Topic de Galllly- :

Qui pour battre BEGAUDEAU en débat ??

Le 14 octobre 2024 à 10:29:37 :

Le 14 octobre 2024 à 10:26:06 :
Je repense au mec de Livre Noir qui s'etait fait humilié https://image.noelshack.com/fichiers/2018/10/1/1520256134-risitasue2.png

En même temps livre noir...

Le problème du Livre noir, c'est qu'il n'est pas prévu pour un débat. Donc quand Bégaudeau a voulu s'en servir pour se payer un droitard, cela n'avait aucun sens. C'est comme si Zemmour passait sur Le Média et voulait se payer l'animateur qui fait la promotion de son livre. Par contre, les arguments de Bégaudeau n'étaient que des sophismes. Il a gagné uniquement sur la forme. À l'inverse, il avait gagné sur le fond avec Houria, mais elle a été gagnante sur la forme.

Le 14 octobre 2024 à 10:04:19 :

Le 14 octobre 2024 à 09:44:39 :
Les références de Bégaudeau on connait : un vague deleuzisme (très en vogue dans sa génération, quand il était aux cahiers du cinéma), rancière (essentiellement le maitre et l'ignorant et éventuellement le partage du sensible), lordon (misère de la philosophie "spinoziste", qui jouit d'une autorité totalement disproportionnée dans la gauche radicale), un vieux fond marxiste mal digéré (c'est-à-dire réduit à quelques banalités sur le "matérialisme", qui chez Bégaudeau se réduit à "faut en revenir au réel, aux corps et aux rapports de production"), avec une pointe de références anarchistes, les références culturelles de sa génération aux cahiers (la comédie américaine des années 90, le débat sur le réalisme/naturalisme avec Pialat ou Kechiche, etc), et un bagage de khâgneux
Tu creuses un peu, tu fais l'effort d'être rigoureux, et tu réduis beaucoup de Bégaudeau à du verbiage

Ton analyse est très juste. Je me permets de la compléter. Les piliers de Bégaudeau, c'est le réel, qu'il emprunte à Clément Rosset dans La force majeure. La 'détermination des déterminations', il l'emprunte à Chouard avec sa 'cause des causes', où il a simplement changé les mots. Il y a bien sûr l'école de Rancière. Quant à son marxisme, il n'a jamais lu Le Capital, car comme beaucoup de littéraires, il se fiche de l'économie. D'ailleurs, il est désavoué par Lordon, qui reproche à Rancière de ne jamais apporter de solutions, chose que Bégaudeau approuve également :

Rancière incarne l'antipolitique de l'intransitivité. C'est-à-dire, ce qui compte, c'est de cheminer, mais pas le but du chemin. Chaque fois que quelqu'un essaie de déterminer un point d'arrivée, il paralyse le pouvoir, ce que je ne désapprouve pas en soi. En réalité, dès que quelqu'un essaie de donner un but au chemin, il devient un captateur en puissance, ce qui n'est pas complètement faux.

Mais la politique réduite à un 'camino caminando' n'a jamais mené nulle part. Une proposition politique ne peut pas être simplement : 'allons nous promener'. Cela ne fonctionne pas ainsi. La politique, c'est quand quelqu'un dit : 'nous allons par là, pour réaliser X, Y, Z'. Ce que j'en conclus, c'est que Bégaudeau, ancien prof, est scolaire. Il ne fait que réciter ce que d'autres ont produit avant lui, sans jamais les diriger pour proposer un tout cohérent. C'est assez paradoxal pour une personne qui prône l'émancipation d'être finalement l'éternelle bon élève de la gauche, récitant simplement sa leçon. Ce complexe explique selon moi sans doute pourquoi il s'en prend parfois à la gauche, ainsi que son goût pour la provocation.

Je sais pas. Je pense qu’il est surtout obnubilé par l’absolu littéraire, et y a trouvé le créneau du prof anarco marxiste pour exister. Je pense qu’il rêve plus d’avoir l’instinct spirituel de Bernanos que la rigueur savante de Lordon.

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Galllly-
Date de création
11 octobre 2024 à 23:48:25
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