J'ai écrit une saga de romans et je vous partage le début...
je lirai plus tard, peut-être.
Le 04 juillet 2021 à 22:21:18 :
J'ai pas lu mais des nouveaux auteurs qui font de la fantasy on en trouve par milliers ... Bonne chance pour te demarquer
Je pense que le premier tome va être un chemin de croix.
Mais je sais que ceux qui ont lu l'ensemble y ont décelé quelque chose de marquant.
Certains, dès le premier tome. Certains, au deuxième.
Ce qui en ressort juste, c'est que chaque tome est apparemment meilleur que le précédent (ce qui veut dire, selon cette logique, que le premier reste le moins bien...).
Le premier souffre encore parfois de ses références. Là où l'écriture du reste m'a permis de trouver mes marques.
Mais oui, j'en suis conscient. J'étudie ce marché depuis quelques années. Ça relève de la persévérance, de la chance et du petit truc en plus.
Mais si beaucoup ont écrit, j'ai l'avantage d'avoir tout écrit. Les tomes sont là.
Le 04 juillet 2021 à 22:23:30 :
jyfu.
je lirai plus tard, peut-être.
Comme tu le sens.
Le 04 juillet 2021 à 22:20:55 :
Je vois que le captain a avancé
félicitation
Merci
Le 04 juillet 2021 à 22:21:03 :
Le 04 juillet 2021 à 22:15:06 :
Le 04 juillet 2021 à 22:10:19 :
J'y fus
Khey qui deviendra le futur JK RowlingN'empêche, si ça va loin, et que tout aura débuté avec des petits pdfs et un topoc JVC...
Même pas éligible au RSA
(en vrai ça va, y'a pire )
Le 04 juillet 2021 à 22:33:56 :
Continue comme ça khey
Merci khey.
Le 04 juillet 2021 à 23:11:07 :
Du coup faut attendre 2022 pour pouvoir lire la suite ?
Oh non ! 2022 c'est un autre roman qui sort, dans un autre univers. Un roman plus récent, le seul que j'ai écrit en dehors de la saga Dayahl.
La suite, je donnerai peut-être le Wattpad ici, et sinon, je la posterai ici.
Je vous tiendrai informé, dans tous les cas, d'une décision d'éditeur !
Jmet ton topoc de côté je lirai plus tard sur mon pc
Mais de ce que j ai vite vu la, bonne chance avec l’univers fantasy c’est pas évident vu que tout a déjà été fait
Bon bail le héros adolescent, pas forcément facile de s’y identifier quand t’as passé 20 ans mais ça devrait être beaucoup plus efficace sur des plus jeunes. Si t’arrives à me produire un document un peu propre je peux essayer de le faire lire à mon petit frère ? (Il a 16 ans)
Le 05 juillet 2021 à 14:09:28 :
Jmet ton topoc de côté je lirai plus tard sur mon pcMais de ce que j ai vite vu la, bonne chance avec l’univers fantasy c’est pas évident vu que tout a déjà été fait
Bon bail le héros adolescent, pas forcément facile de s’y identifier quand t’as passé 20 ans mais ça devrait être beaucoup plus efficace sur des plus jeunes. Si t’arrives à me produire un document un peu propre je peux essayer de le faire lire à mon petit frère ? (Il a 16 ans)
Pas de soucis, GO MP si tu veux et merci pour tes conseils.
J'ai fait lire à des gens de 19 à 90 ans pour l'instant (oui, 90 ans ), et la plus vieille a lu les huit tomes et m'a félicité.
J'ai l'avantage de traiter de sujets plutôt actuels, au final, et d'avoir mon propre lore (pas de centaures, trolls, elfes ou autres créatures habituelles des œuvres de Fantasy).
De plus, l'opposition magie/technologie permet des réflexions tout à fait actuelles, quant à la place du progrès et de la tradition dans le monde.
Chapitre 2 : Évasion planifiée
Une petite table sur laquelle trônait des piles de dossiers administratifs, et un ordinateur, c'était presque tout ce qui composait le bureau des éducateurs. Le jeune garçon était debout, à la recherche de la lettre. Il mesurait pas loin d'un mètre soixante-dix, avait les cheveux châtains et des yeux verts, ainsi qu'un nez un peu cabossé et des lèvres charnues.
En ce jour, John Wayfort était à la veille de ses quatorze ans, et c'était sans doute ce qui avait poussé les éducateurs à s'entretenir à son sujet plus tôt dans la matinée. Il remarqua les casiers, à côté d'un panneau en liège sur lequel étaient fixés les plannings ainsi que les clefs du bâtiment. Il n'avait qu'à remonter l'alphabet jusqu'à retrouver son nom. Son ami Will, arrivé quelques années plus tôt au foyer, lui avait confié la discussion qu'il avait surprise. Deux éducateurs, convaincus d'être seuls, étaient en désaccord quant à ce qui convenait de faire d'une lettre que Jack Wayfort avait laissé à son fils.
