[Risitas] CÉLESTIN vs CÉLESTINE
«Fais tout pour l’être ». La clé du succès tient dans la capacité à se remettre en question et à utiliser la méthode la plus adaptée pour atteindre ses objectifs. Célestin a cru bon d'augmenter son rythme de travail pour rattraper son retard sur son homologue féminin mais peut-être se trompe-t-il ? Et si sa réussite dépendait cette fois-ci pas de sa capacité à changer mais, au contraire, de sa capacité à rester le même. Ce même Célestin qui a toujours joué aux jeux vidéo, ce même Célestin qui a toujours bouquiné quand il le pouvait, ce même Célestin qui a toujours été premier, il suffit de le retrouver.
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- Il faut que je redevienne comme avant ! C'est inédit, jamais je n'ai été confronté à une personne qui me surpasse, j'ai voulu changer à cause d'elle mais je me trompais. T'as parfaitement raison Lana !
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Célestin, galvanisé par les mots de Lana qui résonnent tant en lui, ramasse son sac et s'enfuit vers la bibliothèque.
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- C'est… c'est pas vraiment ce que j’ai dit ! 
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En cours.
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- Comme vous le savez, nous sommes dans un établissement inclusif… 
- Pfff 
- Quoi !?
- Non rien
- Pourquoi « pfff » ?
- C'est ce mot, « inclusif », on l’entend à toutes les sauces.
- Vous n’êtes pas dans votre canapé à regarder la télé, je vous prierai de garder vos commentaires pour vous.
- pff
- Je disais : nous sommes dans un établissement inclusif dans lequel de quelques étudiants bénéficiant d'un régime particulier font parti intégrante de notre communauté. On en compte 2 dans la classe
- Célestin et Célestine font pas parti de ce monde encore moins de cette classe mais on peut continuer à faire semblant hein. 
- Mdrrr 
- En tout cas toi et tes potes font parti des abrutis 
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Maugrée Célestin
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- Qu'est-ce qu'il a dit cette victime ?
- J’ai pas entendu il assume même pas. 
- Quel lâche
- Laissez laissez c’est rien.
- 
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Wilfried louche sur Célestin durant de longues secondes.
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- Un peu de calme s'il vous plaît. Je ne parle évidemment pas de Célestine et Célestin mais de 2 étudiants handicapés qui sont inscrits dans l’établissement mais qui ne peuvent malheureusement pas se rendre ici en raison du manque d'accessibilité du lycée.
- Vous êtes assez inclusifs pour empocher le chèque d’inscription de ses étudiants mais pas suffisamment pour les accueillir ? 
- Je ne suis pas la directrice de cet endroit mais vous n'avez pas tort. C'est en partie pour cette raison qu'une plateforme en ligne réunissant tous les cours, exercices, évaluations passés va être mis en place dans les jours à venir. Elle permettra à ces 2 étudiants d'aborder sereinement les enseignements de l’établissement mais aussi à tout un chacun de réviser à la maison.
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Matthieu lève la main.
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- Non Matthieu, cette plateforme ne remplace pas les enseignements présentiels. Vous êtes toujours obligés de venir en cours.
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Matthieu baisse la main. Dégouté. Pendant ce temps-là, dans un coin de la classe.
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- Psst, Célestine ! C'est possible qu’on organise un voyage scolaire. 
- Malheureusement cela ne se réalisera pas. 
- Pourquoi ?
- Pour la simple et bonne raison que je suis très casanière. En outre, je ne compte pas proposer de séjour à l’étranger pour lequel les problématiques environnementales passent en second plan.
- Elle… elle rigole, Ben. On demandera durant le conseil de classe. 
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Célestine répond par la négative de la tête jusqu'à que ce Lana ne le remarque.
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- Elle est plus ironique que vous le croyez…
- … 
- Un peu de silence je vous prie ! Il est quelle heure ?
- 15h42
- Bien nous allons bien nous mettre en route pour la sortie culturelle du mois. Elle a lieu au cinéma La petite Couronne à quelques minutes d'ici.
- On va voir le nouveau Nolan ?
- Non. Le film qui nous est proposé est un classique du cinéma. Vous devez sûrement connaître Bonnie and Clyde.
- Je préfère encore le remake de James Cameron avec l’iceberg.
- Titanic n'est pas un remake de Bonnie and Clyde. Où vous êtes allé chercher ça ?
- 2 paumés qui tombent amoureux durant un long périple, qui couchent ensemble et à la fin ils meurent. C'est exactement la même histoire.
- Bon taisez-vous au lieu de raconter des âneries plus grosses que vous
- Grossophobie ! Grossophobie ! 
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L'individu non binaire complète son intervention avec le fracas frénétique de son triangle par une tige en métal
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- Qui êtes-vous ? 
- Devinez.
- Je n'ai pas le temps pour les devinettes mon cher Monsieur.
- Transphobie ! Transphobie !
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Il tape son triangle une nouvelle fois. Madame Clayton s’approche de lui et le lui arrache.
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- Arrêtez de jouer avec ça dans mon cours.
- Qu’est-ce qui vous fait dire que je suis dans votre cours ?
- Aux dernières nouvelles vous êtes pas chez vous, si ?
- P'tete bien que oui, p'tete bien que non.
- Vous avez l'habitude d'avoir des bureaux, des tableaux et 38 ados dans votre appartement vous ?
