Le numérique a-t-il tué la société ?

Le 07 juillet 2024 à 00:04:27 :

Le 06 juillet 2024 à 23:57:35 :

Le 06 juillet 2024 à 22:54:08 :

Le 06 juillet 2024 à 22:43:27 :

Le 06 juillet 2024 à 22:01:17 :
Y a un autre point que j'aime bien souligner dans d'autres topics : pour une raison mystérieuse, tout le monde s'est senti de plus en plus obligé de se mettre en valeur sur internet pour ce qui est du travail et de l'emploi. C'est la course à qui pourra en montrer plus que les autres. Il faut avoir un profil linkedin, avoir des connexions sur ce réseau, pour les informaticiens avoir un compte guthub avec du code pour se distinguer des autres, avoir un site perso, pour les chercheurs on leur demande de twitter des résumés de leurs articles de recherche pour que les gens soient au courant. Quelle époque grotesque

J'avais déjà entendu la thèse suivant laquelle notre modernité empêchait de plus en plus les gens à vivre une vie simple sans artifices. Il faut nécessairement entrez dans cette ronde des vaines ambitions. On n'a plus le droit comme au Moyen-Age de vouloir juste cultiver son champs dans l'ombre jusqu'à la fin de sa vie et rien de plus.

Le monde est devenu une grande parodie remplie de chimères et il faut se faire comédien pour pouvoir y survivre. Mais est-ce qu'on n'en n'a pas assez à un moment de jouer la comédie ?

Moi, j'ai toujours en tête ce texte magistrale de Nietzsche "Des mouches de la place publique" où il est dit "Où cesse la solitude commence la place publique et où commence la place publique commence aussi le bruit des grands comédiens et le bourdonnement des mouches venimeuses". D'ailleurs si on poursuit la réflexion en se basant sur sa philosophie on peut se demander si la modernité ne fait pas tout pour étouffer l'esprit tragique et tout réduire à la vulgaire comédie. Car rappelons-nous que classiquement la tragédie met en scène des personnages nobles tandis que les comédies des personnages vulgaires. C'est comme si la technologie nous contraignait à nous abaisser à la vulgarité du temps tout en étouffant les nobles aspirations humaines. Comme si la matière nous tirait de toutes ses forces vers le bas.

Des fois je me dis qu'on a fait de la terre une prison.

Ah bah moi clairement on me reproche au travail de ne pas avoir d’ambitions et de me contenter de peu. On me reproche d’être trop réservé (alors que c’est un choix, je saurais être exubérant si j’en avais envie)

Mais c’est ce qui me rend heureux : la modestie et la discrétion.

Les gens ne me comprennent pas, sont même parfois dégoûtés par mon mode de vie simple et minimaliste. Certains ont pitié de moi.

Alors que je suis heureux et que je vis dans mon coin sans en faire étalage.

Navré d’avoir tiré la couverture sur moi, je voulais illustrer tes propos très intéressants merci khey

Cette haine de la simplicité est malheureuse.

Une chose à faire remarquer c'est que ce qu'il y a de plus bas est comme le reflet de ce qu'il y a de plus haut.

Ainsi dans l'ordre social l'on avait d'un côté le peuple qui était pauvre et miséreux en bas de la pyramide et tout en haut il y avait l'autorité spirituelle, au-delà même des rois et de l'autorité temporelle, et parmi eux l'on comptait les ordres mendiants comme ceux des franciscains sur le modèle de St François D'assise. Il y avait donc une obscurité, une simplicité et une pauvreté d'un ordre supérieur, qui étaient voulues et recherchées comme un grand bien par ceux qui dans la société étaient mus par les aspirations les plus élevées.

Et cette humilité des sages ruisselaient sur tous les autres strates de la société. Le peuple dans son bon sens aimait cette humilité. Aujourd'hui on l'a rendu orgueilleux, en tous la flamme de la passion brûle tandis que l'homme est devenu loup pour l'homme dans une guerre stérile du tous contre tous.

Quand je vois cela, je me m'empêcher de me rappeler les paroles du Roi Salomon dans l'Ecclésiaste "vanités des vanités, tout n'est que vanité". Mais aussi le titre de cette pièce célèbre de Shakespeare intitulée "Beaucoup de bruit pour rien". A quoi tout cela mène ?