L'un d'entre eux était clair, il fallait la lui donner, son père ayant précisé qu'elle devait lui revenir avant ses quinze ans. L'autre, arguant qu'elle semblait être l'œuvre d'un illuminé, préférait attendre que John soit plus vieux, afin de ne pas le choquer. Mais malgré leurs efforts, le mal était fait. Ils l'avaient conservée ici, et John avait déjà ouvert le casier des dernières lettres de l'alphabet, faisant fi de la poussière qui lui piquait les narines. Un bruit en provenance du couloir le fit sursauter. Il s'immobilisa, aux aguets, puis se tourna vers l'entrée du bureau. Il savait l'éducatrice loin, occupée à régler une bagarre de routine, dont il entendait encore les éclats de voix.
Pourtant, il fut rassuré de ne pas voir la porte s'ouvrir. Avec un soupir de soulagement, il reporta son attention sur les dossiers. Après deux classeurs concernant un certain « Von Arguen », il aperçut son nom sur une petite chemise bleue. Son cœur s'accéléra. Les mains tremblantes, il l'ouvrit à la hâte et en sortit des documents relatifs à son arrivée dans le foyer. Il prit alors conscience que les voix s'étaient tues. L'éducatrice serait de retour d'un instant à l'autre. Il était temps d'accélérer le mouvement. Il feuilleta rapidement le contenu du dossier, et sursauta une seconde fois en voyant une enveloppe glisser entre deux certificats administratifs. Il s'en saisit et se hâta de remettre les autres documents dans la chemise, avant de la replacer dans le casier. Il entendit alors des bruits de pas dans le couloir tandis qu'il glissait l'enveloppe dans la poche de son sweat-shirt. Il referma le casier d'un geste sec et se précipita vers la porte au moment où elle s'ouvrait.
Une femme d'âge mûr, un peu enrobée et guère plus grande que lui, entra dans la pièce, les sourcils froncés. C'était Monique, de loin l'éducatrice la plus paisible du foyer.
– John ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
– Je te cherchais, répondit-il sans réfléchir.
– Pourquoi ? Demanda-t-elle d'un air étonné.
– Je... ne trouvais plus mon portable. Je voulais savoir si quelqu'un l'avait ramené ici.
L'éducatrice eut un sourire triste.
– Tu sais bien que si c'était le cas, ton sauveur l'aurait revendu à la sortie du collège, dit-elle simplement.
John se pinça les lèvres.
– C'est pas faux.
– Autre chose ?
Le jeune garçon hocha la tête de gauche à droite.
– Non non, rien de particulier... dit-il en regardant le sol.
Il quitta le bureau sans rien ajouter et se retrouva dans sa chambre de foyer plus vite qu'il ne l'aurait cru, l'esprit troublé. Il sortit l'enveloppe de la poche de son sweat, et la fixa un long moment. De nombreuses pensées se bousculaient dans sa tête. Ainsi, son père lui avait laissé une lettre ? Et d'après l'un des éducateurs, elle n'avait pas de quoi le réconforter, bien au contraire. Redoutant de l'ouvrir, il se contenta de la poser sur son bureau, et de l'observer un long moment.
– Tu es là ?
Le jeune garçon fut tiré de ses réflexions par la voix de Monique. Il parcourut en quelques secondes la faible superficie de sa chambre.
– John ? Ça va ? Demanda-t-elle.
– Oui oui, j'arrive.
Sans grande conviction, il ouvrit sa porte en bois noirci et se trouva de nouveau face à l'éducatrice. Elle avait une expression à la fois douce et austère, comme une bonne mère qui aurait eu trop d'enfants.
– Tu as rangé ta chambre ? Demanda-t-elle sans méchanceté.
– Elle n'est jamais en bazar.
– Tu as rangé tes jouets ?
– J'ai plus de jouets depuis quatre ans.
– Oui, c'est vrai... mais tu as bien plié tes draps ?
– Mais à quoi ça sert puisque je ne vais pas me coucher avant vingt-et-une heures ?
– Fais-le s'il-te-plaît. Tu trouveras peut-être ton portable dedans. Et sois à l'heure pour ce soir, tu auras un gâteau, dit-elle avec un maigre sourire.
John fronça les sourcils. Monique avait l'air un peu inquiète. Elle devait se douter qu'il n'était pas venu dans le bureau pour son portable.
– Stéphanie organise ton repas d'anniversaire ce soir, expliqua-t-elle. C'est le seul soir où vous serez presque au complet.
– Tu ne seras pas là ? Demanda-t-il, un peu déçu.
– Non, je pars maintenant. Stéphanie vient d'arriver.
Elle le gratifia d'un sourire triste.
– À plus tard, ajouta-t-elle.
Il referma la porte en poussant un soupir d'exaspération. La perspective de passer une soirée d'anniversaire dans son vieux foyer n'avait rien de très réjouissant. Il se demandait ce qu'il redoutait le plus, entre le moment où Billy, quatorze ans, un mètre soixante-cinq et quatre-vingt-dix kilos allait engloutir la moitié de son gâteau à la première bouchée, le moment où Charles allait montrer à tout le monde ses blessures et ses croûtes gagnées aux combats, ou encore celui où Jean piquerait une crise en essayant de taper tout ce qui tomberait sous ses petits poings maigres, y compris les éducateurs.
