[RISITAS] 8 jours pour boucler le GR20...
Le 12 octobre 2023 à 21:25:22 :
Je vois que vous étiez assez préparé niveau matos quand même, vous vous êtes documenté où ?
Disons qu'on a pas beaucoup investi dans le matos, c'est surtout que j'ai regardé pas mal de vidéos sur l'équipement et j'ai fait un mix ahah
J'ai surtout acheté un duvet, chaussures, chaussettes, sac et camelback
Apres le reste j'ai recyclé mes affaires de vélo (imper, sous vetement, cache cou etc..)
Jour 6 : Manganu - Tighjettu
Etape 11 : Manganu - Vergio (Ciottulu i Mori) :
15.1 kms / 550 m D+ / 740 m D-
Profil de l’étape :
Je n’ai pas eu de soucis avec les odeurs de pets durant la nuit puisque la tente avait un jolie trou dans la bache imperméable,
Une sorte de VMC double flux
On s’en était rendu compte hier soir en se couchant et malgré ma tentative de rafistolage, l’isolation n’avait pas été à la hauteur
- Faut qu’on essaye de combler le trou qu’il y a dans la toile
- Sinon on va cailler cette nuit
- Ouais pas faux
- Attends je vais mettre une pierre dessus
Et là, la pierre en question s’affale sur la tente en la déchirant encore plus
- Merdeeee
- Attend je réessaye
Deuxième tentative…
Le trou qui se déchire encore plus
- Oups
- Mec arrête c’est un carnage là
- Bon, on va mettre les sacs en face du trou pour éviter l’appel d’air
- Faisons ça oui
Nous sommes passé d’une ouverture de 5 cms à 20 cms ayaaa
Mais bon ça va les sacs empêchent le froid de trop circuler donc la casse est limitée
Pour couronner le tout, le terrain sur lequel était posé la tente n’était pas droit et plein de pierres
Mais bon on fait avec hein
Après la routine du matin, nous nous élançons vers le Col de Vergio à 6h20, il y’a 4 bonnes heures de marche mais c’est roulant,
Sachant que c’était où se trouvait l’hôtel dont parlait Martial et Jean la veille
Pas de difficultés en particulier, le tracé est composé de grandes prairies au milieu de la montagne,
On a juste une montée de 330m pour atteindre le Lac de Ninu
Une fois atteint, on y trouve plein de vaches qui pâturent paisiblement, perchées à 1750m d’altitude
Très reposant comme cadre, si bien que j’en profite pour satisfaire un besoin naturel
Le croupion dans l’herbe fraîche dès 8h du matin
- Pourquoi t’es pas allé aux toilettes du refuge ce matin ?
- Je t’ai dit, j’y mets pas les pieds
- En vrai ça passe, t'essuies un coup et c'est bon
- Comment ça mon reuf ?
- De quoi ?
- Pourquoi tu dois essuyer ? Me dis pas que tu t'assoies sur les chiottes
- Bah si, tu veux que je fasse comment ?
- Mais mec t'es immonde, t'as qu'à squatter
- Bah nan j'essuie avant
- Oh bordel le nid à bactéries toi
- T'abuses en vrai, tu devrais faire comme moi
- Merci mais je préfère être en communion avec la nature
- En la souillant comme ça
- Ca fait de l’engrais, voit ça comme une offrande à la montagne
- Tu as le coeur sur la main
Nous atteignons vers 9h le sommet de l’étape à 2220m, la Bocca alle Porte, maintenant ça descend jusqu’à Vergio donc easy
On croise une famille de randonneurs au début de la descente, on s’échange quelques tips,
- C’est bien Vergio pour déjeuner ? Il y a des trucs bien ?
- Oui ça va mais y’a mieux si vous allez jusqu’à Tighiettu
- C'est-à-dire ?
- Allez à la Bergerie de Radule, les lasagnes sont excellentes
- Attention car les lasagnes de l’Onda on s’en souvient
- Elles ne sont pas bonnes ? J’en ai entendu parler justement
- Non pas ouf
- En tout cas celle de la Bergerie sont super, je vous conseille
- En plus vu l’heure qu’il est vous y serez pour 11h sans soucis
- Y’a du réseau sinon ?
- Oui un petit peu
- Ah cool car ça fait 2 jours qu’on en a pas
Il s’agissait d’envoyer un peu de nouvelles à la famille, au moins dire qu’on était vivant
Le col de Vergio est atteint vers 10h, on a bien tracé
Surtout la fin qui était très roulante, on faisait du 6 km/h de moyenne, à toute berzingue,
Les 70m de dénivelé finaux font remonter un peu le cardio mais on s’en sort
- On s’arrête pas du coup, on pousse jusqu’à la Bergerie
- Ca marche, par contre on a toujours pas de réseau
- Ouais fait chier
- En tout cas l'hôtel à l’air propre, mieux que ces tentes de merdes
- De fou
- J’espère que la Bergerie n’est pas loin, j’ai la dalle et je suis mort
- Déjà ?
