[Risitas X] Eve & Célestin
[19:51:25] <1337_>
Le 02 novembre 2022 à 20:58:37 :
Je peux pas écrire en ce moment. Il reste 2 parties donc je vais aller au bout mais il faudra attendre quelques temps. Le 9 Novembre, cette fic sera terminée.[00:13:07] <fakieheel>
Le 9 novembre hein
À ton retour dans ta chambre, tu compris qu'Eve l'avait quitté. Le matelas était encore déformé de sa silhouette comme si elle était encore un peu là. Un des draps s'étendait jusqu'au sol où les vêtements froissés se mêlaient aux livres et aux pinceaux. On ne pouvait poser le pied sans taper quelques dégâts collatéraux de votre nuit passée. Seul, tu te sentis vide et un peu bête dans cette chambre immense. Cette chambre où tu t'étais tant perdu à penser à ta vie au lieu de la vivre, à maudir l'humanité toute entière, à rêver un peu aussi. Mais maintenant tu ne rêvais plus à rien. À la façon dont on peut, sans en être expert, prédire l'orage à partir de l'opacité des nuages recouvrant un ciel inquiétant, tu le sentais, quelque chose s'était brisée entre Eve et toi et ne pourrait jamais être réparée.
Jamais tu ne l'avais quitté en de mauvais termes, et tu ne te sentais pas la force de continuer à la bouder. Tu ne pouvais laisser le vif d'une engueulade à la merci du temps. Comme une plaie béante, elle ne peut cicatriser. Pire, elle s'infecte, se gangrène jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour guérir ce qui aurait été aisé de soigner si on s'y était pris bien assez tôt.
Tu ne pouvais imaginer qu'Eve pensait vraiment, dans son cœur, ce qu'elle avait dit. Comment pourrait-on se mettre à nu, communier, s'abandonner à quelqu'un et l'instant d'après, vouloir l'oublier. Pourtant elle n'avait pas hésité à balayer d'un revers de main ce qui vous avait enflammé toute la nuit. Peut-être valait-il simplement se rendre à l'évidence, même si ça faisait mal : tu t'étais trompé sur son compte. Elle t'aimait évidemment, mais pas assez pour mettre en péril le train train de son quotidien confortable et aliénant. Pourquoi y repenser, ça ne changeait rien de toute façon ; tu devrais être fort pour une fois et arrêter de regarder vers ce passé heureux et vaincu. Tu tentais de te persuader qu'avec du temps, la peine s'en irait comme le répétait à l'envie tous les mauvais chanteurs. Mais il faudrait pour cela, comme un impératif incompressible, qu'Eve ne soit plus rien. Ni une cousine, ni un souvenir. Ni même un sentiment. Il faudrait qu'elle soit extraite de toi comme on retire un appendice dont la protubérance met en danger le corps tout entier. Mais il n'y avait pas de chirurgien pour ça, comme pour toutes les choses qui comptent d'ailleurs. Ce serait trop beau.
Il était grand temps de faire ta valise. Tu détestais faire ta valise. Opter pour le strict nécessaire ou trop en prendre ? Jouant les pragmatiques, tu te penchas vers le contenant qui te paraissait plus grand. Ça ferait toujours ça de moins à ramener à la maison pour tes parents. L'attention que tu mettais à plier en singeant les gestes de ta mère quand elle s'occupait du linge tous les dimanches après-midi juste après ce jeu télé qu'elle ne ratait jamais te lassa si vite que tu n'eus envie que d'enfoncer ces fringues au fond de la valise. Mais par le même processus qui empêche de faire quelque chose, si le corps et l'esprit n'y est pas pleinement consacré, comme apprendre une leçon qui agace ou cuisiner alors qu'une furieuse envie, un besoin incontrôlable de regarder, à ce moment là évidemment, une série qui nous fait de l'œil depuis des jours, nous harcele, tu ne pourrais commencer à voir le bon côté de ce voyage si tu y mettais de la mauvaise volonté. Même dans la préparation de cette idiote valise. Alors tu la ferais avec le plus grand soin, tissu après tissu, pli après pli. C'est par là que ça commençait.
