[RISITAS] La vie d'un Célestin : Péripéties et désillusions
Juste pour savoir, il reste beaucoup de chapitre globalement ? Se rapproche t'on de la fin ? Va t'il y avoir une ellipse temporelle ?
Merci khey
Le 19 juillet 2020 à 23:50:25 blackdoom a écrit :
Magique, khey je viens de tout lire alors que j'étais en bord de mer
Juste pour savoir, il reste beaucoup de chapitre globalement ? Se rapproche t'on de la fin ? Va t'il y avoir une ellipse temporelle ?
Merci khey
Je pense qu'on est à une vingtaine de chapitre de la fin de la saison 1, aucun ellipse temporelle de prévue
Bienvenue à toi sur le Risitas khey
Pour les autres, j'attaque la stickerisation là, chapitre dispo d'ici 30/40 minutes je pense. A toute !
Chapitre 52.1 : Tiens, prends ça et garde-la.
Arrivée à l’hôtel, la situation était très étrange.
En fait, personne ne réalisait vraiment ce qui se passait, jusqu’au moment où ma mère décida de briser le silence.
« C’est ce qu’il voudrait s’il pouvait parler, je ne pense pas qu’il aimerait se savoir sur un lit d’hôpital comme ça, il voudrait qu’on la fasse cette opération ».
« De toute façon, on n’a pas vraiment le choix… »
« Essayez de dormir les enfants, on risque d’avoir une journée éprouvante demain »
« Je vais descendre fumer puis je me couche »
« N’oublie pas la clef »
Tient, je crois que c’est la 1ère fois que je n’ai pas le droit à une remarque désobligeante sur la clope.
Je profite donc d’être en bas de l’hôtel pour appeler mes amis. Comme à mon habitude, je n’envoyais presque aucun message, tout passait par des appels.
Je n’ai pas beaucoup parlé de mes conversations avec mes amis ou avec Jade depuis que je raconte la maladie de mon père mais évidemment je leur parlais, à tous. Je distribuais néanmoins les informations au compte-goutte, préférant garder mes craintes pour moi.
Après cinq / six cigarettes fumées, je remonte dans la chambre puis me couche sans faire de bruits. Personne ne dormait mais il régnait un silence de mort dans la pièce malgré les voitures qui passaient dehors.
Le lendemain matin, on se réveille puis on prend le petit déjeuner tous ensemble. Curieusement, les discussions entre nous étaient plutôt fluides, comme s’il ne se passait rien d’étrange en ce moment.
« Bon les enfants, on va aller voir papa, finissez votre café ou votre chocolat puis tous dans la voiture »
On devait rejoindre mes grands-parents au service réanimation avant que mon père ne parte pour son opération.
Arrivé à l’hôpital, on se rejoint tous puis on entre au service réanimation ou le docteur nous attendait.
« Vous pouvez rester une grosse demi-heure, suite à ça je l’emmènerai se préparer pour aller au bloc »
« Ça va durer longtemps ? »
« Environ 1h30, ensuite vous pourrez revenir le voir ici-même »
On profite de notre demi-heure pour lui parler. A ce moment, on ne savait pas s’il nous entendait ou non mais qu’importe, on lui parlait. Dans nos voix se trouvait un mélange de peur, d’appréhension et d’espoir difficilement descriptible.
« Excusez-moi mais il va devoir y aller. On va vous ouvrir une salle où vous pourrez patienter, nous viendrons vous chercher quand il sera de retour »
« Très bien, on vous suit »
On suit donc le docteur qui nous ouvre une salle. C’était un peu glauque. C’était une salle sans fenêtre qui ressemblait un peu à une salle de réunion d’une grosse entreprise mais uniquement avec de la lumière artificielle.
« Je vais aller faire un tour moi, je reviens dans une heure »
« D’accord, à toute »
Je profite de mon heure de disponible pour me faire une balade autour de lac à côté de l’hôpital en écoutant ma musique et en fumant des clopes.
D’ailleurs, je n’avais presque pas mangé ces derniers jours. Je vais finir par croire qu’il y a des calories dans les cigarettes sinon je ne sais même pas comment je pourrais encore être en forme.
Hallelujah, Sigur Ros, Unfaithful… Je n’écoutais pas les musiques les plus joyeuses qui soient mais ça me faisait du bien, j’étais dans ma bulle, loin de cet hôpital où mon père était actuellement sur une table d’opération. Je fuyais un peu la réalité quelque part.
Mais l’heure était achevée et je devais donc rentrer. Je me redirige vers notre salle d’attente pour retrouver ma famille.
« Bon, encore 15 minutes »
Ça a été, je pense, les 15 minutes les plus longues de mon existence…
15 minutes, 20 minutes, 30 minutes mais nous n’avions toujours aucune nouvelle…
« Ca commence à faire long je trouve »
« C’est un hôpital, ils doivent toujours avoir du retard, c’est normal »
Puis, peu de temps après, un docteur entre dans la salle
« Famille iPen ? »
« Oui ? »
« Nous sommes désolé, nous avons dû décaler l’opération de votre mari, il sera finalement opéré cet après-midi. Nous vous suggérons d’aller manger quelque part puis de revenir plus tard, nous laisserons cette salle ouverte ».
