[RISITAS] Le combat d'un Célestin pour devenir yes-life

Le 27 juillet 2018 à 19:35:54 Abrakabraham a écrit :
410 ou pas encore posté?

20h

Il avait dit 20h au bucher

3 min de retard c'est intolérable

Chapitre 26 - FINAL – Bouclons la boucle

J’inspire
Je cligne plusieurs fois des yeux devant l’écran de mon téléphone. Cela fait plusieurs années que je n’ai pas vu C en chair et en os, trop engagé dans mes nouvelles activités et ayant fini par ne plus lui parler avec le temps, la distance et le taff La dernière source de contact que j’ai eu avec lui remonte au moment où il m’avait laissé ses indications pour la lettre contenant les identifiants me permettant de trouver un petit pactole d’origine encore inconnue, mais même ici nous ne nous étions pas parlé en face à face
Enfin bon, à peine ai-je vu son message que je me rends compte à quel point il m’a manqué
Nous parlons un peu par message et j’apprends, surpris, qu’il est désormais dans la même fac que moi. Seulement il n’est pas en médecine mais en licence maths-info Je me demande bien pourquoi il est allé dans ce truc alors que ce génie aurait pu faire à peu près n’importe quoi mais bon, on tente tant bien que mal de se caser un moment où l’on pourra se voir Après plusieurs tentatives infructueuses à base de non coordination de nos emplois du temps respectifs et d’annulation de dernière minute, nous finissons par convenir que nous nous verrons à la fin de mon semestre, vers mi-mai, après les concours, c’est plus simple pour nous deux. A dans 4 mois et demi, C
Alors voilà, j’attendais de revoir C avec impatience Je ne sortais plus avec Christ, W et les autres faute de temps J’avais 400 places à remonter pour passer en médecine
J’avais tout réussi avec Clémence de manière si parfaite qu’il avait fallu que je gâche tout à la toute fin, faisant de moi un pulco définitif et éternel
Le positif dans ces dernières semaines résidait dans mon changement de mentalité, ma prise de confiance et l’élargissement de mon cercle social
En effet, même si je les voyais peu à cause de l’Abattoir, j’avais désormais mes amis du lycée, quelques potes de médecine notamment la fille rencontrée en amphi, A , et surtout un énorme groupe d’amis avec les « Abordeurs » introduit par W et Christ (je ne vous ai évidemment pas décrit tout le monde sinon ça aurait été beaucoup trop long).
Le truc qu’il faut bien comprendre, c’est que ce que je vous dis là, c’est ma vision après coup des évènements
Car sur le moment je ne pensais qu’à deux choses : réussir avec Clémence , le genre de fille que j’avais toujours considéré comme irréelle jusqu’à la rencontrer, et réussir médecine, afin de ne pas finir tel un desco du forum au RSA
Je parlais encore par message à Clémence, et putain elle devrait vraiment bien m’aimer pour continuer à être en contact malgré le fait que j’ai rien osé faire dans son putain de lit la dernière fois alors qu’on était littéralement collés
Les mots ne peuvent tout simplement pas retranscrire, encore une fois, la haine et la rage profonde que j’avais contre moi-même de ne pas avoir agi. Ce dégoût viscéral de l’inaction a été, en fait si fort, que depuis ce jour-là, plus JAMAIS, lorsque je décidais de faire quelque chose, je n’agissais pas
C’est pour ça que je décide de porter mes couilles, n’ayant plus rien à perdre, une deuxième fois, en proposant cash à Clémence de se revoir
« C’est toi qui paye la deuxième fois on avait dit » est la phrase qui ponctue mon dernier message, comme la preuve d’une nouvelle confrontation prévue depuis bien longtemps. Après seulement quelques secondes, car je vous rappelle que madame répondait désormais du tac au tac, elle se dit partante. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine
Cette fois, hors de question de foirer
Nous convenons de nous voir la semaine prochaine. Les jours se déroulent avec une lenteur exaspérante, presque maladive. Travailler devient encore plus insupportable qu’à l’ordinaire, car comme je vous l’ai déjà mentionné au chapitre précédent, toutes mes pensées étaient obnubilées par le visage rayonnant de Clémence
Le jour J arrive enfin. J’ai beaucoup de retard sur mes cours mais si vous saviez à quel point je me moquais de tout ça quand je pensais à la soirée qui m’attendait, ou du moins ce que j’espérais qu’il allait se passer…
Je prends soin de mettre mon meilleur parfum, mes meilleurs vêtements, de prendre tout le…nécessaire au bon déroulement des heures se profilant
A cette période je vous l’ai déjà dit, je m’intéressais – et je m’intéresse toujours- pas mal au développement personnel. J’avais découvert un autre livre que j’adulais : « Le Secret ». Ce livre traitait d’une loi appelée la loi de l’attraction, qui postulait que nos pensées influençaient les évènements
