arrière, le rationnel ne sert plus à grand chose. Comme une phobie, je suppose, ton corps réagit sans que ton cerveau n'arrive à tirer sur les rênes. Il faudrait arriver à casser cette dimension instinctive, limite animale, ou arriver à la tempérer par des pensées rationnelles... mais pour l'instant c'est relou.
Oui c'est sûr quand tu subis le ptsd il y a aucune chance pour que tu réussisse à rationaliser la situation. Je parlais plus d'un travail à faire en amont, que tu te prépares à ce qui va arriver le plus possible. As-tu déjà essayé de voir des spécialistes en traumatisme etc ?
Ce qui m'a beaucoup aidé aussi c'est la philosophie, je ne peux que te recommander les Pensées pour moi-même de Marc-Aurèle. C'est du stoïcisme donc c'est radical, mais ça aide vraiment. J'espère que ce conseil te servira et si tu n'es pas un grand lecteur cet ouvrage se lit très facilement.
Le 23 juin 2022 à 11:16:09 :
Le 23 juin 2022 à 10:30:16 :
Le 23 juin 2022 à 10:25:57 :
Un topic qui, paradoxalement, fait du bien à lire. Non seulement du fait de la plume de l'auteur qui écrit de manière très agréable (c'est plutôt rare ici), mais aussi car il est porteur d'espoir. J'admire la résilience dont a fait preuve l'auteur, il a réussi à se reconstruire malgré le traumatisme et bien qu'il souffre de ptsd.J'espère que ton topic t'auras permis de te soulager et d'avancer davantage dans ta reconstruction !
Quant aux cris des enfants, il faudrait que tu arrives à te convaincre qu'il est absolument normal qu'un enfant soit apeuré et/ou ait mal lors d'une op dentaire. Et bien qu'il faille absolument tout faire pour atténuer les craintes de l'enfant et ses douleurs, tout ça n'a pas la même dimension symbolique à ses yeux. Les gestes que tu effectues sur l'enfant vont évidemment lui servir à aller mieux, à avoir une meilleure dentition ou autre. Tu ne leur laisseras évidemment pas un mauvais souvenir ou un traumatisme, tu n'es pas leur agresseur bien au contraire et il y a fort à parier que 10 minutes après leur sorti du cabinet tout est déjà oublié. Il faut que tu rationalises la réaction de l'enfant, elle est toute à fait normale, convaincs toi en !
Peut-être qu'une des solutions serait de dialoguer avec tes patients. Prendre 5 minutes pour leur expliquer que c'est pas si douloureux que ça, que c'est normal d'avoir un peu mal et d'avoir peur mais que c'est pour qu'il ait un beau sourire (je grossis les traits).
Enfin c'est bien sûr plus facile à dire qu'à faire, j'ai aussi un ptsd et je sais à quel point c'est difficile à combattre. Alors courage l'OP et j'espère que tu trouveras les réponses à tes questions
C'est très chouette, merci !
En général je prends toujours le temps d'expliquer aux parents et à l'enfant ce que je vais faire (sauf situation de handicap, d'incompréhension liée à un âge trop jeune ou d'urgence réelle) justement avec cette idée de créer un cadre qui soit un minimum serein.
On a eu pas mal de pages pour en parler, et c'est vrai que la piste de la rationalisation est l'une des principales. La difficulté étant que lorsque j'ai un "épisode" (je sais vraiment pas comment décrire ça) de retour en arrière, le rationnel ne sert plus à grand chose. Comme une phobie, je suppose, ton corps réagit sans que ton cerveau n'arrive à tirer sur les rênes. Il faudrait arriver à casser cette dimension instinctive, limite animale, ou arriver à la tempérer par des pensées rationnelles... mais pour l'instant c'est relou.
Oui c'est sûr quand tu subis le ptsd il y a aucune chance pour que tu réussisse à rationaliser la situation. Je parlais plus d'un travail à faire en amont, que tu te prépares à ce qui va arriver le plus possible. As-tu déjà essayé de voir des spécialistes en traumatisme etc ?
Ce qui m'a beaucoup aidé aussi c'est la philosophie, je ne peux que te recommander les Pensées pour moi-même de Marc-Aurèle. C'est du stoïcisme donc c'est radical, mais ça aide vraiment. J'espère que ce conseil te servira et si tu n'es pas un grand lecteur cet ouvrage se lit très facilement.
