[Prépa] Topic des futurs hypokhâgneux

Le 23 juillet 2018 à 22:58:10 Raphalyo a écrit :

Le 23 juillet 2018 à 20:45:05 ENS2020 a écrit :
D'ailleurs, Raphalyo, on sera camarade l'année prochaine

Super ! Ça a fini par passer hier soir ?
Bonne chance avec la liste de lecture

Exactement! Merci bonne chance pour toi aussi

Putain, mes souvenirs de prépa

J'étais à La Bruyère, à Versailles. J'ai détesté. Littéralement.

Le 25 juillet 2018 à 00:33:45 Hypo_Prof a écrit :
Putain, mes souvenirs de prépa

J'étais à La Bruyère, à Versailles. J'ai détesté. Littéralement.

Pourquoi donc ?

Ils sont rares ceux qui n'ont pas aimé (sur ce topic), explique khey !

Pour répondre au khey de la page précédente: je suis boursier et je fais partie de ma classe moyenne malgré tout, mais mes parents m'ont toujours encouragé à lire dès mon plus jeune âge, et comme ma mère est instit ça aide d'ailleurs il me semble que beaucoup d'étudiants en CPGE ont un parent qui travaille à l'Education Nationale.

Bon courage à tous! Mon année d'hypokhâgne n'est pas un excellent souvenir.

Bon faut dire que j'étais (et suis toujours) un gros branleur, je n'avais même pas lu les bouquins de la liste de lecture estivale

Par contre je reconnais que la prépa littéraire est très enrichissante au niveau intellectuel, j'ai eu des discussions passionnantes avec des individus cultivés que je n'aurai probablement rencontré nulle part ailleurs.

En y repensant je regrette un peu de ne pas m'être davantage investi pendant mon année d'hypokhâgne, je n'avais pas le bon état d'esprit

Rogue00000 Rogue00000
23 juillet 2018 à 13:16:59
Alerte
Salut à tous ! J'ai rarement l'occasion de discuter avec des étudiants de grandes écoles. Après lecture de quelques messages sur ce topic, je m'interroge sur les milieux sociaux d'où vous êtes originaire No haine bien sûr, c'est vraiment une simple question que je me pose. Je suis curieux si certains d'entre vous sont originaires de milieux "prolétaires" où si vous venez d'une classe sociale plus élevé que vous a poussé et en quelques sortes conditionnés à rejoindre des écoles d'élite comme Hypo.

Personnellement je suis petit-fils d´agriculteur, mon père ne gagne pas bien plus que le smic et ma mère un peu moins. Il est vrai qu’aux portes ouvertes de prépa je me sentais dans un monde qui n’est pas le mien, mais j’ai l’habitude de me fondre dans des milieux étrangers au mien, donc ça va le faire. D’autant plus qu’il faut payer le logement, etc... C’est assez compliqué.
Mais du coup non j’ai pas été poussé vers ce milieu au contraire, j’ai cherché tout seul, mes parents ne connaissent pas grand chose du milieu scolaire français étant originaires du Maroc, ils ne savent pas ce qu’est une prépa, ils pensent qu’a la fin on réussit tous le concours

Le 25 juillet 2018 à 00:33:45 Hypo_Prof a écrit :
Putain, mes souvenirs de prépa

J'étais à La Bruyère, à Versailles. J'ai détesté. Littéralement.

J'y étais aussi, entre 2009 et 2012 !

Le 27 juillet 2018 à 19:53:11 Valiber a écrit :

Le 25 juillet 2018 à 00:33:45 Hypo_Prof a écrit :
Putain, mes souvenirs de prépa

J'étais à La Bruyère, à Versailles. J'ai détesté. Littéralement.

J'y étais aussi, entre 2009 et 2012 !

Et toi ton avis ?

Déjà donné quelques pages plus en amont.

Trois années riches sur le plan intellectuel, avec énormément de connaissances à retirer, qui fournissent le meilleur apprentissage pour les épreuves de concours, et qui permettent d'acquérir une forte discipline de travail.

En revanche, ce sont des études archaïques, fermées sur elles-mêmes, dans lesquelles les étudiants sont peu autonomes, n'apprennent pas à mener des recherches, et qui développent très peu l'esprit critique.

C'est un lycée puissance dix. On y est bien quelques années, mais ensuite on a envie de devenir adulte.

Edit : la richesse intellectuelle et la faiblesse de l'esprit critique peuvent sembler contradictoires. Par richesse intellectuelle, j'entends le fait que tu apprendras énormément de choses dans plusieurs disciplines. Le manque d'esprit critique me semble découler du fait que tu reçois la connaissance que tes professeurs seront allés chercher durant l'été. Elle est d'une très grande qualité parce que ce sont souvent d'excellents enseignants, mais la relation à la connaissance reste tout de même très unilatérale (on dicte, tu notes, tu apprends et tu reconstruis autour d'un sujet de dissertation).

Le 27 juillet 2018 à 21:41:24 Valiber a écrit :
Déjà donné quelques pages plus en amont.