On reprends notre marche après une pause de 2 minute, le temps de checker le réseau et de boire un coup
Physiquement ça devient difficile, le corps est meurtri
J’ai super mal à la plante des pieds à chaque pas, j’ai l’impression de marcher sur des cailloux pieds-nu
Johny semble opérationnel, rien à signaler de son côté ou alors il prend sur lui
Il marche si bien qu’il me distance peu après, je le laisse partir devant car mentalement je craque un peu
On se retrouve à la Bergerie
Etape 11 : Suite
Je demande à tous les randonneurs qu’on croise quand est ce qu’on arrive,
- Dans 30 minutes je pense
- Dans 15 minutes à peu près
Mes nerfs me lâchent, je rage tout seul dans ma tête,
Putain de bergerie, elle est où cette pute
Je deviens zinzin encore une fois
C’est limite si j'agresse pas les gens quand je leur demande le temps restant,
On va dire que j’ai des circonstances atténuantes, on est le 5ème jour du périple et c’est difficile de conserver son intégrité
J’arrive enfin à la Bergerie, un peu avant 11h !
C’est un véritable soulagement pour moi,
A peine arrivé que je bazarde mon sac et que je me débarasse de mes souliers pour enfiler mes chanclas
- J’en peux plus, j’ai trop faim et je suis mort
- T’inquiète, j’ai commandé à manger
- Super merci
- On a quoi au programme de cet aprèm ?
- Un enfer… plus de 1000m de dénivelé
- Outch
- Je vais y aller mollo car c’est difficile là
- Ca va le faire, on va marcher ensemble
Les lasagnes arrivent à point nommé, ça remonte bien le moral qui est un peu en berne,
J’appréhende beaucoup la suite du GR car maintenant il n’y a aucune étape “facile”
Les 5 étapes restantes sont toutes réputées difficiles et éreintantes
Pendant que l’on déjeune, le gérant du site discute avec un client,
- Apparemment ils ont retrouvé le gars qui avait disparu à Vizzavona
- Ah oui ?
- Il est tombé dans un ravin
- Mort sur le coup
C’est le fameux randonneur dont on avait entendu parlé lors de notre arrêt 2 jours avant, quand le gardien parlait aux gendarmes
Paix à son âme
- C’est dangereux quand même le GR
- Oui puis hier y’en a un autre qui s’est tué pas loin de Conca
- Vraiment ?
- Pareil, chute mortelle
- Il y avait des corbeaux autour de sa dépouille
- Vous entendez les gars ?
- Euh ouais
- Si vous mourrez on aura qu’à suivre les corbeaux pour vous retrouver
-
Autrement je suis content car j’ai réussi à chopper une barre de réseau téléphonique lors du déjeuner,
J’ai 5 messages en absences de ma famille qui s’inquiète
J’arrive à appeler ma soeur pour lui dire que c’est OK,
- Fait attention quand même
- Oui t’inquiète
- Ne marchez pas trop
- J’ai vu que la pointe des éboulis était dangereuse
- On la fait demain matin
- Tu restes prudent hein
Une fois les estomacs et les camelback remplis, nous reprenons la route pour le refuge de Tighjettu,
L’étape s’annonce rude, nous avons 600m de dénivelé non stop. Pour enchaîner avec une descente à pic, réputée très abrupte,
En plus niveau météo c’est pas la folie, car malgré le soleil apparent,
Le vent se lève de nouveau
- Soyez attentifs les gars, du vent est annoncé
- C'est-à-dire ?
- Cet après-midi ça va mais demain c’est alerte orange
- Donc prenez garde aux rafales, ça peut vite vous déséquilibrer
- Ca serait con d’y rester
- Ca marche merci du conseil
Putain il est de retour
En espérant que ça ne soit pas aussi violent qu’à Usciolu
Etape 12 : Vergio - Tighjettu (par Ciottulu Di I Mori) : 14.4 kms / 1070 m D+ / 800 m D-
On attaque l’ascension peu avant 12h, le soleil est à son zénith et il fait assez chaud quand même,
Mais heureusement l’altitude permet de garder une température convenable
L’objectif est d’atteindre le refuge de Ciottulu i Mori vers 14h.
Johny mène le rythme, j’ai ordre de rester dans sa roue car sinon je vais m’écrouler
Mais ça va je vais bien, la pente n’est pas trop abrupte, donc ça me correspond. En plus on a pu se reposer ainsi que se remplir le ventre à midi.
Donc je garde le rythme sans trop de problèmes
L’avantage de cette ascension c’est qu’on aperçoit notre objectif assez vite, après à peine 1h de marche,
- Regarde tout en haut
- Ca doit être le refuge
- Bon au moins on sait à quoi s’attendre
Plus on marche, plus Johny augmente la cadence, si bien qu’on a dépassé les 4 km/h . Je reste dans ses pas et me rends compte que je peux aller plus vite
J’en ai marre de cette côte, ça fait 1h30 qu’on y est j’ai envie d’en finir,
Mon cerveau se transforme en mode Super Saiyan
Je pars pleine balle, en exagérant ma respiration
Les coups de batons en pagaille pour progresser sur cette caillasse
J’inspire et expire si fort qu’on m’entends à 500m à la ronde je suis sur
Je continue de marcher sans m’arrêter, je vais la dégommer cette côte
Mon rythme flirte avec les 6 km/h, j’ai distancé Johny, il est bien derrière moi
14h pile le refuge est atteint
J’ai le temps d’aller remplir mon Camelback à la source et de commander 2 Snickers/coca au gardien que Johny n’est pas arrivé,
Petit moment de fierté
Ca flex ici
Mon collègue arrive quelques minutes après,
- Tiens installe toi, je t’ai pris de quoi grignoter
- Merci
- T’as vu comment j'ai dégommé la côte ? J’ai tracé de fou
- J’avoue t’as pas fait semblant
- Tu sais à quoi j’ai pensé pour me motiver ?