Un bel endroit, un nouveau pays, de nouvelles personnes, une fille merveilleuse à tes côtés, c'était pas si mal alors ce serait forcément bien. Tu avais réussi à transformer ces vacances en quelque chose de fou en t'ouvrant un peu au monde. Il en faudrait sûrement pas plus pour que ce soit pareil là bas. À force de te le répéter, ça allait forcément arriver.
Valise faite ! Elle feintait de craquer, tu aurais bien besoin de ton père pour la descendre mais tu verrais ça plus tard. Ça te faisait bizarre de voir l'étagère vide. Marbella semblait si près maintenant que l'heure du départ venait. Cette appréhension. C'était sûrement ce qu'on ressentait invariablement quand on s'apprêtait à faire un voyage à l'issue incertaine.
09h42. Capucine n'avait toujours pas appelé. Peut-être, qu'elle ne viendrait pas. Un regard avec un beau brun comme seul Hollywood savait en faire et elle serait déjà avec lui loin d'ici. Non, impossible. Rien que pour te rendre fou, elle t'aurait déjà envoyé une photo de lui à son bras si c'était vraiment le cas. Alors qu'est-ce qu'elle attendait pour indiquer quand ils passeraient.
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- Je vais pas lui envoyer un autre message ça fait forceur...
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Et voilà que revenaient les tremblements ; tu étais là entre 2 feux à guetter l'horloge sans arrêt alors que même les condamnés à mort connaissaient l'heure de leur exécution. Tu ne valais donc pas mieux qu'un criminel ?
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- Doit bien y avoir des endroits où l'inc*ste entre cousins est condamné.
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C'était la première fois que ce mot te vint à l'esprit pour parler de ta faiblesse pour Eve. Étais-ce étonnant vu le dégoût que ça te provoquait il n'y a pas si longtemps. Avant, tu pensais même que les dégénérés qui s'y adonnaient méritaient rien d'autre que la mort. Une mort violente, à titre d'exemple pour dissuader quiconque de les imiter et avertir ceux qui se sont laissés corrompre que leur tour, à chacun, allaient bientôt arriver. Mais maintenant que tu faisais parti du camp des coupables, des criminels et des damnés, tu voyais évidemment les choses différemment. Parce que ces choses là, on ne les contrôle pas. Du jour au lendemain on aime l'autre et l'autre nous aime et c'est comme ça. Ce n'est pas bien, ce n'est pas mal. C'est juste là. Et on fait avec. Mais on ne peut le comprendre sans être passé de l'autre côté de la vitre teintée. La même qui, dans les véhicules de police, protège les accusés de la bête populaire, sanguinaire et rageuse.
Alors, c'était là où Eve voulait en venir ? Malgré toute la bonne volonté du monde, jamais vous ne réussiriez à faire comprendre votre histoire au reste de l'humanité. Parce que parfois les mots ne suffisaient pas. Et même toi, au fond, tu te demandais s'il n'y avait pas quelque chose qui clochait chez toi pour être épris de quelqu'un de ta famille. Tu aimais tout chez Eve. Donc, par la force des choses, tu aimais aussi le fait que ce soit ta cousine. Après tout, on aime aussi parce qu'on voit un peu de soi en l'autre. Et qui de mieux qu'une personne avec qui on a grandi pour nous comprendre, nous soutenir, nous émerveiller et vivre et vieillir auprès d'elle.
Vu comme ça, ça te paraissait presque évidemment mais ça t'arrangeait bien de changer ta façon de penser maintenant que c'était toi qui fautais.
On ne peut pas tout relativiser, tout atténuer en fonction de l'angle sous lequel se révèle une action, un penchant ou un crime. Il y a forcément des choses qui sont impardonnables comme agresser un innocent ou tuer un enfant. Oui il y'a bien des choses qui, invariablement, exclut leur auteur du reste de l'humanité.
Il y'avait les monstres et il y'avait les hommes. Et tout un chacun devait protéger les gens qu'ils aimaient des méchants. C'était aussi simple qu'un jeu d'enfants.
