[French Dream] La fresque du Rêveur Français
Bonjour à toutes et à tous, bienvenue pour mon premier roman fleuve, qui deviendra, je l'espère, la prochaine oeuvre à mettre en évidence la souffrance et la beauté de ces hommes et femmes qui façonnent le quotidien ...
Plongez entre les coussins douillets du canapé de cette maison pavillonnaire et installez-vous confortablement, la première scène commence !
- Acte 1 - Scène 1 -
L'horloge du vieux café affichait 6h30. Dehors, le givre et le froid mordaient le visage rougi des passants. Une fine buée s'échappait de ma bouche et venait mourir dans mon café. Je tournais la cuillère dans le fond de la tasse, récoltant les quelques morceaux de sucre collés au fond.
"Tié, v'là le vieux qu'arrive ! R'gardez bin, c'est pas d'main la veille qu'on l'verra d'si tôt !"
Les quelques habitués riaient à la venue du contre-maître. Ce dernier beugla quelques mots inaudibles, c'était l'heure d'y aller ...
"Z'êtes pas d'bon poil, chef ? "
Ce dernier poussa un long soupir et, sans même me regarder, s'avança vers le camion garé sur le côté.
"Encore une de ces putins de journée ! Attache bien ta ceinture et fais gaffe à la boucle"
On prit les rues adjacentes, en direction du chantier. En passant devant chez moi, je remarquais que j'avais laisser le portillon ouvert. Les lumières étaient allumées. Peut-être que Natalie avait vu le petit mot que je lui avais laissé sur la table. J'espère que les gosses vont bien, qu'ils ne finiront pas comme leur père.
"Tin d'corona de m'de, enfoiré tiens. M'enfin, si ce n'était qu'ça. Tant que j'suis en vie, y'a pas d'blem. Mais ces chantiers de m'de ont pis du r'tard. C'est pas la mer à boire m'enfin à force j'ai la vessie qui enfle moi bon dieu".
Le chef passait ses nerfs sur sa cigarette, comme d'habitude. Une mauvaise d'ailleurs, s'il pouvait arrêter. Enivré par les effluves d'essence et de tabac, je songeais à ma femme, mes petits, la prunelle de mes yeux. Je n'avais pas grand chose mais au moins, on ne me prendra pas ma famille ! Dans ce bas monde, rien ne nous appartient, disait souvent ma mère. Moi, je garde contre moi ce petit morceau de bonheur ...
Fin de l'Acte 1 - Scène 1 -
"Ce qui rend heureux, c'est d'être heureux" Johnny
- Acte 1 - Scène 2 - Des pantoufles et des hommes
Le pluie battait contre la vitre de mon vieux Scenic. On avait bourlingué ensemble : La Grande-Motte, la Dune du Pilat et les Ardennes ... Une vie sauvage, en somme. Je fis signe au conducteur à ma gauche de s'engager. Au loin, la zone résidentielle scintillait sous les étoiles. Je garai mon vieux compagnon de route devant l'allée.
"Papou, c'est toi ?"
"Tiens, tu es rentré ?"
"Oui, à l'instant ! Le chef voulait faire quelques heures supp', je ne pouvais pas refuser !"
"Au fait, Kim ne dort pas à la maison ce soir, elle est chez une amie"
"Oh, c'est bien ça."
"Oui"
"-"
"-"
"-"
"Du nouveau sinon ?"
"J'ai appelé ma mère tout à l'heure, elle va bien"
"
J'appréciais ces brins de causette, pourtant simples en apparence mais qui résonnaient à l'oreille de mon cœur. Tels de petits battements de cils, ils venaient me chatouiller et me disaient : "finalement, c'est pas si mal !".
Demain, j'irai chercher des fleurs. J'espère qu'elles lui plairont. Je passerai un peu plus tôt, pour lui faire une surprise. Il paraît que les femmes aiment ça, les surprises. Après tout, c'est la femme de ma vie.
"Chéri, t'as pas vu mes pantoufles ?"
- Fin de l'Acte 1 - Scène 2 - ''''''
"“C'est lorsque vous avez chaussé vos pantoufles que vous rêvez d'aventure. En pleine aventure, vous avez la nostalgie de vos pantoufles ” Wilder
- Acte 1 - Scène 3 - Une ébouriffante découverte
Je m'en souviens comme si c'était hier. D'ailleurs, n'étions-nous pas le lendemain de la veille ? Le temps n'avait pas changé mais je gardais le cap, pour mes proches, pour mon fils et ma fille, eux aussi, comptaient sur moi. Après le travail, esquivant les embouteillages, je m'étais décidé à aller chez le fleuriste, royaume des senteurs, temple des couleurs ! J'avais pris un bouquet de jasmin. C'étaient ses fleurs préférées.
Sifflotant, je me dirigeai vers l'entrée de mon pavillon. Certains diraient qu'il était modeste, sans doute, mais j'y avais laissé mon sang et ma sueur. A la mort de Christian, j'avais déversé toute mon énergie dans ce projet. Sans ça et ma famille, j'aurai sans doute perdu pied.
En posant la main sur le loquet, je remarquai que le portillon était ouvert. Pourtant, cette fois-ci, j'avais bien précisé à Natalie de fermer derrière moi ! Bon sang, pense-t-elle au chien ?
Tiens, le voilà qui s'amène !
Son regard était joueur, comme si quelque chose l'avait amusé ! On aurait dit qu'il riait !
Ce chien, c'était quelque chose ! Je l'avais recueilli lorsqu'il était tout bébé, ses maîtres l'ayant abandonné alors qu'il n'avait que 2 mois. J'avais pris soin de lui comme un fils. D'ailleurs, avant la naissance du petit, je le considérai comme le deuxième homme de la maison.
Sans bruit, je me glissai à l'intérieur de la maison, sur la pointe des pieds ... Pas à pas, pour ne pas me trahir, je me dirigeai vers la cuisine.
Personne.
Dans la salle de bain peut-être ? Personne, non plus !
Ah, elle doit sûrement se reposer, son traitement la fatigue !
D'un coup d'un seul, j'ouvris la porte !
"Chéri, tu es rentré ?!"
"Bern'er, c'est pas c'que tu crois !"
Quelques pétales tombèrent sur le sol, recouvrant le slip sale de mon invité.
Par la fenêtre, j'apercevais tomber la pluie. Dehors, mon chien jouait. Quand il m'aperçu, il approcha et colla sa tête sur la vitre.Il regarda ma femme et son amant puis vint mon tour.
On aurait dit qu'il riait.
- Fin de l'Acte 1 - Scène 3 -
« Le chien a l’incroyable capacité de deviner nos pensées et nos sentiments » Vesey-Fitzgerald
Le 25 mai 2020 à 00:20:28 _Anakhsounamoun a écrit :
Too deep pour le forom
L'ombre noire plane sur cette zone pavillonnaire comme Johnny Deep sur Collinsport
Les citations à chaque fois
Et ces fins grandioses !
Continue l’auteur !
Données du topic
- Auteur
- Serge_Le_Leon
- Date de création
- 24 mai 2020 à 22:56:16
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