[CRAQUAGE] Pédocriminalité, j'ai besoin de parler

Je précise que mes parents ont toujours été très avenants et précautionneux : à me répéter que je ne devais pas me laisser toucher, que je devais parler si quoi que ce soit arrivait, qu'ils seraient là pour m'écouter (surtout à la période où ils se doutaient de quelque chose vu à quel point j'ai pourri sur pied entre 10 et 12 ans).

Mais ça ne m'a pas convaincu de parler. Parce que dans ma tête, un truc pareil, si incompréhensible, ça ne s'expliquait pas. Parce que je ne comprenais pas ce qui pouvait pousser un autre être humain à t'utiliser comme un jouet, pour son propre plaisir, et en tirer une satisfaction aussi animale. Le fait que mes parents aient utilisé des paraphrases (toucher, câliner là où il ne faut pas, l'importance de dire non) plutôt que de parler vraiment des choses (parler de sexe, de désir sexuel, de l'importance du consentement) n'a sûrement pas aidé. Mais je ne leur en veux pas, bien sûr, ils ne pouvaient pas savoir.

Le 24 avril 2022 à 22:10:12 :
Ils sont quel âge en moyenne tes patients ?

Je saurais pas te dire.

J'ai des patients de quelques mois et d'autres qui ont 18 ans. Ma population la plus représentée c'est quand même 6 à 11 ans a priori.

Le 24 avril 2022 à 22:13:03 :
J'up mais je sais pas quoi dire à part que j'ai subit des acte pédo de ma grande cousine quand j'avais 4/5ans, mais c'était une 8/10 donc j'en garde pas un mauvais souvenir

C'est l'important.

Mais ce serait une erreur de penser que toutes les victimes d'agresseuses femmes n'en souffrent pas (je ne dis pas que c'est ce que tu dis, mais je sais que c'est ce que beaucoup pensent).

Le 24 avril 2022 à 22:09:27 :

Le 24 avril 2022 à 22:06:13 :

Le 24 avril 2022 à 21:11:28 :

Le 24 avril 2022 à 21:09:24 :
QUE faut il faire pour aider à la LUTTE contre ce FLEAU ?

Parler aux gamins de pédocriminalité, avec des mots adaptés à leurs âges mais sans tabou qui catalyse le danger et les conséquences des abus.

Qu'est ce que ça aurait changer si tu avais été conscient de la pédocriminalité ?
Tu te serais défendu ?

Non, mais j'aurais compris ce qu'il m'arrivait au moins. Ne pas savoir a donné une dimension mystique, hors de ma portée, à ce drame. C'est ce qui a contribué à me faire garder le silence.

Et j'en aurais peut être parlé plus tôt. Je savais que c'était mal, je savais que j'aurais dû hurler et me barrer, mais je n'arrivais pas à verbaliser, même en pensée, ce qui se passait. Et surtout, je ne comprenais pas pourquoi ça arrivait.

Tu penses alors que tu aurais pu le dénoncer ?
Si oui c'est bien

Si non, je ne suis pas sûr qu'il soit bénéfique de faire peur à des enfants de 6/10ans en leur parlant de pédocriminalité

Je suis papa et je me pose des questions
Parce que c'est facile de dire : il faut en parler aux enfants

Mais devant l'enfant, je puis vous assurer que les mots ne viennent pas !
Le truc c'est que j'ai peur de déclencher un traumatisme en exprimant cela, que l'enfant se mette à avoir peur de tous les adultes en particulier des proches (oncles, grand père...)

Le 24 avril 2022 à 22:14:44 :

Le 24 avril 2022 à 22:13:03 :
J'up mais je sais pas quoi dire à part que j'ai subit des acte pédo de ma grande cousine quand j'avais 4/5ans, mais c'était une 8/10 donc j'en garde pas un mauvais souvenir

C'est l'important.

Mais ce serait une erreur de penser que toutes les victimes d'agresseuses femmes n'en souffrent pas (je ne dis pas que c'est ce que tu dis, mais je sais que c'est ce que beaucoup pensent).

Ouais biensur ça n'engage que moi. Je sais que c'est pas le cas de tous.

Le 24 avril 2022 à 22:16:40 :
Tu penses alors que tu aurais pu le dénoncer ?
Si oui c'est bien

Je ne sais pas. Je sais en tout cas que je ne me serais pas persuadé de toutes mes forces que ce n'était qu'un rêve.

Si non, je ne suis pas sûr qu'il soit bénéfique de faire peur à des enfants de 6/10ans en leur parlant de pédocriminalité

Je suis papa et je me pose des questions
Parce que c'est facile de dire : il faut en parler aux enfants

Mais devant l'enfant, je puis vous assurer que les mots viennent pas !
Le truc c'est que j'ai peur de déclencher un traumatisme en exprimant cela, que l'enfant se mette à avoir peur de tous les adultes en particulier des proches (oncles, grand père...)

Je n'ai pas d'enfant, c'est vrai. Mais devant des patients sur lesquels je suspecte des violences sexuelles, ça m'est arrivé de devoir trouver des mots pour en parler, en faisant au mieux justement pour ne pas susciter de traumatisme.

Je pense qu'il n'y a pas besoin d'employer des mots crus. Simplement d'exprimer l'idée qu'il est possible que certains adultes désirent (et c'est important je pense de parler de désir/de pulsion) s'emparer du corps de certains enfants et de faire en sorte que l'enfant se sente dans un environnement suffisamment ouvert et sain pour en parler si ça arrive. Ce qui compte c'est l'idée que peu importe ce que l'adulte (ou l'ado plus âgé) veut de toi, ton corps est ton territoire et il est important de le préserver.

