Votre PHILOSOPHE préféré et POURQUOI ?
Publius pour apporter des citations à mes messages précédents, tiré du discours sur les inégalités. :
Je ne vois dans tout animal qu'une machine ingé-nieuse, à qui la nature a donné des sens pour se remonter elle-même, et pour se garantir jusqu'à un certain point de tout ce qui tend à la détruire ou à la déran-ger. J'aperçois précisément les mêmes choses dans la machine humaine; avec cette différence que la nature seule fait tout dans les opérations de la bête, au lieu que l'homme concoure aux siennes en qualité d'agent libre.
L'une choisit ou rejette par instinct, et l'autre par un acte de liberté : ce qui fait que la bête ne peut s'écarter de la règle qui lui est prescrite, même quand il lui serait avantageux de le faire, et que l'homme s'en écarte souvent à son préjudice. C'est ainsi qu'un pigeon mourrait de faim près d'un bassin rempli des meilleures viandes, et un chat sur des tas de fruits ou de grains, quoique l'un et l'autre pût très bien se nourrir de l'aliment qu'il dédaigne, s'il s'était avisé d'en essayer. C'est ainsi que les hommes dissolus se livrent à des excès qui leur causent la fièvre et la mort parce que l'esprit déprave les sens, et que la volonté parle encore quand la nature se tait. [...]
Mais quand les difficultés qui environnent toutes ces questions laisseraient quelque lieu de disputer sur cette différence de l'homme et de l'animal, il y a une autre qualité très spécifique qui les distingue, et sur laquelle il ne peut y avoir de contestation : c'est la faculté de se perfec-tionner, faculté qui, à l'aide des circonstances, développe successivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l'espèce que dans l'individu ; au lieu qu'un animal est au bout de quelques mois ce qu'il sera toute sa vie, et son espèce au bout de mille ans ce qu'elle était la première année de ces mille ans. Pourquoi l'homme seul est-il sujet à devenir imbécile ? N'est-ce point qu'il retourne ainsi dans son état primitif et que, tandis que la bête, qui n'a rien acquis et qui n'a rien non plus à perdre, reste toujours avec son instinct, l'homme reperdant par la vieillesse ou d'autres accidents tout ce que sa perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe ainsi plus bas que la bête même ?
(ps : j'ai c/c depuis une photo, y a peut être des coquilles )
Le 28 juin 2024 à 13:36:15 :
Le 28 juin 2024 à 13:33:17 :
Le 28 juin 2024 à 13:31:31 :
Le 28 juin 2024 à 13:16:02 :
Le 28 juin 2024 à 13:05:38 :
> Le 28 juin 2024 à 12:41:59 :
>> Le 28 juin 2024 à 12:38:16 :
> >J'ai beaucoup apprécié "Les rêveries du promeneur solitaire"
> >
> > Par contre j'appréhende un peu la lecture de La Nouvelle Héloïse, je ne sais pas si tu l'as lu l'op
> >
> > C'est uniquement une histoire d'amour?
>
> Nop, pas lu
>
> Pour le moment je lis quasiment exclusivement de l'histoire de la philosophie et des analyses
> J'évite de me lancer dans les textes brut dont je risque de louper le sens dans sa majorité si je n'ai pas la biographie, le contexte temporel et les concepts et antériorités de l'auteur en tête
>
> Exception faite des essais qui se suffisent à eux mêmes et qui se lisent de manière accessibles (donc surtout les modernes à partir de scho. Bonne chance pour se lancer dans un Hegel, Kant ou Aristote sans avoir les clés de lecture )
Tu peux dire les livres que tu lis?
Mon fil conducteur actuel c'est Histoire de la philosophie, d'Emile Brehier (livre de 1930)
Sinon, les derniers essais que j'ai lu c'est principalement du Schopenhauer (ruine de la littérature, art du bonheur...), un essai de Russell, note sur la suppression générale des partis politiques de Simone, et deux essais de W.Morris sur le socialisme
"Ruine de la littérature" ?
"Art du bonheur" ?Il n'y a pas le moindre extrait de Schopenhauer traduit en français que je n'aie lu, et je peux garantir que ces essais n'existent pas. Ce sont des compilations de passages, tout au plus.
C'est bien des compilations oui
Tu peux remplacer le terme essai par livre si tu veux, car c'est ce que demande le khey
Dans une librairie, tu les retrouveras dans la catégorie essai tout de mêmeAchète les Parerga et Paralipomena si tu veux des essais en tout genre assez accessibles, mais qui vont tout de même plus loin dans la profondeur de sa métaphysique.
merci khey
t'as d'autres références à conseiller ?
