[RISITAS] 8 jours pour boucler le GR20...
Le 26 septembre 2023 à 00:07:23 :
Excellent ce risitas! Fan de rando bivouac pour ma partJe fav et m'abo, vivement la suite!
Merci mon khey Je te conseille de faire le GR20 !
Le 26 septembre 2023 à 02:01:57 :
Ahiiii dormir la faim au ventre après un doublée d'étape au GR20, le dreamsinon dans les épiceries de refuge ya pas des trucs genre conserve de lentilles ? c'est tjrs mieux qu'une barre mars
Si t'as des boites de conserves mais à Asinau y'avait vraiment pas grand chose à manger en épicerie et on avait trop la flemme ahah
Donc on s'est dit qu'un gros saucisson et des Mars feraient l'affaire
Jour 2 : Asinau - Usciolu
Etape 3 : Asinau - Basseta : 8.5 kms / 720 m D+ / 645m D-
1er réveil sur ce GR20, la nuit fut un peu chaotique,
Malgré la fatigue j’ai eu du mal à avoir un sommeil long et réparateur
Sachant qu’avoir le ventre vide n’aide pas non plus
J’espère que cette carence de sommeil n’impactera pas ma forme
- Comment tu sens ?
- Franchement top, si on enlève la fatigue et toi ?
- Pareil, pas de douleurs bizarrement
- Nickel ça
On engloutit notre petit-déjeuné qu’on avait commandé la veille, inutile de préciser que j’ai dégommé la petite baguette individuelle,
- Tu manges pas tout ?
- Non j’ai pas trop faim le matin
- T’es sérieux ? Faut qu’on mange c’est important
- T’inquiète je garde le reste pour plus tard
- Ok ça roule
7h pétante on quitte le bivouac
Les sacs sont remplis d’eau car le prochain refuge est à 9h de marche et comme on ne connaît pas l'emplacement des sources, autant être prudent
On a tous les deux 3L de Camelbak et moi j’ai “mon secours” de 50cl,
Johny ayant perdu sa bouteille dans la variante Alpine de la veille
Aujourd’hui le plan est de rejoindre le refuge d’Usciolu, sans passer par celui de Matalza qui est normalement à mi-parcours. Nous allons donc prendre une variante
Encore
Qui est censé nous faire gagner 3h cette fois-ci,
Espérons que ça ne soit pas un scam
Après c’est l’étape la plus courte du GR20, seulement 9h d’annoncées quand c’est mini 11h d’habitude
L’étape commence avec une bonne montée, bien raide et caillouteuse,
L’objectif est de rejoindre le point culminant du GR Sud : Le Monte Incudine 2136 m
Une belle croix surplombe son sommet, que la bénédiction soit avec nous
Pour info, le refuge de départ se trouvant à 1530m d’altitude, nous avons 600m de D+ à se farcir
Allez on s’accroche
Heureusement le temps est bon, le ciel est bleu
Nous ne posséderons rien et nous serons heureux
La fraîcheur du matin rends l’ascension beaucoup plus agréable,
Le soleil levant donne du baume au coeur
Au final on dégomme le dénivelé, on double même des groupes partis avant nous,
Juste avant le sommet, on croise la bifurcation pour la variante
Le refuge de Matalza à gauche, et le Monte Incudine par la variante à droite,
Bien que la variante soit marquée comme étant fermée, nous décidons de l’emprunter car c’est 3h de moins et le gardien nous avait dit qu’elle était quand même praticable,
Et z’est parti
On prends le temps d’admirer la vue une fois en haut, toujours aussi beau
Par contre le vent s’est levé et on prends tarif,
Aya du calme Ouranos
Obligé de sortir la veste imperméable pour s’en protéger
Puis au moment de partir, impossible de trouver le chemin,
- C’est par ou la suite ?
- Euh bonne question
- Tu vois des traces ?
- Non
- T’es sur qu’on doit passer par là ?
- Oui tkt, on est sur la variante, qui est aussi l’ancien tracé du GR
- Mouais je suis pas convaincu, on est tout seul là
- Attends on continue dans cette direction et on avise ok ?
- Ca roule
Après 200m à peine,
- Regarde y’a un marquage de peint sur le rocher
- Ou ça ?
- Là, en gris
- Ah oui faut voir
- Ils ont dû recouvrir les traces comme la variante est fermée
- On continue quand même ?