Par exemple, si je pensais avec sincérité et très fort que j’allais coucher avec Clémence ce soir, alors cela allait se produire
Bien sûr, cela est une explication très simplifiée du bouquin. Mais le fait est que j’avais envie de croire à cette loi comme un miracle sorti de nulle part, et même si aujourd’hui encore je doute de sa véracité, je ne peux m’empêcher d’agir comme si les évènements que je désire voir arriver se sont déjà produits : il s’agit d’un des principes clés de la loi, agis comme si ce que tu voulais s’était déjà produit C’est pour ça que je me munis bien évidemment de préservatifs fraîchement achetés, me convaincant moi-même que ce soir, sera le grand soir
Je vous avais également dit de vous souvenir de ça dans le dernier chapitre : j’emmène avec moi le tome 1 de harry potter, puisqu’elle m’avait confié à ma grande surprise, ne l’avoir jamais lu
Si cela peut sembler anodin, sachez que je calculais désormais absolument tout ce que je faisais avec cette fille, voulant mettre toutes les chances de mon côté. Je n’avais plus envie de laisser de place à la chance et au hasard. En lui laissant ce livre, j’étais sûr que quoi qu’il advienne, j’aurai un prétexte pour revenir la voir, afin de le récupérer
Et c’est quand je reviens sur ce genre de petites actions en les écrivant que je me rends compte de l’impact qu’elles peuvent avoir
Ne sachant pas vraiment quoi faire pour la revoir je demande à des mecs du groupe des Abordeurs un conseil pour un bar cool comme la dernière fois, et un type m’en file un : « c’est un bar super cool mais fais gaffe souvent c’est bondé si tu y vas trop tard »
Le soir arrive. C’est un dimanche – le seul jour où nous pouvions nous coordonner. Je la retrouve, et même après seulement une semaine et demi sans l’avoir vu, je me dis que bordel je ne peux pas perdre une meuf comme ça. Encore une fois, niveau physique, peut-être que vous la noterez 8, 7 voire même 6 pour les plus sévères ayant d’autres goûts, mais pour moi, cette sublime brune aux yeux bleus était la 10/10 parfaite
Et encore une fois également, je ne vous parle même pas ici de son caractère : à peine nous nous sommes retrouvés que la conversation se fait super facilement comme si nous venions de nous quitter. Tout ce que je dis semble l’intéresser – sincèrement- et tout ce qu’elle me dit m’intéresse sincèrement aussi
Le bar est bondé mais nous réussissons quand même à nous dégoter une place dans un coin, malgré le fait que nous soyons entourés de mecs et de meufs qui semblent tous être ici pour se pécho eux aussi
Mais j’oublie bien vite cette promiscuité légèrement dérangeante en me plongeant dans le regard céruléen de la déesse en face de moi, tout en dégustant un cocktail sirupeux aux arrières goûts d’agrumes
Cette fille putain…
Elle est tout simplement intéressante et vive d’esprit, je ne peux même pas décrire l’effet que ça me faisait d’être avec quelqu’un avec qui j’étais à ce point sur la même longueur d’onde Juste après avoir rencontré Christ qui était en parfait accord avec mes principes, concernant l’envie de se dépasser, de procurer du plaisir en allant voir n’importe qui sur un coup de tête, de sortir de sa zone de confort, j’avais l’impression de rencontrer la même personne en féminin
Et je dis rencontrer car en la voyant pour la seconde fois, j’ai l’impression que malgré nos heures à parler le dernier jour, je ne sais encore rien d’elle : les sujets de conversations sont inépuisables et s’enchaînent avec une facilité déconcertante
A un moment dans la conversation je me surprends à me demander comment je pouvais ne pas savoir quoi dire aux meufs avant, alors qu’avec celle-ci tout semble avoir été fait pour que nous puissions parler sans interruption et sans gêne pendant l’éternité
Comme j’ai pu l’apprendre ces derniers mois, j’essaie d’être encore une fois bien tactile mais elle me facilite le travail car elle l’est aussi. Ma bourde de la dernière fois semble commencer à s’effacer dans nos esprits embrumés par l’alcool de nos cocktails aux effluves fruités
Je me débrouille aussi pour sexualiser tant bien que mal, et pour ça, encore une fois, j’ai l’impression de le faire tout naturellement, sans forcer, bref tout l’opposé de ce que j’ai toujours fait :
-…C’est quoi ton pendentif là ? dis-je en me saisissant du bijou à l’aspect labyrinthique qui orne sa poitrine généreuse
-Un truc bouddhiste, un peu compliqué, c’est un ami qui me l’a passé. Et toi c’est quoi tes bracelets là ? rétorque-t-elle en désignant mon poignet droit
-Des trucs pas bouddhistes, trop compliqués pour toi, dis-je en souriant. Mais au moins ils ne sont pas rouges comme les petites pierres sur ton truc là
-Ça fait quoi qu’elles soient rouges ?