Le 28 juin 2024 à 13:34:06 :
Le 28 juin 2024 à 13:21:35 :
Rousseau pour ses prémices de l'existentialisme, simple mais redoutablement efficace
Je vois pas le rapport entre Rousseau et l'existentialisme.
Toute la brochette des généalogistes avec en tête Schopenhauer pour avoir ouvert le chemin pour Niezstche, Freud et Marx ainsi que son style d'écriture limpide et fluide
Toi, t'as plus lu Schopenhauer philosophe de l'absurde de Clément Rosset que Schopenhauer lui-même. Pour info, Rosset était plus nietzschéen que schopenhauerien, donc il y a un biais énorme. Et puis Marx ne doit en aucune façon être affilié à Schopenhauer, car il est parvenu à ses idées fondamentales bien avant que celui-ci ne soit connu (les Manuscrits de 1844 datent de la même année que la deuxième édition du Monde comme volonté et comme représentation, tandis que Schopenhauer ne connut le succès qu'en 1851, avec la publication des Parerga et Paralipomena). De toute façon Marx n'a probablement même pas lu Schopenhauer, même lorsqu'il est parvenu à la célébrité. D'ailleurs, rattacher Marx à la généalogie est d'autant plus absurde que Nietzsche lui-même n'a pas parlé de Marx, alors que rien ne l'en empêchait.
Je n'ai jamais lu Rosset, je devrais ?
Ça pourrait sans doute t'intéresser. À ma connaissance, c'est du livre que j'ai cité que vient la thèse selon laquelle Schopenhauer serait le premier "philosophie généalogique", qu'il faudrait tenir pour le père des fameux "maîtres du soupçon" (Marx, Nietzsche et Freud). Peut-être que tu as lu ça chez quelqu'un d'autre, qui a repris la thèse de Rosset.
Le 28 juin 2024 à 13:39:48 :
Le 28 juin 2024 à 13:34:06 :
Le 28 juin 2024 à 13:21:35 :
Rousseau pour ses prémices de l'existentialisme, simple mais redoutablement efficace
Je vois pas le rapport entre Rousseau et l'existentialisme.
Toute la brochette des généalogistes avec en tête Schopenhauer pour avoir ouvert le chemin pour Niezstche, Freud et Marx ainsi que son style d'écriture limpide et fluide
Toi, t'as plus lu Schopenhauer philosophe de l'absurde de Clément Rosset que Schopenhauer lui-même. Pour info, Rosset était plus nietzschéen que schopenhauerien, donc il y a un biais énorme. Et puis Marx ne doit en aucune façon être affilié à Schopenhauer, car il est parvenu à ses idées fondamentales bien avant que celui-ci ne soit connu (les Manuscrits de 1844 datent de la même année que la deuxième édition du Monde comme volonté et comme représentation, tandis que Schopenhauer ne connut le succès qu'en 1851, avec la publication des Parerga et Paralipomena). De toute façon Marx n'a probablement même pas lu Schopenhauer, même lorsqu'il est parvenu à la célébrité. D'ailleurs, rattacher Marx à la généalogie est d'autant plus absurde que Nietzsche lui-même n'a pas parlé de Marx, alors que rien ne l'en empêchait.
Je n'ai jamais lu Rosset, je devrais ?
Ça pourrait sans doute t'intéresser. À ma connaissance, c'est du livre que j'ai cité que vient la thèse selon laquelle Schopenhauer serait le premier "philosophie généalogique", qu'il faudrait tenir pour le père des fameux "maîtres du soupçon" (Marx, Nietzsche et Freud). Peut-être que tu as lu ça chez quelqu'un d'autre, qui a repris la thèse de Rosset.
Oui c'est exactement ça que j'avais en tête Donc tu réfutes cela ?
Le 28 juin 2024 à 13:31:47 :
Lis son premier texte Discours sur les arts et les sciences. C'est sa grande idée, et toute son œuvre n'est que le développement de cette idée qu'il eût en lisant le sujet d'un concours d'écriture en allant voir Diderot en prison.
J'ai l'impression qu'on a pas du tout la même compréhension de Rousseau, en fait on a l'air d'avoir compris l'exact opposé
C'est très curieux comme phénomène, et ça rappelle à l'humilité
Comme toujours avec Rousseau. Déjà de son vivant il était agacé d'être déformé.
