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Le 12 janvier 2024 à 00:22:22 Fonce_champion a écrit :
Comment un titre non accrocheur peut-il caché un si bon récit ?

Je me suis enfilé la page une à la page quatre d'une traite.

Le plus drôle dans ce récit c'est de voir comment une personne peut passer de l'envie de progresser dans une langue à une analyse de son vivant via la gente féminine.

T'es un sacré cérébral mon gaillard, par contre un de ces jours il faudra penser à conclure.

Le point que je trouve assez drôle c'est le fait de t'entendre dire que tu vas échouer dans tes études alors que tu parviens assez facilement au but finalement, tout du moins sur tes différents écrits l'accent est mis sur l’interaction humaine plutôt que sur ton parcours scolaire.

J'ai 40 ans passé, la vie avance vite, oublie "Elle", et même si cela se faisait aujourd'hui tout est différent et la magie n'est plus tu risquerais d’être déçu, c'est une personne que tu recroisera peut être dans 10 ans et elle te dira "t'aurais du essayer..." mais c'est faux.

Prends ton courage à deux mains et invite la petiote de l'accueil.

Au plaisir de te lire dans deux ou trois mois.

Un grand merci pour ton message ; je crois que j'avais oublié que d'autres individus pouvaient interagir avec moi ici :hap:

La versatilité de mes centres d'intérêt s'explique certainement par ma solitude, je m'accroche à la moindre corde, espérant naïvement me rapprocher du plus près possible de ce qui pourrait ressembler à un rai de lumière lorsque je serai enfin tiré par une force inconnue ; enfin, c'était le cas jusqu'en fin 2022 - début 2023.

J'avais la bougeotte il y a encore 4-5 ans, je n'étais pas organisé comme aujourd'hui, je savais pourtant que sans eau, Soleil ni terre, cette graine qu'était ma motivation ne pouvait pousser, et qu'elle était condamnée à être gâchée. Le passage en master m'a fait prendre conscience que seule cette soumission à l'effort que je me refusais d'accepter depuis si longtemps était le prix à payer pour obtenir une fleur ancrée solidement dans son minuscule pot ; c'est une forme de grande violence banalisée quand j'y pense

La gente féminine est probablement un prétexte au déploiement de mes trop nombreuses réflexions, je ne saurais dire ; quoiqu'il en soit, j'ai toujours été fasciné par les potentiels raisonnements des autres, et presque rien ne me stimule autant qu'une interaction avec une personne que j'estime intéressante, et pour une raison que je n'ai pas encore totalement identifiée, il n'y a qu'avec les filles que je souhaite et peux me poser certaines questions. Mon changement de centre d'intérêt pourrait s'assimiler à un découlement trouvant une forme d'explication hasardeuse sur ce topic, mais c'est parce que je n'avais pas accès à cette source de tracas que sont les filles dès la création du sujet en vérité (principalement)

Tu as raison sur le fait de conclure, mais j'ai de trop nombreux doutes sur les facteurs qui entrent dans l'équation d'une relation. Par exemple, concernant J (Elle), j'aurais très certainement pu l'embrasser à une ou deux reprises, notamment la fois où nous avons dormis dans mon lit (je ne crois pas avoir publié mon texte à ce propos ici d'ailleurs), mais je savais qu'elle pouvait mettre fin à notre relation d'un jour à l'autre, et ça n'a pas raté, deux semaines plus tard elle m'annonçait voir quelqu'un d'autre. Je crois sacraliser la relation de manière générale, et si je dois trouver une moitié (si l'on peut considérer son soi comme moins d'un tout), il faut que je fasse confiance aveuglément à cette personne, autant s'ingénier à chercher une flaque d'eau dans la mer tu me diras, m'enfin, vaut-il peut-être mieux naviguer sans fin plutôt que de s'arrêter en terre ennemie

Concernant mes études, j'étais absolument perdu, je sortais d'une solide forme de dépression, j'étais persuadé de finir sans le sou avant de rapidement me retrouver à la rue, d'où mon appréhension initiale, mais j'ai eu de la chance de suivre le bon courant sans le savoir, et aujourd'hui je n'ai que ça à quoi me raccrocher. Sans mes études, je ne suis qu'un enfant désabusé par une vie dont il n'a jamais eu la maitrise, c'est la seule bouée que l'on m'ait jamais jetée, je suis reconnaissant de ce geste involontaire et sans doute maladroit

Tu as raison pour J, de toute façon, je ne lui ai plus reparlé depuis presque 10 mois malgré ses quelques tentatives ayant pour objectif de renouer une forme de lien. C'est son souvenir qui m'est cher, car il me fait autant de bien que de mal (et c'est peut-être le seul que je n'aurais jamais dans ce cadre, donc je fais en sorte de le cultiver), il s'agit d'une cicatrice que j'apprécie caresser

Je vais essayer pour la fille de l'accueil mais ne promets rien, elle n'est même pas mon style physiquement, j'ai "simplement" apprécié sa manière de me sourire :hap:

Navré pour la longueur du texte, n'étant pas sûr que tu reviennes toquer à ma porte un de ces jours, j'ai autant répondu en t'adressant la parole qu'en me parlant à moi-même. Pour conclure, ça me fait chaud au cœur de savoir que quelqu'un au moins ait apprécié lire ces quelques pages, n'hésite pas à me partager quelques mots sur ta vie/personne/ce que tu veux, si j'ai le plaisir de te relire

Il avait mon âge, sa sensibilité au monde qui l'entourait me prend presque aux tripes quand j'écoute certains de ses sons. Je n'ai jamais ressenti une aussi grande peine concernant un inconnu ; sa plume décrivait un monde intriguant, tantôt triste, tantôt ensoleillé.