- Dis-moi
- Mon ex
- Ah putain le con
- Je te jure ça a trop bien marché
- Je me disais à quel point c’était une pauvre fille
- J'avais la rage
- Continu de penser à elle fréro, on ira plus vite
-
On reste à peine 15 minutes,
Juste le temps d’engloutir notre encas et que Johny dégomme le chiottard
En tout cas je ne recommande pas ce refuge car c’est le plus haut du GR, il est à 1991m d’altitude, au sommet d’une montagne. On sent que le vent souffle fort, bonjour comment ça doit cailler la nuit
La descente se passe sans problèmes, on va juste super lentement car c’est un délire comment c’est raide. Limite on est obligé de faire du toboggan sur les rochers pour descendre
Les genoux sont très sollicités, l’attention est de mise,
Après je préfère clairement la descendre plutôt que de monter cet enfer, le soleil tape de plus en plus.
Il n’y a pas un arbre à l’horizon, que de la caillasse à perte de vu… ça reverbe encore plus la chaleur
Pour vous dire, sur 1.4 kms de descente on a 46% de pente moyenne…
46% PTNNN
Après 2 bonnes heures de marche et la descente de terminée, on s’arrête le long d’un cours d’eau pour faire un point topoguide sur notre avancée
- D’après mon iPhone on est à 1380m, soit le point le plus bas de l’étape
- Donc d’ici 1h30 max on est au refuge de Tighiettu
- Parfait ça
- On pourrait même se prendre un coca à la Bergerie de Ballone qui est sur le chemin
- On verra selon l’heure, on doit arriver avant 18h
100m de dénivelé plus tard, nous voilà arrivé au checkpoint : La bergerie de Ballone
On y aperçoit au loin le refuge perché dans la montagne, la fin est proche
Les Célestins de la veille nous avaient conseillé de passer la nuit à la Bergerie car apparemment Tighiettu est claqué, c’est très rustique,
Mais comme il y a 300m de dénivelé entre les deux, on préfère bivouaquer en haut plutôt qu’en bas
- Je me pose 1 minute, on a le temps, il est 17h20
- Ouais si tu veux, il reste 30 minutes de marche donc on y sera à temps
- MECCCCCC
- Quoi ?
- La poche ou je range mon portable est ouverte
- Il n’est pas dedans
- T’as regardé ailleurs ?
- Oui, j’ai du l’oublier au bord de la rivière ou on a fait la pause
- T’es sur ?
- Mais oui j’ai dû le poser, pourquoi j'aurais laissé la poche ouverte ?
Je suis littéralement en panique, je me sens “à poil” sans mon portable
Ni une ni deux je laisse mon sac à Johny et repars en courant dans le sens opposé,
- Attend moi ici je me dépêche
- Mais tu te souviens où on s’est arrêté ?
- Oui t’inquiète
- Bah vas-y écoute
Je pars à fond, j’ai l’adrénaline qui me pousse au cul
Pendant que je pars en courant, je réfléchis ou pourrait être mon portable, et je me souviens que j’ai oublié, dans la panique, de checker une poche de mon sac
Que faire ?
Faire demi tour car il est possiblement dedans, ou continuer pour aller voir à la rivière ?
Sacré dilemme
Au final je choisi de continuer car dans mes souvenir c’était pas loin,
J’ai mis 20 minutes alors que j’ai pas de sac et que je trottine
Je checke chaque rochers, retourne les feuilles et les branches
Pas de portable
Bon bah demi tour
Je retrouve Johny qui m’attend sagement à la Bergerie
- Il y était pas
- Je pense il est dans une de mes poches que j’ai pas checké
Etape 12 : Suite
Et oui, il était là le con
Tout ça pour rien
Je me sens super con sur le moment, surtout que l’heure tourne
- J’ai pas mis trop de temps ?
- 45 minutes
- Oh putain
- Il est 18h05
- Merde je suis désolé, j’ai fait n’importe quoi
- J’ai eu une crise de panique, je commence à délirer avec la fatigue
- Si tu veux on dort ici comme ça on est sur d’avoir à manger
- Non c’est mort, on a déjà 1000m de D+ demain matin, on va pas s’en rajouter 300
- Ok comme tu veux
Alors que nous nous remettons en route, nous croisons le gars qui était devant nous, avec sa copine, à Pietra Piana
- Salut les gars, bien arrivé ?