- Plus souvent que vous le pensez... Je ne suis pas très regardant.
- Vous avez pas intérêt à nous suivre jusqu'au cinéma ou j'appelle la sécurité.
- …
- Allez jeunes gens, on y va. Gardez un œil sur ce spécimen…
- Vous aurez de mes nouvelles
- Y'a pas intérêt
- Bien mais c'est pas gentil…
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Les élèves sortent peu à peu de classe. Célestin n'a lui pas encore rangé ses affaires quand on vient l'interpeller.
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- Salut… 
- … 
- Je… je peux faire quelque chose pour toi ?
- …
- On.. on va être en retard si on attend trop longtemps ici. Et je suis pas rassuré avec la présence de l'autre gars
- Je suis pas sourd !
- … 
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Célestin se lève.
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- Les roses sont rouges, les oranges sont noires. Bientôt Il reviendra célébrer les morts et damner les vivants.
- C’est qui « il » ? 
- Le soleil s’éteint, la lune le remplace. Les ténèbres ont englouti les espoirs d’éternité de l'humanité.
- Pourquoi tu me dis ça ?
- L’obscurité va envahir ce monde en déclin. L’Apocalypse est arrivé. Prépare-toi.
Emily s’éloigne et laisse un Célestin totalement décontenancé par ce qui vient de se passer. Que voulait dire tout ce charabia ? Il n’a pas le temps d'y penser, le film a peut-être déjà commencé. Quand il arrive enfin devant le cinéma, le guichetier lui fait opposition.
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- Mais puisque je vous dis que je suis avec ma classe.
- Vous faites beaucoup plus vieux qu'eux. 
- C'est la moustache ?
- C’est un tout
- Regardez dans votre registre au nom de Célestin.
- Ne me donnez pas d'ordre, jeune homme !
- Faudrait savoir, vous me disiez vieillard y’a un instant.
- On peut jouer longtemps à qui est le plus bête…
- (J'ai ma petite idée)
- Je vous entends penser… et dans ce registre il y'a qu'un Célestin et je l'ai déjà rayé.
- Vous vous êtes juste trompé ! Une camarade s'appelle Célestine, vous avez sûrement confondu. Regardez ma carte d'identité, il y'a le même nom et prénom écris dans votre registre !!!
- Si votre nom est barré c’est que vous êtes à l’intérieur de la salle.
- Mais vous voyez bien que je suis devant vous !
- C'est parole contre parole.
- La parole de qui ? D’un gars imaginaire qui serait assis devant le film contre la mienne ? Je vous laisse deviner laquelle a le plus de poids…
- Le registre fait foi.
- Si j’écris « allez vous faire foutre » sur le registre, ça fera foi aussi !?
- Ah...j'… N'essayez pas.
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Ce dialogue de sourd aurait pu durer longtemps, heureusement Madame Clayton ne sortit pas de la salle obscure pour passer un appel. Elle réussit finalement à faire entre l'adolescent.
La fosse du cinéma étant pleine à craquer de tous les étudiants de terminale de l’établissement, Célestin se voit obliger de s'asseoir sur un des sièges rouges au niveau des balcons, eux, vides. Le film commence.
Il est des choses qu’on sait intéressantes pour lesquels on accorde que peu d'importance. Chez Célestin, le cinéma en fait parti. Pourtant voir Warren Beatty et Faye Dunaway, 2 figures mythiques du nouvel Hollywood, l'un pour sa prestance hors norme, son visage angélique et son appétence pour la transgression dans tous les rôles qu’il joue et l'autre pour sa beauté froide, mystérieuse mais si sophistiquée, revêtir les rôles de ce couple sulfureux plonge immédiatement le jeune homme dans ces années 30 crasses et poussiéreux où les 2 braqueurs passionnés et désabusés par un monde dont ils se sentent terriblement étrangers terrifient, volent et tuent.
Bientôt Clyde et Bonnie, dans leur véhicule, sont encerclés par la police sur les dents après les morts de quelques coéquipiers tués par le couple le plus recherché du Sud des États-Unis. On ouvre le feu. Le bruit des balles est tellement puissant que les tirs semblent traverser l’écran. Un, deux, dix, trente, on ne sait combien de coups sont portés dans ce déchaînement de violence. Est-ce que ça va s’arrêter ? Personne ne mérite cela, pas même les pires des criminels, alors pourquoi lui. La voiture est criblée. Le sang dégouline sur le siège rouge. Il tombe raide mort. Bonnie et Clyde ne sont plus.
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La nuit va bientôt tomber et les portes du cinéma ont fermé depuis quelques heures déjà. Monsieur Koudou fait comme à son habitude le tour de chaque siège pour vérifier si des objets n'ont pas été trouvé. Si ces gens étaient moins dégourdis, il pourrait finir 2 heures plus tôt et il se ferait moins mal au dos.
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- Ces bobos sont vwraiment bébêtes. Heuwreusement ils ont des jolies nanas 
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Près du siège 77, au niveau du balcon, il trébuche sur un énorme rehausseur et atterrit dans une flaque. Du sang, assez frais, il y'en a beaucoup. Il jette alors la lumière de lampe de son téléphone sur les sièges aux alentours. Il éclaire la chose qui l'a fait trébucher. Ce n’était pas un rehausseur, mais la carcasse d'un jeune homme, tabassé jusqu’à la folie.