Sans doute faut-il faire silence et se retirer toute cette folie. Jeûner, surtout psychiquement. S'écartez des tumultes et agir. Car moi ce qui me rend triste ce sont les pauvres enfants. Des parents il n'y en a presque plus, ils sont livrés à eux mêmes dans un environnement artificiel qui dérèglent leur sens dès leur plus jeune âge. Tout cela pour le profit de quelques uns. Si l'on se rend compte du problème actuel que représente pour nous la technologie, est-ce que l'on osera ne serait-ce que prendre la mesure de ce que c'est que de naître et de grandir dans ce contexte ? C'est notre génération qui est la plus à même à s'en rendre compte, ce ne sont pas les vieux. Si on ne les aide pas personne d'autres ne les aidera. Donc plutôt que de juger les plus jeunes pour leurs insuffisances soyons compréhensifs.

Incroyable ce message kheyou

Très belle analyse, juste. Mais c’est compliqué d’aider les 2000 car ils rejettent foncièrement les milennials qu’ils considèrent comme ringards et ignorants

Je pense que le silence est la clef pour se sortir de cette société devenue trop bruyante et agitée.

Les gens ne comprennent pas que je suis devenu calme et réservé pour me prémunir de ce tumulte permanent qui m’épuise et m’aspire toute mon énergie.

En refusant d’y participer, je me préserve et je vis véritablement

Les personnes déplorant la simplicité d'autrui sont souvent les plus vides de tous.

De toute manière, à partir du moment où tu déplores la suposée simplicité de vie de quelqu'un d'autre, cela veut dire que tu mets de l'importance dans ton statut et de la supériorité que tu penses qu'il t'apporte face à cette personne.

La personne, vivant dans la simplicité, elle, vit pour elle-même et a trouvé son bonheur là-dedans, là où celui l'ayant culpabilisé de sa situation ne la trouvera jamais avec une mentalité aussi arrêtée et nauséabonde.

Le 07 juillet 2024 à 00:07:54 :
J'ai lu les 13 pages avec attention, ce topic est très intéressant. Je suis né en 2002 (j'ai toujours plus ou moins connu le numérique même s'il avait moins de place quand j'étais enfant).
Je passe 50h par semaine sur mon smartphone (soit quasi tout mon temps libre de mon travail) sans avoir l'impression d'en tirer bénéfice. C'est une addiction réel car je ne peux m'empêcher de passer des heures et des heures dessus.
J'ai la flemme de tout, même de sortir, rencontrer des nouvelles personnes (je n'ai plus aucun pote). J'aimerais me sortir de cette addiction car ce n'est pas normal de passer autant de temps sur ce petit objet. Je ne sais pas si c'est lié à ça, mais j'ai l'impression que le temps passe hyper vite, je ne vois pas les jours et les mois passés.
Quand j'étais petit, je n'avais pas ce smartphone et la vie me semblait avoir plus de sens, rien que d'avoir un nouveau livre ça me rendait heureux.

Si des kheys ont diminué leur temps d'ecran et peuvent en témoigner (surtout si vous avez été dans ma situation actuelle)

Y a pas 36000 solutions : range le Smartphone et achète un téléphone à clapet sans internet.

Si les gens te jugent par rapport à ça et que tu te sens mal c’est que tu ne t’aimes pas encore assez.

Si tu t’aimes et que tu te fous du regard des gens, tu peux bousculer ton quotidien sans aucun problème et essayer un nouveau mode de vie

Ça vaut le coup d’essayer khey !!

Le 07 juillet 2024 à 00:14:55 :

Le 06 juillet 2024 à 23:58:16 :

Le 06 juillet 2024 à 23:37:38 :

Le 06 juillet 2024 à 20:56:27 :

Le 06 juillet 2024 à 20:51:37 :

> Le 06 juillet 2024 à 20:48:36 :

>il ne l'a pas détruit, mais formaté:

>

> matérialité de la noosphère

C’est supposé être mieux ? Parce que moi ça ne m’a rendu heureux cette nouvelle société

Je me fais la propre vision du monde, je vis dans un déni total. Mais je sens que c’est dangereux j’ai l’impression que je vis un rêve, que je suis dans un coma ou quelque chose du genre.