C'est assez inhabituel chez moi de m'émouvoir de la sorte pour quelqu'un. Peut-être cela fait-il écho à mon moi enfui, car je me reconnais beaucoup en ses écrits, en ses métaphores.

"Les fleurs poussent parmi les bombes
Le navire continue de sombrer
[...]
La pluie continue de tomber
Toutes les fleurs deviennent sombrent"

Il avait un timbre, une voix si mélancolique dans les titres qui demandaient une performance de circonstance. D'aucuns diraient qu'il s'agit d'une réaction qui ne trouve pas de sens, surtout en connaissant ses penchants pour les produits illicites, mais malgré cela, mes yeux s'humidifient quand j'y pense.

Sa manière d'aborder les femmes avec une forme de fascination, son regard sur le passé et le présent. Son décès émet chez moi un écho chargé de tristesse. La jeunesse interrompue recèle d'un caractère d'un grand tragique.

"Je pourrais survivre sans toi".

Luv.

J'ai découvert sa musique durant une année peu évidente, en 2022. C'était particulier de déambuler sur les quais de seine avec son énergie qui contrastait avec l'état mental dans lequel je me trouvais. Quand midi arrivait et que je me rendais au même endroit chaque jour pour éviter de rester avec les personnes de mon stage parce que nous n'avions rien en commun. Je ne soupçonnais pas que l'annonce de son décès, le jour où le matin même j'envoyais des fleurs d'adieu à J. pour son anniversaire, me frapperait avec autant de force, et encore plus aujourd'hui.

Sa mélancolie m'accompagne, j'aimerais pouvoir me dire que mes pensées le font à son instar, mais l'on vit et s'en va seul.

"Toujours dans la te-tê,
Toujours dans la tête"

Dans le métro, une fille me fixait par moments, nous étions presque tout à fait face l'un à l'autre, à plus ou moins un mètre d'écart. J'ai vérifié à maintes reprises si je n'imaginais pas la chose, ce qui m'a quelque peu incommodé, car je n'osais pas la regarder dans les yeux (n'étant pas certain de comment réagir dans ce genre de situation), j'étais donc à la frontière du contact visuel, et j'ai ripé par deux fois là où ses iris étaient dirigés vers les miens, ce petit jeu a dû durer une bonne dizaine de minutes. Si ça se trouve, elle ne faisait pas exprès, mais ça m'a flatté. Elle était mignonne, semblait avoir mon âge, ne portait pas d'alliance, mais avait un léger sillon naso-labial, ride que j'exècre. Je me monte peut-être la tête, mais je me dis que cette tentative de communication était encouragée par le thème du jour. Je regrette un peu de ne pas avoir réagi, mais elle était caucasienne, malheureusement.

Encore 140 jours avant la fin de l'année. Je peux difficilement avancer sur mon mémoire, les autres projets m'encombrant bien trop, mais je sais que je me dirige dans la bonne direction. J'ai mené deux entretiens, j'aimerais en faire cinq voire sept au total, puis réaliser un questionnaire destiné à des apprenants, tout pourrait aller assez vite si l'on me permettait de me concentrer ne serait-ce que quelques jours d'affilée.

"Pourquoi [...] ?", aucune réponse. Peut-être ne mènerais-je qu'une existence en ma simple et permanente compagnie. Accoutumance. J'attends toujours un retour de la part de l'assurance maladie, cela fait six ans que je n'aie pas de sécurité sociale (par ma faute, en grande partie), j'y retourne lundi prochain, cela fera trois semaines depuis mon dernier passage.

Rebels of the Neon God. Un appartement miteux inondé, une cigarette jetée dans l'eau stagnante, des murs délavés, la présence d'une femme peu assurée.

Si la lumière souriait, le monde l'ignorerait.

Encore 88 jours avant la fin du marathon, je serai ni premier, ni dernier

Des marches et des marches pour atteindre un étage qui n'accueille encore personne

Cette période est assez morose, à l'image du ciel à l'heure où j'écris. Je ne partage de temps avec aucun autre être humain de cette planète, du moins, pas en des contextes agréables

Où sont mes pensées ?

Mes objectifs actuels ne me permettent pas de rêver, mais cela est-il permis pour celui qui cherche du sens ?