Trois années riches sur le plan intellectuel, avec énormément de connaissances à retirer, qui fournissent le meilleur apprentissage pour les épreuves de concours, et qui permettent d'acquérir une forte discipline de travail.

En revanche, ce sont des études archaïques, fermées sur elles-mêmes, dans lesquelles les étudiants sont peu autonomes, n'apprennent pas à mener des recherches, et qui développent très peu l'esprit critique.

C'est un lycée puissance dix. On y est bien quelques années, mais ensuite on a envie de devenir adulte.

Edit : la richesse intellectuelle et la faiblesse de l'esprit critique peuvent sembler contradictoires. Par richesse intellectuelle, j'entends le fait que tu apprendras énormément de choses dans plusieurs disciplines. Le manque d'esprit critique me semble découler du fait que tu reçois la connaissance que tes professeurs seront allés chercher durant l'été. Elle est d'une très grande qualité parce que ce sont souvent d'excellents enseignants, mais la relation à la connaissance reste tout de même très unilatérale (on dicte, tu notes, tu apprends et tu reconstruis autour d'un sujet de dissertation).

Désolé khey j'avais pas vu. Merci pour ton témoignage
J'ai peur de me lasser, j'étais pas bien à la fin de ma terminale car je m'ennuyais et j'avais envie de passer à autre chose... Reprendre deux voire trois ans de lycée m'effraie quand même

Le 27 juillet 2018 à 22:43:57 armorslayer a écrit :
En prépa lettres entre 2008 et 2011, aujourd’hui prof (agrégé €€€€), ancien quditeur dans une ENS, je réponds à vos questions

C'était quelle prépa ? T'es rentré à l'ENS sur dossier ?

Normalement, tu ne t'ennuieras pas pour peu que tu apprécies les matières étudiées (même si certaines te plairont moins que d'autres). En plus, l'emploi du temps et le travail à fournir empêchent clairement de ressentir l'ennui. L'aspect lycée se ressent surtout dans le mode d'enseignement, l'organisation des études, l'environnement de travail.

Il y a des avantages à ça, tu ne te sens jamais seul, les professeurs sont présents pour leurs étudiants, tu seras un peu dans un cocon.

Le 28 juillet 2018 à 10:17:15 Valiber a écrit :
Normalement, tu ne t'ennuieras pas pour peu que tu apprécies les matières étudiées (même si certaines te plairont moins que d'autres). En plus, l'emploi du temps et le travail à fournir empêchent clairement de ressentir l'ennui. L'aspect lycée se ressent surtout dans le mode d'enseignement, l'organisation des études, l'environnement de travail.

Il y a des avantages à ça, tu ne te sens jamais seul, les professeurs sont présents pour leurs étudiants, tu seras un peu dans un cocon.

C'est rassurant quand même j'ai hâte de perdre tout mon temps libre

Le 28 juillet 2018 à 09:41:40 Raphalyo a écrit :

Le 27 juillet 2018 à 22:43:57 armorslayer a écrit :
En prépa lettres entre 2008 et 2011, aujourd’hui prof (agrégé €€€€), ancien quditeur dans une ENS, je réponds à vos questions

C'était quelle prépa ? T'es rentré à l'ENS sur dossier ?

Une prépa littéraire dans le septième arrondissement de Paris, qui avait un à trois admis par an à l’époque. Je suis rentré à l’ENS sur dossier après mp pour plus de détails

Valiber --> Est-ce qu'il n'y a pas une forme de recrachage aussi à la fac franchement ?

Pour ce qui est de la question des classes sociales, ce que personne n'a relevé, c'est que les individus des classes "populaires" n'ont en général pas la culture et le comportement ( écrit ou parlé ) qu'il faut pour avoir de bonnes notes en prépa. Un exemple d'une pote en hypo dont les parents étaient institutrice en maternelle et routier ( pas le bac ) : elle avait cité en dissert un auteur un peu random dont sa prof de français avait parlé lorsqu'elle était en lycée de ZEP, le prof l'avait baché "on ne cite pas cet auteur à côté de Proust !!!" . Pour un élève de classe moyenne instruite, ça paraissait évident qu'il ne fallait pas citer cet auteur... mais pas pour ma pote.
Qui plus est, elle n'avait personne pour la pousser à la maison, ou presque. Certes, ses parents voulaient qu'elles réussissent ses études etc, mais ils n'avaient pas fait de prépa, ils n'y connaissaient rien et ils ne pouvaient pas l'aider. Résultat : elle a pas fait de khagne.
Je ne dis pas que c'est le cas pour tous les individus dont les parents sont un peu pauvres ( d'ailleurs, ça dépend surtout du niveau d'instruction ), mais c'est ce que j'ai remarqué.
Et aux oraux de l'ENS Ulm, il y avait au contraire beaucoup de noms à particule et beaucoup d'aisance à l'oral ( vocabulaire, manière de parler, d'argumenter ) que des personnes comme ma pote peuvent difficilement acquérir, tant cela s'acquiert tôt.