-Bah tout le monde sait bien que les femmes qui portent du rouge sont les plus ouvertes sexuellement
Ce truc je l’avais lu je sais plus où, mais c’est vraiment le genre de détail facile à placer en toutes circonstances pour sexualiser une conversation. Le truc est juste de le placer sans malaise et sans gêne, ce qui aurait été dur avec une autre, mais avec elle vous commencez à capter, tout était plus facile et naturel : je l’avais sorti d’une manière qui laissait penser que j’étais 100% tranquille niveau sexe, un peu comme si ça faisait partie de la routine Si seulement elle savait bordel
Merci les vidéos youtube de coachs putain

Chapitre 26 - FINAL - Partie 3 - Bouclons la boucle

Les kheys je devais être habité par un ange gardien ce jour-là, mais l’hésitation était devenue un mot imaginaire pour moi.
Car juste après avoir dit cette phrase, elle se jette sur moi et nous nous embrassons fougueusement
Nos corps entrelacés me font l’effet d’une bombe, jamais je n’ai ressenti pareil intensité charnelle
Ma main se glisse lentement entre ses cuisses
-C’est tout mouillé, soufflé-je à son oreille
-Normal ça a pas eu le temps de sécher, répond-t-elle entre deux baisers appuyés
-Je parlais pas du matelas
Je vous jure que j’ai dit ça. Et je sais pas par quel miracle, mais ça l’a rendu encore plus folle. Elle se met à me couvrir le torse de baisers humides, à me mordiller les lèvres, voire me mordre tout court
Puis d’un coup, elle me lâche un claque. Nofake les kheys j’étais choqué tellement je m’y attendais pas
Puis elle m’en remet une, et je crois que je comprends. Je la retourne et la saisis à la gorge, rentrant dans le jeu bestial qu’elle vient d’entamer
-Tu voudrais pas enlever ça ? dis-je en lui désignant son haut
Elle sourit simplement et s’en défait, découvrant devant mes yeux pour la première fois, une poitrine magnifique
Elle se met à califourchon sur moi puis se penche et nous continuons à nous embrasser furieusement, mélangeant tendresse et violence car elle semble aimer ça
Mon torse nu collé contre sa poitrine, ses yeux fichés dans les miens
Je ne me pose plus de questions, pour moi, c’est clair et net : c’est le moment
Je n’hésite plus, et, à coup de baisers légers, je descends lentement sur son ventre
Mais les kheys, n’oubliez jamais. Rien n’est jamais gagné. Car arrivé à son jean, elle pose une main sur ma tête
-Pas… pas maintenant, me dit-elle
-Hein ?
-Pas… maintenant… on se connaît à peine et…
BORDEL mais ça veut dire quoi ça. La dernière fois on s’était même pas pécho et tu m’invitais dans ton lit, et maintenant tu me fais ça alors qu’on est à moitié à poil ?!