« Non merci docteur, nous allons attendre ici, nous n’avons pas très faim »
« Je vois, je viendrai vous dire que nous allons commencer l’opération dans ce cas »
On reste donc dans cette salle de réunion pendant de longues heures.
15h de l’après-midi…
16h…
17h…
Tiens, un médecin dans le couloir.
« Excusez nous, est-ce-que vous savez quand papadeiPen commencera son opération ? »
« Non, je l’ignore, désolé »
18h…
19h…
« Famille iPen ? »
« Oui ? »
« Nous allons l’emmener d’ici une heure environ, nous avons eu des urgences à traiter, veuillez nous excuser »
« Très bien »
« Vous pouvez aller faire un tour si vous voulez, vous êtes ici depuis ce matin »
« Non ça ira, merci docteur »
19h15…
19h30…
19h45…
19h55…
Le médecin entre alors encore dans la pièce
« Nous avons dû encore décaler d’une heure, nous sommes désolés, je vous tiens au courant »
Putain mais c’est pas possible bordel. Ça devait être ce matin son opération. Tu vas pas me dire qu’il y a des urgences plus urgentes qu’un patient en réanimation toute la sainte journée putain. C’est quoi cet hôpital de bras cassés là.
20h15…
20h20…
Avant 20h30, le docteur entre à nouveau dans la pièce
« Excusez-nous, nous allons finalement l’opérer à 22h »
Putain j’en ai ras le cul. Ça devient un véritable sketch, ils ont pas fini de nous prendre pour des cons là ? La prochaine fois qu’il m’annonce un délai je lui fou mon poing dans la gueule.
Commence alors, -encore une fois-, une très longue attente puis peu avant 22h, le docteur fait à nouveau son apparition.
« Excusez-moi… »
« … »
« Nous allons finalement l’opérer dans la nuit, je vous invite à rentrer à votre hôtel, nous vous appellerons quand nous aurons du nouveau »
« Mais vous n’avez pas une heure à nous communiquer ? »
« Malheureusement le service est très chargé aujourd’hui, je n’ai aucune heure à vous donner mais nous vous tiendrons informé dès que possible »
« Très bien, venez les enfants »
« Non »
« ? »
« Faites ce que vous voulez mais moi j’attends dans cette salle depuis ce matin et j’attendrai jusqu’à demain s’il le faut. J’ai mon sac de couchage dans la voiture, je vais aller le prendre et passer la nuit ici si besoin mais je ne bougerai pas de cette salle »
S’en était trop, j’avais explosé.
Ce pauvre docteur qui n’y était probablement pour rien dans tous ça a eu le droit à toute ma colère en pleine gueule. Marre qu’on me dise d’attendre une heure, puis une autre, puis une autre…
Chapitre 52.2 : Tiens, prends ça et garde-là
« Tu as raison iPen, on va rester là nous aussi, avec ton père »
« Je comprends votre colère jeune homme mais je ne peux pas vous donner d’heure, j’en suis incapable »
Suite à ma gueulante, je suis allé prendre mon sac de couchage et je l’ai amené dans la salle d’attente.
Quand enfin, vers minuit, le docteur fait à nouveau son apparition.
« Nous y allons, nous reviendrons d’ici 1h30 ou 2h en fonction de l’opération »
« Très bien, nous attendons ici »
Ca y est, cette fois il partait vraiment pour le bloc, on avait la confirmation, fini d’attendre des heures, fini de se faire mener par des docteurs approximatifs. Mon père allait avoir le droit à son opération.
« Et voilà… plus qu’à attendre maintenant… »
« On a déjà attendu toute une journée, c’est pas 2h de plus qui vont y faire vraiment quelque chose »
De là à commencer une grosse période de stress. Un stress très intense, j’avais l’impression que mon cœur allait s’arracher de mon corps et rien ne pouvait l’arrêter. Plus le temps avançait, plus mon rythme cardiaque s’accélérait. Je commençais aussi à suer des mains, à transpirer, à m’imaginer le pire…
Puis vers 1h du matin, soit 1h après son départ, un médecin entre dans la salle
« C’est bon, il est de retour, vous pouvez aller le voir »
« Vraiment ? »
« Oui, je vous en prie, il est au service réanimation »
« Allons-y les enfants »
On se hâte donc tous au service réanimation, avec moi en tête de fil, j’étais tellement pressé de voir mon père. Je l’avais vu ce matin pourtant mais j'avais l'impression que ça faisait des mois, cette journée était de loin la plus longue de toute ma vie.
On entre donc au service réanimation puis on voit mon père, sur son lit d’hôpital, sans ses machines et entouré de quatre médecins
« Il est en train de nous quitter, vous pouvez lui dire un dernier au revoir, nous sommes désolé… »
Non…
Non…….
PUTAIN NON
NON NON NON ET NON
POURQUOI TOI. POURQUOI TOI ALORS QUE T’AS RIEN FAIT. POURQUOI TU PARS MAINTENANT. C’EST INJUSTE. C’EST TELLEMENT INJUSTE.
