Topic de orargentcuivre :

Ici on écrit comme houellebecq, poeme ou autre

Installé dans ma suite-appartement Campanil, je jouissais de ce que je considérais comme le raffinement suprême de l’hôtellerie française. Quel autre pays pouvait se targuer d’un tel déploiement de luxe : la contemplation de mon réfrigérateur SMEG que j’avais souhaité plus large que le basique me tirait de ma mélancolie. Le soir venu, j’allais dépenser ce qu’il me restait d ‘économies au bar du coin de la rue qui servait de refuge aux supporters du Stade Rennais dans ce lieu de perdition qu’est le quinzième arrondissement de paris. Les soirs de match correspondaient à des extases successive pour moi, alors que je me fondais dans les chants et les injures adressées au équipes adverses. Au fil du temps, je me surpris à lancer des « enculés » de moins en moins timides, fussent-ils dirigés vers l’arbitre ou vers Karl Koto-Ekambi, un attaquant noir et dégingandé dont le nom et l’allure m’inspirait de la sympathie, même s’il était dans le camp adverse.
Aux alentours de deux heures du matin, je quittais le bar dans un état d’allégresse proche du sommeil et qui me réclamait, pour que je l’atteignisse, de multiplier les consommations, des shots de vodka le plus couramment. C’est dans un tel état de demi-veille que je croisais une nuit, à la lueur d’un lampadaire Georges. Georges, ancien camarade de SupdeCo, à qui tout le monde à l’époque prédisait un avenir brillant. Un regard, même dans l’état second dans lequel je me trouvais, suffit à me dire que ces promesses s’était envolées. L’oeil hagard, la main encore plus tremblante que la mienne, il avait l’air d’une épave. J’étais partagé entre une sincère désolation et un désintérêt quasi-nul. Pendant quelques instants, j’hésitais à me faire reconnaître, tout en contemplant les carcasses de vélibs bleues ou vertes qui jonchaient le trottoir.
Ayaaa vous etes fort les kheys je m’y attendais pas

Le 18 septembre 2020 à 17:28:43 Orargentcuivre a écrit :
Je ne connaissais aucune des personnes présente à l’enterrement de ma grand mère. J’ai salué tout le monde, chacun m’assurant qu’il compatissait à ma douleur. Après m’être branlé dans les toilettes du crématoire en pensant à Mathilde, j’ai repris l’autoroute A20 direction Paris à 150 km/h. Mon SUV neuf dépassait les promesses d’automobile magazine, proposant une conduite souple dans tout les contextes sans négligé la sécurité. Un peu agacé par le cendrier plein et distrait je l’avoue par la mort du dernier membre de ma famille que je connaissais, j’écrasait quelques mégots sur les sièges en cuir. À minuit, je suis arrivais dans mon appartement pour trouver à mon grand désarrois un frigo vide. Le traiteur libanais arriva 2 heures plus tard avec du houmous et trois bouteilles de vin. Je me branlais une derniere fois en pensant à Mathilde. Adieu mami

Incroyable, je viens de relire tous les romans de Houellebecq, je me suis même demandé si c'était pas extrait d'un roman tellement c'est ça :rire:
Surtout le petit passage sur la description du SUV putain :rire:

Le 18 septembre 2020 à 18:40:25 zrwlsr a écrit :
Installé dans ma suite-appartement Campanil, je jouissais de ce que je considérais comme le raffinement suprême de l’hôtellerie française. Quel autre pays pouvait se targuer d’un tel déploiement de luxe : la contemplation de mon réfrigérateur SMEG que j’avais souhaité plus large que le basique me tirait de ma mélancolie. Le soir venu, j’allais dépenser ce qu’il me restait d ‘économies au bar du coin de la rue qui servait de refuge aux supporters du Stade Rennais dans ce lieu de perdition qu’est le quinzième arrondissement de paris. Les soirs de match correspondaient à des extases successive pour moi, alors que je me fondais dans les chants et les injures adressées au équipes adverses. Au fil du temps, je me surpris à lancer des « enculés » de moins en moins timides, fussent-ils dirigés vers l’arbitre ou vers Karl Koto-Ekambi, un attaquant noir et dégingandé dont le nom et l’allure m’inspirait de la sympathie, même s’il était dans le camp adverse.
Aux alentours de deux heures du matin, je quittais le bar dans un état d’allégresse proche du sommeil et qui me réclamait, pour que je l’atteignisse, de multiplier les consommations, des shots de vodka le plus couramment. C’est dans un tel état de demi-veille que je croisais une nuit, à la lueur d’un lampadaire Georges. Georges, ancien camarade de SupdeCo, à qui tout le monde à l’époque prédisait un avenir brillant. Un regard, même dans l’état second dans lequel je me trouvais, suffit à me dire que ces promesses s’était envolées. L’oeil hagard, la main encore plus tremblante que la mienne, il avait l’air d’une épave. J’étais partagé entre une sincère désolation et un désintérêt quasi-nul. Pendant quelques instants, j’hésitais à me faire reconnaître, tout en contemplant les carcasses de vélibs bleues ou vertes qui jonchaient le trottoir.