- Non pas encore, on monte à Tighiettu
- Nous on s’arrête ici, madame ne veut pas dormir dans l’insalubrité
- Ah vous avez eu aussi des mauvais échos ?
- Oui ahah et tant pis pour les 300m de D+ qu’on aura demain matin
- D’ailleurs soyez prêt ça va souffler fort sur le Monte Cinto
- On a cru comprendre
- Des rafales jusqu’à 130 km/h et ressenti -5°C
- Bordel
- Vous dormez aussi à Carrozzu demain ?
- Oui c’est prévu
- Et bien à demain ! On devrait se croiser
- Bon courage
- Merci
On repart sans traîner direction le Refuge, je me sens super mal pour Johny car à cause de ma crise de panique, on a perdu beaucoup de temps
Il y a clairement un risque que ce soit trop tard pour dîner, surtout qu’on a pas de réservation de tente…
Dernier arrivé, dernier servi
Si il faut redescendre à la Bergerie on aura l’air fin
Heureusement on a en ligne de mire notre objectif donc mentalement c’est plus simple,
Je donne tout dans la côte pour essayer de me rattraper, je limite mes pauses et garde un rythme soutenu,
- Bordel c’est interminable
- On a l’impression que le refuge avance avec nous
- J’espère qu’il y a de la place là haut
- Putain je redescend pas
Après 30 pénibles minutes nous sommes arrivés
Il est 18h40
Je me dirige vers le gardien, le souffle encore court
- Salut
- Salut les gars, vous avez une résa ?
- Non… On a rien
- On est à poil
- Il reste une tente ?
- Oui vous avez de la chance, y’a pas grand monde ce soir
Comment ne pas te louer Seigneur Jésus
- Par contre je vais devoir vous mettre le supplément comme vous avez pas de résa
- Oui on sait
- Vous venez d’où ?
- Manganu, on le fait en 8 jours
- Ah ouais ! Sacré journée…
- On a eu un petit contre temps sur la route donc on a perdu 45 minutes
- Bon, écoutez les gars, je vais être sympa avec vous comme vous arrivez tard
- Je vous fais cadeau d’1 bivouac
- Trop sympa
- Et tu sais si on peut encore manger ce soir ?
- Oui c’est bon, on fait un 2ème service à 19h
- Génial, on te prends 2 repas
- Ca fait 40€ en plus
-
- On sert dans 10 minutes
Etape 12 : Suite 2
Le refuge est atteint, on a une tente et un repas chaud,
On prend à peine le temps de s’installer, une fois la tente trouvée, on file au repas
L’ambiance est conviviale, les 6 personnes de notre table viennent tous du Nord, donc on échange des conseils entre randonneurs,
Le repas n’est pas transcendant mais il a le mérite de bien nous remplir la panse
C’est encore et toujours des pâtes
Néanmoins, on a le droit à un digestif local, une sorte d'absinthe
Sauf qu’au lieu de le servir dans un verre, le cuistot te le vaporise directement dans la bouche à l’aide d’un spray
Arrive le tour de Johny,
- *pschit-pschit*
- burg burg.. Stop
- Allez Indiana Jones, encore un peu
- *pschit-pschit-pschit-pschit*
- Pitié…
Aya Johnny avait gardé son chapeau car il avait froid, il se fait pas respecter
Puis vient mon tour,
- *pschit-pschit*
- Chtop merchi
- T’as rien eu lunettes
- *pschit-pschit*
Aya pas de respect pour moi non plus
- Ché bon merchi
- *pschit-pschit-pschit-pschit*
- Chtop
- Lève les deux mains
- *pschit-pschit*
- CHTOPPP
Bordel j’en ai plein la bouche
Je suis Mia Khalifa après une journée de travail
Alors que Johny a déjà quitté le réfectoire, je reste un peu car je discute avec un randonneur au sujet de l’étape de demain,
Et là je vois quoi ? Les gars d’à côté qui sortent du sac une bouteille d’1L de Jack Daniel
Ils trinquent entre-eux et avec le cuistot,
- Attendez vous l’avez porté depuis le départ ?
- Oui
- Mais vous faites combien de jours ?
