je suis LITTÉRALEMENT revenu de L'ENFER
SuppriméDéjà ta sélection fut naturel et sans conservateur, celle de tes potes aussi.
Sinon c'est comment l'enfer ? Satan est plutôt un révolutionnaire anti dieu ou un larbin qui te torture sous les ordres du créateur ?
Le 09 janvier 2022 à 11:36:33 InTheNightSky a écrit :
Plutôt glauque comme fic
Le premier post commençait bien, ensuite, c'est devenu nimp...
SUITE
J’étais là, assis dans un coin, à l’intérieur de mon petit trou, enfin à l’abri. Le répit n’était pas total, puisque mon corps continuait de me brûler, mes pieds particulièrement. Ils commençaient à être bien attaqués. Serrer l’os que j’avais en main de toutes mes forces, comme je l’ai fait, n’a évidemment pas atténué la douleur. Je me rappelle avoir très vite ressenti une sensation de chaleur assez intense. Pour la décrire, c’était presque pareil que lorsque l’on rapproche son visage trop prêt des braises d’un barbecue. Sauf que là, c’était mon corps tout entier qui était en train de monter en température. Le mélange entre chaleur et brûlure de l’acide n’était, je vous laisse l’imaginer, pas des plus agréables, loin de là.
Je me suis rapidement penché au niveau du coude, à mes pieds, pour essayer de distinguer où est-ce que ça pouvait mener. A part quelques traces sanguinolentes sur le sol, rien. le tunnel formait un nouveau coude horizontal quelques mètres plus loin. Je me suis allongé, et je me suis tortillé pour faire passer mon corps rouge écarlate, abandonnant la peau dépecée derrière moi. C’était tellement étroit que je ne pouvais pas garder ma tête à la verticale. Ma joue collée contre la roche, os à la main, j’ai commencé à essayer de grappiller quelques centimètres en jouant des coudes et des pieds. Il y avait peut-être au bout de ce passage la « tanière » de l’homme que je venais de massacrer, un endroit plus clément que l’extérieur. Je devais en avoir le cœur net. En tout cas, je n’entendais rien qui ne proviennent du passage, ce qui m’a rassuré et poussé à progresser.
Après avoir atteint le premier coude, j’ai dû me contorsionner une nouvelle fois pour continuer mon cheminement. Premier coude, car il y en a eu 3, ou 4 autres, je ne sais plus exactement, sur un total d’une quinzaine de mètres. A chaque nouveau centimètre, les cailloux écorchaient un peu plus ma peau déjà à vif. La chaleur, quant à elle, n’a cessé d’augmenter, jusqu’à devenir réellement étouffante. A mi-parcours, elle était comparable à ce que l’on ressent au sein d’un sauna, pour ceux qui en ont déjà fait l’expérience. C’est devenu horrible, irrespirable. Chaque inspiration me brûlait les poumons. Le plus petit des mouvements me demandait un effort titanesque, me procurant la furieuse sensation que j’allais m’évanouir d’un instant à l’autre. Mais on ne s’évanouit pas ici.
Qu’importe, j’étais déterminé à avancer. Depuis la petite éternité que souffrais ici, cet endroit est apparu comme étant mon premier échappatoire potentiel véritable. Pour aller où, je ne le savais pas, mais la lueur de l’espoir brillait. J’ai rampé, rampé par-dessus les traînées de sang jusqu’à atteindre le dernier coude horizontal. J’ai difficilement passé un bras, puis me suis rehaussé comme j’ai pu. Lorsque ma tête est finalement passée, j’ai pu observer quelques mètres plus loin une espèce de cavité. J’apercevais le fond, assez proche. Mais, du fait de la taille minuscule du boyau dans lequel je progressais, je n‘en voyais ni les côtés, ni le plafond. Contre cette paroi du fond, il y avait quelqu’un, allongé sur le dos, visage tourné vers la roche. Ou c’était un corps. Plus probable, vu la couleur verdâtre de la peau.
Honnêtement, je ne me souviens pas avoir ressenti de la peur ou de l’appréhension. J’avais mon os taillé dans la main pour me défendre mais surtout, je devais sortir de cet interminable tunnel. J’ai dû prendre énormément de pauses, tellement la progression était éprouvante. Les roches étaient si étriquées que je ne parvenais presque plus à soulever ma poitrine pour respirer. Le maigre filet d’air accédant à mes poumons me les calcinait littéralement. Je me consumais de l’intérieur. L’idée de rester coincé plus longtemps ici me terrorisait.