Russell à d'ailleurs fait le même constat que moi : il est effaré que tout le monde mette de côté l'idéal champêtre de Rousseau alors que c'est la condition de sa philosophie. Rousseau n'a jamais été pour la démocratie en France, au grand jamais. Rousseau n'est pas en faveur de l'enseignement généralisé, et surtout, surtout, il est anti-Lumiere.
Pour Rousseau l'idéal est Sparte, pas Athènes pour reprendre ses propos. Pour lui Rome en rencontrant la Grèce et sa philosophie s'est perdue à ce moment là. Platon mettait le poète hors de la cité en attendant qu'il justifie son utilité. Rousseau jette aussi le philosophe.
Il faut lire les anciens, ce qu'en disent les modernes ne vaut pas grand-chose pour citer Schopenhauer. Rousseau est aujourd'hui déformé au possible pour être rendu compatible à notre monde. Il faut lire Rousseau, pas ce qu'en disent les gens.
Nous vivons dans un pays glorifiant les Lumières, les universitaires et l'urbanisation, soit les grands fléaux du monde pour Rousseau. Rien d'étonnant à ce qu'il soit déformé.
Le 28 juin 2024 à 13:37:59 :
Publius pour apporter des citations à mes messages précédents, tiré du discours sur les inégalités. :Je ne vois dans tout animal qu'une machine ingé-nieuse, à qui la nature a donné des sens pour se remonter elle-même, et pour se garantir jusqu'à un certain point de tout ce qui tend à la détruire ou à la déran-ger. J'aperçois précisément les mêmes choses dans la machine humaine; avec cette différence que la nature seule fait tout dans les opérations de la bête, au lieu que l'homme concoure aux siennes en qualité d'agent libre.
L'une choisit ou rejette par instinct, et l'autre par un acte de liberté : ce qui fait que la bête ne peut s'écarter de la règle qui lui est prescrite, même quand il lui serait avantageux de le faire, et que l'homme s'en écarte souvent à son préjudice. C'est ainsi qu'un pigeon mourrait de faim près d'un bassin rempli des meilleures viandes, et un chat sur des tas de fruits ou de grains, quoique l'un et l'autre pût très bien se nourrir de l'aliment qu'il dédaigne, s'il s'était avisé d'en essayer. C'est ainsi que les hommes dissolus se livrent à des excès qui leur causent la fièvre et la mort parce que l'esprit déprave les sens, et que la volonté parle encore quand la nature se tait. [...]
Mais quand les difficultés qui environnent toutes ces questions laisseraient quelque lieu de disputer sur cette différence de l'homme et de l'animal, il y a une autre qualité très spécifique qui les distingue, et sur laquelle il ne peut y avoir de contestation : c'est la faculté de se perfec-tionner, faculté qui, à l'aide des circonstances, développe successivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l'espèce que dans l'individu ; au lieu qu'un animal est au bout de quelques mois ce qu'il sera toute sa vie, et son espèce au bout de mille ans ce qu'elle était la première année de ces mille ans. Pourquoi l'homme seul est-il sujet à devenir imbécile ? N'est-ce point qu'il retourne ainsi dans son état primitif et que, tandis que la bête, qui n'a rien acquis et qui n'a rien non plus à perdre, reste toujours avec son instinct, l'homme reperdant par la vieillesse ou d'autres accidents tout ce que sa perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe ainsi plus bas que la bête même ?(ps : j'ai c/c depuis une photo, y a peut être des coquilles )
C'est ce que je disais. Il reconnaît une capacité d'existentialisme (d'ailleurs la comparaison à Pic était très pertinente, je n'y avais pas pensé) mais il exprime immédiatement que faire autre chose que ce qu'aurait fait faire l'essence mène à la perdition, donc incomparable avec Sartre qui se cherche un sens à sa vie effrayé par la réalité biologique.
Rousseau ne propose finalement qu'une réécriture du libre-arbitre chrétien.
Édit J'avais dit : Rousseau au contraire appelle à revenir à l'essence, et que l'existence peut dénaturer l'homme.
Le 28 juin 2024 à 13:32:40 :
Le 28 juin 2024 à 13:29:30 :
Le 28 juin 2024 à 13:28:41 :
Diderot écrase Rousseau en dépit deAuteur malheureusement pas assez lu, malgré l'attention progressive que l'on lui porte depuis le 19ème siècle.
Son œuvre étant très grande je vais me garder d'avoir un véritable avis définitif sur lui. Que conseilles-tu de lui à lire ?