Moi aussi la philosophie ma énormément aider ! Après libre a toi de trouvé le courant qui t'inspire et t'aide la plus !
Le 23 juin 2022 à 11:16:09 :
Le 23 juin 2022 à 10:30:16 :
Le 23 juin 2022 à 10:25:57 :
Un topic qui, paradoxalement, fait du bien à lire. Non seulement du fait de la plume de l'auteur qui écrit de manière très agréable (c'est plutôt rare ici), mais aussi car il est porteur d'espoir. J'admire la résilience dont a fait preuve l'auteur, il a réussi à se reconstruire malgré le traumatisme et bien qu'il souffre de ptsd.J'espère que ton topic t'auras permis de te soulager et d'avancer davantage dans ta reconstruction !
Quant aux cris des enfants, il faudrait que tu arrives à te convaincre qu'il est absolument normal qu'un enfant soit apeuré et/ou ait mal lors d'une op dentaire. Et bien qu'il faille absolument tout faire pour atténuer les craintes de l'enfant et ses douleurs, tout ça n'a pas la même dimension symbolique à ses yeux. Les gestes que tu effectues sur l'enfant vont évidemment lui servir à aller mieux, à avoir une meilleure dentition ou autre. Tu ne leur laisseras évidemment pas un mauvais souvenir ou un traumatisme, tu n'es pas leur agresseur bien au contraire et il y a fort à parier que 10 minutes après leur sorti du cabinet tout est déjà oublié. Il faut que tu rationalises la réaction de l'enfant, elle est toute à fait normale, convaincs toi en !
Peut-être qu'une des solutions serait de dialoguer avec tes patients. Prendre 5 minutes pour leur expliquer que c'est pas si douloureux que ça, que c'est normal d'avoir un peu mal et d'avoir peur mais que c'est pour qu'il ait un beau sourire (je grossis les traits).
Enfin c'est bien sûr plus facile à dire qu'à faire, j'ai aussi un ptsd et je sais à quel point c'est difficile à combattre. Alors courage l'OP et j'espère que tu trouveras les réponses à tes questions
C'est très chouette, merci !
En général je prends toujours le temps d'expliquer aux parents et à l'enfant ce que je vais faire (sauf situation de handicap, d'incompréhension liée à un âge trop jeune ou d'urgence réelle) justement avec cette idée de créer un cadre qui soit un minimum serein.
On a eu pas mal de pages pour en parler, et c'est vrai que la piste de la rationalisation est l'une des principales. La difficulté étant que lorsque j'ai un "épisode" (je sais vraiment pas comment décrire ça) de retour en arrière, le rationnel ne sert plus à grand chose. Comme une phobie, je suppose, ton corps réagit sans que ton cerveau n'arrive à tirer sur les rênes. Il faudrait arriver à casser cette dimension instinctive, limite animale, ou arriver à la tempérer par des pensées rationnelles... mais pour l'instant c'est relou.
Oui c'est sûr quand tu subis le ptsd il y a aucune chance pour que tu réussisse à rationaliser la situation. Je parlais plus d'un travail à faire en amont, que tu te prépares à ce qui va arriver le plus possible. As-tu déjà essayé de voir des spécialistes en traumatisme etc ?
Ce qui m'a beaucoup aidé aussi c'est la philosophie, je ne peux que te recommander les Pensées pour moi-même de Marc-Aurèle. C'est du stoïcisme donc c'est radical, mais ça aide vraiment. J'espère que ce conseil te servira et si tu n'es pas un grand lecteur cet ouvrage se lit très facilement.
Je note le conseil, je suis pas un petit lecteur !
Le 23 juin 2022 à 11:20:29 :
Le 23 juin 2022 à 11:16:09 :
Le 23 juin 2022 à 10:30:16 :
Le 23 juin 2022 à 10:25:57 :
Un topic qui, paradoxalement, fait du bien à lire. Non seulement du fait de la plume de l'auteur qui écrit de manière très agréable (c'est plutôt rare ici), mais aussi car il est porteur d'espoir. J'admire la résilience dont a fait preuve l'auteur, il a réussi à se reconstruire malgré le traumatisme et bien qu'il souffre de ptsd.J'espère que ton topic t'auras permis de te soulager et d'avancer davantage dans ta reconstruction !