- Oui vas-y on va être attentif, et au pire y’a plein de cairns regarde
- J’avoue
La descente de 690m D- se passe niquel, on reste ensemble et attentif pour bien rester sur le GR,
Ca serait con de se perdre
Après il y a beaucoup de cairns sur le passage donc en s’en sort
- Tiens regarde il y a encore un cairn
- Mec
- Quoi ?
- C’est le 20è, tu vas pas tous les annoncer ?
- Ahi sorry
On roule à bon rythme qu’on double encore 2 groupes
Après 3h de marche on arrive à un pont qui enjambe une rivière,
Après l’avoir traversé on croise 2 quadragénaires (dont un chinois)
- C’est à droite les gars
- Vous venez d’où ?
- De Shangai
- Non mais sur le GR
- Ah, du Sud, Asinau
- Pourquoi vous étiez à gauche ?
- Bah on savait pas c’était quelle direction, c’est super mal indiqué
- J’avoue
- Bon bah à ce soir à Usciolu
Au final on les dépose, ils vont à 2 à l’heure,
On a de super sensations ce matin, ça file
Le chemin est bien roulant, même une voiture peut passer, c’est pour dire,
- Tiens regarde on voit des mecs au loin sur la droite
- Oui on doit aller la-bas je pense
Toujours sur un rythme soutenu (+5km/h) on remonte le chemin,
- Ca fait 2 minutes on a pas vu de marquages
- C’est bizarre
- Tiens là y’a un trait jaune
- Oui mais depuis le début on suit 2 traits jaunes (ou gris)
- Vas-y on continue un peu
- Yes
Après 5 minutes encore,
- Ca sent mauvais quand même
- On croise personne et on va à l’opposé de ceux qu’on voyait
- On devrait voir le chinois et son pote derrière nous en plus
- C’est vrai qu’ils sont pas derrière
- Je pense faut faire demi-tour
- Regarde au loin, y’a une bergerie, on peut aller voir
- Okkkk mais je le sens pas
Une fois proche de la bergerie, je vois un retraité au loin,
Je cris pour qu’il m’entende,
- OUI BONJOUR MONSIEUR, C’EST ICI LE GR20 ?
- QUOI ?
- ON EST SUR LE GR ?
- NON C’EST PAS ICI
- C’EST OU ?
- VERS LE SUD
Il nous montre le chemin d’où on vient,
Ayaaaa je le savais
- IL EST OU LE CHEMIN ? ON A RIEN VU
- SUR LA GAUCHE, ATTENTION ILS ONT ENLEVÉ LE PANNEAU
- COMBIEN DE TEMPS ?
- 20 MINUTES
- Allez demi-tour
- Fait chier
- Au moins c’est roulant et plat
- Je me disais aussi, le chemin était trop beau là ahi
- De fou
Etape 3 : Suite
On repart en trombe sur nos pas,
La deter est là, les sensations aussi, ça trace à 6 km/h comme des dopés
Après 15 minutes de marche,
- Y’a un chemin à gauche
- Allez let’s go
Après 500m,
Je commence à perdre patience, on perd notre temps
Au final on retrouve le bon itinéraire, c’était le 2nd chemin à gauche,
Et effectivement c’est très mal indiqué, normal qu’on se soit foiré vu comment on marchait vite
Je rappelle que les marquages jaunes sont à majorité recouverts de peinture grise
Et les rochers sur lesquels sont inscrits les marquages, sont de couleur…
Grise
- On s’arrête non ? J’ai la dalle
- Ouais mais pas longtemps
- Chill il est midi
- 20 minutes chrono mec, je veux manger chaud ce soir
- Deal
- On a perdu 1h au final avec notre détour
- Ca devrait quand même le faire, on a fait la moitié
On mange 2 / 3 pâtes d’amandes et quelques rondelles de saucisson dégueux,
Le soleil commence à bien taper, on a pas d’ombre et le vent s’est bien calmé en bas,
Je m'aperçois que je suis rouge dans le cou et derrière les genoux
J’enfile un legging de course sous mon short ainsi qu’un tour-de cou en protection
Un coup de crème Nok sur les nougats et vamos
Etape 4 : Basseta - Usciolu : 9 kms / 710 m D+ / 290 m D-
Une fois la P*t*in de variante terminée, on retrouve le tracé du GR au niveau de Basseta,
1ere victoire
Plus que 2h de marche et on sera arrivé
400m D+, une balade sur les crêtes à 1800m est au programme,
- Attend je fais une pause, on monte trop vite
- Hmmmmm
- Tu peux y aller si tu veux, je vais prendre mon temps il est que 14h30
- On se retrouve au refuge ?
