[Libération] En salle des profs, des collègues votent RN et ne s’en cachent plus
En salle des profs, Mohaz constate «un certain mutisme. On est un petit groupe à être révoltés par ce qui se passe, mais on chuchote, on est discrets, parce qu'on est minoritaires: les autres pensent que ce n'est pas grave, certains votent même RN. Ça fait mal».
Il le sait, sa profession a apporté sa pierre à cet édifice. Historiquement de gauche, elle a voté pour la première fois majoritairement à droite lors de la dernière présidentielle. Et, alors que 1 % seulement des profs avaient glissé un bulletin pour l'extrême droite en 2007, ils étaient 20 % au premier tour et 25 % au second en 2022, selon une enquête de Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS.
«Un verrou a sauté. Le cliché des profs qui sont tous de gauche, c'est archi daté. J'ai des collègues qui votent RN et qui ne s'en cachent plus, alors qu'avant, ça restait dans le secret de l'isoloir», constate Florian, professeur d'histoire-géographie dans la banlieue nord de Toulouse.
D'autres enseignants interrogés par Libération, en primaire, collège ou lycée, estiment au contraire que les opinions d'extrême droite ne s'expriment pas au grand jour entre collègues. «Je crois que c'est dans toutes les salles des profs de France : quand les gens sont de gauche, ça se sait, quand ils sont autre chose, c'est beaucoup plus discret», glisse Damien, professeur d'histoire-géographie dans un lycée de la banlieue bordelaise.
Un épisode l'a particulièrement marqué en début d'année scolaire : un contractuel venu pour un remplacement dans son lycée, «pas au courant des choses qui peuvent se dire et ne pas se dire en salle des profs», s'est ému d'avoir entendu parler arabe, croisé nombre de personnes non blanches et vu une voiture brûlée lors de son trajet, le tout «dans un amalgame absolu», raconte Damien. «C'était la première fois que j'entendais quelqu'un dire ça à voix haute. Ça a créé un mini-scandale.»
Mohaz, qui est d'origine algérienne, prend ce type de propos personnellement. Il y a quelques mois, un de ses collègues lui a tranquillement expliqué à la machine à café qu'il avait quitté son précédent lycée «parce qu'il en avait marre du multiculturalisme et il était déçu d'en retrouver» dans son nouvel établissement. «J'étais tellement sidéré que je n'ai rien dit. Ça m'a totalement flingué, je me suis pris un uppercut en pleine tête, relate l'enseignant. Il tient des propos très limite vis-à-vis de certains élèves d'origine immigrée qui n'ont pas plus de problèmes de comportement que d'autres. Avant, l'école était préservée de tout ça mais depuis deux ans environ, je trouve que de plus en plus de profs ne respectent pas les valeurs républicaines.»
«Le RN est à 40 % dans la commune dans laquelle notre lycée est implanté, ça ne nous semble pas cohérent avec la population qu'on a, en majorité des CSP + qui habitent dans des pavillons avec piscine», indique Florian.
Nombre d'enseignants interrogés par Libération ont peur de voir l'extrême droite accéder au pouvoir. Avant tout pour leurs élèves. «Ils seront les premiers sanctionnés dans leur vie quotidienne. Je pense aux violences policières, avec des policiers qui se prennent pour des cow-boys avec nos élèves noirs ou d'origine arabe. Si le RN devient majoritaire, ils vont se sentir libres d'aller au-delà de ce qu'ils font aujourd'hui et c'est insupportable d'imaginer ça, anticipe Hayat El Kaaouachi, prof d'histoire-géo à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). C'est très violent aussi pour nos élèves qui sont en pleine révision du bac, reçoivent leurs vœux Parcoursup et se projettent dans leur vie de se prendre dans la figure : "Le problème, c'est vous."»
«On a pas mal d'élèves étrangers en situation irrégulière, donc notre première préoccupation, c'est eux. Si le RN gagne, on a peur qu'ils soient renvoyés dans leur pays, alors qu'ils vivent déjà dans des situations très difficiles», déplore Sophie, professeure documentaliste dans un collège normand classé en éducation prioritaire. «En classe, c'est ressorti, mes élèves ont demandé: "Est-ce qu'ils vont nous renvoyer dans les pays ?", raconte pour sa part Marie-Mélanie Dumas, enseignante en CM1-CM2 à Limoges et cosecrétaire départementale de la FSU-Snuipp 87. On se demande ce qu'on va dire à nos élèves à la rentrée de septembre si on a face à nous un ministre de l'Education nationale, un Premier ministre d'extrême droite...» Dounia, professeure des écoles à Trappes (Yvelines), s'interroge : «Nos mamans sont quasiment toutes voilées, donc est-ce qu'on va devoir annuler les sorties parce qu'elles ne pourront pas les accompagner ?»