Quant aux cris des enfants, il faudrait que tu arrives à te convaincre qu'il est absolument normal qu'un enfant soit apeuré et/ou ait mal lors d'une op dentaire. Et bien qu'il faille absolument tout faire pour atténuer les craintes de l'enfant et ses douleurs, tout ça n'a pas la même dimension symbolique à ses yeux. Les gestes que tu effectues sur l'enfant vont évidemment lui servir à aller mieux, à avoir une meilleure dentition ou autre. Tu ne leur laisseras évidemment pas un mauvais souvenir ou un traumatisme, tu n'es pas leur agresseur bien au contraire et il y a fort à parier que 10 minutes après leur sorti du cabinet tout est déjà oublié. Il faut que tu rationalises la réaction de l'enfant, elle est toute à fait normale, convaincs toi en !
Peut-être qu'une des solutions serait de dialoguer avec tes patients. Prendre 5 minutes pour leur expliquer que c'est pas si douloureux que ça, que c'est normal d'avoir un peu mal et d'avoir peur mais que c'est pour qu'il ait un beau sourire (je grossis les traits).
Enfin c'est bien sûr plus facile à dire qu'à faire, j'ai aussi un ptsd et je sais à quel point c'est difficile à combattre. Alors courage l'OP et j'espère que tu trouveras les réponses à tes questions
C'est très chouette, merci !
En général je prends toujours le temps d'expliquer aux parents et à l'enfant ce que je vais faire (sauf situation de handicap, d'incompréhension liée à un âge trop jeune ou d'urgence réelle) justement avec cette idée de créer un cadre qui soit un minimum serein.
On a eu pas mal de pages pour en parler, et c'est vrai que la piste de la rationalisation est l'une des principales. La difficulté étant que lorsque j'ai un "épisode" (je sais vraiment pas comment décrire ça) de retour en arrière, le rationnel ne sert plus à grand chose. Comme une phobie, je suppose, ton corps réagit sans que ton cerveau n'arrive à tirer sur les rênes. Il faudrait arriver à casser cette dimension instinctive, limite animale, ou arriver à la tempérer par des pensées rationnelles... mais pour l'instant c'est relou.
Oui c'est sûr quand tu subis le ptsd il y a aucune chance pour que tu réussisse à rationaliser la situation. Je parlais plus d'un travail à faire en amont, que tu te prépares à ce qui va arriver le plus possible. As-tu déjà essayé de voir des spécialistes en traumatisme etc ?
Ce qui m'a beaucoup aidé aussi c'est la philosophie, je ne peux que te recommander les Pensées pour moi-même de Marc-Aurèle. C'est du stoïcisme donc c'est radical, mais ça aide vraiment. J'espère que ce conseil te servira et si tu n'es pas un grand lecteur cet ouvrage se lit très facilement.
Moi aussi la philosophie ma énormément aider ! Après libre a toi de trouvé le courant qui t'inspire et t'aide la plus !
Quels courants t'ont aidé, toi ?
Le 23 juin 2022 à 09:16:48 :
Le 22 juin 2022 à 23:02:58 :
Le 22 juin 2022 à 22:26:45 :
Le 22 juin 2022 à 22:21:37 :
Mon grand frère et moi avons vécu des évènements à l'adolescence (moins graves que la péd*philie). Au fil des ans, mon frère n'avançait pas dans sa vie, était anxieux et phobique social.Il avait fini par craquer des années après, devant ma mère qui l'a emmené chez plusieurs psys jusqu'à ce qu'il trouve la bonne. Celle-ci lui a également conseillé la méditation en plus de la thérapie.
Depuis, il s'est repris en main, est devenu confiant, a un cercle d'amis, s'investit dans une cause qui lui tient à coeur, à des projets, et est autonome . Ca lui a fait un bien fou. (Perso, la méditation me fais du bien aussi, mais je ne me suis pas autant transformé que lui).
Tant mieux s'il a pu s'en tirer ! N'hésite pas à parler aussi.
Perso, virtuellement, j'ai absolument tout. Un métier que j'adore, un couple stable, aucun souci d'argent et une famille aimante. Je comprends même pas que ça me fasse encore douiller.
