[Risitas] CÉLESTIN vs CÉLESTINE

Le 09 juillet 2020 à 18:27:07 PiouPiouLeKhey a écrit :
L'op, tu pourrais essayer de poster la suite comme un autre op a fait ici :
https://www.pandome.fr/ ?

Bonne continuation

Normalement, un bot mettra ça sur risific

– Maintenant que les groupes d’éducation civique sont formés nous pouvons commencer le premier cours d’histoire de l’année. Il concernera la mise en perspective du travail de l’historien à propos de la seconde guerre mondiale.

– Cette guerre je la connais par cœur !

– Ah oui ? Alors dis-moi combien ont de testicules H*tler et Armstrong réunis.

– C’est pas de l’histoire ça.

– Ah parce que tu veux m’apprendre mon métier !?

– Je savais que ça recommencerait

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Célestin se tape sa tête contre la table. Sa voisine a côté s’interroge.

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– Je ne sais si tu sais mais ta tête vient de s’écraser sur ton cahier.

– Je déteste ce professeur voilà tout.

– …

– On fait tout sauf ce qu’on est censé faire avec lui. Là il est parti pour raconter son service militaire jusqu’à la fin du cours.

– …

– T’as mangé ta langue ?

– Je ne mange pas de viande, encore moins quand elle provient de mon propre corps.

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Célestin souffle du nez. Lassé.

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– Rappelle-moi de ne plus jamais m’asseoir à côté de toi la prochaine fois.

– Ne risques-tu pas de rester longtemps debout vu l’animosité qu’éprouve les autres élèves à ton égard ?

– Et toi t’en as pas marre de toujours être grinçante ?

– ” Grinçante ”…

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Célestine ne répond plus comme si elle était ailleurs. La remarque de son voisin ne l’a pas touché mais elle y médite comme si on lui avait posé une question d’une complexité folle.

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– C’était le Vietnam. Mes compagnons de chambrée pleuraient toutes les larmes de leur corps mais moi, vaillant comme un soldat, je les motivais avec des mots qu’on invente pas, des mots provenant du fond des tripes.

– Vous avez fait votre service militaire au Vietnam Monsieur Strauss ?

– Non à Fontainebleau, mais les arbres sont tellement hauts, on s’y croirait.

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La cloche sonne et Célestin n’a pas menti. Monsieur Strauss a passé tout le cours à parler d’anecdotes de sa vie plus ou moins vraisemblable. Comment aurait-il pu gifler Pétain avant son procès alors qu’il est né peu de temps après sa condamnation ? Célestin, agacé, range ses affaires en fracas.

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– Et voilà, 2 heures de perdu à écouter des âneries plus grosses que lui.

– Que voulais-tu dire par « grinçante » ?

– Au revoir Célestine…

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Célestin sort, il passe devant Jérémy, Caroline et Nathanaëlle.

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– Eh Célestin ! Pour l’exposé, ce serait bien qu’on le fasse sur les États-Unis tu vois.

– Oui pourquoi pas

– …

– …

– Quoi t’aimes pas ?

– Sisi

– Non je vois t’aimes pas.

– Je me demandais simplement si le prof n’allait pas trouver ça un peu… commun

– Bah y’a pas 200 pays sur lequel faire un exposé…

– À peu de choses près si…

– Oui bon c’est une expression… puis je veux le faire sur les US c’est pas à toi de décider tout seul

– Mais je veux pas décider tout seul

– J’ai pas cette impression

– Je crois que tout le monde devrait se calmer. Chacun devrait écouter l’autre pour que vous puissiez trouver un terrain d’entente.

– Je te jure.

– Célestin tu voulais faire l’exposé sur quel pays ?

– J’avais pas encore de pays en tête.

– POURQUOI TU VEUX PAS LE FAIRE SUR LES ÉTATS-UNIS ALORS !?

– Du calme Natoo

– Il me rend folle à jouer au petit chef ! C’est quoi son problème avec son tee-shirt horrible et son jean trop grand !!

– C’est quoi le rapport ?

– T’es vraiment pas cool Célestin

– …

– Célestin on va te laisser… Vous verrez ça plus tard.

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Caroline et Jérémy tentent de calmer une Nathanaëlle sur les nerfs. Ils s’éloignent pendant que Célestin reste planté là. Déjà le cours d’histoire maintenant elle. Se faire embêter hors des heures de cours allait encore mais les humeurs des autres ne devaient en aucun cas empiéter sur sa scolarité. Elle l’aura son exposé sur les États-Unis mais elle va être surprise du résultat…

Plus tard. Alors qu'il est chez lui profitant de son temps libre pour jouer à Borderlands 3 après une séance de révision intensive , il reçoit un appel.

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– Allo ?

– Salut, c’est Nathanaëlle. Je te dérange pas ?

– P… pas du tout. Ahah je… je savais pas que t’avais mon numéro

– C’est Jérémy qui me l’a donné

– …

– Célestin ? Allo ? Il s’est barré ou quoi ?

– Non non je suis là

– Je t’entendais plus parler c’est pour ça. Bon pour l’exposé, on fait sur le pays que tu veux, en fait ça m’est égal

– C’est très bien les États-Unis.

– Super alors. Bon bah à plus.

– Oui à plus. Bonne soirée à t…

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L’appel a déjà pris fin.

Pendant ce temps-là à quelques centaines de mètres de la maison de Célestin. Un remue ménage inhabituel se fait entendre dans une chambre de la maison.

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– 🎵 We will Rock you ! Nananananana ! 🎵

– …

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Lana monte sur son lit et fait sembler de jouer un solo de guitare sur la mélodie de Queen.

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– Quelle étrange pratique.

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Lana s’asseoit près de Célestine. Essoufflée de tous ses efforts.

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– Tu trouveras pas meilleure musique que ça Célestine. Il suffit de l’écouter pour être heureuse.

– Loin de moi l’idée de critiquer tes goûts musicaux mais j’évite de faire entrer mon ouïe en contact avec des musiques dégénérées

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Lana pince Célestine réfractaire.

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– Ne juge pas sans avoir écouté !

– Je n’ai pas porté de jugement hâtif avant l’écoute de ta reprise, ces quelques secondes m’ont suffi. Remettons-nous au travail, nos divergences de goût sont irréconciliables.