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Le lendemain matin, au lycée.
- Mais jamais j'aurais réagi comme Valério l'a fait. 
- Carla lui a fait un vrai coup de p*te en couchant avec Fernando aussi 
- Une coucherie par ci par là, c’est pas la fin du monde…
- Les filles ! Vous avez appris la nouvelle !? 
- Ouais mais c’était sûr qu’Elite serait prolongé pour une saison supplémentaire, j’ai tellement hâte.
- Je parle pas de ça Caroline. Célestin s'est fait tabasser, il est à l'hôpital en ce moment et son pronostic vital est engagé
- Très drôle Nathanaëlle...
- Mais je rigole pas du tout en fait. Tout le monde en parle au lycée. Le pire c'est que ça se serait passé pendant la séance d'y hier
- Pendant la projection du film !? 
- Ouais
- C'est horrible putain !! Comment ça a pu arriver !?
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D'autres élèves arrivent.
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- Vous parlez de Célestin ? 
- Comment il va !? 
- Aucune idée je viens de l'apprendre ce matin.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi on l'a tabassé !? 
- Peut-être qu' il avait des soucis avec des gens de l'extérieur. Du style des gens à qui ils devaient l'argent ou je sais pas.
- Comme par hasard des types de l’extérieur qui viennent pile poil au moment de la projection tabasser Célestin. Ils ont réussi à passer la sécurité et à le trouver dans une salle où il n'y a pas de lumière ? Arrêtons de déconner. La vérité c'est que celui qui a fait ça était déjà dans la salle
- Tu penses que c'est un autre terminal ?
- J'en suis certain.
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D'aucuns restent sous le choc. Comment un tel acte a pu se passer tout près d'eux sans qu'ils ne s'en aperçoivent et surtout quel camarade peut en être l'instigateur.
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- Mais qui pourrait faire ça !?
- J'ai ma petite idée…
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Jean regarde Wilfried. Ce dernier s'approche de lui.
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- T’as un problème ?
- Tout le monde sait ici que c’est toi qui faisait le plus chier Célestin. T’as le plus de raison de vouloir t'en prendre lâchement à lui. 
- Célestin j'ai jamais eu besoin de me cacher pour régler mes comptes avec lui. Je suis pas un lâche moi. Je mets minable les gens à la vue de tous. Si tu veux en être la preuve, je te règle tout de suite.
- C'est une menace ?
- Je menace pas. J’agis.
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Jérémy s'interpose.
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- Ce n'est pas le moment de se foutre sur la gueule alors qu'un camarade est dans un état grave. 
- Ça changera quoi à son état ? La seule chose qu'on peut faire c’est trouver le coupable et il est tout trouvé.
- Accuse-moi encore et je te tue, sale chien.
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Wilfried prend le col de Jean et tente de lui mettre une balayette. Jean trébuche sans tomber. On les sépare dans une agitation monstre.
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- Stop ! Arrêtez bon sang. On est tous coupable de ce qu'il s'est passé, tous vous entendez !
- Moi je l'ai pas tabassé je vois pas en quoi je suis coupable.
- Et qu'as-tu fait quand il se faisait cogner à quelques mètres de toi ou quand on lui a renversé une carafe d'eau sur la tête ou quand on l'a enfermé dans les toilettes.
- C’était y'a 2 ans...
- Et alors ? On l'a jamais aidé quand il en avait besoin. Jour après jour, année après année il s'est retrouvé seul, et maintenant un c*nnard s'en ait pris à lui en tout impunité.
- … 
- On est tous coupables. On ne pourra jamais racheter ni nos actes ni notre passivité mais on peut agir pour l'aider comme jamais on l'a aidé auparavant.
- Qu'est-ce que tu proposes ?
Le 11 juillet 2020 à 00:03:09 lenatak73 a écrit :
Sweet, il manque encore des bouts + si tout était dû au non binaire qui n'arrête pas de menacer tout le monde ?
Tout ce que je peux dire c'est que
Le 11 juillet 2020 à 00:33:06 KataIeya a écrit :
Le 11 juillet 2020 à 00:03:09 lenatak73 a écrit :
Sweet, il manque encore des bouts + si tout était dû au non binaire qui n'arrête pas de menacer tout le monde ?Tout ce que je peux dire c'est que
Tout ce que je peux dire : LA SWEET BORDELLENT 
- Qu'entends-tu par mener notre propre enquête ?
- On pourrait chercher des preuves, des indices qui pourraient nous mener vers le coupable.
- Comme dans les Experts ?
- Comme le ferait des flics si tu veux..
- On est en train de se monter la tête comme pas possible. Ok on est tous sous le choc après ce qui est arrivé à Célestin mais on devrait juste redescendre en tension et laisser la police faire son travail.
- Avec la lenteur des forces de l'ordre on aura passé le bac avant qu'ils se décident à ouvrir l'enquête. Mais l’idée de faire ses propres recherches ne me convainc pas.
- Pour quelles raisons ?
- Une intuition sans doute…
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Finalement la majorité des membres du groupe s'est mise d'accord pour se rendre au cinéma dès la fin des cours. Durant toute la matinée, l'agression de Célestin constitue le sujet de toutes les conversations ; la proviseure a même jugé nécessaire d'intervenir en classe pour clarifier la situation. Une cellule de soutien psychologique va être mis en place dans les jours à venir.