Car c'était ainsi que se déroulait habituellement la vie au foyer de l'enfance dans lequel il habitait. C'était un lieu passablement négligé, tout comme les enfants qui le peuplaient. Il était situé dans une zone un peu miteuse de la ville de Bordeaux, près des boulevards. John était arrivé ici avant même sa première année de vie. Personne n'avait pu retrouver la moindre trace d'un membre de sa famille. La seule chose qu'on avait laissé, c'était deux lettres numérotées. La première s'adressait au foyer et renseignait son nom et les conditions dans lesquelles il se retrouva sans parents. Son père et sa mère avaient disparu dans un lointain pays d'Asie et l'un de leurs amis, trop vieux pour l'élever, l'avait déposé ici sans jamais revenir. Pas même une fois, pour s'assurer qu'il ne manquait de rien. Il s'était toujours dit que ses parents ne devaient pas être des gens très fréquentables pour avoir des amis aussi peu concernés. La deuxième était une sorte de récapitulatif qui consignait des détails sur sa santé. Mais jusqu'à ce matin, il ignorait tout bonnement qu'il en existait une troisième.
Ainsi, c'était la raison de sa fébrilité en cet instant. Après toutes ces années à se questionner sur ses origines, il allait enfin franchir le pas. Pourtant, lorsqu'il revint s'asseoir à son petit bureau, face à l'enveloppe, il éprouva un blocage aussi soudain que s'il avait reçu un seau d'eau glacé en plein visage. Qu'est-ce que cette lettre pouvait bien lui dire ? Allait-elle l'informer de ses origines ? Allait-il enfin connaître la véritable raison de son abandon ? Les mains tremblantes, il entreprit de déchirer l'enveloppe lorsqu'un coup frappé à sa porte l'interpella. Il poussa un profond soupir d'exaspération.
– Quoi encore ?!
– T'es un homme mort, John ! Cria une petite voix éraillée derrière sa porte.
C'était Michaël, un petit teigneux qui s'était mis dans l'idée de le frapper depuis déjà trois jours.
– Casse-toi ! Cria John avec colère.
– Tu vas voir ce soir.
– Ouais c'est ça.
Il entendit courir dans le couloir. Michaël était reparti vaquer à ses occupations malveillantes ailleurs. Maudissant ces imbéciles qui lui faisaient perdre son temps, il déplia la lettre avec des gestes brusques et maladroits. Il put alors lire, le cœur battant, cette fameuse lettre.
(la suite arrive)
Cher John,
Si tu lis cette lettre, c'est que j'ai échoué dans ma mission.
Je n'ai pas beaucoup de temps au moment où je t'écris, mais il est crucial qu'elle te parvienne et que tu la lises avant tes quinze ans.
J'aurais aimé pouvoir t'élever et t'aimer comme nous l'avions prévu avec ta mère mais malheureusement, la vie en a décidé autrement. Je voulais que tu saches que nous ne t'avons pas abandonné par plaisir, mais par nécessité. Des gens malintentionnés me poursuivent chaque jour et je sais que je ne pourrai plus me cacher longtemps, maintenant que ta mère est partie.
Il te faut savoir que tu as un héritage spécial, différent des autres enfants. Je ne sais pas où tu grandiras, mais si tu lis ceci, c'est que tu es désormais bien loin de tes origines. Tu te rendras compte, peut-être même l'as-tu déjà remarqué, que tu possèdes certains dons spéciaux.
Ces dons, tu dois les garder pour toi dans le monde de ceux qui ne savent pas. Ils en sont dépourvus. Mais sache qu'il existe d'autres personnes comme toi.
Lorsque tu te sentiras prêt, il faudra que tu te mettes en quête d'un lieu adapté à ton héritage. Le seul indice que je peux te laisser dans une lettre est son nom : Dayahl.
Nous t'avons aimé plus fort que tu ne peux l'imaginer, mais je sais que nous n'aurons jamais eu la chance de te voir grandir.
En te souhaitant les meilleures chances dans la vie,
Ton père, qui t'aime.
Jack Wayfort.
Sans qu'il s'en soit rendu compte, ou bien même sans qu'il s'en soit soucié vraiment, les yeux de John s'étaient embués au cours de la lecture. De grosses larmes perlaient à présent de ses yeux rougis par l'émotion. Bien qu'il ne comprenait presque rien, cette lettre signifiait beaucoup pour lui. La preuve que ses parents avaient existé et l'avaient aimé. C'était à la fois un puissant sentiment de bien-être et une tristesse infinie. Il avait la gorge serrée. Jusqu'à présent, il avait toujours cru qu'ils étaient peut-être là, quelque part, à l'attendre, et qu'un beau jour ils lui feraient signe. Peut-être auraient-il alors pu lui expliquer qui il était, lui apporter la preuve que sa vie avait un sens.