– On a bien avancé pour aujourd’hui, parlons d’autre chose ! T’aimes bien ton nouveau lycée ?

– Mes premières jours ont été relativement agréables mais je ne peux porter un avis définitif.

– Tu vas t’y plaire je t’assure. La plupart des gens sont très gentils, tu te feras vite pleins d’amis. Oh ! Je viens de recevoir un message de Pète ! Oh il est trop chou !

– Je ne suis pas des plus douées pour me faire des amis

– Pourtant tu viens de t’en faire une

– Qui ?

– Moi !

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Lana prend dans ses bras Célestine qui reste assez confuse pour ne pas dire gênée. La jeune femme se remet à chanter.

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– 🎵 We will Rock You ! We will Rock You ! 🎵

– Arrête ça.

– Désolé…

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L’exposé approche à grands pas et Nathanaëlle n’a pas donné signe de vie depuis son appel. Parfois, au lycée, elle demande à Célestin si la préparation du diaporama avance et promet de s’y mettre dès que possible. Évidemment elle ne le fait jamais. De son côté, Célestin a finalisé sa partie, ça lui a pris plus de temps que prévu mais pas autant que s’il s’était penché sur l’ensemble de l’exposé, temps qu’il a consacré à réviser les cours et à prendre de l’avance sur le programme. Il est plus prêt que jamais pour affronter les premiers examens.

Le téléphone sonne.
En parlant de la louve… Appel, SMS, messagerie instantanée, boîte vocale. Durant les 2 jours qui ont suivi, Nathanaëlle n’a cessé de tenter de rentrer en contact avec Célestin, Jérémy lui avait même passé quelques coups de téléphone sans succès. Nathanaëlle devait sûrement se demander comme elle allait faire Lundi. Ce n’était pas le problème de Célestin.

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Lundi est arrivé. Au lycée, alors que Célestin vient d’arriver Nathanaëlle fonce en furie vers lui.

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– Je t’ai harcelé de messages pendant 2 jours, ça t’arrive d’allumer ton téléphone !?

– j.. j’avais un problème de réseau je suis sincèrement désolé

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Il ne l’est pas.

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– Si tu vis dans une grotte c’est ton problème mais il fallait prévenir avant, je me serai pas mis avec toi ! Comment je vais faire maintenant, j’ai rien préparé !

– Pourtant t’avais dit que tu le ferais

– Qu’est-ce que t’insinues ! ?

– Rien. Seulement mon problème de réseau ne t’empêchait pas de travailler de ton côté

– J’avais pleins de trucs à régler cette semaine j’ai pas pu bosser ! Tu m’as même pas dit quelle partie je devais faire, dans tous les cas j’aurai pas pu bosser

– Ca va être de ma faute..

– Mais c’est de ta faute ! T’étais injoignable !!! Mais c’est pas possible d’être aussi bouché, reconnais au moins tes torts !! Je m’en fiche toute façon on passe pas aujourd’hui je suis pas prête.

Vu le manque de préparation auquel elle fait face, Nathanaëlle n’a qu’une idée en tête : repousser l’examen d’une semaine, au mieux pour laisser le temps à Célestin de rédiger sa partie, au pire pour elle-même porter le fardeau de cette rédaction. Le jeune homme n’insiste pas. Le cours va bientôt commencer.

Célestin se dirige à sa place habituelle mais à son grand étonnement elle est déjà prise.

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– Coucou Célestin, je me suis assise à côté de Célestine aujourd’hui. J’espère que ça ne te dérange pas ?

– Ne t’inquiète pas Lana. Il ne souhaitait pas m’avoir en voisine de table plus longtemps. Tu lui as rendu un grand service.

– C’est pas à toi qu’elle a posé la question !

– Je te prie de nous laisser. Nous devons régler les derniers détails de notre oral.

– Je pars si je veux d’abord. Si j’ai envie de rester planté là je le fais !

– Ne crains-tu pas de passer pour un imbécile ?

– Je m’en fous !

– Je… crois que je vais trouver une autre place…

– Ne bouge pas Lana, il n’y a qu’une personne en trop ici et ce n'est très certainement pas toi.

–

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Célestin bouillonne. Chacun des traits de caractère de Célestine l’agace. Il la croyait sympathique malgré sa personnalité un peu spéciale, elle n'est que froideur et mépris.
Malgré sa personnalité exécrable, elle a raison sur un point. Il a l’air d’un sacré demeuré planté là au milieu de classe et il s’en rend très vite compte.

Devant les réactions de tous ceux à côté duquel il tente de s’asseoir, le jeune homme se réfugie au fond de la classe sur cette table branlante, griffée de tags grossiers et de messages d’amour aussi naïfs que ridicules.

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– Tu viens de signer une déclaration de guerre, Célestine.

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Le professeur Strauss entre dans la classe. Ça va commencer.

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– Vous aviez un exposé à préparer pour aujourd’hui. Le sujet portait sur le système politique d’un pays de votre choix. Qui veut commencer ?

– Nous Monsieur !

– Bien, Célestine et Lana c’est à vous.

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Les filles projettent un diaporama soigneusement présenté.

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– L’Italie. Comment résumer en quelques mots ce territoire mi-insulaire, mi péninsulaire ? L’Italie c’est le berceau de l’empire Romain, de la Renaissance et de la Mafia mais c’est aussi une République parlementaire fondée sur 2 chambres au pouvoir équivalent. Cette spécificité créé de nombreuses instabilités politiques. Célestine va vous apporter plus de précisions.

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La présentation se déroule de la meilleure façon qu’il soit. Lana parle avec une aisance d’un naturel tel qu’elle donne l'impression de n'avoir pas eu besoin de s’entraîner pour cet exercice. Célestine est plus mécanique, son visage est fermé et elle passe en revue tous les élèves d’un regard voilé comme un phare lors d’une nuit embrumée.

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– Pour conclure, un homme politique en Italie se doit d’être sensible aux pots de vin ou dans le cas contraire se constituer un bon service de sécurité.

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On les applaudit.

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– Et bien merci les filles c’était un excellent exposé. Vous avez bien présenté les subtilités du régime Italien tout en restant synthétique. Vous avez mis la barre haute ! Suivant.

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Les binômes passent au tableau les uns après les autres avec des présentations plus ou moins pertinentes.