- 8 ! On est parti hier
Les mecs ils se sont trompé de casting je pense
Mais il faut bien que jeunesse se fasse
En tout cas le refuge est certes miteux, les installations sont désuettes et précaires, Pour dire, la tente tient en équilibre sur une palette, à flanc de montagnes
On a la tente au 1er plan, en bas à droite
Mais au moins les 2 gardiens sont sympa en plus d’être jeunes et dynamiques
Et puis on a eu demi tarif + repas chaud de dernière minute,
Donc cimer chef
Il est temps pour nous de rentrer à la tente, et comme il se fait tard on skip la douche
De toute façon nos vêtements sont crados
Quelle perte de temps, quelle perte d'énergie de prendre une douche
En espérant passer une bonne nuit car au programme de demain c’est la pointe des éboulis à 2600m, à ne pas sous estimer
Et vu la météo annoncées, ça va zwinguer fort
- Allez bonne nuit chef
- Bonne nuit
- snif snif
-
- Oh le salaud
-
Tu régales khey, hâte de voir la sweet
Je vais peut-être le faire cet été avec ma go
Jour 6 : Manganu - Tighjettu
Etape 11 : Manganu - Vergio (Ciottulu i Mori) :
15.1 kms / 550 m D+ / 740 m D-
Profil de l’étape :
Je n’ai pas eu de soucis avec les odeurs de pets durant la nuit puisque la tente avait un jolie trou dans la bache imperméable,
Une sorte de VMC double flux
On s’en était rendu compte hier soir en se couchant et malgré ma tentative de rafistolage, l’isolation n’avait pas été à la hauteur
- Faut qu’on essaye de combler le trou qu’il y a dans la toile
- Sinon on va cailler cette nuit
- Ouais pas faux
- Attends je vais mettre une pierre dessus
Et là, la pierre en question s’affale sur la tente en la déchirant encore plus
- Merdeeee
- Attend je réessaye
Deuxième tentative…
Le trou qui se déchire encore plus
- Oups
- Mec arrête c’est un carnage là
- Bon, on va mettre les sacs en face du trou pour éviter l’appel d’air
- Faisons ça oui
Nous sommes passé d’une ouverture de 5 cms à 20 cms ayaaa
Mais bon ça va les sacs empêchent le froid de trop circuler donc la casse est limitée
Pour couronner le tout, le terrain sur lequel était posé la tente n’était pas droit et plein de pierres
Mais bon on fait avec hein
Après la routine du matin, nous nous élançons vers le Col de Vergio à 6h20, il y’a 4 bonnes heures de marche mais c’est roulant,
Sachant que c’était où se trouvait l’hôtel dont parlait Martial et Jean la veille
Pas de difficultés en particulier, le tracé est composé de grandes prairies au milieu de la montagne,
On a juste une montée de 330m pour atteindre le Lac de Ninu
Une fois atteint, on y trouve plein de vaches qui pâturent paisiblement, perchées à 1750m d’altitude
Très reposant comme cadre, si bien que j’en profite pour satisfaire un besoin naturel
Le croupion dans l’herbe fraîche dès 8h du matin
- Pourquoi t’es pas allé aux toilettes du refuge ce matin ?
- Je t’ai dit, j’y mets pas les pieds
- En vrai ça passe, t'essuies un coup et c'est bon
- Comment ça mon reuf ?
- De quoi ?
- Pourquoi tu dois essuyer ? Me dis pas que tu t'assoies sur les chiottes
- Bah si, tu veux que je fasse comment ?
- Mais mec t'es immonde, t'as qu'à squatter
- Bah nan j'essuie avant
- Oh bordel le nid à bactéries toi
- T'abuses en vrai, tu devrais faire comme moi
- Merci mais je préfère être en communion avec la nature
- En la souillant comme ça
- Ca fait de l’engrais, voit ça comme une offrande à la montagne
- Tu as le coeur sur la main
Nous atteignons vers 9h le sommet de l’étape à 2220m, la Bocca alle Porte, maintenant ça descend jusqu’à Vergio donc easy
On croise une famille de randonneurs au début de la descente, on s’échange quelques tips,
- C’est bien Vergio pour déjeuner ? Il y a des trucs bien ?
- Oui ça va mais y’a mieux si vous allez jusqu’à Tighiettu
- C'est-à-dire ?
- Allez à la Bergerie de Radule, les lasagnes sont excellentes
- Attention car les lasagnes de l’Onda on s’en souvient
- Elles ne sont pas bonnes ? J’en ai entendu parler justement
- Non pas ouf
- En tout cas celle de la Bergerie sont super, je vous conseille
- En plus vu l’heure qu’il est vous y serez pour 11h sans soucis
- Y’a du réseau sinon ?
- Oui un petit peu
- Ah cool car ça fait 2 jours qu’on en a pas
Il s’agissait d’envoyer un peu de nouvelles à la famille, au moins dire qu’on était vivant
Le col de Vergio est atteint vers 10h, on a bien tracé
Surtout la fin qui était très roulante, on faisait du 6 km/h de moyenne, à toute berzingue,
Les 70m de dénivelé finaux font remonter un peu le cardio mais on s’en sort
- On s’arrête pas du coup, on pousse jusqu’à la Bergerie
- Ca marche, par contre on a toujours pas de réseau
- Ouais fait chier
- En tout cas l'hôtel à l’air propre, mieux que ces tentes de merdes
- De fou
- J’espère que la Bergerie n’est pas loin, j’ai la dalle et je suis mort
- Déjà ?
