[TÉMOIGNAGES]: J'ai un BULLSHIT Job. El famoso bac+5 AYAAAAAA :rire:
Claire*, 24 ans, contractuelle de la fonction publique
Claire passe ses journées sur Facebook. Un dimanche soir, devant sa boîte mail vide, elle a fondu en larmes.
« J’envoie des questionnaires à des étudiants. "Que pensez-vous de votre faculté ?", "De vos cours ?" Sauf que ça se fait sur demande, que j'en reçois très peu et qu'à traiter, ça me prend littéralement dix minutes.
Quand je travaille, je sors parfois des statistiques sur de tout petits échantillons. Lorsque dix étudiants sur 900 répondent, ça ne veut pas dire grand-chose… Je ne suis même pas chargée de faire un bilan. Il se fait automatiquement. Et les universitaires en font ce qu’ils veulent.
Il peut m'arriver de faire des semaines à zéro heure de travail effectif. Je ne travaille pas, je m’occupe. Il m’a fallu quelques mois pour franchir la barrière de Facebook au boulot, mais un jour j’ai craqué. Maintenant, je suis méthodique dans mon ennui : Facebook, Instagram, Twitter.
Et les RH n’ont aucune idée de ce qu’il y a concrètement derrière l’intitulé des missions.
Psychologiquement, je suis à bout. Un dimanche soir, j’ai vu que j’avais zéro mail pour le lendemain. Je me suis mise à pleurer. Merde, je n’ai pas fait six ans d’études pour ça. N’importe qui peut me remplacer en dix minutes. Le déclassement est violent. Bientôt, le formulaire de questions sera pré-rempli. Je n’aurai plus qu'à valider…
Mon père ne comprend pas. "De quoi tu te plains ? T’as le cul sur une chaise.
Cloé, 30 ans, chargée de clientèle
Trente minutes après son arrivée au bureau, Cloé branche sa clef USB et regarde des séries. Mais ça n’a rien de chouette.
A 10 heures, ce matin, je m’ennuyais déjà. Je bosse dans une entreprise de cours à domicile. En clair, je m’occupe de placer les enseignants et de faire le suivi avec les parents. Sauf que je n’ai quasiment rien à faire… En moyenne, je dois travailler une heure par jour. Ça ne m’empêche pas de dépasser les objectifs fixés. Ça paraît dingue, mais mes chefs ne réagissent pas. Ils embauchent peut-être plus que nécessaire pour anticiper les départs.
J’arrive à 9 heures, j’allume l’ordi et je constate l’étendue du néant : combien de parents nous ont contactés ? En moyenne, c’est quatre ou cinq demandes à gérer par jour. Je rappelle ces "prospects", je croise les doigts pour qu’ils décrochent et je lance une recherche de profs dans notre base de données. En quelques minutes, j’ai terminé. Et là commence l’ennui.
Je dois développer une activité parallèle. Je suis dos au mur donc je peux discrètement regarder des séries. Je me fais une saison par semaine. Mais sans le son, juste avec les sous-titres. Je ne me sépare plus de ma clé USB. Je l’appelle "ma précieuse", comme dans "le Seigneur des anneaux".
On a tous des bac+5 et voilà où on en est… Le burn-out est presque valorisé. Alors que le bore-out… J’essaie de ne pas avoir mal au bide, je me dis que le travail n’est pas le reflet de soi. Je le prends avec humour. Mais c’est dur. J’avais besoin d’un CDI pour acheter un bien immobilier. Je vais commencer à chercher ailleurs. »
David, la trentaine, consultant
Entre les PowerPoint, les réunions et l’esbroufe générale, David se demande comment sortir de la matrice.
Ma boîte développe un nouveau système informatique ? Je forme les agents de préfecture. Un collègue a mis en place un logiciel pour que les comptables deviennent des "pousseurs de boutons", vidés de toute substance. En dessous d’un certain échelon, c’est "faites avec, on fait ce qui marche selon nos indicateurs".
Pour nous, le but est de placer le plus de consultants possibles. De "staffer". Si bien qu'on a parfois l'impression d’être des sangsues. On arrive dans votre entreprise, on installe un flou autour du projet pour vous faire penser que nous sommes indispensables et on ramène d'autres consultants…
Beaucoup de mes collègues pensent comme moi. Mais que voulez-vous faire ? "Blame the game not the player." Ceux qui restent le font pour le fric et par peur du chômage.
Le 13 décembre 2022 à 16:47:43 :
lien de l'article l'op
Céline, 28 ans, hôtesse d’accueil
Je dirais que 95% de mon travail est aberrant. Je suis dans la gestion du contrôle d’accès. J’imprime des badges avec différents profils d’autorisation : "visiteur", "membre du personnel", "contractuel". Mes interlocuteurs m’engueulent car ils trouvent ces mesures inutiles et pesantes. Et ils ont raison.
Le boulot est ennuyant, mais je ne m’ennuie pas. J’ai la tête dans l’écran, à papillonner entre plein de micro-tâches. Je me mets en "off" pour arrêter de penser et ça vaut mieux comme ça, sinon je commencerais à me poser des questions. Je prends de nouveau conscience de l'absurdité de cette journée quand j’enlève mon uniforme. Peut-être que c’est ce que doit être le travail : se comporter comme un robot dans des horaires fixes.