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– Bon Timéo et Claude, vous vous foutez un peu du monde et je crois que vous le savez. Faire une partie entière sur le rugby en Nouvelle Zélande, ça n’a aucun sens.

– Mais le rugby est un pilier de la vie en Nouvelle Zélande monsieur, il a une grande influence sur la vie politique.

– Je veux bien mais votre exposé portait sur les îles Fidji…

– C’est également une grande nation de l’Ovalie monsieur.

– Bon retournez à votre place. On a encore le temps de faire passer un autre binôme. Les quelques groupes restants passeront la semaine prochaine.

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Célestin lève la main.

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– On peut passer Monsieur

– Même pas en rêve en fait.

– Célestin et Nathanaëlle, c’est bon pour vous ?

– Pas du tout

– Pour moi c’est bon

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Nathanaëlle se lève tellement violemment qu’elle fait tomber sa chaise. La tension est palpable.

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– Nan mais à quoi tu joues en fait. Moi je veux pas passer donc on passe pas, point !

– S’il te plaît, Nathanaëlle. Au sein d’un couple, la décision revient à l’homme, pareil dans un binôme.

– Qu’est-ce qui vous dit que c’est un homme ?

– Attendez mais qu’est-ce que vous faites dans ma salle de classe ?

– Je suis en observation

– En observation de quoi ?

– De vous

– Non mais Monsieur nous ne sommes pas dans un moulin. Vous me ferez le plaisir de quitter immédiatement ma salle de classe.

– Et maintenant vous m'appelez « Monsieur »… 2 remarques machistes en 20 secondes, j’en connais un qui n’aura pas son permis d’inclusivité aujourd’hui.

– Permis d’inclusivité ?

– Le gouvernement a mis un place un test à la disposition de tous les fonctionnaires afin de vérifier que leurs valeurs sont en adéquation avec les principes du nouveau monde. Je peux vous dire que votre professeur en est loin

– Mais barrez-vous de mon cours ! Je vais pas le répéter 10 fois !

– Vous aurez de mes nouvelles

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L’individu non binaire au physique de lâche file l’air dédaigneux.

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– Où en étions-nous ? Célestin et Nathanaëlle vous venez au tableau je vous prie.

– C’est mort en fait.

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Célestin se lève la clé USB dans une main, ses fiches dans l’autre. Nathanaëlle reste vissé sur sa chaise les bras croisés sur sa jaquette, les traits marqués à l’extrême.

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– Nathanaëlle, allez.

– Mais moi je le fais pas aujourd’hui. Pendant tout le week-end j’ai cherché à joindre Célestin il répondait pas. Je peux pas passer alors qu’on est pas préparés

– Célestin, vous êtes prêts, oui ou non ?

– Oui Monsieur.

– Putain mais j’en ai marre, il fait exprès !

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Nathanaëlle s’emporte et balaie d’un revers de main toutes ses fournitures sur la table. Sa voix tremble et son teint a viré au rouge. Les autres élèves pris d'une gêne extrême face à l’état de désœuvrement de leur camarade se rangent de son côté.

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– J’en peux plus ! Je… je vous jure je vais péter un câble ! Dites lui de retourner à sa place ! Dites lui ! Je vous en supplie dites lui !

– Wesh frère arrête de forcer ! Vous passerez plus tard zebi

– Célestin tu vois bien qu’elle est pas en état

– Sois cool Célestin.

– Vous êtes en binôme si l'un d'entre vous veut pas passer vous passez pas. C’est pas correct

– C’est mieux pour tout le monde que vous passiez la semaine prochaine.

– Célestin, sois compréhensif.

– …

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Tous demandent de la bienveillance au jeune homme. Il ne devrait pas passer l’oral maintenant. Nathanaëlle, au bord des larmes, est incapable de parler du système politique américain. On regardait Célestin s’interrogeant sur la décision qu’il allait prendre.
Comment peut-on rester aussi indifférent devant la détresse d’une camarade. Même le pire des hommes ne peut être dénué d'empathie, ça doit être personnel.

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– Allez viens Nathanaëlle

– Mais wesh il est sérieux

– Quelle indignité

– Je vous ai dit c'est une tchoin ce type

– Je suis choqué

– Un vrau b*tard !

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Nathanaëlle fond en larmes dans les bras de son amie Caroline.

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– Il a fait exprès ! Il a fait exprès de pas me répondre de la semaine pour que je rate mon oral, j’en suis persuadée

– T’es un monstre Célestin, un monstre.

– Bon bon. Un peu de calme, je vous prie. Nathanaëlle, je te promets d’être indulgent au vu des circonstances exceptionnelles dans lesquelles vous avez effectué votre exposé. Rejoins ton binôme.

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Malgré sa réticence, la jeune femme se lève finalement, les quelques larmes de crocodile et bavures de mascara essuyées. Elle ne daigne adresser le moindre regard à son camarade.

L’exposé peut commencer. Célestin a assuré être prêt et il est. Il laisse Nathanaëlle lire l’introduction, le plan et la conclusion et il présente parfaitement tout ce qu’il sait du système politique américain. C’est si maîtrisé, si structuré. Peut-être trop, surtout pour ses camarades de classe qui le fusillent de regards dissimulant à peine leur haine et leur méfiance. La peine de Nathanaëlle ne l'affecte même pas. Ça sautait aux yeux depuis tout ce temps, Célestin n’est pas comme eux.

Le silence qui marque la fin de l’exposé sonne comme le début d’un malaise impérissable.

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Jamais Célestin n’a été aussi seul depuis ce fameux exposé. Il a certes récolté un 19/20 mais le fossé qui le sépare de ces autres camarades n’a jamais été aussi grand. Le peu de gens avec qui gardaient des rapports cordiaux l’évitaient comme la peste, Les autres le traitaient comme un rat.
Avant, Il avait déjà été seul, délaissé, humilié mais jamais il n'avait été considéré comme l’ennemi de l’humanité.

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Un midi, au CDI.

– Je ne t’ai pas vu au self ?

– Ah Célestine… tu m’as fait peur. J’évite d’aller au self depuis qu’on a renversé mon plateau par terre. Je voudrais pas gâcher mon argent.

– Tu devrais dénoncer ceux qui ont fait ça.

– J’ai déjà essayé la délation, ça n’a jamais fonctionné.

– …

– Et toi tu fais quoi ?