Des gravas s'amassent bas de la pente à cause de mes pas troublants l'équilibre précaire du sol. Il se pourrait que je finisse par tomber et remplacer l'une des ces roches, me fondant dans le décor

Je n'en suis qu'à 28 pages sur les 75 que je dois rédiger ; je l'avoue, quasiment rien ne me motive, j'aimerais tant être ailleurs, mais cela semble si inaccessible. Est-ce de mon fait ?

J'ai validé mon premier semestre à presque 17, il me faut au minimum 15.3 au second pour mériter, selon leurs critères, la mention Très bien, que je vise. Ceux qui m'emploient, pour un salaire de misère, en échange d'un travail suffisant, m'ont affirmé être vraiment satisfaits de "moi", mais que connaissent-ils de moi, hein ? Tout n'est que représentation et interprétation, je le sais bien

Quelles sont les limites de cette existence que je mène ? Si je décidais d'aller en des lieux fréquentés par des gens de mon âge, ferais-je une bonne rencontre ?

Je me dirige droit dans la gueule du loup que je souhaite pourtant éviter et laisser vivre en paix. Tout à son profit et ce navire en perdition qu'est celui que je suis

Pas après pas, le sable s'enfonce, mes talons s'enflamment et la chaleur fait suinter mes pores. Les montagnes que sont ces millions de minuscules pierres enchevêtrées me conseillent de faire demi-tour, mais comment reculer, ici, enfermé dans ce grand instrument qui mesure l'écoulement du temps ?

Il faudrait que je mange, mais l'appétit me fuit, je crois perdre du poids depuis quelques mois, déjà que je ne suis pas bien épais. Je ne comprends absolument pas pourquoi ce qui me retient me retient, mais je pense que je lui suis reconnaissant

Ça ira mieux plus tard, mais uniquement au prix de celui que j'étais. Je commence à me confondre, de quoi est-ce le signe ?

Toujours autant de questions auxquelles je me refuse à prendre le temps d'y répondre, peut-être s'agit-il de la plus grande forme de lâcheté dont je suis capable

A la caisse du Truffaut tout à l'heure, j'attends mon tour pour dépenser l'argent dont j'aurais tant besoin de garder. Après quelques minutes d'attente, c'est à moi de passer. L'intermédiaire entre moi et la machine est une fille :

- Bonjour
- Bonjour

Elle scanne mes trois articles à l'aide d'un genre de scanner mobile, je lui complique la tâche en essayant de l'aider

- Blabla avec la carte Truffaut [...]. En avez-vous une ?
- Nan
- Vous en voudriez une ?
- Hmm. (j'hésite pendant quelques secondes, je passe rarement mais je paye assez cher à chaque fois). Ça dépend, c'est rapide ?
- (elle sourit/rigole) Heu, oui, plutôt
- Alors, allez

Elle sort le clavier et l'interrogatoire commence : nom ; prénom ; adresse mail ; date de naissance...

- Adresse ?
Je souris. (Je ne sais pas, sur le moment j'ai trouvé ça cocasse qu'une fille me demande mon adresse, d'habitude les gens s'arrêtent à mon prénom. Elle sourit/rigole à son tour puis je lui donne l'information permettant de remplir la base de données du magasin)

- Alors, c'était rapide ?
- Assez !

C'était ma seule interaction avec un autre être humain de la journée, je ne sais pas si elle se moquait de moi quand elle rigolait mais j'ai trouvé ça intéressant

J-68 avant le jour de (pseudo) délivrance. Il me manque à faire passer mon questionnaire aux élèves que je souhaite interroger, j'espère que l'enseignant me répondra rapidement et favorablement. J'aimerais en finir le plus tôt possible (actuellement, j'en suis à 45p, il ne m'en manque "que" 30 donc)

J'ai rédigé le dernier travail relatif à mes cours, c'était en rapport avec l'analyse des pratiques. J'ai fait en sorte de ne pas avoir à regretter le rendu d'une copie trop succincte, j'espère que cela contribuera à l'attribution de la mention que je vise

Je n'ai toujours pas envoyé mes feuilles d'assiduité des trois derniers mois et la femme qui s'occupe de les demander semble s'impatienter. Je n'ai pas eu le courage de lire son dernier courriel, il faut vraiment que je m'en occupe, même si j'ai l'envie de jouer avec ses nerfs pour lui montrer que tout se passera bien malgré son agacement. A la vérité, je commence à sentir qu'il s'agit d'une erreur qui pourrait me coûter plusieurs milliers d'euros, ce serait le prix de mon égo ridicule

Au bureau, une fille m'a dit que j'avais de "jolis yeux" entre deux phrases sans que cela ait de cohérence particulière ; je me demande si elle pensait cela dès notre premier échange

J'ai si envie d'être ailleurs, bon sang, si vous saviez. Je ne sais même pas où je souhaiterais être en particulier, simplement au beau milieu de plaines vallonnées. Ou bien proche de la mer : pouvoir réentendre le bruit de lames s'entrechoquant au large...