Il savait désormais qu'il ne recevrait plus jamais rien de ses parents. C'était fini. Il regretta presque de l'avoir lue. Il renifla bruyamment et la relut plusieurs fois. Au bout d'une vingtaine de minutes, les questions commencèrent à fuser dans son esprit. De quels dons son père parlait-il ? Se pouvait-il que son père eut été un mythomane ou un mystique illuminé ? C'était ce que pensait l'un des éducateurs, visiblement. Il s'étonna même que la lettre n'ait pas été jetée à la poubelle des années plus tôt. Assumerait-il d'être le fils d'un fou ? Non, il refusait de croire cela. Il y avait certainement un sens caché à découvrir. Et ce mot, « Dayahl », que pouvait-il signifier ? Il retournait dans sa tête ces questions, et lorsqu'on frappa de nouveau à sa porte, il sursauta encore une fois. Il se leva, plia sa lettre avec soin, et partit ouvrir la porte. Il se retrouva face à un garçon métis plus grand que lui, le visage encadré par des tresses. C'était son ami Will.
– Yo mec, dit celui-ci. La forme ? Tu lisais quoi ?
Will jeta un regard curieux à la lettre qu'il tenait encore dans sa main.
– Rien, dit John en la cachant vite derrière son dos. Tu fais quoi vieux, tu veux entrer ?
– Non non je vais aller faire un foot. Tu veux venir ?
– Euh non pas vraiment, répondit John en regardant ses pieds. J'ai jamais été bon.
– Moi non plus, mais on s'en foot non ? Dit son ami avec un sourire en se grattant le nez avec ardeur.
– Non mais tu ne peux pas faire ce genre de jeux de mots. C'est illégal, railla John avec un sourire dépité.
– Désolé vieux, c'était pour ton anniversaire, puisqu'on le fête ce soir, dit Will en haussant les épaules. Je savais que tu voudrais avoir un petit jeu de mot bien pourri.
Il lui adressa un clin d'œil.
– Bon, j'y vais, ajouta-t-il.
Il s'éloigna alors en chantonnant un air agaçant, le long du couloir aux murs vert foncé. John regarda un instant le parquet, bordé de vieilles plinthes usées. Il entra de nouveau dans sa chambre et y jeta alors un coup d'œil global, après avoir refermé la porte. C'était une pièce sinistre dans laquelle il avait fait un effort pour tenter de la rendre plus gaie. Les murs vert bouteille et le parquet marron donnaient à l'endroit un aspect plutôt déprimant, et bien que John y eut collé des affiches de films et des posters en tous genres, le résultat était assez pitoyable.
Un petit lit abîmé à la structure boisée traînait dans un coin de la pièce, sur la droite, tandis qu'à gauche un petit bureau aussi vieux que le foyer était posé, bancal. Sur ce bureau il y avait une lampe dont la lumière jaune réchauffait un peu l'atmosphère de la pièce, rehaussant les tons par ailleurs froids. Pour ce qui était du personnel de l'établissement, il était à l'image de la chambre. C'étaient des gens pleins de bonne volonté mais qui avaient, pour la plupart, perdu la flamme depuis bien longtemps. De temps à autres, un nouvel éducateur arrivait et se prenait de passion pour sa mission, mais bien vite, la ferveur retombait. John s'assit sur son lit et resta un moment à divaguer, se demandant encore quel genre de capacités spéciales son père s'attendait à ce qu'il possède.
Finalement, il se dit que c'était peut-être une très mauvaise blague, un mot destiné à l'occuper et à l'éloigner. Il prit son téléphone portable, posé sur son lit, et se mit à chercher ce que « Dayahl » pouvait bien signifier. Sans surprise, il ne trouva rien. Même s'il s'y était attendu, la déception fut grande.Le temps passait et bientôt, il fut dix-neuf heures.
– C'est parti pour un super anniversaire, dit-il pour lui-même en soupirant.
Il se leva et rejoignit sa porte abîmée en traînant des pieds. Il sortit de sa chambre en prenant bien soin de refermer la porte derrière lui, et se tourna vers le couloir. Il tomba nez à nez avec Mina, une fille blonde aux cheveux ondulés, légèrement métisse.
– Salut, dit-elle avec un sourire.
– Salut Mina. Paraît que c'est mon jour ? John sourit à son tour.
– Ouais, bon anniversaire en avance John, dit-elle d'un ton neutre.
– Merci. Comment ça va, toi ?
Mina avait appris le décès d'une tante éloignée qui figurait parmi ses derniers proches. Même si elle était à moitié folle et inapte à l'éduquer, la jeune fille lui avait quand même rendu des visites régulières au cours de sa vie. Loin d'être parfaites, ces réunions constituaient tout de même le renforcement du seul lien familial qu'elle avait encore.
– Moi ça va, dit-elle d'un ton sans réplique.
Mina n'aimait guère parler de ses peines.
– Ok, dit John avec un sourire amical, ne préférant guère insister.