– Je vais me présenter aux élections des délégués avec Lana. Pour cette raison je compte parfaire mes connaissances sur la manière de diriger en empruntant quelques ouvrages.

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Célestin sourit.

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– Pourquoi cet air si moqueur ?

– Le rôle de délégué est plus proche de celui de modérateur de forum que de celui de chef des armées…

– Que veux-tu dire par là ?

– Quand t’es délégué, t’es une serpillère. Les profs t’engueulent quand la classe fait de la m*rde et les élèves t’engueulent quand leurs requêtes ne se sont pas réalisées. T’es perdante à tous les coups et t’es même pas payée.

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Célestine se tait quelques instants le temps de réfléchir puis reprend la parole.

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– Je pense que tu te trompes. Être élu délégué est une preuve de confiance et d’acceptation des autres élèves en plus de constituer une responsabilité vis à vis des enseignants et des étudiants. Par ailleurs, les délégués connaissent leur moyenne et celle des autres élèves quelques heures avant tout le monde

– T’as pas de logiciel pour la calculer en temps réel ?

– Je préfère tout faire de tête mais une validation officielle rajoute un cachet supplémentaire.

– Si tu le dis.

Célestine dit peut-être vrai au sujet du rôle que doit jouer celui qui porte la casquette de délégué de classe mais pourquoi Célestin gâcherait son temps à s’occuper des doléances d’individus qui le méprisent. Il doit rester concentré dans cette période charnière du trimestre où chaque note compte au risque de voir sa concurrente le dépasser ou pire le distancer.

On s’installe en classe avant le début du cours de physique-chimie. Célestin s’installe à sa nouvelle place attitrée, celle au fond de la classe. Il sort ses affaires quand quelque chose vient s’écraser sur sa tête. Il ne se rend pas tout de suite compte mais le bruit sonne comme l’éclatement d’une coquille.

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– …

– Qui vient de faire ça ? Qu’il se dénonce !

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On a lancé un œuf sur Célestin. L’odeur putride qui s’en dégage témoigne de son état de décomposition.

D’aucuns élèves se gaussent de lui, d’autres se ricanent dans leur barbe.

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– Madame, je peux aller aux toilettes pour me nettoyer ?

– Vas y Célestin

– Profites-en pour prendre une douche.

– Ayaaaaaaa

– Tu es pitoyable Wilfried.

– Et parlez moi bien ! Vous me devez le respect je suis pas votre chien !

– (Sale p*te)

– Faudrait couper les freins de sa caisse à cette folle.

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La classe s’agite.

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– Silence, je vous prie ! C’est aujourd’hui qu’a lieu l’élection des délégués. J’aimerais éviter que ça nous prenne plus d’une heure, on a déjà du retard sur le programme

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Alors que Célestin revient en classe, les traces d’œufs nettoyés, les candidats s’inscrivent. Il y a 2 autres binômes en plus de Lana et Célestine : Ben et Matthieu ainsi que Galby et Thomas.

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– V’là les cassos qui se présentent

– Mais pourquoi Galby veut être délégué ? J’ai jamais entendu le son de sa voix à ce type.

– Eux déjà c’est mort.

– Moi je vais voter blanc. Ah non y’a Lana qui se présente.

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Après les inscriptions, chaque binôme vient se présenter devant la classe, expliquer son projet et répondre aux diverses questions de leur camarade.

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– Wilfried, vas-y.

– Ouais moi j’ai une question pour Célestine et Lana. Si je veux me plaindre du comportement d’une prof, vous allez soutenir ma démarche ?

– À partir du moment où la plainte est justifiée, évidemment.

– Ok c’est carré

– C’est carré

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Wilfried dévisage Madame Clayton.

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– Cesse de jouer au Calimero Wilfried….

– Qui vous traitez de Calogero déjà ? Y’a personne qui touche à mon trou de balle moi

– On touche le fond là

– Pas le fond de Wilfried

– Mdrrr

– Toi je baise ta grosse daronne

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Ça s’agite. Wilfried et Mashar se défient, tête contre tête. La situation peut à tout moment dégénérer. Madame Clayton tente de rétablir le calme.

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– Asseyez-vous s’il vous plaît ! Wilfried et Mashar, cessez d’instaurer un climat délétère dans cette salle de classe ! Votre comportement est d’une indignité sans nom. Si j’ai encore une réflexion à vous faire, vous serez définitivement expulsé de mon cours.

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Wilfried cache difficilement sa rage.

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– D’autres questions pour Lana et Célestine ? Non ? Alors on peut passer à Galby et Thomas.

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Les 2 élèves présentent avec peu d’entrain et d’aise leur projet. On dit souvent qu’on a le physique de ces idées mais qu’en est il quand les idées sont d'une vacuité sans commune mesure ?

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– Si ces nazes ont plus de 4 votes, je sors avec Nathanaëlle pendant un mois.

– Plutôt mourir que sortir avec un mec comme toi

– Ta bouche parle mais tes yeux la contredisent. Je sais que t’as envie de moi. Le meilleur moyen de résister à la tentation, c’est d’y céder…

–

– …

– Je savais pas que t’avais autant d'imagination pour prendre tes rêves pour la réalité https//www.noelshack.com/2020-04-6-1579993027-hey.png

– Silence je vous prie ! Le dernier binôme à se présenter maintenant, Ben et Matthieu, la parole est à vous.

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Les 2 amis présentent un programme qui est étonnamment bien ficelé. Meilleure répartition des heures de cours, plus grand choix de menu à la cantine grâce aux réductions faites sur le matériel sportif, instauration de réunions élèves-profs hors conseil de classe. Un tel programme plairait à la grande majorité de ces auditeurs. Malheureusement, la plupart des adolescents portait leur attention sur les notifications de leur téléphone. À quelques exceptions près.

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– Oui Odile ?

– J’ai une question pour Matthieu.

– Vas-y

– C’est vrai que tu dis à tout le monde que je suis une p*te et que j’ai vu passer plus de queues qu’un vétérinaire ?

– Odile ça va pas !? On marche sur la tête ! Vous croyez que c’est le moment de déballer votre linge sale !?

– C’est rien madame je vais lui répondre

– Toi tu n’en rajoutes pas ! Je ne sais pas ce qui vous prend tous aujourd’hui à penser que mon enseignement est l’occasion de régler vos conflits mais vous faites fausses routes.
!