Je le découvrirais plus tard – à ma grande déception – que ce phénomène est bien connu des fervents pratiquants de la séduction. On l’appelle la « last minute resistance » ou LMR et je vous invite à vous renseigner là-dessus, ça pourrait vous éviter la même situation que moi, mais je n’épiloguerai pas ici dessus
Le fait est que j’ai mal réagi Je me suis un peu renfrogné, puis c’est un peu flou dans mon esprit
Nous nous sommes encore un peu embrassés puis nous avons fini par nous endormir
Le lendemain matin en repartant, je suis certes énervé de n’avoir pas été jusqu’au bout, mais j’ai déjà TELLEMENT avancé comparé au rendez-vous précédent ! Entre le fait d’avoir osé l’embrasser et la nuit quand même torride que nous venons de passer, pour nous réveiller entrelacés, je suis quand même 300 fois plus heureux que la dernière fois
Mais bon, aujourd’hui, si je devais revivre la scène, j’aurai insisté un peu. Car elle m’avait fait le coup typique de la fille qui n’ose pas, alors qu’elle avait autant, voire plus envie que moi, et seulement par « peur » de passer pour une fille facile selon moi avait stoppé le truc
Cela peut vous arriver fréquemment, d’arriver au point où vous allez le faire avec une fille, mais que par acquis de conscience, une limite invisible l’empêche de se lâcher. Sachez comprendre ça et persister un peu sans forcer, elle devrait accepter, sauf si elle le veut vraiment pas. Encore une fois, renseignez-vous sur la « Last minute resistance », je vous jure vous me remercierez si ça vous arrive, parce que je vous dit pas ma frustration sur le moment
Enfin merde ça se fait pas de chauffer quelqu’un comme ça et de tout arrêter
Voilà pour le petit point sur cet évènement mitigé de mon avancée vers la libération définitive de mon ancienne âme de célestin
Je n’avais jamais été aussi proche du but… et pourtant, je sentais que j’allais devoir tout refaire à zéro
Les semaines suivantes, on parle un peu mais impossible de se voir : elle prétexte toujours avoir trop de travail à la prépa (faut dire qu’elle n’avait pas tort, c’était une prépa côté, mais bon j’étais aussi en médecine bordel)
Les rares fois où elle accepte, soit je ne peux pas soit elle annule au dernier moment Cela dure, trois mois. Trois mois où je me force à travailler avec cette pression constante de ne pas laisser cette fille filer entre mes doigts Trois mois où je suis rongé par le stress des cours et du concours, additionné à celui de ne plus réussir à revoir Clémence Mais au fond, j’ai la foi : La loi de l’attraction que je vous ai dit
Je « fête » mes 18 encore rongé par cette anxiété
Mais toujours déterminé
Le concours tombe, comme un météore
Quelques semaines plus tard, j’apprendrai que j’ai remonté des places mais pas assez : je suis bon pour le redoublement
Mais pour l’heure, je me contente d’aller à la soirée de fin d’année, appelée la post-concours
Il est temps de tester mes nouvelles aptitudes acquises, en soirée
Je vous pose le tableau : quasi 1000 personnes dans une même salle torride, dont 2/3 de meufs n’étant pas sorties de leur chambre depuis des mois à cause des cours : je pécho sans difficulté une jolie 7/10
Mais ça s’arrête ici, je ne prends pas son numéro, ni rien
Je retourne un peu aborder après mon concours mais pareil je n’arrive toujours pas à faire avancer mes rencontres car Clémence occupe mes pensées
Je crois que je deviens fou à cause d’elle, je ne sais pas comment elle a fait pour s’immiscer à ce point dans ma tête mais j’en deviens malade, sincèrement
Le pire c’est qu’elle m’envoie des snaps sans pression de son côté, alors que ça fait des mois qu’on s’est pas vu, et moi je vois sa tête angélique sur mon écran avec une envie folle de la toucher en vrai
Et elle m’envoie ce genre de trucs h24, comme si on se voyait fréquemment, bien que je me contente de ces maudits pixels la représentant avec fadeur, depuis des semaines
Alors devinez quoi ?
Et bien encore une fois, je laisse tomber mon appréhension, et j’agis
C’est la leçon – mais j’y reviendrai dans un chapitre annexe bonus – que j’aimerai que vous reteniez de ce risitas. Agir et échouer, ou agir et réussir, peu importe. Mais agir
Alors, un soir, encore tourmenté par sa vision, par cette folle réminiscence, je lui envoie : « j’en ai marre de jouer à s’envoyer des snaps, je veux qu’on se revoie, et si tu ne veux pas bah je viendrai chercher mon bouquin et tant pis » Puis j’ajoute « demain je passe près de chez toi, j’en profiterai pour venir récupérer mon bouquin si tu veux plus qu’on se voie, t’a qu’à le glisser sous ta porte comme ça tu seras même pas obligé de me croiser, t’as vu comme je suis généreux »