Le 28 juin 2024 à 13:39:45 :
Le 28 juin 2024 à 13:36:15 :
Le 28 juin 2024 à 13:33:17 :
Le 28 juin 2024 à 13:31:31 :
Le 28 juin 2024 à 13:16:02 :
> Le 28 juin 2024 à 13:05:38 :
>> Le 28 juin 2024 à 12:41:59 :
> >> Le 28 juin 2024 à 12:38:16 :
> > >J'ai beaucoup apprécié "Les rêveries du promeneur solitaire"
> > >
> > > Par contre j'appréhende un peu la lecture de La Nouvelle Héloïse, je ne sais pas si tu l'as lu l'op
> > >
> > > C'est uniquement une histoire d'amour?
> >
> > Nop, pas lu
> >
> > Pour le moment je lis quasiment exclusivement de l'histoire de la philosophie et des analyses
> > J'évite de me lancer dans les textes brut dont je risque de louper le sens dans sa majorité si je n'ai pas la biographie, le contexte temporel et les concepts et antériorités de l'auteur en tête
> >
> > Exception faite des essais qui se suffisent à eux mêmes et qui se lisent de manière accessibles (donc surtout les modernes à partir de scho. Bonne chance pour se lancer dans un Hegel, Kant ou Aristote sans avoir les clés de lecture )
>
> Tu peux dire les livres que tu lis?
Mon fil conducteur actuel c'est Histoire de la philosophie, d'Emile Brehier (livre de 1930)
Sinon, les derniers essais que j'ai lu c'est principalement du Schopenhauer (ruine de la littérature, art du bonheur...), un essai de Russell, note sur la suppression générale des partis politiques de Simone, et deux essais de W.Morris sur le socialisme
"Ruine de la littérature" ?
"Art du bonheur" ?Il n'y a pas le moindre extrait de Schopenhauer traduit en français que je n'aie lu, et je peux garantir que ces essais n'existent pas. Ce sont des compilations de passages, tout au plus.
C'est bien des compilations oui
Tu peux remplacer le terme essai par livre si tu veux, car c'est ce que demande le khey
Dans une librairie, tu les retrouveras dans la catégorie essai tout de mêmeAchète les Parerga et Paralipomena si tu veux des essais en tout genre assez accessibles, mais qui vont tout de même plus loin dans la profondeur de sa métaphysique.
merci khey
t'as d'autres références à conseiller ?
Ben, sinon je te recommanderais bien de lire toute son œuvre, mais je pense pas que ce soit raisonnable de s'attarder aussi longtemps sur un auteur quand on n'est pas soi-même philosophe ou historien de la philosophie.
Je recommande aussi son Essai sur le libre arbitre (ou sur la liberté de la volonté humaine), qui est un chef d’œuvre assez accessible aussi, vu qu'il a été écrit pour un concours d'académie (exactement comme les deux discours de Rousseau), et qu'il ne présuppose donc pas de connaissance préalable de son système. Il a également écrit Le Fondement de la morale dans la même optique, mais il est moins intéressant. Si tu veux les deux écrits en un, il faut que tu achètes Les Deux problèmes fondamentaux de l'éthique chez Gallimard (pour le coup, cette compilation a bien été publiée par Schopenhauer lui-même).
D'ailleurs, petite précision pour les Parerga : l'édition Bouquins est une reproduction de la première édition française, où il y a des textes manquants (notamment les excellentissimes « Aphorismes sur la sagesse dans la vie », dont quelques extraits doivent figurer dans ton livre L'Art du bonheur) ; si tu veux pas te faire plumer en devant racheter les Aphorismes à part, il vaut mieux te tourner vers l'édition CODA des Parerga. Cependant, l'édition Bouquins a l'avantage de réunir les chapitre du livre par volumes, ce qui rend la lecture plus simple pour quelqu'un qui ne connaît pas déjà l’œuvre principale de Schopenhauer.
Le 28 juin 2024 à 13:47:02 :
Le 28 juin 2024 à 13:37:59 :
Publius pour apporter des citations à mes messages précédents, tiré du discours sur les inégalités. :Je ne vois dans tout animal qu'une machine ingé-nieuse, à qui la nature a donné des sens pour se remonter elle-même, et pour se garantir jusqu'à un certain point de tout ce qui tend à la détruire ou à la déran-ger. J'aperçois précisément les mêmes choses dans la machine humaine; avec cette différence que la nature seule fait tout dans les opérations de la bête, au lieu que l'homme concoure aux siennes en qualité d'agent libre.