– Nan mais j’assume tout moi y’a pas de problème. Ouais j’ai dit tout ça sur toi Odile et je le pense.

– Ok donc t’es qui pour porter un jugement sur ma sexualité et sur ma personne en fait ?

– Chacun ici a le droit d’exprimer son avis. On vit en démocratie

– D’accord donc moi je pense que t’es un bouffon attardé qui a l’âge mental d’un enfant de 8 ans, ça va comme ça ?

– Il y’a pas de soucis, tu dis ce que tu veux. Mais moi au moins je prends pas dans le cul pour 10 balles dans les chiottes du lycée.

– …

– Wesh choqué

– Il déclare ça normal

– …

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Un profond malaise s’est emparé de la classe. Personne n’ose ouvrir la bouche de peur de rendre cette situation tangible par l’énonciation de quelques mots.

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– Très bien. Matthieu et Odile vous viendrez avec moi dans le bureau de la proviseure à la fin du cours. Vous avez dépassé les bornes. Ce sera pareil pour quiconque franchirait à nouveau la ligne rouge. Mon seuil de tolérance est atteint. Dans toutes mes années d’enseignement jamais je n’ai eu à m’occuper d’une classe aussi indisciplinée, immature et ignoble que la vôtre.

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Un long silence suit les lourdes paroles de Madame Clayton jusqu’à ce que Wilfried ne vienne le rompre.

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– Odile ! Regarde !

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Il gigote un billet de 10 euros dans les airs.

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– Ayaaa

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Ça éclate de rire dans la salle.

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– Allez le comique, tu sors et tu feras ton numéro chez Madame la Proviseure.

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Wilfried s’exécute, fier de cet ultime coup d’éclat.

Madame Clayton ne parle plus. Raide comme un piquet, elle garde ses bras croisés, les yeux perdus au loin. C’en est assez.

– Bon… je crois qu’il est temps de voter… Euh… prenez un bout de papier et écrivez le nom du binôme pour lequel vous donnez votre voix…Voilà.

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Dans cette situation pour le moins particulière, Lana tente d’assurer l’intendance. Une fois les votes effectués, elle passe dans les rangs pour ramasser les bouts de papier.

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– Célestine, tu notes les résultats du dépouillement sur le tableau ?

– Très bien.

– On va… procéder au dépouillement si vous le voulez bien… Paulette tu veux bien le faire, ça évitera les soupçons de fraude

– Yes I want

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Sur le premier papier, on lit : “Célestine et Lana”.

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– Deuxième papier… Célestine et Lana… troisième pareil… sixième… Ah…

– Qu’est-ce qu’il y a ?

– Quelqu’un a marqué Célestin…

– …

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Ça ricane.

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– Dois-je le marquer sur le tableau ?

– Oui… dans… une autre colonne s’il te plaît.

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Un autre papier est dépouillé

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– C’est encore Célestin.

– Ok….

– C’est pas possible…

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Les papiers sont lus les uns après les autres et ce que Célestin craint est en train d’arriver.

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– On est à combien Célestine ?

– Célestin arrive en tête avec 13 voix, Lana et moi suivons avec 12 voix, Ben et Matthieu sont troisième avec 7 voix et Galby et Thomas arrivent derniers avec 5 voix

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Jean se lève et tente de galocher Nathanaëlle. Elle le gifle d'une résonnance telle que toute la classe s’incline vers eux.

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– Jean, tu peux arrêter d’être c*n ?

– Ça va… j’allais pas vraiment l’embrasser…

– T’es un grand malade

– Bon Célestin, c’est toi qui as par la force des choses remporté cette élection. Veux-tu être délégué ?

– Pas… pas du tout madame

– Alors, vous allez devoir vous organiser entre vous pour choisir vos délégués, cette élection est annulée, ce n’est plus mon problème. À propos de votre comportement inadmissible, je vais demander à Madame la Proviseure de venir dans cette classe dans les plus brefs délais. Des mesures seront évidemment prises. J'envisage de lui demander un conseil de discipline collectif. Si vous voulez préserver une chance de rester dans cet établissement, je vous conseille de vous taire jusqu’à la fin du cours. Si vous voulez qu’on vous parle comme à des maternelles alors je vais le faire mais c’est pas avec cette mentalité que vous allez réussir dans la vie.

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Le reste du cours se déroule de façon relativement calme malgré l’état atrabilaire de la professeure. À la fin de l’enseignement, elle expédie l’énonciation des devoirs de la semaine et a filé avec Odile et Matthieu chez la proviseure. La salle de classe se vide peu à peu.

Quelqu’un s’approche de Célestin.

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– Tu veux vraiment pas être délégué ?

– Accepter un rôle qu’on m’a donné pour m’humilier ? Y’a pas écrit « imbécile » sur mon front.

– …

– Eh ! Je t’ai vu vérifié !

– Désolée..

– Je vous donne ce rôle, vous ferez de bien meilleurs délégués que moi de toutefaçon

– C’est plus compliqué que ça, c’est les 2 premiers binômes qui sont normalement élus mais vu que tu refuses ce statut, toute l’élection devient caduque. Qu’importe, on verra ça plus tard avec les autres.

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Célestin regarde le tableau où les résultats de l’élection sont indiqués, accablé.

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– Malgré toutes les dissensions, embrouilles, bagarres qui opposent les gens de cette classe, ils arrivent toujours à se liguer contre moi pour me nuire. Ça en devient risible.

– …

– Je me demande combien de temps encore ça va durer. Ça devient difficile à supporter.

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Lana pose ses yeux sur Célestin. Il est si peiné. Personne ne mérite un tel traitement. Elle est si désolée pour lui. Comment pourrait-elle l’aider.

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– Célestin ! Tu veux venir chez moi après les cours ?

– Q…Quoi ?

– On devait faire une soirée entre filles avec Célestine mais ça sera encore plus génial si tu viens !

– …

– Alors ?

- Alors ?

- Ouais… pourquoi pas !

- Génial j'ai hâte !

.

Le sourire enjoué de Lana contraste avec l'euphorie contrôlé de Célestin. Il n'a plus été invité depuis ce fameux jour de CE2. Il s'en rappelle comme si c’était hier des 9 ans de Caroline où il avait atterri la tête la première dans son gâteau à la crème. Malheureux incident qui lui avait valu le surnom de Blanche neige durant toute la primaire.