Je pense que l'enfance et l'adolescence sont un peu comme la base d'un édifice. C'est la première chose construite et si celle-ci est attaquée, c'est l'édifice entier qui peut s'écrouler, si l'on y rajoute trop de poids. Ca peut-être un magnifique monument, en effet, couvert de gloire et rempli de trésors, mais c'est un monument qui risque de s'effondrer si l'on n'en prend pas grand soin. Alors, pas le choix, il faut ménager tout ça, et fortifier la base si possible.
Mon histoire risque de faire sauter ton topic . Peut-être en mp, pas ce soir, je suis un peu fatigué, ce serait trop long et j'ai du mal à trouver les mots pour raccourcir tout ça (ces choses là ont duré des années).
Comme tu le sens. Après on est sur un topic qui parle de crimes pédophiles donc je vois mal quels sujets risquent d'être plus tabous...
Ce que nous avons vécu, ma famille et moi, n'est pas un truc spécialement "tabou". Le problème c'est plus les modos/admins qui 410 à certains trucs.
Et puis, ça n'a pas de rapport avec la péd*philie, donc je me vois mal écrire ça ici. J'en parlerai dès que j'aurai du temps (beaucoup de temps).
Disons juste que ce sont des évènements qui auraient pu très très mal se finir, qui ont pourri en partie notre enfance et surtout notre adolescence, et ont disloqué notre famille, pourtant stable et aimante. Nous avons fini en centre d'hébergement pour familles en détresse.
Encore aujourd'hui, certains n'ont toujours pas pardonné à notre père de nous avoir fait vivre tout ça, à ma mère, mon frère et moi. Nous lui avons pardonné, mais quelque chose s'est brisée entre nous et lui. La confiance sans doute. Le fait qu'il fasse semblant de ne pas se souvenir de tout ça n'aide pas non plus.
Le 23 juin 2022 à 09:37:32 :
Le 23 juin 2022 à 09:32:49 :
Ton choix de métier est quand même loin d'être anodin. Tu as souffert en tant qu'enfant de violences d'un adulte. Et en tant qu'adulte, tu t'es spécialisé en tant que dentiste pour enfants. Un métier où les enfants que tu côtoies peuvent percevoir de la souffrance, et peuvent te percevoir comme l'origine de cette souffrance.Tu y a déjà réfléchi de cette manière ? Comme si quelque part, tu avais pris le déguisement de ton agresseur, pour mieux accepter ce passé. Je dis bien déguisement, je ne compare pas au 1er degré un dentiste à un agresseur on est bien d'accord.
> Je comprends vraiment mal cette logique. Je pense sincèrement que c'est un élan inverse, la volonté de prendre à contre-pied ce qui m'a été fait en accompagnant les enfants dans leurs peurs et dans leur douleur.
Précisément parce que ça m'a offert une sensibilité que d'autres n'ont pas sur les fragilités et les peurs des enfants. C'est difficile pour des raisons qui me sont propres, mais je sais très bien que je suis là en partie à cause de ce qui m'est arrivé. Mais c'est aussi ça sans arrogance, c'est ce vécu qui pourra faire de moi un praticien particulièrement compétent.
En revanche ça veut dire qu'il faudra que je dépasse mes blocages et ça c'est pas encore gagné. C'est pas la souffrance des enfants qui me stimule, dans ce métier. C'est leurs sourires une fois qu'on a réussi à apprivoiser cette détresse.
Tiens, ça me rappelle le témoignage d'une femme il y a des années de ça. Enfant, elle avait subi des violences de la part de sa mère, en était traumatisée depuis longtemps et avait peur d'avoir des enfants. De devenir, à son tour, un monstre envers eux.
Elle témoignait parce qu'elle était finalement devenue mère de 3 enfants. Elle voulait leur offrir l'enfance qu'elle n'a jamais eu. Devenir une bonne mère pour contrer sa mère à elle. Une sorte de doigt d'honneur à sa génitrice, pour lui dire "Je ne serai pas comme toi".
Belle résilience.