L'une choisit ou rejette par instinct, et l'autre par un acte de liberté : ce qui fait que la bête ne peut s'écarter de la règle qui lui est prescrite, même quand il lui serait avantageux de le faire, et que l'homme s'en écarte souvent à son préjudice. C'est ainsi qu'un pigeon mourrait de faim près d'un bassin rempli des meilleures viandes, et un chat sur des tas de fruits ou de grains, quoique l'un et l'autre pût très bien se nourrir de l'aliment qu'il dédaigne, s'il s'était avisé d'en essayer. C'est ainsi que les hommes dissolus se livrent à des excès qui leur causent la fièvre et la mort parce que l'esprit déprave les sens, et que la volonté parle encore quand la nature se tait. [...]
Mais quand les difficultés qui environnent toutes ces questions laisseraient quelque lieu de disputer sur cette différence de l'homme et de l'animal, il y a une autre qualité très spécifique qui les distingue, et sur laquelle il ne peut y avoir de contestation : c'est la faculté de se perfec-tionner, faculté qui, à l'aide des circonstances, développe successivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l'espèce que dans l'individu ; au lieu qu'un animal est au bout de quelques mois ce qu'il sera toute sa vie, et son espèce au bout de mille ans ce qu'elle était la première année de ces mille ans. Pourquoi l'homme seul est-il sujet à devenir imbécile ? N'est-ce point qu'il retourne ainsi dans son état primitif et que, tandis que la bête, qui n'a rien acquis et qui n'a rien non plus à perdre, reste toujours avec son instinct, l'homme reperdant par la vieillesse ou d'autres accidents tout ce que sa perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe ainsi plus bas que la bête même ?(ps : j'ai c/c depuis une photo, y a peut être des coquilles )
C'est ce que je disais. Il reconnaît une capacité d'existentialisme (d'ailleurs la comparaison à Pic était très pertinente, je n'y avais pas pensé) mais il exprime immédiatement que faire autre chose que ce qu'aurait fait faire l'essence mène à la perdition, donc incomparable avec Sartre qui se cherche un sens à sa vie effrayé par la réalité biologique.
Rousseau ne propose finalement qu'une réécriture du libre-arbitre chrétien.
Édit J'avais dit : Rousseau au contraire appelle à revenir à l'essence, et que l'existence peut dénaturer l'homme.
ah nous sommes finalement d'accord
Oui on est bien d'accord que Sartre et Rousseau ne prennent pas la même direction, mais le postulat initial est commun, et c'est cela que j'entendais par le fait que Rousseau est une antériorité de Sartre non négligeable
Que lis tu en ce moment ?
Le 28 juin 2024 à 13:48:13 :
Socrate parce que comme tous les kikoo philo c'est le seul que je connais un minimum et puis il a plié Protagoras en débat en prime time sur TF1 au débat de la présidence d'Athènes donc c'est le GOAT
Socrate n'a jamais existé et a été inventé par Platon
Cette phrase m'avait plié de rire à l'époque
Le 28 juin 2024 à 13:49:21 :
Le 28 juin 2024 à 13:32:40 :
Le 28 juin 2024 à 13:29:30 :
Le 28 juin 2024 à 13:28:41 :
Diderot écrase Rousseau en dépit deAuteur malheureusement pas assez lu, malgré l'attention progressive que l'on lui porte depuis le 19ème siècle.
Son œuvre étant très grande je vais me garder d'avoir un véritable avis définitif sur lui. Que conseilles-tu de lui à lire ?
Lis Le Rêve de D'Alembert, sans la MOINDRE once d'hésitation.
Le 28 juin 2024 à 13:49:34 :
Le 28 juin 2024 à 13:39:45 :
Le 28 juin 2024 à 13:36:15 :
Le 28 juin 2024 à 13:33:17 :
Le 28 juin 2024 à 13:31:31 :
> Le 28 juin 2024 à 13:16:02 :
>> Le 28 juin 2024 à 13:05:38 :
> >> Le 28 juin 2024 à 12:41:59 :
> > >> Le 28 juin 2024 à 12:38:16 :
> > > >J'ai beaucoup apprécié "Les rêveries du promeneur solitaire"
> > > >
> > > > Par contre j'appréhende un peu la lecture de La Nouvelle Héloïse, je ne sais pas si tu l'as lu l'op
> > > >
> > > > C'est uniquement une histoire d'amour?