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- À tout à l'heure !

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Célestin ne réussit à se concentrer de tout le cours d’allemand. L’échéance de cette soirée approchant, l’appréhension monte. Il préférait encore disserter sur la guerre de Sécession durant des heures. Il n’était pas fait pour ce genre de plans. De quoi va-t-il bien pouvoir parler à Célestine et Lana ? Rien que d'y penser le faisait monter en température, il se liquéfierait sur place quand il serait avec elles. C’est trop pour lui, autant annuler maintenant tant qu'il en est encore tant.

Monsieur Hamler lâche la classe un peu plus tôt.

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Dans le couloir

- Célestin !

- Papa !? Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

- Quoi j'ai pas le droit de venir voir mon fiston durant ces heures de classe ?

- D’après le règlement, il me semble bien que non.

- Ah… c'est bon à savoir. J'ai profité du passage de la brigade des stups au bureau pour passer te voir.

- C'est gentil

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Le père de Célestin passe en revue les vêtements trempés de son fils.

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- T'as drôlement chaud dis donc, on pourrait irriguer tout le Sénégal avec ta sueur.

- Je croyais que ça ne se voyait pas sur du blanc…

- On ne voit que ça ! Qu’est-ce qui te met dans cet état ? T'as appelé ta professeur "maman" ?

- Non papa…

- T'as coincé ton caleçon dans ta braguette ?

- Mais non !!!

- Alors c'est à cause d'une fille ? T'es amoureux !?

- Mais n'importe quoi !!! Je suis invité à une soirée c'est tout mais c'est mort j'y vais pas, regarde comment je suis avant même que ça commence ! Je suis en nage jusqu’à dans mes chaussures...

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Célestin s'agace. Il est en colère contre le monde, contre son père et contre lui-même.

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- Écoute fiston. Il ne faut pas être si craintif. N’évite pas les problèmes. On différencie les vainqueurs des perdants à leur capacité à franchir les obstacles. Ne sois pas guidé par la peur.

- Mais papa...

- Tu vas aller à cette soirée, tu verras tout se passera bien, fais-moi confiance.

- Et si ça se passe mal

- Alors c'est ainsi

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Les quelques mots de son père poussent à la réflexion Célestin. Et s'il disait vrai ? Toujours il arrivait à trouver les mots justes, il était si brillant.

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- Papa je voulais te dire que…

- Oulala je dois filer fiston, un collègue s'est fait prendre avec 3 grammes dans la poche. Toujours cacher la blanche sous la table de son bureau, combien de fois il faudra le répéter… je vais surement pas rentrer de la nuit.

- Je préviendrai maman

- T'es un chef

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Avant de s’en aller, le père de Célestin tape d'une main lourde l’épaule de son fils si admiratif. Bientôt il se confond avec la foule d’étudiants libérée par le son de la cloche.

Revigoré, Célestin fait un tour chez lui. Il prend une bonne douche pour être frais comme un gardon. Qu'importe ce qu'il se passera, au moins il aura eu le courage d'y aller. C'est ce qu'il répète encore et encore pour se donner l’énergie de résister à l'autre partie de lui qui le supplie de ne pas s'y rendre. Peut-être aurait-il du l’écouter.

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Ding dong*

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Lana ouvre la porte.

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- Ah Célestin ! Tu es déjà là ! Entre, je t'en prie.

- Célestine est déjà arrivée ?

- Non malheureusement, elle avait pas fini sa dissertation de philosophie de ce que j'ai compris. Mais je crois que c'est plus une excuse qu'autre chose…

- C’est-à-dire ?

- À mon avis, tu l’intimides un peu.

- M…moi ?

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Le jeune homme est gêné, déjà par la réflexion de Lana et aussi par l'absence de Célestine. Jamais il ne s'est retrouvé seul avec une fille (à l'exception de sa cousine).

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- Ça va ?

- Oui oui

- T'es tout rouge ça m’inquiète

- C'est.... c'est rien juste une allergie

- Une allergie ?

- Allergie à l'air.

- Ah… Tu devrais vivre dans l'eau alors

- …

- Ça sonnait mieux dans ma tête... Viens je te fais visiter.

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Lana tire la manche de Célestin. Elle lui montre, avec le talent d'un agent immobilier, son salon spacieux, sa cuisine dernier cri, sa salle de bain et sa chambre tapissée de couleurs pâles et sucrées.

Elle s’assoit sur son lit.

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- Alors qu'est-ce qu'on fait ?

- Hein !?

-

- Je sais pas… on peut… on peut… se… dire des choses

- Oui on peut faire ça ! Tu veux faire quoi l'année prochaine ?

- Je… je sais pas encore.

- Sérieux !? J’étais sûr qu'un élève aussi consciencieux que toi avais déjà un plan de carrière bien tracé.

- Pour… pour le moment je veux me laisser toutes les opportunités ouvertes, je choisirai le moment venu ce qui me plaira le plus.

- Toi tu laisses porter par le vent, tu vois je m'en doutais pas du tout.

- Comme quoi les faux semblant… et toi, l'année prochaine ?

- Moi aussi je ne sais pas

- Ça nous fait un point commun

- Oui ! En fait mon cœur balance entre des études en chimie ou tenter le Conservatoire d'Arts dramatiques

- Quel grand écart

- Tu l'as dit.

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Lana s’écroule de tout son long sur le lit et regarde au plafond, pensive.

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- Ça paraît si près maintenant.

- Quoi ?

- La vie des grands.

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Célestin a du mal à saisir de quoi parle la jeune femme.

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- Rejoins moi.

- …

- Allez. Viens !

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Célestin s'approche du lit légèrement réticent. Lana se relève et s'installe au bord, elle tapote près d'elle lui indiquant de s'asseoir à ses côtés.

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- Je sais que t'es quelqu’un de solitaire mais je suis heureuse que tu aies faite une exception pour venir ici.

- C’est… c'est normal haha

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Célestin tient difficilement le regard que lui lance Lana. Rapidement, il fait tout pour ne pas le croiser, gêné par cette situation.

Lana pose alors sa main sur la sienne, celle qui est la plus proche. Leurs yeux se confondent.