Le 23 juin 2022 à 09:50:30 :
Le 23 juin 2022 à 09:46:59 :
Bon courage l'auteur je sais pas si ça peut te réconforter mais au moins t'as un travail qui rémunère bien. Peut-être que tu peux utiliser une partie de cet argent pour aménager un espace "détente" pour les enfants dans ta salle d'attente, ou mettre un panier avec des trucs à grignoter que tu peux leur proposer s'ils arrivent à garder leur calme pendant la séance ? Ou alors offrir une peluche à chaque enfant que tu traites ? Ou ajouter une télé avec des dessins animés, etc. y a plein d'idées possible en vrai.On a commencé à aménager notre espace de travail !
On a une grande télé, des tableaux, de quoi faire des dessins, des petits goodies qu'on donne aux enfants quand ils se sont bien comportés... c'est en pleine réflexion donc ça, effectivement c'est une chouette idée. Ça permet de créer un autre cadre.
On a aussi commencé à repeindre les murs pour donner un aspect plus chaleureux et moins aseptisé. Peut-être pousser encore de ce côté là ?
Il faut mettre des pokémons, peut être? Les gamins aiment ça
Mais des pokémons mignons dans ce cas.
Pas des grosses merdes comme Onix https://static.wikia.nocookie.net/pokemon/images/2/22/Onix_BW089.png/revision/latest?cb=20150729041231
Cette tête, ce regard
Tu mets un truc pareil dans ton cabinet, l'enfant se chie dessus.
Le 23 juin 2022 à 16:37:19 :
Le 23 juin 2022 à 09:16:48 :
Le 22 juin 2022 à 23:02:58 :
Le 22 juin 2022 à 22:26:45 :
Le 22 juin 2022 à 22:21:37 :
Mon grand frère et moi avons vécu des évènements à l'adolescence (moins graves que la péd*philie). Au fil des ans, mon frère n'avançait pas dans sa vie, était anxieux et phobique social.Il avait fini par craquer des années après, devant ma mère qui l'a emmené chez plusieurs psys jusqu'à ce qu'il trouve la bonne. Celle-ci lui a également conseillé la méditation en plus de la thérapie.
Depuis, il s'est repris en main, est devenu confiant, a un cercle d'amis, s'investit dans une cause qui lui tient à coeur, à des projets, et est autonome . Ca lui a fait un bien fou. (Perso, la méditation me fais du bien aussi, mais je ne me suis pas autant transformé que lui).
Tant mieux s'il a pu s'en tirer ! N'hésite pas à parler aussi.
Perso, virtuellement, j'ai absolument tout. Un métier que j'adore, un couple stable, aucun souci d'argent et une famille aimante. Je comprends même pas que ça me fasse encore douiller.
Je pense que l'enfance et l'adolescence sont un peu comme la base d'un édifice. C'est la première chose construite et si celle-ci est attaquée, c'est l'édifice entier qui peut s'écrouler, si l'on y rajoute trop de poids. Ca peut-être un magnifique monument, en effet, couvert de gloire et rempli de trésors, mais c'est un monument qui risque de s'effondrer si l'on n'en prend pas grand soin. Alors, pas le choix, il faut ménager tout ça, et fortifier la base si possible.
Mon histoire risque de faire sauter ton topic . Peut-être en mp, pas ce soir, je suis un peu fatigué, ce serait trop long et j'ai du mal à trouver les mots pour raccourcir tout ça (ces choses là ont duré des années).
Comme tu le sens. Après on est sur un topic qui parle de crimes pédophiles donc je vois mal quels sujets risquent d'être plus tabous...
Ce que nous avons vécu, ma famille et moi, n'est pas un truc spécialement "tabou". Le problème c'est plus les modos/admins qui 410 à certains trucs.
Et puis, ça n'a pas de rapport avec la péd*philie, donc je me vois mal écrire ça ici. J'en parlerai dès que j'aurai du temps (beaucoup de temps).
Disons juste que ce sont des évènements qui auraient pu très très mal se finir, qui ont pourri en partie notre enfance et surtout notre adolescence, et ont disloqué notre famille, pourtant stable et aimante. Nous avons fini en centre d'hébergement pour familles en détresse.
Encore aujourd'hui, certains n'ont toujours pas pardonné à notre père de nous avoir fait vivre tout ça, à ma mère, mon frère et moi. Nous lui avons pardonné, mais quelque chose s'est brisée entre nous et lui. La confiance sans doute. Le fait qu'il fasse semblant de ne pas se souvenir de tout ça n'aide pas non plus.