« Non… Chéri… »
« C’est pas possible… Papa… »
« C’est pas possible, c’est un rêve, c’est pas possible… »
Après quelques minutes, je sors mon téléphone puis j’appelle Martin et Augustin, mes deux amis de l’internat avec qui j’avais le plus partagé ces nouvelles.
« Allo Martin ? Ca y est, il est parti… Il nous a quitté… »
« Augustin ? C’est fini… il est autre part maintenant, à tout jamais »
J’ai également envoyé un SMS à Jade, sa réponse fût très rapide
« Je te serre et te prends dans mes bras mon cœur ».
Tout le monde pleurait, certains éclataient parfois en sanglots, personne n’y croyait. Tout le monde voulait croire à un cauchemar dont on allait se réveiller.
Mais ce n’était pas un cauchemar, c’était la réalité, la cruelle réalité.
« Venez les enfants, laissons votre père partir. Nous avons pu lui parler, il est parti entouré de nous, c’est ce qu’il voulait, j’en suis sûre. »
On part donc de ce service réanimation en pleurant. On marchait comme des zombies, la tête baissée et éteinte.
On prend la voiture direction l’hôtel quand soudain, une des mes petites sœurs (la plus grande) commence à faire une crise de panique dans la voiture en frappant les sièges devant elle.
« PAPA ! REVIENT PAPA »
« … »
« REVIENT REVIENT REVIENT »
« Ma chérie, calme toi… »
« REVIENT PAPA ! C’EST UN ORDRE, REVIENT ! »
« Maman, je pense qu’il faudrait que tu t’arrêtes »
« Tu as raison, allons calme toi ma chérie »
« REVIENT REVIENT »
Au final, la crise ne s’arrêtant pas, on s’est rendu aux urgences d’un autre hôpital où ma sœur a pu être prise en charge par une pédiatre. En l'attendant, on regardait la télé de la salle d'attente, branché sur BFM. Je profite du moment pour parler à mon autre petite sœur
« Ca va… ? »
« Oui, ça va… »
« Tu te sens comment ? »
« Bizarre… Je ne réalise pas trop en fait »
« Oui… C’est pareil pour moi, je pense que demain, ça sera différent, on doit encore être sous le choc… »
« Oui, tu as peut-être raison… »
Mes sœurs avaient tellement été enfermées dans une bulle protectrice avec ma mère que je n’avais jamais pris le temps de m’adresser à elle en tant que grand frère, cette discussion m’avait fait du bien.
Ma sœur est revenue au bout de 30 minutes, sur un fauteuil roulant et calmée. La pédiatre lui avait donné des médicaments pour arrêter la crise.
« Tenez, prenez ça également pour votre famille ce soir, ça vous aidera à passer une bonne nuit »
La pédiatre nous avait donné des calmants pour nous aider à dormir. On allait en avoir besoin vu toutes les émotions que nous avions traversées…
On rentre donc à l’hôtel où tout le monde avale les pilules que l’hôpital nous avait donné. Ça a plutôt bien marché puisque personne n’a eu le sommeil perturbé cette nuit-là. En même temps, nous étions à bout de force…
Le matin, je me fais réveiller par ma mère, encore la tête dans le brouillard.
« iPen… »
« Oui… ? »
« Tiens, prends ça iPen et garde-là très précieusement. C’est l’alliance de ton père, je ne veux pas la ranger dans un tiroir, je veux que tu la gardes ».
Ma mère me remit l’alliance de mon père qu’un des médecins a dû lui donner peu après son décès.
C’est décidé. A défaut d’être avec nous papa, je porterai toujours ton alliance autour de mon cou. Comme ça, chaque fois que je serai quelque part, que je traverserai une épreuve, je sais que tu seras là, avec moi.
Meilleur chapitre khey, j'aurais eu l'occasion de faire un topic troll, car je suis à mon 420ième message, mais je préfère remercier de plume délicate et touchante des derniers chapitres.
Continue comme ça iPen, personnellement c'est le meilleur risitas des deux dernières années !
Merci beaucoup pour tous vos messages les kheys.
Malheureusement, c'est la vie, tout ne peut pas toujours être au top et aller bien, c'est comme ça.
Je vous avoue que ça m'a fait un petit pincement au coeur d'écrire ce chapitre. Comme quoi, la douleur reste toujours un peu, même après 7ans.
D'ailleurs, si vous vous posez la question, sachez que j'ai toujours cette alliance autour de mon coup, elle ne m'a jamais quitté en 7 ans et c'est l'objet auquel je tiens le plus au monde et auquel je fais le plus attention
Allez, très bonne journée à tous et à très vite
force à toi iPen
Super sweet vraiment touchante.
Je te suis depuis le début de ton risitas et d'ailleurs c'est l'une des rares choses qui me fait revenir sur le forum.
C'est toujours de super sweet continue comme ça. j'espère que t'as encore plein d'autres Chapitres à nous pondre.
Merci Khey !
J'ai kiffé cette sweet... Trop touchante
RIP PapaDeIPen
Données du topic
- Auteur
- iPen
- Date de création
- 20 décembre 2019 à 14:41:15
- Nb. messages archivés
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