Il faut rester concentré

JE TENVOIE TOUTE MA FORCE L'OP https://image.noelshack.com/fichiers/2023/52/2/1703553586-nouveau-projet-2-1.jpg

Le 17 décembre 2023 à 11:44:28 Hiemain a écrit :
Je suis en vacances alternées et je m'ennuie comme une pierre.
[...]
Qu'elle reste avec son enfant de compagnon, peut-être la trompera-t-il.

J'écrivais ceci en y croyant, mais je ne pensais pas que cela se réaliserait si vite.

Luv. REP.

Dans 50 jours j'en aurais terminé, ça me laisse du temps pour perdre la raison. Il faut que je rédige trente pages pour dans une semaine, mais rien ne me laisse de répit. J'ai une intervention de 45 minutes à préparer pour le 22, je connais déjà bien les 30 premières minutes ; tout dépend de moi et ma motivation. Près de soixante personnes me jugeront, je leur souhaite d'apprécier la séance, j'aurais tendance à leur conseiller de ramener du maïs soufflé parsemé de sucre, mais qu'importe ce que je pense.

Il faut réussir cette satanée fin d'année.

"Bonjour, ça va ?" me demandent-ils tous chaque jour qui passe comme si je pouvais les surprendre. Non, ça ne va pas, ça ne va jamais.

La pluie continue de tomber.

Je pose mes pieds sur le même sol semaine après semaine comme si ça allait me mener quelque part, suis-je au courant que je ne fais qu'user ce qui me protège les pieds ? Il faudrait que je me procure une nouvelle paire de guenilles, un de ces jours.

Je respire le même air comme s'il pouvait me combler. J'écris les mêmes mots comme s'ils pouvaient décrire ce que je traverse.

C'est bientôt la fin d'un énième printemps, mon vingt-cinquième. Ramenez moi à mes premières saisons, leur demanderais-je, si les mêmes fleurs pouvaient repousser.

Elle s'est faite tromper, je me demande comment j'aurais réagi à sa place. Ce n'est pas faute de l'avoir prévenue, avant que l'on se dise au revoir, avant de ne plus jamais se revoir.

Le nombre de filles que je regarde chaque jour ; je ne fais que m'intéresser à ce qu'elles renvoient, la désirabilité qu'elles m'évoquent. Je pense être d'un égoïsme sans fin.

C'est sans cesse le même ciel qui menace de s'effondrer.

Encore un peu moins de 36 jours avant d'en avoir terminé. Vers où me dirigé-je ? (je crois avoir compris qu'il fallait placer un "é" à la fin de ce type de question).

"Rendez-moi mon amoureux" ; "suis-je si difficile à aimer" écrit-elle sur les réseaux sociaux. Intéressant.

Le 22 mai est finalement passé, je pense que je peux qualifier ma prestation de réussite. C'était vraiment insoutenable, toutes ces journées à remuer mes pensées afin de les mettre en ordre.

Les jours passeront tous.

J'ai toujours cette tension dans le front quand je force de trop sur l'écran, je devrais déjà me reposer depuis plus d'une heure sur mon lit d'un confort relatif, avec ses lattes manquantes au niveau du bas de mon dos et son matelas de plus en plus discret. Le sujet du camarade étant en galère pour forniquer sa collège de travail est assez drôle, je ne me rappelle plus de la dernière fois où il nous était permis de rire ici, depuis l'affaire ayant mené au 410.

Dans quelque 17 heures, j'aurais les dernières indications de ma directrice de mémoire quant aux corrections à réaliser par rapport à mon document. J'en suis à la toute fin, mais je compte sur elle pour me rendre la tâche plus difficile qu'elle ne l'a déjà fait jusqu'ici. C'est bientôt l'heure de ma soutenance.

J'ai candidaté à une offre qui parait alléchante mais je ne pense pas répondre aux critères qu'elle exige.

Les fleurs poussent parmi les bombes.

Je fais tout ça pour moi et ma famille, constituée d'un être humain et d'un animal qui ignore tout de ce monde. Où sont passés mes frères et sœurs ? Les amis de mes parents ? Ceux qui ont rendu notre existence calamiteuse ?

Les abysses de la misère.

Personne n'est témoin de mon quotidien, mais quelle importance ?

J'ai l'impression d'un tank dans ma cage thoracique à cause du stress de cette période. L'énième journée pluvieuse de ce mois grisâtre s'annonce déjà trop longue.

Comme souvent, j'ai envie de tout réécrire, tout ça semble si mal rédigé, mais il faut faire avec les lettres dont l'on dispose.

Je viens d'obtenir mon année, avec 17 à mon mémoire de recherche.

Je ne suis vraiment pas heureux, à vrai dire je me sens particulièrement vide ; je vous assure, j'ai les larmes aux yeux de me sentir ainsi. J'ai entamé mon 25e été, à quoi bon compter les années ?