Cette demi journée de cours prend fin et la bande de jeunes enquêteurs se rend sur le lieu de l'agression.
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- Je suis au courant de l'agression de votre ami. Mon supérieur m’a informé mais je n’ai pas la permission d'en parler à quiconque à l'exception des forces de l’ordre, encore moins à des gosses 
- Vous êtes plus jeune que nous.
- Ça ne change rien…
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Selena s'approche et tente de jouer de ses charmes pour faire craquer le jeune guichetier.
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- Écoute, tu nous rendrais un grand service si tu nous parlais de ce que tu sais de cette agression…
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Elle s'approche de son oreille et chuchote.
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- …Peut-être qu’ensuite on pourra faire des trucs rien que nous deux…. 
- Je ne mange pas de ce pain là Mademoiselle… je préfère les filles en 2D
- Bon ça marche pas les gars, cassez lui la gueule.
- Entrons dans la salle.
- Non mais…
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Les jeunes se faufilent dans la salle obscure dont l’accès est barrée par quelques bandes de police où on peut lire « ne pas franchir ». Devant l'état d'alerte du guichetier, Jean et Timéo lui font opposition. Plongés dans cet intérieur qui a revêti des traits nouveaux par l’éclairage quasi clinique dans lequel il baigne, les enquêteurs en herbe se dispersent et tentent de trouver ne serait-ce qu’un indice pour les mettre sur les traces de l'agresseur.
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Pendant ce temps-là, au guichet.
- Mais puisque je vous dis que je ne peux rien vous dire…
- Ne jouez pas au con garçon. Cacher des informations peut vous valoir très cher.
- Vous êtes des lycéens, vos menaces ne valent rien
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Timéo gifle le guichetier.
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- Mais… mais qu'est-ce qui vous prend !?
- Je suis moins conciliant que mon collègue. Dites nous tout ce que vous savez sur cette affaire avant que je m’énerve
- Ne portez plus la main sur moi ou j'appelle les flics, et des vrais cette fois !
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Timéo gifle l’autre joue encore. Le visage du jeune guichetier est maintenant boursouflé par l’afflux de sang dans son visage.
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- Ça va pas !???
- Timéo… un peu de calme quand même…
- Puisque que vous voulez jouer à ça. Vous êtes en état d'arrestation pour complicité et violence volontaire sur mineur.
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Timéo passe derrière le guichet et arrive aisément à mettre les mains du jeune maître d'accueil derrière son dos de phasme. Une corde qui traîne sur le présentoir lui sert de menotte.
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- Mais il est taré votre copain !? 
- …
- Vous faites dans l'outrage à agents maintenant… Votre cas ne s'arrange pas. 10 ans au trou de Rikers Island, ça vous changera…
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Devant le discours de plus en plus inquiétant de Timéo, le jeune guichetier prend peur. Qu’est-ce qu'il deviendrait en prison ? Là bas, il n'y a même pas la fibre.
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- Je… je sais pas qui a frappé votre camarade. Moi, j’étais tranquillement assis à mon bureau durant la séance…
- Au guichet quoi.
- Oui bon... J’étais là à regarder un épisode de BNP
- BNP ? Boku No Pico, l'animé pour pervers dégénérés ?
- L' héroïne a 600 ans, facsiste !!
- Avez-vous vu quelque chose d’inhabituel durant la séance ?
- Pas que je m'en souvienne. À... À part cet homme qui a emprunté la sortie de secours quelques minutes après la fin de la projection. La sortie qui donne sur l'avenue.
- Comment était-il ?
- Je ne saurais pas le décrire... La lumière était si basse et je suis myope, ça aide pas…
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Timéo le gifle une nouvelle fois. Le guichetier tremble de douleur et se frotte la joue.
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- C’était vraiment pas nécessaire…
Sermonne Jean.
- Sa tête me revient pas
- J'ai du sang dans la bouche ! Ma gencive ne va pas s’en remettre je le sens !
- Ne tergiversez pas, et faites un effort ! Comment il était, l'homme qui s'est enfui par la porte !?
- Tout ce que j’ai aperçu c’est sa silhouette assez mince et pas bien grande, et sa chevelure brune !! Mais c'est tout ! Ne me giflez plus je vous en supplie ! Je suis pas un mauvais gars, c'est vrai j'ai 2 coussins Loli dans ma chambre mais je vais les jeter !!! Je peux pas faire de la prison je suis bien trop mignon !
- Ne pleurez pas, vous n'irez pas en prison.
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Le guichetier essuie ses larmes.
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- La justice a encore triomphé dans la ville de New York City.
- Les séries policières, va falloir arrêter...
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À l'intérieur de la salle obscure, les recherches se poursuivent mais les résultats sont peu probants…
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- Je regarde sous ce siège pour la dixième fois !! Y'a pas la carte d'identité du coupable qui va y apparaître comme par magie…
- Continuez d'ouvrir l'œil, sait-on jamais.
- Célestin s'est fait agressé il y a près de 24 heures. Même si on trouve quelque chose il y a de fortes chances que ça n'ait aucun lien avec cette histoire.
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Une partie du groupe est lassée par cette pseudo-enquête qui semble perdre de son sens à mesure que les secondes s'égrainent dont Nathanaëlle qui s'agace quand sa cheville se tord après avoir loupé une marche.