On reprends notre marche après une pause de 2 minute, le temps de checker le réseau et de boire un coup
Physiquement ça devient difficile, le corps est meurtri
J’ai super mal à la plante des pieds à chaque pas, j’ai l’impression de marcher sur des cailloux pieds-nu
Johny semble opérationnel, rien à signaler de son côté ou alors il prend sur lui
Il marche si bien qu’il me distance peu après, je le laisse partir devant car mentalement je craque un peu
On se retrouve à la Bergerie
Etape 11 : Suite
Je demande à tous les randonneurs qu’on croise quand est ce qu’on arrive,
- Dans 30 minutes je pense
- Dans 15 minutes à peu près
Mes nerfs me lâchent, je rage tout seul dans ma tête,
P*tain de bergerie, elle est où cette p*te
Je deviens zinzin encore une fois
C’est limite si j'agresse pas les gens quand je leur demande le temps restant,
On va dire que j’ai des circonstances atténuantes, on est le 5ème jour du périple et c’est difficile de conserver son intégrité
J’arrive enfin à la Bergerie, un peu avant 11h !
C’est un véritable soulagement pour moi,
A peine arrivé que je bazarde mon sac et que je me débarasse de mes souliers pour enfiler mes chanclas
- J’en peux plus, j’ai trop faim et je suis mort
- T’inquiète, j’ai commandé à manger
- Super merci
- On a quoi au programme de cet aprèm ?
- Un enfer… plus de 1000m de dénivelé
- Outch
- Je vais y aller mollo car c’est difficile là
- Ca va le faire, on va marcher ensemble
Les lasagnes arrivent à point nommé, ça remonte bien le moral qui est un peu en berne,
J’appréhende beaucoup la suite du GR car maintenant il n’y a aucune étape “facile”
Les 5 étapes restantes sont toutes réputées difficiles et éreintantes
Pendant que l’on déjeune, le gérant du site discute avec un client,
- Apparemment ils ont retrouvé le gars qui avait disparu à Vizzavona
- Ah oui ?
- Il est tombé dans un ravin
- Mort sur le coup
C’est le fameux randonneur dont on avait entendu parlé lors de notre arrêt 2 jours avant, quand le gardien parlait aux gendarmes
Paix à son âme
- C’est dangereux quand même le GR
- Oui puis hier y’en a un autre qui s’est tué pas loin de Conca
- Vraiment ?
- Pareil, chute mortelle
- Il y avait des corbeaux autour de sa dépouille
- Vous entendez les gars ?
- Euh ouais
- Si vous mourrez on aura qu’à suivre les corbeaux pour vous retrouver
-
Autrement je suis content car j’ai réussi à chopper une barre de réseau téléphonique lors du déjeuner,
J’ai 5 messages en absences de ma famille qui s’inquiète
J’arrive à appeler ma soeur pour lui dire que c’est OK,
- Fait attention quand même
- Oui t’inquiète
- Ne marchez pas trop
- J’ai vu que la pointe des éboulis était dangereuse
- On la fait demain matin
- Tu restes prudent hein
Une fois les estomacs et les camelback remplis, nous reprenons la route pour le refuge de Tighjettu,
L’étape s’annonce rude, nous avons 600m de dénivelé non stop. Pour enchaîner avec une descente à pic, réputée très abrupte,
En plus niveau météo c’est pas la folie, car malgré le soleil apparent,
Le vent se lève de nouveau
- Soyez attentifs les gars, du vent est annoncé
- C'est-à-dire ?
- Cet après-midi ça va mais demain c’est alerte orange
- Donc prenez garde aux rafales, ça peut vite vous déséquilibrer
- Ca serait con d’y rester
- Ca marche merci du conseil
P*tain il est de retour
En espérant que ça ne soit pas aussi violent qu’à Usciolu
Etape 12 : Vergio - Tighjettu (par Ciottulu Di I Mori) : 14.4 kms / 1070 m D+ / 800 m D-
On attaque l’ascension peu avant 12h, le soleil est à son zénith et il fait assez chaud quand même,
Mais heureusement l’altitude permet de garder une température convenable
L’objectif est d’atteindre le refuge de Ciottulu i Mori vers 14h.
Johny mène le rythme, j’ai ordre de rester dans sa roue car sinon je vais m’écrouler
Mais ça va je vais bien, la pente n’est pas trop abrupte, donc ça me correspond. En plus on a pu se reposer ainsi que se remplir le ventre à midi.
Donc je garde le rythme sans trop de problèmes
L’avantage de cette ascension c’est qu’on aperçoit notre objectif assez vite, après à peine 1h de marche,
- Regarde tout en haut
- Ca doit être le refuge
- Bon au moins on sait à quoi s’attendre
Plus on marche, plus Johny augmente la cadence, si bien qu’on a dépassé les 4 km/h . Je reste dans ses pas et me rends compte que je peux aller plus vite
J’en ai marre de cette côte, ça fait 1h30 qu’on y est j’ai envie d’en finir,
Mon cerveau se transforme en mode Super Saiyan
Je pars pleine balle, en exagérant ma respiration
Les coups de batons en pagaille pour progresser sur cette caillasse
J’inspire et expire si fort qu’on m’entends à 500m à la ronde je suis sur
Je continue de marcher sans m’arrêter, je vais la dégommer cette côte
Mon rythme flirte avec les 6 km/h, j’ai distancé Johny, il est bien derrière moi
14h pile le refuge est atteint
J’ai le temps d’aller remplir mon Camelback à la source et de commander 2 Snickers/coca au gardien que Johny n’est pas arrivé,
Petit moment de fierté
Ca flex ici
Mon collègue arrive quelques minutes après,
- Tiens installe toi, je t’ai pris de quoi grignoter
- Merci
- T’as vu comment j'ai dégommé la côte ? J’ai tracé de fou
- J’avoue t’as pas fait semblant
- Tu sais à quoi j’ai pensé pour me motiver ?