Ils se dirigèrent alors dans un silence tendu vers le salon, où une dizaine d'enfants et d'adolescents étaient déjà présents. Un magnifique gâteau au chocolat trônait sur la table ronde et blanche où on prenait d'ordinaire le goûter. Billy était déjà assis devant, avec son appétit démesuré. Il lorgnait le gâteau avec envie, à côté de Léo, dont les cheveux longs masquaient le petit casque avec lequel il écoutait son groupe de Metal préféré. Stéphanie, l'éducatrice qui avait fait le gâteau, était déjà assise elle aussi.
– Eh bon anniversaire ! Dit-elle à John, rayonnante.
Stéphanie était une femme brune dans la trentaine, qui avait le don de parler aux adolescents comme s'ils avaient encore six ans. Elle devait penser qu'ils ne pouvaient pas comprendre le français si on ne leur parlait pas en imitant un personnage de dessin animé.
– Salut, dit John, la mine sinistre.
Dix minutes plus tard, il avait un chapeau de fête en travers sur la tête, et devait faire de grands efforts pour rester assis sur sa chaise tant les enfants qui l'entouraient s'agitaient. Le gâteau était déjà fini, John n'en avait eu qu'une petite part pour l'inaugurer. Il avait les yeux mi-clos et espérait qu'un miracle fasse avancer l'heure. Billy se plaignit bruyamment qu'il n'y avait pas assez de gâteau. Stéphanie, qui avait attendu cette complainte, fit mine de se souvenir de quelque chose qu'elle avait oublié de manière si exagérée qu'elle en perdit son naturel. Elle se leva de table et revint avec un second gâteau encore plus gros. John se surprit à sourire, mais son sourire ne dura qu'un temps : Billy avait déjà mangé la moitié en trois minutes, sans que Stéphanie ne l'eût remarqué.
Quelques enfants plus loin, Will et Mina étaient assis côte à côte. Will le regardait dans les yeux, au bord d'éclater de rire, tandis que Mina semblait très intéressée par le plafond. John, loin d'être d'humeur à rire, se mit à regarder le plafond lui aussi. Il était laid, grisâtre et couvert de tâches de purée séchée. Quelques fissures témoignaient d'une humidité qui s'était insidieusement installée au cours des années. Dans un coin de la pièce, un évier rempli de calcaire était visible, près d'un petit comptoir qui avait dû être joli, avant que les motifs ne soient tous effacés. John soupira.
Il n'y avait pas d'avenir ici. Ils étaient laissés pour compte, condamnés à être conduits là où le système voudrait bien qu'ils soient. Peu à peu, la fête s'essouffla et ils eurent la permission de sortir de table. Non sans remercier Stéphanie, John se hâta de quitter la pièce. Il marcha en direction de la petite cour qui leur servait à s'aérer, l'air distrait. C'était une soirée froide et la nuit était tombée très vite.
Il s'assit sur un banc en pierre et contempla le petit terrain de basket misérable qui trônait au milieu de la cour. Il regardait les murs avec envie. Il voulait partir. Ses amis aussi. Ils ne pouvaient supporter cette vie morne et sans avenir. Il resta un long moment assis, à divaguer dans son esprit. La vie au foyer n'avait jamais été rude, mais elle n'avait guère réussi à convaincre John qu'il était né pour accomplir quelque chose. Les jours se suivaient et se ressemblaient à tel point que la déprime s'était installée, année après année. Il s'en voulait au fond de lui, mais la lettre de son père lui avait donné envie de s'enfuir. Il fallait découvrir ce qu'était Dayahl, cet endroit qu'il devait atteindre.
(La suite arrive)
Puis, un bruit le tira brutalement de sa rêverie. La porte de sortie venait de s'ouvrir au fond de la cour. Personne n'entra, personne ne semblait être présent. Intrigué, John se leva et s'approcha lentement, traversant le terrain de basket avec hésitation. Il finit par arriver devant la porte ouverte, l'air méfiant. Elle donnait sur un petit chemin bordé de lampadaires. Il hésita un moment, puis, cédant à la curiosité, il fit deux pas en avant et se retrouva alors en dehors de l'enceinte du foyer. Il s'avança timidement sur le petit chemin, avec une témérité qui le stupéfia lui-même. Peut-être qu'un jeune avait trouvé le moyen de fuguer. Au moment où il eut cette pensée, il se décida à rebrousser chemin pour aller prévenir Stéphanie. La porte fut alors claquée avec violence.
Michaël, la teigne du foyer, se tenait devant, avec deux amis à lui. Teddy et Nathan. Il jouait avec les clefs de la porte dans sa main et toisait John d'un airnarquois.
– Alors, on n'a plus Stéphanie pour se défendre ?
La respiration de John s'accéléra.
– Comment t'as eu les clefs ? Demanda-t-il, abasourdi.
– Nathan a fait diversion, je suis allé dans le bureau de Stéphanie, dit Michaël avec fierté, une expression mauvaise sur le visage.
– Rappelle-moi pourquoi tu veux me taper ? Répliqua John, sentant la colère lui monter.
– Tu le sais très bien.