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- Fais chier !!! 
- Ça va Nathanaëlle ?
- Non ça va pas ! Qu’est-ce qu'on fait ici à jouer les enquêteurs, c'est ridicule !
- …
- Je suis pas la seule à le penser. C'est vraiment triste ce qui est arrivé à Célestin mais on y peut rien. C'est pas en se mettant à quatre pattes dans le chewing-gum et dans les restes de pop corn qu’on va trouver quoi que ce soit...
- Nathanaëlle, même si c’était pas forcément notre ami, on se doit de faire quelque chose.
- Mais pourquoi ? Pour faire semblant de croire que nos actes importent ? Soyons honnêtes la plupart sommes ici parce qu’on croit se racheter. Après 3 heures à faire semblant de tourner dans cette salle dégueulasse, on sera enfin lavé de nos péchés envers le pauvre Célestin ou il faudra encore faire des trucs qui servent à que dalle ?
- Si tu veux pas être ici, tu peux partir.
- Ouais je me casse parce que j’en ai marre que vous jouiez aux gentils samaritains. Continuez, bande d'hypocrites, vous êtes bons qu’à ça !
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En partant en fracas, le pied de Nathanaëlle tape sur quelque chose. C’est un pendentif. Elle ne bouge plus, sous le choc. Les autres s'agglutinent autour d'elle.
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- Mince Natoo, sur quoi tu viens de tomber ?
- Tu le reconnais !??? Tu reconnais ce pendentif !!!?
- Je peux pas croire que ce soit le pendentif de la personne à qui on pense.
- Qu’est-ce qu’on fait Jérémy ?
- Je... Je ne sais pas
Pendant ce temps-là, à l’Hôpital Sainte-Marie Christine, 2 jeunes filles attendent à l'accueil.
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- Tu crois pas que tu lui as pris trop de livres ? 
- Il n'y a jamais assez de bouquins pour un homme.
- T'as même apporté un livre intitulé « Comment fabriquer de la bonne bière »…
- Il en faut pour tous les goûts.
- Célestine Géromine Robert de la Rochefoucauld et Lana Alena, veuillez me suivre s'il vous plaît. 
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Elles suivent l’infirmière au pas. Le chemin jusqu’à la chambre du jeune homme semble durer une éternité. Lana se surprend à reconnaître une étrange émotion sur le visage de Célestine : l’appréhension. On arrive enfin. Que vont-elles voir derrière cette porte ? Elles se préparent au pire mais en réalité peut-on vraiment s'y préparer.
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- « Mon général vous m'avez déçu ! » Je comprends votre désolation mais nous avons fait ce qu'on a pu mon Seigneur, les hommes se sont battus comme des diables » « Balivernes ! La bataille est perdue, l’armée décimée et à l'aube nous perdrons l'ouest. Gardes, emmenez-le au cach… »
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Au moment où on fait irruption dans sa chambre, Célestin, couché dans son lit d’hôpital, s'amuse avec les quelques lego qu'on lui a laissé au chevet de son lit
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- …
- …
- Heureusement que vous n'êtes pas entrés 5 minutes avant…
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Lana court jusqu’au jeune homme et s’écroule dans ses bras. Il rougit.
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- Aïe.. 
- Pas de contact physique ! Les blessures et hématomes lui font encore mal malgré les antalgiques.
- Tu es sain et sauf alors ! On a eu si peur. 
- J'ai... J'ai perdu beaucoup de sang au cause de ma blessure à l'arcade mais ça va. J’ai eu de la chance d’avoir été pris en charge rapidement sinon je ne veux pas imaginer ce qui aurait pu se passer…
- Au lycée tout le monde parle que de toi, ça disait même que tu étais dans le coma !
- Je n'ai pas été dans le coma juste inconscient d’après les médecins. Je t'avoue que mes souvenirs sont très flous. Ça… ça fait comme un trou noir…
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Elle lui prend la main et la sert aussi ardemment qu’elle le peut contre la sienne.
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- Ça va aller maintenant. 
- Vous avez oublié de signer la fiche d’émargement à l'accueil, mesdemoiselles.
- Je vais m'en occuper.
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Guidée par l’infirmière, Lana sort de la chambre. Seuls, Célestine et Célestin se font face.
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- Nous t'avons apporté de nombreux livres pour que ton séjour ici soit plus sympathique. Tu y trouveras des romans, des essais, des nouvelles, des livres d’histoire et des livres didactiques.
- Celes…
- Il y'a aussi l'ensemble des enseignements étudiés aujourd’hui mais ton actualité a quelque peu parasité la journée. Elle n'a pas été des plus dense.
- Celes..
- Nous avons un contrôle de géographie en fin de semaine, possiblement une dissertation en philosophie et une colle de…
- CÉLESTINE !!! 
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Elle lui prête enfin attention.
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- Merci d’être venue.
- Je me dois d’être au chevet de mes camarades de classe en tant que déléguée. Quand pourras-tu revenir ? 
- Les médecins m'ont conseillé 3 jours d'ITT mais je vais essayer de revenir avant. Tu te débarrasseras pas de moi si facilement.
- Je ne veux me débarrasser de toi.
- Je plaisante…
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Célestine vient poser tous ces livres et cahiers sur la table de chevet.
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- Célestin ? 
- Oui ?
- Ne m’oblige plus jamais à revenir en des lieux si macabres.