Il y a quelques semaines de cela, une fille d'où je travaille rentrait avec moi en métro, et me remettait en place l'une des deux sangles de mon sac à dos en velours côtelé, lorsque le train se faisait attendre. C'est peut-être la plus mince et littéralement extraordinaire attention que l'on ait eu à mon égard depuis plusieurs mois.

Je viens officiellement de passer les menottes à mes poignets, ce qui m'attend me rendra probablement dépressif. Malgré le caractère normalement agréable de cette journée, il ne me vient que du mauvais. Depuis les derniers jours, je me répétais sans cesse que j'allais rater ma soutenance, et ce n'est pas passé loin, j'ai oublié au moins une minute trente de texte ; "les aléas du direct", ai-je ironisé avant de conclure mon oral.

La directrice de jury m'a indiqué avoir vraiment eu du plaisir à lire mon document et que je devrais capitaliser sur l'écriture, d'une certaine manière. C'est peut-être ce que je suis en train de faire à la seconde où je termine cette phrase.

Le navire continue de sombrer. Luv.
Je ne peux écouter autre chose lorsque je rédige ici.

Je ne fais plus de vœux, je me rends toujours compte après coup avoir confondu l'étoile filante avec le corps d'Icare tombant du ciel.

Un instant, regardez : un flash luminescent à l'horizon. Laissez moi observer ce spectacle dont j'ignore la signification.

Satané bon sang, j'ai finalement réussi.
Les fleurs poussent parmi les bombes.

Je reviens de là où l'on s'amusait à casser des briques en deux, à chercher des morceaux de marbre dans les amas de pierres, près des tas de sable et de gravier.

On m'a conseillé de viser des postes à haute charge cognitive, c'est peut-être ce par quoi je dois passer pour espérer économiser assez afin de... Mais que souhaité-je ? J'ai l'impression que je n'aurais jamais assez afin d'être tranquille, devenir propriétaire est-il donc le bon choix ? Ou faut-il tout garder précieusement afin de vivre comme un rat le temps de quelques dizaines saisons ?

Déployer autant d'efforts pour obtenir une simple mention, par fierté. Je pense que je saurais me féliciter par la suite, mais cela m'a psychologiquement épuisé. "Pauvre chou", n'est-ce pas ?

Mes souvenirs ne me suffisent pas, et les astres m'ignorent.

Résumé ? https://image.noelshack.com/fichiers/2018/10/1/1520256134-risitasue2.png
Tu devrais sortir non ? :(

Dormir, c'est s'autoriser un lendemain. Je crois que je repousse ce moment où je réussirai à répondre aux questions que je n'ose même pas rendre intelligibles. Il me faudrait deux lendemains pour le prix d'un.

Je voudrais parfois écrire à propos de scènes que je ne vis pas, mais à quoi bon peindre l'ordinaire ? Je ne sais pas qui je suis, si je peux être tout court.

Je ne sais pas ce que je fabrique. Je m'évite, c'est la fuite à tous les niveaux. Je n'ai pas été capable d'aller dire au revoir à tout le monde ; lui qui m'ignore, ou qui feint ne pas le faire.

Si je parviens à obtenir ce que je souhaite, que restera-t-il ?

J'ai essayé une application de rencontres, je n'ai pas obtenu d'attention. Pourtant j'obtiens de temps en temps des compliments lorsque je parle avec des gens. Alors, est-ce la faute aux photos ou à l'inadéquation de mon offre face à la demande du marché ? Ou bien les deux ?

Très franchement, sur des centaines de profils passés en revue, un seul a su vraiment attirer mon attention. Ce n'est pas un espace où se rendent les personnes de mon style, je me demande où elles peuvent bien se rendre. Si j'étais elles, j'irais là où le monde se fait rare, ou bien je me ferais discret là où le monde est immanquable.

Ce sont, sur ces applications, et je me permets de faire une généralité, des filles qui sortent, qui se font prendre en photo pour la plupart, en des lieux touristiques, en soirée, dans des endroits isolés au milieu de la nature, comme si cela avait une signification positive.

Ce que je trouve intéressant, c'est quand la personne écrit quelques phrases en description, qu'elle n'utilise pas d'émoji, et qu'elle semble se demander ce qu'elle fait ici, comme si elle se trouvait dans un un salon accueillant en plein désert.

Ce que je renvoie, pour ma part, c'est l'image de quelqu'un qui ne sort pas, et qui n'a pas de personnes autour de lui. C'est perdu d'avance, mais je sais que je peux plaire, alors le problème n'est pas physique, et c'est justement là où ça coince. Pléthore de filles sont charmantes, voire désirables, mais quid de leur esprit ? N'est-ce donc question que d'apparat ? Je fais mine de m'interroger sur ce sujet, mais personne n'est dupe.

En fait, il me faudrait trouver une hispanique, ou bien une sri-lankaise, ou encore une asiatique. En tous les cas, une étrangère s'intéressant au français serait probablement l'idéal ; mais les scénarios écrits ne se vivent pas vraiment. Et quel en serait la satisfaction ?