- Oui très bien, tu me prends un repas pour ce soir stp
- Ca marche camarade
J’attaque sereinement ces dernières difficultées, la fin est proche
Allez une dernière gorgée d’eau et je repars,
Wait
Je n’ai plus d’eau, mon Camelback est vide
En même temps je suis sur mes 3L depuis ce matin 7h,
Heureusement, j’ai mon secours de 50cl
On va jouer à l’économie, comme tout bon prolo le 10 du mois
Ayaaa
La montée se passe quand même bien, ce n’est pas trop technique,
Sauf que le vent se fait de plus en plus sentir
Plus je monte, plus je me fais arroser la gueule
Ca en devient si terrible que je dois m'arrêter pour enfiler mon k-way et ranger ma casquette
J’atteins malgré tout les crêtes, à 1800m, ça souffle encore plus fort
Le stress monte un peu, je suis tout seul dans la montagne, le “chemin” passage est très étroit avec le vide à ma gauche,
Pas envie d’être déséquilibré
Je vois au loin un tapis de sol virevolter dans les rocher, il est malmené par le vent,
Pour dire que ça souffle là-haut
C’est marrant puisque j’ai exactement le même matelas,
Tout comme Johny
Oh bordel je suis sur que c’est le siens
Assez complexe d’aller le chercher où il se trouve et d’autant plus que le miens et aussi à 2 doigts de se faire la malle
J’abandonne toute tentative de sauvetage,
Adieu petit matelas
Après avoir honoré ses funérailles comme il se doit, je fini mon deuil et prend le temps de bien ficeler mon paquetage,
La randonné sous le vent continue, je ne me suis toujours pas envolé
Arrive un segment serré, au sommet d’une crête,
Le passage est au milieu d’un étroit goulet, pris au piège entre deux parois rocheuses,
Un peu comme ici :
Sauf que le vent qui y passe se trouve fortement accéléré,
Je m’approche prudemment du mordor, on entend le vent qui siffle
Une fois dans le goulet je me retrouve dans une putain de tornade
C’est délire, je suis obligé de m’accroupir et d’avancer le plus bas possible
Je limite ma prise au vent, j’ai l’impression d’être sur le toit d’un avion de ligne
La transformation en cerf-volant ne va pas tarder
Bref une fois la difficulté derrière mois je retrouve un peu d'accalmie,
En croisant un randonneur venant du Nord,
- C’est Usciolu qu’on voit au loin ?
- Hmmm ?
- Derrière vous
- Ah oui tiens !
- C’est loin ?
- Une bonne heure je pense
- Ok ça marche, merci !
Je précise que les distance sont distordues en montagne car même si vous apercevez le refuge, ça peut parfois prendre bien plus longtemps que prévu pour l’atteindre,
Avec le dénivelé et la technicité des passages, les distances sont très relatives
J’espère quand même bientôt terminer, je commence a être très limite niveau flotte…
J’arrive finalement sur les coups de 16h30 au refuge d’Usicolu,
9h30 de marche au total, schant qu’on s’est perdu 1h, belle perf
Je retrouve mon collègue qui m’attend de pied ferme sur la terrasse ensoleillée
avec 2 pinte de Pietra et 2 Twix
- Oh putain je suis mort
- C’était chaud hein ? Ca soufflait fort
- On est d’accord que t’as perdu ton matelas
- Oui putain c’est le miens
- J’en étais sur bordel
- Un moment je me retourne et je vois un matelas faire du breakdance dans les rochers
- Je commence à rigoler en me disant qu’un mec s’est fait baiser
- Jusqu’à ce que je m'aperçoive que c’était le mien
- Ayaaa le Karma
- Désolé je ne pouvais pas trop le récupérer
- Je me doute
- Mais sache qu’il repose en paix dans la montagne
- Les marmottes vont recycler sa dépouille ahi
Heureusement que les tentes sont équipés par défaut de matelas,
Mais bon ça l'embête quand même car il l’utilisait lors des pauses et comme oreiller
- Bon vas-y qu’on trinque après cet enfer, j’ai super soif
- Ah tu m’as attendu pour ouvrir la bière
- Bien sur, on est ensemble fréro
- Elle tombe à pic cette bière, j’ai fini à sec en eau
- Putain moi aussi mdr
Après s’être repu et discuté avec quelques randonneurs, à qui Johny fait part de sa mésaventure concernant son matelas
Nous rejoignons notre tente,
Coup de chance, c’est une 3 places et non on 2 places
C’est grand luxe ce soir
Pas besoin de se serrer comme des sardines, avec les sacs et les chaussures qui se battent en duel
En plus cela m’importe beaucoup car étant grand, je touche de haut en bas les extrémitées,
Donc avec une 3 places je peux me mettre un peu en diagonale pour éviter de mourir étouffé dans la toile de tente qui me tombe sur la gueule ahi
Etape 4 : Suite 1
Je décide de découper une partie de mon matelas afin de le donner à Johny, qu’il ait au moins quelque chose pour dépanner,
On est ensemble encore une fois
Puis je me sentais un peu coupable de ne pas avoir, au moins, essayé de le récupérer,
- Tiens, c’est mieux que rien
- Merci mec
1 heure après notre arrivé, un gars débarque au refuge du Sud en disant,
- EST-CE QUE QUELQU'UN A PERDU UN MATELAS ??