Tout est calme et apaisant désormais dans ma vie. Mais je ne sais plus si c’est réel les kheys

en même temps la connaissance invite à lire le livre de la vie, je considère que le "retrait" du monde et ses vanités est nécessaire, prendre du recul, tout laisser tomber, laisser croitre le vrai souffle d'intelligence en soi et pas les masques ni les béquilles

Bah du coup non mdr c'est quoi ce baragouinage arrogant, t'as un point de vue façon Epictète mais c'est très bizarre car le problème d'op est justement dû à la surcharge de connaissance valorisée depuis l'époque moderne et un point de vue en gros cartésien puis des "Lumières".
Tu vois la connaissance comme une manière de se grandir, de s'éduquer et de former véritablement son coeur et c'est le présupposé à la base de la démocratie. Mais justement op est confronté à la vanité de ce système dont l'expression paroxystique est la technologie à laquelle nous avons accès : elle est à la fois le summum de nos connaissances et nous donne accès à un flot virtuellement infini de connaissance (juste via les news + wiki).
Or l'être humain n'en a fondamentalement rien à foutre, ces désirs de connaissance et cette croyance en une herméneutique formatrice sont fabriqués autrement les gens partageraient ces désirs de formation intellectuelle.
Ca nous dévie juste du fondamental que op retrouve en s'éloignant de tout connaissance, l'ignorance est une bénédiction. Juste il traverse un passage transitoire de FOMO dû à son sevrage comme souligné par un autre khey.
Bref ce que tu dis n'a aucun sens et op devrait lire Ted Kaczynski
pavé césar + gépalu je sais

Ton point de vue est très intéressant kheyou

Surtout que l’on est que de passage sur terre et que je la connaissance pour la connaissance ça n’a pas grand intérêt

Je me retrouve plus heureux désormais avec des choses simples et très terre à terre qui ne nécessitent pas de connaissances

Mais c’est peut-être l’accès au savoir qui permet désormais de profiter de choses simples et de connaître la vraie valeur des choses qui sont importantes pour moi

L'homme reste un animal, une vie paisible et sans danger sera toujours agréable.
Vivre dans nos sociétés actuelles c'est se sentir constamment en danger et être constamment sous pression (vais-je décrocher ce job? Vais-je trouver/retrouver une femme/homme ? etc etc).

C'est pour ça que se déconnecter parfois peut être si jouissif, on oublie nos problèmes, juste on vit, on regarde le ciel, on respire, on est vivant et on en a conscience et on a conscience que c'est peut-être la plus belle chose qu'il soit.

Mais le train effrené de la vie en société limite ce genre de moments car on est que très peu confronté à notre propre personne, à notre propre chance.

Rien que le fait d'être ici ce soir, au chaud, dans un lieu privé et de pouvoir discuter c'est une chance.
Pourtant, on se plaint souvent (surtout en France ), mais au final, on est déjà bien chanceux.

Mais l'homme veut toujours plus, il n'est jamais satisfait.
Il est peut-être même la propre source de son malheur.

C’est ça kheyou

Maintenant, le fait de regarder le ciel en marchant, sentir le vent sur ma peau, ça me procure une joie énorme

Et je suis apaisé pour le reste de la journée

Il y a deux ans je ne le serais jamais cru capable de cela.

J’ai réussi à me reconnecter à mon corps et mon esprit

Le 06 juillet 2024 à 20:21:20 :
Quand je fais le bilan de ma vie, j’ai l’impression que tout ce qui faisait sens pour moi a complètement perdu de sa substance depuis qu’on est arrivés à l’ère de l’IA / Tiktok / Netflix.

L’impression qu’on a touché le plafond de verre avec les jeux vidéos, les films, les anime, la musique, le loisirs, les études, la famille, les amis.

On a littéralement tout à disposition en illimité. Plus rien ne fait sens.

Pour revenir au bonheur d’antan j’ai dû couper internet et les RS et je vis une vie décalée où je me persuade qu’on est restés bloqués dans le années 90 / 2000. Pas par nostalgie, mais pour retrouver du sens dans ce que je fais.

Je n’arrive pas à comprendre où on va.

Je ne cherche pas à retrouver la vie du Moyen âge, mais cette ère de l’IA / internet / RS ne me convient pas. Ça détruit littéralement tout ce qui faisait l’intérêt de la vie.

Si les IA vont être notre cerveau de substitution, quel est le sens de notre vie désormais ?

On va consommer pour consommer ? On ne va plus rien créer de nouveaux ?

Donc tous les médias / loisirs qui nous permettaient de tenir vont finir par disparaître ?

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