Certains professeurs constatent par ailleurs un racisme décomplexé parmi leurs élèves. Au lendemain des élections européennes, «un élève de troisième prépa-professionnelle a dit : «Il y a trop d'Arabes en France, il faut les exclure», rapporte Mohaz, en Ille-et-Vilaine. Ses copains sont allés immédiatement lui serrer la main pour approuver ce qu'il venait de dire. Je ne comprends pas, on a abordé en cours le régime de Vichy, le massacre d'Oradour-sur-Glane, j'avais l'impression d'avoir réussi à leur faire comprendre des choses importantes et là ils ne voient pas le rapport avec ce qui se passe aujourd'hui, désespère-t-il. Certains m'ont dit «mais monsieur, vous c'est pas pareil, vous avez un travail, vous êtes prof».»
Malgré l'ambiance, certains préfèrent voir le verre à moitié plein. «Je n'ai pas spécialement peur, je trouve la période fascinante, confie Damien, rivé aux infos depuis dix jours. J'espère que ce nouveau front de gauche [le Nouveau Front populaire, qui réunit socialistes, insoumis, écologistes et communistes, ndlr] va l'emporter et je pense que tous les scénarios sont sur la table. Je crois en la force de la démocratie, ce n'est pas parce que le Rassemblement national gagne qu'on va basculer dans je ne sais quoi.»
...et ça se dit prof, ça "enseigne" a nos gamins....
Ça m étonne pas que le niveau soit si bas si on a des abrutis qui apprennent aux enfants
Le 19 juin 2024 à 14:57:54 :
Ils balencent des âneries sur le RN en mode j'ai rien lu du programme et je crois juste ce que les réseaux sociaux disent
...et ça se dit prof, ça "enseigne" a nos gamins....
Ça m étonne pas que le niveau soit si bas si on a des abrutis qui apprennent aux enfants
Ce ne sont pas des profs, ce sont des agents de l'état profond, ils détestent la France et se moquent bien du sort des gosses.
D'ailleurs ils ferment systématiquement les yeux lors des cas de harcélement.
Le 19 juin 2024 à 14:57:54 :
Ils balencent des âneries sur le RN en mode j'ai rien lu du programme et je crois juste ce que les réseaux sociaux disent
...et ça se dit prof, ça "enseigne" a nos gamins....
Ça m étonne pas que le niveau soit si bas si on a des abrutis qui apprennent aux enfants
J'ai des collègues qui font des trucs ultra poussés sur le racisme quitte à tordre l'intitulé des programmes, dans un établissement de banlieue où c'est à peine si les blancs ne se font pas pogromer...
Un épisode l'a particulièrement marqué en début d'année scolaire : un contractuel venu pour un remplacement dans son lycée, «pas au courant des choses qui peuvent se dire et ne pas se dire en salle des profs», s'est ému d'avoir entendu parler arabe, croisé nombre de personnes non blanches et vu une voiture brûlée lors de son trajet, le tout «dans un amalgame absolu», raconte Damien. «C'était la première fois que j'entendais quelqu'un dire ça à voix haute. Ça a créé un mini-scandale.»
Et oui, les gauchistes n'aiment pas qu'on leur rappelle la réalité
«On a pas mal d'élèves étrangers en situation irrégulière, donc notre première préoccupation, c'est eux. Si le RN gagne, on a peur qu'ils soient renvoyés dans leur pays, alors qu'ils vivent déjà dans des situations très difficiles», déplore Sophie, professeure documentaliste dans un collège normand classé en éducation prioritaire.
Oui, oui, Sophie, c'est ça ta première préoccupation, c'est pas plutôt de te retrouver au chômage avec ton taf de branleuse professionnelle.
Le 19 juin 2024 à 15:05:40 DofIamingo a écrit :
Ça m'étonnerait pas que les Mohaz, Damien et Sophie en question n'existent pas et aient été inventés, tout comme leurs propos, par Libération.
Certains professeurs constatent par ailleurs un racisme décomplexé parmi leurs élèves. Au lendemain des élections européennes, «un élève de troisième prépa-professionnelle a dit : «Il y a trop d'Arabes en France, il faut les exclure», rapporte Mohaz, en Ille-et-Vilaine. Ses copains sont allés immédiatement lui serrer la main pour approuver ce qu'il venait de dire. Je ne comprends pas, on a abordé en cours le régime de Vichy, le massacre d'Oradour-sur-Glane, j'avais l'impression d'avoir réussi à leur faire comprendre des choses importantes et là ils ne voient pas le rapport avec ce qui se passe aujourd'hui, désespère-t-il. Certains m'ont dit «mais monsieur, vous c'est pas pareil, vous avez un travail, vous êtes prof».»
Ca c'est inventé à 100%, c'est le pur cliché des blancs nazis décomplexés digne d'un téléfilm de France TV
On a pas mal d'élèves étrangers en situation irrégulière, donc notre première préoccupation, c'est eux.
Je les ai jamais entendu dire merci c’est marrant ça quand même. Après l’AME vous serez heureux d’apprendre que vous leur payez l’école.
Pourquoi il faudrait avoir honte du parti pour lequel on vote ? Le RN sont des brêles mais ce n'est pas une raison pour imposer une omerta
Elle est belle la démocratie sovieticofrançaise, on a le droit de voter mais uniquement pour le bon candidat
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- Auteur
- tartatinou
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- 19 juin 2024 à 14:53:57
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