[RISITAS] Ma vie, ce drame.

Je viens de sortir du taf. J’ai commencé à l’ecrire. :risitasensueur:

Un peu de patience.

XIII : 5e année en enfer

(Je tiens à préciser que je coupe volontairement certaines parties sur le harcèlement car elles seraient évidemment redondante avec les parties précédentes et je n’ai pas envie que cela vous ennuie. J'espère que vous appréciez toujours cette risibiographie.)

Vous vous souvenez de Loïc ? Petite piqure de rappel. Flashback, épisode III : Premières rencontres.

Le 10 janvier 2018 à 10:07:53 HojackBorseman a écrit :
- Lui c’est notre ennemi. Je l’aime pô.

- Ouais, c’est notre ennemi.

Je ne l'ai jamais aimé.

Au primaire, je l'avais soupçonné de m'avoir volé mes cartes pokémon et c'était devenu un grand con : Cheveux noirs, lunettes qu'il remplaça vite par des lentilles. Look bon chic, bon genre mais un caractère insupportable, insultant et imprévisble.

Le genre de mec qui jouait les malins devant les filles.

Il était désormais dans ma classe. Sauf qu’entre la primaire et le collège, il s’était mis au rugby. Traînait avec des costauds et s’était fait pote avec les harceleurs de l’époque. Vous vous en doutez, même si j’avais quelques amis dans cette classe (au nombre impressionnant de deux), j’étais à nouveau dans un environnement hostile pour moi.

J'espère aujourd'hui retranscrire dans cet écrit que je suis un mec bien. J'étais vraiment perdu à cette époque. Je n'avais personne à qui me raccrocher. Je me pensais moche, con et je me disais sans cesse que c'était de ma faute.

En prime, quand la puberté fait son apparition, les garçons commencent à vouloir se la jouer devant les filles.

Donc en plus d’humilier le plus faible ou le plus timide, on va commencer à vouloir paraître le plus fort physiquement et faire de l’intimidation constante, que ce soit pendant les cours ou à la sortie du collège.

Nous arrivons donc en quatrième. Evidemment, il fallait faire le choix d’une seconde langue vivante et c’est l’Allemand qui fut la grande gagnante de cette sélection naturelle.

Etait-ce un mauvais choix ? Evidemment.

J’aurais dû faire de l’Italien plutôt que de parler cette langue barbare.

Premier cours :

« Vous ferrez, l’Allemand est une langue très mussicale. Ja ! Je fais fous apprendre toutes les subtilités de la GERMANISCHEN culture ».

Nous devions apprendre un texte pour le lendemain.

_ Qui feut lefer la main pour réziter le texte ? Bersonne ?

_ M-Moi ! O-Oui. Allo, ich bin Jonas, wie geht es dir ?

_ Drès bien, bon agzent !

_ M-m-merci.

J’avais décidé de changer de style de fringues et j’ai porté mon premier jean’s large. Je portais aussi très souvent des sweats à capuche avec des Van’s comme baskets. C’était le style de l’époque.

C’est à ce moment-là que j’ai découvert les jeux en ligne. Nous étions passés à l’ADSL et un jour je vois une pub débarquer sur mon écran. Un jeu tactique en ligne : « rejoignez des centaines de joueurs. »

Ce jeu, c’était Dofus et il venait à peine de sortir de Béta Test. Il passait à son modèle économique d’abonnement et si je vous raconte ça, c’est que ça a été un moment très important pour moi.

A l’époque, quand vous vous faisiez agresser dans le jeu, vous perdiez l’intégralité de votre équipement. C’était très frustrant. Il n’y avait qu’un seul serveur de jeu et l’ambiance était très agréable entre les joueurs.

Je n’étais personne en dehors du jeu mais tous les soirs, je rentrais chez moi pour faire du Role Play à la taverne et parler avec les nouveaux amis que je me faisais. J’avais trouvé un nouvel exutoire malsain, car il me renfermait petit à petit dans un monde dont je ne pouvais plus partir.

Le Role Play, c’est interpréter son personnage comme si nous étions acteur de celui-ci et c’était devenu ma nouvelle addiction.

Quand je partais le matin, je ne pensais qu’à ça et le soir, je profitais de ma semaine d’abonnement gratuite. Quand celle-ci passait, je recréais un compte inlassablement. Puis j’ai commencé à acheter des allopass avec le téléphone fixe de mes parents. Au début, ils ne s’en redirent pas compte car ils ne vérifiaient jamais les factures de téléphone.

(TMTC que tu as fait la même ! )

J’ai commencé à me renfermer dans le jeu si bien qu’il me devint vite impossible de m’en passer.

Le jeu en ligne, c’est vraiment facile. Je pense que pour WoW ça devait être la même chose. Vous vous faites des amis qui ne vous jugent pas et sont plus sympas que les personnes que vous connaissez en vrai.