Je fais le mec détaché dedans mais en vrai je suis juste affligé à l’idée de ne plus la revoir
Mais bon c’est ça ou devenir fou
Faut bien que vous compreniez que j’avais l’impression qu’elle m’évitait, car cela faisait bientôt 4 mois que j’essayais de la capter et j’étais à bout
Puisqu’elle ne voulait pas sortir de ma tête, j’allais la faire définitivement sortir de ma vie dans un cas, ou réussir avec elle dans l’autre
Et… elle ne me répond pas lorsque j’envoie ces messages

Chapitre 26 - FINAL - Partie 4 - Bouclons la boucle

La mort dans l’âme, le lendemain, et soit une semaine avant mon rendez-vous prévu avec C, je me dirige vers chez elle
Il est 21h30, je lui annonce que je passerai chez elle dans 10 minutes et qu’elle a qu’à foutre le livre sur le palier, toujours pour jouer au plus fun mais bon j’avais envie de pleurer (sinon ce bouquin j’y tiens particulièrement pour beaucoup de raisons, c’est pour ça je voulais le récupérer à ce point )
J’arrive devant sa porte. Le livre est devant, posé. Pas de Clémence en vue
Je regarde une dernière fois cette cage d’escalier, ces marches boisées. J’hume ce parfum ambiant vanillé synonyme de sa présence. J’avance vers la porte, et je m’accroupis, empli de regrets
Je me saisis du livre – et ce livre bordel, je vous avais dit de vous en souvenir
Car alors que je le ramasse, seul et dépité, devant l’entrée d’un appartement où s’était gravée une promesse entraperçue de réussite, un grincement se fait entendre Je lève légèrement la tête
Deux petits pieds me font face
Je me redresse jusqu’à dominer le visage souriant de celle qui vient de se découvrir
Son odeur m’imprègne encore plus – encore maintenant je peux la décrire avec exactitude
Un air de défi flotte dans son regard
Pas un mot ne sera échangé
Elle lève ses sourcils comme pour me dire « et maintenant, tu fais quoi ? »
Et moi je me redresse encore un peu plus, la tête droite, le torse bombé
Je vais te montrer ce que je fais putain
Je vais te montrer que jamais 2 sans 3 est la pire des expressions inventée
Je vais te montrer ce que c’est que d’attendre 18 ans un moment pareil
Je l’embrasse sans tergiverser, et dans le même temps, entre et cloisonne la pièce
Le livre s’échappe de mes mains et finit sur le plancher alors que nous roulons sur le canapé
Il m’en aura fallu du temps les kheys
Il m’en aura fallu des années de tentatives et d’échecs
Et il m’en aura fallu de la persévérance
Mais ce jour-là, je me délivrais de mon dernier fardeau
Clémence ondoie dans une chorégraphie aux ombres fantomatiques, la pièce n’est éclairée que par la lumière tamisée d’une lune estivale
Mon champ de vision se pare de couleurs chatoyantes alors que j’accomplis l’acte vénéré, avec celle qui était destinée à me le faire découvrir
Symbiose
Je l’ai fait les kheys
Compréhension
Je l’ai fait, j’ai bouclé la boucle
En cet été, à l’âge de 18 ans, en compagnie de celle qui n’a pas encore d’égal à mes yeux, je l’ai fait
Le souffle chaud d’une vague solaire emporte nos soupirs
Le râle profond de ce qui doit être en place se fait entendre
Une nuit défile, comme un rêve
Une vie commence, bien réelle
Libérée
.
.
.

Une semaine plus tard, encore des étoiles dans les yeux, je me rends dans un Pomme de Pin où j’ai convenu de revoir C
Depuis cette nuit, tout me paraît plus simple
Je ne dirais pas que j’ai « découvert la vie » puisqu’au final c’était plus ou moins comme je m’y attendais : assez banal bien que très plaisant
Mais le fait de l’avoir fait avec une fille comme elle et de m’être débarrassé de la pression sociale envahissante qui me pesait, me fait voir la vie sous un angle plus paisible
C’est donc sans aucune appréhension que je me prépare à retrouver mon ami perdu, mon copilote de survie de ce jeu difficile qu’est l’existence
Je balaie la pièce du regard : pas de C en vue
Je m’installe, commande et je l’attends en grignotant quelques frites
Mon regard se perd dans le vague
Une fille se trouve sur la terrasse extérieure, à ma droite
Très belle
8/10, 9 même peut-être ?
Je pourrais l’aborder tiens…
A peine me suis-je fais cette réflexion que je souris, tout seul
Qu’en penserais mon « moi » d’il y a 5 ans, ou même 2 ans ?