Mais peut-être que la réalité était plus sombre, plus difficile à admettre. Peut-être qu'il y'avait cette part affreuse et affrayante en chacun de nous, somnolente et prête à exploser à tout instant. Alors, ça voudrait dire que rien ne différencierait vraiment le plus grand tueur en série de tous les temps du plus gentil des hommes et que nous sommes tous monstrueux, depuis le départ.
Ces pensées te filèrent un vertige monstre. T'allongeant sur le lit que tu venais de faire, tu te reposais quelques instants. Ça suffirait sûrement pour faire disparaitre les affreux mots de tête qui t'harcelaient encore.
Bientôt, on sera loin d'ici. On commencera une nouvelle vie, pour elle et pour moi aussi. Loin de cette ville où elle avait tout vécu, de ces gens que j'avais tant détesté, de ce monde de lâches et d'automates. J'avais tellement hâte avant alors pourquoi ai-je maintenant cette sensation d'inachevé. On avait pourtant décidé ensemble de s'en aller de cet enfer. Une telle occasion ne se répéterait jamais et il était grand temps pour Eve de faire une croix sur ce passé si dur et au moins, de cette façon, lui aussi souffrira comme il l'a fait souffrir durant toutes ces années. Je lui ai dit que je respectais son choix mais ça ne me suffit pas en vérité. Il doit payer pour tout le mal qu'il a fait. Je dois à tout prix mettre hors d'état de nuire ce monstre, l'écraser jusqu'à ce qu'il en reste rien. Oui, il ne mérite pas moins. Je veux lui faire mal, lui rendre au centuple sa cruauté. Qu'il comprenne ce qui ne va pas chez lui, qu'il en souffre comme jamais et que j'en finisse avec lui, définitivement. C'est tout ce que mérite cette fiente de la pire espèce.
Tu ouvris les yeux. Les mots de tête n'avaient pas disparus et tu te sentais encore dans les vapes. Après t'être sorti non sans difficulté du lit, tu titubais sur le plancher prêt à se dérober au moindre pas précipité. Malgré cet état de latence étrange tu étais guidé par quelque chose, une force, une volonté irrésistible d'en finir. Le plus rapidement possible. Comme ça aurait dû être le cas, il y a 8 ans, quand tout avait commencé. Comme ça aurait dû être le cas, il y'a 8 ans, si tu avais su.
Tu descendis le lentement les marches de la maison avant d'en sortir et de te diriger vers le garage. Il était là bas, forcément.
Sous tes pas timides craquait le papier de verre qui couvrait le béton. Cet odeur de pétrole qui prenait toute la pièce t'ecœurait depuis l'enfance. On tapait à coup de marteau sur quelque chose de métallique. Ça résonnait sur ces murs écrasants. La lampe parcourait la pièce à la manière d'un pendule et crachotait une lumière éteinte révélant parfois une porte, une étagère, une vieille carrosserie ou un moteur morcelé. Dans cette étrange obscurité, tu t'approchais encore vers ces bruits de marteau qui grondaient plus forts. Une clé à molette traînait tout près de toi. Une fois que tu la saisis d'une main incarnée, tes pas se faisaient plus petits mais malgré toute ta précaution, tu ne pouvais atténuer davantage le grincement des tuiles présentes ça et là au sol. Tant pis, bientôt tu dépasserais la voiture et Hector serait devant toi et alors tu devrais frapper, fort et le faire payer. C'était comme ça que ça aurait dû finir il y'a 8 ans. Elle n'aurait jamais eu à souffrir autant.
[21:57:32] <fakieheel>
Je crois qu'il y a une partie qui a été suppr
J'ai vérifié normalement rien est supprimé. Mais si y'a des choses qui te paraissent obscures je peux expliquer si tu veux
[20:35:21] <Parapseudal>
Sweet[22:51:14] <Liiiiiiiiiiiam>
quand la sweet, tu as crée un banger
Cimer khey. J'avance petit à petit sur l'ultime partie de la fic. Ça sort très vite
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- Le_Succes
- Date de création
- 13 juin 2022 à 21:26:10
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