- C’est pas celui dont Johny parlait ?
- Tu sais à qui s’est ?
- Va voir le gars là-bas
- Salut
- Salut
- C’est ton matelas ?
- Oh putain oui
- Sache qu’il m’a bien fait chier, je me suis emmerdé dans les rochers et il bougeait avec cette saleté de vent
- T’es trop sympa mec, vraiment merci
Au final tout rentre dans l’ordre
Johny et sa chatte de cocul légendaire
- Bon bah j’ai déchiré mon matelas pour rien
- Ah oui
- Mdr tant pis, ça allègera mon sac comme ça
Toujours voir le verre à moitié rempli
Surtout dans ces temps difficiles que le GR nous inflige
18h30 arrive, l’heure de souper !
Je secoue Johny qui est sur son duvet en pleine léthargie
Son rituel après chaque fin d’étape aya
Le repas est une assiette de pâtes avec des légumes et un peu de sauce tomate,
Pas exceptionnel en soit mais fabuleux si on remet dans le contexte
On avait quasi seulement mangé des Mars et pâtes d'amandes depuis hier soir
Le chinois et son pote nous croise avant de quitter le dîner,
- Alors ça s’est bien passé la fin du parcours ?
- Vite fait, on s’est perdu juste après vous avoir quitté
- Ah oui ? Vous aussi ?
- Comment ça ? Vous vous êtes trompé ?
- Oui on a fait 1h de détour, une fois arrivé à une bergerie on nous a dit de faire demi-tour
- Mais comment ça se fait qu’on se soit pas croisé ? On a fait la même erreur !
- Bah on a fait une pause quand vous nous avait laissé
- Combien de temps ?
- 1 heure à peu près
- Ahhh putain, on s’est raté à 2 minutes près, vous nous auriez croisé en sens inverse autrement
- Oh putain fait chier, on s’était déjà perdu sur la variante Alpine
- Ah oui c’était un peu galère
- Vous le faites en combien de jours ?
- 8 jours, et vous ?
- 8 jours ??
- Ah oui motivé, nous en 14 c’était la seule étape qu’on doublait
- D’accord, bah bonne continuation on ne se reverra pas
Etape 4 : Suite 2
De retour à la tente, on rencontre notre voisin de bivouac qui vient d’arriver,
Il a +/- 38 ans, très sympathique,
- Salut les gars, on est voisin ce soir
- Salut, tu viens d’où ?
- Du Nord, je fais en 8 jours
- Ah bah pareil que nous mais on vient du Sud
On s’échange alors des tips sur ce qu’il nous attend respectivement,
Il est mis en garde au sujet des marquages gris peu visibles et de la difficulté concernant la variante Alpine
- Par contre attention à vous demain les gars, ça soufflait cet aprèm et ça va continuer demain
- Ah oui ? Car nous aussi on a eu plein de vent
- Ouais j’ai demandé la météo en arrivant, ça a soufflé jusqu’à 110 km/h cet aprèm et c’est pareil demain matin
- Fait chier putain
- Partez pas trop tôt ça se calme vers 9h apparemment
- Oui mais on double jusqu’à Capanelle et y’a 12h de marche annoncées
- Alors habillez-vous bien, ça va swinguer
-
Et pendant qu’on parlait, il interpelle 2 autres randonneurs,
- OHHHHH THIERRY, t’es là ?