Je comprends, c'est comme tu le sens !
Ça m'a l'air sacrément rude. Pour le coup ça c'est un avantage que j'ai eu dans mes difficultés : une famille stable qui ne s'est jamais disloquée.
Le 23 juin 2022 à 16:44:45 :
J'ai pas de réponse khey mais sache que c'est deja très courageux d'en parler. Go voir un psychiatre pour taffer le tout et faire que ça ne te bouffe plus h24. Je suis choqué du nombre d'agressions pedo. Mais quand tu ne l'as pas vécu, tu as l'impression que ce n'est juste pas possible mais malheureusement ça l'est ... Gros courage à toi mon kheyou
J'ai déjà vu 3 psychiatres (dont un à qui je n'ai même pas osé parler de l'abus car je ne me sentais pas en confiance) et ils m'ont tous dit que ma condition relevait de la psychologie et pas de la psychiatrie
Après peut être que je pourrais retenter, je ne sais pas.
Merci en tout cas. Comme j'ai dit plus haut je m'en sors clairement pas mal.
Le 23 juin 2022 à 18:10:59 :
T'es une racaille de dentiste mais j'espère que tu iras mieux tout de même, courage khey
Je crois que c'est la toute première fois de ma vie qu'on me traite de racaille, et je crois que c'est l'insulte la moins vraie qu'on m'ait balancée à la figure
Le 23 juin 2022 à 16:47:57 :
Le 23 juin 2022 à 09:37:32 :
Le 23 juin 2022 à 09:32:49 :
Ton choix de métier est quand même loin d'être anodin. Tu as souffert en tant qu'enfant de violences d'un adulte. Et en tant qu'adulte, tu t'es spécialisé en tant que dentiste pour enfants. Un métier où les enfants que tu côtoies peuvent percevoir de la souffrance, et peuvent te percevoir comme l'origine de cette souffrance.Tu y a déjà réfléchi de cette manière ? Comme si quelque part, tu avais pris le déguisement de ton agresseur, pour mieux accepter ce passé. Je dis bien déguisement, je ne compare pas au 1er degré un dentiste à un agresseur on est bien d'accord.
> Je comprends vraiment mal cette logique. Je pense sincèrement que c'est un élan inverse, la volonté de prendre à contre-pied ce qui m'a été fait en accompagnant les enfants dans leurs peurs et dans leur douleur.
Précisément parce que ça m'a offert une sensibilité que d'autres n'ont pas sur les fragilités et les peurs des enfants. C'est difficile pour des raisons qui me sont propres, mais je sais très bien que je suis là en partie à cause de ce qui m'est arrivé. Mais c'est aussi ça sans arrogance, c'est ce vécu qui pourra faire de moi un praticien particulièrement compétent.
En revanche ça veut dire qu'il faudra que je dépasse mes blocages et ça c'est pas encore gagné. C'est pas la souffrance des enfants qui me stimule, dans ce métier. C'est leurs sourires une fois qu'on a réussi à apprivoiser cette détresse.
Tiens, ça me rappelle le témoignage d'une femme il y a des années de ça. Enfant, elle avait subi des violences de la part de sa mère, en était traumatisée depuis longtemps et avait peur d'avoir des enfants. De devenir, à son tour, un monstre envers eux.
Elle témoignait parce qu'elle était finalement devenue mère de 3 enfants. Elle voulait leur offrir l'enfance qu'elle n'a jamais eu. Devenir une bonne mère pour contrer sa mère à elle. Une sorte de doigt d'honneur à sa génitrice, pour lui dire "Je ne serai pas comme toi".
Belle résilience.
Carrément !
Après, perso je me vois mal faire un doigt à l'agresseur puisque de ses dires il ne se souvient de rien (je bloque toujours là dessus désolé je m'en remets pas).
Je profite de la floraison de topics sur les v-iols pour préciser que ça me bute carrément l'ignorance (limite entretenue volontairement ) de beaucoup de gens sur le mépris des victimes en matière de justice pour les crimes sexuels
Franchement ça fout le seum
Données du topic
- Auteur
- Ameloblaste
- Date de création
- 24 avril 2022 à 20:50:39
- Date de suppression
- 9 septembre 2022 à 23:43:00
- Supprimé par
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