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- Célestin, ça doit pas être tous les jours faciles au lycée mais tu n'es pas seul. Je veux que tu saches que si tu as besoin de parler à quelqu’un, je suis là.

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Quelque chose d'ineffable se passe dans la poitrine de Célestin. Il n'a jamais ressenti cela.

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Ding Dong*

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Lana lâche la main de Célestin et s'enfuit vers la porte d’entrée. Le jeune homme lui emboîte le pas.

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- Peter !!!

- Ma Laine

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Lana lui saute dessus et l'embrasse avec fougue.

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- Tu devais pas revenir d'Angleterre demain !?

- Si, mais j'ai pu avancer mon vol, je mourrai de ne pas te voir.

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Lana, enjouée, renouvelle son étreinte. Célestin ne sait pas où se mettre. Il reste planté là en attendant qu'on fasse attention à lui. Peter met fin à son supplice, surpris de voir un inconnu ici.

- Peter, je te présente Célestin un copain de classe. Célestin, voici Pete mon copain !

- Salut vieux, ça gaze ?

- Oui… ça… gaze

- Vous étiez en train de…

- Des devoirs… des devoirs de classe pour une interrogation en géographie

- ...

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Le jeune homme cache difficilement son mal être. Il se tient le coude, frotte ses genoux l'un contre l'autre, tape ses talons contre le parquet mais rien y fait. Ça ne va pas du tout.
Pète lui tape le bras d'un geste convivial mais assez assuré pour faire sursauté son récepteur, sur les dents.

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- Lana, je t’ai rapporté pleins de choses

- Montre les moi ! Montre les moi !

- Je… je crois je vais vous laisser. J'avais oublié que ma mère m’avait dit de faire une course pour elle

- Ah… d’accord. On se voit demain en cours alors

- Oui…. Salut Pete

- Salut Vieux ravi d'avoir fait ta connaissance

- Célestin, tu pourras éviter de parler à Célestine de ce que j'ai dit à propos de ses sentiments pour toi ? C’était juste une réflexion idiote.

- Oui… pas de problème

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Sa mère n'a évidemment rien demandé à Célestin. Malgré son peu de compétences sociales, il sait simplement déterminer les moments où il est de trop, par habitude plus que par intuition.

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Les jours, semaines, mois sont passés, leurs lots de notes aussi. En dépit de tous ses efforts, Célestin est nettement en dessous de Célestine. Il arrive à lui tenir tête en maths, physique-chimie et en histoire mais il est distancé dans toutes les matières linguistiques. Ses options arts plastiques et latin sont une source de travail supplémentaire sans qu’il n'en soit réellement récompensé dans la notation. Ce duel à distance lui fait plus de mal qu’il ne le pensait : il ne peut travailler sereinement sans penser à elle. Il doit à tout prix redresser la barre. La fin du trimestre n'est plus très loin.

Le 10 juillet 2020 à 20:51:21 lenatak73 a écrit :
Sweet hop hop hop, on veut du nouveau ici

Ayaa promis y'aura le vote du chapitre 11 avant cette nuit

Le 10 juillet 2020 à 21:12:57 KataIeya a écrit :

Le 10 juillet 2020 à 20:51:21 lenatak73 a écrit :
Sweet hop hop hop, on veut du nouveau ici

Ayaa promis y'aura le vote du chapitre 11 avant cette nuit

J'espère bien ! Ça redonne des idées de relire tout ça

Le 09 juillet 2020 à 18:27:07 PiouPiouLeKhey a écrit :
L'op, tu pourrais essayer de poster la suite comme un autre op a fait ici :
https://www.pandome.fr/ ?

Bonne continuation

Je peux pas c'est le site du khey GeneralCoin.

Le 10 juillet 2020 à 21:19:54 lenatak73 a écrit :

Le 10 juillet 2020 à 21:12:57 KataIeya a écrit :

Le 10 juillet 2020 à 20:51:21 lenatak73 a écrit :
Sweet hop hop hop, on veut du nouveau ici

Ayaa promis y'aura le vote du chapitre 11 avant cette nuit

J'espère bien ! Ça redonne des idées de relire tout ça

Célestin se souvient de ce jour où il s’était promis de toujours être le meilleur. À partir de cet instant, viser et surtout atteindre l'excellence a simplement consisté en l' emprunt d'une voie royale menant au succès. La discipline engendre la discipline et les excellents résultats tombaient sur lui comme le flot torrentiel un jour de mousson. Mais désormais le pilotage automatique ne fonctionne plus et il faut remettre en question la méthode de travail qui était pourtant gage de succès en des temps pas si lointains. Fini les heures passées à jouer à Borderlands et à WOW, finis les séances de dessins improvisés, finis les passages récréatifs à la bibliothèque. Le seul et unique objectif se résume en 2 mots : battre Célestine.

Cette rigueur folle n'a pourtant aucun effet sur les premières notes de Célestin toujours distancer par son alter égo féminin. Que ce soit en anglais :

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- It's good Célestin but Célestine, you have got the best results. Congrats

- Thanks

- Don't relevate.

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...En SVT...

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- J'ai les résultats de votre devoir portant sur la génétique et l’évolution. Célestine, ton devoir est excellent.

- À vrai dire, je m'y attendais.

- Pareil Célestin mais fais attention à ne pas t'appesantir sur des détails peu pertinents. Prends exemple sur ta camarade

- …

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Ou même en histoire qui est pourtant sa matière de prédilection.

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- Ton plan est un peu fantaisiste Célestin. Les informations sont là mais ça manque relativement de structures. Ça change beaucoup de tes précédents travaux.

- 18/20 !? J'ai abandonné le plan chronologique pour un plan analytique mettant bien plus en exergue l’évolution des conflits dans le Moyen-Orient. Vous.. vous pouvez pas me mettre 18 alors que Célestine a 20 !!!

- Et pourquoi pas ?

- Parce que…. Parce que mon devoir est forcément meilleur… je… je peux pas faire mieux que ça… vous comprenez !?

- Rien ne sert de s’énerver Célestin, tu feras mieux la prochaine fois

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Comment peut-il faire mieux alors qu'il travaille déjà 4 heures par jour après les cours, qu'il vient en classe à 7h pour avoir une heure de révision supplémentaire et qu'il n'a plus de weekend ?

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- Célestin 20/20

- C'est vrai !?