- Dis-moi
- Mon ex
- Ah putain le con
- Je te jure ça a trop bien marché
- Je me disais à quel point c’était une pauvre fille
- J'avais la rage
- Continu de penser à elle fréro, on ira plus vite
-
On reste à peine 15 minutes,
Juste le temps d’engloutir notre encas et que Johny dégomme le chiottard
En tout cas je ne recommande pas ce refuge car c’est le plus haut du GR, il est à 1991m d’altitude, au sommet d’une montagne. On sent que le vent souffle fort, bonjour comment ça doit cailler la nuit
La descente se passe sans problèmes, on va juste super lentement car c’est un délire comment c’est raide. Limite on est obligé de faire du toboggan sur les rochers pour descendre
Les genoux sont très sollicités, l’attention est de mise,
Après je préfère clairement la descendre plutôt que de monter cet enfer, le soleil tape de plus en plus.
Il n’y a pas un arbre à l’horizon, que de la caillasse à perte de vu… ça reverbe encore plus la chaleur
Pour vous dire, sur 1.4 kms de descente on a 46% de pente moyenne…
46% PTNNN
Après 2 bonnes heures de marche et la descente de terminée, on s’arrête le long d’un cours d’eau pour faire un point topoguide sur notre avancée
- D’après mon iPhone on est à 1380m, soit le point le plus bas de l’étape
- Donc d’ici 1h30 max on est au refuge de Tighiettu
- Parfait ça
- On pourrait même se prendre un coca à la Bergerie de Ballone qui est sur le chemin
- On verra selon l’heure, on doit arriver avant 18h
100m de dénivelé plus tard, nous voilà arrivé au checkpoint : La bergerie de Ballone
On y aperçoit au loin le refuge perché dans la montagne, la fin est proche
Les Célestins de la veille nous avaient conseillé de passer la nuit à la Bergerie car apparemment Tighiettu est claqué, c’est très rustique,
Mais comme il y a 300m de dénivelé entre les deux, on préfère bivouaquer en haut plutôt qu’en bas
- Je me pose 1 minute, on a le temps, il est 17h20
- Ouais si tu veux, il reste 30 minutes de marche donc on y sera à temps
- MECCCCCC
- Quoi ?
- La poche ou je range mon portable est ouverte
- Il n’est pas dedans
- T’as regardé ailleurs ?
- Oui, j’ai du l’oublier au bord de la rivière ou on a fait la pause
- T’es sur ?
- Mais oui j’ai dû le poser, pourquoi j'aurais laissé la poche ouverte ?
Je suis littéralement en panique, je me sens “à poil” sans mon portable
Ni une ni deux je laisse mon sac à Johny et repars en courant dans le sens opposé,
- Attend moi ici je me dépêche
- Mais tu te souviens où on s’est arrêté ?
- Oui t’inquiète
- Bah vas-y écoute
Je pars à fond, j’ai l’adrénaline qui me pousse au cul
Pendant que je pars en courant, je réfléchis ou pourrait être mon portable, et je me souviens que j’ai oublié, dans la panique, de checker une poche de mon sac
Que faire ?
Faire demi tour car il est possiblement dedans, ou continuer pour aller voir à la rivière ?
Sacré dilemme
Au final je choisi de continuer car dans mes souvenir c’était pas loin,
J’ai mis 20 minutes alors que j’ai pas de sac et que je trottine
Je checke chaque rochers, retourne les feuilles et les branches
Pas de portable
Bon bah demi tour
Je retrouve Johny qui m’attend sagement à la Bergerie
- Il y était pas
- Je pense il est dans une de mes poches que j’ai pas checké
Etape 12 : Suite
Et oui, il était là le con
Tout ça pour rien
Je me sens super con sur le moment, surtout que l’heure tourne
- J’ai pas mis trop de temps ?
- 45 minutes
- Oh putain
- Il est 18h05
- Merde je suis désolé, j’ai fait n’importe quoi
- J’ai eu une crise de panique, je commence à délirer avec la fatigue
- Si tu veux on dort ici comme ça on est sur d’avoir à manger
- Non c’est mort, on a déjà 1000m de D+ demain matin, on va pas s’en rajouter 300
- Ok comme tu veux
Alors que nous nous remettons en route, nous croisons le gars qui était devant nous, avec sa copine, à Pietra Piana
- Salut les gars, bien arrivé ?
- Non pas encore, on monte à Tighiettu
- Nous on s’arrête ici, madame ne veut pas dormir dans l’insalubrité
- Ah vous avez eu aussi des mauvais échos ?
- Oui ahah et tant pis pour les 300m de D+ qu’on aura demain matin
- D’ailleurs soyez prêt ça va souffler fort sur le Monte Cinto
- On a cru comprendre
- Des rafales jusqu’à 130 km/h et ressenti -5°C
- Bordel
- Vous dormez aussi à Carrozzu demain ?