Il aurait sûrement vu la fille avec envie, puis se serait remis à se morfondre sur son sort, et ses complexes, pour finir par rentrer chez lui, seul
Mais mon moi de maintenant peut y aller s’il le désire. Et potentiellement avoir cette fille, comme n’importe quelle autre. Il a sa chance
Non, il doit y aller quoi qu’il arrive. C’est une philosophie de vie, d’agir et de passer à l’action désormais
J’esquisse un sourire une nouvelle fois, en balayant mentalement tout le chemin que j’ai parcouru pour en arriver ici. Et voilà que j’allais boucler la boucle en revoyant ce personnage qu’est C, initiateur et précurseur de tous mes défis et découvertes
Je repense à toutes ces conneries faites ensemble, et mon sourire s’agrandit un peu plus
J’ai hâte de lui raconter le chemin que j’ai effectué
En fait, j’ai envie de raconter à qui veut l’entendre mes « exploits » passés
Je devrais peut-être écrire une histoire là-dessus qui sait ?
Je balaye cette idée en recentrant mes esprits sur la fille, je ne dois pas me déconcentrer
A trois j’y vais, comme me l’a appris Christ
Un
Deux
TR…
-Salut mon petit Œuf’
Je me fige
Cette voix empreinte de malice, je la reconnaîtrais entre mille La fille attendra
Je me retourne, lentement
Il me fait face. Plusieurs kheys m’ont suggéré de changer de sticker de C en plus vieux -> car il a grandi, mais sachez que déjà, en taille, il n’avait pas grandi plus que ça. Il était même un peu plus petit que moi et mon mètre 73
Et puis sa tête n’avait presque pas changé non plus : à part ses cheveux qu’il avait visiblement rasé (mais pas à blanc), son air espiègle flottait toujours sur ce visage aux yeux rieurs
Et puis, définitivement, pour moi, C est toujours ce petit fou avec qui j’ai grandi
Je lui fait une accolade, celle dont on gratifie les amis qui nous ont sincèrement manqué depuis longtemps, avant de remarquer qu’il n’est pas seul
Une meuf, plus grande et sûrement plus âgée que nous, blonde platine aux yeux bleus glacés, nous regarde timidement par-dessus son épaule
-Ah oui j’ai oublié de te présenter Katrina
Je regarde C, puis la dénommée Katrina. Puis C à nouveau, le visage gonflé par l’envie de rire
Je fais la bise à Katrina et nous nous attablons finalement à l’extérieure, non loin de la fille que j’hésitais à aborder
C sort de sa poche un paquet de clopes et se met à en fumer une
-Ca alors mec t’as pas changé… à part que tu fumes ces saloperies maintenant
-Haha, fallait bien que je fasse quelque chose de mes journées ! Par contre toi si, t’as même un petit peu de barbe ici, dit-il en me chatouillant le menton. Et t’as bien mué, ça change de ta petite voix d’antan
-Haha je sais ce que ça veut dire antan !
-Bah oui j’imagine
-Non mais je veux dire qu’à l’époque je t’aurai probablement demandé ce que ça signifiait et… enfin bon laisse tomber haha
-Mmmhh. Alors tu deviens quoi ? Médecin ou pas médecin ?
-Nan j’ai foiré, j’ai fini 580/2300 mais ils en prennent que 350
-Bah, j’ai confiance en toi mon petit Œuf’, ça va le faire l’année prochaine
Effectivement, il avait raison. L’année suivante, soit l’année scolaire qui vient de se passer au moment où j’écris ce risitas, je finirais par réussir mon concours de PACES, j’ai donc bien et bien vaincu l’Abattoir, en étant 150eme/2300 à la fin D’ailleurs, c’est durant mon année de doublant que je me rapprocherais énormément de A, qui elle était passée du premier coup
Grâce à elle , je rencontrerais tout un tas de gens en médecine, dentaire, pharmacie, PACES redoublants, et augmenterait un peu plus mon réseau de potes Durant cette année de doublant je ferais aussi ma première irl avec des gens de JVC (coucou Alex’ ) qui sera suivie de plusieurs autres irl (certaines parfois malaisantes je dois le dire (désolé Alex’ ) ).