> > >
> > > Nop, pas lu
> > >
> > > Pour le moment je lis quasiment exclusivement de l'histoire de la philosophie et des analyses
> > > J'évite de me lancer dans les textes brut dont je risque de louper le sens dans sa majorité si je n'ai pas la biographie, le contexte temporel et les concepts et antériorités de l'auteur en tête
> > >
> > > Exception faite des essais qui se suffisent à eux mêmes et qui se lisent de manière accessibles (donc surtout les modernes à partir de scho. Bonne chance pour se lancer dans un Hegel, Kant ou Aristote sans avoir les clés de lecture )
> >
> > Tu peux dire les livres que tu lis?
>
> Mon fil conducteur actuel c'est Histoire de la philosophie, d'Emile Brehier (livre de 1930)
>
> Sinon, les derniers essais que j'ai lu c'est principalement du Schopenhauer (ruine de la littérature, art du bonheur...), un essai de Russell, note sur la suppression générale des partis politiques de Simone, et deux essais de W.Morris sur le socialisme
"Ruine de la littérature" ?
"Art du bonheur" ?Il n'y a pas le moindre extrait de Schopenhauer traduit en français que je n'aie lu, et je peux garantir que ces essais n'existent pas. Ce sont des compilations de passages, tout au plus.
C'est bien des compilations oui
Tu peux remplacer le terme essai par livre si tu veux, car c'est ce que demande le khey
Dans une librairie, tu les retrouveras dans la catégorie essai tout de mêmeAchète les Parerga et Paralipomena si tu veux des essais en tout genre assez accessibles, mais qui vont tout de même plus loin dans la profondeur de sa métaphysique.
merci khey
t'as d'autres références à conseiller ?
Ben, sinon je te recommanderais bien de lire toute son œuvre, mais je pense pas que ce soit raisonnable de s'attarder aussi longtemps sur un auteur quand on n'est pas soi-même philosophe ou historien de la philosophie.
Je recommande cependant son Essai sur le libre arbitre (ou sur la liberté de la volonté humaine), qui est un chef d’œuvre assez accessible aussi, vu qu'il a été écrit pour un concours d'académie (exactement comme les deux discours de Rousseau), et qu'il ne présuppose donc pas de connaissance préalable de son système. Il a également écrit Le Fondement de la morale dans la même optique, mais il est moins intéressant. Si tu veux les deux écrits en un, il faut que tu achètes Les Deux problèmes fondamentaux de l'éthique chez Gallimard (pour le coup, cette compilation a bien été publiée par Schopenhauer lui-même).
D'ailleurs, petite précision pour les Parerga : l'édition Bouquins est une reproduction de la première édition française, où il y a des textes manquants (notamment les excellentissimes « Aphorismes sur la sagesse dans la vie », dont quelques extraits doivent figurer dans ton livre L'Art du bonheur) ; si tu veux pas te faire plumer en devant racheter les Aphorismes à part, il vaut mieux te tourner vers l'édition CODA des Parerga. Cependant, l'édition Bouquins a l'avantage de réunir les chapitre du livre par volumes, ce qui rend la lecture plus simple pour quelqu'un qui ne connaît pas déjà l’œuvre principale de Schopenhauer.
Merci
j'ai déjà les premiers livres que tu as cité dans ma bibliothèque, ils sont dans ma liste de lecture
J'ai commencé la philosophie comme loisir il y a quelques années, et j'en tire beaucoup de plaisir, mais j'ai très rapidement été confronté à mes limites. Et vu que ça m'intéresse pas de faire semblant de lire Aristote en passant à coté de la majorité du sens, j'ai décidé de me consacrer quasiment exclusivement il y a 6 mois à la lecture de livres d'histoire de la philo, pour avoir en tête les grands concepts, la chronologie, les références, et pour pouvoir retourner ensuite sur les textes bruts avec plus de sérénité
Le 28 juin 2024 à 13:49:52 :
Le 28 juin 2024 à 13:47:02 :
Le 28 juin 2024 à 13:37:59 :
Publius pour apporter des citations à mes messages précédents, tiré du discours sur les inégalités. :Je ne vois dans tout animal qu'une machine ingé-nieuse, à qui la nature a donné des sens pour se remonter elle-même, et pour se garantir jusqu'à un certain point de tout ce qui tend à la détruire ou à la déran-ger. J'aperçois précisément les mêmes choses dans la machine humaine; avec cette différence que la nature seule fait tout dans les opérations de la bête, au lieu que l'homme concoure aux siennes en qualité d'agent libre.