Non mais sans déconner les kheys c'est magnifique, on sent que vous l'avez pas mal lu vous aussi :rire:

Même pas vu qu'un autre khey avait mis un smeg dans son pavé.

Aya sérieux c'est très bon ce topic :noel:

Je me régale (de houmous et de bière tiède) :noel:

Je reposte mon petit pavé en censurant le mot-clef qui l'a fait supprimer :hap:

Cette année encore il allait devoir faire bonne figure avec Sylvie devant ses parents pour le réveillon de Noël alors que son couple battait de l'aile. Il devait passer la prendre à la gare Saint Lazare vers 19h pour ensuite prendre la route vers sa Vendée natale. Ils avaient prévu de dîner dans un Courtepaille en bord d'autoroute après être sortis de Paris. Courtepaille servait principalement des grillades que Julien appréciait particulièrement. Cette chaîne de franchisés jouait la carte du terroir, de la cuisine de la viande "comme au bon vieux temps" dans une ambiance chaleureuse quoi qu’impersonnelle. L'ambiance chaleureuse était renforcée par la présence du grill et de son âtre au milieu de la pièce principale circulaire du restaurant. Sylvie était moins portée sur la viande, comme toutes les caunn4sses anorexiques de ce début de XXIe siècle. Elle prenait souvent des salades ce qui avait pour effet d'exaspérer Julien qui estimait "qu'on pouvait faire ce même assemblage à la maison". Mais chez Courtepaille, c'était différent. Les socs de charrues fixés aux murs et les tables en bois massif devaient vaguement lui rappeler son ascendance paysanne et elle se laissait aller à manger une andouillette.
Ils arriveraient vers 23h chez ses parents et passeraient 48h sur place. Ils iraient ensemble à la messe de Noël simplement par tradition. Julien serait exaspéré par l'inévitable moment où le prêtre, au milieu de son homélie, parlerait des migrants et du devoir d'accueillir les pauvres pour l'Eglise. Sylvie, elle, dans un esprit contestataire et pour montrer qu'elle était libre d'esprit, resterait silencieuse pendant le credo.
Ils feraient bonne impression, comme ils avaient toujours fait, puis rentreraient sur Paris. Le 31 au soir, ils fêteraient la nuit de la St Sylvestre dans un club échangiste, Julien se faisant gober les couilles par une çalaupe de 15 ans de moins que lui, Sylvie se faisant enculer par un black au membre disproportionné.

Le silence était pétrit
dans la fumée de ma Dunhill
j'écoutais le coq
Aphone

Le 18 septembre 2020 à 18:54:31 MascaraQuiCoule a écrit :
Je reposte mon petit pavé en censurant le mot-clef qui l'a fait supprimer :hap:

Cette année encore il allait devoir faire bonne figure avec Sylvie devant ses parents pour le réveillon de Noël alors que son couple battait de l'aile. Il devait passer la prendre à la gare Saint Lazare vers 19h pour ensuite prendre la route vers sa Vendée natale. Ils avaient prévu de dîner dans un Courtepaille en bord d'autoroute après être sortis de Paris. Courtepaille servait principalement des grillades que Julien appréciait particulièrement. Cette chaîne de franchisés jouait la carte du terroir, de la cuisine de la viande "comme au bon vieux temps" dans une ambiance chaleureuse quoi qu’impersonnelle. L'ambiance chaleureuse était renforcée par la présence du grill et de son âtre au milieu de la pièce principale circulaire du restaurant. Sylvie était moins portée sur la viande, comme toutes les caunn4sses anorexiques de ce début de XXIe siècle. Elle prenait souvent des salades ce qui avait pour effet d'exaspérer Julien qui estimait "qu'on pouvait faire ce même assemblage à la maison". Mais chez Courtepaille, c'était différent. Les socs de charrues fixés aux murs et les tables en bois massif devaient vaguement lui rappeler son ascendance paysanne et elle se laissait aller à manger une andouillette.
Ils arriveraient vers 23h chez ses parents et passeraient 48h sur place. Ils iraient ensemble à la messe de Noël simplement par tradition. Julien serait exaspéré par l'inévitable moment où le prêtre, au milieu de son homélie, parlerait des migrants et du devoir d'accueillir les pauvres pour l'Eglise. Sylvie, elle, dans un esprit contestataire et pour montrer qu'elle était libre d'esprit, resterait silencieuse pendant le credo.
Ils feraient bonne impression, comme ils avaient toujours fait, puis rentreraient sur Paris. Le 31 au soir, ils fêteraient la nuit de la St Sylvestre dans un club échangiste, Julien se faisant gober les couilles par une çalaupe de 15 ans de moins que lui, Sylvie se faisant enculer par un black au membre disproportionné.

Je le cite au cas ou

Votre top 3 d’Houellebecq ?

Le 18 septembre 2020 à 18:58:37 conservatricez a écrit :
Votre top 3 d’Houellebecq ?

Perso :

Particules élémentaires

Possibilité d'une île

Soumission

Le 18 septembre 2020 à 18:58:37 conservatricez a écrit :
Votre top 3 d’Houellebecq ?

Particules élémentaires
Extension du domaine de la lutte
La possibilité d'une île

Ensuite, je dirais :
Sérotonine
Plateforme
La carte et le territoire (très spécial quand même, c'est gênant qu'il se soit mis lui-même)
Soumission (j'ai trouvé nul)

Topic digne de l'âge dor du forum.
je crois que j'ai lu un livre de lui, et quelques poèmes ça m'a pas particulièrement marqué, mais comparé à Bukowski c'etait pas terrible

Le 18 septembre 2020 à 19:04:14 Futur-clochard2 a écrit :
Topic digne de l'âge dor du forum.

:oui:

J'essaye bien de temps en temps de faire des topics "Michel Onfray, bonjour !" un peu dans le même style mais ça a moins de succès qu'un énième fake BG tinder ou un topic de rage contre alexandre astier :hap:

Le 18 septembre 2020 à 19:03:01 HypoBowling a écrit :

Le 18 septembre 2020 à 18:58:37 conservatricez a écrit :
Votre top 3 d’Houellebecq ?

Particules élémentaires
Extension du domaine de la lutte
La possibilité d'une île

Ensuite, je dirais :
Sérotonine
Plateforme
La carte et le territoire (très spécial quand même, c'est gênant qu'il se soit mis lui-même)
Soumission (j'ai trouvé nul)

Ah ouais t'as trouvé Soumission nul ? La fin m'avait bien plus, quand il décide de rentrer dans le rang en se disant "boarf, c'est pas si horrible et en plus on me fournira des épouses" :rire:

Le 18 septembre 2020 à 18:46:12 Anti-Crypto a écrit :
Excellent ce topic :rire:

Perso je les aime tous je les relis tous les ans sauf la possibilité d’une ile que j’ai jamais terminé

Le 18 septembre 2020 à 19:03:01 HypoBowling a écrit :

Le 18 septembre 2020 à 18:58:37 conservatricez a écrit :
Votre top 3 d’Houellebecq ?

Particules élémentaires
Extension du domaine de la lutte
La possibilité d'une île

Ensuite, je dirais :
Sérotonine
Plateforme
La carte et le territoire (très spécial quand même, c'est gênant qu'il se soit mis lui-même)
Soumission (j'ai trouvé nul)

Je n’ai pas compris l’engouement pour Soumission, je le trouvais un peu en-dessous

Données du topic

Auteur
orargentcuivre
Date de création
18 septembre 2020 à 16:40:37
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