Toujours durant cette année, je rencontrerai de nouveaux Abordeurs, de nouvelles filles, de nouveaux potes

Chapitre 26 - FINAL - Partie 5 - Bouclons la boucle

Si je vous raconte tout ça maintenant, c’est juste pour vous dire que finalement, je me retrouve avec tout un tas de groupes de potes, ceux du lycée, ceux rencontrés grâce à A, ceux rencontrés dans ma prépa, ceux des Abordeurs, ceux rencontrés sur JVC, ceux du lycée… et bien d’autres que je n’ai pas pu mentionner
Niveau yes-life, j’avais plutôt atteint mes objectifs. Niveau meufs aussi puisque même si je ne conclue évidemment pas avec toutes les meufs qui m’intéressent, je ne laisse désormais plus passer les opportunités qui me font vraiment envie (enfin ça m’arrive mais quand ça se produit j’ai tellement ma haine qui revient que je ne recommence pas la fois suivante )
Pour tout vous dire, des fois je suis même fatigué des meufs et tout ça, et je préfère me recentrer sur moi-même, rester seul parfois, alors que c’est ce que j’avais toujours cherché à fuir dans ma vie
Progresser sur moi-même, me lancer des défis, de nouveaux objectifs
Je ne pense pas être le plus gros des yes-life ni des baiseurs encore une fois, et très loin de là, mais seulement je suis simplement passé de malheureux par défaut à heureux par choix et par action, par volonté
Et tout ce beau discours aurait pu être la fin du risitas, mais si je l’ai casé ici vous pensez bien que c’est parce que je ne voulais pas terminer sur quelque chose d’aussi formel
Non, maintenant que vous connaissez tout le dénouement de cette histoire, maintenant que vous savez ce qu’il en est de moi (même si je l’expliciterai dans ces 2 fameux chapitres bonus dont je vous ai parlé qui suivront), laissez-moi vous conter la fin de ma réunion avec mon vieil ami, C, qui fut ma foi, assez exceptionnelle
-Bref alors dis-moi… j’ai toujours voulu savoir… les 3000 balles du compte, ça venait d’où ?!
-Aaaaah ! Une histoire bien cocasse
-Allez accouche tout de suite, arrête de jouer à ça avec moi j’ai plus douze ans
-Bon d’accord… tu te rappelles de cartes truquées qu’on fabriquait pour les revendre au collège ?
-Euh… ouais
-Bon bah vu que ça se vendait bien j’en ai fait produire pas mal en masse pour quedalle, en collab’ avec une petite entreprise délocalisée en chine… enfin bon comme l’idée venait de toi à la base je me suis dit qu’il te fallait une petite part du bénef’ !
-
-Je t’avais dit que c’était cocasse
-Attends tu te fous de moi ? Mais déjà la carte truquée qu’on reproduisait n’était pas de nous, y’a sûrement des droits d’auteur ou une connerie là-dessus ?! Puis comment ça une PETITE part du benef ?
-Oui… c’est bien le problème… on a dû arrêter la production car le créateur voulait nous attaquer en justice pour contrefaçon… Mais bon j’ai quand même réussi à en écouler assez pour me faire pas loin de 15 000 boules…
-Attends tu déconnes C là, combien tu dis ?!
-Oh Œuf ce que tu peux être susceptible des fois, c’est moi qui ai pris tous les risques quand même ! Un business ça ne se monte pas en 2 jours
-Nan mais t’aurais pu au moins m’en parler
-Je te rappelle que t’avais même pas de téléphone à l’époque au début, et puis si je t’avais filé tout le fric, comment tu crois que j’aurai pu me payer des filles comme Katrina
-
L’intéressée nous regarde en souriant comme une débile
-Attends c’est une prostituée ?
-Non Œuf’ enfin, je ne verse pas non plus dans l’illégalité… sourit-il doucement. Tu peux dire ce que tu veux elle comprend rien hein elle vient de Russie, elle apprend à peine à parler français
-Mais du coup tu fous quoi avec elle, dis-je en jetant un coup d’œil à cette dernière
-Disons qu’avec tout le fric j’ai pu me barrer de chez moi à la sortie du lycée pour me payer un appart pas dégueu, et vu qu’elle cherchait à reprendre des études à zéro en France en hôtellerie je sais plus quoi, bref je l’héberge en échange d’un paiement… exclusif de sa part
-C, franchement… Elle a quel âge en plus ?!
-Les milfs, les milfs je te l’avais dit Œuf’ que j’en aurai ! Euh j’sais pas elle me l’a dit en russe mais je crois qu’elle a 37 ans. Et puis bon elle a plus de famille ni rien en Russie alors moi je ne fais… qu’aider Je l’ai rencontré sur un site de correspondance en ligne pour étrangers
Putain les kheys je ne sais pas si ce diablotin a des limites mais là j’étais sur le cul
-Mais tu sais, à force de traîner avec des filles comme elle, j’y ai perdu goût, j’aime bien les filles de mon âge aussi maintenant , déclare-t-il avec un regard entendu en direction de la jeune fille posée à coté de nous, que j’avais failli aborder juste avant.
Puis sans hésiter, il déclame :
-Katrina, bouge pas d’ici ok ? Pas bouger, tu comprends ?
Katrina hoche la tête toujours en souriant comme une teubé, puis C se relève avec habileté, s’époussette son polo
-Tu fais quoi ?