Décidément, les mots me font rester tard en ce lieu égaré de tout. Cet endroit ressemble bien plus à un chez-moi que la pièce où je passe le plus clair de mon temps au quotidien. C'est peut-être pour cela que je n'y rentre que quelques fois par an : le tour des lieux m'apparaît comme une promenade en cellule

Pourquoi est-ce si dur ?

Derrière cette question à double interprétation se cache une énigme qui me semble aussi insoluble qu'évidente à résoudre : pourquoi les efforts que je "dois" fournir me paraissent si difficiles à réaliser ? Il ne s'agit pourtant pas de grand chose, mais je pense que je m'impatiente. Je suis techniquement au chômage, j'ai du temps, je n'ai presque que cela. J'essaye d'identifier qui je suis, même si en l'état, il est impossible de réussir une telle tâche dans son entièreté.

Back Together Again - Roberta Flack, Donny Hathaway.

Je vais essayer, pour une fois, d'être précis. Dans l'immédiat, je me dis que je souhaite savoir ce que je veux, et donc se pose la question de mon identité, nécessairement. Pour savoir qui je suis, c'est assez clair : je dois à la fois penser et agir. Pour penser, j'ai de très nombreuses ressources à ma disposition, mais j'ai l'impression de manquer de temps car la tâche est colossale, et forcément, ma motivation est rapidement entachée, faute de rigueur et de discipline (sans vouloir faire du fixisme). Il faut que je modifie mes habitudes cérébrales, être capable de m'intéresser à ce que j'ai jusqu'ici toujours rejeté : le monde.

Je veux dire, je suis capable d'explorer des articles numériques, ou d'utiliser Notebooklm (outil que je trouve d'une utilité extraordinaire afin de condenser l'essentiel), et de comprendre les grandes lignes d'une philosophie. Mais il y a tellement à découvrir que je n'arrive pas à faire autre chose qu'entrelacer. Par exemple, je passe de l'entendement de Kant aux différents types de raisonnements humains, en passant par le concept d'Agapè ou la philosophie de Rawls.

En vérité, je suis en train de m'émanciper de mon égoïsme puéril (ou immature), peut-être pour mieux y revenir par la suite, car il s'agit d'un giron qui procure une tranquillité d'esprit sans équivalent. Peut-être serait-il plus judicieux de dire que j'explore des eaux jusque là protégées par un bandeau opaque. Je vois des injustices tous les jours, "je" suis moi-même victime d'une profonde et irréparable injustice, et que puis-je y faire ? Peu, et ce n'est pas mon rôle directement d'y remédier, personne en son soi ne peut et n'a à porter un tel poids.

Je veux être capable, par des mots, dans un premier temps, de me définir. Je pourrais chercher quelles questions me poser, mais ce serait ignorer les travaux de tant d'autres. Je ne sais même pas à qu(o)i m'intéresser : la philosophie de Kant est intéressante, il a placé un mot sur ce que je pense être la vérité absolue, d'une certaine manière : le noumène ; l'inaccessible serait-il la source de tous nos soucis ? Une certaine partie d'entre eux, pour sûr. Sa révolution copernicienne est intéressante, comment expliquer mieux l'existence de Dieu ? Bien qu'il ne s'agisse pas d'une preuve directement, étant donné leur absence.

La question d'un être divin me désintéresse depuis toujours. Je veux dire, comment avoir foi tandis que notre environnement nous fournit des réponses on ne peut plus tangibles ? Enfin, je m'égare.

Sa question de la loi morale et de l'impératif catégorique m'inspire également, mais comment être convaincu de quelque chose que l'on ne peut en tout point respecter (si l'on est décent) ? Encore une fois de la frustration.

Enfin, je capte des informations ci et là, mais cela suffit-il ? Je vais poser la question à mon nouvel ami (cela prend un peu de temps) : "Il est crucial de comprendre que la pensée de Kant est un système complexe et cohérent où chaque élément s'articule aux autres. Se concentrer uniquement sur les conclusions, c'est négliger la richesse de ses analyses et le cheminement de sa pensée. Pour réellement comprendre Kant, il est nécessaire d'étudier ses œuvres en profondeur, en prêtant attention à la méthode critique qu'il met en œuvre et à la manière dont il répond aux questions philosophiques fondamentales de son temps."

Et voilà l'un de mes problèmes, il me faut des heures pour comprendre, capter les grandes lignes d'un certain nombre de choses, mais devoir aller en profondeur m'ennuie, et pourtant c'est sûrement ce dont j'ai besoin pour obtenir mon premier fruit : la pensée. Il faut que je m'organise, que je sache où creuser après avoir analysé le terrain, j'en ai conscience, mais dès que j'essaie, je me perds dans un dédale qui met à rude épreuve ma ténacité, puis je deviens grognon.

Et je ne parle pas des nombreuses recherches que j'ai effectuées à propos de mon boulot, mais rien n'est concluant, je pense qu'il faut que je lève le pied, au risque de perdre mes cheveux.