- Oui c’est prévu
- Et bien à demain ! On devrait se croiser
- Bon courage
- Merci
On repart sans traîner direction le Refuge, je me sens super mal pour Johny car à cause de ma crise de panique, on a perdu beaucoup de temps
Il y a clairement un risque que ce soit trop tard pour dîner, surtout qu’on a pas de réservation de tente…
Dernier arrivé, dernier servi
Si il faut redescendre à la Bergerie on aura l’air fin
Heureusement on a en ligne de mire notre objectif donc mentalement c’est plus simple,
Je donne tout dans la côte pour essayer de me rattraper, je limite mes pauses et garde un rythme soutenu,
- Bordel c’est interminable
- On a l’impression que le refuge avance avec nous
- J’espère qu’il y a de la place là haut
- Putain je redescend pas
Après 30 pénibles minutes nous sommes arrivés
Il est 18h40
Je me dirige vers le gardien, le souffle encore court
- Salut
- Salut les gars, vous avez une résa ?
- Non… On a rien
- On est à poil
- Il reste une tente ?
- Oui vous avez de la chance, y’a pas grand monde ce soir
Comment ne pas te louer Seigneur Jésus
- Par contre je vais devoir vous mettre le supplément comme vous avez pas de résa
- Oui on sait
- Vous venez d’où ?
- Manganu, on le fait en 8 jours
- Ah ouais ! Sacré journée…
- On a eu un petit contre temps sur la route donc on a perdu 45 minutes
- Bon, écoutez les gars, je vais être sympa avec vous comme vous arrivez tard
- Je vous fais cadeau d’1 bivouac
- Trop sympa
- Et tu sais si on peut encore manger ce soir ?
- Oui c’est bon, on fait un 2ème service à 19h
- Génial, on te prends 2 repas
- Ca fait 40€ en plus
-
- On sert dans 10 minutes
Etape 12 : Suite 2
Le refuge est atteint, on a une tente et un repas chaud,
On prend à peine le temps de s’installer, une fois la tente trouvée, on file au repas
L’ambiance est conviviale, les 6 personnes de notre table viennent tous du Nord, donc on échange des conseils entre randonneurs,
Le repas n’est pas transcendant mais il a le mérite de bien nous remplir la panse
C’est encore et toujours des pâtes
Néanmoins, on a le droit à un digestif local, une sorte d'absinthe
Sauf qu’au lieu de le servir dans un verre, le cuistot te le vaporise directement dans la bouche à l’aide d’un spray
Arrive le tour de Johny,
- *pschit-pschit*
- burg burg.. Stop
- Allez Indiana Jones, encore un peu
- *pschit-pschit-pschit-pschit*
- Pitié…
Aya Johnny avait gardé son chapeau car il avait froid, il se fait pas respecter
Puis vient mon tour,
- *pschit-pschit*
- Chtop merchi
- T’as rien eu lunettes
- *pschit-pschit*
Aya pas de respect pour moi non plus
- Ché bon merchi
- *pschit-pschit-pschit-pschit*
- Chtop
- Lève les deux mains
- *pschit-pschit*
- CHTOPPP
Bordel j’en ai plein la bouche
Je suis Mia Khalifa après une journée de travail
Alors que Johny a déjà quitté le réfectoire, je reste un peu car je discute avec un randonneur au sujet de l’étape de demain,
Et là je vois quoi ? Les gars d’à côté qui sortent du sac une bouteille d’1L de Jack Daniel
Ils trinquent entre-eux et avec le cuistot,
- Attendez vous l’avez porté depuis le départ ?
- Oui
- Mais vous faites combien de jours ?
- 8 ! On est parti hier
Les mecs ils se sont trompé de casting je pense
Mais il faut bien que jeunesse se fasse
En tout cas le refuge est certes miteux, les installations sont désuettes et précaires, Pour dire, la tente tient en équilibre sur une palette, à flanc de montagnes
On a la tente au 1er plan, en bas à droite
Mais au moins les 2 gardiens sont sympa en plus d’être jeunes et dynamiques
Et puis on a eu demi tarif + repas chaud de dernière minute,
Donc cimer chef
Il est temps pour nous de rentrer à la tente, et comme il se fait tard on skip la douche
De toute façon nos vêtements sont crados
Quelle perte de temps, quelle perte d'énergie de prendre une douche
En espérant passer une bonne nuit car au programme de demain c’est la pointe des éboulis à 2600m, à ne pas sous estimer
Et vu la météo annoncées, ça va zwinguer fort
- Allez bonne nuit chef
- Bonne nuit
- snif snif
-
- Oh le salaud
-
Le 21 octobre 2023 à 19:34:33 :
Je ne vois pas d'histoire d'orteil pour aujourd'hui.
Mon orteil allait beaucoup mieux depuis 2 jours car l'abcès avait explosé aya
Je vais essayer de sweet demain
Données du topic
- Auteur
- Aziiz__
- Date de création
- 24 septembre 2023 à 23:12:45
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