-C’est un peu long à expliquer, mais depuis quelques temps je me suis mis à… aborder des meufs qui m’intéressaient un peu partout on va dire
-Attends… là C tu te fous de ma gueule, comment tu sais que je fais ça ?!
-Ah tu le fais aussi, j’en savais rien ! Moi j’ai commencé y’a deux ans et demi, avec un type plutôt bizarre mais sympa, le seul problème c’est qu’il était hyper irrégulier au début et il n’arrêtait pas de se décourager, j’ai dû le motiver un peu alors qu’il était plus vieux que moi quand même
-Qui ça ?
-Un renoi à lunettes, il s’appelait Christ et cherchait un wingman au début, enfin bon maintenant j’ai plus de nouvelles de lui depuis belle lurette, de toute façon je pratique seul désormais… Bon si tu veux bien m’excuser, j’ai une fille qui m’attend, reprend-t-il en jetant puis en écrasant sa cigarette
Christ… j’y crois pas, il serait le produit fini et manufacturé de C, tout droit formaté de son esprit tordu ?!
Je regarde C fondre sur la fille avec un sourire qui n’a rien de naturel et je suis pris d’un rire nerveux
Qui se transforme bien vite en fou rire, sans que je sache pourquoi. Mais impossible de m’arrêter, mon regard passe de C et de la meuf abordée qui s’est détourné de lui pour m’observer, intriguée, à Katrina qui me regarde toujours en souriant aussi bêtement, le tout en essayant de m’interrompre, mais rien à faire
Cette demeurée me sourit encore plus, elle pense sûrement que c’est elle qui me fait rire avec ses grands yeux et sa tête curieuse, ce qui a pour effet de renforcer mon rire
Bordel mis ce genre de coïncidence c’est RÉEL ?! C, Christ, les Abordeurs, Clémence, tout ça était d’une quelconque manière vraiment RELIÉ ?
C revient vers moi, alors que je m’éponge les yeux, encore secoué de rires parasites
-Qu’est-ce qu’il y a mon vieux ?
-Rien, ri…mphhhh, dis-je en essayant de me contrôler. Et t… toi t’as eu son numéro ? continué-je en pleurant à moitié
-Nan elle m’a dit qu’on l’avait abordé exactement de la même manière ce matin à Châtelet, ça ne m’était encore jamais arrivé ce truc, bizarre
Oh bordel j’y crois pas, je sens que je vais repartir
C me voit me contrôler avec difficulté.
-Nan mais mec, qu’est-ce qu’il y a là vraiment ? Eh c’est pas si drôle de se prendre un râteau quand même je te signale Il a quoi Katrina ?
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-Non mai…mphhhh… je crois que… faut que j’écrive une histoire sur tout ça c’est pas croyable là…
Et un an plus tard cette histoire verra finalement le jour, vous en lisez d’ailleurs les dernières lignes
La journée se déroule finalement dans la joie et la bonne humeur de l’amitié éternelle nous liant C et moi, désormais retrouvée
Il me raconte tout ce qu’il a fait pendant ces années, et grand dieu ça prendrait un risitas entier pour le retranscrire en détail
De mon côté je lui décris mes tentatives infructueuses pour parvenir à mes objectifs, et il m’écoute avec attention, tout comme Katrina d’ailleurs qui ressemble plus à un toutou qu’à une meuf de 37 ans (par contre j’ai pas encore d’explication sur elle, non vraiment je me demande si ce que C m’a dit est vrai, ça me paraît aberrant quand même qu’une meuf comme elle reste avec C juste pour un appart )
Nous échangeons ainsi pendant de longues heures, sur la terrasse de ce petit snack, face au déclin du soleil brûlant de la mi-juillet
Nous rions, partageons ensemble ces moments passés de notre vie que nous aurions voulu expérimenter simultanément
M’épancher ainsi auprès de C, me libère des dernières graines de Célestin ancrées en moi
Je consulte, entre deux histoires de ce dernier, l’écran de mon téléphone
Une bonne dizaine de messages en attente témoignent de mon passage du groupe des exclus sociétaux à celui des yes-life demandés, sans vantardise ni prétention bien sûr
Mais la première de ces notifications, épinglée fièrement en haut de l’appareil, me remplit de gratitude envers le destin, qui malgré son chemin tortueux, a su me mener à bon port
Ce simple message, d’une personne qui n’est rien de plus que la rencontre issue du fruit de mes efforts acharnés
« Dispo demain soir ? »
Ah…
Tout est terminé désormais
Tout peut commencer
Tout est bien, juste… bien
J’expire