Mais bon. Dans la réalité la sidération dépasse tout ça et le "non" que tu aimerais formuler ne vient pas. Ce qui est important c'est que l'enfant sache que s'il veut parler, il peut le faire.

Le 24 avril 2022 à 22:22:30 :
Désolé si t'as déjà répondu j'ai pas tout lu, mais tu sais qui est la personne en question ? c'est quelqu'un de ton entourage ou un random ? tu pourrais le retrouver actuellement ?

Je sais très bien qui c'est, je l'ai côtoyé pendant mon collège car on avait que 4 ans d'écart et (avec ses redoublements) il était encore en troisième quand j'étais en sixième. Il savait pertinemment ce qu'il avait fait et il me cherchait du regard à chaque récréation pour s'assurer que je ne parle pas.

Le 24 avril 2022 à 22:23:33 :

Le 24 avril 2022 à 22:22:30 :
Désolé si t'as déjà répondu j'ai pas tout lu, mais tu sais qui est la personne en question ? c'est quelqu'un de ton entourage ou un random ? tu pourrais le retrouver actuellement ?

Je sais très bien qui c'est, je l'ai côtoyé pendant mon collège car on avait que 4 ans d'écart et (avec ses redoublements) il était encore en troisième quand j'étais en sixième. Il savait pertinemment ce qu'il avait fait et il me cherchait du regard à chaque récréation pour s'assurer que je ne parle pas.

tu penses pas que ce serait cathartique de le retrouver et lui faire manger ses morts ? ( je parle avec un langage léger mais le propos derrière est sérieux, pas nécessairement le tabasser mais le confronter )

Le 24 avril 2022 à 22:25:08 :

Le 24 avril 2022 à 22:23:33 :

Le 24 avril 2022 à 22:22:30 :
Désolé si t'as déjà répondu j'ai pas tout lu, mais tu sais qui est la personne en question ? c'est quelqu'un de ton entourage ou un random ? tu pourrais le retrouver actuellement ?

Je sais très bien qui c'est, je l'ai côtoyé pendant mon collège car on avait que 4 ans d'écart et (avec ses redoublements) il était encore en troisième quand j'étais en sixième. Il savait pertinemment ce qu'il avait fait et il me cherchait du regard à chaque récréation pour s'assurer que je ne parle pas.

tu penses pas que ce serait cathartique de le retrouver et lui faire manger ses morts ? ( je parle avec un langage léger mais le propos derrière est sérieux, pas nécessairement le tabasser mais le confronter )

Quand j'en ai parlé, sa famille l'a à demi-renié et ma mère est allée voir la sienne pour lui demander des comptes. Le karma est venu lui faire coucou en le privant plus tard de sa seule passion (la moto) avec un accident qui l'a laissé handicapé.

Je le confronterai peut être un jour. Mais il a déjà mangé ses grands morts et j'avoue que ça me procure une belle satisfaction. Il n'a à l'heure actuelle rien dans sa vie que je n'aie pas, en mieux. Sauf peut être une enfance sereine et la chance de ne pas avoir de stress post traumatique.

Le 24 avril 2022 à 22:26:57 :
Go voir Boris Cyrulnik
Je sais pas si t'en as déjà entendu parlé mais en gros il en connaît un rayon sur les traumatismes

Je note, merci !

Le 24 avril 2022 à 22:17:59 :

Le 24 avril 2022 à 22:09:27 :

Le 24 avril 2022 à 22:06:13 :

Le 24 avril 2022 à 21:11:28 :

Le 24 avril 2022 à 21:09:24 :
QUE faut il faire pour aider à la LUTTE contre ce FLEAU ?

Parler aux gamins de pédocriminalité, avec des mots adaptés à leurs âges mais sans tabou qui catalyse le danger et les conséquences des abus.

Qu'est ce que ça aurait changer si tu avais été conscient de la pédocriminalité ?
Tu te serais défendu ?

Non, mais j'aurais compris ce qu'il m'arrivait au moins. Ne pas savoir a donné une dimension mystique, hors de ma portée, à ce drame. C'est ce qui a contribué à me faire garder le silence.

Et j'en aurais peut être parlé plus tôt. Je savais que c'était mal, je savais que j'aurais dû hurler et me barrer, mais je n'arrivais pas à verbaliser, même en pensée, ce qui se passait. Et surtout, je ne comprenais pas pourquoi ça arrivait.

Tu penses alors que tu aurais pu le dénoncer ?
Si oui c'est bien

Si non, je ne suis pas sûr qu'il soit bénéfique de faire peur à des enfants de 6/10ans en leur parlant de pédocriminalité

Je suis papa et je me pose des questions
Parce que c'est facile de dire : il faut en parler aux enfants

Mais devant l'enfant, je puis vous assurer que les mots ne viennent pas !
Le truc c'est que j'ai peur de déclencher un traumatisme en exprimant cela, que l'enfant se mette à avoir peur de tous les adultes en particulier des proches (oncles, grand père...)

Je vois pas en quoi ton enfant serait traumatisé que tu lui dises quand tu lui fais prendre sa douche, que personne ne doit le toucher là, qu'il ne doit toucher personne ici, que c'est intime et que c'est son corps à lui, que si quelqu'un essaye il faut tout de suite t'avertir peu importe ce qu'a dit le potentiel agresseur

C'est qu'un message parmis les autres (que je n'ai pas lu)

Mais tu as l'air d'être une bonne personne. Te laisse pas bouffer par ça. T'as la chance d'être entouré alors profite en et hésite pas à en parler.

Je sais pas si tu as déjà été voir un professionnel, mais un BON psychologue qui fait ça par passion ça peut vraiment vraiment faire du bien.

En tout cas grosse grosse force khey et courage pour la suite