- Bien sur que je suis là
- Vous êtes arrivé y’a longtemps ?
- Y’a 5 minutes !
- On se retrouve à la terrasse, je te paye une bière
- Ok j'arrive
- Vous voyez ce gars ? Il a 62 ans et il fait le GR en 8 jours avec son fils
- On se suit depuis le début, il a tout doublé
- J’ai énormément de respect pour lui au vu de la difficulté
- Ah oui effectivement
- Bon allez A+ les gars
Il nous quitte pour aller rejoindre son compère de rando,
- Et bah putain
- Il a du courage le type, 62 ans…
- On a pas le droit mec
- Pas le droit de ?
- Pas le droit d’abandonner, c’est pas possible
- J’avoue, il l’a fait, on doit faire pareil
- On le boucle en 8 jours quoi qu’il arrive
- Deal
La rencontre, bien que rapide, avec ce fameux Thierry me redonne du baume au coeur,
Je suis en combat constant avec mon corps et mon mental pour continuer à marcher,
C’est difficile, le poids du sac se fait sentir, la fatigue s’installe, les pieds commencent à s’endolorir…
On décide de s’accorder une douche chaude pour se remettre d’aplomb et garder un semblant d’hygiène
Johny part en premier et revient en me disant que ce sont les 2ère à droite les chaudes,
Sinon c’est eau froide, eau froide de la montagne…
Donc Glacée
J’arrive aux douches en même temps que le chinois, il prends la 1ere, je prends la 2nd
Je tourne le robinet et là
Je me rends compte que c’est une putain de douche froide
Bordel j’en ai chié mais je reste fort
Je mets tout mon corps sous le jet, j’essaye de contrôler ma respiration car j’ai envie d’hurler
En plus la crasse est tenace, je suis obligé de bien frotter
Après 3 minutes de lutte, je ressors de la douche,
- Bordel mec c’était froid
- Ah bon ? moi c’était chaud
- En fait y’en avait qu’une de chaude
- Pas de chance ahi
En vrai ça fait du bien au corps, donc avec le recul, bonne douche
On se couche vers 22h, demain réveil à 5h20
***
La sweet devrait sortir demain,
N'hesitez pas à feed, j'ai l'impression de bider
Le 27 septembre 2023 à 13:33:47 :
Sweet + accroche toi l'op ça peut prendre du temps à décoller
Je vais continuer quelques suites encore, on verra !
Merci en tout cas
Jour 3 : Usciolu - Capanelle
Etape 5 : Usciolu - Prati : 10.9 kms / 770 m D+ / 700 m D-
La nuit est encore une fois horrible
Je me réveille constamment car il fait super froid
Bordel je me les caille c’est un enfer
J’ai beau être bien habillé dans mon duvet, rien à faire,
En plus j’ai super mal au ventre à force de me retenir
Car j’y arrive pas avec les toilettes sèches, j’ai un blocage
Vers 2h du matin j’entends des bruits de sabots autour de la tente,
Y’a des putains de chevaux qui broute à 2m de la tente
- Johny tu dors ?
- Hmmmm
- T’entends ? y’a des chevaux autour de la tente
- Mec j’en ai rien à foutre
- D’accord
-
Le réveil me tire de mon sommeil bancal à 5h20
On peut entendre comment le vent souffle
En plus il fait super froid, j’ai pas dormi, j’ai mal au ventre
Bref la motivation n’est pas là
- On se lève ou pas ?