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Prononce-t-elle, sentencieuse. Elle sort de la chambre et disparaît.
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- ...
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Ça a glacé le sang de Célestin. Il a lu dans les yeux de la jeune fille une colère mêlée de tristesse et bientôt, il se dit que Célestine est plus humaine qu'il ne le pensait.
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Quelques jours plus tard.
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- Nous allons passer au troisième chapitre du programme de physique-chimie sur la structure et la transformation de la matière mais avant ça, Lana et Célestine vont vous parler du conseil de classe du premier trimestre qui a eu lieu hier.
- Merci Madame Clayton. Bonjour à tous, nous avons eu l’honneur d'assister à ce conseil qui a été très enrichissant. Les professeurs sont globalement contents du travail effectué par les étudiants même s’ils constatent un léger fléchissement au cours de la seconde partie du trimestre. Néanmoins c’est sur le comportement et l'attitude de la classe que les enseignants sont les plus virulents. Les mots « dissipés », « bruyants », « bavards », et « grossiers » sont revenus à de nombreuses reprises et la proviseure demande à notre classe de très vite retrouver une ambiance de classe propice à l'apprentissage, c'est un avertissement comportement collectif.
- Je vais revenir en détails sur les différentes mentions qui ont été données dans la classe. On compte 6 élèves pour lesquels un avertissement travail a été déposé, 10 avertissement comportement...
- Dont Wilfried. On en a parlé, ensemble, j’espère qu’on aura pas à prendre des mesures plus… sévères
- Je serai aussi sage que Lana, promis. 
- Mdrr
- N’importe quoi… 
- ...11 compliments et 4 félicitations. La moyenne de classe s’élève à 12,3. La plus basse note est à 8,2 et la plus haute à 19,4.
- Et c'est toi qui es la première de la classe Célestine
- C'est mérité
- Bravo Célestine 
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On l’applaudit. La jeune fille affiche un léger sourire qui est vite gommé par une expression plus neutre. Qu'y a-t-il de glorieux à simplement être soi ?
À la fin du cours, alors qu'elle range ses affaires, Célestin la salue.
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- Félicitations pour cette première place, Célestine. Je dois le reconnaître, tu as été redoutable tout au long du trimestre.
- Des congratulations de ta part valent pour mille. Je n'en pense pas le moindre mot mais j’ai lu cette expression ravissante dans un livre.
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Célestin sourit.
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- T'as gagné une bataille Célestine mais pas la guerre. L'année est encore longue.
- Peut-être que si tu prenais moins au sérieux cette guéguerre dans laquelle je refuse, comme depuis 3 mois maintenant, de rentrer, je ne te distancerai pas autant…
- Je te battrai Célestine. Je t'en fais la promesse. Et quand ce sera fait tu t’excuseras de m’avoir sous-estimé.
- Je ne te sous-estime pas. À vrai dire, je ne t'estime pas.
- …
- Bonne récréation.
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Célestine s'en va laissant son camarade désorienté. Quel don a-t-elle pour le troubler.
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Plus tôt, au poste de police.
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- Nos équipes ont eu vents de votre petite enquête parallèle concernant l’agression de votre camarade de classe. Il ne vous est pas venu à l'esprit que ce n’était pas dans vos cordes ?
- Nous voulions simplement rendre justice. Je pense avoir bien agi et je ne comprends pas comment je peux être interrogé quand le coupable de ce acte odieux court toujours.
- Écoutez garçon. Vous ne prenez pas la mesure de vos actes. Vos actions vont valoir une enquête complémentaire à votre encontre et à l'encontre de vos camarades. Vous risquez très gros si vous êtes inculpé pour outrage dans une enquête judiciaire.
- Je ne suis pas un criminel
- Mais vous avez fauté. Maintenant, montrez-vous coopératif et dites-moi tout ce que vous savez sur l'agression de votre camarade.
C’est super bien écrit l’op, tu régales 
SWEET
Célestine. J’avais tout tenté pour arriver à sa cheville mais elle m'avait écrasé. Elle voulait tout me prendre mais je ne la laisserai pas faire. Les mois qui suivirent ces premières passes d'armes devaient constituer le match retour d'un duel qui ne me laisserait pas indemne...
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- Vous avez la certitude que ce pendentif est à lui ?
- C'est à ma connaissance la seule personne de la classe a en porter oui.
- Bien. Nous enregistrons votre déposition et reviendrons vers vous prochainement. Ne quittez pas la ville.
- J'ai cours à 8h30 demain. J'avais pas l'intention de m'enfuir en Australie…
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Alors que le débriefing du conseil de classe a eu lieu il y a quelques heures,
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- Vous ne savez pas faire une fraction ? 
- Les fractions c'est le truc avec les barres ?
- De quelles barres parlez-vous ?
- Entre les symboles
- Les symboles… vous voulez dire les chiffres ?
- Oui voilà
- … 
- … Bon repartons de la base. Combien font 3/4 ? 
- En général ?
- Quoi « en général » ?
- Parce que ça peut changer selon la base dans laquelle on calcule
- Mais pas du tout !
- Excusez-moi mais je pense quand même savoir calculer une fraction.
- Visiblement non !
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Quelqu’un entre dans la classe. C'est la proviseure Madame De Thourielle accompagnée de 2 hommes, l'un portant sa tenue commune de policier, l’autre avec un accoutrement plus spécial fait d'un long manteau décoloré et d'un pantalon d'un autre temps.