Pour ce qui est de l'agir, il n'y a rien de bien nouveau : il me faut rencontrer quelqu'un, cela devient de plus en plus pressant. Mais je suis persuadé que cela ne peut m'apporter ce que je désire réellement sur le long terme, je le sais pertinemment, alors pourquoi est-ce si dur ? Pourquoi est-ce si difficile de balayer l'hypothétique ? Je sais que cela ne risque pas d'arriver, et pourtant c'est une envie qui ne me quitte presque jamais : être en couple. Cela me parait d'un ridicule.

Je regarde Mad Men depuis quelques mois, le personnage de Draper me fascine d'une certaine manière. Enfin, cette série me fascine. Elle soulève un nombre de questions important, c'est drôle car cela vient pendant que je mène mon propre combat, qui se passe pour l'instant sur une plaine déserte, ou dans un endroit exigu et dépourvu de luminosité. Il y a encore un an et demi, je n'aurais pas été capable d'apprécier la série.

Au-delà des questions sociétales, la question du bonheur me semble omniprésente. Pour prendre l'exemple de Don (mais l'on pourrait s'amuser à s'arrêter sur presque tous les personnages), il a tout (eu) et peut tout avoir : femme(s), enfants, célébrité, satisfaction de ses vices, fierté professionnelle, possession de biens, etc. Pourtant, il répète inlassablement les mêmes erreurs, il pousse toujours le bouchon trop loin avec les autres, sauf ceux qu'il aime vraiment (mais qui ne sont jamais assez proches de lui pour qu'ils finissent par fuir) ; il n'est pas heureux.

Tarkovski disait que l'homme n'a pas été créé pour le bonheur, je pense qu'il n'était pas si loin du vrai et que l'humain n'est pas fait pour connaître le bonheur dès lors qu'il est capable de penser au mal et qu'il n'est plus capable de s'éloigner de ce feu aussi ardent qu'hypnotisant. Bien sûr, un rien peut éloigner l'humain du chemin du bonheur, ne serait-ce qu'un trouble obsessionnel du comportement, ou à fortiori un handicap physique ou mental par exemple. Malheureusement, mon raisonnement est discriminant, mais c'est parce qu'il vient englober un tout.

Il s'agit nécessairement d'un problème insoluble car l'ombre prolonge de fait l'objet illuminé. Kant disait, lui, dans les grandes lignes, que l'on n'atteignait jamais le bonheur, mais que l'on s'en rendait digne grâce à la moralité, afin d'être jugé en conséquence dans l'au-delà. Mais il s'agit-là d'un sujet que je ne maîtrise pas encore, car je ne comprends pas comment il peut avoir redéfini la métaphysique par le biais de son criticisme et pourtant croire en l'existence d'une divinité.

Je n'ai pas la foi de me relire, pour ne rien changer. J'ai l'impression de n'avoir abordé qu'un tiers de ce que je souhaitais voir.

Je pourrais rêver de doux cheveux d’une chaleur attisée, éclairés
De tendres caresses effleurées, de perçants regards illuminés
D’une pleine beauté inondée, qui se relâche en des vagues ficelées
Pour m’adonner, au creux de son être, à l’amour éthéré, inconsommé

Mais ce rêve engourdi me repousserait de ses doigts filiformes
Et sans grande force résisterait à mon espoir effiloché, décharné
Et ainsi s’écroulerait sur un lit de ruines, où se tassent de mornes
Eclats inanimés, tranchants, par centaines, milliers, ma blanche déité

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Il fait clair dans l’esprit que je vise, l’exact inverse de celui dont je suis le malheureux propriétaire actuellement. L’absence de sens ne peut être ma voie, il faut que je décroche quelques fruits sur les arbres croisés en chemin, impérativement. C’est pourquoi je tends à tendre les bras à la philosophie, à l’amour du savoir. Je ne sais pas bien à quoi cela peut servir, finalement. Je vois cela comme une élévation qui ne peut que retomber sur elle-même. Comme le mouvement généré par la queue d’une baleine qui viendrait frapper l’eau, pour que la force engendrée par cette impulsion finisse par disparaître, dans l’indifférence la plus absolue, faute de témoin. L’eau sera toujours là, la baleine non, à force de temps.

L’envie, ou ce vers quoi l’on se dirige, ce à quoi l’on tend pour ne pas me répéter, si cette chose n’est pas dirigée par une quelconque force, à quoi bon vivre ? Il est bien beau de profiter du superficiel, d’éphémères satisfactions, mais si l’on ne connaît pas la force de sa raison, cette superficialité n’est-elle pas creuse, gâchée ?

L’opinion et la connaissance. Je me pose des questions qui, je pense, ne me seraient jamais venues si ma famille avait su préserver son patrimoine. Je ne rejette pas la faute sur quiconque, mais je sais que le sort qu’elle a connu aurait pu être drastiquement différent. Une simple et basique isosthénie aurait pu nous sauver. Je ne pourrai pas revenir chez nous, jamais. Tout s’est effondré, notre ciel est tombé, celui que j’observe est factice et je supporte cahin-caha ce poids dont tout le monde ignore l’existence.

