Le 07 mai 2017 à 00:20:55 Neferthis a écrit :
Le 06 mai 2017 à 23:50:42 TheBidouf a écrit :
Le 06 mai 2017 à 22:38:44 Neferthis a écrit :
C'est quand je lis ce genre d'analyses que je vois que j'ai encore beaucoup à apprendre. Tu sembles avoir une analyse fine et la moins biaisée possible de la situation, j'apprécie énormément. Je peux savoir quel âge tu as?
D'ailleurs je remarque que tu donnes déjà Macron gagnant. Tu ne penses pas qu'on peut assister à la victoire de Le Pen jugée tout aussi improbable que Trump il y a quelques mois?
J'ai 21 ans et je te garantis que je commence moi-même à peine à apprendre à tenir des positions détachées sur ces sujets, c'est difficile de ne pas laisser prendre le pas de ses sensibilités sur une analyse objective et je suis probablement plus influencé par mes préférences et mon parcours de vie que je ne le réalise. Quant au fond, je ne fais qu'effleurer la surface de l'iceberg de complexité que comprennent tous les facteurs géopolitiques qui nous entourent et il est d'ailleurs probablement impossible pour un homme seul d'appréhender tout cela à la fois: on sacrifie des informations au prix d'autres qu'on considère plus importantes, mais qui dit qu'elles le sont?
Pour ce qui est du pronostic de l'élection, j'ai en effet l'impression que Macron sera le gagnant et j'avais misé il y a quelques semaines sur un second tour Macron/ Le Pen qui s'est avéré mais les auteurs de sondages le disent eux-mêmes, rien n'est joué et tout dépendra finalement du degré de mobilisation de chaque camp. J'ai juste l'impression qu'en France les gens ont plus rapidement décidé de se réunir derrière la bannière de Macron car un plus grand nombre d'entre eux se refusent à voter pour le FN du fait de son histoire tumultueuse. Alors qu'en Amérique où Trump n'a pas ce background "diabolisant", les gens ne l'ont pas aussi facilement associé à l'extrémisme mais plutôt comme le symbole de l'anti-establishment. De plus, beaucoup de démocrates ne se sont pas faits à l'idée que leur choix devait finalement se porter sur Hillary et pas Bernie Sanders qui avait engrangé une importante popularité mais qui finalement a dû se rallier à Clinton pour éviter que la gauche ne soit divisée face aux républicains, ce qui leur aurait assuré la défaite puisque Trump restait l'unique républicain en lisse. Cela s'est sans doute fait trop tard, Clinton n'a pas eu le temps/ pas réussi à rallier suffisamment de personnes à sa cause et pour ne rien arranger sa popularité n'était pas au beau fixe avec toutes les affaires dont elle était en plus affublée ce qui ternissait fortement sa crédibilité. Je fais cette analyse sur bases des connaissances que j'ai, pas de toutes les réalités qui s'exercent effectivement, donc c'est à prendre avec des pincettes.
(Sorry j'ai reposté le message j'avais écrit une bêtise).
Ah oui tu n'es pas beaucoup plus vieux que moi en fait (j'ai 18 ans).
Et bien c'est ce genre d'analyses que je veux pouvoir mener, ce qui est, comme tu dis, très long à maîtriser et demande de prendre du recul sur beaucoup de choses que l'on croit être des vérités absolues (je l'ai appris de manière assez brutale il y a quelque mois, notamment avec la campagne américaine).
Par rapport au choix Trump je pense qu'on peut aussi rajouter le facteur non négligeable qu'est, tout simplement, la mentalité américaine. Je veux dire par là qu'en général les Etats-Uniens sont bien moins politisés que les Européens, et ne semblent pas mesurer les risques (avérés ou fantasmés) que peut apporter un vote "populiste", et sont donc moins complexés que nous le somme au moment de voter pour quelqu'un qui n'a a priori pas d'expérience politique (tout ça rentre dans le mythe du "Self Made Man" au final, la figure de l'homme qui conquiert le monde de l'immobilier, puis de la politique, est assez séduisante).
A l'université où j'étudie on a un cours où on tente d'interpréter des phénomènes et de les expliquer politiquement en les analysant sous plusieurs aspects: réaliste, libéral, idéaliste, ... à différents niveaux: systémique (= international), domestique, individuel.
La conclusion que l'on tire de ces analyses c'est qu'aucune d'elle n'est plus valable qu'une autre, et aucune ne suffit à expliquer à elle seule un événement car les acteurs n'agissent pas tous pour les mêmes raisons.
Ainsi dans le cas d'une élection chacun y va de sa théorie et tente de convaincre qui veut bien l'entendre que sa version sur le candidat idéal prime sur les autres. Souvent les gens aiment dire que telle catégorie de personnes se comporte "comme des moutons" parce qu'ils suivent le candidat qui leur est opposé. Ce qu'ils ne réalisent pas, c'est qu'ils sont les victimes de la même réalité: chacun d'eux ne fait que suivre les idées d'un autre en définitive.
Les études de Sciences Politiques sont l'endroit idéal pour développer un esprit critique et apprendre à se méfier de ce qu'on a toujours pris pour vérité incontestable, je ne saurais que te les conseiller si tu n'es pas encore sorti du Lycée.
Malheureusement je suis déjà en première année de prépa MPSI, mon intérêt pour la politique/géo-politique est relativement récent. J'ai pourtant pensé à l'éventualité d'une prépa éco/politique (ECS) en fin de terminale, sans être convaincu par ce choix. Les débouchés après une formation en sciences politiques sont nombreux? Et quid des perspectives de carrière sur le long terme?
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