- Oui ton devoir de maths est excellent.

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Il regarde Célestine satisfait.

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- Célestine, 22/20 ! Félicitations, tu as même répondu au bonus !

- Merc...

- Quoi !? 22/20 non mais c'est ridicule elle peut pas avoir 22/20 ?

- Je n’apprécie guère ton manque d'esprit de camaraderie Célestin..

- Mais vous imaginez manger 22/20 d'un gâteau ? Franchir les 22/20 du Mont Everest ? C'est complètement idiot !?

- Surveille ton langage Célestin. Les points bonus ne te dérangeaient pas tant quand tu les glanais.

- Un vrai rageux ce mec

- Il est tellement détestable

- Je m’en fous de votre avis !!! En tous points je vous surpasses donc allez vous faire foutre !

- Célestin tu reviendras en classe quand tu te seras calmé !

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Sa bataille à distance avec Célestine tourne à la bérézina. Pire l’écart qui les sépare tous les deux grandit et il n'y a qu'en course de demi fond que Célestin arrive à dominer son adversaire. Il n'y a rien de plus cruel que voir ses efforts réduits à néant comme un nageur qui ferait du surplace malgré l'usage de tous les muscles de son corps pour ne serait-ce que progresser de quelques centimètres quand son adversaire semble, lui, marcher d’une facilité déconcertante sur l'eau. Célestine est devenue obsession et bientôt le jeune homme ne trouve plus le sommeil. Elle le hante, tout le temps.

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En cours, alors que Célestin tente tant bien que mal de se réciter le cours de philosophie passé, sa camarade s’approche.

- Bonjour Célestin

- Je… je veux pas te parler

- Tu as très mauvaise mine. Ton teint blafard révèle peut-être une grippe saisonnière.

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Célestin reste muet, les yeux plongés dans ses feuilles

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- Le travail et la technique.

- Qu'est-ce qu'il y a !?

- Tu révises le cours sur le désir alors que nous nous intéressons en ce moment au travail et à la technique. Loin de moi l’idée de te psychanalyser mais cette égarement découle moins d'une erreur peu dommageable que d’un relent de ton subconscient.

- Va à ta place ! Je n'ai pas envie de te parler, ok !?

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Célestine le dévisage, paisible.

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- Même si tu me considères comme tel, je ne suis pas ton ennemi, Célestin.

- Alors t'es quoi !?

- Célestine Géromine Robert de la Rochefoucauld mais je préfère que tu m'appelles Célestine.

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La main de le Célestin tremble de fatigue, d'agacement, de colère et d'envie.

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- Va t'en Célestine…. Je t'en supplie.

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Demande le jeune homme d'une voix retenant comme il le peut son émotion.

Célestine n'insiste pas.

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- Bonjour jeunes gens. Prenez une feuille, dissertation surprise sur le thème étudié. « Le travail est-il la clé du bonheur ? »

- Oh non ça se fait pas Madame !

- Dissertation surprise !? Vous inventez des nouveaux concepts !?

- Cessez de vous plaindre ça ne changera rien.

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Célestine prend la parole.

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- Il est intolérable que vous nous demandiez d’écrire une dissertation sur un sujet que l’on a à peine effleuré.

- Je vous trouve bien présomptueuse jeune fille.

- Je pense simplement parler au nom de mes camarades en vous signalant inapproprié un tel devoir pour lequel nous avons aucune préparation.

- Ce n'est pas mon problème.

- Ce n'est pas votre problème de voir vos élèves réussirent ?

- Ce devoir comptera moins que les prochains.

- Nous n'avons qu'une seule évaluation, elle aussi hasardeuse et vu la lenteur de vos cours nous n'allons très certainement pas pouvoir en effectuer davantage.

- Je suis mort, elle lui dit oklm que ses cours sont chiants.

- J’imaginais pas qu'elle était si offensive.

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Une telle réticence de Célestine peut sembler étrange mais elle a toujours montré de l'animosité envers chacun des contrôles surprises que les professeurs donnaient. Non pas qu'elle s'en sortait mal (bien au contraire) mais simplement par désaffection des imprévus et de tout ce qui pouvait bousculer ses habitudes.

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- Votre insolence dessert votre cause.

- Votre bêtise dessert la vôtre.

- Très bien, vous avez gagné. Vous ne ferez pas ce devoir si vous le souhaitez, je mettrai un zéro pointé à la place.

- Faites comme bon vous semble, je ne participerai pas à cette mascarade.

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Célestine reste durant les 4 heures qui suivent le regard braqué sur Madame Frod. Si elle le pouvait elle la désintégrerait sur place. Cette professeur médiocre le paiera ! Tout le long de l’épreuve, Célestin jette de longs coups d'œil vers elle. Avoir zéro n'a donc aucune importance pour elle ? Comment fait-elle ? Comment fait-elle pour être si différente de lui ?
__
Un jour, avant la classe. Alors que Célestin somnole dans un couloir, un cahier de physique sur les jambes.

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- Hey !

- L… Lana

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Il rougit.

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- Je te vois toujours le nez dans les bouquins toi.

- Je suis bien obligé si je veux rattraper Célestine

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Lana s’assoit près de lui.

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- Ça va ?

- O..oui pourquoi ça irait pas ?

- Je vois bien ce qui se passe. Tes cernes sont immenses, tu es irritable, et…

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Elle touche son cou du plat de sa douce main.

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- Ta température est terriblement basse.

- C'est… c'est rien, je t'assure. On a tous de légers coups de mou.

- …

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Silence. Célestin replonge dans son cahier. Trop tard il ne peut plus travailler. Célestine est là, pas à côté de lui, non, mais partout, elle, l'Absolue.

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- Quand tu es à côté d'elle, que tu la vois composer lors d'un examen ou simplement suivre un cours. Tu le ressens aussi, cette simplicité ?

- Tout le temps.

- Et ça ne te rend pas malade de savoir que, quoi que tu fasses, cette facilité, ce don, tu ne l’auras jamais ?

- À quoi bon ? Ce n'est pas en pleurant sur son sort qu'on risque de le changer. On est comme on est. La vie se résume à faire ce qu'on peut pour avoir ce qu’on veut.

- Je veux être le meilleur, Lana. Juste le meilleur.

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Lana prend son bras.

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- Fais tout pour l’être.