L'une choisit ou rejette par instinct, et l'autre par un acte de liberté : ce qui fait que la bête ne peut s'écarter de la règle qui lui est prescrite, même quand il lui serait avantageux de le faire, et que l'homme s'en écarte souvent à son préjudice. C'est ainsi qu'un pigeon mourrait de faim près d'un bassin rempli des meilleures viandes, et un chat sur des tas de fruits ou de grains, quoique l'un et l'autre pût très bien se nourrir de l'aliment qu'il dédaigne, s'il s'était avisé d'en essayer. C'est ainsi que les hommes dissolus se livrent à des excès qui leur causent la fièvre et la mort parce que l'esprit déprave les sens, et que la volonté parle encore quand la nature se tait. [...]
Mais quand les difficultés qui environnent toutes ces questions laisseraient quelque lieu de disputer sur cette différence de l'homme et de l'animal, il y a une autre qualité très spécifique qui les distingue, et sur laquelle il ne peut y avoir de contestation : c'est la faculté de se perfec-tionner, faculté qui, à l'aide des circonstances, développe successivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l'espèce que dans l'individu ; au lieu qu'un animal est au bout de quelques mois ce qu'il sera toute sa vie, et son espèce au bout de mille ans ce qu'elle était la première année de ces mille ans. Pourquoi l'homme seul est-il sujet à devenir imbécile ? N'est-ce point qu'il retourne ainsi dans son état primitif et que, tandis que la bête, qui n'a rien acquis et qui n'a rien non plus à perdre, reste toujours avec son instinct, l'homme reperdant par la vieillesse ou d'autres accidents tout ce que sa perfectibilité lui avait fait acquérir, retombe ainsi plus bas que la bête même ?(ps : j'ai c/c depuis une photo, y a peut être des coquilles )
C'est ce que je disais. Il reconnaît une capacité d'existentialisme (d'ailleurs la comparaison à Pic était très pertinente, je n'y avais pas pensé) mais il exprime immédiatement que faire autre chose que ce qu'aurait fait faire l'essence mène à la perdition, donc incomparable avec Sartre qui se cherche un sens à sa vie effrayé par la réalité biologique.
Rousseau ne propose finalement qu'une réécriture du libre-arbitre chrétien.
Édit J'avais dit : Rousseau au contraire appelle à revenir à l'essence, et que l'existence peut dénaturer l'homme.
ah nous sommes finalement d'accord
Oui on est bien d'accord que Sartre et Rousseau ne prennent pas la même direction, mais le postulat initial est commun, et c'est cela que j'entendais par le fait que Rousseau est une antériorité de Sartre non négligeable
Que lis tu en ce moment ?
Ah je t'avais mal compris alors
Des nouvelles de GG Márquez pour améliorer mon espagnol avant de me lancer dans le grand bain avec cent ans de solitude. Pas sûr que c'était ce que tu cherchais
Le 28 juin 2024 à 13:51:03 :
Le 28 juin 2024 à 13:49:21 :
Le 28 juin 2024 à 13:32:40 :
Le 28 juin 2024 à 13:29:30 :
Le 28 juin 2024 à 13:28:41 :
Diderot écrase Rousseau en dépit deAuteur malheureusement pas assez lu, malgré l'attention progressive que l'on lui porte depuis le 19ème siècle.
Son œuvre étant très grande je vais me garder d'avoir un véritable avis définitif sur lui. Que conseilles-tu de lui à lire ?
Lis Le Rêve de D'Alembert, sans la MOINDRE once d'hésitation.
Cash la semaine pro à la bibliothèque alors, et je ne rigole même pas
Le 28 juin 2024 à 13:54:08 :
Je suis un profane mais je dirais Spinoza pour le déterminisme
L'association traditionnelle du déterminisme à Spinoza est à mon avis une mauvaise chose. Spinoza est un philosophe dogmatique qui affirme plus que le déterminisme ; en effet, il ne dit pas seulement que tous les événements sont nécessaires en vertu d'une cause suffisante, mais que le tout lui-même est nécessaire, en tant qu'il s'agit de la nature absolue de Dieu (la substance infinie). Autrement dit, Spinoza est un nécessitariste absolu, dans la lignée des stoïciens. Il faudrait dire que c'est plutôt du fatalisme que du déterminisme.