Le tragique est seul, il s’abrite sous des poutres calcinées, incapable de trouver le sommeil. Quand je gratte le sol, quand je toque à la porte, quand j’écale l'œuf, je ne tombe que sur des couches supplémentaires de matière ; que trouver ? À quoi dois-je ou devrais-je m’attendre ?

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Mille merveilles se sèment
De tes doigts langoureux,
Mille merveilles ne s’aiment
Qu’en tes yeux amoureux

Deuxième entretien prévu pour vendredi. Le premier s'est déroulé il y a quelques jours. Pour être franc, je suis quasi-sûr de l'avoir raté, pourtant ils ont décidé de continuer le processus, cela est le signe de deux choses pour sûr : ils ont rapidement besoin de recruter et mon expérience parle mieux que moi. En fait, le principal problème était que je n'arrivais pas à retrouver le nom de documents que j'avais pu produire. J'ai perdu tout un jargon. C'était affreux sur le moment car je voyais mes chances s’aménuiser au fur et à mesure que les mots sortaient de ma cavité buccale. À un moment, j'ai placé (plus ou moins) : "Je pense que sur mon expérience précédente, j'ai expérimenté, sur une échelle de 1 à 10, le métier vers les 6 ou 7". J'en ai encore des sueurs froides :rire:. Sacré bon sang.

Enfin, les étoiles s'alignent car il se trouve que la boîte qui recrute est directement rattachée à celle qui m'a "accueilli" ces deux dernières années. Il s'agit de la tête du réseau, et donc cela pourrait s'avérer être particulièrement bénéfique pour mon CV. Je garde la tête froide ; tout pourrait n'être qu'un mirage, une image vers laquelle je me dirige sans être certain de sa tangibilité.

Pour autant, j'ai besoin d'y croire, mais pas vainement. Ainsi, il faut que je réagisse en attendant vendredi. Si je sais de quoi je parle, eh bien sur quel point pourrais-je commettre une erreur ? La confiance est une des clés qui m'a permis de réussir à monter quelques marches, alors il faut que je la garde près de moi, dans mon trousseau qui semble si léger. L'une des autres clés, et je la pense être celle qui m'a permis de porter mes jambes jusque là, n'est autre que la peur. Tout perdre une fois, c'est tragique, destructeur, et sur bien des aspects, mais perdre une seconde fois ce que l'on a difficilement réussi à glaner en ayant en tête tout ce qui nous manque, cela pourrait être fatal à ma raison.

Je me permets de me projeter : si je réussis, quel impact direct cela aura ? Une sécurité financière certaine pour les deux prochaines années (et a fortiori un nombre conséquent supplémentaire) et une tranquillité d'esprit que je n'ai plus connue depuis belle lurette. Car il y a bien une différence entre anesthésier ses inquiétudes au quotidien et se débarrasser d'une bonne partie d'entre elles (même temporairement, bien que je vise la fin de ma vie).

Enfin, si je négocie le salaire que je vise à quelques précisions près, je pourrais mettre de côté entre 40 et 50 000 euros. Je prévois de placer la moitié au minimum, voire le tiers, le reste servira de sécurité. Et si je vise plus loin, j'ai du mal à imaginer un autre schéma que celui croqué à l'instant, c'est bien le problème. Pourquoi économiser ? C'est toujours la même réponse : pour ma mère en priorité, et moi ensuite. De fait, cet argent doit être bénéfique sur le court terme, mais il faut bien faire en sorte de le faire fructifier, non ? Ce dilemme me taraude, donc je ferais en sorte de faire les deux, dans une certaine proportion. Heureusement, j'ai un peu de côté à l'heure actuelle. Si je trouve un travail, cela me servira à acheter quelques cadeaux. Une nouvelle télévision, un vrai canapé, un vrai lit, un vrai frigo, puis des voyages de temps en temps.

Inspire, me dis-je, le coup n'a pas encore retenti. Et ne pense même pas à faire de faux-départ, alors que tu es dans la même position depuis tant d'années ; inspire calmement. Ce silence est pesant, mais la course physique sera à la hauteur des souffrances de la raison, alors ne souris ni ne pleure d'avance. Rien n'est gagné, et je n'ai même pas de public. Le stade n'est que celui de ma vie, grand, entretenu ça et là, vide, conscient de sa finitude. Les gradins savent que ceux partis ne reviendront pas : "à quoi bon encourager celui qui nous ignore ?". Les lignes blanches, sages, m'indiquent ce vers quoi je tends. Le ciel n'est plus là, il n'y a que ce que je perçois droit devant. À l'arrivée, nulle médaille ne me sera remise, le prix aura déjà été payé. Le tir raisonnant ne sera qu'un relâchement, un battement de cœur, une impulsion contrainte, mais j'ai taché de me tenir prêt pour ne pas me laisser surprendre. Encore un effort, et tout cela pourra peut-être avoir un sens. Expire.

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LaBonneMixture
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19 juin 2019 à 19:52:45
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