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- Bonjour, je me permets d'interrompre votre cours, ces 2 inspecteurs ont à vous parler. 
- Bonjour, je suis le capitaine Serge Mourio, je m'occupe de l’enquête traitant l'agression de votre camarade de classe Célestin. 
- …
- Et moi je suis le Lieutenant. Mais vous pouvez m'appeler par mon prénom. 
- Et votre prénom est… ?
- Quoi je ne l'ai pas dit ? Ma femme me reproche souvent de ne pas être poli mais je penchais pour le trait d'esprit. 
- ... 
- Mais je m’égare. Certains d'entre vous se sont rendus sur les lieux de l'agression quelques jours après qu’elle ait eu lieu. 
- Quelques heures après à vrai dire.
- Quelques heures ? Voilà des camarades qui ont le sens de l'amitié et de la fidélité. Pas comme ma femme. 
- Nous sommes pas là pour les féliciter inspecteur ! Au contraire !
- Il est vrai, il est vrai... Votre enquête, jeunes gens, a eu le mérite de mettre la main sur un objet de première importance alors que la police se perdait à accuser un pauvre innocent.
- Qui ça ?
- Un SDF qui dormait à 2 pas du cinéma. Le pauvre il est en prison depuis des semaines sans nourriture et sans eau à part la flaque dans laquelle goutte le toit…
- Vous n'allez pas leur raconter tous les détails, si !?
- Excusez-moi capitaine… 
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Le lieutenant pressé par son supérieur extirpe de sa poche des clés, des mouchoirs, des gâteaux et même des amendes de stationnement.
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- Il pourrait sortir un rat de son manteau de clodo 
- Je te jure.
- Mais pressez-vous Lieutenant !!
- Je me presse… je me presse Capitaine 
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Il sort enfin le pendentif.
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- Quelqu'un reconnaît cet objet ?
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Étonné, un des élèves se lève.
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- C'est mon pendentif. Où vous l'avez trouvé ?
- Vous êtes Jean c'est ça ?
- Moi-même
- C'est du saphir ?
- Je ne sais pas. C'est un bijou de famille.
- Je suis sûr que c'est du saphir. Ma femme adore la couleur, elle se plaint que je ne lui fais assez de cadeau, vous le croyez ça ?
- …
- Mais je m'égare. Pourriez-vous me dire en quels circonstances avez-vous égaré un si bel objet ?
- Aucune idée. Je l'ai tout le temps avec moi, tellement que j'oublie que je le porte.. ça doit faire depuis quelques jours peut-être semaines que je me suis aperçu de sa disparition.
- …
- Oui c’est des choses qui arrivent mon garçon. Je ne vous jetterai pas la pierre étant moi-même de nature distraite.
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Le lieutenant est étonnamment très conciliant avec le jeune homme mais les regards suspicieux portés sur Jean ne trompent pas sur l'atmosphère pesante qui s'est emparée de la classe.
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- C'est quoi votre problème !? Vous avez quoi à me regarder comme ça...
- …
- Écoutez, nous allons être clair avec vous. Ce pendentif a été retrouvé par vos camarades sur le lieu de l’agression autant vous dire que vous allez devoir nous expliquer en détails toute cette histoire.
- Je sais pas comment mon pendentif s'est retrouvé là bas mais je n'ai rien fait à Célestin, je n'ai rien contre lui, il pourra vous le dire.
- …
- Quoi qu'il en soit, le temps de l'enquête, nous ne pouvons te laisser dans cette classe. Tu suivras donc les enseignements depuis chez toi pendant quelques jours le temps de reconsidérer la situation.
- Je… je suis renvoyé, c'est ça !? Vous avez pas le droit de faire ça ! Je suis innocent jusqu'à preuve du contraire..
- Jeune homme, je vous prie de nous suivre.
- Je n'ai rien à vous dire.
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Voyant que le renouvellement de leur requête ne suffit pas à faire changer d'avis le jeune homme, les 2 agents des forces de l'ordre emploient une manière moins courtoise.
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- Lachez-moi ! Lachez-moi je vous ai dit !
- Vous n'arrangez pas votre cas, jeune homme
- J’ai rien fait ! Célestin dis leur ! Dis leur que c'est pas moi p*tain !
- …
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Tous les étudiants restent un peu penaud devant la sortie précipitée de Jean menotté. Célestin, plus marqué que les autres, regarde dans le vide, déboussolé. Tout serait tellement plus simple si les ténèbres n'avaient pas remplacé ses souvenirs.
Le second trimestre commence comme le premier s’était clos et Célestin se voit une nouvelle fois distancer par sa camarade. Il avait cru qu’en gardant le plus strictement possible la même routine de travail qu'au moment où il ne la connaissait pas, il réussirait à se hisser à son niveau mais peut-être faut-il se rendre à l’évidence. La marche est trop haute.
Après une longue journée de cours, Célestin est enfin chez lui mais pas le temps de se reposer il doit réviser.
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- Célestin ! 
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On l'appelle au salon.
- Célestin !! À tous les coups il est encore en train crier ses mots espagnols à ses copains d'internet…
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Elle entre dans la chambre en fracas. Célestin est plongé dans son cahier de chimie, le casque antibruit vissé sur la tête. Elle le lui enlève délicatement.