– Ah oui, parce que j'ai fait tomber ta trousse, dit John en prenant un faux air sérieux.
– Tu l'as lancée par terre et t'as fait exprès !
Il commençait à serrer les clefs dans ses poings. Nathan et Teddy s'approchaient pour entourer John, au cas où il voudrait fuir.
– Mais c'est ridicule ! Dit John, furieux de l'injustice de la situation. Pourquoi j'aurais fait ça ?
– Je sais pas, mais tu vas le payer.
John n'eut pas le temps de lever la main, Michaël venait de bondir vers lui et de lui administrer un coup de poing au milieu du nez. La douleur le sonna un instant et il eut un flash blanc. Il saignait d'une narine. Il releva la tête avec difficulté. Il reçut alors un violent coup de pied au tibia de la part de Teddy, suivi d'un autre au ventre de Nathan qui le fit plier en deux.
Il reçut de nouveaux coups violents et finit par tomber à terre, sous le lampadaire à droite du chemin. Les trois complices rigolaient.
– Tu vas pleurer, John ? Demanda Nathan en le raillant.
John n'était pas en état de répondre, Michaël s'acharnait à lui donner le plus grand nombre de coups de pied possible dans les côtes. La douleur empirait. Il avait déjà des ecchymoses, il le sentait. Il ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre qu'ils se lassent. Soudain, la voix de Will retentit. Elle provenait de la cour intérieure.
– John ? T'es où vieux ?
Les complices avaient levé la tête, arrêtés dans leur œuvre. Profitant de ce répit, John rassembla toutes ses forces et donna un énorme coup de poing dans le genoux de Nathan. Il s'accrocha ensuite à la jambe de Teddy et le tira si fort qu'il tomba sur les fesses en hurlant, plus de surprise que de douleur. John se releva, titubant, chancelant. Michaël tenta de lui donner un autre coup de poing, mais John lui bloqua la main, les doigts endoloris. Il était heureusement plus grand que son adversaire. Fou de rage et de douleur, John projeta sa main gauche dans les côtes de Michaël, qui eut le souffle coupé.
– Arrête ! Cria celui-ci, apeuré.
John lui donna un coup de pied dans l'entre-jambe, puis, submergé par une rage incontrôlée, il lui administra le plus violent coup de poing qu'il n'eût jamais donné à quelqu'un au milieu du visage. Au même moment, le lampadaire au-dessus d'eux s'éteignit avec un petit bruit sec d'explosion, illuminant d'une lumière blanche et vive la scène pendant un quart de seconde. John leva la tête. L'ampoule avait grillé. Michaël pleurait, assis par terre, le nez en sang à présent.
Dans un état second, John le regarda, puis vit que les clefs étaient par terre, un mètre plus loin. Il les ramassa à la faible lueur de la Lune et se dirigea, sans un regard en arrière, vers la porte d'entrée qui s'était refermée. Il mit quelques secondes à trouver la bonne clef, les mains tremblantes et couvertes de sang séché. Lorsqu'il ouvrit la porte, il vit Will et Mina accourir.
– John ! Qu'est-ce que tu fais là vieux ? Qu'est-ce que...
Ils s'arrêtèrent en le voyant dans cet état. John vit alors Stéphanie arriver à pas pressés, derrière eux. Elle avait l'air à la fois effrayée et furieuse.
– Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Mon dieu !
Elle vit l'état dans lequel se trouvait John. Elle avait perdu son air bienveillant et son ton insupportable.
– John ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
– C'est... je... Michaël il... Sa voix se perdit.
Elle s'approcha de lui, prit ses mains dans les siennes et les observa un moment. Puis, voyant la porte encore entre-ouverte, elle partit la refermer. John entendit alors un cri : Stéphanie venait de voir Michaël, Nathan et Teddy.
L'heure suivante ne fut guère réjouissante. Il dut raconter ce qu'il s'était passé dans le bureau des éducateurs, confrontant sa version avec celle des trois complices, qui soutenaient que John les avait attirés dehors, un par un, pour les attaquer. En dépit de tous ses efforts, John restait seul contre trois témoignages et il voyait dans le regard de Stéphanie qu'elle doutait fortement de sa sincérité. Il y eut un moment de silence après les explications, puis elle finit par déclarer :
– Bon, comme je ne sais pas qui ment et qui dit la vérité, vous serez punis tous les quatre. Je pense que vous vous êtes battus entre vous, tout simplement. Vous êtes tous coupables.
John ouvrit la bouche mais aucun son ne put en sortir tant il était scandalisé. Il détestait l'injustice. Les quatre adolescents finirent par sortir du bureau sans se regarder, cinq minutes plus tard. Will et Mina, qui avaient attendu devant la porte l'air anxieux, se précipitèrent vers John.
– Alors vieux ? Demanda Will.
– Tous punis, répondit l'intéressé d'une voix sombre.
– Non ! Bordel...
Will écarquillait les yeux en regardant le mur, dépité.
– Et tu n'as rien pu dire ? Demanda Mina, inquiète.
– Si, mais ça n'a pas suffit.