- Ché pas
- On attend que le vent passe un peu ? On va encore s’envoler
- Vas-y
- Je remets un réveil pour 6h10
6h10
Cette fois-ci pas le choix de se lever
Le vent souffle toujours autant et en me redressant je m’aperçois d’un nouveau problème,
J’ai mon gros orteil gauche qui me fait souffrir le martyre
Si je pose le pied j’ai comme un clou qui s’enfonce dans ma chair
Je suis tout gonflé et rouge à gauche de l’ongle, ça a dû se produire à cause du frottement avec mon index,
Ni une ni deux je sors le tube de Nok, je tartine généreusement et enfile mes chaussettes
J’espère que ça va passer
Si j’avais su ce qui m’attendais
Entre temps on avale en vitesses les barres Lion achetées la veille,
Bordel elles sont congelées
Pour dire comment il a fait froid dans la nuit
On quitte le refuge pour 7h pétante, le moral n’est pas au mieux mais on s’accroche
Le Gardien m’avait annoncé la veille 12-13h de marche, donc longue journée en vue,
On commence direct avec une montée de 220m, pour changer ahi
L’objectif est d’atteindre le Monte Furmicula à 1970m
L’ascension se présente principalement comme une ligne de crête ou il faut slalomer entre les piles granitiques,
Le vent nous laisse un peu de répit jusqu’à 1900m pour ensuite souffler de plus belle
Il ne m’avait pas manqué celui là
Ce début d’étapes est un peu périlleux,
Johny se fait une plaie à la main en s'agrippant aux parois, ça reste superficiel
De mon côté c’est plus compliqué
Mon orteil me fait terriblement souffrir, j’essaye de marcher sur les talons pour éviter les zones de pression,
- Mec je vais pas vite car la je douille sévère
- Je vois ça
- Je préfère y aller mollo ce matin
- Ok ça marche
Une fois arrivé au sommet, on s’accorde une petite pause face au soleil levant
On se fait rattraper par 2 mecs de notres âge,
- Vas-y on les suis pour la descente, ça va nous rythmer
- On va essayer
Au final je me fais larguer en 2 minutes car la descente est encore plus terrible que l’ascension
La pente est raide, ce qui m’oblige à freiner avec mes pieds, ce qui envoi taper mon orteil contre la pointe de la chaussure,
C’est un supplice bordel et j’en ai pour 510m de D-
J’arrive finalement en bas, mon pied me faisant toujours souffrir
Je décide d’aller me soulager derrière un rocher car de son côté, mon ventre va imploser
Après avoir parachuté le missile, accroupi, en rappel sur une branche
Je reprends le trajet en gardant un rythme convenable,
Juste après avoir passé la Bocca di Laparo, le passage le plus bas de l’étape,
Je me fais rattraper par un go muscu déter avec qui j’avais vite fait parlé hier soir,
Je prends sa roue quelques secondes,
- T’es pas devant moi ?
- On est parti tard ce matin, c’était grasse mat ahah
- Je vois, t’es tout seul ?
- Mon collègue est juste derrière, et toi ?
- Moi il est juste devant
- Vous mangez aussi aussi à Prati ce midi ?
- Non Col de Verde, 1h30 plus loin, y’a une auberge/restaurant
- Allez courage
Il disparaîtra en 2 minutes à peine,
Son pote me traçant lui aussi dans la foulée,
- Salut ! Bon courage
- Merci ahah
Je ris jaune, je suis dépité aya
La monté pour atteindre la Punta della Capella est interminable
530m D+ à gravir sur les rochers et des sentiers très caillouteux
Je fais plusieurs arrêts bouffe pour engloutir les abricots secs achetés la veille
J’ai encore super faim bordel
Je passe mon temps à demander aux randonneurs que je croise il y a combien de temps qu’ils sont partis
On dirait un gamin sur la route des vacances,
- C’est quand qu’on arrive ?
- Je ne sais pas Aziiz
5 mins plus tard,
- C’est quand qu’on arrive ?
- T’as gueule + t’as été adopté
-
Je profite aussi de l’ascension pour faire des pauses réseaux, car on en a pas aux refuges,
J’envois des messages à la mif,
- Ca va, je vais bien, on avance bien, bisous
- Fais attention
- Oui T’inquiète
Etape 5 : Suite
Une fois au sommet, je peux apercevoir avec bonheur le refuge de Prati au loin
Dans ces moments de souffrance, cela apparaît comme une libération
La “bonne nouvelle” c’est que j’ai moins mal au pied
En fait j’ai passé le point de non retour sur la douleur, si bien que mon nerf est comme “anesthésié”
La mauvaise c’est que je suis à la bourre sur Johny
J’envoie un SMS rapido,
Je viens d’arriver au sommet, je file vers le refuge, je suis là dans 20 minutes max
Bon pour les 20 minutes on repassera, ça m’a pris un bon 30 minutes à tout descendre
Quand je vous disais que la distance était trompeuse aya
J'atteins le refuge à 11h45,
- T’es arrivé y’a longtemps ?
- 20 minutes je pense
- Bon ça va, j’ai pas trop trainé non plus
- Oui ça passe
- T’as mangé ?