Un contractuel qui est là depuis des mois, qui arrive en fin de contrat, mais dont tout le monde sait qu’il sera renouvelé, se voit soudain barrer l’accès : "Mais vous me connaissez !" "Oui monsieur, mais est-ce que vous avez une pièce d’identité valide ?" Et là, je dois appeler le chef de la sécurité qui fait semblant de vérifier un truc. Je passe pour une couillonne mais c’est juste pour montrer qu’il y a des procédures.
Le 13 décembre 2022 à 16:48:15 :
Il a raison le père de quoi elle se plaint
Carrément
Martha, 27 ans, retoucheuse photo
Martha passe des jours à ajuster les reflets d’une montre de luxe. Et rêve de reprendre des études.
Je suis retoucheuse photo pour des publicités. Se prendre la tête des heures sur la position d'un diamant à 150 000 euros, ça revient à brasser du vent. Parfois, il faut rattraper un reflet qui ne colle pas avec l’arrière-plan. Mais la plupart du temps, c’est une poussière, un rien. Personne ne va le voir !
A mes débuts, j’ai dû m’occuper de photos de médocs pour un site pharmaceutique. Le soir, je me disais : "Tu as passé ta journée à redresser des flacons."
Je reçois des "briefs" où l'on me demande de donner à un "packshot un look & feel plus luxe". J’étais en réunion récemment et un type s’exclame : "On est en trending topic sur Twitter !" Et tout le monde se félicite comme si on venait de lancer la fusée Ariane.
Ma situation est confortable. Il m’est arrivé de gagner plus que mon père qui est médecin, qui sauve des vies.
Martin, 31 ans, « brand publisher » (WTF c'est quoi ca ????? )
Martin case des mots-clefs dans des textes qui ne seront lus que par des robots. Ça lui donne des envies de tout casser.
Mon travail consiste à nourrir Google d'informations de très mauvaise qualité. Je rédige des articles pour un site qui vend des voyages. "Partir en camping dans l'Orne", "Passer ses vacances dans la Creuse". Je me présente comme journaliste "tourisme", mais ça fait deux ans que je n’ai pas quitté Paris.
Je suis passé par une boîte où ma cadence d’écriture était enregistrée. "Temps raisonnable", "temps excellent". Un tiers de mon salaire dépendait de ma performance. Au bout d’une semaine, je pompais des brochures touristiques. Surchargés de mots-clefs, les textes en devenaient illisibles.
De toute façon, ils ne sont faits que pour être scannés par les moteurs de recherche. J’ai écris des choses que personne n’a lues.
C’est d’une stupidité sans nom. J’ai fait de longues études.
Le 13 décembre 2022 à 16:50:52 :
Son père a peut-être fait un métier manuel sans jamais se plaindre et il voit se fille chialer pour un métier ou tu fous rien
Si elle le voulait en deux jours elle trouverait un taff et vivrai le usine-dream mais évidemment elle va pas le faire
Sylvain, la trentaine, rédacteur web
Sylvain écrit des milliers de descriptifs pour un site d’e-commerce et supporte de moins en moins le monde qu’il contribue à façonner.
Je bosse pour un site qui vend des fringues de sport. Mon boulot consiste notamment à écrire les descriptifs des produits pour le site.
On se base sur ce que nous envoient les marques. Elles nous parlent de "technologies", de "dynamisme", de "confort"… On croirait de la Formule 1. On doit le réécrire pour que l’algorithme de Google nous détecte comme des textes originaux et nous fasse remonter dans les résultats.
L'autre jour j’ai dû modifier à la main 150 fiches produits. Dans ces moments, on se demande ce qu’on fout là.
Quand je pense à tout ce bla-bla déployé pour des fringues… Et ça recommence à chaque saison. C’est un cycle sans fin. Nous vivons dans une bulle de communication. Cela devient grotesque. Même la journée de la femme est l’occasion de faire des promotions…
Le 13 décembre 2022 à 16:49:20 :
https://www.nouvelobs.com/politique/reforme-code-travail-el-khomri/20160418.OBS8721/j-ai-un-job-a-la-con-neuf-salaries-racontent-leur-boulot-vide-de-sens.html
Le 13 décembre 2022 à 16:49:23 :
Le 13 décembre 2022 à 16:47:43 :
lien de l'article l'ophttps://www.nouvelobs.com/politique/reforme-code-travail-el-khomri/20160418.OBS8721/j-ai-un-job-a-la-con-neuf-salaries-racontent-leur-boulot-vide-de-sens.html
merci messieurs
Le 13 décembre 2022 à 16:52:52 :
Facile de se plaindre assise confortablement dans son bureau chauffé
Si elle le voulait en deux jours elle trouverait un taff et vivrai le usine-dream mais évidemment elle va pas le faire
En fait la meuf a la journée entière est payée pour pouvoir lire, traîner sur internet, se cultiver, se divertir et j'en passe et on doit... la plaindre ?
Y'a des gens qui croulent sous le taff et qui tueraient pour être à sa place
Le 13 décembre 2022 à 16:54:33 :
Mais bordel bac+5 payé à rien faire c'est le paradis tu as le temps et les fonds nécessaires pour essayer de monter une affaire à côté, apprendre de nouvelles choses, une nouvelle langue, gérer tout ton administratif. Ils ne savent juste pas utiliser leur temps de manière utile
C'est quoi ces chouineuses ? C'est la meilleure situation possible, avoir un travail suffisant pour payer ton loyer et profiter du temps libre pour investir dans des projets, bordel.
Données du topic
- Auteur
- Johnyy-Wu
- Date de création
- 13 décembre 2022 à 16:45:42
- Nb. messages archivés
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