Le 28 juin 2024 à 13:54:56 :
Le 28 juin 2024 à 13:49:34 :
Le 28 juin 2024 à 13:39:45 :
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Le 28 juin 2024 à 13:33:17 :
> Le 28 juin 2024 à 13:31:31 :
>> Le 28 juin 2024 à 13:16:02 :
> >> Le 28 juin 2024 à 13:05:38 :
> > >> Le 28 juin 2024 à 12:41:59 :
> > > >> Le 28 juin 2024 à 12:38:16 :
> > > > >J'ai beaucoup apprécié "Les rêveries du promeneur solitaire"
> > > > >
> > > > > Par contre j'appréhende un peu la lecture de La Nouvelle Héloïse, je ne sais pas si tu l'as lu l'op
> > > > >
> > > > > C'est uniquement une histoire d'amour?
> > > >
> > > > Nop, pas lu
> > > >
> > > > Pour le moment je lis quasiment exclusivement de l'histoire de la philosophie et des analyses
> > > > J'évite de me lancer dans les textes brut dont je risque de louper le sens dans sa majorité si je n'ai pas la biographie, le contexte temporel et les concepts et antériorités de l'auteur en tête
> > > >
> > > > Exception faite des essais qui se suffisent à eux mêmes et qui se lisent de manière accessibles (donc surtout les modernes à partir de scho. Bonne chance pour se lancer dans un Hegel, Kant ou Aristote sans avoir les clés de lecture )
> > >
> > > Tu peux dire les livres que tu lis?
> >
> > Mon fil conducteur actuel c'est Histoire de la philosophie, d'Emile Brehier (livre de 1930)
> >
> > Sinon, les derniers essais que j'ai lu c'est principalement du Schopenhauer (ruine de la littérature, art du bonheur...), un essai de Russell, note sur la suppression générale des partis politiques de Simone, et deux essais de W.Morris sur le socialisme
>
> "Ruine de la littérature" ?
> "Art du bonheur" ?
>
> Il n'y a pas le moindre extrait de Schopenhauer traduit en français que je n'aie lu, et je peux garantir que ces essais n'existent pas. Ce sont des compilations de passages, tout au plus.
C'est bien des compilations oui
Tu peux remplacer le terme essai par livre si tu veux, car c'est ce que demande le khey
Dans une librairie, tu les retrouveras dans la catégorie essai tout de mêmeAchète les Parerga et Paralipomena si tu veux des essais en tout genre assez accessibles, mais qui vont tout de même plus loin dans la profondeur de sa métaphysique.
merci khey
t'as d'autres références à conseiller ?
Ben, sinon je te recommanderais bien de lire toute son œuvre, mais je pense pas que ce soit raisonnable de s'attarder aussi longtemps sur un auteur quand on n'est pas soi-même philosophe ou historien de la philosophie.
Je recommande cependant son Essai sur le libre arbitre (ou sur la liberté de la volonté humaine), qui est un chef d’œuvre assez accessible aussi, vu qu'il a été écrit pour un concours d'académie (exactement comme les deux discours de Rousseau), et qu'il ne présuppose donc pas de connaissance préalable de son système. Il a également écrit Le Fondement de la morale dans la même optique, mais il est moins intéressant. Si tu veux les deux écrits en un, il faut que tu achètes Les Deux problèmes fondamentaux de l'éthique chez Gallimard (pour le coup, cette compilation a bien été publiée par Schopenhauer lui-même).
D'ailleurs, petite précision pour les Parerga : l'édition Bouquins est une reproduction de la première édition française, où il y a des textes manquants (notamment les excellentissimes « Aphorismes sur la sagesse dans la vie », dont quelques extraits doivent figurer dans ton livre L'Art du bonheur) ; si tu veux pas te faire plumer en devant racheter les Aphorismes à part, il vaut mieux te tourner vers l'édition CODA des Parerga. Cependant, l'édition Bouquins a l'avantage de réunir les chapitre du livre par volumes, ce qui rend la lecture plus simple pour quelqu'un qui ne connaît pas déjà l’œuvre principale de Schopenhauer.
Merci
j'ai déjà les premiers livres que tu as cité dans ma bibliothèque, ils sont dans ma liste de lecture
J'ai commencé la philosophie comme loisir il y a quelques années, et j'en tire beaucoup de plaisir, mais j'ai très rapidement été confronté à mes limites. Et vu que ça m'intéresse pas de faire semblant de lire Aristote en passant à coté de la majorité du sens, j'ai décidé de me consacrer quasiment exclusivement il y a 6 mois à la lecture de livres d'histoire de la philo, pour avoir en tête les grands concepts, la chronologie, les références, et pour pouvoir retourner ensuite sur les textes bruts avec plus de sérénité
La prudence et la réflexivité dont tu fais preuve dans ton initiation à la philosophie est admirable. Ne lâche jamais la philo, ça change vraiment une vie.
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- dontlookdown
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