– Et c'est quoi ta punition ? Ajouta Will en se tournant vers John.
Celui-ci grimaça.
– Deux mois d'intérêts généraux, une heure par jour.
– Deux mois ?! S'exclama Will, pendant que Mina écarquillait les yeux à son tour.
– Oui. Je vais devoir balayer la cour, nettoyer le salon et vider les poubelles. Super, le cadeau d'anniversaire...
Will jura bruyamment. John, encore sonné, se dirigea vers l'infirmerie.
La semaine qui suivit fut rude. John vivait très mal de devoir payer le prix de sa défense. Sans compter que chaque éducateur y avait mis du sien pour lui donner une leçon de morale. Seul le veilleur de nuit, un homme étrange et silencieux, semblait ne pas s'en soucier. Comble du désespoir, il fut même privé d'une sortie qui devait avoir lieu deux semaines plus tard.
Lorsqu'il se retrouva dans sa chambre le samedi soir avec Will et Mina, il avait le regard vague et des cernes sous les yeux. Will mâchait bruyamment un chewing-gum, assis sur la chaise de bureau, tandis que Mina était accroupie sur le lit de John, le nez sur son téléphone portable. Le silence qui régnait était pesant. En mettant de côté les événements récents, John dormait mal. La lettre de son père ne cessait de revenir le hanter la nuit, et il avait souvent l'impression que plus il restait ici à attendre, plus son avenir s'éloignait. Comme si quelque chose l'attendait depuis le jour où il l'avait lue, et que le temps qui passait l'en écartait sans cesse davantage. Il y avait aussi cette ampoule, qui avait grillé pile au moment où il avait donné un coup de poing à Michaël. Il ignorait pourquoi, mais il avait l'étrange impression que les deux événements étaient liés.
(La suite arrive)
Bien sûr, les jours qui passaient lui rendaient cette idée de plus en plus absurde. Mais il avait vraiment eu la sensation, le soir de la bagarre, que l'explosion de l'ampoule émanait directement de sa colère. Comme un étrange ressenti. Il en avait parlé à Will et Mina quelques jours plus tard. Mina ne semblait y prêter qu'une attention modérée, et Will avait ironisé en disant que John possédait peut-être des pouvoirs paranormaux. Rien qui aurait pu un tant soit peu faire avancer John sur ce mystérieux événement. Il avait fini par se dire que c'était une pure coïncidence technique. Il reporta alors son attention sur son téléphone portable. Jour après jour, il avait utilisé son réseau 4G afin de chercher tout ce qu'il pouvait trouver au sujet du mot « Dayahl », loin d'être découragé par sa première recherche.
Lorsqu'il avait une idée en tête, il n'était plus question d'abandonner. Alors qu'il ouvrait peut-être la trente-deuxième page de recherche, sans espoir, le titre d'un forum attira son attention.
Le complot Dayahl
Il cliqua sur le lien en fronçant les sourcils, et ne put réprimer un petit rire aussi discret que moqueur. Il était visiblement arrivé au milieu d'une tanière de complotistes. Des liens vers d'autres forums parlant de célébrités décédées encore en vie côtoyaient ceux du complot lunaire. Pourtant, il ne put s'empêcher de sentir un étrange malaise en lisant le message posté par « Icelui », l'un des membres du forum.
Cuevas l'a entendu, lui aussi. Son beau-frère de la police connaît Dayahl et il refuse d'en parler... il fait comme s'il n'y avait rien mais il ment très mal... quand j'essaie de les provoquer ils m'ignorent, pourtant... le forum n'arrête pas de reculer dans les résultats de recherche. Entre ça et le guérisseur de Bama...
Visiblement, il était arrivé au milieu d'une conversation. John regarda la réponse de l'utilisateur suivant, une certaine « Aux ».
Il a dit quoi le guérisseur de Bama ?
La réponse ne s'était pas faite attendre, puisque le dénommé « Bama » avait répondu directement à Aux.
Il a dit qu'il a appris ça à Dayahl au milieu de la séance. Je crois qu'il a pas fait gaffe, ça lui a échappé, il avait l'air gêné après.
Cette fois-ci, c'était un pseudo anonyme qui avait répondu.
Et ces ados disparus ? Des nouvelles ? Ils ont tous été aperçu dans une voiture noire, non ? Vous pensez que c'est cette secte de la police ?
Icelui avait ensuite posté un long message de provocation envers la police, avant de finalement répondre que les enquêtes n'avaient pas donné suite. John commençait à se dire que son père avait pu être l'un de ses hommes. Peut-être Dayahl était-il un énième complot de persécution. C'était une réponse décevante, mais tristement réaliste. Alors qu'il pensait à tout cela, Will troubla le silence.
– Faut qu'on parte.
Mina leva la tête de son téléphone.
– Qu'on parte ? Répéta John.
– Ouais, il faut qu'on fugue. J'en peux plus de rester dans ce trou à rats, renchérit Will en hochant la tête avec assurance.
Il arborait une expression des plus graves.