J’ai fini de me hisser avec les bras et ai poussé comme j’ai pu sur mes pieds pour avancer. J’y étais presque. Puis, avec mon peu d’air disponible, j’ai émis un râle de douleur étouffé. Un rocher particulièrement aiguisé m’a pénétré l’avant-bras. C’était loin d’être la première fois depuis que j’étais là-dedans. Je me dois de le mentionner cette fois-ci, puisque c’est ma plainte qui a immédiatement fait réagir celui qui était allongé. Ce n’était pas un cadavre. Il a brusquement pivoté sa tête vers moi.
Son visage, il était affreux. Rien de comparable à ce que l’on peut observer sur Terre. Je me souviens encore parfaitement de cette couleur de chair pourrie, de ses deux petits orifices en lieu et place du nez, des nombreuses crevasses dans sa peau. A plusieurs endroits, ces trous étaient si larges que la chair était étirée au point qu’elle semblait sur le point de lâcher. L’un des trous était tellement béant que j’y apercevais le fond de sa bouche. Il n’avait pas de dents. Aucune. Pas de cheveux non plus, uniquement des cicatrices de brûlure. Mais le pire, le plus effroyable, c’était la façon avec laquelle il me fixait. Ses yeux rougeâtres étaient écarquillés, il n’avait plus de paupières. On aurait dit que les globes oculaires allaient sortir de leur orbite à tout instant. Un filet de bave coulait le long de sa joue. Parmi les nombreuses visions qui me hantent encore aujourd’hui, celle-ci occupe sans aucun doute une place de choix.
Aussitôt, il a tenté de se mettre à genoux. J’ai redoublé d’efforts pour avancer, ignorant la douleur de la roche qui a déchiré la peau de mon avant-bras lorsque je suis brusquement reparti. Je ne parvenais quasi-plus à respirer, mais il avait l’air d’avoir énormément de difficultés à se mouvoir. Je devais à tout prix en profiter. Évidemment, je n’ai pas eu la capacité de prononcer le moindre mot. J’ai agrippé le coin de la galerie débouchant sur la cavité et me suis une nouvelle fois hissé comme j’ai pu. De l’autre main, je tenais fermement l’os. Alors que la moitié de mon corps était enfin libérée, le cadavre ambulant s’est laissé tomber sur moi de tout son poids. J’étais encore sur le ventre, et, fournissant des efforts surhumains pour me sortir de là au plus vite, je ne l’ai pas vu venir. Le choc a fait s’écraser mon visage contre le sol rocailleux.
Ce fut extrêmement violent. De nombreuses pointes rocheuses l’ont transpercé. deux d’entre-elles se sont enfoncées dans ma gencive supérieure. Une autre a littéralement déraciné une dent du bas. Mais surtout, l’une d’entre elle a crevé mon œil droit. Mon agresseur s’est ensuite difficilement retiré. Je l’ai senti rouler sur le sol près de mon corps. Quant à moi, je n’ai pas immédiatement perçu la gravité de mes blessures, ni même la douleur d’ailleurs. c’est quand j’ai cherché à relever la tête que la souffrance s’est manifestée avec la plus grande intensité. Les roches étaient crochetées dans ma gencive. Je n’ai pas pu bouger d’un centimètre, tout mouvement occasionnant une douloureuse résistance. Le pire, c’était cette douleur à l’œil.
J’ai alors débranché mon cerveau et ai tiré ma tête d’un grand coup sec vers l’arrière. Je ne saurais dire ce qui a été le plus affreux. Le bruit que ça a fait, la sensation de déchirement de ma gencive, ou celle du rocher qui est ressorti de mon œil. J’ai tourné la tête vers l’endroit où le cadavre ambulant venait de rouler. Il essayait à nouveau de se relever. Il fallait à tout prix que je fasse quelque chose.
Données du topic
- Auteur
- RoiCouille
- Date de création
- 22 août 2021 à 11:27:04
- Date de suppression
- 25 février 2024 à 09:15:00
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