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- Mon ange. On va manger. 
- J'ai pas faim merci. 
- J’ai mis du temps à faire ses coquillettes alors tu vas manger ! 
- (À tous les coups elles sont cramées)
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Elle lui tire les oreilles
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- Mais j'ai rien dit !!!
- Ton silence parle pour toi… Qu’est-ce que t’as en ce moment ? Tu manges pas un bout de ce que je te fais. Ça va pas à l’école ? Pourtant ton bulletin du premier trimestre est excellent.
- Pas assez excellent pour être premier…
- Encore cette histoire de première place... Tu te rends malade pour si peu. T’as pris ce mauvais trait de chez ton père toi.
- C'est important maman. Je pourrais mourir de fatigue pour la dépasser que ça ne suffirait pas et je le sais puisque je l'ai fait ! C’est la première fois de ma vie que je suis confronté à quelqu’un qui me surpasse et… c’est trop difficile…
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Sa mère, légère, rit.
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- Qu’est-ce qui te fait rire ?
- Tu vas me faire croire que c'est la première fois que tu fais face à l’adversité ? Non mon ange tu dis n'importe quoi.
- …
- En CE1 t’as gagné ce concours de poésie juste parce que ta maîtresse avait mal noté ta récitation. En CM2, tu as eu 20 à tous tes devoirs de maths à la seconde où un de tes camarades t’avait battu en calcul mental. Tu es même devenu cheerleader quand on t’accusait d’être nul en gym. Je t'en veux encore pour ça d’ailleurs…
- Pour le legging dans l'uniforme ?
- Pour le croptop.
- …
- Des exemples comme ça j'en ai des tas. Tu ne crains pas l'adversité au contraire, tu passes ta vie à la chercher. Et cette fille ne fait pas exception
- Mais… mais elle est plus forte que moi… quoi que je fasse elle me bat… j’arrive pas travailler sereinement tellement elle est dans mon cerveau… elle m’obsède
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Elle sourit moqueuse.
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- C'est peut-être pas qu'une question de travail… 
- Qu'est-ce que tu insinues…
- J'ai l'impression que mon petit ange a le béguin
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Elle le couvre de bisous et de chatouilles. Son fils se contorsionne pour éviter ses mains baladeuses.
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- Mais n'importe quoi !!! Arrête.. mais arrête ! Allez sors de ma chambre et laisse moi travailler !
- Ça va je sors ! Je sors !
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Célestin ne réussit à travailler. Il réfléchit au propos de sa mère pendant des heures. Célestin ne réussit à trouver le sommeil. Il pense à Célestine pendant des heures. Tétanisé, incapable de rien. Et si c’était vrai. Dans l'obscurité de la nuit tombée, le jeune homme allume son ordinateur. « Comment savoir si on est amoureux ? » Même l’écrire dans le moteur de recherche lui paraît étranger.
« Vous la regardez de manière compulsive quand elle est dans les parages.»
«Vous dites n'importe quoi quand vous lui parlez.»
«Vous rougissez quand vous la voyez.»
"«Votre cœur s'accélère quand elle est présente.»
«Vous pensez à elle quand elle est absente. »
- Et merde...
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La nuit a pris trait d’éternité et l'infini a suffi à Célestin pour cogiter, refaire le film des quelques mois qui se sont déroulés. La bobine passe jusqu'à s'effilocher mais maintenant il sait. Demain, il ira lui parler, à celle qui a tout chamboulé dans sa vie et en lui.
Le matin.
Il n'a rien préparé. C'est des choses qu’on ne prépare, pas qu’il s'y connait particulièrement mais c'est comme ça qu’ils le présentent dans les films. Le héros voit la fille et il sait. Il sait quoi dire. Il sait quoi faire. Il sait que son cœur bat pour elle. Il sait.
Il la cherche dans les couloirs avant la classe. Lana est là, belle comme un cœur.
Il rougit.
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- S… salut Lana, Célestine n'est pas encor… 
- ...
- …
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Son cœur bat à la chamade.
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- J'ai un bout de salade entre les dents ? Dès 9h du matin ce serait étrange…
- ...
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Il évite son regard. Son sourire délicat et ses yeux d'amande l’intimident.
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- Célestin ?
- Je…
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Les jours passent sans que l’on sache vraiment qui on est. On laisse les habitudes nous guider et parfois on réfléchit, on remet en question, on doute puis on reprend ce rythme végétatif. Quand elle l'avait invité pour cette soirée jamais il n'aurait imaginé que ces quelques minutes auraient changé tant de choses pour lui et en lui. Une graine s’était immiscée dans les rouages de son esprit et bloquait tout le mécanisme. Il était condamné à la léthargie tant que cette graine n’était pas retrouvée. Mais maintenant il sait. Il sait pourquoi il se sentait si faible. Il sait pourquoi son cœur battait tant. Il sait pourquoi il pensait tant à elle. Il sait.
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- Lana. Je… ça te dit de… tu veux venir chez moi après les cours ?
- Quoi ?
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QUE FAIRE ?
- Choix A : Poursuivre.
- Choix B : S'enfuir en courant.
- Choix C : Prendre le prétexte des révisions pour cette invitation.
Données du topic
- Auteur
- KataIeya
- Date de création
- 9 juillet 2020 à 10:30:15
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