- Non je t’attendais
- Ok cool, tu vas commander ?
- Dernier arrivé…
- Ok j’ai compris
A peine que j’ai le temps de me lever du banc, qu’un corse randonneur se met à gueuler en revenant des toilettes,
- OHHHH PUTAIN
- QUI A PRIS MA CARTE BANCAIRE ?
Le tenancier du gîte s’en mêle,
- Personne ne part d’ici avant qu’on ait trouvé
- IL Y A AVAIT 100€ AVEC, ELLE ÉTAIT PRÈS DU COMPTOIR
- Vous deux, vous y êtes allé ??
- Euh oui y’a 5 minutes
- Vous avez pris sa carte ???
- Mais pour quoi faire ? Y’a pas de TPE ici
- Pour les 100€
- Mais jamais de la vie
- Vous partez pas d’ici avant qu’on la retrouve je vous préviens
- Mais c’est pas nous monsieur sérieux
- On va fouiller tout le monde dans ces cas-là
Tout le monde est en mode WTF
Aucun coupable ne se dénonce, affaire qui finira classée sans suite
De toute façon jamais de la vie il m’aurait fouillé / séquestré ce con
Après réflexion, je ne pense pas qu’on lui ai volé car c’est vraiment pas l’ambiance du GR,
Il a dû la perdre le temps d’aller au chiottard
Pendant que j’étais en train de commander notre pitance pour midi, je l’entendais jurer à voix haute dans mon dos,
- Ah c’est putain de français, que des voleurs
- Nous les Corses ont à le sens de l’honneur
- Putain de saloperie
Aya, bien fait pour sa gueule au final
Juste un peu de peine pour sa fille de 9 ans qui pleure à côté
PAZ pour elle
Menu du jour : boite de thon à la catalane et boite de pâté de campagne, avec un peu de pain
Pas ouf encore
Johny commence par le pâté et se sert du couteau, pendant que je mange le thon avec la fourchette
Et on échange les couvert une fois fini
Aya on économise la vaisselle, c’est du poids !
Au passage j’avais carotte une fourchette au refuge de la veille car on était seulement partis avec un Opinel pour manger
12h30 passé, il est temps de reprendre la route direction le refuge de Capanelle,
Annoncé à 6h de marche
Autant dire qu’on va devoir Watter si on veut arriver avant 18h et manger chaud ce soir
- Je me souviens que mon frère avait mangé des pizzas à Capanelle
- Ah ouais ?
- De fou, je donnerai tout pour une pizza
- Donc je te préviens on arrive avant 18h ce soir
- Au pire tu pars devant
- Nan c’est bon, flemme de marcher tout seul
- On reste ensemble
- Ca marche, de toute façon c’est assez “plat” d’après le topoguide
Obligé de suivre le rythme cet aprèm, y’a la pizza au bout
Le temps de gratter de la crème solaire à une âme charitable (car je me transforme en poulet rôti jour après jour)
Car on avait trouvé judicieux de partir sans
- On prend de la crème solaire ?
- Comme tu veux mais je la porte pas
- Bah je vais pas la porter tout seul
- Donc on en prends pas
- J'avoue
A quel moment s'est pertinent de partir randonner au mois d'Aout en Corse sans crème solaire
Autant Johny a son chapeau et des gènes de basané
Mais moi je suis un ptn de Blanco
Fin bref ça arrive même aux meilleurs
Il est temps de lever le camp,
On refait le plein d’eau à la source et Davaï !
Uppercut du soir !
Y'a pas moyen que certains topics percent et pas celui là
Excellent risitas khey c'est dans le marque-page
Je suis justement en Corse mais mon délire c'est le vélo, au col de Bavella je me disais que les randonneurs avaient bien du mérite avec leurs énormes sacs vs moi rien sur le dos, tout dans les sacoches
Le 01 octobre 2023 à 11:13:24 :
Excellent risitas khey c'est dans le marque-pageJe suis justement en Corse mais mon délire c'est le vélo, au col de Bavella je me disais que les randonneurs avaient bien du mérite avec leurs énormes sacs vs moi rien sur le dos, tout dans les sacoches
Top aussi le vélo
Je ne serais pas contre un trip Gravel à travers la corse !
Données du topic
- Auteur
- Aziiz__
- Date de création
- 24 septembre 2023 à 23:12:45
- Nb. messages archivés
- 129
- Nb. messages JVC
- 122