– Ce qu'il s'est passé avec toi et Michael m'a fait réfléchir, ajouta-t-il. On n'aura pas de justice, ici.
– Mais pour aller où ?
John était surpris. Mina, elle, restait silencieuse, attendant d'en savoir un peu plus sur les intentions de Will.
– Bah je sais pas, on trouvera bien, répondit celui-ci, esquissant un sourire.
– T'es devenu fou ? Demanda Mina, incrédule.
– Ah parce que tu te plais ici ? Railla Will.
– Non, mais je ne suis pas dingue moi. J'ai pas envie de terminer au poste. Moi aussi j'ai été punie pour rien la semaine dernière, ça arrive à tout le monde.
– Eh ben reste, je te force à rien.
Mina parut contrariée. John les regardait. Il savait que s'il tentait une fugue avec Will, elle les suivrait. Pas tant par conviction, mais par souci de faire comme eux, Mina étant d'une nature influençable. John avait l'esprit embrumé.
– Mais tu veux faire ça quand ? Et comment ? Demanda-t-il, les sourcils froncés. On est en période de vacances scolaires. Faudrait attendre la reprise des cours, ce serait plus facile.
Will sourit à pleines dents et vint s'asseoir sur le lit à son tour.
– J'ai un plan.
Le dernier mercredi du mois, ils mirent le plan de Will à exécution. Alors qu'ils dînaient à la table ronde en compagnie de Stéphanie, de service ce soir là, ils se hâtèrent de finir leur repas. C'était le 31 octobre. Un plat spécial Halloween avait été confectionné, mais les araignées, les toiles et les citrouilles de décoration étaient tellement mal faites que le résultat était pitoyable. Il y avait ce soir là Billy, Charles, Léo, Jean, Nathan, Michaël et quelques filles de l'âge de John. Teddy était chez un oncle et la plupart des autres enfants plus jeunes étaient déjà couchés.
Tandis que Billy s'affairait en toute discrétion à voler de la nourriture dans les assiettes, et que Charles montrait ses cicatrices à un Jean de plus en plus énervé, en soutenant que « mais ça fait pas mal », Stéphanie s'efforçait de raconter des blagues particulièrement peu amusantes. John, anxieux, ne cessait de regarder l'horloge. Neuf heures moins le quart. C'était le moment. Il regarda alors Will, qui affichait une expression d'une neutralité presque affolante.
Au moment où tout le monde se levait de table, sans crier gare, Will se jeta sur Michaël et lui administra plusieurs coups de poing à la suite. Nathan, hébété, tenta de les séparer, mais Will continuait de frapper Michaël, tandis que Jean se mettait à hurler et à se rouler par terre en tapant le sol de ses maigres petits poings. Stéphanie, abasourdie, se mit à hurler et tenta de les séparer. Pendant ce temps, John et Mina s'étaient glissés dans le couloir jusqu'à la porte du bureau. C'était une porte coulissante en bois. John se rendit compte qu'elle était fermée à clef. Alors que Mina commençait à paniquer, John chercha des yeux une solution et la trouva. Il vit un extincteur au mur. Sans réfléchir, il s'en saisit. Quelque chose le poussait à aller au bout du plan. Il était très lourd. Il frappa de toutes ses forces la porte avec l'extincteur, qui émit un bruit sourd. Mina cria de surprise.
– Mais tu fais quoi ?! S'affola-t-elle.
John ne répondit pas, il continuait de frapper la porte. C'était comme si toute la colère provoquée par cette lettre sortait à travers son geste de révolte. Le bois finit par se fissurer, projetant des morceaux un peu partout dans le bureau. Il continua de frapper jusqu'à ce que le trou soit assez grand pour le laisser passer. Il s'engouffra dans l'ouverture. Il vit le panneau en liège sur le mur en face de la table où l'ordinateur des éducateurs était posé. Sourd au vacarme de la salle à manger, il remarqua le trousseau de clefs accroché au panneau et le reconnut. Il le prit et sortit du bureau, le cœur battant. Mina, qui l'attendait, se tordait les mains d'anxiété. Ils se mirent alors à courir, le bruit de leurs pas couvert par le vacarme du drame qui se déroulait une pièce plus loin. La diversion fonctionnait toujours. Ils arrivèrent dans la cour, traversèrent le terrain de basket et atteignirent bien vite la sortie, John le premier. Il mit la clef dans la serrure et poussa la porte, sans se retourner. Ils se mirent à courir, dépassant le lampadaire récemment réparé de la dernière fois. Le petit chemin menait à une rue bordée de maisons clôturées aux toits carrés. Il s'arrêtèrent, le souffle court, après avoir tourné à gauche dans cette rue, face à une avenue perpendiculaire. Ils regardèrent alors le chemin qu'ils venaient de quitter et attendirent. Au bout de plusieurs minutes, Will finit par apparaître, essoufflé.
(La suite et la fin du chapitre arrivent en suivant)
Données du topic
- Auteur
- Dayahl
- Date de création
- 4 juillet 2021 à 21:49:35
- Nb. messages archivés
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- Nb. messages JVC
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