Ensuite, ça devient un cercle vicieux et vous êtes fichu. Surtout quand vous êtes jeune et mal dans votre peau comme je l’étais à l’époque.

Malgré mon harcèlement. Je gardais la tête hors de l’eau. Je ne voulais pas craquer mais cela commençait à devenir invivable et les harceleurs ont commencé à vraiment devenir nombreux. De deux au primaire, ils sont passés à 6, puis 8…Cela commençait à devenir incontrôlable.

Chuchotements, insultes, ignorance, ricanements quand je prenais la parole en classe, mise à l’écart en sport et dans les TDs, jamais de soutien. Jamais.

J’ai commencé à devenir haineux…

SWEET ?

Le 19 janvier 2018 à 13:32:48 HojackBorseman a écrit :
Merci mes Kheys. Je commence à m'y mettre.

Yes!!! Il est de retour

J'viens de voir ton risitas (de qualité d'ailleurs )

Bref, sweet

XIV : Justine

(Je vais mettre peu de stickers Risitas dans cette suite. Par avance, excusez-moi, et j’espère que vous me comprendrez. Ça a été très dur à écrire. C’est une suite un peu moins longue mais je vous en posterai une plus tard dans la soirée, comme je suis en week-end).

Justine était une nouvelle de l’école. Une ado normale, pas très jolie (mais depuis quand un adolescent, c’est beau ?). Appareil dentaire, cheveux roux et bouclés, un peu à l’Ouest.

Justine ne m’a jamais vraiment parlé, mais je sais qu’au moment où elle est arrivée à l’école personne ne l’a aimée, parce que j’étais là et je la regardais souffrir en silence, sauf que j’avais peur des filles puisqu’elles m’en faisaient baver, donc je n’osais pas y aller.

Justine en a pris plein la tête, elle aussi, cette année-là.

J’ai pris mon courage à deux mains et je l’ai ajoutée sur MSN.

Elle était contente que je lui parle et nous nous sommes liés d’amitié, virtuellement. Elle me parlait de ses problèmes à l’école et je lui parlais des miens, de mon addiction à Dofus, de nos rêves.

Justine avait un skyblog où elle parlait de ce qu’elle se faisait, des douleurs qu’elle endurait.

La douleur, elle, elle l’exprimait avec les mots. Moi, je la refoulais.

J’avais peur pour elle parce que je l’aimais bien. Elle était comme moi. On partageait beaucoup de mauvais souvenirs. Elle aussi avait vécu le harcèlement, avait changé d’école mais cela a continué. J’ai déjà évoqué ce sujet. Quand on se place dans le rôle de la victime, on peut essayer de se rebeller ou de changer d’école, cela ne fera rien de positif car on sera toujours un élément faible.

Nous avancions péniblement ensemble. Elle était là, à quelques rangées de moi et de temps en temps nous nous échangions un sourire car nous savions au fond que ce n’était que passager. Qu’un jour, il y aurait un revers de médaille.

« En vérité je vous le dit, les premiers seront les derniers. »

Paraît que c’est un go-muscu il y a 2000 ans qui a écrit ça.

Puis elle a commencé à aller vraiment mal. Elle me parla de ses parents divorcés, de ce qu’elle se faisait aux bras pour oublier la souffrance morale. Elle était vraiment triste, cette fille.

Elle tombait en dépression et moi, je commençais à ne plus rien ressentir du tout. Quand on m’insultait, ça me peinait mais j’ai commencé à être habitué à vivre comme ça et me forger une carapace.

L’année de quatrième a été moins dure grâce à elle. C’est égoïste de dire ça quand on aime une personne, mais étant donné qu’il y avait deux cibles, les harceleurs n’étaient pas focalisés seulement sur moi.

J’ai vraiment commencé à les détester et les trouver inexcusables.

Pourquoi s’en prendre à elle ? Qu’est-ce qu’elle avait pu faire ? Qu’est-ce que j’avais fait, moi ? Si Dieu existait, pourquoi il ne protégeait pas les faibles ?

J'ai rêvé longtemps de me venger, de venir à l'école et de leur faire violemment du mal. Il y a des enfants pour qui c'est arrivé, aux Etats-Unis par exemple.

Justine a beaucoup souffert et a porté longtemps les stigmates du harcèlement scolaire.

A la fin de l’année, elle partit. Elle m’avoua, devant la porte de ma classe de CM1 qu’elle m’aimait car j’étais le seul garçon à avoir été aussi gentil avec elle.

Nous n’avons pas gardé contact longtemps après ça.

SWEET ?

Allez op, on rattaque !

Le 19 janvier 2018 à 14:02:31 TuToMakeCup a écrit :
Tu vois le gars qui se battaient tout le monde en 1vs3 c'était moi j'ai jamais perdu

Ca a changé quelque chose pour toi mon Khey de te battre ?